Pour fêter l’an 1 de son quinquennat, celui du reniement de ses promesses, François Hollande, alias Flamby, alias Malborough du Mali, alias Pépère avait sans doute voulu s’offrir un feu d’artifice d’un genre inédit à 120 millions d’euros la pièce : un tir d’essai de missile balistique M-51, au large de Penmarc’h en Bretagne. 120 millions d’euros qui sont partis en fumée, le missile ayant explosé en plein vol, le tir ayant échoué. Vive la rigueur budgétaire ! L’échec n’a été mentionné que très brièvement dans les JT de (dé)information tels le 20h sur l’A2.

Que se serait-il passé si...

Le missile n’avait évidemment pas de tête nucléaire mais que ce serait-il passé si… destiné à un ennemi putatif, il nous ait explosé à la figure ? Rolland Nivet, responsable pour la Bretagne et le Grand Ouest du Mouvement pour la paix a bien raison d’affirmer que « Cet échec souligne que le risque zéro n’existe pas. La solution pour avoir zéro risque avec la bombe atomique, c’est zéro bombe atomique » Cela n’est pas prêt de se réaliser. Les présidents de droite comme de gauche, trop friands de musique militaire n’ont pas compris que, comme l’affirme Rolland Nivet, le « nucléaire n’est pas une assurance-vie pour la France, mais une assurance décès pour l’humanité »

Avec le M-51 la France viole le traité de Non-Prolifération

Ce missile nucléaire M-51 est développé par la France en violation caractérisée du TNP (Traité de Non-Prolifération), notamment de l’article 6 qui engage les puissances nucléaires à désarmer. Cet article stipule que « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous contrôle international strict et efficace. » En poursuivant la modernisation de ses armes nucléaires, la France non seulement bafoue ouvertement un traité qu’elle a signé mais elle encourage ainsi directement les autres pays à se doter de capacités militaires nucléaires. Comme le déclarait déjà en 2008 le porte-parole du collectif « Non au missile M51 » : « On ne peut pas à la fois accuser l’Iran de vouloir se doter de la bombe et menacer ce pays, et d’autres comme la Chine, avec un nouveau missile d’attaque qui pourrait opérer des frappes nucléaires soi-disant "chirurgicales"» sur leur territoire, les missiles balistiques M-51 ayant une portée de plus de 6000 km.

Une banalisation criminelle de l'utilisation des armes nucléaires et radioactives

La précision (théorique) des missiles M-51 leur permet d’emporter des têtes nucléaires de puissance réduite rendant possibles des frappes préventives à l’arme nucléaire. Il s’agit d’un changement radical d’orientation : l’arme nucléaire n’est plus destinée à la dissuasion mais peut être utilisée. Dans la dissuasion, elle ne devait pas l’être, sauf échec de cette dissuasion. Ce changement radical de conception de l’utilisation de l’arme nucléaire a été validé par Jacques Chirac dans son discours de doctrine nucléaire du 19 janvier 2006 à l’Ile Longue. Il a été poursuivi par Sarkozy et relancé par Hollande avec ce nouveau tir raté. Comme le dénonce la Fédération anti-nucléaire Bretagne, le gouvernement français cherche à banaliser les armes nucléaires et radioactives et leur usage alors que toutes sont dévastatrices, et entraînent de graves conséquences sanitaires à moyen et long terme. « L’usage d’armes à l’uranium appauvri employées en Irak, et probablement encore très récemment au Mali, le démontrent » On ajoutera que tout cela s’est effectué sans débat public.
Ce n’est pas la première fois que François Hollande viole le traité de non-prolifération, en parfait continuateur de la politique de son prédécesseur. En contradiction totale avec les dispositions du TNP, il a une nouvelle fois tenté le 15 février 2013 de vendre des réacteurs nucléaire à l’Inde, un des 3 seuls pays au monde non signataires du traité. Ces violations répétées du TNP montrent bien son mépris et celui du gouvernement français pour le droit international. Tout cela sans qu’EE/LV ne dise mot. Pour pouvoir continuer de siéger au gouvernement et contracter des alliances avec le PS, alliance qui leur permettent de survivre, ces pseudo-écologistes ont inventé avec Canfin une nouvelle forme de pacifisme dans laquelle on prépare la paix en faisant la guerre.
Ce feu d’artifice, symbolique des ratages accumulés en un an, n’entame guère l’enveloppe budgétaire prévue cette année pour la modernisation de l’arsenal atomique français. Elle s’élève à 3,1 milliards d’Euros et par rapport aux 300 milliards d’Euros que ces armes ont déjà coûtés, c’est epsilon, trois fois rien. Bonne fille, la commission européenne ne tient d’ailleurs pas rigueur à Flamby pour ce gaspillage puisqu’elle lui donne en cadeau d’anniversaire un délai supplémentaire pour ramener la dette de la France dans les clous des fameux 3%. « Dansons la carmagnole, vive le son, vive le son/ Dansons la carmagnole, vive le son du canon !» Demain, Flamby nous serrera la ceinture d’un nouveau cran.

Pour une alternative non-violente

Naguère avec le Mouvement d’action non-violente (MAN), les Verts estimaient que « les guerres ne sont jamais des solutions. Elles engendrent des problèmes supplémentaires avec leur cortège de souffrances, d’exactions et de désir de vengeance. La non-violence s’efforce de rechercher les moyens d’une défense civile non-violente qui permettent à la population d’organiser une véritable résistance en cas d’agression et d’assurer sa sécurité. Le MAN condamne la stratégie de dissuasion nucléaire et la prolifération qui en résulte. Il demande le désarmement nucléaire de la France, non conditionné à l’obtention d’un accord multilatéral. » Cette position qui est à l’opposé d’un angélisme du genre « tout le monde, il est beau, il est gentil » est la seule qui vaille pour un écologiste et de plus, en ces temps de disette financière, elle permettrait de faire de substantielles économies.

Mercredi 8 Mai 2013 Commentaires (0)

Une consultation du public est ouverte du lundi 6 mai au 27 mai concernant la demande par l’INRA de prolongation d'un essai de peupliers génétiquement modifiés pour la mise en place d’une filière de peupliers cultivés pour la production d’agrocarburants.


Le Comité économique, éthique et social (CEES) du Haut Conseil aux Biotechnologies (HCB) a rendu le 12 avril 2013 une recommandation demandant l’arrêt de cet essai de l’INRA voir mon article ici . C’est maintenant à chacun de nous de se prononcer en participant à cette consultation publique.

Un scientisme obscurantiste

Sur les blogs et sites publiant des articles consacrés à cette demande de l’INRA, les pros OGM (en service commandé?) envoient des commentaires qui tentent de discréditer le CEES, les associations de protection de la nature et de défense de l’environnement. Pour eux tout opposant aux OGM ne peut être qu’un ignare mu par des pulsions et des peurs irrationnelles instillées par les associations en question et une propagande malveillante dont l’origine est à rechercher du côté d’écologistes antisciences et anti-progrès. Ils ne font pas « dans la dentelle » et l’injure n’est jamais loin de ces propos outranciers. En prenant fait et cause pour la technoscience sans aucun recul et sans le moindre esprit critique, ce sont eux qui font preuve d’obscurantisme et de fanatisme en développant un scientisme sans nuance.

Invectiver n’est pas argumenter

Jeter l’anathème sur le CEES, traiter d’ignorant manipulé tout individu qui fait preuve d’esprit critique vis-à-vis des OGM permet aux zélateurs de ces OGM d’éviter de discuter des arguments avancés par le CEES pour motiver son avis négatif. Rappelons donc brièvement l’argumentaire du CEES. Le CEES constate qu’il s’agit d’un essai qui poursuivrait prioritairement un objectif de recherche industrielle et sa pertinence doit être jugée en fonction de ce but. Or la mise en place d’ une culture du peuplier pour la production d’agro-carburants 1°) entrainerait la destruction de milieux humides occupés par une ripisylve spontanée, de grande valeur écologique, 2°) entrerait en concurrence avec des populicultures destinées à la production de bois, essentiellement pour fabriquer des caisses qui, autrement, seraient en plastique 3°) entrerait aussi en compétition avec des cultures vivrières du fait des difficultés d’exploitation en terrains marginaux, de l’importance des surfaces de culture devant se trouver à proximité des infrastructures industrielles et des primes PAC qui, en l’état, ne peuvent être obtenues qu’en cultivant des terres agricoles. Les adulateurs des OGM, l'Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) en soutenant la mise en place d’une telle filière ne voient pas plus loin que le bout de leur nez ou de leur intérêt et ne veulent pas anticiper ce qui se passerait dans le cas de plantation à grande échelle de ces peupliers.

Il faut se mobiliser

Le lobby des OGM se mobilise pour cette consultation et pour tenter de faire désavouer par le ministre de l’agriculture le CEES. Nous devons nous mobiliser nous aussi pour dire notre accord avec sa recommandation d’arrêt de l’essai de l’INRA et de la destruction des peupliers de cet essai. Il n’est même pas nécessaire d’être anti-OGM pour partager la recommandation de ce comité. Il suffit d’être soucieux de protéger les zones humides et les forêts alluviales pour préserver la biodiversité et être soucieux de réserver les terres agricoles à la production de cultures vivrières.

EN PRATIQUE : comment procéder pour participer à cette consultation.

Il faut se rendre sur le site www.ogm.gouv.fr du Ministère de l’agriculture puis aller à la page de la consultation publique. On peut y accéder directement en cliquant ici

Une fois sur la page cliquer sur « envoyer un commentaire »

Voici un texte dont vous pouvez vous inspirer, que vous pouvez reproduire ou compléter pour rédiger ce commentaire.

Comme l’a souligné dans son rapport le Comité économique, éthique et social (CEES) du Haut Conseil aux Biotechnologies (HCB) il s’agit d’un essai qui poursuivrait prioritairement un objectif de recherche industrielle. Sa pertinence doit être jugée en fonction de ce but. Or la mise en place d’une culture du peuplier pour la production d’agro-carburants entrainerait la destruction de milieux humides occupés par une ripisylve spontanée, de grande richesse biologique. Elle serait donc néfaste pour la biodiversité. Elle serait aussi écologiquement discutable puisqu’elle entrerait en concurrence avec des populicultures destinées à la production de bois, essentiellement pour fabriquer des caisses qui, autrement, seraient en plastique. Enfin d’un point de vue social et économique, elle aurait aussi des effets pervers en entrant en compétition avec des cultures vivrières « du fait des difficultés d’exploitation en terrains marginaux, de l’importance des surfaces de culture devant se trouver à proximité des infrastructures industrielles et des primes PAC qui, en l’état, ne peuvent être obtenues qu’en cultivant des terres agricoles » comme l’indique dans son rapport le CEES. De plus même en admettant que l’essai en cause serait conduit de telle sorte que les risques pour l’environnement et la santé humaine ou animale seraient négligeables, rien n’indique qu’il en irait de même dans le cadre de plantations d’une grande étendue. Pour ces raisons, j’estime que la recommandation du CEES doit être suivie, l’autorisation de prolongation de l’essai refusée et les peupliers grisard OM détruits ainsi que l’INRA s’y était engagée initialement.


Mardi 7 Mai 2013 Commentaires (0)

On trouvera ci-dessous, un appel de l’Adret Morvan que je relaie sur ce blog :


Encore une fois votre soutien a été déterminant. Grâce à vous et vos 70 000 signatures nous avons pu remettre notre pétition : « Touche pas à ma Forêt : Non à la destruction du Morvan » au Ministre Stéphane Le Foll. Ensemble, nous avons une nouvelle fois prouvé que les citoyens peuvent faire bouger les lignes et proposer des solutions alternatives pour l’avenir.

Malgré cette incroyable mobilisation, qui continue de grandir jour après jour, nos élus ignorent nos inquiétudes. Le Parti Socialiste de la Nièvre et son député Christian Paul, avec le soutien de l’UMP de la Nièvre, persistent à promouvoir coûte que coûte le projet Erscia, complexe industriel doté d’une Méga-Scierie/Incinérateur, qui menace la forêt du Morvan.

Comme nous, le Parlement Européen s’inquiète des dégâts environnementaux irrémédiables que pourraient engendrer ce projet. L’Eurodéputé Sandrine Bélier soutient notre combat et va dans notre sens en annonçant que « face à l'acharnement des acteurs politiques et économiques, il est important que les associations environnementales et les citoyens mobilisés soient entendus par leurs représentants européens et que Bruxelles mène l'enquête ».

Néanmoins, l’incertitude demeure et notre combat doit s’amplifier. Comme vous le savez, depuis le 4 février, nous avons créé une Zone à Défendre (ZAD), aux abords du bois du Tronçay. Cette ZAD, initialement située sur un pré privé, est aujourd’hui menacée. Suite à des pressions administratives et politiques, subies par la propriétaire du pré, nous avons décidé de déplacer notre ZAD. Nous refusons de céder à cet acharnement politique. Afin de défendre notre patrimoine commun, et certain de la justesse de notre combat, nous allons reconstruire notre ZAD au cœur même du bois du Tronçay.

Pour faire face à cette nouvelle situation, nous renouvelons notre appel à une mobilisation nationale dans le Morvan à Sardy les Epiry. Cette ZAD est un lieu hautement symbolique de notre mobilisation. Elle nous permet de protéger le bois de toute destruction et d’afficher notre détermination. Sans elle, le bois du Tronçay est en danger car la société Erscia a le projet de raser ses 110 hectares pour s’y implanter et ainsi, à terme, piller la ressource en bois du Morvan.

Les jours qui viennent seront décisifs pour notre combat. Nous vous invitons à nous rejoindre et nous soutenir à partir du 8 mai. Un grand temps fort de reconstruction de la ZAD aura lieu du 8 au 12 mai.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter l'Adret via son adresse mail : zadboisdutroncay@gmail.com, consulter
sa page Facebook http:www.facebook.com/AdretMorvan
Vous pouvez vous connecter directement à son site en cliquant ici

Jeudi 2 Mai 2013 Commentaires (0)

Le Comité économique, éthique et social (CEES) du Haut Conseil aux Biotechnologies (HCB) a rendu le 12 avril 2013 une recommandation demandant l’arrêt de l’essai de l’INRA sur des peupliers génétiquement modifiés et la destruction de ces arbres même si l’essai ne « présentait pas de risques «identifiables» pour la santé humaine ou animale ou pour l’environnement » selon l’avis du Conseil scientifique (CS) du HCB. Le CEES a estimé, à la majorité de ses membres que « les objectifs (de l’essai) sont mal définis, l’argumentaire flou, l’utilité collective limitée et les éventuels débouchés industriels à terme porteurs de nombreuses interrogations aux plans socio-économique et éthique » L’INRA sollicitait une prolongation de 5 ans de l’autorisation de cette plantation de peupliers grisards OGM à St Cyr en Val dans le Loiret sur une parcelle de 1363,5 m2. C’était le seul essai en milieu non confiné qui existait encore en France. Les peupliers devraient donc être détruits. Il faut qu’ils le soient mais compte tenu de l’avis du Comité scientifique, le seront-ils ? En d’autres termes, suffit-il qu’une recherche sur des OGM soit considérée sans risque pour la santé humaine et/ou l’environnement pour qu’elle soit autorisée ? On le voit l’enjeu est de taille.


Il faut noter qu’avec cette plantation, l’INRA avait pris quelques libertés avec le règlement. Alors que l’autorisation de 2008 concernait dix rangées de 5 arbres, soit 50 arbres, elle est passée sans autorisation à 120 arbres par rangée, soit 1200 arbres !! Ce que ne manque pas de souligner le CEES du HCB : « (la nouvelle demande vaut) pour un nombre d’arbres qui a considérablement augmenté en 2008 (passant de 5 à 120 arbres par lignée) à l’initiative de l’expérimentateur et sans que l'Autorité compétente en ait été avisée, ce qui constitue une violation des règles en vigueur » (Recommandation…, p.1, note 1)

Des peupliers OGM pour quoi faire ?

Avec l’essai s’achevant en 2013, l’INRA a voulu acquérir une meilleure compréhension de la biosynthèse et de la mise en place des lignines dans les parois des cellules du bois. Elle voulait aussi évaluer l’effet de modifications de ces lignines sur les propriétés du bois et leur apport en termes de production de pâte à papier. De fait, il s’agissait de créer des peupliers OGM pauvres en lignine pour les papeteries (*). Pour ce qu’elle pensait être les besoins de cette industrie, l’INRA a bricolé par génie génétique des peupliers dont on pourrait dire qu’ils sont affligés d’un squelette déficient et privés d’une partie de leur système immunitaire. En effet, les lignines donnent au bois sa rigidité. Elles assurent le soutien mécanique de l'arbre, confère l’imperméabilité à ses tissus et lui procure une barrière de protection contre les attaques microbiennes. Mais manque de chance pour l’INRA, les papetiers n’ont pas voulu de ses peupliers rendus génétiquement déficients. Dès lors, il faut trouver un autre débouché pour ces arbres transformés en fabriques de pâtes à papier. Ce seront les agrocarburants.

L’INRA n’est pas légitime pour définir « l’intérêt collectif »

« Un organisme de recherche publique doit pouvoir préparer les innovations d’intérêt collectif» déclarait Marion GUILLOU alors directrice de l’INRA pour justifier que cet organisme public continue ses essais pour fabriquer des OGM bien que les gens n’en veulent pas. « Nous avons à ce propos sollicité une autorisation d’essai sur les peupliers afin que la lignocellulose puisse se dégrader, afin de rendre possibles les carburants de deuxième génération. Nous sommes convaincus que si nous n’obtenons pas cette autorisation, l’élaboration de carburants de deuxième génération sera retardée. » «Grenelle de l’Environnement» Rapport de l’intergroupe OGM, 25 septembre 2007, p.72) Bien entendu, Madame GUILLOU a oublié de dire aux membres de cet intergroupe que son organisme de recherche avait préparé avec ces peupliers une « innovation » pour l’industrie papetière que cette dernière, Dieu merci, n’a pas voulu.
En outre depuis quand un organisme de recherche publique a-t-il une légitimité quelconque pour définir ce qu’est « l’intérêt collectif » et une innovation susceptible de le servir ou non en contradiction avec ce que les gens veulent? Même s’il est moins légitime sur ces questions que les citoyennes et citoyens eux-mêmes, le Comité économique, éthique et social (CEES) du HCB possède néanmoins une légitimité certaine puisque selon la présentation de cette instance sur le site du HCB, ce comité « pluridisciplinaire et pluriprofessionnel (…) constitue une instance d’analyse et de débat entre des parties prenantes très diverses. (…) Il est composé d’élus, de représentants d’organisations professionnelles, de salariés, d’associations de protection de l’environnement, d’associations de défense des consommateurs et de personnalités qualifiées » que l’on peut estimer représentative de notre société. De plus comme le rappelle le texte de la « recommandation » relative à la demande d’autorisation d’essai de l’INRA, le Comité économique, éthique et social a dans ses missions de replacer ces dossiers dans un contexte éthique, c'est-à-dire dans une perspective de « bien commun» et donc, pour ce qui concerne le cas présent « de préservation de la biodiversité, de diminution de l'émission d'équivalents CO2 et de préservation des terres, tant agricoles destinées à l'alimentation d'une humanité croissante que naturelles (ou semi-naturelles, selon les expressions utilisées) » (Recommandation… , p.4, note 10).Et il n’est pas du tout d’accord avec les déclarations de l’ancienne présidente de l’INRA.

Tout d’abord, le CEES remarque que même si la poursuite de cet essai en milieu non-confiné ne pose pas de problèmes majeurs de sécurité aux dires des scientifiques, il ne s’agit que de recherche industrielle : «Plus que l’acquisition de nouvelles données, la demande telle que formulée auprès du HCB poursuivrait prioritairement un objectif de recherche industrielle visant à tester l’intérêt du bois issu des lignées génétiquement modifiées dans l’éventuelle mise en place d’une filière de production de peuplier cultivé pour la production de bioéthanol. » De ce point de vue, « il se pose des questions d’ordre socioéconomique et éthique quant à la pertinence de s’engager dans une telle voie puisque l'accomplissement d'un essai n'est pas neutre quant aux voies technologiques empruntées ultérieurement.» (Souligné par moi, JFD) La culture du peuplier, OGM ou non, pour la production d’agro-carburants entrainerait la destruction de milieux humides et notamment de forêts alluviales et riveraines des cours d’eau (ripisylve spontanée) dont le grand intérêt écologique est dû à leur biodiversité : « le peuplier pousse dans des sols humides non portants. Ces sols sont soit occupés par une ripisylve spontanée, de grande valeur écologique, soit par des populicultures destinées à la production de bois, essentiellement pour fabriquer des caisses qui, autrement, seraient en plastique. Une populiculture destinée à la production d'agro-carburant entrerait en concurrence avec des populicultures classiques ou avec des milieux naturels » (p. 5) Cette populiculture entrerait aussi en compétition avec des cultures vivrières. « Le CEES tend à le penser, du fait des difficultés d’exploitation en terrains marginaux, de l’importance des surfaces de culture devant se trouver à proximité des infrastructures industrielles et des primes PAC qui, en l’état, ne peuvent être obtenues qu’en cultivant des terres agricoles. » (Ibid.) Ce qui n’est pas acceptable selon le CEES. Son avis est dès lors sans appel : « Pour la majorité des membres du CEES, la demande d’extension ne devrait pas être satisfaite. Même si le risque direct est minime et quel que soit le montant des dépenses finalement engagées – qui, même réduites, pourraient être affectées à d’autres recherches - , ils ne voient pas de réel intérêt à procéder à un nouvel essai dont les objectifs sont mal définis, l’argumentaire flou, l’utilité collective limitée et les éventuels débouchés industriels à terme porteurs de nombreuses interrogations aux plans socio-économique et éthique. Ils recommandent donc que l’autorité publique rejette la demande de prolongation de l’essai et que le pétitionnaire, qui avait annoncé la destruction de son expérimentation en 2013, respecte cet engagement. » (p.7) En résumé, redondant du point de vue de la connaissance, la véritable finalité de cette « recherche » est de mettre au point une production de bioéthanol à partir d’une culture de peupliers qui aurait des conséquences sociales et écologiques inacceptables. C’est dans les arguments montrant cette inacceptabilité que réside, à l’évidence, la dimension éthique de la recommandation du CEES et en les avançant il ne sort pas de son rôle.

L’UFC Que Choisir et l’Association Française des Biotechnologies végétales, même combat ?

Les adhérents à l’UFC Que Choisir seront sans doute surpris que leur représentant au CEES, Sylvie Pradelle se soit prononcée pour la continuation de l’essai parce que, notamment, « les arbres sont en place et que les garder quelques années supplémentaires ne présente pas de risque et ne devrait pas entraîner de coûts importants. » (p.7) avec entre autres conditions celle d’étudier « la possibilité avancée par le pétitionnaire d'utiliser des sols marginaux » Pourtant, ces « terres dites "marginales" encore présentes sur notre territoire » sont de « véritables réservoirs de biodiversité » comme le rappelle la Confédération Paysanne. Mais L’UFC Que choisir ou du moins sa représentante au CEES semble se soucier de la biodiversité comme d’une guigne … Même si les arguments diffèrent, la position de l’UFC Que choisir rejoint pratiquement celle de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) qui dénonce la recommandation du CEES et demande au Gouvernement français et notamment au ministre de l’agriculture de ne pas suivre les conclusions du CEES. Pour l’AFBV « l’arrêt de cette expérimentation serait pénalisant pour la recherche de voies innovantes nécessaires pour développer en France une énergie renouvelable à partir de la biomasse » ; ce qui n’est que répéter ce qu’affirme l’INRA en faisant fi de l’argumentaire du CEES. Dans son communiqué, l’AFBV estime que le CEES « sort de sa mission d’évaluation des risques des PGM pour se positionner en censeur de la recherche publique » ; ce qui est faux puisque comme rappelé ci-dessus, le Comité économique, éthique et social a pour mission de replacer les dossiers qu’il examine dans un contexte éthique, « c'est-à-dire dans une perspective de “bien commun” », ce qui peut le conduire à se positionner comme « censeur » de la recherche. Dans une perspective de bien commun, toute recherche ne devrait pas être permise et cela déborde le cas des OGM pour rejoindre le problème d’une science citoyenne, c’est-à-dire d’une science et surtout d’une technoscience sous le contrôle des citoyen(ne)s. Pour le cas qui nous occupe, nul doute qu’une majorité des Français considéreraient que la recherche de l’INRA doit être drastiquement réorientée dans le sens défini par la Confédération paysanne : « Alors que nous manquons cruellement de terres agricoles, que chaque année 70 000 hectares d'entre elles disparaissent sous le béton, il n'est pas acceptable que les financements encore disponibles pour la recherche publique soient gaspillés pour des projets aussi scandaleux (que la fabrication de peupliers OGM). La mission de l'INRA devrait se recentrer sur le développement de l'agriculture paysanne et des pratiques réellement agro-écologiques » Encore faudrait-il que les gens puissent s’exprimer ! Cerise sur le gâteau, à la fin de son communiqué de l’AFBV instille insidieusement le soupçon sur l’objectivité du CEES avec cette question purement rhétorique puisque la réponse ne doit pas faire de doute : « N’assiste-t-on pas à une certaine instrumentalisation du HCB? » Le CEES serait sous l’influence d’affreux écologistes obscurantistes. Alors que le Conseil scientifique, lui… On pourrait faire remarquer que ce Conseil à la différence du CEES se borne à indiquer que ses avis sont pris à la majorité des participants sans indiquer le nombre des pour et des contre ainsi que leur nom. On pourrait aussi constater qu’un membre du CS a été nommé à la Direction Générale de l’INRA, organisme pro-OGM. Même si celui-ci a démissionné du CS dès cette nomination, cela serait aussi de nature à mettre en doute l’objectivité de ce Conseil et donc de ses avis. Mais ce qui garantit une certaine objectivité dans les avis rendus de chacune des instances, c’est le caractère pluriprofessionnel, puridisciplinaire de ces comités dont les membres proviennent de différents horizons.

C’est au Ministre de l’agriculture de décider de la destruction des peupliers OGM

Le Comité scientifique (CS) et le Comité économique, éthique et social (CEES) ont-ils rendu des avis opposés ? C’est l’avis de Michel Alberganti « C’est là l’originalité du dossier. Au sein de la même instance indépendante, les conclusions de deux comités divergent… » ici Il a tort. Le CEES ne met pas en doute les conclusions du CS. Il les tient pour acquises mais sa perspective est différente. Il doit juger le dossier sur d’autres critères que les seuls aspects de l’innocuité de l’essai pour l’homme et l’environnement. Et sur ces critères économiques, éthiques (ici principalement la responsabilité écologique), et sociaux (en particulier la nécessité de préserver les terres agricoles pour des cultures vivrières), il donne une recommandation défavorable. La décision finale est du ressort du ministère de l’agriculture. On imagine les pressions qu’il doit subir de la part des lobbies de l’industrie des PGM, pressions dont le communiqué de l’AFVB donne une idée. Pressions aussi d’organismes de recherche comme l’INRA , de ses mandarins et de chercheurs imbus de leur savoir, méprisant le vulgum pecus ignare « Si la recommandation du comité d’éthique devait être suivie d’effet, ce serait évidemment une déception pour l’équipe de recherche concernée. Mais cela n’aurait aucun impact sur la recherche publique en matière de plantes génétiquement modifiées, qui est aujourd’hui inexistante ! Plus exactement, on ne travaille pas à la création de variétés transgéniques, ni en France, ni d’ailleurs en Europe. Quant à la recherche privée, elle est partie ailleurs » a déclaré au journal La Croix, Olivier Le Gall, directeur général délégué aux affaires scientifiques de l’INRA ; une déclaration à demi-mots où suinte entre les lignes une résignation condescendante et pleine de morgue. Traduite en clair, elle donnerait ceci : « Si nos décideurs sont assez ignares et irresponsables pour laisser ces recherches prometteuses et à la pointe du progrès se faire chez nos concurrents (USA, etc. …) que voulez-vous que je vous dise !» Mais il faut espérer que le Ministre tienne bon. Au niveau européen, comme le rappelle La Croix « La France plaide notamment pour que les évaluations scientifiques de l’agence européenne soient renforcées et que soient mieux pris en compte les effets environnementaux à long terme de la culture des OGM » et « la commission propose de laisser aux États membres la possibilité de s’opposer à des cultures d’OGM sur leur territoire en arguant de facteurs « socio-économiques ». Jusqu’à présent, seuls des arguments scientifiques, prouvant un danger manifeste pour l’environnement ou la santé, pouvaient justifier « une clause de sauvegarde ». La logique de l’organisation du HCB qui ajoute à un Comité scientifique, un Comité économique, éthique et social va dans le sens de la proposition de la Commission.

En tout cas, l’enjeu est considérable.

Soit le Ministre décide sur la base du rapport du CS que l’essai peut se poursuivre car sans incidence sur la santé humaine et l’environnement, du moins pour autant que l’on puisse en juger sur la base des connaissances actuelles. Dans ce cas, c’est continuer à considérer que ces critères définis a minima sont les seuls qui doivent entrer en ligne de compte pour l’acceptation de PGM et plus généralement d’OGM. Soit il refuse la prolongation de l’essai en s’appuyant sur la recommandation du CEES. Et dans ce cas, il ouvre la possibilité de juger de l’introduction d’un OGM sur la base de critères qui vont bien au-delà. Pour qu’un OGM soit admis, il faudra prouver qu’il a un intérêt économique, écologique et social ou qu’en tout cas, il ne nuit ni écologiquement, ni socialement. La cohérence voudrait que ce soit la seconde branche de l’alternative qui soit choisie mais le gouvernement actuel a accumulé tellement de décisions antiécologique et a montré un tel désintérêt pour la protection de la nature que l’on ne peut qu’être modérément optimiste et rester mobilisé et vigilant.

(*) Ces lignines doivent être extraites du bois utilisé pour faire de la pâte à papier notamment pour la fabrication du papier blanc. Cette extraction est très polluante lorsque l’on emploie du chlore ou des produits organochlorés.

HAUT CONSEIL DES BIOTECHNOLOGIES COMITE ECONOMIQUE, ETHIQUE ET SOCIAL, Recommandation relative à la demande d’autorisation d’essai au champ intitulée :« Taillis à très courte rotation de peupliers génétiquement modifiés pour les propriétés du bois - Evaluations agronomique et environnementale - Evaluation du bois pour la production de bioénergie » Paris, 12 avril 2013

HAUT CONSEIL DES BIOTECHNOLOGIES COMITE SCIENTIFIQUE, Avis en réponse à la saisine 130213-saisine HCB-B/FR/12.12.011 concernant le dossier B/FR/12.12.01, Paris, le 15 avril 2013.

Mardi 30 Avril 2013 Commentaires (2)

Dans les côtes-d'Armor, près de Lannion, un projet d'extraction de sable coquillier sur des zones où viennent se nourrir les macareux, fous de Bassan et autres oiseaux de la Réserve des sept iles menace cette réserve comme d’autres zones classées Natura 2000. Il faut soutenir « Le peuple des dunes » qui se bat contre ce projet.


Les macareux de Bretagne vont-ils mourir de faim ?
Le projet de la Compagnie Armoricaine de Navigation (CAN) filiale du groupe Roullier, consiste à extraire 400000 m3 de sable coquillier par an sur une période de 20 ans, soit au total 8 millions de m3, dans une dune sous-marine.
Comme l’écrit Agnès Le Brun, maire de Lannion, qui soutient les opposants au projet « l’extraction de sable coquillier dans une dune hydraulique, ressource non renouvelable, accentuera l’érosion de la côte. De plus, elle détruira des frayères et nourriceries de poissons. Elle pourrait ainsi menacer les activités de pêche pratiquées dans la Baie de Lannion (lançon, bar, lieu, coquille Saint-Jacques). Par ailleurs, le panache turbide qui sera généré par la mise en suspension de particules dans l’eau aura des impacts sur l’écosystème marin et sa biodiversité »
C’est l’une des parties parmi les plus belles du littoral de la Bretagne qui est menacée, la Côte de Granit rose.
C’est aussi une épée de Damoclès qui pèse sur les pêcheurs professionnels de la région, le lieu d’extraction prévu étant l’un de leurs lieux de pêche les plus productifs, « un endroit où vivent et se développent notamment les lançons qui sont à la base de la nourriture de nombreux oiseaux marins, de poissons tels le lieu jaune et le bar et des poissons plats tels la barbue et le turbot. » comme le précise la LPO.
Une étude publiée par « Le peuple des dunes » montre que si ce projet voit le jour, c’est la disparition à court terme d’au moins 158 emplois directs et potentiellement beaucoup plus (420) en fonction l’impact de l’extraction sur l’ensablement des plages. À moyen et plus long terme ce sera celle d’environ 500 emplois indirects supplémentaires.

Après avoir échappé à l’extinction à cause des carnages perpétrés par des chasseurs imbéciles au début du siécle dernier, la colonie de macareux des Sept Iles est à nouveau menacée. Ces jolis « clowns de mer » risquent de mourir de faim comme cela sera aussi le cas des fous de Bassan, ces magnifiques oiseaux aux plongeons spectaculaires.
Le sable coquillier est censé servir à l’amendement des sols pour la culture maraîchère en remplacement du maërl (dépôt résultant de l’accumulation de thalles ramifiés et libres d’algues rouges calcaires) dont l’extraction a été interdite par l’Union Européenne afin d’éviter la destruction d’habitats marins mais il existe d’autres ressources plus durables que le maërl et le sable coquillier qui peuvent être utilisées comme amendement, la chaux ou la tangue par exemple.
La pétition du « Peuple des Dunes » contre ce projet a recueilli plus de 16 000 signatures. Le Ministère de l’écologie en tiendra-t-il compte et prendra-t-il un arbitrage en faveur de la sauvegarde de l’environnement qu’il devrait avoir à cœur de protéger ? Ce qui n’est guère le cas, aujourd’hui avec Delphine Batho comme cela ne l’était pas d’avantage hier avec ses prédécesseurs de droite. Comme ce projet est aussi une aberration économique, on peut toujours espérer que le bon sens triomphera.

Site du Peuple des dunes pour en savoir plus,

Iconographie : Photo extraite d’un tract du collectif « Le peuple des dunes »

Complément : La composition du maerl
« Parmi les nombreuses algues rouges calcaires accumulant des carbonates de calcium dans leurs tissus, seul un petit nombre est capable de mener une vie libre (non attachée à un support). Celles qui forment des bancs de maerl semblent aptes à de se développer sur des substrat légers et mobiles, ou de continuer à vivre par elles-mêmes après s’être détachées de leur substrat. Ainsi il y a peu d’espèces susceptibles de former des bancs de maerl. En Bretagne, ce sont les espèces Lithothamnion corallioides (P & H Crouan) P & H Crouan et Phymatholithon calcareum (Pallas) Adey & McKibbin qui dominent très largement, comme dans la majeure partie de l’Europe. J.Gall, Fiche de synthèse sur les biocénoses :Les bancs de maërl, 2003, p. 3 » lien ici

Lundi 22 Avril 2013 Commentaires (0)
La réforme de la fiscalité sur le foncier non bâti qui doit s’appliquer à partir du 1er janvier 2014 va être un puissant levier pour l’urbanisation des terres agricoles en zone urbaine ou périurbaine : notamment le Plateau de Saclay et toute l’Ile de France où plus de 50000 hectares sont concernés. De façon plus générale, ce sera la fin de l’agriculture en zones urbaines et périurbaines où sont situées 44% des exploitations françaises selon le Ministère de l’agriculture. Finis aussi les potagers à la marge de villages qui ont résisté tant bien que mal à l’étalement urbain qui défigure leurs abords et les noient au milieu de lotissements et autres zones résidentielles. Ce sera enfin «une très grande difficulté à mener la trame verte et bleue et l’impossibilité de conserver les ceintures vertes » selon Guillaume Sainteny, maître de conférences à l’Ecole polytechnique, ancien membre du cabinet de Corinne Lepage. L’enseignant qui a révélé le danger de la mesure met en garde le monde agricole et celui des défenseurs de la nature et de l’environnement. Bref, la conséquence de cette réforme sera une catastrophe pour l’agriculture de proximité, les paysages et la biodiversité sous prétexte de pousser la construction de logements.

Comment ?

Grâce à une majoration de la valeur locative cadastrale à partir du 1er janvier 2014 pour les terrains constructibles non bâtis, classés en zone urbaine (U) et à urbaniser (AU) prévue par la loi de finances 2013.

L’article 82 de la loi, prévoit que pour des terrains constructibles, la valeur locative cadastrale sera augmentée de 25% et d’une valeur forfaitaire de 5 euros par mètre carré, en 2014 et 2015, et de 10 euros en 2016. Cela signifie, comme l’explique Guillaume Sainteny que, dès 2014 « quelqu’un qui aura par exemple un hectare de terrain constructible paiera un peu plus de 50 000 euros par an de taxe foncier non bâti, et à partir de 2016, ce sera un peu plus de 100 000 euros par an. Ce qui est impossible, sauf si on est Crésus » Il ne restera donc plus au propriétaire d’autre solution que de vendre à des promoteurs.

La ministre du logement Cécile Duflot en rajoute une couche…

Au milieu de mesures d'aide à la rénovation énergétique, une disposition du « plan d'urgence pour le logement » de la ministre du logement, Cecile Duflot (EE – LV) prévoit la suppression dès 2014 de l'abattement fiscal sur les plus-values de cessions des terrains constructibles.
L'objectif est de créer un « choc foncier » pour provoquer des ventes massives de parcelles pour construire des logements. Selon la législation actuelle, l'exonération de taxes sur la plus-value est progressive à partir de la sixième année et totale au bout de trente ans. Selon le texte du Plan d’investissement pour le logement publié par l’État : «le dispositif incite donc très fortement à la détention sur une longue durée pour bénéficier des abattements. Afin de lutter efficacement contre la rétention foncière, il est donc proposé de supprimer tout avantage pour durée de détention des terrains constructibles. Afin de créer un choc d’offre, la mesure s’appliquerait à toutes les cessions intervenues à compter du 1er janvier 2014 (les plus-values sur des cessions résultant de promesses de vente enregistrées jusqu’au 31 décembre 2013 conserveraient le bénéfice du régime actuel d’abattement). L’objectif est bien d’encourager les personnes propriétaires de terrains constructibles depuis de nombreuses années à bénéficier, en cas de vente intervenant avant cette date, du dispositif actuel qui leur ouvre droit à un abattement significatif (voire à une exonération) sur leur plus-value. » (p.19) S’il en reste, après ce choc de l’offre !
Une mesure de cette sorte figurait déjà dans la loi de finance de 2013 mais avait été censurée par le Conseil constitutionnel qui la jugeait confiscatoire. Le texte censuré non seulement prévoyait la suppression du régime d’abattement progressif sur trente ans et une taxe à hauteur de 31% en 2013 et 2014 mais en plus imposait à partir de 2015 la plus-value sur la vente de terrains constructibles au taux marginal de l’impôt sur le revenu qui pouvait s’élever jusqu’à 60,5%.
Même si le gouvernement s’en tient comme cela semble devoir être le cas à la taxation à 31%, les effets seront les mêmes. Il s’agit en quelque sorte de forcer les propriétaires à vendre ces terrains. Pour mémoire, on rappelle que sont considérés constructibles les terrains définis dans l’article 257 du Code général des impôts comme « terrains sur lesquels des constructions peuvent être autorisées en application d’un plan local d’urbanisme, d’un autre document d’urbanisme en tenant lieu, d’une carte communale ou de l’article L. 111-1-2 du code de l’urbanisme », c’est-à-dire tous les terrains situés en zone péri-urbaine ou urbaine. Il s’agit selon l’expression de Guillaume Sainteny «d’un coup d’accélérateur extraordinaire à l’étalement urbain »
Les propriétaires ruraux, le monde agricole se mobilisent contre cette mesure ainsi que de nombreux maires, y compris des maires PS. Ils contestent ces mesures qu’ils considèrent comme coercitives et mal ciblées. « Les villes ont besoin d'être urbanisées, pas les campagnes » dénonce le président de la FNSEA. Selon le JDD, « même chez Europe Écologie Les Verts, le parti de Cécile Duflot, on reconnaît que la mesure a été faite "un peu vite" et qu'elle devrait cibler davantage les régions denses. D'autant qu'elle vient s'ajouter à celle votée à l'automne sur la taxe foncière applicable aux mêmes terrains. »

Incompétence ou indifférence ?

Qu’il faille construire des logements est une évidence. Mais faut-il le faire n’importe où en créant de force des opportunités foncières qui vont pénaliser les villages qui s'efforcent de ne pas "bétonner" au milieu des champs, interdire l’autosuffisance alimentaire des régions contenant de grosses agglomérations, condamner l’autoproduction maraichère, sacrifier la biodiversité et massacrer les paysages de la campagne française ?
Il est pour le moins renversant qu’une ministre qui se prétend écologiste présente et défende de telles mesures qui de surcroît sont incohérentes avec celles qu’elle avance contre l’étalement urbain, que des députés qui se prétendent également écologistes votent une loi de finances qui contient ces dispositions fiscales sans même en mentionner les effets néfastes. Devant tant d’incompétence ou d’indifférence sur des questions qui relèvent des fondamentaux de l’écologie, on en est réduit à se féliciter de la réaction de députés UMP tels que Martial Saddier, député UMP de Haute-Savoie, qui affirme « on est d'accord avec l'analyse qu'il faut libérer du foncier. Mais cette disposition devrait se limiter aux zones les plus denses. » Et il faut compter sur le président de la FNSEA pour interpeller le ministre de l’agriculture et intervenir auprès des élus locaux ! Il serait temps que les associations de protection de l’environnement et de la nature se mobilisent au côté du monde agricole car, ici encore, il n’y a rien à attendre d’Europe Ecologie Les Verts.


Dimanche 21 Avril 2013 Commentaires (2)

Les islamistes fanatiques occupaient le nord de ce qu’il est convenu d’appeler le Mali mais que le peuple Touareg revendique sous le nom d’Azawad. Ils coupaient des mains, se livraient à des exécutions sommaires, faisaient preuve de barbarie. Mais cela n’excuse pas les exactions qui sont perpétrées par des soldats de l’armée malienne qui opère sous l’aile protectrice de l’armée française. Contrairement à ce que voudraient faire croire les autorités maliennes, ces exactions existent bel et bien. Elles sont reconnues et dénoncées par plusieurs témoignages et enquêtes d’observateurs de l’ONU, d’associations telles qu’Amnesty International ou Human Rights Watch.


Ainsi que le rapporte « Jeune Afrique », le chef d’un village nomade de la région de Tombouctou affirme que « les militaires ne cherchent pas les islamistes mais bien les peaux rouges, c'est-à-dire les Arabes et les Touaregs », ce que confirme un habitant : « « Ils massacrent les Arabes et les Touaregs. On est là avant les islamistes. Les islamistes se sont enfuis. Ils nous accusent d'être des islamistes » Inventoriés, avec des recoupements et des preuves accablantes, ces massacres, pillages, vols et viols accompagnent la reconquête et les autorités françaises ne peuvent les ignorer. D’ailleurs, fallait-il s’attendre à autre chose de la part de cette prétendue armée malienne plus habituée aux coups d’Etat, corrompue à tous les niveaux mais tout particulièrement à celui de sa hiérarchie (voir les rapports cités par le Canard enchainé du 30 Janvier 2013) ?
L’ONU, elle-même, accuse des soldats maliens de se livrer à des représailles qui visent notamment les membres de groupes ethniques tels que les «Peuls, Touaregs et Arabes » ou encore des personnes « étant perçues comme ayant soutenu les groupes armés » Comme représailles, la porte-parole de l’ONU, citée par RFI, mentionne à Sévaré, des « corps qui ont été retrouvés au fond de puits » ainsi que plusieurs cas de « violences sexuelles contre des femmes appartenant à ces minorités - notamment des femmes de la communauté Bella - et ces femmes sont aujourd’hui stigmatisées, notamment celles qui tombent enceinte, suite à ces viols »

Jeune femme Touareg
Jeune femme Touareg
La position des autorités maliennes sur cette question est ambigüe assurant que les coupables seront recherchés et jugés tout en minimisant ces exactions qui seraient montées en épingle par certains médias. Cité par RFI, D. Traoré, le président par intérim du Mali a affirmé, le 12 mars, à Dakar qu’il n’avait pas « connaissance de tant d’exactions que cela », que « les médias ne devraient pas se faire l’écho d’affirmations qui ne correspondent pas à la réalité» en évoquant des « exactions imaginaires» Même son de cloche chez son ministre de l’Action humanitaire, Mahamadou Sidibé. Pour lui, ces accusations ne sont que des allégations : « Jusqu’à preuve du contraire, en tout cas, je n’ai pas eu connaissance de preuves irréfutables par rapport à ces exactions. Je ne peux pas dire que ça n’existe pas. Mais je dis, aujourd’hui, au niveau de l’Etat, que les dispositions qui sont prises n’ont pas permis de conclure de façon formelle. »

Le piège ethnique

Le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), l’un des dénonciateurs des exactions des soldats de l’armée malienne n’est peut-être pas non plus exempt de tout reproche. Des combats ont opposé en février les Touaregs du MNLA à un groupe armé, le MAA (Mouvement arabe de l'Azawad) dans le secteur d’In-Khalil, une localité proche de Tessalit et de la frontière algérienne dans le nord du Mali. Le MAA a affirmé avoir lancé ces attaques contre le groupe touareg pour se venger des exactions qu’il aurait commises contre les Arabes dans la zone. Bien entendu, le MNLA a démenti et accuse le MAA de s’être allié dans ces combats avec les djihadistes du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest). Selon RFI, l'aviation française est intervenue à In-Khalil, elle aurait ouvert le feu sur l'un des véhicules du MAA. Elle aurait aussi bombardé à plusieurs reprises In-Farah, base du MAA, une localité malienne qui est située non loin de la frontière algérienne et d’In-Khalil. Pourtant le MAA affirme ne pas avoir dans ses rangs de djihadistes. Boubacar Taleb, l’un des responsables du MAA cité par RFI assure ne pas comprendre « Pourquoi les Français nous bombardent ? Pourquoi prennent-ils parti pour le MNLA ? » Un journal de Bamako, Le Républicain s’inquiète : « « Arabes, Touaregs... Au nord du Mali, les équilibres ethniques sont fragiles, comme en témoignent les violents affrontements entre les deux communautés, (…) dans l'extrême nord du pays. L'armée française risque-t-elle de tomber dans le piège ethnique ? » Pour Mohamed Mahmoud El-Oumrany, président de la communauté arabe du Mali et ancien ambassadeur « il y a tous les ingrédients pour une confrontation intercommunautaire » et bien entendu, il en rejette la faute sur le MNLA.

Pour François Hollande, « il faut détruire les terroristes ». Comme on écrase la vermine ?

Un déluge de bombes sur les villes et villages du nord du Mali a précédé l’avancée des troupes françaises et maliennes « loyalistes ». Les bombes ne font pas de détail et tuent sans épargner les populations civiles, victimes collatérales de cette campagne d’extermination. Hollande commandait de « détruire » les « terroristes ». Pour faire bonne mesure Fabius parlait de « terroristes criminels » Donc pas de gant à prendre avec ces gens-là et tant pis pour les autres qui ont le malheur de vivre dans les villes ou villages qu’ils ont conquis. Tuez-les tous et Dieu (le leur ?) reconnaîtra les siens tandis que les compagnies minières occidentales, françaises en premier lieu pourront continuer tranquillement leur business et rechercher activement de l’uranium pour des centrales nucléaires qui ne manqueront pas de nous péter à la figure, un jour ou l’autre.
Selon l’association « Survie », « Les autorités françaises passent sous silence un certain nombre d’effets de la guerre, en particulier les victimes civiles de la guerre, alors que selon Human Rights Watch repris par l’AFP et d’autres médias, des civils ont été victimes de l’intervention dès les premiers jours. » Amnesty International exhorte les belligérants au respect du droit international et rappellent que « les forces impliquées dans les attaques armées doivent à tout prix proscrire les bombardements aveugles et prendre toutes les mesures pour éviter les pertes civiles. » Elle n’a guère été entendue.
Comme le remarque Clément Dousset dans un article publié sur le site Alter-Info « il est bien sûr impossible de faire le compte exact des victimes des bombardements français mais, en extrapolant les rares informations qui filtrent, on peut les estimer à au moins six ou sept dizaines par jour et penser qu'elles ont pu parfois dépasser les cents » L’auteur détaille une macabre comptabilité « le 12 janvier les bombardements très violents de Konna ont été suivis le 13 de raids aériens dans le Nord Mali qui ont peut-être été encore plus meurtriers. Le 15 janvier c'est au tour de Tibbaly où plusieurs centaines de combattants islamistes sont présents de subir des frappes aériennes. Ensuite c'est Gao, Niono, Diré, Sévaré, Douentza qui sont exposées à des bombardements. Un camp d'AQMI où vraisemblablement se trouvent des centaines de djihadistes sera pilonné à Tombouctou. Et les bombardements ciblant des concentrations de combattants seront répétés. Les (…) bombardements sur Kidal qui ont détruit la maison du chef d'Ansar Dine ont très probablement fait plus d'une centaine de victimes aux alentours » Clément Dousset écrit : « Les rares témoignages sur les lieux bombardés font frémir. En particulier ceux sur la ville de Konna où des correspondants de guerre étrangers ont pu se rendre. Mauradou Bocaun écrit ainsi dans La voix de l'Amérique : "Konna est une ville cicatrisée( ?), une ville martyrisée par les bombardements de l'aviation française." » Combien de femmes, enfants et vieillards massacrés au Mali par les bombes françaises ? Il faudra du temps et des enquêtes pour le savoir. Lorsque les TV sont invitées, le ménage a été fait. Venez-donc, il n’y a plus rien d’autre à voir que ce que l’on veut vous monter ad majorem glorii des armées françaises, maliennes et tchadiennes.

Une cour pénale internationale pour le Mali ?

Moussa Ag Acharatoumane, chargé des droits de l'homme au sein du CTEA (Conseil Transitoire de l'Etat de l'Azawad), le rappelle solennellement : «Le Droit International humanitaire, ou droit de la guerre, s'applique à tous les Camps du conflit armé au Mali. » Il précise : « Le droit applicable inclut l'article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949, le protocole II des Conventions et le droit de la guerre coutumier. L'article 3 commun et le protocole II interdisent spécifiquement le meurtre de combattants capturés et de civils en détention. Les individus qui commettent délibérément de graves violations du droit de la guerre peuvent faire l'objet de poursuites pour crimes de guerre. » Il interpelle « les juridictions Nationales et Internationales pour que lumière soit faite sur le Mali et que les auteurs (civils et militaires) des massacres successifs ayant endeuillés le peuple de l'Azawad soient mis aux arrêts et traduits devant les Juridictions Internationales notamment la Cour Pénale Internationale, ayant ouvert une enquête sur la situation au Mali. Vu toutes nos mises en gardes qui sont restées sans suite malheureusement, vu le génocide des années 1990, l'ouverture d'un Tribunal spécial pour le Mali serait une nécessité absolue pour faire la lumière sur toutes exactions qui ont eu lieu de 1963 à ce jour » On ne peut qu’approuver cette revendication du MNLA que Moussa Ag Acharatoumane rappelle : « les crimes de guerre commis par n'importe quel belligérant doivent être pris en compte et punis en vertu de la Convention de Genève de 1949. » Ce tribunal n’est pas encore constitué. De toute façon, l’on a rarement vu les vainqueurs d’un conflit comparaître devant ce type de juridictions mais toujours des vaincus.
Lors de son déplacement au Mali pour annoncer la reprise de l’aide française, Pascal Canfin a prétendu mettre en garde les autorités maliennes. Il a déclaré « Il ne peut pas y avoir de dialogue politique dans la durée, s’il y a des exactions sur le terrain. Et donc, nous sommes extrêmement attentifs à ce que ça se passe le mieux possible. » Curieuse déclaration: « Ça », c’est quoi ? Qu’est-ce qui doit se passer le mieux possible ? Et pourquoi pas « bien se passer » ? Monsieur Canfin, le pacifiste qui va en guerre serait-il gêné aux entournures ? C’est à la guerre que renvoie ce pudique « ça ». Et de qui se moque-t-il lorsqu’il déclare que « nous », c’est-à-dire le gouvernement Français est attentif ? C’est l’armée française qui a la haute main sur tout le Nord Mali. Elle ne peut rien ignorer de ce qui s’y passe. Les exactions, elle les connait. Les auteurs de ces exactions aussi. Elle pourrait les arrêter. Un tribunal spécial pour le Mali pourrait être constitué.
Fabius peut bien tonner «que La France doit être extrêmement stricte. Il n’est pas question qu’il y ait des exactions de la part des forces armées. » Hollande peut bien demander que les exactions de soldats maliens soient sanctionnées, ces effets de manche ne sont que de la communication, un peu de poudre aux yeux lancée à l’opinion publique pour conforter l’image du Chevalier blanc des droits de l’homme.

Une sale guerre néocoloniale

La guerre que la France mène au Mali est une sale guerre, comme toutes les guerres ! Une guerre dans laquelle elle s’est embarquée pour préserver ses intérêts économiques néocolonialistes. En particulier, parce qu’elle est poussée par le besoin impérieux de de tenter de sécuriser la zone pour continuer d’alimenter son industrie nucléaire civile et militaire.

Lundi 25 Mars 2013 Commentaires (0)

Le dossier de Notre-Dame-des-Landes a été examiné le 20 mars au Parlement européen par la commission des Pétitions du PE qui a auditionné les représentants des différents collectifs et associations mobilisés autour du projet d’aéroport du Grand Ouest en présence de la Commission européenne. Invité à présenter ses arguments, le gouvernement français n’ont pas daigné envoyer de représentants. L'ACIPA et le CéDpa (Collectif d'élus Doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) et tous les opposants à l’aéroport peuvent se réjouir des conclusions de la commission des pétitions.


Notre-Dame-des-Landes: la France dans le viseur du Parlement européen
A la sortie de l’audition, Sandrine Bélier, députée européenne EE/LV, membre de la Commission des Pétitions a déclaré : « Cette audition a permis de rendre publics les doutes sérieux qu’émettent actuellement les parlementaires européens et la Commission européenne sur la compatibilité du projet avec de nombreuses directives européennes. Les débats ont clairement démontré que l’Etat français ne peut continuer dans cette voie au risque de méconnaître manifestement et volontairement le droit européen qu’il a pourtant transposé en droit français. Nous attendons donc la réponse de la France mi-avril pour réexaminer le dossier et décider d’envoyer une commission d’enquête parlementaire sur le terrain. Le Parlement européen, en conclusion de cette audition, par la voix de la Présidente de la Commission des pétitions, a affirmé que nous ne laisserons pas le gouvernement multiplier des demandes de délais afin de gagner du temps et créer une situation d’irréversibilité»
L’eurodéputée a constaté que « Le débat n’est plus franco-français, il est maintenant très officiellement européen!»

Ce qui ne va pas manquer de déplaire à Messieurs Hollande, Ayrault, Auxiette (Président du Conseil régional des Pays de la Loire) et compagnie. Sandrine Bélier qui a défendu devant la commission le dossier des pétitionnaires s’est félicité que « pour une fois que nous pouvons agir en amont d’un projet destructeur, les parlementaires européens seront à la hauteur de leur responsabilité. Ils ont décidé d’adresser aux citoyens français et au gouvernement un message clair et fort : nous ne sommes pas déconnectés de nos territoires et nous n’accepterons pas un projet contraire aux valeurs et aux textes que cette assemblée a voté et défend. Les citoyens français ont le droit d’être protégés par le droit européen et nous y veillerons.»
Certes mais il vaut mieux rester mobilisé sur le terrain. Comme me déclarent l’ACIPA et le CéDpa « Nous espérons évidemment que le gouvernement saura raison garder et ne tentera pas de passer en force sur le terrain, malgré les conseils fort mal avisés de certains responsables politiques locaux. Car notre détermination est totale pour empêcher l'irréversible. » Une grande chaîne humaine le 11 Mai aura lieu sur le site.
Notre-Dame-des-Landes: la France dans le viseur du Parlement européen

  • Texte de l'intervention ACIPA/CéDpa devant la commission des pétitions le 20 mars 2013
ici

  • L’intervention de Sandrine Bélier
ici

Dimanche 24 Mars 2013 Commentaires (0)

Appel à la résistance ! Sur et autour de la ZAD, des déclarations de travaux d'élargissement de routes et d’arasement de haies ont été déposés pour fin-mars/début Avril !


Notre Dame des Landes : Non à l’arrachage d’arbres et l’arasement de haies  pour ouvrir une autoroute d’accès au futur aéroport.
Comme le remarque un internaute en commentaire de l’appel à la résistance du collectif de lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes «détruire des arbres et des haies au printemps, EN PLEINE PERIODE DE NIDIFICATION DES OISEAUX est un délit » mais bien entendu, les politicards PS, Ayrault, Hollande, Auxiette, etc. s’en tamponnent. Valls, le parangon de la loi et de l’ordre veut bien faire appliquer les lois mais pas celles qui le dérange, lui et ses amis. Et dire qu’il y a encore des élus EE/LV qui se disent écolos et qui copinent avec ces gens-là ! Mais quand se décideront-ils à cesser de conduire cette politique incompréhensible et totalement schizophrène où la main droite fait le contraire de la main gauche. Devant un tribunal international des crimes contre la Nature, qui n’existe malheureusement pas, eux aussi auraient à rendre compte en tant que complices.

Voici le texte de l’appel relayé depuis le blog du collectif de lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes:

Appel à la résistance ! Sur et autour de la ZAD, des déclarations de travaux d’élargissement de routes et d’arasement de haies ont été déposés pour fin-mars/début Avril !

Le printemps approche, mais à la place d’une nature verdoyante et animée, la ZAD (Zone à Défendre JFD) risque bien de connaitre le bruit déchirant des pelleteuses qui arrachent des arbres par dizaines, détruisant un peu plus la richesse de cette zone magnifique. L’information nous vient du journal mainstream Libération : des déclarations de travaux d’agrandissement de routes, sur et en dehors de la ZAD prévus pour fin-Mars/début Avril, ont été déposés. Ce sont ainsi des haies abritant de nombreux arbres centenaires et une biodiversité remarquable, qui risquent de disparaître en très peu de temps. Au delà de cet arasement que nous ne pouvons concevoir et accepter, se joue bel et bien une bataille pour la conquête de la ZAD.
Dans l’agenda du bétonneur Vinci (AGO), les travaux pour le barreau routier (4 voies), qui passerait au sud de la ZAD, commencent au printemps. Le report éventuel (et hypocrite selon nous, cf lien) des travaux du projet d’aéroport ne concernent pas les travaux pour la 4 voies. Or ces travaux impliqueraient le bétonnage, le saccage d’une centaine d’hectares; des kilomètres de haies détruites, de nombreuses routes d’accès aux chantiers construites et d’autres impacts plus stratégiques. Ces travaux permettraient de justifier une expulsion massive de la zone Est de la ZAD (voire de toute la ZAD), où de nombreuses cabanes sont construites sur ou à proximité du tracé du barreau routier. Mais aussi de permettre d’occuper un peu plus la ZAD, d’élargir les routes d’accès autour et sur cette dernière (facilitant les interventions militaires) et de préparer les esprits à l’arasement progressif de la ZAD toute entière.

Les laisser conquérir le tracé du barreau routier ne peut que nous affaiblir par la suite, nous ne pouvons les laisser faire !

Nous craignions une expulsion et une reprise des travaux début mars, or des tractations politiques ont apparemment évité une intervention militaire qui apparaissait imminente, particulièrement sur la ferme de Bellevue. Il fallait préserver le semblant de concertation et d’écoute instauré par la commission de dialogue aux ordres du PS (cf le revirement express du président de la commission). Et assurément laisser à espérer aux opposant-e-s qui ont accepté de négocier avec cette dernière que leurs voix ont du poids. Mais qu’en est-il au fond?
Depuis le début de ces tractations politiques, les autorités locales n’ont cessé d’approfondir leur propagande, de renforcer leurs réseaux, de financer de très coûteuses et mafieuses campagnes publicitaires et médiatiques. Ces manœuvres ne sont pas étrangères à un affaiblissement du soutien à leur projet, mais elles montrent aussi une volonté, rarement démontrée pour un projet de ce genre, de mener à bien la construction de l’aéroport de Notre Dame Des Landes. Le revirement express du président de la commission de dialogue montre d’ailleurs que cette volonté est partagée par les plus hautes autorités.

Les autorités savent qu’elles marchent sur des braises, qu’elles doivent ménager leur base électorale et leurs alliés historiques. Mais ce projet est bien trop important à leurs yeux, car il ne s’agit pas d’un simple projet d’aéroport. Il s’agit d’un projet plus large de créer une métropole du grand ouest qui serait un des prochains axes principaux de développement de la politique économique française et européenne, avec à la clé de juteux profits financiers dans l’immobilier, l’industrie et les politiques commerciales internationales. Cela a beau être mégalomane, d’une politique de croissance sans fin et destructrice de terres et de l’environnement, à court terme en termes d’emplois, tiré d’une politique de gestion des espaces qui ne prend pas du tout en compte les conséquences à long terme et les désirs de vie et volontés de ceux/celles qui y habitent ; mais pour les autorités, cette politique est nécessaire dans le cadre de leur idéologie capitaliste et technocratique, et financièrement juteuse pour leurs alliés industriels.

Ils ne peuvent abandonner sur ce projet d’aéroport. Ce serait alors nous démontrer que nous pouvons gagner sur bien d’autres plans et que nous pouvons, dans le Grand ouest et ailleurs, décider nous-mêmes de ce que nous voulons faire de nos vies et préserver l’espace que nous habitons. Pour notre force, le projet d’aéroport de NDDL et la ZAD, sont devenues les points convergents de nombre de colères, de résistances envers un système qui nous écrase chaque jour un peu plus, qui saccage l’environnement qui nous fait vivre, et qui méprise nos désirs d’autogestion et de liberté. Mais ceci est la plus grosse crainte du gouvernement, et il ne souhaite pas voir s’installer cette Zone d’Autonomie Définitive qui serait un pied de nez permanent à son idéologie prédatrice et à son esprit de conquête des espaces et de nos libertés, comme peut l’être le Chiapas au Mexique.

Ce constat ne nous empêche pas du tout de croire que nous pouvons gagner. Il nous fait juste dire que la lutte sera dure, longue et qu’elle demandera à ne pas se relâcher face à leurs multiples tentatives de nous endormir et de nous diviser. N’oublions pas que la meilleure stratégie reste pour eux la stratégie de la concertation/division. Fort de leurs alliances pourries avec leurs alliés politiques et syndicaux, et de la confiance qu’à une bonne part d’opposant-e-s dans un gouvernement « de gauche »(sic), ils pourront instiller à chaque fois un semblant de dialogue, de négociation, tout en stigmatisant une partie de l’opposition à l’aéroport de NDDL, qui serait selon elle la responsable de tous les maux. Certain-ne-s dans l’opposition à l’aéroport, parmi les responsables syndicaux, associatifs et politiques, en viennent ainsi à penser de plus en plus qu’une bonne partie des occupant-e-s de la ZAD est plus un problème qu’une solution(sic).

Que l’opposition qui permettra de gagner se jouera avant tout sur le plan juridique, politique et des évènements médiatiques et spectaculaires (nous avons reçu des mails en ce sens). D’accord…Faut-il à chaque fois leur rappeler les multiples victoires et reports de travaux obtenus grâce aux luttes directes sur le terrain ?! Avec comme exemple le plus parlant, les batailles autour de la forêt de Rohanne qui ont permis le report des travaux de défrichement de la ZAD de 6 mois? Aucune bataille juridique ou politique n’a permis d’obtenir autant en terme de report de travaux, de mobilisation et de renforcement de la résistance sur place !

Libres à ceux/celles qui croient encore à ces moyens de luttes légalistes de continuer, mais cela se fait au prix de compromissions avec le pouvoir en place, de tractations non-transparentes, d’un mépris pour la résistance directe sous toutes ses formes sur la ZAD, et d’une division assumée de plus en plus flagrante entre bons et mauvais opposant-e-s(sic), quitte à les dénoncer !
Pour prendre l’exemple de la D281, qui sera de toute manière coupée et inaccessible, si les travaux du barreau routier s’effectuent, une bonne partie des bureaux de l’opposition légaliste a stigmatisé les occupant-e-s de la ZAD qui défendent cette route, mais surtout la zone qui l’entoure. Pour quelles raisons? Des raisons pitoyables pour lesquelles ont a déjà présenté des éléments auparavant, et qui feront surement l’objet d’un article plus détaillé.
Toujours est-il que l’opposition au projet d’aéroport et au monde qui l’accompagne est menée par des personnes aux motivations variées, mais qui partagent la même envie d’en finir avec ce projet insensé. Stigmatiser une partie des opposant-e-s pour leurs tactiques et modes de vies radicales, qui ne correspondent pas au cadre dans lesquels ont aimerait les ranger et les contrôler, ne fait qu’alimenter la politique actuelle des autorités PS !

Les camarades de la zone est (D281) seront les premiers concernées par les travaux de la 4 voies au sud du projet d’aéroport. Chaque jour, ils se relaient devant les barricades ou les chicanes pour éviter que la route ne soit reprise ou traversée par les CRS, et pour mieux anticiper une éventuelle expulsion !
Le moins que l’on puisse faire est d’être solidaire envers ceux/celles qui se battent chaque jour sur le terrain pour défendre une zone qui pourrait être la première impactée par le début des travaux !
Ne participons pas à la stratégie gouvernementale, consciemment ou non! Et renforçons la résistance sur le terrain!
Nous appelons tous/toutes ceux/celles qui le peuvent à venir préserver la ZAD, et ses alentours, de tout arasement à partir de la fin mars. Et surement à défendre une une bonne partie de la ZAD d’une expulsion massive!

L’aéroport et son monde ne passeront pas ! Vive la ZAD !

Des membres du Collectif de Lutte Contre l’Aéroport de NDDL

Lundi 18 Mars 2013 Commentaires (0)

Notre-Dame des Landes, Paris-Saclay et maintenant la forêt morvandelle avec le Bois du Tronçay…. Mais qu’ont-ils donc tous ces politiques et grands groupes industriels à vouloir détruire ici une forêt, là une zone humide ou bien encore des terres fertiles alors que soit c’est inutile, soit il y a de la place ailleurs puisque nous ne manquons malheureusement pas de friches industrielles sur le territoire.


On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !
En jetant leur dévolu sur le Bois du Tronçay, les politiques et les industriels ont choisi de détruire « une merveille de biodiversité » pour reprendre les mots de Fabrice Nicolino qui souligne que « l’on y trouve, au milieu de quantité d’autres beautés, des insectes très protégés, comme le Grand capricorne, la lucane cerf-volant, et ce pique-prune qui, jadis, stoppa à lui seul une autoroute »

Il n’est donc pas surprenant que le 14 février 2012, le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), instance consultative chargée de rendre un avis à la ministre de l’Écologie sur les dérogations à la protection d’espèces ait émis un avis défavorable au projet de zone d’activités du Tronçay, estimant que ce projet, qui entraînera la disparition de 100 ha de forêt, ne remplissait pas les conditions requises par la réglementation. Malgré cet avis, le préfet de l’époque publie un arrêté de dérogation. En riposte, les associations locales et France Nature Environnement attaquent cet arrêté devant le tribunal administratif en juillet 2012. Par une ordonnance du 2 octobre 2012, le tribunal suspend l’arrêté portant dérogation à la protection des espèces pour les mêmes motifs que ceux exprimés par le CNPN. Un nouvel arrêté préfectoral attaqué en urgence devant le tribunal administratif a de nouveau été suspendu. Le préfet en place en 2012 n’a pas retiré cet arrêté pour que la justice puisse juger sur le fond.
Malgré tout, c’est toujours là qu’ERSCIA France, filiale de IBV Belgique, s’obstine à vouloir créer un pôle de transformation bois à l’entrée du Parc Naturel du Morvan à SARDY LES EPIRY dans la NIÈVRE (58) en BOURGOGNE. Véritable zone d’activités industrielles, cette plate-forme comprendrait une entreprise de sciage de résineux, une centrale de cogénération de biomasse avec un gigantesque incinérateur et une fabrication de granulés destinés à produire de l’électricité en BELGIQUE, chez ELECTRABEL, une filiale de GDF/Suez.

On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !
La nouvelle préfète vole au secours d’ERSCIA!

Elle annule l’ancien arrêté suspendu par le Tribunal alors que le délai légal pour le faire avait expiré et le 4 février 2013, elle en publie un nouveau et envoie sur le champ les tronçonneuses à l’assaut de la biodiversité sous la protection de la maréchaussée. Une partie des arbres est jetée à terre. C’est le passage en force contre les décisions de justice. Selon Fabrice Nicolino, la préfète « de choc » Michèle Kirry « doit tout à la gauche gouvernementale, et singulièrement au ministre de la police, Manuel Valls. Ancienne élève de l’Ena, elle a occupé diverses fonctions dans plusieurs ministères avant d’être nommée préfète en novembre 2012 » Les élus locaux (écologistes exceptés) ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et des quelques emplois que font miroiter ERSCIA, alors que le projet en détruira à terme beaucoup plus. A la manœuvre on trouve Christian Paul, député PS de la Nièvre qui a reçu le soutien « indéfectible » d’Arnaud Montebourg. Il a bien tort. Ce projet industriel instituerait une concurrence sans merci pour l’accès à la ressource avec les principales scieries locales situées dans un rayon d’une cinquantaine de km et surtout avec les entreprises de travaux forestiers plus modestes, déjà fragilisées.

Si vous avez aimé Notre Dame des Landes ne manquez pas Notre Dame des Bois...

Sur le terrain, les gens et leurs associations ne veulent pas laisser faire. Ils ont le droit pour eux mais le pouvoir politique n’en n’a cure. La résistance s’organise et une ZAD (Zone à défendre) est créée. Les opposants se sont installés dans un pré, prêté par un agriculteur, à côté du bois pour contrer tout nouvel abattage ou tentative de défrichage. Ils popularisent leur combat, ce que cherche à faire aussi l’auteur de ces lignes. Les soutiens affluent de toute part.
Bref, tous les éléments sont présents : c’est bien une « Notre Dame des Bois » qui vient de naître. Il faut qu’elle réussisse. Comme dans le cas de Notre Dame des Landes, ce combat local a des enjeux nationaux notamment parce que l’on ne peut laisser fouler aux pieds le droit de l’environnement par les instances gouvernementales et étatiques et aussi parce que si ce projet voit le jour, ce sont toutes les forêts et la biodiversité qu’elles recèlent encore qui sont concernées.
Prévoyant déjà de consommer plus d’un million de m3 de bois, ERSCIA menacera très rapidement l’équilibre des massifs forestiers dans la zone d’approvisionnement prévue par l’entreprise. Elle va mettre en péril le patrimoine forestier du Morvan et celui de l’Auvergne puisque c’est aussi dans cette région qu’ERSCIA veut aller chercher du bois. Mais il y a plus. Un tel projet préfigure, s’il voit le jour, une gestion à court terme, productiviste, écologiquement catastrophique de nos forêts aujourd’hui encore largement préservées par une gestion raisonnable sur le long terme. Comme le souligne l’Adret Morvan : « La ressource en bois n’est pas compatible avec les ambitions d’Erscia. Son implantation est prévue pour traiter près de 1900m3 par jour, entrainant la coupe quotidienne de 3 hectares, soit l’équivalent de 4 terrains de football toutes les 24 heures, soit 1250 terrains par an. De telles installations conduisent l’ensemble de la forêt bourguignonne et française à l’industrialisation massive de la sylviculture. A l’image de l’agriculture intensive, nos forêts deviendront des champs d’exploitation nécessitant engrais et pesticides. Les sols, la biodiversité seront détruits et l’eau deviendra polluée et acidifiée». Défendre la forêt morvandelle et auvergnate, c’est défendre la forêt tout court et tous les trésors de vie qu’elle renferme.

On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !
Que faire ?

Un soutien minimal mais qui peut être efficace, c’est de signer la pétition mise en ligne par l’Adret Morvan en cliquant ici . L’objectif est d’atteindre 10000 signatures au moins. Il est aussi important de se tenir au courant de ce qui se passe dans la ZAD en visitant régulièrement le site de l’Adret Morvan pour savoir ce dont les occupants ont besoin et si on en a la possibilité participer aux actions programmées.

Sources : Cet article est né d’un mail venant d’un ami et me demandant de signer la pétition. Ce que j’ai fait après avoir visité en détail le site de l’Adret Morvan d’où j’ai tiré beaucoup d’informations et les photos illustrant le texte. J’ai recoupé ces informations à partir de sites de journaux locaux et des communiqués des différentes parties concernées. Outre le site de l’Adret Morvan, la page du site de FNE consacrée au Bois de Tronçay offre un bon résumé des actions menées et des recours devant les tribunaux tandis que celui de Fabrice Nicolino, Planète sans visa expose certains faits qui permettent de mieux comprendre l’attitude de certains des protagonistes de cette nouvelle atteinte à la nature.

Annexe :

Communiqué de presse du 5 février 2013 :

Notre Dame des Landes ne leur suffit pas. Un événement grave est en train de se produire dans le Morvan : une forêt de 100 ha, toute sa biodiversité, vont être massacrées pour un projet industriel inutile, dangereux pour l’environnement, la filière bois et l’emploi.
Alors que le Tribunal Administratif de DIJON a déjà rendu 3 jugements ordonnant la suspension de l’autorisation de destruction d’espèces, au lieu de faire appliquer la loi, la préfète de la Nièvre envoie les gendarmes pour protéger le début des travaux. Ce passage en force est scandaleux.
Les petits barons locaux du Parti socialiste ( Christian PAUL…) ont vendu le Morvan pour un plat de lentilles aux intérêts privés et spéculatifs d’une multinationale. Par manque de courage politique, le Conseil Régional et son président restent muets.
Que valent les discours ronflants sur la biodiversité et la « stratégie régionale » mise en place conjointement par l’Etat et le Conseil Régional ? Rien. Si le massacre se poursuit, les associations de protection de la nature et de l’environnement de Bourgogne sauront que leurs « engagements » ne sont que des chiffons de papier.
Avec FNE, les associations appellent à une mobilisation sur le site de SARDY les Epiry, dans la Nièvre, et exigent l’arrêt immédiat des travaux.

On avait Notre Dame des Landes, avec le Bois du Tronçay, voici Notre-Dame des Bois !

Mardi 26 Février 2013 Commentaires (0)
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