Au quotidien
Dans beaucoup des villes de France, les rats abondent. Mais alors que pour la plupart de ces villes, ils sont tenus pour un danger pour la santé publique, il y en a quelques-unes qui les considèrent comme des auxiliaires pour le traitement des déchets et ne répugnent pas à une certaine « cohabitation » avec cette espèce « liminaire ». Pour reprendre le titre d’un communiqué de l’Académie de médecine : entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ? Selon qu’un élu appartienne à la majorité municipale ou à l’opposition, la réponse à cette question ne sera pas identique, alors qu’elle est évidente et qu’elle devrait être la même pour tous. Le cas de Fontenay-aux-Roses comparé à celui de Paris est significatif à cet égard. Faut-il voir dans la présence de rats un enjeu de santé publique selon les écologistes de Fontenay (dans l’opposition) ? Ou « lutter contre les préjugés pour aider (les habitants) à mieux cohabiter avec les rats » comme le veulent les écologistes et le PS (majoritaires au Conseil de Paris) et le maire LR de Fontenay ?
La conseillère départementale, conseillère municipale d’opposition de Fontenay (Les Écologistes EELV) Astrid Brobecker s’inquiète à juste titre : « La lutte contre la prolifération des rats est un enjeu majeur en termes de santé publique. Elle repose sur la responsabilité collective en luttant contre les dépôts de déchets alimentaires sauvages sur l’espace public mais aussi sur un plan d’action global écrit-elle dans un article sur le blog « Osez Fontenay » (23/05/2024). « Un plan global », c’est-à-dire un plan comprenant aussi des campagnes de dératisation ? C’est du moins ainsi que le conçoit Haut de Seine Habitat dans sa réponse à Madame Brobecker « S’agissant de votre alerte liée à la prolifération des rats, une campagne de dératisation a bien eu lieu et s’est étalée de début mars à la mi-avril pour les immeubles anciens ainsi que le patrimoine récent rue des Potiers. » Donc un plan global qui implique que l’on tue les rats, à supposer qu’on y parvienne. Cela va peut-être sans dire mais va mieux en le disant car d’autres élus appartenant à des municipalités écologistes ou à une composante écologiste d’une majorité municipale ne tiennent pas le même discours.
À Paris, notamment, ce discours est tout autre. Pour Douchka Markovic1 , Conseillère de Paris, déléguée auprès du Maire du 18e chargée de la condition animale (Groupe Écologiste de Paris) l’utilité des rats serait supérieure aux dégâts qu’ils peuvent causer. « Un premier bilan est déjà de constater le rôle joué par les surmulots au quotidien dans les égouts avec l’évacuation de plusieurs centaines de tonnes de déchets et le débouchage de canalisations ». Les rats sont pour elle « nos auxiliaires de la maîtrise des déchets ». Elle affirme que « nous devons changer de paradigme, nous devons nous interroger sur de nouvelles méthodes efficaces et non létales. Nous devons nous interroger sur les surmulots et leurs manières de vivre, mieux les connaître afin de trouver des méthodes efficaces et éthiques. » Bref, ce sont des animaux liminaires2 , nous devons cohabiter avec eux. Douchka Markovic n’est pas la seule à tenir un tel discours. C’est le discours repris par tous les « délégués au bien-être animal » issus du parti animaliste qui ont été élus sur des listes de tendances très diverses grâce à des accords opportunistes, sans principe sous prétexte d’un apolitisme bien commode pour bouffer à n’importe quel râtelier. A Paris, ce plaidoyer pour les rats mis en avant par les animalistes est repris par la maire adjoint à la santé l’écologiste Anne Souyris avec l’accord d’Anne Hidalgo qui veut organiser une cohabitation des rats avec les Parisiens « qui ne soit pas insupportable pour ces derniers » !3
Cette position est partagée a minima par le maire de Fontenay-aux-Roses, Laurent Vastel (Les Républicains) si l’on en juge par ses dires tels qu’ils sont rapportés dans le blog « Osez Fontenay » : « Il y a des rats partout ; la dératisation ne sert à rien, et cela ne pose pas de problème de maladie. C’est plutôt l’homme qui lui en transmet. » Ces propos sont en accord les déclarations de chercheurs dans un documentaire diffusé sur ARTE « Les rats des villes. Tout un monde ! » de Maria Wischnewski4 . Néanmoins, ils contredisent les affirmations de l’Académie de médecine comme le remarque un autre contributeur du blog « Osez Fontenay ». L’Académie écrit : « il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures. » Dans ce texte elle énumère les nombreuses zoonoses dont le rat est un vecteur, zoonoses qui n’ont rien de bénin pour la plupart et ne se réduisent pas à la leptospirose5
À Paris, notamment, ce discours est tout autre. Pour Douchka Markovic1 , Conseillère de Paris, déléguée auprès du Maire du 18e chargée de la condition animale (Groupe Écologiste de Paris) l’utilité des rats serait supérieure aux dégâts qu’ils peuvent causer. « Un premier bilan est déjà de constater le rôle joué par les surmulots au quotidien dans les égouts avec l’évacuation de plusieurs centaines de tonnes de déchets et le débouchage de canalisations ». Les rats sont pour elle « nos auxiliaires de la maîtrise des déchets ». Elle affirme que « nous devons changer de paradigme, nous devons nous interroger sur de nouvelles méthodes efficaces et non létales. Nous devons nous interroger sur les surmulots et leurs manières de vivre, mieux les connaître afin de trouver des méthodes efficaces et éthiques. » Bref, ce sont des animaux liminaires2 , nous devons cohabiter avec eux. Douchka Markovic n’est pas la seule à tenir un tel discours. C’est le discours repris par tous les « délégués au bien-être animal » issus du parti animaliste qui ont été élus sur des listes de tendances très diverses grâce à des accords opportunistes, sans principe sous prétexte d’un apolitisme bien commode pour bouffer à n’importe quel râtelier. A Paris, ce plaidoyer pour les rats mis en avant par les animalistes est repris par la maire adjoint à la santé l’écologiste Anne Souyris avec l’accord d’Anne Hidalgo qui veut organiser une cohabitation des rats avec les Parisiens « qui ne soit pas insupportable pour ces derniers » !3
Cette position est partagée a minima par le maire de Fontenay-aux-Roses, Laurent Vastel (Les Républicains) si l’on en juge par ses dires tels qu’ils sont rapportés dans le blog « Osez Fontenay » : « Il y a des rats partout ; la dératisation ne sert à rien, et cela ne pose pas de problème de maladie. C’est plutôt l’homme qui lui en transmet. » Ces propos sont en accord les déclarations de chercheurs dans un documentaire diffusé sur ARTE « Les rats des villes. Tout un monde ! » de Maria Wischnewski4 . Néanmoins, ils contredisent les affirmations de l’Académie de médecine comme le remarque un autre contributeur du blog « Osez Fontenay ». L’Académie écrit : « il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures. » Dans ce texte elle énumère les nombreuses zoonoses dont le rat est un vecteur, zoonoses qui n’ont rien de bénin pour la plupart et ne se réduisent pas à la leptospirose5
Les propos du maire innocentant les rats de toute nuisance et sa répugnance à agir ne sont pas du tout étonnants si l’on se souvient qu’à Fontenay, le parti animaliste a soutenu sa liste lors des élections municipales, que des membres de ce parti y figuraient et appartiennent à la majorité municipale, que la déléguée à la condition animale est l’une de ces élues qui, en tant qu’animaliste, a surement à cœur le bien-être de ces pauvres rats qui sont de bons éboueurs ne pouvant pas vivre en dehors des villes. Mais comment des partis qui se veulent responsables peuvent-ils s’allier avec des individus qui ont des positions aussi contestables ? La réponse est simple : on passe des alliances pour gagner l’élection et on pense qu’une fois celle-ci gagnée, on gérera si certains élus posent trop de problèmes.
Cette alliance se conçoit parce qu’il y a dans les villes des grandes agglomérations notamment [et à la campagne des rurbains] des électeurs qui se considèrent comme des défenseurs de la « cause animale » et qui font de cette question une priorité, voire une exclusivité. Ils représentent un petit capital de voix, petit certes et heureusement, mais qui peut être décisif dans une élection pour laquelle on suppose que la victoire ou la défaite se jouera à peu de voix. Leurs suffrages sont donc convoités. Et pour les obtenir, rien de tel que de nouer des alliances avec le Parti Animaliste qui représente une fraction du lobby des végans, antispécistes et autres « amis des bêtes » de compagnie ou « liminaires » ! Une fois l’élection gagnée la liste qui a accueilli des Animalistes doit payer le prix de l’alliance nouée. Cela passe par la création d’une délégation ayant pour objet le bien-être animal avec à la clé des repas végétariens dans la restauration scolaire (pauvres gamins auxquels bien entendu personne ne demandera l’avis !), des pigeonniers contraceptifs fort onéreux d’entretien et le rejet de méthodes léthales dans le cas des rats et autre nuisibles envahissants avec toutes les conséquences en cours et prévisibles. C’est ce qui se passe à Fontenay-aux-Roses.
Il faut dire qu’à Fontenay lors de la dernière élection municipale, les voix des animalistes, antispécistes, végans et autres amoureux des z’animaux ont été particulièrement convoitées et disputées notamment par les deux listes finalistes : la liste du maire sortant s’alliant avec le Parti animaliste et son challenger mettant en scène son allégeance à L 214, l’association végane qui ne milite pas seulement contre la maltraitance des animaux de rente mais se sert de cette lutte pour promouvoir le véganisme et la mort de l’élevage français. Cette surenchère a continué par la suite, au Conseil municipal notamment sur la végétalisation de la restauration scolaire.
Comme les coucous pondent leurs œufs dans le nid des autres espèces, le Parti Animaliste se fait élire en négociant des places sur les listes de partis susceptibles d’avoir des élus. La différence est que les listes parasitées croient y trouver leur compte. Ces listes parasitées sont diverses, de droite, de gauche, écolos… Ce qui régit ces alliances, ce sont les conjonctures électorales et rien d’autre. Cela vaut à tous les échelons. De ce point de vue, les Fontenaisiens ont été bien gâtés. Après le match qui sera le plus défenseur de la cause animale, les électeurs de « gauche » ont dû se résigner à voter aux élections législatives pour une candidate ayant l’onction de la Nupes qui appartenait à un minuscule parti Ecorev qui rêve de bannir toute viande de notre alimentation, à l’exception peut-être de la viande de synthèse ! Gauche et Droite parasitée de leur plein gré par des lobbies animalistes sans culture politique et sans principe parce que cela peut être électoralement payant, voilà bien un élément propre à dégouter les gens de la politique et à les éloigner des urnes. Que des partis monomaniaques comme les animalistes puissent exister et trouver le moyen de prospérer est bien le signe que nos démocraties vont mal. Et pire même car si l’on n’est pas obligé d’aduler sa propre espèce, brader ses intérêts vitaux pour une autre qui ne lui veut pas que du bien en dit long sur sa capacité de survie.
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1 Une des fondatrices du Parti Animaliste qui s’est présentée sur la liste d’EELV et est rattachée à ce groupe.
Cette alliance se conçoit parce qu’il y a dans les villes des grandes agglomérations notamment [et à la campagne des rurbains] des électeurs qui se considèrent comme des défenseurs de la « cause animale » et qui font de cette question une priorité, voire une exclusivité. Ils représentent un petit capital de voix, petit certes et heureusement, mais qui peut être décisif dans une élection pour laquelle on suppose que la victoire ou la défaite se jouera à peu de voix. Leurs suffrages sont donc convoités. Et pour les obtenir, rien de tel que de nouer des alliances avec le Parti Animaliste qui représente une fraction du lobby des végans, antispécistes et autres « amis des bêtes » de compagnie ou « liminaires » ! Une fois l’élection gagnée la liste qui a accueilli des Animalistes doit payer le prix de l’alliance nouée. Cela passe par la création d’une délégation ayant pour objet le bien-être animal avec à la clé des repas végétariens dans la restauration scolaire (pauvres gamins auxquels bien entendu personne ne demandera l’avis !), des pigeonniers contraceptifs fort onéreux d’entretien et le rejet de méthodes léthales dans le cas des rats et autre nuisibles envahissants avec toutes les conséquences en cours et prévisibles. C’est ce qui se passe à Fontenay-aux-Roses.
Il faut dire qu’à Fontenay lors de la dernière élection municipale, les voix des animalistes, antispécistes, végans et autres amoureux des z’animaux ont été particulièrement convoitées et disputées notamment par les deux listes finalistes : la liste du maire sortant s’alliant avec le Parti animaliste et son challenger mettant en scène son allégeance à L 214, l’association végane qui ne milite pas seulement contre la maltraitance des animaux de rente mais se sert de cette lutte pour promouvoir le véganisme et la mort de l’élevage français. Cette surenchère a continué par la suite, au Conseil municipal notamment sur la végétalisation de la restauration scolaire.
Comme les coucous pondent leurs œufs dans le nid des autres espèces, le Parti Animaliste se fait élire en négociant des places sur les listes de partis susceptibles d’avoir des élus. La différence est que les listes parasitées croient y trouver leur compte. Ces listes parasitées sont diverses, de droite, de gauche, écolos… Ce qui régit ces alliances, ce sont les conjonctures électorales et rien d’autre. Cela vaut à tous les échelons. De ce point de vue, les Fontenaisiens ont été bien gâtés. Après le match qui sera le plus défenseur de la cause animale, les électeurs de « gauche » ont dû se résigner à voter aux élections législatives pour une candidate ayant l’onction de la Nupes qui appartenait à un minuscule parti Ecorev qui rêve de bannir toute viande de notre alimentation, à l’exception peut-être de la viande de synthèse ! Gauche et Droite parasitée de leur plein gré par des lobbies animalistes sans culture politique et sans principe parce que cela peut être électoralement payant, voilà bien un élément propre à dégouter les gens de la politique et à les éloigner des urnes. Que des partis monomaniaques comme les animalistes puissent exister et trouver le moyen de prospérer est bien le signe que nos démocraties vont mal. Et pire même car si l’on n’est pas obligé d’aduler sa propre espèce, brader ses intérêts vitaux pour une autre qui ne lui veut pas que du bien en dit long sur sa capacité de survie.
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1 Une des fondatrices du Parti Animaliste qui s’est présentée sur la liste d’EELV et est rattachée à ce groupe.
2 Cette catégorie a été inventée par les philosophes animalistes canadiens Sue Donaldson et Will Kymlicka dans leur livre Zoopolis. Elle regroupe des animaux appartenant à des espèces animales très différentes les unes des autres : rats, écureuils, fouines, moineaux, pigeons, lapins, cygnes, canards, souris, chauves- souris... Mais aussi puces de lit et cafards ??) Ils se sont adaptés aux environnements anthropisés, notamment aux environnements urbains, certains parmi eux ne pouvant plus ou difficilement survivre dans d’autres milieux, sans être pour autant domestiqués ou apprivoisés. [Sue Donaldson et Will Kymlicka, Zoopolis: une théorie politique des droits des animaux, 2011(éd. Alma, 2016 pour la traduction française)]. Pour les animalistes, ils vivent parmi nous, nous devons nous en accommoder et être soucieux de leur bien-être. S’ils sont trop prolifiques, il faut éviter de les tuer et pratiquer une régulation éthique du type « contraception » par exemple.
3 « Paris : Un groupe de travail pour étudier la « cohabitation » avec les rats » 20 Minutes avec AFP, publié le 09/06/2023 https://www.20minutes.fr/paris/4040532-20230609-paris-groupe-travail-etudier-cohabitation-rats
4 Pour Aude Lalis, chercheuse au Muséum National d’Histoire Naturelle, « bien que la leptospirose soit présente dans la population des rats de Paris, il n’y a aucun risque au quotidien pour les Parisiens dans leurs activités habituelles. Les rats ne représentent donc pas un danger sanitaire pour les humains (la réciproque n’est pas vraie, puisque vivant dans nos égouts, les rats sont très exposés à nos microbes). » Cité par ParisZooPolis. Il me semble que la parenthèse soit un ajout de ParisZooPolis, association animaliste qui défend les rats, les pigeons, voudrait bien que la pêche soit interdite dans la Seine à Paris…
5 « Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ? » Communiqué de l’Académie nationale de médecine, 15 juillet 2022
Jeudi 30 Mai 2024
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