Dans le dernier article publié sur son blog, Emmanuel Chambon revient une fois encore à la charge contre «les mauvaises herbes» qui envahiraient les rues de Fontenay-aux-Roses. Il crie au laxisme, à la négligence alors qu’il s’agit de laisser pousser çà et là, et en particulier au pied des arbres, des plantes sauvages pour préserver la biodiversité en ville, ce qui est essentiel pour lutter contre l’érosion de la biodiversité en général. Sans compter que l’on ne peut atteindre l’objectif de santé publique « Zéro phyto » sans tolérer la présence de quelques-unes de ces plantes sauvages que l’on ne cherchera donc pas à éradiquer mais seulement à en maîtriser l’extension pour une raison simple : sauf cas particulier, une herbe n’est « mauvaise » que si elle devient envahissante.


Une touffe odorante de matricaire camomille orne le pied de ce tilleul nouvellement planté
Une touffe odorante de matricaire camomille orne le pied de ce tilleul nouvellement planté
On peut donc être étonné par ces coups de griffes répétés contre les herbes folles des trottoirs, caniveaux et pieds des arbres de la ville. Pourquoi ce grand désamour pour les herbes folles que j’ai bien du mal à comprendre ? S’il ne s’agit pas d’une posture politicienne, quelle est donc la racine de ce parti pris ? Est-il utopique d’espérer que Emmanuel Chambon et ceux dont il se fait le porte-parole regardent d’un autre œil, un œil bienveillant, les sauvages de leur rue ?

Si je demandais à Monsieur Chambon et à tous ceux dont il se fait le porte-parole complaisant s’ils se soucient de la bonne santé de leurs concitoyens, et en particuliers des petits Fontenaisiens qui par leur taille, leur position dans une poussette ont la bouche et le nez près du bitume, ils me répondraient sûrement que la santé de ces enfants leur tient autant à cœur qu’à moi.

Renoncule âcre s'invitant dans un parterre
Renoncule âcre s'invitant dans un parterre
Et j’obtiendrais la même réponse si je leur posais la même question pour les gamins qui jouent dans les parcs et squares de la ville, se roulent dans l’herbe et parfois mettent leurs doigts « sales » dans leur bouche. Ne pas traiter les trottoirs et les caniveaux avec des herbicides de synthèse, les parcs et squares avec des pesticides de synthèse, c’est supprimer une des voies de contamination par ces substances très nocives chez les jeunes. Donc, ils m’approuveraient de ne plus utiliser ces poisons sur la ville. D’autant que comme moi, Emmanuel Chambon se soucie sûrement de la santé de nos jardiniers et employés à la voirie qui sont, au même titre que de nombreux agriculteurs, les premiers exposés à ces poisons.

Cependant comme le dit trivialement cet aphorisme du sens commun : « on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre » Les méthodes dites « alternatives » à l’utilisation d’herbicides chimiques ne sont pas aussi efficaces et elles sont plus délicates à mettre en œuvre. L’eau bouillante sous pression tue bien la plante en faisant éclater ses cellules sous un choc thermique violent mais elle favorise la germination et les herbes folles un temps anéanties, repartent avec une vitalité toute nouvelle. Il faut donc multiplier les passages et cela se révèle inflationniste pour les dépenses allouées à ce poste comme on peut s’en douter. La technique du brûlage présente les mêmes inconvénients avec en plus un mauvais bilan écologique (énergie, gaz à effet de serre, notamment). La binette est la solution idéale sur le papier mais elle est extrêmement coûteuse en main d’œuvre. De plus, c’est une activité fastidieuse si elle est pratiquée de façon exclusive tout au long d’une journée. On ne peut demander cela à un jardinier.

Véronique de Perse au pied d'un arbre
Véronique de Perse au pied d'un arbre
Il y a enfin la possibilité de recourir à la pulvérisation de préparations permises pour les cultures labélisées AB (Agriculture Biologique), préparations d’origine végétale comme celles à base l’huile essentielle d’agrumes et de pélargonium ne contenant pas d’adjuvants issus de la chimie organique. Ces produits sont chers et s’ils sont efficaces, étant totalement biodégradables et non systémiques, leur effet disparait beaucoup plus rapidement que celui des pesticides de l’industrie chimique. La double contrainte écologique et financière fait que l’on ne pourra jamais tuer aussi facilement les herbes folles que si l’on utilisait ces produits chimiques. À Fontenay, nous combinons les deux dernières méthodes citées avec un plan de désherbage qui définit des secteurs où les herbes folles ne sont pas admises, d’autres où elles sont plus ou moins tolérées et quelques emplacements où nous les laissons pousser. Enfin dans certains secteurs sensibles nous n’utilisons que des moyens mécaniques. De cette façon, nous tentons de satisfaire cette double contrainte économique d’un côté, écologique et sanitaire de l’autre. Bref, ou l’on s’empoisonne, on empoisonne l’eau et on détruit les sols ou l’on accepte de maîtriser les herbes folles sans chercher à les éradiquer et sans s’offusquer si, d’aventure, une impertinente véronique mêle ses petites fleurs bleu au milieu d’un massif de tulipes.

La bête noire de Monsieur Chambon
La bête noire de Monsieur Chambon
Passe encore pour la véronique, elle est petite, discrète et fort jolie si on la regarde de près. La « bête noire » pour Emmanuel Chambon et ceux dont il se fait le porte-parole, c’est le pissenlit et toutes les fleurs avec des capitules jaunes qui ont un air de famille plus ou moins prononcé avec lui. Pour être cohérents, s’ils sont soucieux de santé publique, ils ont donc un gros effort à faire, celui d’admettre l’audace d’un de ces pissenlits qui étale sans se gêner sa rosette sur le bord d’un trottoir. Pourront-ils plus encore et arriver à concevoir et admettre que c’est une très bonne chose que ce pissenlit soit là, qu’il puisse épanouir son capitule d’or ? Une très bonne chose pour la biodiversité.
Si je demandais à Monsieur Chambon, s’il considère que la biodiversité doit être préservée, pas seulement les espèces rares, endémiques ou patrimoniales, mais la diversité des espèces communes qui constituent la « nature ordinaire », il me répondrait peut-être par l’affirmative. Je dis « peut-être » car ce qu’il écrivait en 2010 de l’opération « laissons pousser » permettrait d’en douter.

Cette roquette jaune serait bonne en salade si elle n'avait pas choisi de pousser le long d'un boulevard
Cette roquette jaune serait bonne en salade si elle n'avait pas choisi de pousser le long d'un boulevard
Si on fait abstraction de la dimension polémique de son discours qui est inhérente à sa position de représentant d’un courant de l’opposition municipale, la conclusion principale de son article de 2010 met « la propreté » et le « bon entretien » des rues avant le souci et la préservation de cette biodiversité à laquelle il ne laisserait libre cours que dans quelques potagers pédagogiques des écoles et dans un ou deux espaces verts de la ville pour que l’on puisse voir en quoi elle consiste. Ce qui est un non-sens, non-sens auquel s’ajoute un contre-sens sur l’opération « laissons pousser ».
C’est un non-sens. En effet, cantonner strictement les plantes sauvages des villes, c’est précisément non pas préserver mais porter atteinte à la biodiversité de la nature ordinaire en ôtant à ces plantes sauvages toute chance de survie : « En effet, pour assurer leur pérennité, les plantes (sauvages) doivent pouvoir se déplacer en ville, ceci grâce à la circulation de leurs graines et de leur pollen. C’est pourquoi les friches, les pieds des arbres d’alignement, les jardinières, les toits, les murs ou tout autre interstice urbain sont autant de relais indispensables pour assurer la continuité entre les populations de plantes (sauvages) des squares et des jardins. » Sauvages de ma rue, publication du Muséum national d’histoire naturelle, 2011, p. 7)
C’est un contre-sens sur le but de l’opération «laissons pousser». Il ne s’agissait pas de cantonner les plantes sauvages dans des lieux prédéterminés qui seraient comme des musés de la biodiversité mais de susciter une tolérance à ces herbes folles qui poussent dès qu’elles le peuvent, où elles le peuvent, dans les caniveaux, sur le bord des trottoirs, au pied des arbres, sur les vieux murs, ….
Ce sont ces « sauvages de ma rue » dont il faut accepter la présence. Mais c’est précisément ce que refuse Emmanuel Chambon lorsqu’il veut des rues « bien entretenues », c’est-à-dire sans herbe sauvage aucune. Pour lui et pour ceux dont il se fait le porte-parole, il faut admettre que l’opération «laissons pousser» fut un échec. D’autant qu’il récidive presque dans les mêmes termes dans le dernier billet de son blog : pas d’herbes sauvages dans ma rue, ni aux pieds des arbres…. Il écrit que cet été « les rues de Fontenay-aux-Roses sont apparues envahies par les mauvaises herbes, aux pieds des arbres non-entretenus et dans les caniveaux, lui conférant un aspect que vous êtes beaucoup à me signaler comme peu bucolique. » Beaucoup ? Je n’en suis pas si sûr. Mais bref… Voici un texte bien révélateur ! On voit tout de suite l’exagération. Les barbares sont dans nos murs et envahissent nos rues !

Les feuilles de cette bardane nourrissent  des pucerons que dévorent des coccinelles, larves et adultes
Les feuilles de cette bardane nourrissent des pucerons que dévorent des coccinelles, larves et adultes
Il faut donc rappeler une fois encore que l’expression « mauvaise herbe » est impropre et quelque peu rétrograde. Ni les scientifiques, ni les gestionnaires des collectivités n’emploient aujourd’hui ce terme. L’expression est aussi inappropriée. Le pissenlit par exemple, où la petite bardane sont des « bonnes herbes », c’est-à-dire des herbes médicinales aux nombreuses vertus reconnues. Monsieur Chambon et ceux dont il se fait le porte-parole préfèrent voir des pieds d’arbres entretenus, c’est-à-dire de la terre nue ornée d’une ou deux crottes de chien plutôt que des matricaires, des renoncules et toute l’exubérance vitale de la nature sauvage. Cette exubérance vitale, ils la ressentent comme quelque chose d’un peu répugnant. Répugnant et dangereux… Et là est la racine de leur désamour du sauvage. Ce n’est pas un hasard si le couplet sur les mauvaises herbes est toujours associé à celui sur la propreté de la ville, comme si les fleurs et plantes sauvages étaient sales. Vouloir que l’on arrache, déracine, tue tout ce qui pousse sans nous, sans que nous l’ayons décidé et parfois malgré nous, ce qui ne dépend pas de nous, c’est vouloir détruire cette part de Nature que l’on n’a pas réussi à bouter hors la ville. Pierres, néons, béton et goudron sont finalement bien rassurants. Car la Nature, c’est vrai, n’a rien de «bucolique » lorsqu’elle est sauvage, libre et laissée à elle-même. Le « bucolique », c’est la campagne, c’est aussi une nature aménagée par l’homme, une nature domestiquée comme dans les parcs avec leurs allées gravillonnées, leurs platebandes tirés au cordeau, leurs arbres et leurs buissons tout rond. Ainsi domptée, réduite à l’ombre d’elle-même, la Nature ne fait plus peur à ceux qui peuvent alors se prendre pour ses maîtres et possesseurs. Mais l’herbe folle, c’est la preuve qu’elle n’a pas dit son dernier mot, qu’elle vous attend au tournant pour vous engloutir dans sa chaude exubérance visqueuse, si grouillante de vie qu’elle en est obscène. Au secours Monsanto ! À mon secours chevalier Roundup…À l’origine de ce parti pris, de ces prêches d’éradicateur d’herbes folles, on trouve, une fois de plus, la peur de la Nature ; une peur dont les racines sont profondément ancrées dans l’inconscient comme nous le savons depuis les écrits de François Terrasson. Lorsque l’inconscient est en jeu, le raisonnement est hors-jeu. L’amour comme le désamour ne se commandent, ni ne se raisonnent. Comment alors convaincre ?
Il existe donc des gens qui n’aiment pas les herbes folles parce qu’ils n’aiment pas la Nature lorsqu’elle se présente là où ils ne l’avaient pas invitée parce qu’à surgir ainsi, elle leur fait peur bien qu’ils ne l’avoueront pas et ne s’en aperçoivent peut-être même pas. A défaut d’amour, parlons-leur donc «intérêt» et renvoyons tous ces pourfendeurs des «herbes folles» aux travaux des naturalistes et des économistes qui expliquent comment nous dépendons de cette biodiversité qu’ils veulent malmener. Ces travaux évaluent la gravité des menaces que fait peser sur nous son érosion, montrent pourquoi il faut la préserver partout, dans tous les milieux. Renvoyons les aussi aux études de ces mêmes chercheurs qui détaillent les services qu’elle nous rend et que nous ne pourrions pas payer même si nous avons quelques idées pour les évaluer. Il y a sur le site du Muséum d’histoire naturelle, une série de conférences à écouter sur ces thèmes.

Emmanuel Chambon et les herbes folles : le grand désamour ?
Peut-être faudrait-il aussi organiser pour tous ces pourfendeurs d’herbes sauvages et leur porte-parole complaisant des sorties botaniques dans les rues de la ville. Ils découvriraient toute la richesse d’une flore qu’ils hésiteraient peut-être ensuite à sacrifier. A défaut, on peut leur conseiller de se procurer le livre Sauvage de ma rue, guide des plantes sauvages des villes de la région parisienne pour apprendre à mieux connaître ce qu’ils ne pensent qu’à détruire. Sur leur lancée, peut-être iront-ils alors jusqu’à participer au programme éponyme du Muséum national d’histoire naturelle en parcourant les trottoirs de Fontenay pour relever le nom des espèces qu’ils auront rencontrés et envoyer les données recueillies en se connectant au site www.sauvagedemarue.fr permettant aux chercheurs de cette institution d’étudier les caractéristiques de la biodiversité urbaine non seulement pour mieux la connaître mais aussi pour proposer des directives de gestion en vue de sa préservation.
Je rêve sans doute et Emmanuel Chambon, nullement convaincu écrira sans doute encore quelque article demandant que les pieds des arbres d’alignement de Fontenay-aux-Roses soient entretenus.

Photos : JF Dumas
En Mai, en remontant côté droit le Boulevard de la République, j’ai relevé plus d’une dizaine d’espèces poussant au pied des tilleuls nouvellement plantés, matricaire, bardanes, renoncules, trois espèces de bromes, deux de laiterons, des pâturins, des capselles, etc. Sur un pied de bardane des coccinelles et leurs larves faisaient ripaille de pucerons qui, délaissant les rosiers des jardins voisins, en infestaient les feuilles.
Les photographies de ce boulevard qui illustrent cet article montrent aussi que toute cette végétation est loin d’enlaidir la rue. Et c’est le cas dans toutes les villes dont Paris qui laissent le sauvage s’exprimer au pied de leurs arbres d’alignement.

Dimanche 9 Septembre 2012
Fessenheim doit être fermée d’urgence.
Mercredi 5 septembre un accident est intervenu à la centrale nucléaire de Fessenheim lors des travaux de maintenance de l’un des réacteurs. Un dégagement de vapeur d'eau oxygénée a blessé huit ouvriers. Deux ont été brûlés aux mains. Cet accident chimique met en jeu des substances connues pour leur toxicité, qu'EDF aurait dû savoir manipuler correctement. C’est un signe de plus de la dégradation des conditions de travail des salariés, notamment des sous-traitants.


Pour autant que l’on sache, il n’y a pas eu de conséquences pour l’environnement. Il n’en reste pas moins que cet accident nous rappelle une fois de plus que Fessenheim est une menace permanente pour toute une région qui s’étend au-delà de nos frontières en Allemagne et en Suisse deux pays qui ont, quant à eux décidé de sortir du nucléaire. En Avril dernier, il y avait eu un départ de feu. La centrale est située en contrebas du Grand Canal d’Alsace. Son radier (la dalle de béton du réacteur) est trop mince et ses « piscines » où refroidit le combustible vulnérables à une chute d’avion. Enfin c’est une centrale vétuste qui a dépassé les 30 ans de fonctionnement. Elle est en service depuis 1977 et compte deux réacteurs nucléaires d'une puissance de 900 mégawatts chacun. Certes, L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné le feu vert pour qu’elle continue d’être exploitée mais avec des travaux à réaliser pour sa mise à un niveau de sureté acceptable. Cependant, début juillet, le président de l'Autorité, André-Claude Lacoste, a déclaré lors de son audition par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale que « si le radier du réacteur de Fessenheim n'est pas épaissi d'ici juillet 2013, on ferme. » Il va falloir gaspiller des millions d’euros pour des travaux qui seront sans doute insuffisants et de toute façon ne changeront rien aux menaces inhérentes à la situation géologique et géographique de la centrale.
Non, Messieurs Hollande et Ayrault ! Non, Madame Batho, ce n’est pas dans 5 ans qu’il faut fermer Fessenheim, c’est maintenant.

Jeudi 6 Septembre 2012 Commentaires (0)

Trois agents du Parc National du Mercantour qui réalisaient une expertise suite à une attaque de canidé sur un troupeau de moutons, ont été violemment agressés par l’éleveur propriétaire du troupeau qui pourtant avait fait appel à eux. Un agent a reçu un coup de tête et des coups de manche de pioche, un autre a reçu des coups nécessitant des points de suture à la mâchoire. C’est l’ASPAS qui a révélé le 22 août l’affaire qui s’était passée le 8 août. Elle devait être étouffée par la direction du Parc du Mercantour suite à des pressions d’élus locaux. Les faits se sont déroulés dans la haute vallée du Var, sur le territoire de la commune de Villeneuve d’Entraunes.


Ni le maire de Villeneuve d’Entraunes, ni les élus de la communauté de communes Cians-Var à laquelle appartient la commune de Villeneuve d’Entraunes de sensibilité UMP n’ont condamné l’agression. Le député UMP de la circonscription , le président du Conseil général et président du Parc du Mercantour, Eric Ciotti, pas d’avantage ! Le silence de ce dernier est éloquent. Représentant de la droite musclée, il dénonce d’ordinaire de façon très virulente les violences et les troubles de l’ordre public. La directrice adjointe du Parc, Caroline Merle, est bien trop indulgente à l’égard de cet éleveur, violent personnage au comportement de voyou lorsqu’elle déclare :

« L'été a été difficile pour les éleveurs: il y a eu beaucoup d'attaques de loups et beaucoup de brebis tuées » Étrange propos, alors que l’on sait que le nombre d’agressions des loups sur les troupeaux est en baisse cette année par rapport à l’an passé ! Caroline Merle dit comprendre le stress et la détresse professionnelle de certains de ces éleveurs… Elle ferait mieux, ce serait son devoir, de comprendre le stress et la détresse professionnelle de ses gardes moniteurs qui subissent sans cesse des pressions, menaces de provenances diverses. Comme le rappelle Syndicat national de l'environnement, section du Parc national du Mercantour « par le passé dans le Parc National du Mercantour, les pressions sont allées des menaces aux passages à l'acte : atteintes sur le mobilier de l'établissement public (signalétique, véhicules), atteintes sur l'entourage des agents, saccage du domicile d'agents » On pouvait penser que cela était révolu. Avec le retour du loup, les tensions sont de nouveau vives. La filière ovine ayant trouvé dans cet animal et ceux qui le protègent un bouc émissaire, explication commode de ses difficultés. Le Parc a tout de même porté plainte. L’aurait-il fait si l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages n’avait révélé ce déchaînement de violence ? Hélas, on peut en douter.
Lorsqu’un policier se fait « caillasser » dans une rue de nos villes, quelle que soit la rue, la ville ou le quartier, les politiques réagissent et parfois s’enflamment sous l’œil des médias qui s’attardent complaisamment sur ce fait divers. Le ministre de l’Intérieur promet la fermeté… Certes, ces agissements ne sont pas admissibles mais on le voit avec ce triste fait divers, il existe d’autres agents, tout autant dépositaires de l’autorité publique qui ne bénéficient pas d’une telle attention, ni de leur administration, ni de leur ministre de tutelle, ni des médias. Ce sont les gardes des Parc nationaux et notamment ceux du Mercantour.
Y aurait-il dans les Alpes Maritimes fief de l’UMP comme au Ministère de l’intérieur, de l’écologie et dans les hautes sphères de l’Etat, aujourd’hui PS, deux poids, deux mesures selon la catégorie socio-professionnel du délinquant ? Les éleveurs anti-loup bénéficieraient-ils d’une indulgence toute particulière ? Avec une écoute complaisante de la Ministre de l’environnement et les 80 autorisations de tirs de loups délivrées cette année par les préfets, un soutien inconditionnel d’élus locaux, de journaux comme La Provence, comment en douter ? Il n’est dès lors pas étonnant qu’une partie des acteurs de la filière ovine puisse croire que ses exactions resteront impunies.
Voilà bientôt quinze jours que les faits sont connus. On attend toujours une déclaration de la ministre, du maire de Villeneuve d’Entraunes, d’Éric Ciotti, président du Conseil général et président du Parc national du Mercantour, du directeur du Parc. On peut maintenant conjecturer qu’ils ne condamneront pas ce déchaînement de violence. Il ne reste plus qu’à espérer pour les gardes moniteurs, pour la Nature comme pour l'état de droit dans lequel nous sommes censés vivre que les juges le feront et que la peine prononcée contre l’éleveur sera sévère.
La France, république exemplaire ou république bananière ?


Mardi 4 Septembre 2012 Commentaires (2)

Pour l’écologie, les nouveaux vainqueurs, le tandem Ayrault Hollande, se sont empressés de chausser les pantoufles du mort et lorsqu’il y a changement, ce n’est pas pour le meilleur mais bien souvent pour le pire avec à la manœuvre une ministre de l’écologie à leur botte et pour caution des ministres écologistes à l’estomac robuste qui avalent tout sans le moindre haut-le-cœur ! Voici quelques éléments de ce calamiteux bilan.


Nicole Bricq et Delphine Batho, camarades mais pas amies
Nicole Bricq et Delphine Batho, camarades mais pas amies
Forages pétroliers, gaz de schiste

Avec l’éviction de Nicole Bricq du ministère de l’environnement, les choses commencèrent à mal tourner. Madame Bricq est connue et appréciée par les associations d’environnement pour son combat sans concession contre l’exploitation du gaz de schiste. Elle voulait modifier en profondeur le code minier qui gouverne le système des forages en France pour obtenir davantage de garanties environnementales et un partage de la rente différent avec les compagnies pétrolières. En fait, ce sont ces compagnies qui eurent gain de cause et obtinrent la tête de la ministre. C’est sa décision de suspendre tous les permis de forages exploratoires d'hydrocarbures, y compris celui en eau profonde que Shell avait demandé au large de la Guyane française qui précipita son limogeage. Elle justifiait pourtant cette décision par l’absence de garantie quant à la protection de l’environnement et de la faune marine dans ces permis, protection à laquelle elle était « très attachée », ce qui n’est pas le cas du tandem Hollande Ayrault plus soucieux de conserver les bonnes grâces des pétroliers et du Medef et impatients de voir exploitée cette manne pétrolière.
Et voilà que maintenant JM Ayrault remet sur le tapis l’exploitation du gaz de schiste dont le sous-sol français est supposé rengorger. Le moratoire sur les permis de recherche promulgué par Nathalie Kosciusko Morisset, ministre de l’environnement du gouvernement Fillon est ainsi remis en question : bien sûr, on ne veut pas de la fracturation hydraulique, technique trop polluante, mais enfin …. Hypocrisie et enfumage sont les deux mamelles du gouvernement et de l’Etat PS. Une fois encore, quand souffle le vent d’une hypothétique manne pétrolière, il y a bien changement mais c’est pour choisir un mauvais cap. Les collectifs Stop Gaz de schiste vont avoir du pain sur la planche.


Bilan des cent jours de Hollande et de l’état PS : écologiquement consternant
Nucléaire

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a déclaré sur BFM TV, dimanche 26 août, que le nucléaire était une « filière d'avenir » et « une énergie pas chère et abordable ».
« Les derniers propos d'Arnaud Montebourg ne font que confirmer les signaux donnés par François Hollande, qui a repoussé la fermeture de la centrale Fessenheim aux calendes grecques et demande l'accélération des travaux de la mine d'uranium d'Imouraren au Niger. Manuel Valls a apporté son soutien au ministre, tandis que Delphine Batho, ministre de l'écologie, a réaffirmé qu'il n'a « jamais été question ni de sortir ni d'abandonner le nucléaire » » comme le rappelle un communiqué du Réseau. Une ministre de l’écologie qui proclame que la France « a durablement besoin du nucléaire » et s’affirme donc franchement nucléocrate. Des ministres qui se disent écologistes se taisent : qui ne dit mot, consent. Ils sont la caution verte d’une politique qui, pour le nucléaire, ne présente pas de différence avec celle de Sarkozy. Comme l’écrit justement Alain Hervé dans le dernier numéro de L’écologiste : c’est l’accident nucléaire qui a été élu à la présidentielle. Ajoutons que c’est avec le soutien et la complicité d’un parti qui se dit écologiste.

EPR de Flamanville et sa ligne THT

RTE implante les pylônes sous la protection des CRS et des gendarmes. L’Etat PS se signale par l’accentuation de la répression policière et judiciaire. (Voir ici et ici.) Ce n’est pas le changement, c’est la continuité en pire…

Notre dame des Landes : vers une interdiction de manifester ?

Près de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes, un projet d'aéroport gigantesque menace 2000 ha de terres agricoles bocagères d'une biodiversité exceptionnelle.
Le projet date des années 60, pour le Concorde, et les raisons affichées pour sa construction ont beaucoup changé au fil des années et des contre arguments des opposants.
Aujourd'hui, alors qu'il n'y a aucun problème de saturation ni de sécurité à l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique et que le contexte ne favorise pas la croissance du secteur aérien, l'Etat, avec l'appui des élus locaux et régionaux (PS et UMP main dans la main sur ce dossier), a attribué la construction et la concession pour 55 ans de cet aéroport soit disant HQE au groupe Vinci.
360 millions d'euros minimum d'investissement public y seraient engloutis, alors que le besoin de cette nouvelle construction n'est en rien avéré et aucune alternative ni optimisation de la plateforme existante n'ont été étudiées...
De plus en plus de voix s'élèvent contre ce scandale écologique et économique.
Malgré une forte opposition et l'aberration de ce projet démontrée par toutes les études environnementales, archéologiques, et même économiques, le projet avance accompagné d’une violence policière là aussi croissante contre les opposants. Une coordination d’élus de toute sensibilité a rejoint le collectif d’associations qui se battent sur le terrain.
Les exploitants agricoles sont toujours menacés d'expropriation, malgré un moratoire qui a suspendu provisoirement la décision le 8 mai, au terme d'une grève de la faim engagée par cinq agriculteurs, dans le centre-ville de Nantes.
Après la répression policière, la répression judiciaire….
Sylvain Fresneau, militant anti-aéroport, a comparu, mardi 28 août devant le tribunal de Saint-Nazaire. Il lui est reproché d’avoir fait reculer son tracteur avec une remorque en direction d’un barrage de gendarmes, en juin dernier. La procureure du tribunal de Saint-Nazaire a requis contre l’agriculteur une interdiction de manifester pendant un an sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, ainsi que 800 euros d'amende. Le jugement sera rendu le 11 septembre 2012. Avec l’Etat PS va-t-on vers une interdiction de manifester ?
(Une pétition contre ce projet que l’on peut signer en cliquant sur ce lien )
De nombreuses voix s’élèvent contre ce projet… mais pas celle de Delphine Batho, ni celle de Cécile Duflot. La ministre de l’environnement a déclaré au micro de BFMTV/RMC « c'est une infrastructure dont nous aurons besoin ». « C'est la position des socialistes » a-t-elle précisé et comme elle-même est PS… Cécile Duflot ne dit mot, sa langue de bois a dû restée coincée dans sa muselière comme l’écrit joliment le Canard. Ministre elle est, ministre elle veut rester. Quant à Noël Mamère, il s’étonne des propos de Delphine Batho. Aurait-il donc oublié que JM Ayrault, a été maire de Nantes et l’un des initiateur et artisan du projet jusqu’à sa nomination au poste de Premier ministre?

Protection de la flore

Bilan des cent jours de Hollande et de l’état PS : écologiquement consternant
Les arrêtés ministériels relatifs aux espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire national, comme ceux concernant les protections régionales vont être assouplis. La modification préparée sous le règne de Sarkozy- Kosciusko Morisset sera promulguée sous le règne Hollande-Batho.
Dans la version actuelle de ces arrêtés, la seule dérogation à l’interdiction de destruction, coupe, mutilation ou arrachage concernait exclusivement les « parcelles habituellement cultivées ». Le projet ministériel étend cette dérogation « aux opérations d'exploitation et de gestion courantes » aux parcelles non plus seulement cultivées mais simplement « utilisées ou habituellement exploitées » non seulement « à des fins agricoles » mais aussi « sylvicoles, piscicoles, salicoles, cynégétiques ou à des fins de maintien de la sécurité des biens et des personnes à condition que cela n'entraîne pas de modifications notables des habitats de l’espèce. »
Avec un tel assouplissement des arrêtés les plantes dites protégées ne le seront plus guère. L’ajout de quelques espèces menacées à la liste de ces plantes aurait pu être une bonne chose si dans le même temps on n’affaiblissait pas réglementairement cette protection jusqu’à la rendre inopérante. Il est évident que certains des gestionnaires/acteurs comme les chasseurs, les pêcheurs ou les forestiers n’ont aucun intérêt de conservation des plantes protégées. Ils peuvent leur nuire gravement dans le cadre d’opération relevant d’une « gestion courante ». Le caractère trop imprécis de la notion de « gestion courante » comme de celles « d’exploitation courante» ou de non modification « notable » des milieux ne constituent pas des garanties suffisantes contre les risques que ces actions font courir aux plantes protégées.
Entre la protection de la nature et les lobbies chasse pêche, pseudo ruralité et pseudo tradition, Hollande, son Premier ministre et sa ministre de l’environnement font le même choix que Sarkozy, son premier ministre et Nathalie Kosciusko Morisset avaient fait. Ce n’est pas celui de la protection de la nature ou de la biodiversité.

Hollande, Ayrault, Batho, préfèrent la chasse à la protection de la nature

C’était déjà le choix de Sarkozy qui multiplia les cadeaux aux chasseurs à la fin de son règne. C’est le choix de Hollande, Ayrault de sa ministre aux ordres, Delphine Batho. Ici, c’est la continuité sans changement. La réforme de la loi sur les « nuisibles » en est un bon exemple.
Comme le dénonce l’ASPAS, « désormais, il y aura les «bons» nuisibles et les «mauvais» nuisibles : un vrai gag ! Derrière cette réforme absurde, voulue par les chasseurs, se cache la volonté d’empêcher les associations de protection de la nature de faire respecter le droit. Comme d’habitude, le lobby des chasseurs a exigé que l’Etat soit à sa botte : quand les lois ne leur plaisent pas, ils les changent en leur faveur. (…)La réforme des « nuisibles » est directement faite pour contrer les actions des associations, ASPAS en tête, qui gagnaient régulièrement leurs recours contre les arrêtés préfectoraux annuels donnant les listes de « nuisibles ». Désormais, ces recours associatifs seront empêchés pendant trois ans ! Cette réforme de la chasse n’a aucune justification scientifique, ni économique ou sanitaire.(…)

Bilan des cent jours de Hollande et de l’état PS : écologiquement consternant
Abattre les renards pour « protéger » les faisans de tir lâchés juste avant les parties de chasse, coûte un lourd tribut aux agriculteurs, notamment ceux, de plus en plus nombreux, qui pratiquent le semi-direct (culture sans labour) ou ceux qui ont leur prairies dans les départements envahis par le campagnol des champs. Comme toutes les réformes du droit de la chasse qui se sont succédées à un rythme soutenu depuis 10 ans, celle-ci est rédigée par les chasseurs pour les chasseurs ». Et l’ASPAS de conclure : « Elle s’inscrit parfaitement dans la politique pro-chasse voulue par le dernier gouvernement et qui semble se poursuivre avec celui-ci. »

Dans la destruction – illégale – des loups, Batho fait mieux que NKM !

Nathalie Kosciusko Morisset multipliait les autorisations de tirs dits de « prélèvement » sur les loups pour satisfaire la filière ovine alors que l’on sait que ces prélèvements ne résolvent rien. Les loups tués étant ceux qui ont eu la malchance de se trouver à portée d’un fusil autorisé et pas nécessairement, ni même souvent, ceux qui ont attaqué un troupeau.
Delphine Batho fait de même. La première n’a pas eu la peau de l’espèce en France faute de temps. Mais les éleveurs braillards qui prennent la montagne pour un gigantesque parc à mouton peuvent se rassurer et compter sur la seconde qui s’est empressée de mettre ses pas dans ceux de celle qui l’avait précédée.
En juin dernier, suite à la publication d’une nouvelle réglementation encore plus permissive en matière d’élimination de nos loups, l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) a déposé une plainte auprès de la Commission Européenne contre l’État français aujourd’hui PS. Batho et les préfets n’en n’ont eu cure. Ils ont multiplié les arrêtés autorisant des tirs de loups. L’ASPAS en appelle maintenant au comité permanent de la Convention de Berne que la France a signée.
Comme l’affirme son président « une fois de plus, l’État français se considère au-dessus des lois : il autorise délibérément le tir d’une espèce strictement protégée au niveau européen, par la Directive Habitat et la Convention de Berne. Ces textes s’imposent au droit national et requièrent, pour passer outre cette protection, la mise en place d’un protocole à respecter et de solutions de prévention » Hollande, Ayrault et Batho s’en moquent comme s’en moquent les ministres EE – LV et comme s’en moquaient le gouvernement et le président précédent « Nos divers gouvernements ont sciemment négligé les préconisations prévues par ces textes en assouplissant encore les conditions d’autorisation des tirs de défense. Chiffre révélateur de cette accélération, 64 autorisations de tirs de défense ont ainsi déjà été délivrées en trois mois sur l’arc alpin ! » Vous avez dit changement ?

Sur la plupart des questions évoquées dans ce bilan (partiel) le gouvernement n’a même pas l’excuse de la « crise », de contraintes budgétaires, temporelles ou autres… Devant un tel bilan qui touche un des fondamentaux de l’écologie, les ministres qui se disent écologistes devraient au moins menacer de démissionner. Ce serait la seule façon de redonner à EE – LV un peu de crédibilité. Le seul soutien que ce gouvernement mériterait de la part d’élus écologistes est un soutien critique. Leur participation à la majorité et au gouvernement alors que l'écologie politique est attaquée sur un de ses fondements majeurs pose d'autant plus problème que cette participation semble les rendre inefficaces.
D. Batho et la députée PS des Hautes-Alpes veulent sa peau
D. Batho et la députée PS des Hautes-Alpes veulent sa peau

Photos : X – JF Dumas – Gary Kramer (Wikimedia Commons) – Keven Law (Wikimedia Commons).

Lundi 3 Septembre 2012 Commentaires (0)
Au Chefresne, malgré une résistance déterminée, RTE, filiale d’EDF, implante sur les terres d’éleveurs les pylônes de la THT qui doit transporter la production de l’EPR de Flamanville en construction. Pour venir à bout de cette résistance qui mobilise aussi des anti-nucléaires, RTE ne recule devant rien et bénéficie de l’aide de la maréchaussée requise plus ou moins légalement. Celle-ci ne fait pas dans la dentelle et procède avec la bénédiction du préfet, à grand coup d’intimidations, d’interpellations musclées et de gardes à vue illégitimes dignes d’un état policier. Son dernier fait d’arme est l’arrestation musclée d’un éleveur, Monsieur Larsonneur et de son fils qui aidés de leur famille, de leurs amis et de leurs taureaux défendaient leur bien et tentaient de s’opposer à l’érection chez eux d’un de ces maudits pylônes. Le père a été retenu en garde à vue pour que les bulls puissent opérer en toute quiétude. Le fils, lui, se retrouve le cou dans une minerve, témoignage de la brutalité de son interpellation.

Dans le même temps, le Conservatoire botanique du Bassin parisien (CBBP) publie les résultats d’une étude commandée par ce même RTE qui met en évidence la présence inattendue d'une flore variée et riche sous les câbles électriques des lignes THT (Très haute tension) et HT(Haute tension), permettant ainsi, volens nolens, à RTE de se faire « une virginité environnementale à peu de frais, faisant croire à une action valorisante et volontariste là où il n’y a que des effets fortuits... » comme le remarque un correspondant de Tela Botanica. D’ailleurs le « responsable environnement » de RTE – Eh ! oui, il en existe un – s’est empressé de déclarer en commentant cette étude : « il y a des impacts qu'on ne nie pas sur le paysage ou sur les oiseaux, mais on veut montrer que ces lignes, si on s'en occupe comme il faut, peuvent aussi présenter un intérêt pour la biodiversité » Il considère que « cela aide à l'acceptation de ces ouvrages, tant par les associations avec lesquelles on travaille que par la population, qui retrouvent un intérêt dans ces terrains qui étaient considérés comme perdus »

Même s’il est vrai que l’on trouve des plantes remarquables sous les lignes HT et THT, le CBBP aurait pu être plus prudent et plus précis dans la publication de ses résultats. Il aurait dû insister sur le fait que la variété de la flore et les espèces devenues rares que l’on y rencontre est simplement dû aux servitudes qui pèsent sur les terrains qui sont sous ces lignes et au type d’entretien qu’elles exigent : une coupe tous les quatre ans des arbres qui peuvent y avoir pris racines. Des milieux sont ainsi créés qui sont par ailleurs en raréfaction dans le Bassin parisien ; à savoir certains types de prairies ou de pelouses où des espèces vont trouver un refuge ainsi que l’explique d’ailleurs la botaniste chargée de l’étude.

Conclusion de tout cela : outre qu’ils sont manifestement des obscurantistes indécrottables pour s’opposer à la fée électricité (nucléaire), les paysans de la Manche qui s’obstinent à refuser qu’RTE implante ses lignes sur leurs champs privilégient leurs intérêts égoïstes. Ils préfèrent leur herbe à vaches sans diversité biologique à ce qui pourrait pousser à l’ombre légère des pylônes de la THT venant de Flamanville.
D’ailleurs l’État PS – Europe Écologie/ Les Verts leur fait savoir à coups de matraques et de grenades lacrymogènes avec tout le zèle qu’a toujours mis l’État français à défendre sa nucléocratie. La nouveauté aujourd’hui, c’est que RTE se pique d’écologie et qu’Europe – Écologie est partie prenante de cet État. Mais pourquoi se plaindre ? Le Polygala chevelu va avoir de nouveaux espaces où se réfugier : merci RTE, merci l’EPR et merci François, Jean-Marc, Cécile et les autres…


Jeudi 9 Août 2012 Commentaires (0)
Le site de Marcoule
Le site de Marcoule
La décision de construire « Astrid », un réacteur à neutrons rapide, à Marcoule n’a pas empêché le groupe EE – LV de soutenir ce gouvernement. Noël Mamère avait bien menacé de s’abstenir. Barbara Pompili coprésidente du groupe avait alors déclaré : «Les déclarations de Noël Mamère relèvent d'une prise de position personnelle». L’autre co-président affirmait que l’on ne pouvait pas « ne pas voter pour un gouvernement auquel on appartenait » Finalement, Mamère est rentré dans le rang, arguant qu’il avait reçu des assurances … Preuve est faite, si l’on en doutait encore, qu’il n’y a rien à espérer de ce groupe parlementaire. Contrairement aux belles paroles de Pascal Durand, sa loyauté se réduit bel et bien à de l’obéissance.

Un accroc dans l’accord Verts – PS et quel accroc !

Pourtant, il s’agit bel bien, comme l’a dit Noël Mamère, d’un nouvel et très grave accroc dans l’accord Verts – PS de 2011 qui prévoyait qu’«aucun nouveau projet de réacteur ne sera initié». Cela n’a rien d’étonnant et nous étions prévenus. Hollande avait dit qu’il ne se sentait nullement engagé par cet accord et l’on sait l’influence qu’exerce sur lui le lobby du nucléaire depuis l’épisode du Mox. Cette décision est la manifestation d’une ferme volonté de persévérer dans le nucléaire en dépit de tous les dangers puisque le choix des réacteurs à neutrons rapides (RNR) est la filière la plus dangereuse qui soit.

Rappelons qu’en 1998, Les Verts avaient obtenu de Jospin l’abandon de Superphénix, un réacteur de ce type qui fut un gouffre financier et n’a jamais véritablement fonctionné. C’était l’une des conditions de leur entrée dans la fameuse « majorité plurielle » Cet abandon mettait un terme victorieux à la lutte contre Superphénix. Cette lutte avait commencé par une répression féroce de la manifestation de juillet 1977 qui avait réuni une dizaine de milliers d’opposants avec pour bilan la mort de Vital Michalon et trois personnes mutilées à vie… pour qu’aujourd’hui les nucléocrates remettent le couvert sans que des députés qui se disent écologistes mouftent…
Le réacteur de recherche Phénix ayant été mis à l’arrêt onze ans plus tard, la France n’avait plus de Réacteur à neutrons rapides sur son territoire depuis 2009 mais il y avait déjà un projet piloté par le CEA « Astrid », ce nouveau réacteur d'une puissance moyenne de 600MWe (EPR : 1 650MWe) dont le tandem Hollande – Ayrault a validé la construction.

Astrid, dangereux et cher…

Le fluide caloporteur utilisé est du sodium liquide. Il pose des problèmes de corrosion des matériaux, notamment du béton. Son opacité rend difficile l’inspection des installations qui en contiennent. C’est un produit qui explose au contact de l’eau et s’enflamme au contact de l’air… Et il en faut des tonnes ! Le combustible est le plutonium, un des pires produits fabriqués par l’industrie nucléaire. Son intérêt est d’abord militaire, c’est la « matière première » des bombes. Sa radiotoxicité en cas d’inhalation ou d’ingestion de particules aériennes est rapidement létale et sa durée de vie est supérieure à 250 000 ans.
Le projet a été retenu par la commission du Grand emprunt en 2010 en tant qu'« investissement d'avenir» (sic !) A ce titre il a déjà couté 651,6 millions d'euros à l’Etat. C’est le montant de la subvention qu’il a versé pour couvrir les études de conceptions et elles seules…
Mais quand on aime, on ne compte pas. Rappelons que cette filière qui s’est déjà soldée par une impasse industrielle avait couté avec Superphénix la bagatelle d’au moins 10 milliards d’euros… Et l’on veut faire des économies… Tous les retours sur expérience montrent qu’elle n’est pas fiable.
Cela méritait bien de véhémentes protestations. Mais non, rien ! Silence, on vote. Voilà, hélas, encore une preuve qu’il n’y a vraiment rien à attendre d’Europe – Ecologie, de ses députés et de ses ministres capitulards. Quant à la passivité des adhérents, elle ressemble à de la complaisance, voire à de la complicité.

Mercredi 4 Juillet 2012 Commentaires (0)

Discréditée par les leaders arrivistes et opportunistes dont elle est affublée, EE – LV entraine dans ce discrédit celui de l’écologie politique en France. Il y a peu d’espoir que cesse le fonctionnement clientéliste et clanique de ce parti qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut naguère. Bientôt composé principalement, voire uniquement, d’élus et de collaborateurs salariés d’élus sans bases électorales pérennes, il est incapable de subsister sans le PS et donc de lui résister. Il ne peut que lui servir de caution. Seules des « révolutions de palais » peuvent y advenir. La survie de l’écologie politique passe peut-être par la mort d’EE – LV. Celle-ci n’est pas à l’ordre de jour, le PS lui ayant donné une visibilité certaine dans les institutions et lui ayant permis du même coup de renflouer ses caisses.


L'état PS réprime une manifestation pacifique à Notre Dame des Landes
L'état PS réprime une manifestation pacifique à Notre Dame des Landes
La situation de l’écologie politique en France peut paraître paradoxale.

Elle n’a jamais été aussi forte en nombre de députés à l’Assemblée nationale censés la représenter, elle a rarement été aussi mal perçue dans l’opinion. En France et partout dans le monde elle est malmenée dans ses fondamentaux mêmes que sont l’environnement, le souci de la Nature et celui de la survie de notre espèce, de sa possibilité de mener une vie digne de son humanité.
Une vingtaine de députés, deux ministres Europe – Ecologie Les Verts : électoralement parlant, le plus important parti français se réclamant de l’écologie peut se targuer d’une belle réussite. Il a obtenu des résultats auxquels il n’aurait même pas osé rêver naguère. En s’appuyant sur ses bons scores aux élections régionales et européennes, il a pu négocier un accord particulièrement favorable pour les dernières législatives avant que ne s’amorce un sérieux reflux avec des résultats calamiteux à la présidentielle et des résultats presque toujours en dessous des 5% aux législatives pour ceux de ses candidats qui étaient en concurrence avec ceux du PS. Dans les circonscriptions « données » à EE – LV par le PS dans lesquels ce parti ne présentait pas de candidats et soutenait ceux d’EE – LV, ces derniers ont profité de la vague rose. Elle en a propulsé un bon nombre au Palais Bourbon. EE – LV devient ainsi le principal partenaire du PS, place longtemps occupée par le PC, au temps de l’union de la gauche des années Mitterrand comme à celui de « la gauche plurielle » de Jospin.
Cependant, ce n’est pas un partenaire à part entière comme pouvait l’être le PC – même en perte de vitesse – sous le règne de F. Mitterrand. Les mauvais résultats récents d’EE – LV en font un parti satellisé, une toute petite planète qui serait capturée par une autre beaucoup plus grosse et forcée de tourner autour d’elle. Mais dans le cas présent, ce sont les rapports de force électoraux et les ambitions institutionnelles d’EE – LV qui remplacent les forces physiques mise en jeu dans l’événement cosmique.
Cette satellisation comme les habiles manœuvres et les renoncements - reniements qui ont permis à EE – LV d’obtenir ses résultats électoraux n’ont pas été du goût de beaucoup d’adhérents et de sympathisants.

Dégoutés le sont aussi les gens qui voient agir ces donneurs de leçon qui prétendent faire de la politique autrement mais ont des pratiques au moins aussi mauvaises que les autres. Seuls sont satisfaits les arrivistes qui ont pu ainsi arriver à l’assemblée nationale, en gros et à quelque exceptions remarquables près, une bonne partie de la direction nationale et des barons locaux. Ceci explique les communiqués de victoire baignant ad nauseam dans une autosatisfaction fadasse et décalée qu’assène la direction nationale du parti. L’un des derniers en date de Jacques Archimbaud, secrétaire général adjoint, est un modèle du genre. Il s’intitule « Les écologistes sont là, et cela va se voir » Il est rempli de banalités ronflantes et de généralités aimables, les unes et les autres sans cesse rabâchées. Elles servent de toile de fond ou de musique d’ambiance à une série forfanteries et de rodomontades. Mais bien entendu, comme l’on remarqués plusieurs éditorialistes dont celui du Monde, ce communiqué évite soigneusement les sujets qui fâchent. Publié alors que Nicole Bricq venait d’être écartée du ministère de l’écologie à cause de son refus d’autoriser les forages pétroliers au large des côtes de la Guyane faute de garanties environnementales suffisantes, le communiqué d’Archimbaud n’en souffle mot. Les écologistes sont là, cela se verra peut-être. On aurait aimé que cela s’entende ! Pascal Durand a été plus ferme dans sa condamnation de ces forages ; Vincent Placé également. N’ayant pas obtenu de portefeuille dans le gouvernement ce dernier n’a rien à perdre. Dans l’entretien qu’il a accordé au Monde Pascal Durand, le nouveau secrétaire national précise « La loyauté, ce n’est pas l’obéissance, et le partenariat n’est pas la fusion » Certes, mais aura-t-il les moyens de sa politique avec des députés élus par la grâce du PS et des Ministres qui ne doivent leur portefeuille qu’au bon vouloir de Messieurs Ayrault et Hollande ?
Off, les langues se délient. Le Monde citait « un important dirigeant » d’EE – LV – le nom n’est pas mentionné, qui aurait déclaré : « On est totalement ficelés, alors on va surjouer l’opposition sur des sujets annexes », déclaration que le journaliste commentait en ces termes « Reste à savoir comment les militants écologistes, de moins en moins nombreux – Daniel Cohn-Bendit estime la baisse en une année à 50% – analyseront ces positionnements. » Le groupe d’élus, les deux ministres, tout cela risque donc de n’être en fin de compte qu’une victoire à la Pyrrhus. C’est d’autant plus regrettable que tous les observateurs s’accordent à le reconnaître, le président de la République et son gouvernement semblent avoir des priorités antinomiques à celles de l’écologie et le tandem Hollande Ayrault paraît bien décidé à mater toute opposition à ceux de leurs projets supposés apporter des points de croissance, peu importe qu’ils respectent ou non les populations concernées ou l’environnement. Voici en plus du cas des forages pétroliers en eau profonde le long des côtes de Guyane deux exemples supplémentaires pour s’en convaincre.

●Mairie de Notre dame des Landes, 21 Juin au matin : la Coordination des Opposants au projet d'aéroport appelait à un rassemblement devant la mairie de Notre-Dame-des-Landes à l'occasion du démarrage de cinq enquêtes publiques dont celle sur la loi sur l'eau, la zone impactée par le projet étant à 98 % en zone humide. Ces enquêtes sont prévues se dérouler en juillet en pleine période de vacances scolaires et de travaux des champs, période des plus favorables comme chacun sait ! D’autant que la durée a été opportunément raccourcie à quatre semaines ! Les protagonistes de cet aéroport sont de grands démocrates bien décider à passer outre l’avis des populations pour imposer leur projet inutile. Il s’agissait donc de manifester pour le report de ces enquêtes après les vacances scolaires et l’allongement de leur durée à huit semaines pour que chacun puisse s’exprimer. Rien de bien subversif en somme, une simple exigence de démocratie.
Voici la suite des évènements telle qu’elle est rapportée dans le communiqué de presse de la coordination (ACIPA) : « Dès 3 heures du matin, quatorze tracteurs et cinquante militants ont bloqué les accès tout autour de la mairie ; une autre quinzaine de militants s'est installée sur les toits. Vers 8 heures 30, deux-cent-cinquante personnes ont voulu rejoindre la mairie mais en ont été empêchées : tous les manifestants étaient tenus très à l'écart par un déploiement exorbitant de forces de l'ordre. Les conducteurs de tracteurs ont été sortis de force de leur véhicule, des militants se sont fait traîner à terre avec une rare violence et des tracteurs ont subi des dégradations délibérées (portes éclatées). Une manœuvre du tracteur de Sylvain Fresneau, président de l'Association de Défense des Exploitants Concernés par l'Aéroport (ADECA) a déclenché des jets nourris de gaz lacrymogènes et Sylvain a été mis en garde à vue. Il a été auditionné tout l'après-midi à Châteaubriant, son tracteur et sa remorque ont été mis sous séquestre dans l'attente d'un éventuel jugement. » Depuis le sacrifice de Notre dame des landes sur l’autel de l’accord électoral avec le PS, silence à la direction d’EE – LV, aux abonnés absents. Source

● Le Chefresne (Manche), petite commune de 300 habitants dont le maire Monsieur Jean-Claude Bossard est agriculteur et adhérent d’Europe Écologie, dimanche 24 Juin : tirs de gaz lacrymogène et, probablement, de grenades offensives contre les manifestants qui s’opposent à l’édification de la ligne à très haute tension Cotentin – Maine. Cette THT devrait raccorder le futur réacteur EPR de Flamanville au reste du monde. On déplore deux personnes sérieusement blessées parmi les manifestants de cette marche pacifique.
Les travaux de cette ligne THT ont débuté en 2011 et la contestation avec eux. Le Chefresne, commune du Sud-Manche, est l’endroit où cette résistance est la plus active à cause de la forte détermination de ses habitants, maire en tête. L’assemblée du Chefresne qui regroupe une centaine activistes a établi ses quartiers dans la commune. Elle a pour but d’étendre la lutte pour soutenir les riverains et les multiples associations de défense qui se sont constituées le long du trajet de la future ligne THT . Depuis l’élection de François Hollande, le changement s’est fait sentir d’une bien mauvaise façon comme le rapporte le site Stop THT : « Si depuis le mois de mars nous assistions à une mobilisation policière inouïe à l’occasion de chaque action publique, celle-ci n’a longtemps montré que peu de détermination à empêcher les interférences sur les chantiers, si ce n’est à nous dissuader par leur simple présence. Depuis quelques jours, le vent du « changement » a touché le Cotentin. L’arsenal répressif dont l’état français a toujours su faire usage, notamment quand il s’agit de s’en prendre à son industrie nucléaire, fonctionne à plein régime.
Le 5 juin 2012, l’incarnation du « changement » en personne débarque dans le Cotentin pour la commémoration du débarquement. Les élus du Chefresne, naïvement mais avec une détermination qui leur colle à la peau, tentent une entrevue avec le secrétaire de l’Elysée. Éconduits, « faute de temps », ils se retrouvent renvoyés à prendre rendez-vous avec le préfet. Mardi 5 juin à 16h : entretien téléphonique avec le préfet qui accepte de recevoir une délégation le jeudi pour entendre la revendication de moratoire sur le chantier THT. A peine le téléphone raccroché, alors que la résistance au Chefresne avait empêché jusque-là tout travaux sur la commune, les pelleteuses de terrassement débarquent au Chefresne accompagnées de leur habituel cortège bleu foncé. Le rendez-vous avec le préfet est bien entendu caduc, il faudra faire face physiquement dès le mercredi matin. Une quarantaine de personnes, maire en tête, sont au rendez-vous pour tenter de s’opposer à l’arrivée des machines. Le maire brandit son arrêté municipal interdisant l’édification des pylônes sur Le Chefresne. Au bout de deux heures, les gendarmes l’embarquent et le mettent en garde à vue, avec deux autres riverains, pour entrave à la circulation, violence avec voie de faits. Deux autres personnes seront arrêtées peu après. 5 gardes à vue en tout sans suite judiciaires à ce jour. Émotion dans le village, chez les militants. Les médias s’emparent de cet évènement, à la veille des législatives. Le conseil municipal se réunit le vendredi soir et décide unanimement de boycotter les élections pour refuser de cautionner cette dictature nucléaire. Alors que s’ensuivent des tractations avec la préfecture pour que les élections soient prises en charge par cette dernière, ce que le préfet accepte s’entendant sur le principe de mise à disposition du bureau, avec ouverture par le maire et fermeture par le premier adjoint, les gendarmes débarquent le samedi chez chacun des élus afin de les réquisitionner pour le lendemain, à l’encontre, une fois de plus, de l’engagement du préfet. Menace de 30 000 € d’amende pour le maire et 15 000 € pour le premier adjoint. Face à ces trahisons, le conseil municipal décide à l’unanimité de démissionner, refusant de se coucher devant une telle dictature. Ils tiendront le bureau de vote sous la contrainte mais digne. Le harcèlement n’ayant plus de limite, dimanche 10 juin 2012 à 5h du matin, les gendarmes débarquent à nouveau chez le maire. La salle du bureau de vote aurait été vandalisée. En fait, ce sont 5 communes, dont Le Chefresne, qui ont vu les serrures des bureaux de vote obstruées. La population non plus ne désarme pas. »
Il faut signaler que le 24 juin la députée d’EE – LV de Bayeux, Isabelle Attard, était au Chefresne. Elle s’est déclarée « choquée par ce déferlement de violence policière » et en a informé le cabinet de Manuel Valls, le ministre de l’intérieur. Elle était accompagnée de François Dufour, vice-président (EELV) du conseil régional et de deux conseillères régionales (EELV) Bérengère Dauvin et Clara Osadtchy. Cette mobilisation des écologistes de terrain contraste fort avec l’inertie de l’appareil national et le silence des ministres une fois encore aux abonnés absents : ce n’est pas de leur compétence !!!!
Le Chefresne : les gaz lacrymogènes, les vaches entre gendarmes et manifestants
Le Chefresne : les gaz lacrymogènes, les vaches entre gendarmes et manifestants

Après « ces débuts fracassants de la politique écologiste de Jean-Marc Ayrault »selon la formule tout à fait appropriée d’Hervé Kempf dans Le Monde, la présence de ministres écologistes dans son gouvernement revient à cautionner une politique qui n’a rien d’écologique. Ils doivent demander au chef du gouvernement des explications et mettre leur démission dans la balance. Le feront-ils ? C’est bien peu probable lorsque, contre toute évidence et avec un aplomb sidérant Cécile Duflot déclare : « Je suis fière d'appartenir à un gouvernement qui écoute la voix des écologistes. Le souci de l'écologie, c'est le souci de notre gouvernement. » Elle est bien la seule, sinon à le penser, du moins à le clamer… Il est certain qu’elle s’agrippera à son ministère comme une patelle adhère à son rocher à marée basse. Elle n’est que le faire-valoir écologiste d’une politique antiécologique résumée en quelques lignes dans l’édito du Monde du 24/25 juin : « le gouvernement assume clairement ses objectifs : développement du tissu productif français, lutte contre le chômage, sauvetage de la zone euro, le tout au détriment de l’environnement, qui n’est pas un chantier prioritaire, si tant est qu’il l’ait jamais été » Cette vision « industrialiste » est à l’antipode de celle des écologistes et de leur façon de concevoir la sortie de la crise économique, sociale et environnementale dans laquelle nous nous débattons. Cécile Duflot ne peut l’ignorer. Elle ne dupera d’ailleurs que celles et ceux qui voudront bien l’être. Dans l’Hexagone, l’écologie politique n’a jamais eu aussi peu de poids qu’aujourd’hui : « Les raccourcis électoralistes ne sont que des chemins de traverse pour l’écologie politique »

Aujourd’hui EE – LV emprunte ces chemins de traverse avec Hollande, hier les Verts les empruntaient avec Jospin

Nous étions déjà quelques-uns à le dire lors des élections législatives de 1997, soulignant qu’en politique comme ailleurs, on ne récolte que ce que l’on a semé. Les écologistes ont semé et récolté parfois au niveau local (régional, communal, voire, malgré un mode de scrutin défavorable, cantonal) Au niveau national par contre, ce sont les chemins de traverse qu’ils se sont obstinés à emprunter depuis 1997 avec des résultats électoraux plus ou moins heureux mais sans grand profit et parfois avec de grandes pertes pour l’écologie. L’épisode de la gauche plurielle à la sauce Jospin est là pour le prouver. Faut-il le rappeler, c’est à cette occasion que Les Verts ont perdu leurs bonnes manières. Nous étions quelques-uns à nous être insurgés contre cela. Nous écrivions alors «Nous refusons le cumul des mandats et voilà que nous négocions une circonscription que l’on sait destinée à [X] qui est déjà maire (…). Que devient la parité quand les Verts négocient une autre circonscription pour [Y] qui pique la place d’une femme régulièrement investie par le vote des adhérents de sa fédé ? Que vaut notre revendication de la proportionnelle pour une juste représentation des différents partis lorsque l’on s’appuie sur les particularités du scrutin majoritaire à deux tours pour permettre au PS de se renforcer au détriment du PC ? (…) En acceptant que nos candidat(e)s commun(e)s de l’alliance Rose-Verte soient investi(e)s par Jospin ( aujourd’hui Aubry ou Hollande) et ses lieutenants et imposés aux militants du PS par l’appareil, nous réservons notre précieuse démocratie à un usage interne. Notre démocratie interne, parlons-en justement. Les candidats Verts pour qui, quoi qu’on en dise, ont été négociées des circonscriptions ne sont investis pour l’instant que par la « direction » du parti, c’est-à-dire par eux-mêmes, dans la plus part des cas et surtout s’il s’agit de «gagnables». Les adhérents, le Cnir, ratifieront tout cela comme le reste… plus tard » Texte d’une brûlante actualité si on met à la place des noms de l’époque celui d’apparatchiks de 2012. En 1997, nous étions nombreux à trouver de telles pratiques scandaleuses. Aujourd’hui, les militants EE – LV criaient au scandale lorsque qu’un militant ou une militante de terrain PS se révoltait contre les diktats de sa direction nationale et refusait de s’effacer devant un(e) parachuté(e) EE – LV et le fonctionnement clanique du parti ne révolte plus que quelque nouvel adhérent qui s’est égaré dans cette taverne de brigands.
Déjà nous mettions en garde : « Soyons assurés que les citoyen(nes) qui cherchent autre chose en politique pour voter de nouveau, ceux qui ne veulent plus voter par défaut, ne voteront pas pour nous. Personne ne sera dupe et personne n’aime être pris pour un imbécile. Pour remonter la pente, pour incarner à nouveau une autre politique faite autrement, il faudra beaucoup de temps, du temps perdu pour l’alternative écologiste » mais pas pour le FN. La suite de 1997 fut 2002 et Le Pen Père au second tour de l’élection présidentielle. Comme hier Voynet et sa clique, aujourd’hui les Duflot, Archimbault et consorts continuent à prendre les militants et les gens pour des imbéciles. Ils l’on fait avant les élections, ils continuent après. L’écologie politique ne remonte pas la pente, elle continue de se disqualifier aux yeux des gens car malheureusement ils identifient aujourd’hui l’écologie politique avec les quelques leaders opportunistes et arrivistes d’ EE – LV que l’on entend ou voit à la radio et à la télévision.
En 1997 nous pouvions encore croire en l’avenir du parti Vert. Nous écrivions dans ce même texte : « Il est urgent de réaffirmer une identité verte fondée sur une éthique et des pratiques. Nous voulons encore espérer que nous en sommes tous, individuellement et collectivement, capables »
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le parti Vert devenu Europe – Ecologie Les Verts n’est plus à transformer, refonder, etc. Il est à remplacer. L’écologie politique doit prendre d’autres formes. Il est urgent, non pas de réaffirmer une identité Verte, mais de forger une nouvelle identité écologiste fondée sur une éthique, des pratiques et un programme qui renoue avec ses fondamentaux : survivre et vivre, faire le choix de la vie, résister.
L’écologie politique est entrée de nouveau dans un «âge glaciaire», perdante au niveau mondial, perdante au niveau national. Mais ce n’est peut-être que pour mieux rebondir… avant qu’il ne soit trop tard. Le tournant « industrialiste » pris par le gouvernement Ayrault et les atteintes à l’environnement qu’il va induire provoquent déjà et provoqueront révoltes, contestations et création de collectifs de défense. Ces collectifs mettront les élus qui se disent écologistes devant leurs responsabilités. S’ils sont bien enracinés dans le local et relayés aux niveaux national, européen, voire mondial grâce à Internet, ils feront plier ici l’état PS, les états de la même couleur ou d’une autre ailleurs. Dans le même temps fleuriront – elles fleurissent déjà – des « initiatives citoyennes » comme celles qui se manifestent autour de « villes en transition », le réseau des Amap, des monnaies locales, etc. Elles émanent de gens qui sont las des atermoiements des politiques, las d’attendre un changement par le haut qui ne vient pas et ne viendra sans doute jamais. De la rencontre, la conjonction de ces combats et initiatives peuvent se constituer des coordinations ou d’autres formes organisationnelles desquelles émergera une écologie politique régénérée et transcendée, débarrassée de ces leaders arrivistes dont elle est aujourd’hui affublée.

Sources :
Le texte cité est une contribution co-rédigée par Didier Hervo et Jean-François Dumas, signée par des adhérents des Verts Hauts de Seine et présentée en trois parties à l’AG de la région Ile de France en 1997 sous le titre "Vu des Hauts de Seine" Premier méandre, Second méandre et Troisième méandre. Ce découpage était rendu nécessaire par la limitation du nombre de caractères dont disposait une contribution. Nous en avions donc fait trois qui s'appelaient les unes les autres...

Crédit photo : xx


Mardi 3 Juillet 2012 Commentaires (0)

On ne peut imaginer discours plus creux et plus langue de bois que celui que Cécile Duflot a prononcé sur le «Grand Paris» à l'occasion de l'inauguration de l'exposition « Architecture et Design des gares du Grand Paris ». Toute une sauce indigeste pour masquer une acceptation du projet et du super métro qui lui est associé, le Grand Paris express avec les 72 gares prévues. Ce reniement, car cela en est manifestement un, ne va pas faciliter la tâche de ceux qui se battent sur le terrain contre l’OIN de Saclay par exemple, avec les déménagements sur le Plateau d’entreprises et d’établissements comme la Faculté de pharmacie, l’École Centrale ou l’université de Paris XI Orsay.


Pique nique pour défendre les terres agricoles du plateau de Saclay
Pique nique pour défendre les terres agricoles du plateau de Saclay
Cette nouvelle capitulation n’est pas une surprise.
En effet, fin février dernier, Cécile Duflot avait fait cette étonnante déclaration : « J'ai été nommée en connaissance de cause mais je ne suis pas la ministre qui va obéir à Cécile Duflot, je suis celle qui va faire en sorte que le projet [du Grand Paris] soit sur de bons rails ». Curieuse gymnastique, grand écart schizophrénique préludant à tous les renoncements.
Soucieuse avant tout de ne pas déplaire pour ne pas risquer sa place, la nouvelle ministre ne se sera même pas battue pour l’abandon du Grand Paris. Dans son discours, elle annonce qu’elle appliquera les décisions du gouvernement, c’est-à-dire la volonté de François Hollande qui a affirmé que le projet Grand Paris serait poursuivi. «Les accords trouvés méritent d’être menés à bien» avait-il précisé. Il ne s’agissait évidemment pas d’accords trouvés avec Europe – Ecologie Les Verts qui s’opposait au projet, Cécile Duflot en tête. Elle considérait alors les accords auxquels se réfère François Hollande comme « une juxtaposition de compromis locaux, négociés à la seule initiative de l'Etat» À juste titre, elle reprochait à la gauche d’«avoir laissé l'avenir du Grand Paris se fractionner» en cette juxtaposition de compromis locaux !!!
Pour faire illusion, Cécile Duflot change l’habillage. En lieu et place de l’excellence et de la compétitivité d’hier, elle parle d’égalité et d’utilité. Comme si un même projet pouvait rester le même et changer de finalité… Bientôt elle nous fera prendre une centrale nucléaire pour un panneau solaire photovoltaïque… En attendant pour une concentration comme l’agglomération parisienne, elle ne voit d’autre rôle à l’agriculture de proximité que celui d’être «un espace de respiration» Il faut, dit-elle, «préserver les espaces de respiration qui sont notre patrimoine naturel, notamment les terres agricoles de proximité» Pour que les Parisiens puissent prendre un bol d’air sans doute ? Ici, l’arrivisme et l’opportunisme se mêlent à la cécité écologique dans une grande confusion entre nature et culture !!!!

Une ministre en contradiction avec les positions de son parti, positions qu’elle défendait pourtant naguère…

Lorsque Daniel Cohn Bendit met les pieds dans le plat et énonce des vérités, certes désagréables, sur Europe Ecologie – Les Verts, des voix s’élèvent pour hurler à la trahison, voire demander l’exclusion. Mais la ministre peut prendre des positions contraires à celles de son parti sans que personne ou presque ne s’en émeuve, sauf en interne et bien timidement.
Dès Novembre 2006 le Conseil Fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts s’était prononcé pour l’abrogation de la loi sur le Grand Paris, comme s’étaient prononcées les instances régionales, départementales et locales.
Il s’agissait pour EE – LV de refuser la course au gigantisme, la gabegie financière et énergétique, le gaspillage des ressources naturelles, le déni de démocratie, le renforcement de l’hyper-centralisme parisien au détriment des autres régions que comporte ce projet du Grand Paris.
En effet le texte voté dénonçait : « La concentration d’activités et de richesses sur quelques pôles (La Défense et les autres clusters, Roissy, Saclay…) au prix de suppressions d’emplois ailleurs, par des déménagements et regroupements imposés
– la destruction du tissu socio-économique existant, une augmentation de toutes les inégalités territoriales internes et un abandon de la grande couronne
– une dissociation géographique emploi /habitat accrue générant un coût carbone supplémentaire, par des déplacements contraints plus longs
– la démesure et la course au gigantisme (Plateforme d’Achères, La Défense, Paris ville-monde…)
– une consommation d’espaces naturels et agricoles irréversible, fragilisant l’espace rural et la biodiversité, menaçant l’agriculture de proximité (Plateau de Saclay, Triangle de Gonesse, village Nature de Val d’Europe, Plaine Montjean …) et accroissant la dépendance alimentaire de la région… » etc.
Il était donc convenu que les parlementaires d’Europe Ecologie – Les Verts déposeraient après les élections législatives de 2012, une proposition de loi ayant pour objet l’abrogation de la loi Grand Paris « en veillant à la suppression immédiate des outils de mise en œuvre de la loi : société du Grand Paris, contrats de développement territoriaux, dispositions dérogatoires au code de l’urbanisme, Etablissement public Paris-Saclay et révision de l’affectation du « grand emprunt » associé. » Cette proposition de loi devait porter un projet alternatif reposant sur les orientations défendues par Europe Ecologie – Les Verts de solidarité nationale, de respect de la démocratie et des élus et d’organisation d’une métropole post Kyoto.
Concernant le plateau de Saclay, les groupes locaux d’EE – Les Verts militent pour la préservation de 2500 hectares de terres agricoles. Avec les associations locales, ils considèrent que le périmètre de protection de 2300 hectares environ que le Conseil d’administration de l’Etablissement Public Paris-Saclay (EPPS) prévoit est insuffisant pour préserver une véritable agriculture sur le Plateau en ne conservant pas les terres fertiles au nord-ouest, à la Minière près de Guyancourt, et au sud-est du plateau, l’exploitation d’une jeune agricultrice en cours d’installation. Après le pique-nique organisé début juillet 2011 sur les terres menacées à la Minière, Europe Ecologie Les Verts Plaine de Versailles-Plateau de Saclay affirmait qu’il allait poursuivre la mobilisation, aux côtés des habitants et des élus.
Cette opposition au Grand Paris, la nécessité d’abroger la loi l’instituant assortie de la suppression des outils assurant sa mise en œuvre a été constamment réaffirmée à tous les échelons de l’organisation. Or de cette abrogation, il n’est nullement question dans le discours de Duflot. Bien au contraire puisqu’elle affirme : « Bien qu’ayant peut-être suscité l’inquiétude de certains, le sens de ma mission concernant le Grand Paris est clair et simple. Sa place est au cœur de ses territoires, car le projet du Grand Paris ne peut se résumer à un projet de transports, mais traverse toutes les dimensions de la mission que m’a confiée le Président de la République. » Elle va même jusqu’à affirmer qu’elle « (a) toujours considéré que le Grand Paris Express pouvait être un beau et un grand projet » Il n’est plus question non plus de supprimer les outils de mise en œuvre de cette loi : « Pour réussir et être efficaces, les artisans de la Société du Grand Paris peuvent être assurés de ma confiance. »
Pour le réseau de transport associé, plus aucune critique non plus, plus question de stigmatiser la construction d’un métro à travers champs, de dénoncer un gouffre financier « Comme l’a annoncé le Président de la République, le gouvernement souhaite maintenir et poursuivre le projet du Grand Paris Express. » Donc Duflot fera ce que voudra le Président de la république. Il n’y a dans ce discours pas même une velléité de critique du tracé, de la répartition des gares : « Dans le projet de réseau de transport automatique, Grand Paris Express, les gares se trouvent au cœur même de nos cartes. Elles seront au nombre de 72 sur un réseau long de 175 kilomètres. En somme, elles donneront sa forme à la métropole de demain » déclare sans ambiguïté la nouvelle ministre.

A quoi sert un(e) ministre EE – LV

Un membre du groupe de députés dont la direction d’Europe – Écologie lesVerts est si fière va-t-il déposer, au nom de ce groupe, un projet de loi pour abroger celle du Grand Paris et les outils associés? C’est peu probable. Ce serait désavouer la ministre.
Le parti va-t-il dénoncer cette volte-face ? Mettre sa ministre en demeure ? C’est encore moins probable. Le passé l’a montré : un ou une ministre est intouchable. C’était le cas hier chez les Verts. Ce l’est encore aujourd’hui à EE – LV. Il n’y aura personne au sein de ce parti pour dénoncer la trahison et demander des sanctions ou à tout le moins d’exiger des explications.
En attendant, sur le terrain, les militants sont en une bien fâcheuse posture. Valérie Pécresse (UMP), avait tort de croire que le projet du Grand Paris était «menacé» par l'attribution du dossier à Cécile Duflot, « l'une de ses opposantes les plus virulentes ». L’ancienne ministre estimait que « en choisissant d'attribuer ce dossier à Cécile Duflot, le gouvernement (avait) fait le choix incompréhensible de confier ce projet majeur à l'une de ses opposantes les plus virulentes qui, avec son groupe des Verts au conseil régional d'Ile-de-France, a toujours voté contre » Hélas, Cécile Duflot n’est pas Nicole Bricq. Les craintes de Valérie Pécresse n’étaient pas justifiées, pas plus que celles de Christian Favier (Front de Gauche), président du Conseil général du Val de Marne, qui considérait que le fait d’ « avoir confié ce dossier essentiel pour l'avenir de la Région capitale à une ministre présidente d'un groupe qui ne l'a pas soutenu à la Région n'est pas forcément le meilleur signe donné sur le sujet» L’une et l’autre n’avait pas envisagé qu’en accédant à un poste de ministre, Cécile Duflot tournerait sa veste et oublierait les propos qu’elle tenait lorsqu’elle présidait le groupe EE – LV au Conseil régional d’Ile de France. Elle s’est d’ailleurs empressée de rassurer tous ces chauds partisans du Grand Paris. Mais pas un mot pour reconnaître le bien fondé des critiques des écologistes. Elles sont oubliées, effacées, reniées.
Et là est le génie de Hollande – Ayrault qui ont sans doute vite pris la mesure de tout l’opportunisme dont était capable l’ancienne secrétaire d’EE – LV pour conserver son marocain. En lui donnant la compétence sur le Grand Paris, il ne s’agissait absolument pas pour eux de remettre en question ce bijou de ringardise né du sarkosisme finissant mais de faire perdre un relais et un débouché politique majeur à sa contestation. Voilà le rôle de ces ministres qui, comme Cécile Duflot, ne le sont que par la grâce du Prince ou de son calife : servir de caution à une politique qui pourra ainsi s’assoir plus facilement sur les exigences écologiques les plus élémentaires.



Annexe

Un petit rappel : si les paroles s’envolent, les écrits restent.

Tribune publié dans RUE 89 le 25/05/2011 par CLAIRE MONOD ET CECILE DUFLOT :

Ce jeudi 26 mai, l'acte 2 de la loi sur le Grand Paris se jouera dans le huis clos de la Société du Grand Paris (SGP), et statuera sur un tracé « définitif », destiné à être validé par le Conseil d'Etat. Mais, malgré quelques avancées, tout laisse penser que le compte n'y est pas.
Comme nous le craignions dès janvier dernier, lors de l'accord soi-disant « historique » entre Jean-Paul Huchon et Maurice Leroy, les franciliens et les franciliennes risquent rapidement de se trouver confrontés à ce qui ne seront que des promesses sans lendemain.
► Plutôt que des tracés et des financements théoriques, l'urgence, ce sont les transports quotidiens d'aujourd'hui.
Le quotidien insupportable vécu par les voyageurs aurait dû être la priorité du Grand Paris. Il n'en est rien. Les citoyens l'ont pourtant dit et redit pendant les débats publics : il est urgent d'améliorer le réseau de transport en Ile-de-France.
Nous constatons malheureusement qu'aujourd'hui ils ne sont pas entendus. La SGP( Société du Grand Paris), outil du gouvernement n'en n'a cure, arc boutée sur son unique objectif de desserte de grands pôles de développement économiques.
• Alors que la SGP prétend manier les milliards par dizaine, où sont les financements pour les RER?
• Pourquoi ne pas consacrer au RER D le milliard qui permettrait, selon la SNCF, de le mettre à niveau?
• Ou sont passés les crédits pour la création des lignes de bus, de tramway, pour désenclaver d'urgence les territoires de l'Est de l'agglomération?
Les écologistes demandent des investissements utiles, durables et fondés sur les besoins de la population.
► Plutôt que des grands plans à 25 ans, assurer une desserte de proximité, là où les franciliens ont été oubliés depuis des décennies.
Engagée dans une course au gigantisme, à grandes enjambées au-dessus des territoires, la SGP a cependant fini par reconnaître le besoin d'une meilleure desserte de proximité.
Mais les financements incertains du futur réseau sont affectés à des gares encore virtuelles, dont la connexion au réseau actuel n'est pas assurée.
Tous ces milliards qui valsent promettent des lendemains qui chantent mais ne règlent rien au quotidien des quartiers populaires. Les écologistes demandent que la priorité soit donnée aux quartiers enclavés, à toutes celles et ceux qui n'ont que leurs voitures pour se déplacer faute de transport en commun à proximité.
L'urgence, c'est de desservir le 93, et non Saclay, La Défense ou Roissy !
► Plutôt que des compromis bâclés, faire confiance à la démocratie.
Faute d'engager ouvertement le débat sur l'avenir de la région et face au démantèlement de la décentralisation engagé par le gouvernement, la gauche a laissé l'avenir du Grand Paris se fractionner en une juxtaposition de compromis locaux, négociés à la seule initiative de l'Etat.
Cela se traduit de fait par une régression démocratique, une recentralisation par un Etat tout puissant. C'est aux citoyens d'Ile-de-France de décider de l'avenir de leur métropole.
A travers cette démocratie confisquée, Nicolas Sarkozy essaye d'imposer en Ile-de-France une vision de l'aménagement que nous refusons.

Malheureusement, cette vision de l’aménagement que Cécile Duflot refusait est aussi celle du nouveau gouvernement PS auquel elle appartient et qu’elle se déclare enchantée de devoir mettre en œuvre. Après cela faut-il s’étonner que l’image de EE – LV soit détestable pour l’opinion publique ? EE – LV est en passe de devenir l’obstacle numéro 1 à la conversion écologique de la société qu’elle prétend promouvoir car elle déconsidère l’écologie politique qu'elle incarne aux yeux des gens.


Photo :


Samedi 30 Juin 2012 Commentaires (0)

Sur le blog de campagne de Jean-Marc Germain, il y a une rubrique intitulée « me connaître ». Il faut dire qu’en effet, ce parachuté de dernière minute a bien besoin d’être connu. Il débarque dans cette circonscription à la suite d’obscures tractations à la direction du PS, rue Solferino. Ici, c’est un parfait inconnu, sauf, peut-être, de quelques lecteurs de Paris-Match.


Il a eu droit, cet été, à un article dans cette revue… mais seulement dans une rubrique «people» sur-titrée « Dans les hautes sphères de la politique, on parle beaucoup des «femmes de». Mais qui sont les «hommes de»?» Et oui ! C’est en tant qu’époux de la première adjointe au maire de Paris qu’il intéresse ce journal et accessoirement en tant que directeur de cabinet de Martine Aubry : «Allers retours gare du Nord – Lille-Flandres tous les jours que Dieu fait. Ou presque. Les lundi, jeudi et vendredi, c’est Lille. Mardi et mercredi à Paris. Plus les week-ends » rapporte la journaliste de Paris Match. Bien sûr, il n’habite ni Châtillon, ni Clamart, ni Fontenay-aux-Roses. Il ne réside pas non plus au Plessis Robinson et n’a jamais croisé le fer avec le maire de cette ville. C’est un parisien. Il ne viendra arpenter les rues, sonner aux portes et faire de la figuration sur les marchés des quatre villes de banlieue que le temps de la campagne électorale. Après, on pourra peut-être le croiser dans quelque salon parisien au bras de Madame la première adjointe de Delanoë, Anne Hidalgo…
Pour tenter de combler son « déficit de notoriété », comme disent les politologues et autres sondeurs à la page, on aura pu voir défiler sur les marchés des quatre villes quelques éléphants et éléphanteaux du PS, le dernier annoncé étant Manuel Valls au Plessis : trois petits sourires et puis s’en va... À quand la venue d’Anne Hidalgo ? Quel spectacle charmant ce serait de les voir main dans la main faire leurs courses sous les flashs des photographes people!

Cette circonscription mérite mieux que cela !

Que cherchait donc Martine Aubry en imposant Jean-Marc Germain, son chef de cabinet, technocrate sans charisme, que les gazettes présentent comme « un homme de l’ombre » et qui aurait bien dû le rester ?

Veut-elle faire perdre toute chance de battre Philippe Pemezec, l’homme de la droite extrême ? Le journaliste Ilan Caro rapporte sur FranceTVInfo, les propos désabusés de militants et élus PS. L’un d’entre eux aurait déclaré à propos des investitures : «On s'est tiré une balle dans le pied » Pourtant avec 53,52% des voix pour François Hollande au second tour de l’élection présidentielle, cette circonscription devenait gagnable pour la majorité présidentielle.
Après la condamnation renforcée en appel pour harcèlement moral de Pascal Buchet , le PS a perdu un de ses candidats « naturels » sur cette circonscription qui avait été « gelée » dans l’attente du jugement de la Cour de Versailles. Quant à son rival, l’autre candidat « naturel », Philippe Kaltenbach, il est devenu sénateur et de plus, se trouve empêtré dans une sombre affaire qui ne le met pas en bonne position même s’il s’avère par la suite qu’il a été victime d’une machination ainsi qu’il le prétend. Les enquêtes sont longues et il sera trop tard. Comble de malheur, il se trouve en outre que la candidature de Martine Gouriet, la Conseillère générale de Châtillon, ne semblait pas faire l’unanimité : le choc des ambitions sans doute… Bref, une circonscription gagnable qui risque d’être perdue pour la majorité présidentielle sauf si les électeurs qui ont voté pour Hollande choisissent la candidate écologiste, Francine Bavay, candidate tout aussi « naturelle » que P. Buchet ou P. Kaltenbach et qui de plus introduirait une diversité salutaire dans la majorité présidentielle à l’Assemblé nationale, si elle était élue.

Le vote utile : Francine Bavay

On oublie trop souvent que si deux des villes de la circonscription ont été reprises à la droite, c’est parce qu’il y a eu une coalition de la gauche et des écologistes. Sans les écologistes, il n’y aurait pas de maire PS ni à Fontenay, ni à Clamart. Il ne faut pas que les mauvais résultats obtenus à la présidentielle cache l’influence et le poids électoral de l’écologie politique sur cette circonscription. À Clamart, c’est Vincent Gazeilles d’Europe écologie – Les Verts qui a battu au deuxième tour des cantonales Jean-Didier Berger, le poulain et la tête de pont de Pemezec, conduisant la gauche et les écologistes à la victoire pour la deuxième fois consécutive. Francine Bavay avait déjà représenté la gauche et les écologistes au second tour des élections législatives de 2002. Certes, elle avait été battue par Pemezec mais avait tout de même obtenu 46,4% dans un contexte extrêmement difficile qui n’a rien de commun avec celui d’aujourd’hui : Lionel Jospin avait été éliminé du deuxième tour de l’élection présidentielle, sanction dans les urnes d’un bilan médiocre, d’une campagne et d’un programme insuffisamment marqué à gauche; la droite avait le vent en poupe et progressait partout. Aujourd’hui, la situation est inverse à celle de 2002. Dans la 12ième des Hauts de Seine, ce renversement arrive dans un contexte où le PS local est en déshérence avec des arbitrages nationaux totalement incompréhensibles.

La candidate naturelle pour servir cette dynamique, représenter la gauche, les écologistes et au-delà, c’est Francine Bavay, la candidate d’EE-LV, ce n’est pas Jean-Marc Germain. Mais pour qu’elle le puisse, il faut la qualifier pour le second tour et donc, voter pour elle dès le premier. Elle seule peut rassembler toutes les composantes de la nouvelle majorité présidentielle au second tour. Si l’on veut se débarrasser de Pemezec, pro OGM, nucléocrate et représentant d’une droite extrême, il faut choisir Francine Bavay le dimanche 10 juin. Voilà le vote vraiment utile.


Samedi 26 Mai 2012 Commentaires (0)

Le Parc national des Virunga au centre de l’Afrique est l’un des derniers refuges des gorilles de montagne espèce déclarée en danger d’extinction. Malgré cela, le gouvernement congolais a délivré un permis de prospection pétrolière dans ce parc à plusieurs entreprises dont Total, à la réputation déjà bien établie grâce, entre autres choses, à la catastrophe de l’Erika et son acharnement à vouloir exploiter les gaz de schiste en France.


Totalement inadmissible : le pétrole menace les derniers gorilles des montagnes. Il faut réagir !
Selon un recensement effectué en 2010 conjointement par la République Démocratique du Congo, l'Ouganda et le Rwanda, il y aurait 480 gorilles des montagnes (Gorilla beringei beringei) dans le massif des Virunga, soit plus d’un quart de la population mondiale de cette espèce qui était en légère expansion grâce aux mesures de protections prises, mesures que ces permis viennent remettre en question, la menace principale qui pèse sur ces gorilles étant la destruction de leur habitat. Avec ces permis, elle va encore s’aggraver.

Dans l’arbre généalogique des espèces, le Gorille est l’un de nos plus proches parents après le bonobo et le chimpanzé. Nos génomes ne diffèrent que de 2%.

Les gorilles de montagne ont une stature imposante : leur taille lorsqu’ils se redressent peut atteindre 1,70 mètre ; le poids des mâles peut aller jusqu’à 250 kilos. En captivité, bien nourris, ils atteignent 350 kilogrammes. Les femelles sont nettement moins massives. Mais tout est relatif puisqu’elles pèsent entre 90 et 150 kilos. Ils ont un poil long et soyeux, noir dans la jeunesse, devenant argenté lorsque l’animal vieillit. Voilà donc un animal impressionnant, certes, mais qui est très sociable et pacifique. Il vit en petits groupes constitués par une famille polygame avec un mâle dominant « un dos argenté » assez âgé pour avoir l’expérience nécessaire pour guider le groupe et le protéger des dangers. Ce mâle est le seul à se reproduire. Essentiellement végétariens, les gorilles de montagne ont besoin d’une grande quantité de feuilles pour se nourrir. Ils mangent aussi des termites qu’ils «pêchent » à l’aide d’outils qu’ils fabriquent avec dextérité et qui peuvent varier selon les groupes montrant ainsi leur origine culturelle. Pour plus de détails, on se reportera aux travaux de Diane Fossey et à son ouvrage célèbre Gorilles dans la brume.
Les gorilles de montagne bénéficient d’une sorte de célébrité. Ils ont leurs fans disposés à payer très cher le privilège de les voir puisque il en coûte 500$ indépendamment des autres frais (entrée dans le parc, hébergement, etc.) pour observer un de ces groupe de gorilles pendant une heure avec interdiction de les approcher à moins de 10 mètres. Il faut non seulement être riche mais aussi patient : pour obtenir un «permis gorille» le délai est de six mois. De plus, les gorilles que l’on rencontrera seront des gorilles «acculturés» en quelque sorte. En effet, les touristes sont conduits auprès de groupes «habitués» à la présence de l’homme. Il en existe huit. Peut-être que le revenu que le pays tire de ces exhibitions est un gage de la survie de cette population en vertu du principe « if it pays, it stays ». Il n’en reste pas moins qu’elles ont quelque chose d’indécent et que les gorilles « habitués » sont dénaturés.
D’autant qu’il est inutile de déranger ces gorilles en allant les observer comme des bêtes curieuses et qu’il n’est pas besoin d’un long discours pour comprendre l’impérieuse nécessité de les protéger. Il suffit de croiser le regard d’un de ces gorilles sur une photo. Si on veut vraiment les aider, il vaut mille fois mieux faire un don au WWF pour sauver leurs forêts par la création de réserves protégées et la restauration des zones forestières dégradées.
Au petit jeu de la valeur économique, la rente pétrolière sera toujours supérieure à ce que rapportera le tourisme. Comme le souligne le WWF une exploitation pétrolière du parc mettrait en péril ses écosystèmes et les efforts de conservation qui y sont menés. Avant même l’exploitation, « les menaces environnementales liées à la phase exploratoire des hydrocarbures (ouverture de routes, tests sismiques ou encore survols aériens) sont tout aussi importantes. Si cette exploitation a lieu, le parc perdait son statut de patrimoine mondial de l'UNESCO. »
Avec cette menace d’exploitation pétrolière qui plane sur le parc des Virunga, exploitation qui serait illégale non seulement vis-à-vis des lois nationales mais aussi et surtout au regard des conventions internationales en vigueur, il est urgent d’agir. C’est possible en signant la pétition en ligne du WWF qui s’est fixé l’objectif d’atteindre 50 000 signatures. Il suffit de quelques clics, en commençant par celui-ci qui vous conduira au dossier et au texte de la pétition

Photo : Sarel Kromer

Jeudi 24 Mai 2012 Commentaires (0)
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