« Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés ? » telle est la question formulée par un « groupe d’experts indépendants » pour laquelle La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) a réalisé une synthèse des connaissances scientifiques, étude commandée et financée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), deux associations qui militent contre ces prélèvements qu’elles qualifient souvent de «massacres». Les conclusions de cette « étude » ne les ont pas déçues puisqu’il résulterait de cette synthèse que ces prélèvements n’ont pas de fondement scientifique. Pourtant LPO et ASPAS auraient dû avoir le triomphe modeste. Si les prélèvements de ESOD évalués dans le champ de l’étude n’ont pas de fondement scientifique, c’est parce que la question de leur impact n’a fait l’objet que d’un très petit nombre de publications dans la littérature scientifique et que tous les aspects de la question n’ont pas été abordés dans ces publications. Mais dans ce cas, au nom de quoi les auteurs de la FRB qui mettent l’accent sur ce manque de connaissance peuvent-ils condamner ces prélèvements et recommander quoi que ce soit sans sortir de leur domaine, si ce n’est d’effectuer des recherches supplémentaires et de les publier ?

"Does the removal of species likely to cause damage (ESOD) reduce the damage attributed to them?" was the question formulated by a "group of independent experts", for which the Foundation for Research on Biodiversity (FRB) produced a summary of scientific knowledge, a study commissioned and financed by the League for the Protection of Birds (LPO) and the Association for the Protection of Wild Animals (ASPAS), two associations which campaign against these removals, which they often describe as "massacres". The conclusions of this "study" did not disappoint them, since it would appear from this summary that these samplings have no scientific basis. Yet LPO and ASPAS should have been modest in their triumph. If the ESOD samplings assessed in the scope of the study have no scientific basis, it's because the question of their impact has only been the subject of a very small number of publications in the scientific literature, and not all aspects of the question have been addressed in these publications. But if this is the case, how can the FRB authors who emphasize this lack of knowledge condemn these samplings and recommend anything without going outside their field, except to carry out further research and publish it?


Les auteurs de l’étude, Zemman et al. écrivent : « Les prélèvements d’espèces sont une pratique ancienne et culturelle, dont l’objectif affiché est de réduire les dégâts imputés aux Esod. Cette pratique s'appuie sur le raisonnement communément admis que la destruction des individus de ces espèces permet la réduction de leur population, et permettrait donc de réduire les dégâts qu’ils occasionnent. Cependant, ce lien direct n’est pas évident scientifiquement. » On remarquera tout d’abord que n’est pas parce qu’il n’est pas « évident scientifiquement » que ce lien direct n’existe pas ! Ensuite, on aimera (ou pas) le sous-entendu de « l’objectif affiché », l’objectif réel étant caché, donc peu avouable d’autant que l’affiché est sans fondement scientifique donc sans fondement ! C’est à cette prétendue absence de fondement scientifique et de fondement tout court que je vais d’abord m’intéresser.
 

Sans fondement scientifique ? est-ce bien sûr ?
Zemman et al. citent à l’appui de leurs dires dans le cas du renard, un article de Lieury et al., 2016 : « Les prélèvements de renards limitent-ils leur densité ? La compensation par immigration, un concept-clé pour comprendre l’impact des prélèvements sur les populations de renards. » Faune Sauvage N° 310 : 10 -16. Selon Zemman et al. cet article montrerait que « les prélèvements ne permettent pas nécessairement de diminuer les abondances des populations » des espèces ciblées par les destructions. Mais ce qu’établit l’article cité, c’est tout le contraire ! Il montre que les prélèvements ne permettent pas nécessairement de diminuer les abondances des populations s’ils ne sont pas en quantité suffisante. Par contre, s’ils le sont, ils y réussissent. Il ne remet donc pas du tout en cause le lien communément admis entre destruction des individus d’une espèce et réduction de la taille de la population de cette espèce sur un territoire. C’est l’inverse !
Il y a bien un lien direct démontré par Lieury et al., 2016 mais il dépend de la capacité d’accueil du site pour les renards. Plus cette capacité est élevée, plus l’effort de prélèvement doit être important. Dans certains cas il doit être tel qu’il excède les possibilités des personnes pouvant être mobilisées à cet effet. Lieury et al. écrivent : « Il n’est donc pas possible de prédire l’effet des prélèvements sans connaître la capacité d’accueil. Et l’effort de prélèvements à fournir pour atteindre une densité donnée sera variable en fonction des sites et de leurs taux de remplissage. » et ils remarquent : « dans nos campagnes, le nombre d’acteurs requis pour mener à bien un tel niveau de prélèvements dépasse souvent les disponibilités locales, rendant impossible en pratique une gestion efficace des populations de renards ». On pourrait ajouter que les associations animalistes, anti-chasse qui sont les commanditaires de l’étude de la FRB sont aussi un obstacle de taille pour que ce mode de régulation soit efficace par les procédures qu’elles intentent contre les arrêtés préfectoraux.
Donc, Lieury et al., 2016 confirme bel et bien le lien communément admis entre les prélèvements et la réduction des populations de renards, ce n’est pas un préjugé de campagnards ou de chasseurs. Lorsqu’ils ne sont pas efficaces pour réduire la taille des populations, c’est tout simplement parce que les chasseurs et piégeurs n’ont pas tué assez de renards !
Comme biais de lecture, c’est assez impressionnant !

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De façon plus générale, il y a dans cette étude un mépris du savoir des gens de terrain au nom d’une science qui en définitive ne sait rien sur la question des ESOD mais se permet de juger du haut de son ignorance ces savoirs et traditions. Les auteurs sautent allégrement de l’absence de preuves « scientifiques » à l’absence de preuves tout court puis à la fausseté. Enfin de la fausseté à une condamnation « éthique » !

Le titre est déjà très révélateur : « Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés? Synthèse des connaissances. » Il ne précise pas qu’il s’agit de connaissances trouvées dans les articles de revues scientifiques exclusivement et non auprès de ceux qui prélèvent (chasseurs, piégeurs, …), qui subissent les dégâts (éleveurs, sociétés de chasse, etc.) Tout se passe comme si ces sommes de connaissances nées des pratiques et de l’expérience de terrain n’avaient aucune valeur, n’existaient pas !
En fin de compte, il s’agit de les disqualifier car c’est sur la base de ces connaissances « communes » que les classements en ESOD sont décidés et que les arrêtés autorisant les prélèvements sont pris par l’Etat et ses représentants, les préfets. Or la LPO et l’ASPAS dénoncent ces classements et arrêtés comme arbitraires ou pire n’ayant d’autre justification que la satisfaction de lobbies des chasseurs, pêcheurs, forestiers et agriculteurs. Pour elles, cette connaissance pratique, commune des gens de terrain est nulle, seule compte la connaissance « scientifique », c’est-à-dire extraire essentiellement d’articles d’écologie et de biologie de la conservation. Il s’agit là d’un scientisme naïf bien dans l’air du temps, un scientisme partagé par les associations commanditaires et les auteurs de cette étude.

Les connaissances sur la régulation des ESOD tirées d’un passage en revue méthodique de la littérature scientifique sont maigres, lacunaires. Il y a peu de recherches qui ont pour objet les prélèvements d’ESOD et leur efficacité et peu de recherches qui permettent d’avoir des éléments sur ce sujet bien qu’il ne soit pas leur objet principal. Malgré cette quasi-ignorance, les auteurs de l’étude ne semblent pas gênés ni pour recommander d’abandonner les prélèvements d’animaux d’espèces classées ESOD pour d’autres méthodes ni pour condamner cette façon de réguler les populations de ce que l’on appelait naguère des « nuisibles ». On notera de plus que les méthodes susceptibles de remplacer les prélèvements ont encore moins de preuves de leur efficacité ou de leur applicabilité effective.

Cependant connaissance commune de terrain et connaissance scientifique ne s’opposent pas toujours comme on peut le constater dans le cas du renard notamment, lorsque l’on est assez curieux pour lire l’article de Lieury et al., 2016 cité dans l’étude de la FRB : la connaissance de terrain et celle qui est établi selon un protocole conforme aux canons scientifiques ne se contredisent pas, elles se complètent. Rien d’étonnant à cela : si les prélèvements d’animaux ESOD occasionnant des dégâts n’avaient aucun effet, ils auraient été abandonnés depuis longtemps car ils sont chronophages et peuvent être dispendieux. Ces espèces seraient simplement chassées pour leur chaire ou pour leur peau, etc., voire pour le plaisir (ce motif peu avouable et donc non affiché !) Ce complément apporté par l’enquête scientifiquement conduite, à savoir la précision selon laquelle la quantité des prélèvements doit être calculée en fonction de la capacité d’accueil du site pour que ceux-ci soient efficaces, a été obtenu grâce à une collaboration des écologues avec les chasseurs et les piégeurs dont l’apport a été capital pour expérimenter sur le terrain.
Dans ce cas la démarche est la suivante : le lien communément admis entre le prélèvement, la diminution de la population et réduction des dégâts n’est pas remis en cause ; au contraire, on le tient pour acquis, bien établi et l’on essaie de comprendre pourquoi cela ne fonctionne pas dans certains cas. C’est ainsi qu’a été mise en évidence une nouvelle variable, la capacité d’accueil d’un site pour une espèce donnée.  Cette démarche est bien plus féconde que celle qui aurait consisté à considérer que les cas où les prélèvements ne permettaient pas d’obtenir les résultats attendus réfutaient l’existence d’un lien entre le prélèvement, la diminution de population et la réduction des dégâts, réfutation ayant pour conséquence l’abandon des prélèvements pour réduire les dégâts occasionnés par une population appartenant à une ESOD.

La connaissance de cette variable peut avoir des conséquences pratiques intéressantes dans la mesure où elle peut être contrôlée. Si pour des raisons cynégétiques, on souhaite réduire une population de renards sur un site, on obtiendra de meilleurs résultats en combinant les prélèvements avec des modifications du milieu pour le rendre hostile à l’installation de renards. A l’inverse, si l’on veut que la prédation des renards sur les rats taupiers augmente pour la bonne santé des prairies d’estive, on s’efforcera de rendre le site plus accueillant pour eux, ce qui suppose que l’on ait une analyse fine du milieu et une bonne connaissance des mœurs du goupil. 
On peut donc considérer qu’en incitant à l’abandon des prélèvements dans le cas de dégâts, on incite en fait à jeter le bébé avec l’eau du bain. Pourquoi donc une telle incitation dans l’étude de la FRB ? Pourquoi une telle précipitation ? Parce qu’il s’agit d’un choix éthique ! Ethique, donc motivé par des raisons qui ne relèvent pas de la science.

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On peut estimer que c’est mal de tuer des renards et autres ESOD, que ce n’est pas justifié dès lors que l’on peut s’y prendre autrement pour limiter les dégâts qu’ils occasionnent mais ce n’est pas une question scientifique et « la science » n’a rien à dire à ce sujet. La condamnation de la souffrance animale n’est pas de son ressort bien qu’elle puisse être utile pour la mettre en évidence et l’évaluer. Les raisons de « sauvegarder la biodiversité » ne le sont pas non plus comme le souligne Alain Dubois, professeur au MNH. Il montre qu’aucune des raisons invoquées n’est « proprement scientifique » mais qu’elles sont « toutes inféodées à des choix éthiques » (voir par ex. « Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces », postface au livre de Julien Delord L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeux éthiques, publications scientifiques du MNHN, Paris 2010). Dès lors on est en droit de considérer que Clara Zemman et autres signataires de l’étude de la FRB sortent de leur rôle lorsqu’ils abordent les questions éthiques et philosophiques liées à la destruction de la biodiversité.
Non, ce ne sont pas les experts qui, selon les termes du communiqué de la LPO et de l’ASPAS condamnent « sans appel » les prélèvements de ESOD. Plus précisément, ce n’est pas en tant que biologistes, écologues ou sociologues qu’ils rejettent les « prélèvements » de belettes, fouines, martres des pins, renards, corbeaux freux, corneilles noires, pies bavardes, étourneaux sansonnets, geais des chênes, putois et blaireaux européens. C’est au nom de leur « philosophie » et de LEUR éthique personnelle. Les conditions à satisfaire qu’ils énoncent pour que ces prélèvements soient justifiés découlent de cette éthique non formulée. Elles n’ont rien de scientifique, stricto sensu. Quant au choix de refuser ces prélèvements sur la seule base de connaissances scientifiques, il n’a d’autre justification que leur philosophie implicite, un banal scientisme et cela reste arbitraire. Pourquoi ne pas les refuser sur la base de l’empathie pour ces animaux ou sur le caractère sacré du vivant, sur le respect de la vie, sur l’anti-spécisme, etc. ?
De plus dans le cas du renard, les prélèvements peuvent être efficaces donc justifiés aux yeux des propriétaires de poules, ou d’amateurs de gibier car contrairement à ce que supposent les auteurs de l’étude, il ne peut pas y avoir de « critères objectifs et mesurables » pour juger des dégâts que peuvent occasionner un renard, une fouine ou un putois pour un éleveur de poules en plein air, type d’élevage plébiscité par les amis des animaux qui sont souvent aussi les défenseurs des belettes,  renards et autres… Pour les éleveurs ou pour les sociétés de chasse, les prédations de ces carnivores sauvages peuvent être ressentis comme graves et le sont d’ailleurs économiquement. Ils ne le sont pas pour ceux qui n’élèvent pas de poules et ne chassent pas, c’est-à-dire la plupart des urbains et rurbains qui peuvent ou non « aimer les bêtes », sans parler de l’ASPAS qui a fait du renard son totem, un goupil qui a l’air si mignon qu’on peut lui pardonner quelques incartades !

Il faut reconnaître aussi que la « régulation » de carnivores sauvages n’est pas toujours pertinente dans les communes où il y a des pullulations de rongeurs. C’est le cas par exemple pour le renard là où prolifère le campagnol terrestre. Dans de tels cas, il peut y avoir des intérêts contradictoires. Les éleveurs qui ont leurs prairies ou estives ravagées par ces rongeurs ont intérêt à la présence de renards prédateurs efficaces de campagnols même s’ils ajoutent à leur menu du gibier de repeuplement au grand dam des chasseurs par exemple. Mais en cas de litige, c’est le juge qui tranchera, décidera des mesures et indemnisations, non les experts qui n’auront qu’un avis consultatif à donner dans certains cas.

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Bref, la conclusion de l’étude est bien propre à caresser ses commanditaires dans le sens du poil. Ils en auront eu pour leur argent. Ils peuvent clamer Ubi et orbi que « les massacres » de renards, et autres animaux appartenant à des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts n’a pas de fondement scientifique [sous-entendu donc pas de fondement] et utiliser cette « étude » pour contester les arrêtés préfectoraux de « régulation ». Et ils ne se sont pas privés de le faire  : « Ce rapport de la FRB éclaire, pour la première fois, un débat obscurci par les mauvaises habitudes. On sait désormais que la destruction systématique des ESOD est à la fois injuste et inefficace. Alors que la biodiversité connait un effondrement dramatique, il est inacceptable de perpétuer le massacre. Puisque le gouvernement refuse d’écouter la science, nous nous en remettons donc à la justice. »  Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO. Mais le type de « science » exemplifié par  l’étude à laquelle il se réfère n’est-il pas un peu trop militant dans  pour être objectif ?
 

Références

● L’étude de la FRB :
Zemman C., Langridge J., Plancke M., Garnier M., Soubelet H., 2023. Les prélèvements des Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod) réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés ? Synthèse de connaissances. Paris, France : FRB https://www.fondationbiodiversite.fr/wp-content/uploads/2023/09/Revue_ESOD_FRB_LPO_ASPAS.pdf

● Une présentation de cette étude et de ses résultats par leurs auteurs :
Zemman, Clara, Joseph Langridge, et Martin Plancke. « Renard, corbeau… les prélèvements réduisent-ils les dégâts qui leur sont imputés ? », Sesame, vol. 14, no. 2, 2023, pp. 54-56. https://www.cairn.info/revue-sesame-2023-2-page-54.htm

● Les communiqués de presse des associations commanditaires
https://www.aspas-nature.org/la-regulation-des-especes-nuisibles-est-sans-fondement-scientifique/
https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/espace-presse/communiques/cp-2023/la-regulation-des-especes-nuisibles-est-sans-fondement-scientifique

● L’article de Faune sauvage :
LIEURY N., RUETTE S., ALBARET M., DROUYER F., BAUDOUX B., LETTY J., URBANIAC C., DEVILLARD S., MILLON A., 2016. « Les prélèvements de renards limitent-ils leur densité ? La compensation par immigration, un concept-clé pour comprendre l’impact des prélèvements sur les populations de renards. »Faune Sauvage. N° 310 : 10 -16.https://professionnels.ofb.fr/sites/default/files/pdf/RevueFS/FauneSauvage310_2016_Art2.pdf
 
Postscriptum

Afin d’éviter les malentendus, je précise que je ne suis pas un chaud partisan des prélèvements de renards, fouines ou autre Esod. En cas de dégâts avérés, je préférerai qu’ils n’interviennent qu’en dernier recours lorsque les autres méthodes pour réduire ces dégâts ont échoué. Mais cela doit être mis au compte de ma sensibilité propre et d’une certaine conception de la vie et de la nature qui peut certes être argumentée et partagée, qui peut mobiliser pour ce faire des connaissances naturalistes mais dont la justification ultime échappe à la science. Faire jouer à la science un rôle militant qui n’est pas le sien la dénature. C’est malheureusement souvent le cas sur des sujets concernant les animaux, l’environnement et la protection de la nature.
 Ce que je conteste aussi dans cette étude, c’est la dévalorisation systématique des connaissances empiriques fondées de l’expérience acquise par la pratique. La connaissance scientifique dans bien des domaines n’est jamais que de la connaissance commune rationalisée et parfois améliorée. L’ethnobotanique en fournit de beaux exemples. Ne pas le reconnaître, c’est du scientisme.  Il est bien présent dans cette étude de la FRB.
 

Lundi 10 Juin 2024 Commentaires (0)
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