Nature - environnement

Je relais ici l’appel de l’ASPAS


Après la chasse aux loups en plein Parc des Ecrins écrivez votre colère aux responsables

M. Bertrand Galtier, directeur du Parc national des Ecrins, a osé ordonner que la zone coeur du Parc soit « nettoyée du loup ».
Refuser la présence d’une espèce protégée dans un espace protégé est inadmissible et illégal !
L’ASPAS et la LPO PACA ont obligé le Préfet à retirer son arrêté autorisant la battue, mais cette dernière avait déjà eu lieu le matin même. Aucun loup n’avait heureusement été débusqué et abattu, mais il aurait pu en être autrement… et impunément !

Si la cohabitation entre les moutons et les loups n’est pas possible, ce sont les moutons qu’il faut retirer de nos espaces naturels, et non les animaux sauvages !

Il nous parait primordial de réagir de façon unitaire et importante à cette nouvelle étape des attaques contre la nature.
Aussi, nous invitons toutes les associations, leurs adhérents et sympathisants à téléphoner ou envoyer des messages de protestation au président et au directeur du Parc national :

Président : Christian Pichoud Tél. 04 76 00 37 12 ou pichpn@gmail.com

Directeur : Bertrand Galtier 04 92 40 20 10 ou bertrand.galtier@ecrins-parcnational.fr

Pour que cette action soit efficace il faut agir en masse et immédiatement. Faites circuler !
Montrez que les citoyens respectueux de la biodiversité dans les parcs nationaux sont majoritaires. On ne touche pas à nos Parcs. On ne touche pas à la faune et à la flore sauvage !
Nous comptons sur vous. Les générations futures également…


Avec nos remerciements pour votre soutien
L’équipe de l’ASPAS


Samedi 19 Juillet 2014 Commentaires (2)

Le 10 Juin la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale a commencé d’examiner le projet de loi sur la biodiversité. Il est bien entendu indispensable de tout faire pour tenter de surmonter ou à tout le moins de limiter « la crise de la biodiversité » actuelle avec son cortège d’extinction massive d’espèces. Cependant, tout en considérant que cet objectif est éminemment louable, certains naturalistes, doutent de la réussite de l’entreprise. C’est notamment le cas du Professeur Alain Dubois, directeur du Laboratoire reptiles-amphibiens du Muséum national d'histoire naturelle. Il la tient pour « mission impossible ». Ce pessimisme est-il justifié ?


Alain Dubois lors d'un stage de taxinomie au Muséum
Alain Dubois lors d'un stage de taxinomie au Muséum
Une catastrophe annoncée qui ne pourra être enrayée

«Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces» est l’un des textes dans lesquels Alain Dubois développe ses positions. C’est ce texte écrit en postface à l’ouvrage de Julien Delord L’extinction d’espèce histoire d’un concept et enjeux éthiques qui est étudié dans cet article.

Pour Alain Dubois – et aujourd’hui pour la plupart des naturalistes, ce qui caractérise la crise actuelle de la biodiversité, c’est sa rapidité : « Ce qui est particulier à notre époque est l’accélération exponentielle du rythme des extinctions : la biosphère est actuellement confrontée à l’une des plus graves agressions de son histoire , et en tout cas à la plus violente de toutes, en raison de son exceptionnelle rapidité » (2010, p. 626) Tout mettre en œuvre pour sauver les espèces menacées est la réaction normale de tout individu humain qui se soucie de la Nature ou tout simplement de l’avenir de sa propre espèce. Pour Alain Dubois « c’est de cette réaction qu’est née l’essor de la Biologie de la conservation (…). Cette nouvelle discipline est rapidement devenue une nouvelle source de crédits, sous la forme d’appels d’offre internationaux et nationaux, où l’on peut s’étonner de voir émarger beaucoup de ceux qui, il y a quelques décennies encore, niaient tout simplement l’existence du phénomène, ou en minimisaient la portée, en répétant que les extinctions font partie de l’histoire de la biosphère et n’ont donc rien d’ « inquiétant » ou d’ « inhabituel » (p. 628).
Alain Dubois reconnait que la Biologie de la conservation a pu apporter des solutions parcellaires concernant certaines espèces dans certains milieux mais pour lui, elle n’est pas en mesure d’empêcher la grande majorité des extinctions en cours et prévisibles : « il est fort probable que la BC pourra limiter l’ampleur de cette catastrophe, en ciblant surtout les interventions sur des espèces ou des milieux « exemplaires », mais pas arrêter les extinctions massives notamment celles qui résultent directement des déforestations gigantesques qui se multiplient en permanence depuis des décennies dans tous les grands massifs tropicaux » A l’échelle de la Planète, prétendre que l’on peut stopper la l’érosion de la biodiversité est « soit un mensonge soit un signe confondant d’optimisme naïf »(ibid.).

Une résolution éventuelle de la crise de la biodiversité relève du politique

Alain Dubois insiste longuement sur le fait que, d’après lui, les actions proposées ne touchent qu’une proportion « infime » de la biodiversité, soit « les vertébrés de grande taille ou spectaculaires ». S’il en est ainsi « c’est tout simplement que la crise de la biodiversité n’a rien d’un phénomène « naturel » du moins si ce terme est pris dans le sens restreint de « n’impliquant pas l’intervention de l’homme » qui bien entendu fait lui-même intégralement partie de la nature. Cette crise n’est pas due à des éruptions volcaniques, des séismes et tsunamis, l’impact d’un astéroïde ou une éruption solaire. Elle est due à l’activité humaine. » (p. 640) Il ne suffit pas de le reconnaître, il faut en tirer les conséquences lorsque l’on veut la combattre. « Il est clair que cela ne peut se faire sans envisager des modifications drastiques de la relation entre notre civilisation et la planète qui l’abrite, des changements fondamentaux de paradigmes quant à « la croissance », « l’économie » et le fonctionnement même de nos sociétés à tous les niveaux. » Il en découle que ce n’est pas la science qui pourra résoudre cette crise. « Ces questions ne sont pas seulement « académiques », et ne peuvent, et ne doivent, pas être traitées comme s’il s’agissait de questions abstraites, se posant seulement dans un monde éthéré. En d’autres termes, leur dénouement se jouera dans le domaine politico-social, pas au sein de la science » (p. 640).
Bien que cela ne soit pas son propos ni son but, on peut affirmer que cette analyse d’Alain Dubois donne un fondement à l’écologie politique et la légitime ; l’écologie politique s’étant constituée en partie sur le constat que la crise environnementale décrite et documentée par différentes branches de la biologie, dénoncée par les scientifiques demandait pour être résolue une action sur le plan politique.

Que la résolution de la crise de la biodiversité doive se faire sur le terrain socio-politique est l’une des raisons, sinon la raison principale du pessimisme du naturaliste. Ce n’est pas le manque de propositions faites pour la surmonter qui fait problème mais le fait qu’ « il n’existe pas de force sociale suffisamment importante et déterminée à se battre pour les mettre en œuvre ». Et tant qu’il en sera ainsi, elles seront condamnées à n’être que des utopies (p. 640). « Les « protecteurs de la nature », pour employer volontairement un terme général et vague, peuvent être hostiles à la continuation du fonctionnement actuel de notre civilisation, cela a peu d’effets concrets » nous dit-il (p.639). Alain Dubois considère d’ailleurs qu’affirmer que la course au développement industriel et économique est à la racine de la crise environnementale actuelle n’est pas satisfaisant si l’on ne précise pas que « la course dont il est question est avant tout une «course au profit», dans le cadre de cette société dont le moteur économique et politique quotidien et fondamental est le profit économique ». Il en résulte, selon lui, que ce changement fondamental de fonctionnement de nos sociétés « ne serait possible qu’au prix de conflits sociaux, politiques ou militaires majeurs – et rien n’indique que nous sommes à la veille de ces conflits » (p. 639). En somme, c’est l’instauration révolutionnaire d’une sorte d’écosocialisme à l’échelon mondial qui permettrait de surmonter la crise de la biodiversité par un changement fondamental du fonctionnement de nos sociétés. Celle-ci n’est pas du tout à l’ordre du jour tandis que la biodiversité s’érode de plus en plus rapidement. Voilà pourquoi, il est impossible de stopper cette érosion d’ampleur catastrophique. Jean Dorst avait écrit naguère un livre qui sonnait l’alarme : « Avant que Nature ne meurt ». Il n’a pas été entendu. Peut-être ne pouvait-il l’être si l’on accepte les thèses d’Alain Dubois. Maintenant il est trop tard. Nature se meurt… Nature est morte

Peut-on enrayer le déclin de la biodiversité ? Examen critique du pessimisme du Professeur Alain Dubois.
Un mausolée pour une Nature morte

Faut-il rester les bras croisés pour autant ? Pour Alain Dubois, si nous n’avons et si nous n’aurons pas les moyens d’enrayer significativement les extinctions d’espèces à l’exception de quelques-unes, emblématiques préservées dans des réserves ou des zoos, « il serait encore possible, en mettant sur pied un programme ambitieux, de récolter et de fixer des millions de spécimens, des tissus, de l’ADN, des photos, des films, des enregistrements de chants, des observations, du nombre le plus élevé possible d’espèces vouées à une destruction irrémédiable et rapide, comme témoin pour l’avenir et pour études ultérieures ». Il précise ainsi cette tâche : « il s’agirait alors de constituer une banque de « pré-fossiles » pour les générations qui nous suivront. Cette perspective d’un « mausolée de la biodiversité » est certes moins glorieuse, excitante, optimiste et « porteuse » que celle de «sauver les espèces», mais elle est honnête et lucide et, contrairement à cette dernière, elle correspond à un objectif réalisable. » (p. 655) A défaut de pouvoir léguer aux générations futures un monde plein de vie, coloré et divers, nous leur léguerions «une bibliothèque de spécimens, de données et d’informations sur (les espèces actuellement vivantes du globe) juste avant leur extinction» (p. 665), les bases de la connaissance et les matériaux pour l’étude d’un monde que nous n’avons pas pu préserver ! Il s’agit peut-être là d’un objectif propre à satisfaire la « communauté scientifique »mais cette vision muséale d’une nouvelle arche de Noé tient du cimetière comme le terme de « mausolée » ne l’indique que trop ! Cette perspective a de quoi faire frémir tout un chacun…

On peut d’ailleurs objecter que toutes ces collections, ces connaissances ne seront léguées à personne car si nous ne réussissons pas à endiguer cette érosion de la biodiversité, l’espèce humaine, elle aussi, s’éteindra. Pour Alain Dubois, on ne peut affirmer que ce sera le cas, que l’espèce humaine sera incapable de survivre à cet effondrement de la biodiversité. Il écrit « même si nos connaissances actuelles sur le fonctionnement des écosystèmes et de la biosphère indiquent le contraire et si le principe de précaution nous suggère la plus grande prudence à cet égard, il n’est pas possible d’affirmer scientifiquement que la survie de l’espèce humaine serait réellement menacée si 90% des espèces vivantes du globe, ou même plus, disparaissaient, et s’il ne subsistait comme dans le roman Ravage de René Barjavel, que la vache, la poule, le chien et quelques autres espèces. » (p. 656).

Le discret pique-prune
Le discret pique-prune
Un tel pessimisme concernant la capacité des sociétés humaines actuelles à enrayer l’érosion de la biodiversité est-il justifié ?

Selon Alain Dubois, les efforts de préservation porteraient surtout sur des espèces « exemplaires », c’est-à-dire des « vertébrés de grande taille » tandis que les autres espèces seraient négligées. Ce sont ces espèces « vertébrés de grande taille » qui seraient sauvées de l’extinction, ce serait pour elles et pratiquement pour elles seules que la Biologie de la conservation réussirait à limiter l’ampleur de la catastrophe tandis que les reptiles, les amphibiens (dont il est un des spécialistes), les arachnides et les insectes seraient négligés. Cette assertion est fausse !
C’est ce que montre le cas du Pique-prune, un scarabée protégé dont il est pourtant fait mention dans l’ouvrage pour lequel Alain Dubois a écrit en postface le texte analysé ici. La découverte en 1999 sur de vieux châtaigniers d’une population de ces insectes sur le tracé de ce qui allait devenir l’autoroute A28, entre Le Mans et Tours a bloqué les travaux pendant six ans, jusqu’à ce que l’on trouve une solution satisfaisante pour la sauvegarde de cette population. De nouveau en 2010, la même histoire se répète : le pique-prune se met cette fois sur la route du conseil général de l'Yonne qui voulait faire abattre pour des raisons de sécurité les cinq cents tilleuls centenaires de l'allée monumentale d'un kilomètre de long qui conduit au château de Tanlay. Le pique-prune, ce modeste et très discret insecte a le même statut que l'ours ou le loup, espèces exemplaires au sens de Dubois.
Comme les grands prédateurs, le pique-prune est une espèce « parapluie », c’est-à-dire une espèce dont la présence témoigne de la richesse biologique d’un milieu. En préservant l’habitat de cette espèce, on préserve de nombreuses autres espèces de tous ordres et qui ne sont peut-être pas toutes répertoriées. Laurence Caramel dans un article du Monde qu’elle a consacré au pique-prune rapporte les propos d’un entomologiste, Bruno Meriguet de l’OPIE qui a recensé 53 autres espèces d’insectes sur le site de Tanlay : « La présence du pique-prune est le signe d'un milieu écologique extrêmement exigeant qui abrite quantité d'autres espèces dont l'enjeu de conservation est également fort pour le fonctionnement des écosystèmes » Et il n’y a pas que ces insectes. Dans ce même milieu, Chauves-souris, rapaces et écureuils cohabitent. Comme l’écrit Laurence Caramel « les batailles menées au nom du coléoptère vont donc bien au-delà de l'existence de celui-ci ». Si les espèces « parapluie » sont souvent des espèces de vertébrés de grande taille, ce n’est pas toujours le cas. En identifiant et en préservant de telles espèces et leurs habitats, on en préserve du même coup beaucoup d’autres.

Ce ne sont plus seulement quelques naturalistes isolés, lanceurs d’alertes qui se perdent dans le désert qui se soucient de la biodiversité. Sans même parler des conventions internationales, des diverses réglementations et directives, il est remarquable qu’aujourd’hui la défense de la biodiversité concerne de plus en plus de gens. A Nantes, ce sont plus de 50 000 personnes qui ont manifesté pour défendre la biodiversité du bocage de Notre-Dame-des-Landes, le campagnol amphibie, les tritons, les grenouilles et beaucoup d’autres espèces recensées sur le site par « Les Naturalistes en Lutte » Ces naturalistes en lutte, professionnels et amateurs, savent comme l’a proclamé leur porte-parole lors de cette manifestation que « dans ce contexte (la défense du bocage), paysans, zadistes et naturalistes se sont liés, se sont écoutés et aujourd'hui, nous marchons ensemble parce que nous comprenons que la seule manière d'avancer n'est pas la compétition ou le conflit, mais la coopération et l'écoute. Notre-Dame-des-Landes, c'est la preuve qu'un autre monde est possible. Un monde où progresse le respect d'autrui, un monde où la non-violence est recherchée. Notre-Dame-des-Landes devient un nouveau symbole d'espoir. » En Amazonie, ce sont les peuples premiers qui défendent leur forêt tandis que l’opinion mondiale se mobilise en leur faveur. Et il en va de même partout sur la Planète.

Alain Dubois a raison de considérer que la crise de la biodiversité étant due à l’activité des humains ne peut se résoudre que sur le terrain social et politique. Mais comme le montre toutes ces luttes, des forces sociales existent tandis que sous diverses formes la prise de conscience des problèmes écologiques progresse. Ce qui constitue autant de raisons d’espérer et de se battre pour enrayer l’érosion de la biodiversité.

Si la course au profit, l’exploitation éhontée des richesses des pays du Sud par les occidentaux, la rapacité des multinationales sont bien l’une des causes de la crise de la biodiversité, ce n’est pas la seule. Le développement même de la société industrielle ne doit pas être dédouané. Lorsque l’on étudie les mises à jour de la Liste rouge des espèces menacées que publie l’UICN, on constate que l’instabilité politique de certains pays du Sud, la corruption de leurs dirigeants et la misère des populations sont aussi des causes de cette crise. On constate aussi que si beaucoup d’espèces sont menacées, c’est à cause de la destruction de leur habitat.
Par exemple, la dernière mise à jour de cette liste rouge vient confirmer les rapports selon lesquels 94 % des lémuriens sont menacés d’extinction. Les lémuriens comptent ainsi parmi les groupes de vertébrés les plus menacés de la planète. Ils sont principalement menacés d’extinction en raison de la destruction de leur habitat naturel, la forêt tropicale de Madagascar, où l’instabilité politique et la pauvreté croissante ont accéléré l’exploitation illégale du bois. Récemment, la chasse de ces animaux pour se nourrir est également devenue une menace majeure.
De même le tatou à trois bandes du Brésil (Tolypeutes tricinctus) ; mascotte de la coupe du monde de foot 2014 est classée Vulnérable dans la dernière actualisation de la Liste rouge de l’UICN, le nombre de spécimens de cette espèce ayant décliné de plus d’un tiers au cours des 10 à 15 dernières années, en raison d’une perte de 50 % de son habitat, la fruticée sèche de la Caatinga.
C’est aussi à cause de la perte de leurs habitats que, en France même, plusieurs espèces de papillons de jour sont menacées. « Les populations des papillons de jour ont fortement chuté en France dans les années 70 et 80, en raison de l’intensification des pratiques agricoles et d’une urbanisation croissante. Ce déclin se poursuit aujourd’hui encore pour de nombreuses espèces. Ainsi, l’Hermite, un papillon autrefois bien réparti en France, a subi une régression de ses effectifs de l’ordre de 30% sur les 10 dernières années, ce qui le classe dans la catégorie “Vulnérable”, et l’Azuré du mélilot est lui classé “Quasi menacé”. La destruction importante des milieux naturels et leurs transformations sont les principales causes de ce déclin »(UICN, 2012). Avec l’intensification des pratiques agricoles, les prairies humides ont été remplacées par des cultures ou modifiées par l’apport d’engrais ou bien encore enrésinées. Le développement des routes et des zones urbaines est également l’une des causes majeures de la disparition et de la fragmentation des milieux naturels propices aux papillons. Ainsi, l’Hespérie du barbon, victime de l’urbanisation du littoral méditerranéen, n’a pas été revue depuis plus de 10 ans et a été classée « En danger critique » en France.

La mascotte de la coupe du monde de foot 2014
La mascotte de la coupe du monde de foot 2014
On pourrait multiplier les exemples à l’infini. A la racine de ces destructions d’habitats, on trouvera, sous une forme ou une autre, la pression démographique, y compris en France ou plus largement dans les Pays du Nord où le mode de vie est beaucoup plus dispendieux et parce que comme l’avait déjà souligné René Dumont c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers Monde, par le gaspillage de matières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesses. Seule une agriculture productiviste peut nourrir une population humaine en continuelle expansion qui tend à occuper et exploiter tous les milieux et les dégrade. Sauvegarder la biodiversité, certes ! Mais où, si l’espèce humaine occupe toute la place ? Assez curieusement, Alain Dubois n’insiste guère sur cette cause de la « crise de la biodiversité ». Pourtant, il y aurait de quoi renforcer son pessimisme : même si l’on prenait aujourd’hui des mesures dénatalistes drastiques, leurs effets ne seraient perceptibles qu’à long terme et elles ne sont pas l’ordre du jour ni ici, ni ailleurs. Même la Chine assouplit sa politique de l’enfant unique.

Un avenir incertain pour la biodiversité

Il n’est dès lors pas étonnant que l’UICN présente la dernière mise à jour de sa liste rouge des espèces menacées en ces termes : « La Liste rouge des espèces menacées de l’UICN dresse un état des lieux toujours plus alarmant » ; le communiqué se concluant par le constat en demi-teinte de la directrice du Programme mondial de l’UICN pour les espèces, Jane Smart. « Même si la Liste rouge de l’UICN est à chaque fois l’occasion de célébrer quelques réussites en matière de conservation, au vu de la situation actuelle, un long chemin reste encore à parcourir pour atteindre les objectifs de la Convention sur la diversité biologique à l’horizon 2020, date limite que se sont fixée près de 200 gouvernements pour enrayer le déclin de la biodiversité et éviter l’extinction des espèces »
Un long chemin reste à parcourir, mais ajoute-t-elle « Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de ne pas tenir ce délai » !

Alors continuons le combat même et surtout si son issue apparaît aujourd’hui comme des plus incertaines …. Ce qui n’empêcherait pas de mobiliser les moyens nécessaires pour mener à bien une connaissance quasi-exhaustive des formes de vie sur cette Planète, comme le demande à juste titre le Professeur Alain Dubois. La biologie de la conservation et la taxinomie ne doivent être opposées, elles sont complémentaires.

Références :

Alain Dubois, 2010, « Un naturaliste face à l’extinction massive des espèces », Postface à Julien Delord L’extinction d’espèce, histoire d’un concept et enjeu éthique, Publications scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle, Paris, 2010. Toutes les textes cités d’Alain Dubois sont extraits de cet article.

Laurence Caramel, 2010, « Le pique-prune, scarabée amateur de vieux arbres, sème la discorde chez les hommes » LE MONDE 14.08.2010 ici

UICN, 2012 Papillons de jour de France métropolitaine, Dossier de presse – 15 mars 2012 ici
UICN, 2014 "La Liste rouge des espèces menacées de l’UICN dresse un état des lieux toujours plus alarmant", ici

Illustrations : Dest, ?, Cg 72,Défense animale.

Mardi 17 Juin 2014 Commentaires (0)

La Liste rouge des espèces menacées de l’UICN dresse un état des lieux toujours plus alarmant. Selon la dernière mise à jour de cette liste, près de 80 % des orchidées de la sous-famille des Cypripedioideae le des zones tempérées à laquelle appartient le Sabot de Vénus sont menacées d’extinction. Comme l’affirme l’Union internationale pour la conservation de la Nature (UINC) ,avec ses fleurs caractéristiques en forme de pantoufle destinées à piéger les insectes pour assurer leur pollinisation, ces orchidées comptent parmi les plantes à fleurs les plus connues et emblématiques.


Sabot de Vénus
Sabot de Vénus
« Le plus surprenant dans cette évaluation, c’est le degré de menace qui pèse sur ces orchidées », souligne Hassan Rankou, de l’Autorité pour la Liste rouge de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN (SSC) représentative du groupe de spécialistes des orchidées. « Les orchidées de la sous-famille des Cypripedioideae sont des espèces prisées dans le commerce horticole mondial, un secteur qui pèse plusieurs millions de dollars. Même si cette industrie est alimentée par des plantes issues de stocks cultivés, la conservation des espèces sauvages est vitale pour l’avenir de cette famille. »

L’UICN cite le cas de Cypripedium lentiginosum, une espèce classée En danger qui ne compte plus que 100 spécimens dans le sud-est du Yunnan, en Chine, et dans la province de l’Ha Giang, au Vietnam. C’est une cueillette excessive et la déforestation qui ont conduit au déclin de cette espèce. Également classé En danger, le Cypripède de Dickinson (C. dickinsonianum) se rencontre uniquement dans certaines populations isolées au Mexique, au Guatemala et au Honduras. Son habitat naturel, les forêts claires, est détruit pour les besoins de l’agriculture et à cela s’ajoute l’élagage des arbres qui change les conditions environnementales permettant aux orchidées et aux autres plantes des sous-bois de bien se développer.
La disparition de ces orchidées est en grande partie due à la destruction de leur habitat et à la cueillette excessive des espèces sauvages pour le commerce local et international, et ce, malgré le fait que le commerce international de toutes les espèces d’orchidées de cette sous-famille soit réglementé.

Photo : Algirdas, Wikimedia Commons
Les mises à jours de la liste rouge de l’UICN sont consultables sur son site : ici


Vendredi 13 Juin 2014 Commentaires (0)

La Forêt de Verrière a déjà fait les frais du percement de l’A86. Va-t-elle encore voir sa surface amputée ?
Deux endroits sont à l’étude pour installer le Site de Maintenance et de Remisage (SMR) du futur tramway Antony-Clamart (T10 ou TAC) : une parcelle de près de 4 hectares de la forêt domaniale de Verrière ou un terrain sur la zone d'activité NOVEOS au Plessis-Robinson.


La forêt de Verrière ne doit pas être amputée une nouvelle fois.
Le Conseil général des Hauts-de-Seine ainsi que les maires du Plessis-Robinson et de Châtenay-Malabry font du lobbying auprès du syndicat des Transports d’Île-de-France (STIF) pour qu’il choisisse la parcelle en forêt de Verrière. Ce qui est inacceptable : la superficie de cette forêt péri-urbaine est déjà réduite. Elle devrait être sanctuarisée comme tous les espaces forestiers de la Région parisienne qui ne doit pas devenir un désert de goudron et de béton avec quelques parcs policés où seraient encagés des lambeaux de nature.
En proposant ce choix, le Conseil général des Hauts-de-Seine achève de pervertir ce qui devrait être un moyen de transport écologique. En effet combien d’arbres ont déjà été abattus pour construire les lignes de tram ?
Les espaces forestiers de la région parisienne doivent être préservés et cette parcelle de la forêt de Verrière protégée. L'installation du Site de Maintenance et de Remisage du futur tramway T10 doit se faire sur un terrain dans la zone d'activités NOVEOS au Plessis-Robinson.
Vincent Gazeille, conseiller général écologiste de Clamart, a lancé une pétition pour demander au STIF de faire ce choix. Il faut la signer en cliquant ici

Photo Jf Dumas: « Au bord d’une mare du Bois de Verrière en hiver »

Jeudi 12 Juin 2014 Commentaires (0)

L’article qu’Emmanuel Chambon a publié sur son blog en réponse à celui que j’avais écrit sur ce blog montre qu'en accédant aux affaires, il a mis de l’eau dans son vin et que lui et la nouvelle équipe municipale sont devenus plus raisonnables.


Une mission impossible…

Mais d’abord, je voudrais lever un malentendu. Je n’ai jamais dit qu’il fallait laisser les herbes sauvages tout envahir. J’ai toujours dit qu’il s’agissait de les maîtriser, non de les éradiquer. Avec le service « Espace vert », j’avais d’ailleurs mis en place un « plan de désherbage » Comme Monsieur Chambon je pense qu’il ne faut pas laisser pousser des petits arbres dans les caniveaux et que chardons et liserons doivent être arrachés des parterres destinés à des plantes horticoles.

Mais de là à ne plus tolérer aucune herbe folle, nulle part, je prétends que ce n’est pas réalisable sans recourir à des désherbants de type glyphosate. Monsieur Chambon ne veut plus voir aucune de ces herbes, ni dans les caniveaux, ni le long des trottoirs, ni aux pieds des arbres et à la fois ne plus utiliser de pesticides chimiques. C’est mission impossible.

C’est d’ailleurs pourquoi, si l’on veut vraiment ne plus utiliser de produits phytosanitaires de ce type, il faut convaincre les gens qu’un certain degré de tolérance vis-à-vis des herbes qui poussent au pied d’un mur est nécessaire. Il faut réussir à les faire changer de regard vis-à-vis de ces plantes. C’est une nécessité puisque ces produits seront interdits d’usage dans les collectivités en 2020. C’est le but d’opérations telles que « Laissons pousser » impulsée par le Conseil régional à laquelle à mon initiative, Fontenay participait.

Il est à noter d’ailleurs que même les revues de jardinage à destination des particuliers s’efforcent, elles aussi, de faire changer d’attitude vis-à-vis de ces « mauvaises herbes » les jardiniers amateurs souvent gros consommateurs de ces pesticides de synthèse. Essayez en effet d’éradiquer les pissenlits d’un gazon sans utiliser de désherbants sélectifs qui n’ont pas d’équivalent en produits acceptables en agriculture et horticulture biologique ! Il faut s’armer d’un couteau pour éliminer les rosettes et il en restera de toute façon… D’où ce conseil plein de bon sens lu dans plusieurs revues de jardinage : si votre gazon n’est pas saturé de pesticides chimiques, récupérez donc ces rosettes pour faire de délicieuses salades et laissez quelques violettes et autres pâquerettes le décorer, il n’en sera que plus gai.

Cela dit, je pense que l’acceptation çà et là de quelques herbes folles par le public sera d’autant plus aisée que là où poussent ces herbes, il n’y a pas un tas de papiers gras où autres immondices. A ce propos, je prends acte du fait que Monsieur Chambon ne confond pas la propreté des trottoirs et des rues avec la présence d’herbes folles sur ces trottoirs et dans ces rues. Cela ne me semblait pas des plus clairs dans ses écrits précédents.

Un point de désaccord qui n’est pas un simple point de détail

Où nous sommes vraiment en désaccord, Monsieur Chambon et moi-même, c’est sur le traitement des pieds des arbres. Monsieur Chambon veut les « entretenir », c’est-à-dire, je suppose, les désherber. Privilégiant l’horticulture à la nature, Monsieur Bresse (qui a mis en ligne sur le site des « Nouvelles de Fontenay » des extraits de l’article de Monsieur Chambon) propose quant à lui de les « fleurir » alors que je pense qu’il est capital, non pas de les laisser à l’abandon, mais de laisser la nature s’y exprimer librement quitte à faucher, à une période bien choisie, les plantes qui ont pris trop de volume et empiètent sur les trottoirs. Et n’en déplaise à Monsieur Bresse, si elles repoussent, tant mieux ! Du moins si ce ne sont pas des « invasives ». On peut considérer qu’il s’agit là d’une divergence de détail. Ce n’est pas le cas. Ces petits espaces laissés à la nature sont autant de relais indispensables afin d’assurer la continuité entre des espaces naturels plus vastes pour les populations de plantes sauvages et d’insectes qui sinon seraient isolées et par là même en danger de disparition. Il ne s’agit pas là d’idéologie mais de science d’observation. Et les naturalistes du Muséum qui préconisent un tel traitement des pieds des arbres d’alignement ne sont pas des idéologues mais des scientifiques !

Des précisions indispensables et rassurantes

Pour le reste, je pense que mon article aura eu le mérite d’inciter la nouvelle municipalité à préciser et à rendre publics certains points restés obscurs concernant sa politique des espaces verts. Ces précisions sont plutôt rassurantes.

Il n’est donc plus question de remettre en cause l’existence du verger conservatoire et de la petite zone humide associée avenue Lombart. Ce n’était pas acquis. Cela a dû faire l’objet d’arbitrages mais c’est une excellente nouvelle. Pas plus qu’il ne sera question d’un aménagement de l’espace Boris Vildé de nature à nuire à la biodiversité qu’il recèle. Et enfin, je note avec plaisir que Monsieur Chambon (et donc la nouvelle municipalité, je présume) sont favorables au maintien et au développement de prairies fleuries.

Bien entendu la vigilance s’impose mais, je le reconnais volontiers, voilà de bonnes nouvelles, des précisions rassurantes sur la politique que compte mener la nouvelle municipalité concernant les espaces verts et naturels.

Bon courage, Monsieur Chambon ! Tous mes vœux de réussite…

Mon article initial : ici
La réponse de Monsieur Chambon à cet article : ici
Les extraits de cet article et le commentaire de Monsieur Bresse dans « Les nouvelles de Fontenay » : ici

Samedi 7 Juin 2014 Commentaires (0)

C’est ce qui ressort du rapport 2013 que vient de rendre le médiateur national de l’énergie, Jean Gaubert.


L’éolien rapporte gros aux opérateurs mais revient de plus en plus cher aux consommateurs !
Les parcs d’éoliennes industrielles abiment nos paysages, banalisent les espaces naturels qu’ils transforment en hideuses zones industrielles, mettent en danger aigles royaux et autres rapaces, hachent moult oiseaux, chauve-souris, saccagent des stations de fleurs protégées en danger d’extinction. Ils pourrissent la vie des villages de campagne dont les maires ou les agriculteurs ont été séduits par les gains qu’ils sont supposés générer. Et maintenant, c’est la mer côtière qui va être, elle aussi, transformée en zone industrielle. Tout cela aux frais des consommateurs qui payent une addition de plus en plus salée pour tous ces parcs à l’utilité – et pour l’éolien offshore à la fiabilité – plus que douteuse que ce soit pour lutter contre le « changement climatique », ou prévenir la pénurie d’énergies fossiles qui se profile. Tout cela à nos frais, que nous soyons ou non d’accord…

Une augmentation des tarifs boostée par le soutien aux énergies éoliennes !

Le médiateur rappelle qu’entre l’été 2012 et la fin 2013, les tarifs réglementés de l’électricité ont crû de plus de 10 %. La CSPE est passée de 9€ par Mégawattheure à 10,5€ le 23 juillet 2012, puis à 13,5€/MWh le 1er janvier 2013. Cette taxe, qui finance principalement le soutien aux énergies renouvelables est payée par tous les consommateurs. Elle permet notamment de financer les tarifs de rachat par EDF aux producteurs d’électricité éolienne à un prix supérieur à celui du marché.
Selon le médiateur « L’avenir sera marqué par une poursuite de la hausse, avec notamment le développement de parcs éoliens en pleine mer dit « off-shore» réclamant plusieurs milliards d’investissement. Alors que la CSPE représente en 2013 plus de 10 % de la facture d’électricité, elle pourrait contribuer pour un tiers à l’augmentation totale des prix dans les prochaines années, selon les prévisions du Rapport de surveillance de la Commission de régulation de l’Énergie (CRE) publié en 2013.» (p. 115 – 116 du rapport).

Pour le rapporteur «Chacun doit bien comprendre que si l’enjeu de l’augmentation du prix de l’électricité est un espoir pour les opérateurs, il est source de crainte pour le consommateur, qui de surcroît est souvent prisonnier d’un logement ou d’une activité dont il peut difficilement maîtriser le coût. » Jean Gaubert est en désaccord avec cette augmentation de la CSPE : « Une augmentation des tarifs qui n’aboutit qu’à solvabiliser les (opérateurs) alternatifs ne peut pas être une bonne chose. » c’est-à-dire, en termes moins diplomatiques, les profits des opérateurs (la rentabilité de leurs installations) ne doivent pas être pris dans la poche des consommateurs qui, de plus, sont des clients captifs.

Des opérateurs bien peu écolos…

Qui sont d’ailleurs ces opérateurs dont les consommateurs financent les juteux profits ? GDF Suez allié à Areva qui vient de remporter deux appels d’offre pour l’exploitation de deux sites offshore dans la région côtière proche de Noirmoutier ; EDF, associé à Alstom, qui avait remporté trois des cinq lots du contrat géant pour l'installation d'éoliennes offshore au large à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime) ; l'espagnol Iberdrola, allié à Areva qui en a gagné un… Bref, «La fine fleur du nucléaire, des turbines industrielles qui lui sont souvent liées, et des combustibles fossiles comme le gaz ou le pétrole. Peut-on trouver plus merdique ? Non» comme le remarque Fabrice Nicolino sur son site Planète sans visa.

Les énergies renouvelables : un business trouble

En matière d’énergies renouvelables, si les gros requins s’affrontent pour remporter les gros projets, il y a aussi des tas de petits crocodiles dans les marigots du marché des énergies renouvelables pour les particuliers. Le médiateur s’inquiète du fait que le développement de petits projets (solaires, éoliens, pompes à chaleur, etc.) se fait « de façon désordonnée » et porte parfois préjudice aux consommateurs, qu’il appelle à se méfier de « vendeurs sans scrupules ».

Une concurrence qui fait augmenter les prix !

Enfin, ce rapport jette une pierre dans le jardin des économistes libéraux qui ne jurent que par la concurrence et ont obligé la France à l’introduire de façon tout à fait artificielle dans le domaine de l’énergie par Europe interposée. Cette concurrence n’a pas fait baisser les prix, au contraire « Je ne peux que constater que la concurrence attendue ne fait pas baisser la facture globale », suite notamment à l’apparition de coûts commerciaux « qui étaient inexistants du temps du système intégré ».

Pour télécharger le rapport ici
Illustration : Stop éolien offshore ici

Vendredi 6 Juin 2014 Commentaires (0)

Dans une lettre adressée au Président de la République, un collectif d’associations languedociennes lance un cri d’alarme contre les méfaits du développement de l’éolien industriel dans leur région. Ce cri d’alarme ne vaut pas seulement pour le Haut Languedoc, région particulièrement impactée. Il vaut pour tout le Massif central, pour toute région où s’implantent des parcs d’aérogénérateurs géants au mépris de l’avis des habitants, des paysages, de la faune et de la flore. C’est pourquoi cet appel au chef de l’état que je reproduis mérite la plus grande diffusion possible.


Stop aux méfaits de l’éolien industriel : un collectif languedocien en appelle à François Hollande
Lettre remise au Conseiller «Environnement» de François Hollande à son intention:

Monsieur le Président, la protection de nos territoires ruraux est une urgence!

Depuis quelques années nos territoires ruraux les plus vulnérables sont pris d'assaut par les protagonistes de l'éolien industriel au nom d'une prétendue nécessité énergétique, mais surtout en raison des incroyables avantages fiscaux , financiers et réglementaires qui leur ont été octroyés.

Jamais un groupe de pression n'a pu bénéficier d'autant de faveurs. Il a su mener avec habileté une action continue auprès des élus locaux et des parlementaires, sensibles à des promesses plus ou moins transparentes et souvent mensongères. Les imprécateurs du sauvetage de la planète, fascinés par une technologie parée à leurs yeux de toutes les vertus, leur apportent tout leur soutien.
Il en résulte pour nos territoires ruraux un massacre environnemental et une meurtrissure sociale.

● Un massacre environnemental

− l'absence de planification du développement éolien se traduit par des implantations au coup par coup dans des secteurs isolés. Il en résulte - outre une multiplication de nouvelles installations de raccordement au réseau électrique (transformateurs, lignes à haute tension) avec leurs surcoûts considérables - un véritable mitage des espaces naturels ;
− toutes les considérations sur la protection de l'avifaune et des chiroptères, des couloirs de migration et des espaces naturels fragiles sont systématiquement minimisées voire ignorées, tant dans les études d'impact que dans les avis de la DIREN, plus soucieuse d'objectifs quantitatifs que de défendre la précieuse et fragile biodiversité de nos territoires.

● Une meurtrissure sociale

− les atteintes à la démocratie locale se multiplient à l'occasion de chaque projet éolien dans nos collectivités locales : dissimulation et rétention d'information, mépris des inquiétudes exprimées par les citoyens, distribution d'avantages financiers, conflits d'intérêts, enquêtes publiques souvent partiales et toujours favorables aux projets ;
− le choix presque systématique de sites d'implantation éloignés des bourgs principaux ou en bordure de la commune voisine, les avantages financiers accordés aux uns et les nuisances que doivent supporter les autres, exacerbent les tensions sociales ;
− la brutale transformation de leur environnement, la dégradation de leur paysage familier, hérité de générations plus respectueuses de l'harmonie rurale, les nuisances réelles des aérogénérateurs, constamment ignorées par ceux qui devraient les en protéger, sont autant de blessures profondes pour les habitants de nos territoires.

Le Haut-Languedoc a la chance d’être un territoire reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère qui lui a valu d'être classé Parc régional naturel. Une centaine d'éoliennes industrielles sont installées à ce jour sur ce territoire et plus de cinq cents éoliennes seraient en prévision.
Le Haut-Languedoc est sur le point de perdre un patrimoine précieux. La poursuite de cette industrialisation d'espaces naturels préservés jusqu'ici, est une menace grave pour la biodiversité, pour le cadre de vie et pour le potentiel touristique de notre région.

Nous sommes convaincus qu'il existe des réponses techniques, avant tout pour la réduction de nos consommations énergétiques, mais également pour la production d’énergie, plus adaptées à notre contexte et à notre époque, faisant appel à l'innovation, à la responsabilité des acteurs locaux et s’inscrivant dans le développement local.

Monsieur le Président, nous savons que vous ne céderez pas aux voix de ceux qui se satisfont de mépriser nos inquiétudes, nos réflexions et nos propositions, en nous qualifiant d'anti-éoliens. Nous vous demandons solennellement d'intervenir pour que soit trouvée une réponse favorable aux problèmes que nous vous avons exposés.

Les associations Arvie, Calelh, Noelin, Reveihl, Sauvegarde des maisons et paysages, Vent d'Alerte (Tarn) Eho!lien local, L’Engoulevent (Hérault), militant pour préserver une montagne authentique et accueillante, pour défendre les droits de ses habitants et pour promouvoir des alternatives énergétiques à l’échelle locale dans le Haut- Languedoc, ont rédigé cet appel.
Préfecture d'Albi le mercredi 23 avril 14h

Source : Vent de Colère ici

Jeudi 1 Mai 2014 Commentaires (3)

Comme Pascal Buchet l’a signalé dans l’un de ses « twitts » et comme le rapporte « Les Nouvelles de Fontenay », il y a eu deux numéros de ce magazine pour le mois d’avril, l’un préparé sous l’ancien maire, peut-être imprimé, en tout cas non diffusé ; l’autre est un remaniement du premier revu par le nouveau maire. C’est celui qui a été diffusé. Un tel remaniement avec mise au pilon éventuelle du numéro préparé sous l’ancienne municipalité est-il justifié ou bien est-il la preuve d’un certain sectarisme de la nouvelle majorité, voire d’une attitude revancharde : vae victis, malheur aux vaincus ?


Couverture du magazine "revu" d'avril 2014
Couverture du magazine "revu" d'avril 2014
Pour essayer de répondre de façon objective à ces questions, plutôt que de comparer d’emblée les deux versions, je préfère d’abord comparer le numéro de 2014 revu avec celui de 2008 qui présentait le nouveau conseil municipal issu des élections d’alors. Malheureusement, en 2008, les numéros du magazine n’étaient pas encore numérisés et il n’est pas possible de donner à voir la première de couverture de ce numéro.
Mise à part la couleur du bandeau bleu en 2014, bistre en 2008, les couvertures des magazines d’avril 2008 et d’avril 2014 remanié se ressemblent beaucoup à quelques petites différences prés, peut-être significatives. Évidemment, ce ne sont pas les mêmes élus qui sont photographiés mais ils le sont à-peu-près au même endroit sur le square Pompidou et approximativement dans la même posture.

Pour la petite histoire, il faut remarquer que la photo de 2008 a été retouchée : ni Dominique Lafon, ni Patricia Guyon n’étaient présents lors de la prise de vue...

On notera aussi une autre différence. Sur la photo de 2008, seul le maire porte son écharpe. Sur celle d’avril 2014, le maire et l’ensemble de ses adjoints arborent leurs écharpes. Un symbole ? Et si c’est le cas, que signifie-t-il ?

Il est assez cocasse de voir sur ce square paré de ses fleurs printanières poser pour la photo Murielle Galante-Guileminot côte à côte ou presque avec Michel Faye, en tout cas dans la même équipe que ce dernier.
Murielle Galante-Guileminot était adjointe dans l’équipe d’Alain Moizan et le soutenait dans son projet de « bétonner » ce square, alors que Michel Faye était avec Monique Lecante, Denis Ledoux, Michèle Calippe, Jean-Jacques Fredouille et moi-même, l’un des leaders de l’opposition populaire à ce projet. Madame Guilleminot disait à l’époque pis que pendre de Monsieur Faye qui la stigmatisait comme « arbricide » ! Il est vrai qu’il y a bien des années de cela et que toutes ces années que l’un et l’autre ont passées dans l’opposition ont fini par les rapprocher…Elles ont aussi émoussé le symbole que représente l’existence de ce square : la résistance victorieuse de la population à la frénésie de bétonnage qui saisit parfois leurs élus.

Le journal s’ouvre ensuite sur le discours du nouveau maire, comme cela avait été le cas de celui de 2008. Comme en 2008 et dans une mise en page sensiblement identique, il inclut le trombinoscope des nouveaux élus avec mention de leurs délégations lorsqu’ils appartiennent à la majorité.

Le magazine de 2014 première version n’avait pas de tribune libre. Seul l’ancien maire se donnait la parole dans son édito. Dans la version diffusée, cette rubrique manque de diversité puisqu’elle ne comporte que cet édito du maire battu. «Je resterai ce Maire de tous les Fontenaisiens que j’ai toujours été et je ne vous quitterai pas. (…)Je vous aime ! » écrit Pascal Buchet dans cet édito. Ok ! Mais maire, il ne l’est plus et on aurait bien aimé avoir les analyses des autres sensibilités qui composaient l’ancienne majorité. Que pensent de ces résultats et de cette alternance les communistes et les écologistes ? Dans le magazine de 2008, les différents groupes de la majorité et de l’opposition avaient pu s’exprimer bien que tous n’aient pas saisi cette opportunité. Les nouveaux groupes n’étaient sans doute pas encore constitués au moment de la parution du numéro de 2014. Il faut dire qu’en 2014, le deuxième tour a eu lieu le 30 mars à la différence de 2008, où l’élection avait été faite dès le premier tour dès le 9 mars avec un conseil municipal d’installation le 15 mars… Il faut donc attendre la suite pour juger cette rubrique !

Enfin, le nombre de pages du magazine étant fixe, l’introduction du discours du nouveau maire et la présentation du nouveau conseil municipal entrainaient mécaniquement la suppression ou le raccourcissement d’articles de la version initiale.

La version initiale ne pouvait être publiée en l’état. En effet, le magazine s’ouvrait sur un édito d’un maire qui ne l’était plus, qui l’avait écrit après les résultats du second tour alors qu’il savait qu’il ne l’était plus ! Il était normal que l’édito soit signé du nouveau maire et qu’une large place soit consacrée au nouveau Conseil municipal. Les Fontenaisiens et les Fontenaisiennes n’allaient pas attendre un mois avant de connaître les visages de leurs nouveaux élus, leurs attributions…Il était inutile de se réfugier derrière la loi pour justifier la publication d’un numéro remanié !

La seule chose qui pose question est l’impression éventuelle de cette première version si impression il y a eu ! Qui a pu en donner l’ordre ? Qui est responsable de ce gaspillage de papier, d’énergie et d’argent (environ 15 000 €)?

Lundi 28 Avril 2014 Commentaires (0)

Fontenay-aux-Roses a donc un nouveau maire, Laurent Vastel (UMP) qui a su réunir autour de lui une coalition d’opposants à l’ancien maire. Une période s’achève. Elle aura duré près de vingt ans. En tant que maire-adjoint à l’environnement jusque l’an dernier, j’y ai pris ma part. Me retirant un peu avant l’heure, j’avais pris soin de préparer la relève. Grâce à de jeunes écologistes convaincu(e)s, elle était prometteuse. Hélas, le suffrage universel en a décidé autrement ! En prendre acte n’interdit pas de s’inquiéter ou à tout le moins de s’interroger pour l’avenir de Fontenay qui s’est dotée d’une équipe hétéroclite dont les leaders s’étripaient naguère joyeusement, qui s’est unie dans la précipitation de l’entre-deux tours moins autour d’un programme encore bien vague que pour renverser le maire sortant, un objectif que les résultats du premier tour permettaient d’espérer atteindre. Mais maintenant qui l’a été, vont-ils encore s’entendre ? Que vont-ils faire ? Je crains fort que l’une des mesures que prendra la nouvelle municipalité sera la remise en cause de la politique environnementale que j’ai menée toutes ces années et notamment les efforts entrepris pour gérer les espaces verts et la voirie dans le souci du bien-être et de la santé des gens comme de celui de préserver la nature en ville et de conforter la biodiversité ordinaire qui s’y manifeste.


Pourtant pérenniser une telle politique serait d’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui, la biodiversité est partout menacée qu’elle soit patrimoniale ou ordinaire et que les villes, paradoxalement, sont des refuges pour des espèces que l’agriculture industrielle et chimique a pratiquement fait disparaître des campagnes. L'extension des territoires urbanisés et le déséquilibre des écosystèmes devraient conduire la municipalité de Fontenay – et celle des autres communes de France – à considérer que la nature en ville a d’autres fonctions qu’esthétiques et cela d'autant que, répétons-le, la ville se révèle bien plus hospitalière pour la faune et la flore que l’on a tendance à croire, à condition bien sûr, que la politique de gestion de l’espace public vise aussi à préserver cette faune et cette flore. Comme le remarque Alain Rollet, ingénieur territorial principal en aménagements paysagers, préserver aujourd’hui cette Nature ordinaire qui a trouvé refuge en ville, c’est, peut-être, préserver la Nature patrimoniale de demain !

Emmanuel Chambon nommé Conseiller délégué aux espaces verts : une volonté de rompre avec la gestion écologique des espaces publics qui avait cours jusqu’à maintenant ?

Mes craintes sont d’autant plus fondées que l’élu qui a la délégation des espaces verts est Emmanuel Chambon, l’ennemi déclaré des «herbes folles », l’homme qui confond une gestion qui préserve la biodiversité avec un laisser-aller et un manque d’entretien des espaces verts, des pieds des arbres et des caniveaux. Il est celui qui veut cantonner la nature en ville dans des espaces clos alors que même les plantes ont besoin de se déplacer grâce à la circulation de leurs graines et de leur pollen, qu’elles ont besoin pour cela des pieds des arbres d’alignement, des murs, d’interstices urbains.

Ils sont autant de relais indispensables pour assurer la continuité entre les populations de plantes sauvages des espaces naturels plus vastes (les squares, la Coulée verte, les parcs comme l’espace Boris Vildé, le Talus du Panorama, et au-delà de Fontenay, le Parc Henri Sellier, le bois de Clamart et la Forêt de Meudon…). C’est précisément de tous ces endroits que Monsieur Chambon veut les éliminer pour faire place nette, car comme de juste, pour lui la Nature est sale. Ce n’est pas un procès d’intention que j’instruis là. Je ne fais que reprendre des extraits de son blog.

Des espaces publics « bien entretenus » au sens où l’entend Monsieur Chambon, ce sont des espaces où il n’y a plus aucune herbe sauvage. Il n’y a pas de miracle. Une telle entreprise d’éradication ne peut se faire sans un recours au glyphosate. Bienvenue au chevalier Roundup® ! Le voilà de retour à Fontenay, il va éliminer toutes ces sauvageonnes. Adieu à la politique du « zéro phyto », c’est-à-dire une gestion et un entretien des espaces verts et des espaces publics sans utilisation d’herbicide et de pesticide de synthèse. Du moins pour un temps, puisque la ville devra se conformer à l’interdiction de l’utilisation de ces herbicides et pesticides qui prendra effet en 2020. Et, inéluctablement, on verra de nouveau les caniveaux s’orner de l’or des pissenlits, la véronique égayer de ses discrètes petites fleurs bleu vif les parterres où s’inviteront des renoncules, sauf à constituer de véritables brigades de « cantonniers » dont la tâche sera l’arrachage manuel ou à la binette de toutes ces fleurs des champs, tâche ingrate et sans cesse à recommencer… Bien sûr, il ne s’agit pas de se laisser envahir ; il s’agit de maîtriser les herbes sauvages, non de les éradiquer mais de les accepter au pied des arbres d’alignement par exemple où elles jouent aussi un rôle de répulsif canin pour le plus grand bien de l’arbre.

Faut-il craindre également la disparition des prairies fleuries comme celle qui agrémentait l’entrée du Château Sainte Barbe ? Quel sera le devenir de l’espace Boris Vildé ? Du verger conservatoire et de la mare du 22, avenue Lombart qui fut l’objet de tant de sarcasmes de la part de la droite lorsqu’elle était dans l’opposition ? Je n’oublie pas que Madame Galante-Guilleminot, aujourd’hui 2ième Maire-adjointe, voulait édifier un grand « stade nautique » sur cette parcelle et peut-être aussi sur le Square des anciens combattants qui la jouxte mais je me rassure en pensant que la période de « vaches maigres » qui attend les collectivités territoriales mettra un coup d’arrêt à ce projet aussi pharaonique que peu écologique.

C’est le maire qui décidera…

Emmanuel Chambon, conseiller délégué aux espaces verts et à l’environnement devra compter avec Michel Faye, 7ième Maire-adjoint qui a aussi dans sa délégation l’environnement et le cadre de vie. Feront-ils « bon ménage » ? Ce n’est pas sûr. Deux élus pour un même domaine est une source de conflits potentiels… Michel Faye aura-t-il la possibilité, la volonté de tempérer les ardeurs du Conseiller délégué ? Difficile à dire. Ses prises de position passées témoignent d’un souci de l’environnement, mais trop souvent il s’agissait de surenchères à visées électoralistes.

Sur ce dossier un troisième élu aura, lui aussi, voix au chapitre ! Il s’agit de Dominique Lafon, 3ième Maire-adjoint qui a le développement durable dans ses délégations. A ce titre, il lui incombe de mettre en œuvre le Projet Territorial de Développement Durable (PTDD) élaboré à l’agglo en concertation avec les communes. Il connait bien ce PTDD puisque nous co-présidions ensemble le comité de pilotage lors de la mandature précédente. Dans ce PTDD, la protection de la biodiversité figure en bonne place dans la partie environnementale. Il précise en effet : « Pour maintenir et enrichir la biodiversité sur son territoire, la CA s'engage à: préserver et développer des éléments de «nature ordinaire » en les mariant aux éléments urbains et aux espaces vert; adopter une gestion écologique des espaces verts : promotion de la biodiversité (essences locales), suppression des pesticides et herbicides de synthèse; maintenir et si possible accroître la surface en espaces verts et naturels ». Pour réaliser ces objectifs, les services des espaces verts des quatre villes ont élaboré en concertation un guide des « bonnes pratiques ».

Dominique Lafon sera-t-il en mesure de faire appliquer cette orientation du PTDD qu’il avait validé naguère lors de la précédente mandature, en tant que co-président du comité de pilotage de ce PTDD ? Ces orientations du PTDD entrent en dissonance avec les propos tenus par Emmanuel Chambon dans son blog et sa vision d’une ville « propre » et on voit mal Fontenay faire cavalier seul pour en revenir à une vision de la gestion de l’espace public périmée depuis plus de dix ans.

Trois élus aux vues différentes sur un même domaine, c’est donc le Maire qui décidera. Il est bien difficile de savoir en quel sens !
Dans un billet d’humeur paru dans « les Nouvelles de Fontenay », Francis Rondelez lui demande à juste titre de préciser son programme de façon concrète : «Les habitants de Fontenay attendent maintenant que vous élaboriez rapidement un programme électoral commun pour la mandature à venir, et que vous le fassiez connaitre à tous afin que chacun puisse connaitre vos buts et vos intentions. Cette mise au clair est d’autant plus indispensable que la majorité est constituée de 4 pôles qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble et ont parfois exprimé des visions différentes de l’avenir de Fontenay-aux-Roses dans leurs déclarations du premier tour. » (ici

Si le nouveau maire voulait revenir à une gestion des espaces publics et à une vision de leur devenir dépassée comme tente de le faire son homologue UMP de Toulouse où le nouvel édile tente de réduire à néant une gestion écologique de l’espace public semblable à celle que j’avais mise en œuvre à Fontenay avec l’accord de l’ancien maire, j’espère que, comme à Toulouse où une pétition postée sur Internet a déjà reçu plus de 3000 signatures, il trouvera sur sa route des citoyens concernés, écologistes ou non, naturalistes engagés, simples particuliers soucieux de la santé publique et de celle des jardiniers que préservait le « zéro phyto ».

Ils demanderont au nouveau Maire, Monsieur Laurent Vastel qu’à Fontenay :
- ne soient pas utiliser de produits phytosanitaires de synthèse,
- soient maintenues des pratiques favorables à la biodiversité mises en place par les agents municipaux dans les espaces verts de la ville,
- que soit valorisée et développée la place de la nature en ville,
- que soient maintenus les prairies urbaines, le verger conservatoire et la petite zone humide associée.

Une telle politique n’est ni de gauche, ni de droite. Elle est mise en œuvre dans des villes qui ont des maires et des équipes dirigeantes de colorations diverses. Elle est bonne pour la santé et le bien-être des habitants, elle est bonne pour la Planète.

Autres articles sur des sujets reliés à consulter sur ce blog:
  • Emmanuel Chambon et les herbes folles : le grand désamour ?
ici
  • L’opposition municipale à Fontenay-aux-Roses : fait-elle l’idiote ou l’est-elle vraiment?
ici

Mercredi 23 Avril 2014

En pleine démagogie, Ségolène Royal, à peine installée au ministère de l’écologie prône la « remise à plat de l’écotaxe » sous prétexte que l’écologie ne doit pas être punitive. Alors que dans l’affaire, si l’écotaxe est supprimée, ce sont les contribuables qui seront punis ! Ce sont eux, c’est-à-dire nous tous, qui financeront l’entretien des routes au lieu qu’il le soit par les entreprises qui les utilisent et les dégradent avec leurs poids lourds ! Il ne faut pas oublier non plus que l’écotaxe est une ressource sans laquelle il ne sera pas possible de financer les grandes autoroutes maritimes, fluviales et ferroviaires. Sans même parler de la diminution de la pollution engendrée par le transport routier, ces infrastructures seront d’autant plus nécessaires que le prix des carburants et notamment du gazole ne peuvent qu’augmenter !


C’est cela qu’il faut expliquer à la population et notamment aux Bretons. Certes depuis 1532, date du traité d’union de la Bretagne à la France, les routes en Bretagne ont été gratuites pour tous. Cependant si cet état de fait historique n’est pas remis en cause par l’instauration sous une forme ou une autre d’une pollutaxe, ce sera la Bretagne qui sera l’une des régions les plus pénalisée par cet abandon et c’est bien là le paradoxe ! Un paradoxe qui devrait donner bon espoir aux hommes et femmes politiques qui ne capitulent pas devant les démagogues ! Il doit être possible de convaincre les Bretons, de montrer, y compris aux paysans, que leur intérêt n’est pas le même que celui des grands groupes volaillers.

Voici un texte courageux, solidement argumenté d’une Conseillère régionale verte de Bretagne, Gaëlle Rougier qui garde toute son actualité bien que publié en octobre 2013, lorsque sévissaient les « bonnets rouges », un texte où les enjeux de l’écotaxe pour la Bretagne et au-delà sont clairement exposés. Dommage que Ségolène Royale ne l’ait pas lu – ou si, elle l’a lu, qu’elle n’en ait tenu aucun compte !

« Nombre d’affirmations fantaisistes – pour ne pas dire démagogiques – circulent sur l’écotaxe. Nous voulons rétablir quelques vérités.

L’éco-taxe, une nouvelle gabelle ? Rappelons cette vérité simple que ses détracteurs se gardent bien de clamer : si les routes bretonnes sont gratuites pour les usagers, leur coût est financé par l’impôt et donc par l’ensemble des contribuables bretons. Ainsi, pour les bretons, l’éco-taxe poids lourds est une bonne nouvelle : en taxant les entreprises, elle allège le coût des infrastructures de transports pour tous les contribuables. Elle est, en cela, une mesure sociale.

Les détracteurs de l’éco-taxe se présentent comme les défenseurs de Bretagne et de ses intérêts. Mais alors que les régions disposent de toujours moins de moyens, l’éco-taxe est une manne indispensable pour financer les grandes autoroutes maritimes, fluviales et ferroviaires dont nous avons besoin pour se connecter aux réseaux économiques européens. S’ils sont contre l’éco-taxe, que proposent-ils donc pour financer l’ambition ferroviaire bretonne ? Rien. On assiste à une manipulation de l’histoire bretonne au profit du conservatisme patronal. Quand le prix du gazole aura doublé, comment la Bretagne exportera ses productions si elles ne disposent pas d’infrastructures de fret ferroviaire ou maritime ? L’éco-taxe permet d’engager la transition de l’économie bretonne et donc d’assurer l’avenir de nos emplois. Ne pas fournir cet effort fiscal aujourd’hui, c’est organiser notre propre défaite demain.

L’éco-taxe tue des emplois ? On atteint le summum de l’hypocrisie quand ceux qui sont aux commandes depuis des années font porter à l’éco-taxe le chapeau de la désindustrialisation alors même qu’elle n’est pas mise en place. La réalité est qu’ils cherchent à se défausser de leurs responsabilités dans la crise dramatique de l’agro-alimentaire breton. Rappelons que si GAD est en difficulté, c’est notamment parce que 700 000 porcs bretons sont envoyés à l’abattage en Allemagne. Cela n’est rendu possible que parce qu’il est moins cher d’exporter par la route vers l’est de l’Europe que d’abattre les porcs en Bretagne. L’éco-taxe touche essentiellement les grandes entreprises exportatrices, beaucoup moins les PME bretonnes tournées vers le marché régional. En augmentant le coût du transport, l’écotaxe peut inciter les groupes agro-alimentaires à relocaliser une partie de leurs activités et des emplois.

Enfin, le report de la route vers des modes de transport moins polluants et moins énergivores est une urgence vitale. La lutte contre le réchauffement climatique et pour une meilleure qualité de l’air est de notre responsabilité commune ici et maintenant !

Dans ce contexte, la demande d’un moratoire par la droite et la gauche bretonne n’a de sens que si celui-ci est mis à profit pour engager la mutation du modèle économique breton vers des productions à haute valeur ajoutée, respectueuses des droits sociaux, de l’environnement, et favorisant la relocalisation des activités. Si ce n’était pas le cas, le moratoire serait simplement un énième renoncement face aux lobbies des grands patrons. Nous verrions alors s’éloigner notre volonté de voir émerger une Bretagne connectée au monde, une Bretagne solidaire où les entreprises, autant que les usagers, participent à façonner l’économie de demain et l’avenir de nos enfants. »
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Mercredi 16 Avril 2014 Commentaires (0)
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