Le huit septembre, les sorties dans la campagne ne seront plus sans danger. Une armée de fusillots va se répandre dans la nature, battre fourrés et guérets. Des coups de feu vont retentir, les plombs vont siffler, les chiens aboyer : c’est l’ouverture de la chasse dans la moitié sud de la France. Ce sera le dimanche suivant pour la plupart des départements de la moitié nord. Il faudra passer votre chemin en vitesse, les rambos du dimanche occupent tout le terrain et il n’est jamais agréable de recevoir du plomb dans les fesses ou pire…
Sauf accident toujours possible, pour les promeneurs et les amateurs de nature, ce ne sont que des balades gâchées en perspective. Pour tout un peuple de plumes et de poils, c’est bien plus grave : commencent des jours de terreur, de douleur et de mort.


Le 8 septembre, c’est l’ouverture de la chasse : attention, danger !!
Pour bien comprendre ce qui les attend en ce jour funeste relisons ensemble un extrait d’un des Contes du Lundi d’Alphonse Daudet « Les émotions d’un perdreau rouge »
C’est le jeune perdreau qui raconte.
« Le jour tombait. Les coups de fusil s'éloignaient, devenaient plus rares. Puis tout s'éteignit... C'était fini. Alors nous revînmes tout doucement vers la plaine, pour avoir des nouvelles de notre compagnie. En passant devant la petite maison du bois, je vis quelque chose d'épouvantable, Au rebord d'un fossé, les lièvres au poil roux, les petits lapins gris à queue blanche, gisaient à côté des uns des autres. C'étaient des petites pattes jointes par la mort, qui avaient l'air de demander grâce, des yeux voilés qui semblaient pleurer ; puis des perdrix rouges, des perdreaux gris, qui avaient le fer à cheval comme mon camarade, et des jeunes de cette année qui avaient encore comme moi du duvet sous leurs plumes. Savez-vous rien de plus triste qu'un oiseau mort ? C'est si vivant, des ailes !
De les voir repliées et froides, ça fait frémir... Un grand chevreuil superbe et calme paraissait endormi, sa petite langue rose dépassant la bouche comme pour lécher encore.
(…) Ni mon compagnon ni moi n'avions le courage de jeter comme à l'ordinaire une petite note d'adieu à ce jour qui finissait. Sur notre route nous rencontrions de malheureuses petites bêtes, abattues par un plomb de hasard et restant là, abandonnées aux fourmis, des mulots, le museau plein de poussière, des pies, des hirondelles foudroyées dans leur vol, couchées sur le dos et tendant leurs petites pattes roides vers la nuit qui descendait vite comme elle fait en automne, claire et mouillée. Mais le plus navrant de tout, c'était d'entendre, à la lisière du bois, au bord du pré, et là-bas dans l'oseraie de la rivière, les appels anxieux, tristes, disséminés, auxquels rien ne répondait. »

Espérons qu’il pleuvra dimanche prochain au sud, le 15 au nord, qu’il fera un temps de chien.

Lundi 2 Septembre 2013 Commentaires (0)

L’INRA a annoncé dans un communiqué de presse publié la veille du 14 juillet qu’elle avait détruit les peupliers OGM de l’essai en « milieu non confiné » qu’elle poursuivait dans le Loiret. Le but de cet essai – qui avait commencé en 1995 - était d’étudier les propriétés du peuplier dans le cadre de la production de pâtes à papier, puis d’agro-carburant. Cette excellente nouvelle, tombant en pleine torpeur estivale n'a pas eu toute la publicité qu'elle mérite. Il n'est jamais trop tard pour bien faire.


Un technicien détruit les peupliers GM (INRA)
Un technicien détruit les peupliers GM (INRA)
Rappelons que le Comité économique, éthique et social (CEES) du Haut conseil des biotechnologies (HCB) avait recommandé l’arrêt de cet essai. Il estimait que le projet industriel qui le sous-tendait n’était pas opportun que ce soit d’un point de vue social ou environnemental et cela bien que le Comité scientifique du HCB, quant à lui, n’ait pas trouvé de « risques identifiables pour la santé humaine ou l’environnement » voir ici et ici. Conformément à la législation en vigueur, le ministère de l’Agriculture a ensuite lancé une consultation du public. Bien qu’achevée le 27 mai 2013, le ministère n’en a jamais publié la synthèse. Néanmoins le 13juillet, l’INRA a annoncé dans un communiqué qu’ «en l’absence d’une nouvelle autorisation à poursuivre ses travaux scientifiques utilisant des peupliers génétiquement modifiés (il) a procédé le samedi 13 juillet 2013 à l’arrêt de son essai conduit en plein champ dans le Loiret » À regret peut-on supposer puisqu’il déclare dans son communiqué que « fort de cette expérience et conscient des enjeux scientifiques relatifs à la formation et aux usages du bois comme aux impacts environnementaux des OGM, l'INRA entend faire rapidement des propositions pour approfondir et compléter les premiers résultats acquis grâce à cet essai et pour maintenir des compétences et une expertise nationales publiques fondées sur des connaissances scientifiques robustes. Dans cette perspective, l’INRA sera prêt à proposer de nouveaux essais au champ et à conduire des recherches sur l’ensemble des enjeux associés. » Serait-ce reculer pour mieux sauter ? Ce projet qui n’était que de la recherche industrielle mais que l’INRA anoblissait en le considérant comme de la recherche fondamentale du plus haut intérêt, n’a même pas réussi à trouver de financements pour l’analyse des derniers prélèvements de bois... Et voilà qu’il faudrait recommencer ! Répétons-le encore une fois, un organisme de recherche publique n’a pas à engager des programmes de recherche sur les PGM refusées par une immense majorité des français et de leurs élus sauf s’il s’agit de les évaluer.

Dimanche 18 Août 2013 Commentaires (0)

En effet cette ministre, qui a le culot de se prétendre écolo, s’apprête à satisfaire ce qui constitue selon le Canard « l’une des plus anciennes revendications » de ces bétonneurs : la restriction du droit d’ester en justice contre un permis de construire.


Le paradis en béton armé…

Comme je l’ai dénoncé dans un article de ce blog (« Duflot veut faire couler le béton à flot : éléments pour une critique de la nouvelle politique d’urbanisme PS – EE/LV ») et comme le précise le Canard « le Conseil des ministres doit adopter une ordonnance et un décret qui vont limiter le droit de contester en justice un permis de construire » sous prétexte de lutter contre les recours mafieux. L’analyse du Canard rejoint celle que j’ai faite dans mon article. Le projet de Duflot touchera « les opposants de bonne foi ».

Comme le souligne le journal « Il leur ôtera la possibilité de faire appel des décisions rendues sur les programmes de logement dans certaines grosses agglomérations. Désormais les litiges seront examinés « en premier et dernier ressort » par une cour administrative d’appel. Cette accélération des délais judiciaires comblera d’aise les maires des grandes villes qui ne veulent plus voir leurs chantiers contestés par des riverains mal lunés. » J’ajouterai que cela s’applique également aux petites villes comme à toute agglomération! Le Canard insiste aussi sur les nouvelles sanctions financières contre les auteurs de recours déboutés. « Les auteurs de « recours abusifs » – une notion pour le moins élastique – pourront être condamnés à verser des dommages et intérêts aux promoteurs » Le Canard en tire les mêmes conséquences que moi : « La menace d’une éventuelle condamnation risque de refroidir les ardeurs des associations ordinaire et, surtout, des simples citoyens, qui, même de bonne foi, hésiteront désormais à saisir la justice. » et l’auteur de l’article de conclure : « Pour les promoteurs, c’est le paradis en béton armé »

Le bon plaisir du Président

Selon le Canard Enchaîné, c’est à la demande de Hollande que Duflot aurait introduit ces dispositions scélérates dans sa loi. Cette ministre godillot est bien installée dans une logique de soumission qui la conduit à renier l’une des origines de l’écologie politique : les combats menés au sein d’associations diverses sur le terrain et devant les tribunaux contre des projets de promoteurs immobiliers, et de bétonneurs de tout poil. N’importe quel projet, y compris les fameux grands projets inutiles peuvent entrer dans le champ de l’ordonnance et du décret. Tout dépendra de la façon dont ils seront rédigés. On a vu Duflot effectuer un spectaculaire retournement de veste sur le Grand Paris, et maintenant avec cette ordonnance et décret scélérats en préparation, c’est à une véritable trahison qu’elle se livre.

L’exemple de Fontenay-aux-Roses

À Fontenay-aux-Roses, dans les années 90, si une telle ordonnance et un tel décret avaient été en vigueur, nous aurions sans doute perdu notre combat contre les projets du maire de l’époque : le square Pompidou aurait disparu sous le béton, le Parc Sainte-Barbe aurait été amputé en grande partie, le square des Anciens combattants et le verger du 22, avenue Lombart n’existeraient plus, la droite serait encore aux affaires et la ville, livrée à la promotion immobilière, méconnaissable. La circulation automobile serait encore plus intense et le RER B encore plus surchargé. C’est ce que nous avions évité mais c’est ce qui risque de se produire maintenant à cause du nouveau SDRIF piloté par un élu régional d’Europe Ecologie /Les Verts et à cause des ordonnances Duflot, ministre Europe Ecologie /Les Verts et ancienne secrétaire nationale de ce parti.

Et Fontenay n’est qu’un exemple. Il n’est donc pas étonnant que les résultats des sondages commandés par EELV lui-même montrent que ce parti a une mauvaise image dans l’opinion publique. En particulier, selon le sondage réalisé par Viavoice, pour les personnes interrogées, EELV n’arrive qu’en sixième position quant il s’agit de défendre l’environnement en France, derrière les citoyens eux-mêmes, les associations ou les ONG, c’est-à-dire tous ceux que Duflot et Hollande veulent neutraliser par leur ordonnance et décret scélérats. Alors que naguère, Les Verts étaient un relais politique précieux pour le combat écologiste, aujourd’hui non seulement EELV ne sert plus à rien, ne sert plus l’écologie mais il lui nuit. Un sursaut est-il encore possible ?

Samedi 29 Juin 2013 Commentaires (2)

Même si pour avoir raison, il n’est pas nécessaire d’être majoritaire, cela fait toujours plaisir de trouver des écologistes qui pensent comme vous sur des sujets pour lesquels vous soutenez des positions qui sont opposées à celles largement admises aujourd’hui par le principal parti qui se revendique de l’écologie. En ce qui concerne l’urbanisme, je les ai découverts à Bagnolet.


Pierre Mathon n’est pas un simple converti de fraîche date mais un militant puis un élu écolo de la première heure. Dans le blog qu’il anime avec Hélène Zanier «Bagnolet en vert» , sous le titre « Non au béton : « Hervé Kempf avec nous ! », il présente un texte de cet auteur paru dans le Monde.
Il le présente en ces termes :
« Hervé Kempf dénonce dans Le Monde du 17 mars (un article déjà ancien, mais il vient de nous être signalé) la place que prennent les bétonneurs dans la sphère gouvernementale et étatique « Le béton au pouvoir ».Cet article met en cause «l’assentiment» d’EELV. Nous pensons qu’en effet, les écologistes politiques, trop souvent gagnés par la fièvre densificatrice, ne jouent plus (en tout cas pas assez, mais parfois encore pire) le rôle de digue contre la bétonnisation galopante. Comme vous le savez, nous combattons sur ce blog la bétonnisation à tout va de nos banlieues. Nous combattons de même l’étalement urbain, en cours et qui n’est pas près de s’arrêter. Pour l’arrêter, il faudrait que de vraies mesures soient prises car ne l’oublions pas, avec les promoteurs immobiliers, qui sont aujourd’hui favorisés, c’est fromage ET dessert : la densification de banlieues déjà bien denses au détriment de l’environnement auquel nous avons droit ET l’ étalement urbain avec les lotissements et autres projets consommateurs de mal-vivre de coûts sociaux, d’énergie carbone et de terres agricoles...»

Voici le texte d’Hervé Kempf que j’ai repris sur le blog de Pierre Mathon et Hélène Zanier, ici

« Le béton au pouvoir » par Hervé Kempf, LE MONDE | 16.03.2013 à 14h11

« Il ne vous aura pas échappé que la politique environnementale dans ce pays atteint un degré de nullité abyssal. Les plus hautes autorités se fichent comme de l'an 40 de la question écologique, et n'hésitent plus à placer à divers postes de commande des personnages dont toute la carrière et la culture respirent le goût du bétonnage.
« Ils opèrent avec l'assentiment de leurs compères d'Europe Ecologie-Les Verts, dont la position au gouvernement ne peut qu'inviter à relire la fable de La Fontaine Le Loup et le Chien. ""Attaché ?, dit le Loup : vous ne courez donc pas où vous voulez ?"" Oh non, les écologistes de pouvoir ne courent pas dans les vertes prairies de la défense de l'environnement. (souligné par moi, JFD)

« Or, donc, le nouveau directeur de cabinet de la ministre de l'écologie, Delphine Batho, est Gilles Ricono, ingénieur général des Ponts et Chaussées, qui a fait toute sa carrière dans des services d'équipement. Rappelons que les ingénieurs des Ponts et Chaussées ont été les plus ardents "déménageurs" du territoire, empilant autoroutes, lignes TGV, aéroports, ponts et viaducs jusqu'à plus soif. Ils continuent, d'ailleurs...
« La nomination de M. Ricono consacre la prise de contrôle par les Ponts et Chaussées de l'administration de l'environnement engagée avec la réforme du ministère de l'écologie : en 2009, les directions de l'environnement, de l'industrie et de l'équipement, jusqu'alors séparées, furent fusionnées dans des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). L'environnement, jusqu'alors autonome, a de fait été absorbé par ses puissants voisins administratifs.
« Voilà que l'on s'apprête à nommer comme président de la Commission nationale du débat public (CNDP) Christian Leyrit, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il a été un ardent bâtisseur d'autoroutes en tant que directeur des routes, et est l'actuel maître du corps des Ponts, puisqu'il est vice-président du conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), masque de l'ex-conseil général des Ponts.
« La CNDP, chargée des débats publics sur les grands projets, n'a jamais brillé par son audace, mais ce serait la fin de l'espoir d'un débat démocratique sur ces questions si on le confiait au patron des bétonneurs. On espère qu'un reste de bon sens animera ceux qui peuvent peser sur cette nomination. Ou alors, nommons un botaniste à la tête de la Direction générale des infrastructures. kempf@lemonde.fr »


Lundi 17 Juin 2013 Commentaires (0)
Le Parlement a adopté le mardi 4 juin 2013 une « résolution » en faveur de la mise en œuvre des premiers éléments d’une fiscalité écologique. C’est certes une bonne nouvelle mais une nouvelle dont il ne faut pas exagérer la portée, la résolution n’ayant rien d’exécutoire comme le reconnait le secrétaire national d’Europe Ecologie en personne. Cette résolution « non exécutoire » est une bien maigre consolation face à la fiscalité qui est effectivement mise en place dès à présent par le gouvernement et face aux arbitrages budgétaires effectués.

Concernant la fiscalité, le gouvernement serait déjà bien inspiré d’examiner les conséquences du relèvement du taux intermédiaire de TVA qui doit passer de 7% à 10% en 2014. Cela va entrainer, par exemple, une augmentation des tarifs des transports en commun et du recyclage des déchets, un renchérissement des travaux de rénovation et d’isolation des logements, certains n’étant même plus éligibles pour des crédits d’impôt. Ces dispositions fiscales anti-écologiques prises par le Gouvernement sont, elles, pleinement « exécutoires » dès à présent !

Crise et nécessité de réduire la dette publique obligeant, il a fallu diminuer les dépenses de l’État en volume. On peut estimer qu’en gelant en valeur ses dépenses, l’Etat réalise, compte tenu de l’inflation, une économie d’environ 300 millions d’euros. Sans doute fallait-il faire cet effort, compte tenu des objectifs de réduction des déficits qu’il s’est assigné (et que lui impose la commission européenne). Toute la question est de savoir comment il a été réparti. Les dépenses militaires n’ont presque pas baissé (0,7%). Rappelons qu’elles représentaient en 2011 2,3% du PIB, pourcentage quasiment équivalent à celui de l’Angleterre (2,6%) alors que les dépenses militaires de l’Allemagne n’étaient que de 1,3%, celle de l’Italie de 1,6% et celle de l’Espagne de 1%. C’est évidement l’entretien d’un arsenal nucléaire qui fait la différence et coûte les yeux de la tête. C’est à cet arsenal, son entretien, son actualisation que Hollande ne veut pas toucher alors que même au PS, des voix s’élèvent pour remettre en question son utilité. Il est « sanctuarisé ». À l’inverse, le budget du ministère de l’écologie subit une baisse de 4,5% soit 360 millions d’euros en 2013, 1 milliard sur la période 2012-2015 ! Pour ne prendre qu’un exemple significatif des conséquences induites : les crédits de l’ADME vont baisser de 2,6% en 2013 alors que cet organisme a un rôle essentiel à jouer pour la transition énergétique dans laquelle les économies d’énergie sont fondamentales.

Le temps ne serait-il pas venu pour les ministres et les députés qui se réclament de l’écologie de tirer les conséquences de cette politique gouvernementale antiécologique ?

Lundi 10 Juin 2013 Commentaires (0)

Je relaie ici un communiqué du Réseau "Sortir du nucléaire"


L'attentat d’Arlit à l’usine Somaïr, qui a fait un mort et près de 70 blessés le 23 mai dernier, a ramené l’attention des médias sur les mines d’uranium d’Areva. L’activité minière est maintenant suspendue. Au-delà de cette actualité violente, il serait grand temps que l’on se penche sur la réalité de l’exploitation de l’uranium au Niger !

La France et le Niger : des rapports néo-coloniaux

La violence de l’attentat survenu le 23 mai à Arlit, principale ville minière, a de quoi frapper. Mais il est une autre violence moins visible : celle des rapports néocoloniaux entre la France et le Niger. Ce pays, auquel elle achète son uranium à bas prix depuis plus de 40 ans, reste l’un des plus pauvres du monde. Toutes les associations de la société civile le reconnaissent : les populations ne tirent aucun bénéfice de cette ressource faramineuse. Au contraire, l’implantation des mines d’uranium a détruit les territoires de pâturage des Touaregs, précarisant des populations entières.

Poussières radioactives, ferrailles contaminées : c'est ça l'énergie « propre » ?

Le monde entier sait maintenant que l'attentat a fait un mort et de multiples blessés. Mais à Arlit, il est une autre souffrance bien moins médiatisée, celle de toutes les personnes malades de la radioactivité. Poussières radioactives en suspension, émissions de gaz radon, ferrailles contaminées revendues sur les marchés : la contamination est partout.
Les maladies des mineurs – qui pendant des décennies n’ont bénéficié ni de masques ni de combinaisons – ne sont pas reconnues ; et il est à craindre que leurs conséquences sanitaires impactent les générations à venir. L’extraction de l’uranium a pollué et épuisé les nappes phréatiques, qui mettront des millions d’années à se reconstituer dans cette région aride. Mais cela n’empêche pas Areva de prétendre que le nucléaire est une énergie propre !

L’ "indépendance énergétique", un mythe qui s’écroule

Aux dires d’Areva, 250 tonnes d’uranium sortaient chaque mois de l’usine de la Somaïr. Suite à l’attentat, l’exploitation de l’uranium est suspendue, certains équipements comme l’atelier de broyage ayant été endommagés. La France, qui importe 100 % de son uranium, doit maintenant se passer d’un de ses principaux approvisionnements. Dans ces conditions, les autorités continueront-elles à prétendre que le nucléaire garantit l’indépendance énergétique de la France ?

Du Niger à la France, d’un bout à l’autre de la chaîne du combustible, les dégâts causés par le nucléaire nous concernent tous. Tel est le message de la campagne « Nucléaire : de la mine aux déchets, tous concernés ! » lancée par le Réseau "Sortir du nucléaire".



Pour en savoir plus sur cette campagne cliquer ici


Mercredi 5 Juin 2013 Commentaires (0)

Révélateur : les auteurs du nouveau Sdrif soumis à enquête publique doivent avoir une vision bien pauvre de la biodiversité et avoir un mépris total pour les travaux des champs sinon ils n’auraient pas laissé passer ces deux montages en page de couverture de leurs documents.


Sdrif : le temps du mépris
Que voit-on en effet sur la première ? une pelouse immense sans fleurs, d’où toute vie a été chassée à grand renfort d’engrais et de désherbants sélectifs où le gazon pourrait être remplacé par du gazon synthétique … Exit la pâquerette,la brunelle et la violette ou le pissenlit mais exit aussi le paon du jour, la belle dame, le flambé ou le vulcain ; exit toutes les abeilles sauvages. Cette pelouse à perte de vue est une véritable caricature, le contre-exemple parfait, tout ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut favoriser la biodiversité, et donner le couvert aux pollinisateurs, papillons et autres insectes aujourd’hui menacés. Charmant avant plan pour les blocs de béton et autres tours qui constitueront la ville de demain, "dense" et "compacte", "intense" (sic) d'une densité "exigeante" et de "qualité" (sic) mais surtout invivable pour les gens comme pour les plantes et les bêtes.
Il y a bien des arbres mais devinez ce qui se cache dans ces arbres?

Sdrif : le temps du mépris
La seconde image le révèle : des maisons! En 2013, Duflot veut construire sur les toits. Son collègue, vice-président du Conseil régional chargé de l'aménagement du territoire , donc du Sdrif, semble admettre sans que cela ne lui pose de problème particulier qu'en 2030, on construise dans les arbres des maisons pour "Bobos". Et, il se prétend écolo, se fait élire comme tel ! C'est cela le développement durable et "robuste" de l'Île de France...
Et ce n'est pas tout ! Les communicants du Conseil régional qui ont fabriqué ce montage ainsi que les élus qui l’ont validé ont une vision bien cavalière de la façon dont on peut se comporter au milieu des champs. Il faut un total manque de respect du travail des agriculteurs pour aller s’asseoir sur leurs cultures pour consulter les messages de son ordinateur tout en laissant sa gamine les piétiner et les massacrer en y jouant au ballon. Tout ce que mériteraient ces urbains méprisants ou totalement ignorants, c’est de se faire expulser du champ avec en prime un bon coup de pied au c… Mais, en dehors de ces deux citadins malotrus et sans gêne, il n’y a pas d’agriculteur, ni dans le champ, ni dans le paysage, juste des poubelles !!! C’est dire… le cas que font de l’agriculture et des agriculteurs, les communicants du Conseil régional et les élus qui supervisent leurs productions. L’image qu’ils ont de la campagne, ce n’est pas celle d’un lieu où l’on travaille et produit les aliments mais celle d’une cour de récréation. Il ne faut donc pas s’étonner que ce Sdrif permette à Auchan de stériliser des hectares de terres arables pour construire un centre de shopping et de loisirs géant intitulé « Europa city » avec une piste de ski artificielle (!) et qu’il consacre le bétonnage d’une bonne partie du Plateau de Saclay. Tout cela avec sinon la bénédiction, du moins l’accord tacite des élus régionaux d’Europe Ecologie/ les Verts.

Mardi 4 Juin 2013 Commentaires (1)

Parfois un dessin vaut un long discours et, en prime, il peut faire sourire ...


Les deux piafs et la corrida
Corrida? Ollé par Nobody
Sur ce site "BirdsDessinés" vous trouverez d'autres Birds dessinés sur la corrida comme sur une foule d'autres sujets par de nombreux auteurs. Vous pourrez les apprécier... ou non. Vous pourrez même créer vos propres Birds dessinés!

Lundi 3 Juin 2013 Commentaires (0)
Les chiffres publiés par le Ministère du logement le 29 mai 2013 confirment largement l’analyse faite ici sur la crise du logement. Elle ne serait pas due à une pénurie de logements mais à la solvabilité des acheteurs et/ou aux exigences des vendeurs. Est-il dès lors opportun de bétonner d’avantage ? On attend la réaction de Duflot qui veut faire couler le béton à flot.
Environ 98 300 logements neufs en cours de construction ou déjà achevés sont à vendre et n'avaient pas trouvé d’acheteurs à la fin du mois de mars, soit une hausse de plus de 18 % sur un an.
Moins de 20 000 logements neufs ont été vendus en France au premier trimestre soit une baisse de 14,4 % par rapport au quatrième trimestre 2012 .
Il faut remonter à 2008 pour retrouver un stock d’invendus aussi élevés.
Si les promoteurs ne lancent plus d’opérations de construction de logements, c’est d’abord parce qu’ils redoutent de ne pas les vendre et non parce qu’ils auraient peur des recours des associations de quartier contre des permis de construire qu’elles jugent inopportuns et attribués à tort par des élus trop complaisants qui auront la part belle si la déréglementation du code de l’urbanisme projeté par Duflot se réalise.

Jeudi 30 Mai 2013 Commentaires (0)

Cet article présente des éléments pour une critique de la politique d’urbanisme PS – EE/LV que veut mettre en œuvre Cécile Duflot. Ces éléments critiques sont développés et argumentés à partir du commentaire d’extraits d’un texte paru dans La lettre d’info d’EE/LV du samedi 11 mai exposant les mesures de la future loi sur l’urbanisme de Cécile Duflot «Réformer l’urbanisme et l’aménagement pour engager la transition écologique des territoires » Les citations entre guillemets et en italique sont toutes extraites de ce texte. Lescommentaires sont en écriture droite.


« Répondre à la crise du logement en construisant plus et mieux, tout en préservant les espaces naturels et agricoles : telle est l’ambition portée par la réforme de l’urbanisme et de l’aménagement menée par le gouvernement. »

1 - Mais qu’entend EE/LV par crise du logement ? Une pénurie de logements ? Vraisemblablement puisqu’il s’agirait pour résoudre cette crise de construire plus. Or si l’on regarde les statistiques de l’INSEE, il n’y a pas de pénurie de logement. Il y a 29,3 millions de logements pour 26,4 millions de ménages, soit 1,11 logement par ménage. Des logements trop chers ?
S'il est vrai qu'il y a environ 800 000 personnes privées de logement, « c'est faire un raccourci bien rapide que d'imaginer qu'elles le sont faute de logement disponible sur le marché. L'exclusion provient de multiples facteurs, et notamment de l'impossibilité, faute de revenus, d'acquérir ou de louer un logement décent. On peut écarter l'idée d'une pénurie réelle, à savoir de l'impossibilité pour certains de se loger du seul fait de l'absence de logement à acquérir ! » Guillaume FONTENEAU ( http://www.leblogpatrimoine.com/immobilier/non-il-ne-manque-pas-800-000-logements-en-france.html)
2 - « Confrontée à des prix élevés, la clientèle qui ne peut acheter les logements souhaités rationalise cela en acceptant l'idée de pénurie : s'il y avait plus de logements, ils seraient nécessairement moins chers... Le coût s'explique et se justifie par une rareté imaginaire, bien plus facile à concevoir que les mécanismes réels de détermination des prix immobiliers, qui font appel à des considérations plus complexes, notamment en raison du recours au crédit. »
3 - « L'évolution des prix est plus complexe qu'un simple équilibre entre la population et le nombre de logements ! Et ce qui vaut à la hausse vaut à la baisse » Comme le soulignent les commentaires dans les revues ou sites spécialisés » (les citations ci-dessus sont tirées du site cotation-immobiliere.fr http://www.cotation-immobiliere.fr/aspx/stats/StatsDetail.aspx?sPageId=breve-penurie)

« Il faut créer les conditions pour la construction de 500 000 nouveaux logements par an d’ici à 2017. C’est à la fois un engament de campagne du Président de la République, une nécessité pour répondre aux difficultés que connaissent les Français pour se loger et aussi un moyen de soutenir un secteur en difficulté »

Aussi ou surtout ? « La difficulté (…) n’est pas qu’il faut construire plus de logement mais qu’il faut donner les moyens à ces personnes en difficulté de se loger …Bien évidemment, aujourd’hui, tous ceux qui ont un intérêt financier dans la construction de logements détournent cette caution morale au service de leurs affaires… Mais il semble bien qu’il s’agisse d’une légende urbaine habilement construite par le service marketing de certains promoteurs… Car les chiffres sont bien différents :
●En moyenne 7% des logements en France, sont des logements vacants, soit plus de 2 000 000
● Le taux de vacance locative dans les logements en France n’a jamais été aussi forte qu’en 2010 avec 63 000 logements vide depuis plus de 3 mois.
●Il ne manque pas 800 000 logements en France mais 800 000 personnes sont en manque de logement.
●Par contre, la pression est plus forte dans certaines régions. Régions dans lesquels le taux de logement vacants est le plus fort.
Le taux de logements vacants est quasi identique depuis 2000 : La hausse des prix ne peut pas s’expliquer par une pression sur le nombre de logement disponible car ce nombre est stable malgré une hausse considérable des prix. Au contraire le nombre de logements vacants a augmenté de 400000 entre 2000 et 2011 : Constat étonnant dans le contexte d’un marché de l’immobilier guidé par la pénurie de logement. :-) » Guillaume FONTENEAU, Leblogpatrimoine.com

« (le bâtiment) est un important gisement d’emplois non délocalisables, tant directs (construction, rénovation, gestion) qu’indirects (équipement des logements, services associés, développement de la ville). »

Regardons d’un peu plus près ce «gisement d’emplois » prétendu « non délocalisables ».
1°) Le bâtiment et les travaux publics (BTP) est un secteur d’activité où plus de 35% des infractions à la législation du travail a été enregistré avec une surreprésentation de l'emploi des étrangers sans titre de travail (statistiques de 2008), main d’œuvre sous-payée, corvéable à merci et jetable sans formalité lorsqu’il faut « dégraisser » les effectifs. Le BTP est aussi un secteur où « les salaires sont très bas et la pénibilité du travail n’est pas reconnue. Cela n’incite pas les jeunes à rester dans le secteur » comme l’affirme Eric Aubin, secrétaire général de la fédération construction de la CGT. C’est dans ce secteur que l’on trouve le plus de travailleurs étrangers dont le patronat déclare ne pouvoir se passer. Et pour cause car, comme le constate un article de Marianne daté du 23/07/2012, « Dans tous les cas, il apparaît que – même en respectant les règles – les exigences salariales des ouvriers du BTP arrivant des pays de l’Est les rendent forcément plus compétitifs que leurs homologues français. Surtout, les charges sociales associées à ces équipes sous-traitantes étrangères sont beaucoup plus faibles que celles concernant des travailleurs déclarés en France »
2°) Que les emplois du BTP ne soient pas délocalisables parce que l’activité ne peut que se faire sur le territoire national est donc une fausse évidence : le travail s’effectue bien en effet sur le sol hexagonal « mais on fait venir sur nos chantiers des travailleurs qui n’ont pas les mêmes droits, ni les mêmes formations, ni les mêmes exigences que les travailleurs nationaux. » (Jean-Pascal François, responsable à la Fédération nationale des salariés de la construction (CGT) cité dans l’article de Marianne) L’activité doit se dérouler sur le territoire national mais ce sont les salariés qui sont délocalisés. Ils viennent sur des chantiers en France mais avec les salaires et les charges sociales du pays d’origine…C’est donc une erreur de croire qu’une activité n’est pas délocalisable parce qu’elle doit nécessairement se faire sur un territoire déterminé alors qu’il suffit de faire venir des travailleurs étrangers pour l’effectuer dans les conditions de travail, les salaires, avantages sociaux et droits qui seront ceux qui auraient les leurs s’ils l’avaient réalisée dans leur pays. Cécile Duflot commet cette erreur lorsqu’elle confère au BTP ce statut d'activité «non délocalisable » et s’en sert d’argument pour promouvoir sa politique de densificatrice : « Investir dans le bâtiment, construire des logements serait créer des emplois durables en France ». C’est cet argument que répètent comme des perroquets les cadres du parti EE/LV. Que cet argument nous ait déjà été servi par N. Sarkozy, comme le rappelle Marianne ne semble guère les gêner. Eux aussi chaussent les pantoufles du mort sans se poser trop de questions gênantes. En janvier 2012, Sarkozy préconisait une relance du secteur par la construction. « Tout terrain, toute maison, tout immeuble verra ses possibilités de construction augmenter de 30 % », avait-il annoncé, avant de préciser que cette mesure fournirait assurément du travail dans l'industrie du bâtiment, « qui a une caractéristique, elle n'est pas délocalisable ». L’urbanisme de Duflot, c’est du Sarkozy dans le texte, pour de larges extraits.

« La densification est la solution qui permet de construire là où sont les besoins sans artificialiser davantage en périphérie des villes. Aux antipodes de l’image parfois caricaturale des tours et barres d’immeuble qui caractérisent l’urbanisme des années 1960-70, la densité urbaine participe à la mise en place d’une fabrique (sic !) de la ville durable. »

Les logements vacants existent bien. Selon les régions, ils le sont pour des raisons diverses : prix, absence de travaux, absence de marché locatif, territoires où il est devenu impossible de vivre et travailler au pays... Répartir sur l’ensemble du territoire les activités et les services, donner ou redonner à l’échelon régional et local un pouvoir décisionnel que l’Etat tend à confisquer et les gens iraient habiter là où l’on trouve travail et services, au lieu de s’agglomérer et s’entasser dans des zones urbaines et péri-urbaines souvent hideuses ou qui le deviendront si la politique urbanistique de Cécile Dufflot est mise en œuvre.
Et il faudrait encore «densifier » des zones déjà denses qui étouffent déjà du manque d’infrastructures et de fluidité.
Pour la petite couronne francilienne, Le RER A n’a toujours pas de double étage sur toutes les destinations et aux heures de pointe, il faut regarder passer les rames en restant sur le quai... Ne parlons même pas du RER B ou C. Transports en commun au bord de l’asphyxie, routes et rues au bord de la thrombose et il faudrait ajouter encore des habitants ?
Il ne suffit pas de construire des immeubles, il faut renforcer les réseaux d’assainissement en amont, les stations d’épuration en aval (où ?), évacuer leurs boues, renforcer les réseaux d’adduction d’eau potable, pomper l’eau, la traiter dans des usines de plus en plus imposantes.
Cette légende du manque de logement sert avant tout les promoteurs qui poussent à la course folle; « Libérer du foncier » On croirait un slogan de manif! dixit fort justement un internaute
La densification n’est pas la panacée, ce n’est même pas un début de solution à la « crise » du logement qui n’est pas une « pénurie » de logements mais l’absence de logements abordables à la location ou à la vente pour certaines catégories de la population.

« Des règles trop strictes en termes de stationnement conduisent à une augmentation du coût des projets de construction, qui peut entraîner leur abandon ou engendrer des surcoûts importants. En effet, la réalisation d’une place de stationnement coûte en moyenne 20 000 à 25 000 €. Certains plans locaux d’urbanisme fixent des contraintes disproportionnées, comme, par exemple, l’obligation de construire trois places de stationnement par logement dans le centre de certaines grandes agglomérations.»

Première déréglementation : suppression ou quasi suppression des obligations d’avoir dans chaque immeuble des stationnements pour V.P. en suffisance.
Dans les villes de la banlieue parisienne mal desservies par les TC, les bagnoles, nécessaires pour se déplacer seront sur les trottoirs, qui devraient être réservés aux piétons. Et lorsqu’il faut « tourner » pour tenter de trouver une place de stationnement, c’est du carburant en plus. Dans les banlieues des villes de province où les TC sont particulièrement déficients, mal commodes, avec des fréquences trop rares et des horaires mal adaptés, c’est encore plus vrai.

« La plupart de ces règles sur le stationnement dans les documents d’urbanisme ne prennent pas en compte les évolutions en matière de déplacement de notre société, comme le déploiement de réseaux de transports collectifs de plus en plus denses dans les zones urbaines.»

C’est prendre ses désirs pour des réalités ! Il n’y a pas une telle évolution ! Elle est, au mieux, très insuffisante. Le réseau de transport collectif laisse partout à désirer, hors capitale et quelques grandes villes intra-muros. Il devient de plus en plus lâche dès que l’on s’éloigne des hyper centres.

« Afin de tenir compte du contexte local, les documents d’urbanisme conserveront la possibilité de définir le champ d’application géographique de cette mesure. Cette disposition fera donc l’objet d’une mise en œuvre pragmatique tenant compte des études réalisées en termes de densité et de desserte en transport collectifs.
« Ainsi, par exemple, dans les zones tendues, les obligations de stationnement fixées aux constructeurs ne pourront pas être supérieures à une place de parking par logement construit, dès lors que l’opération immobilière est située à moins de 500 m d’une gare ou station de transport collectif. »


Voilà bien l’exemple d’une mesure décidée par des technocrates éloignés de la vie réelle et qui n’empruntent jamais les TC qu’ils veulent que les autres prennent : il ne suffit pas qu’il y ait une gare ou une station de TC, il faut qu’il y ait des trains ou des bus qui la desservent selon des fréquences et amplitudes acceptables. Les fins de services à 20h, l’absence de desserte les dimanches et jours fériés, un bus toute les heures ou même moins en « heures creuses » etc. Et même lorsque fréquences et amplitudes de service sont correctes en théorie, il faudrait qu’elles soient effectives en réalité : l’exemple des RER franciliens montre jusqu’à la caricature combien cela peut ne pas être le cas.

« Pour encourager la densification douce d’espaces déjà urbanisés »

On connaissait les circulations dites « douces » et aussi les énergies « douces » qui n’ont rien de doux et voilà la «densité douce » Les mesures qui suivent montrent que la densification prévue et imposée n’aura rien de «doux » et fera plutôt dans le brutal… Exemples : « construire sur les toits ; restreindre les droits de recours des particuliers et supprimer celui des associations de quartier…. » Duflot et ses épigones EE/LV nous prendraient-ils pour des idiots?

« Construire sur les toits » et « Ajouter un ou deux étages à un bâtiment, là où c’est pertinent, permet d’exploiter un gisement sans artificialiser davantage et dans le respect de la qualité architecturale et de la morphologie d’un quartier.»

On peut en douter lorsque l’on voit les esquisses des urbanistes mettant en œuvre cette mesure. Cela avait déjà été proposé sous le règne de Sarkozy et les Verts et le PS s’étaient alors gaussés d’une mesure « absurde » qui profiterait aux propriétaires de pavillons sans ajouter de nouveaux logements !

« Permettre la densification des quartiers pavillonnaires »

Euphémisme pour ne pas dire langue de bois… Il s’agit de les supprimer par un ensemble de mesures qui sont énumérées ci-après. Pourquoi pas après tout, les zones pavillonnaires dans les périphéries des grandes agglomérations sont pratiquement toutes en voie de «gentryfication» mais il existe des formes d’habitat individuel avec parties collectives qui permettent l’autoproduction, alimentaire notamment, d’autres formes de l’habiter écologiquement, un autre « vivre ensemble » en même temps qu’une certaine autonomie vis-à-vis de l’univers marchand. Supprimer les zones pavillonnaires, pourquoi pas… Tout dépend par quoi on va les remplacer…

Mesure n°1 : « restreindre la possibilité pour les PLU de fixer une taille minimale de terrain et une densité maximale des constructions, deux éléments qui freinent la densification »

Mesure n°2 : « La loi urbanisme et habitat de 2003 permet de fixer une taille minimale des terrains pour préserver l’urbanisation traditionnelle ou l’intérêt paysager d’une zone (…).Cette possibilité contribue à l’étalement urbain. C’est pourquoi elle sera supprimée. »
Pas de mesure de remplacement ni pour cette préservation de l’urbanisation traditionnelle pourtant porteuse de convivialité, ni pour l’intérêt paysager. Un retour aux années 60 ??

Mesure n° 3 : « La suppression du coefficient d’occupation des sols (Cos) »
Technique, mais diablement efficace… ainsi que les deux mesures suivantes :

Mesure n°4 : « Pour les Scot : obligation de réaliser une étude de densification »

Mesure n°5 : « Pour les PLU : obligation d’élaborer une étude de stratégie foncière »

« Le projet de loi permettra le transfert automatique de la compétence PLU aux communautés de communes et d’agglomérations. »

En clair, la compétence urbanisme n’appartiendra plus aux communes qui ne pourront plus décider du devenir de leur territoire. Les communautés en cause, de second degré, sont moins soumises à la pression des électeurs que l’on qualifie d’égoïstes lorsqu’ils s’opposent au bétonnage de leur quartier. L’intérêt général contre les égoïsmes ? Ou bien celui des citoyens.nes contre celui des élus bâtisseurs alliés à celui des promoteurs qui sont comme chacun le sait d’altruistes philanthropes! Quel est l'intérêt des maires présidents ou vice-présidents d’agglomération, de communauté urbaine, de communes, pour faire couler le béton ? Il est multiforme : moduler de façon ad hoc leur base électorale, se créer une « clientèle», mettre du beurre sur les épinards de leur budget pour de grandes réalisations souvent inutiles et parfois, pour une petite minorité, d’autres raisons moins avouables mais qui n’éclatent pas toujours au grand jour…

« Une « procédure intégrée pour le logement » pour diviser par trois les délais de procédure administrative» Elle comportera une évaluation des incidences environnementales avant de permettre, en tant que besoin, la mise en compatibilité et l’adaptation de plusieurs documents réglementaires en matière d’urbanisme, dans des délais raccourcis par rapport aux procédures classiques. L’ordonnance précisera le champ d’application et les conditions de mise en œuvre de cette procédure. Elle exclura notamment la possibilité que la procédure intégrée puisse concerner les parcs naturels régionaux. »

En clair une étude d’impact environnemental bâclée en un laps de temps très limité sera une étude avec des résultats connus d’avances et conformes aux désirs des promoteurs (état, collectivité locale, particuliers) comme c’est souvent déjà le cas aujourd’hui (Cf. le cas d’école des études d’impact pour l’aéroport de Notre Dame des Landes). Tant pis aussi pour l’archéologie préventive… Ce n’est qu’une perte de temps pour les bétonneurs pressés, comme l’a déclaré l’adjoint à l’urbanisme (PS) de Clermont-Ferrand lors de fouilles qui, selon lui, s’éternisaient en Centre-ville, retardant le béton de couler dans un quartier déjà bien minéralisé et densifié. Le commentaire de cette mesure n’est pas un procès d’intention. En voici la preuve : Si les choses ne devaient pas se passer ainsi, pourquoi exclure les parcs naturels régionaux de cette procédure « intégrée » (C’est une concession faite aux protecteurs de la nature, du patrimoine et des paysages) ? C’est bien parce que partout ailleurs, on sait bien que cette mesure facilitera un bétonnage peu soucieux de la nature, des paysages et du patrimoine.

« Amélioration du traitement des contentieux d’urbanisme pour accélérer les délais »

Pour les bénéficiaires de permis de construire, pas pour ceux qui les contestent.
Le détail des mesures envisagées est édifiant : restriction du droit d’ester pour les particuliers ou les petites associations de quartier, pénalités financières qu’elles encourront en cas de rejet de leurs recours alors qu’en cas de condamnation, aucun alourdissement des sanctions financières n’est prévue pour le promoteur ou la collectivité bénéficiaires du permis, possibilité de modifier le permis litigieux en cours d’instance pour corriger des « vices de forme », assimilation scandaleuse à des recours mafieux des recours des particuliers défendant leur intérêt ou des associations de quartier défendant la qualité de vie de leur quartier ou de leur commune. Il s’agit de tout faire pour que la voie du recours juridique soit réduite. S’affranchir du contrôle et de la pression des citoyens.nes électeurs, leur barrer la voie du recours juridique, voilà bien la preuve que l’Etat veut construire malgré eux, contre eux où il l’entend, comme il l’entend. Il s’agit d’imposer une densification dont aucun urbain ne veut car elle est synonyme de mal être, notamment dans ce que les auteurs de ce texte appellent les « zone tendues » qui sont déjà denses. Les urbains n’en peuvent plus d’être des agglomérés mais de cela, le Gouvernement et la ministre qui se prétend écologiste n’ont cure. Il s’agira de leur imposer cette densification en leur ôtant, un à un tous les moyens légaux de se défendre. Il ne restera plus aux urbains en colère que l’occupation des chantiers …


« Pour limiter les recours infondés contre les autorisations d’urbanisme qui engorgent les tribunaux… »

Cette citation, à elle seule, en dit long. Comment savoir si un recours est ou n’est pas fondé tant qu’il n’est pas jugé ? Voilà l’Etat et le gouvernement qui se permet de dire la justice sans même avoir entendu celui qui la demande… Un comble ! Pourquoi ne pas s’interroger plutôt sur les raisons qui font que ces recours sont si nombreux, comme le manque de dialogue, la politique du fait accompli, une conception de l’intérêt général qui méprise et bafoue les intérêts des particuliers… La volonté de « bien vivre » des habitants d’une commune, d’un quartier, leur attachement à celui-ci, à son histoire porteuse de repères, leur volonté de les préserver vaut bien l’intérêt de l’automobiliste qui ne fait que le traverser et qui est pour les résidents fauteur de nuisances. Il vaut bien aussi celui du bétonneur. Un aménagement judicieux du territoire permettrait de régler une bonne partie de la crise du logement sans que l’on doive imposer des constructions nouvelles là où les gens n’en veulent pas.

« Renforcer la participation des citoyens en amont des projets »

Etant donné toutes les mesures qui précédent et bien que cela ne soit pas précisé, on l’aura compris, il ne s’agit que de ceux, et de ceux seulement, qui acceptent les projets de densification. Les autres ne sont que des égoïstes, auteurs de recours malveillants, empêcheurs de bétonner en rond. Les ordonnances en préparation sont destinées à leur clouer le bec et à permettre de densifier en paix.

Jeudi 16 Mai 2013 Commentaires (1)
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