Alexander Grothendieck est mort le 13novembre 2014. Alors qu'il se voulait coupé de toute relation avec ses contemporains quels qu'ils fussent et qu'il vivait dans l’anonymat le plus total dans un petit village des Pyrénées, oublié des médias, des politiques comme du grand public, voilà que son décès le remet sur le devant de la scène, dans une actualité éphémère. Pour Jean-Paul Sartre, ce sont les vivants qui hantent les morts et dans le cas d’ Alexender Grothendieck, cet aphorisme semble particulièrement justifié.


Alexander Grothendieck dans les années 65
Alexander Grothendieck dans les années 65
Alexander Grothendieck fut l'un des grands mathématiciens de notre époque, si ce n’est le plus grand. C’est ce qui est mis en avant à juste titre dans l’avalanche d’hommages dont on gratifie aujourd’hui sa mémoire. Cependant, il n’aimait pas les hommages, encore moins sans doute les hommages de circonstance. Il y en a qui l’auraient mis en rage, moins à cause de leurs contenus que de leurs émetteurs.
En effet, si Alexander Grothendieck s’est retiré du monde, c’est probablement en grande partie pour des raisons politiques : malgré et ses constats sur l'état alarmant de la planète et ses dénonciations argumentées, rien ne bougeait. Il est certain que s’il ne s'était pas coupé de ses semblables, il aurait combattu beaucoup de ceux qui l’encensent aujourd’hui, y compris parmi les politiciens écologistes. Car, s’il était écologiste, ce n’était pas un écologiste tiédasse du type de ceux qui encombrent les médias actuels, c’était un écologiste radical, pacifiste, anarchiste, antinataliste et contre toute forme d’exploitation économique. « Prendre des coups, découper un grillage ou défoncer une porte pour dénoncer l’empilement de fûts radioactifs par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ne le gêne pas plus que ça. Il aurait été à l’aise à Sivens avec les Zadistes qui ont repris son combat. » (Pierre Douroux dans l’article témoignage qu’il lui consacre dans Libération)

Sur ce blog nous ne lui rendrons donc aucun hommage personnel. Comme pour autant nous ne pouvons pas nous résoudre à le laisser partir sans saluer sa mort, en forme de non-hommage à celui qui fut l’un de ceux qui inventa l’écologie radicale, on reprendra ici deux des dessins de couverture de la revue Survivre et vivre de Didier Savard d’une confondante actualité.
En non-hommage à Alexander Grothendieck

En non-hommage à Alexander Grothendieck
Sur Alexander Grothendieck voir aussi ici

Vendredi 14 Novembre 2014 Commentaires (1)

Mercredi 5 novembre, dans le cadre de manifestations organisées par la FNSEA de nombreuses exactions ont été commises sans que, à de rares exceptions près, les forces dites de l’ordre soient intervenues. Les interventions plutôt molles qui ont eu lieu n’ont guère empêché ces exactions. Globalement on peut considérer que les pouvoirs publics ont laissé faire.


Toulouse : Lisier et fumier recouvrent le local d'Europe-Écologie-Les Verts
Toulouse : Lisier et fumier recouvrent le local d'Europe-Écologie-Les Verts
L’ordre républicain tant vanté par Manuel Valls lorsqu’il s’agit des occupations zadistes non-violentes ne régnait guère dans les rues des villes où manifestait la FNSEA et les valeurs de la République si chères à son cœur étaient étouffées sous les immondices déversés par les manifestants : préfectures et divers bâtiments administratifs ont eu leurs façades arrosées de purin, leurs accès murés, leurs vitres cassées à coup de pommes de terre. Dans les rues recouvertes de fumier et de légumes pourris auxquels étaient mêlés des animaux morts, l’odeur était pestilentielle !
À Toulouse, les vandales de la FNSEA s’en sont pris aussi au local d'Europe-Ecologie-Les Verts. Du fumier et du lisier ont été déversés sur les vitrines et devant la porte. Le maire UMP de Toulouse a lui déploré un "acte crétin" : « Je condamne l'acte crétin de quelques extrémistes qui ont déversé du fumier sur la vitrine d'EELV midi py. La démocratie exige du respect! » Intéressant ! Les syndicalistes de la FNSEA seraient donc des extrémistes pour ce maire? Trop « bon prince », Europe-Ecologie-Les Verts condamne fermement mais ne porte pas plainte!

Le silence assourdissant du PS et de la droite

Mais le pire, ce fut la torture de ragondins jetés vivants par-dessus les grilles de la préfecture de Nantes, aspergés de peinture rose, roués de coups de pied avant que certains d’entre eux soient écrasés sous les roues de tracteurs.

Les agriculteurs de la FNSEA sont-ils au-dessus des lois ?
Cet acte de barbarie voulait signifier que les agriculteurs en avaient assez des règlements « écologiques » et notamment ceux édictés pour préserver l’eau et la biodiversité ! Ils veulent polluer en paix ! Certains arboraient des t-shirt noirs sur lesquels il était inscrit «Laissez-nous produire». Produire quoi ? De la merde gorgée de nitrate et de pesticides qui nous empoisonne et empoisonne l’air, l’eau et les sols ? Pas de CRS ni de Gendarme mobile, pas de grenades lacrymogène, ni bien sûr de grenade de « désencerclement » ou de grenade offensive ! Pas de contrôle d’identité, ni d’arrestation, ni même de poursuite. Ségolène Royal prise à partie verbalement par les manifestants et carrément insultée n’a pas réagi !

À Nantes, comme ailleurs, comme au niveau national, le PS n’a pas publié le moindre communiqué condamnant tous ces débordements. Le maire de Nantes, Johanna Rolland est restée étrangement silencieuse alors qu’elle s’affichait au côté des employés municipaux qui effaçaient quelques-uns des tags qui avaient fleuri lors de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, sévèrement réprimée celle-là! Comme le président du Conseil régional des Pays de la Loire, PS comme elle et pro-aéroport de Notre Dame des Landes comme elle, elle s’indignait « Ce n’est pas notre conception de la démocratie, de la République et de l’État de droit ».

Mais lorsque c’est la FNSEA qui se livre à des déprédations bien plus graves, Johanna Rolland ne condamne pas. Elle met dans sa poche pour la circonstance sa conception de la démocratie, de la république et de l’état de droit. Pour quelques tags et poubelles incendiées (par qui d’ailleurs ?) lors de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, elle a porté plainte au nom de la ville de Nantes. Elle ajoutait «Des interpellations ont eu lieu. Si les culpabilités sont établies, je souhaite que la justice puisse faire preuve très vite de la plus grande fermeté. » Par contre, il n’est question de porter plainte contre les exactions de la FNSEA et son lâchage de ragondins le 5 novembre. D’ailleurs, il n’y pas eu une seule interpellation !!!

Quant à la droite si prompte et si unanime à condamner les occupants du site de feu le barrage du Testet ou de Notre-Dame-des-Landes, si prompte et si unanime à dénoncer les « casseurs » et les « violences » lors des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et pour condamner la violence étatique, elle se tait !

Maltraiter des animaux est puni par la loi

À Nantes, seul parti politique à le faire, Europe Écologie Les Verts des Pays de Loire a décidé de porter plainte pour maltraitance d’animaux : « Conformément à l’article 521-1 du Code pénal, Europe Écologie Les Verts Pays de la Loire portera plainte contre les auteurs de ces faits. De plus, selon l’article L. 214-3 du Code rural, « Il est interdit d’exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu’envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité. » Gandhi disait : « On peut juger de la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités » ; il est inadmissible que notre pays accepte et laisse impunis de tels agissements. »
Dans d’autres villes, il y a bien quelques maires UMP – mais aucun maire PS – qui, ulcérés devant les dégâts et les sommes à débourser pour les réparer, ont condamné les agissements de la FNSEA et de ses troupes. Mais jusqu’à présent, les pouvoirs publics sont restés passifs. Il vaut mieux ne pas s’en remettre à eux pour saisir les tribunaux bien que Le Foll ait déclaré qu’il y aurait des poursuites car on peut en douter très fortement! Par exemple, si le préfet de la Marne a condamné «les méthodes employées par certains» qu’il n’a d’ailleurs pas nommés, il s’est bien gardé de parler de poursuites à leur encontre !

La FNSEA est-elle au-dessus des lois ?

La FNSEA et ses fédérations départementales se croient au-dessus des lois et elles n’ont peut-être pas tort si l’on en juge par cette absence de réaction et ce silence assourdissant des responsables gouvernementaux et des autorités.
Il a fallu que ce soient les écologistes et les associations de défense de la nature et des animaux qui portent plainte pour actes de cruauté auprès du tribunal de Nantes à la suite des agissements des manifestants de Nantes envers des ragondins ( Europe Ecologie Les Verts, Convention Vie et Nature, Fondation Brigitte Bardot, Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), L214 Éthique & Animaux) car contrairement à ce que dit le Président de la FNSEA, ce n’est pas une simple « connerie », c’est un délit.

Vous aussi vous pouvez agir pour qu’au moins cet acte de barbarie ne reste pas impuni en interpellant le Préfet de Loire Atlantique pour que les coupables soient identifiés et jugés. Pour cela rendez vous sur le site de Cyberacteurs où vous trouverez un modèle de lettre que vous pourrez envoyer directement ou encore plus facilement par l’intermédiaire du site.

La vidéo ci-dessous est un reportage de Télénantes, réalisé par Nick Resmann. Les images de ce reportage ont choqué de très nombreux internautes depuis le mercredi 5 après-midi, comme en témoignent les centaines de milliers de vues de cette vidéo et les commentaires diffusés sur Youtube, Twitter et Facebook... La plupart des médias nationaux et certaines chaînes comme D8 s'en sont fait l'écho. Le vendredi 7 novembre, elle a été supprimée sur YouTube sans prévenir et sans donner de raison , alors même qu'elle est éditée par un média d'informations. Sur demande pressante de la FNSEA ? C’est pourquoi je la reprends ici. Elle reste disponible sur le site de Télénantes.


Pour bien juger de l’inacceptabilité de ce comportement envers des animaux, voici une autre vidéo de ces agissements


Heureusement tous les agriculteurs ne sont pas comme ces manifestants qui font honte à leur profession. Certains sont de vrais paysans mais ce n’est pas dans les rangs des activistes de la FNSEA qu’on les rencontrera.

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Photos

Europe-Écologie-Les Verts ; Fondation Brigitte Bardot.

Mardi 11 Novembre 2014 Commentaires (0)

Les politiciens de tout bord, EELV compris, ont condamné « fermement » les « violences » qui se sont produites lors de manifestations en hommage à Rémi Fraisse. Il ne s’agit pas bien entendu des « violences » commises par les forces dites de l’ordre mais de celles de groupes de manifestants. Or la seule violence condamnable dans l’affaire du barrage de Sivens et des manifestations qui en ont suivi, c’est la violence d’État.


Assassinat de Rémi Fraisse : seule la violence d’État est à condamner !
Il est légitime que le porte-parole de France Nature environnement déclare que la lutte contre le barrage de Sivens et autres projets inutiles doit revêtir des formes non-violentes, que c’est de cette façon que doit être continué le combat de Rémi Fraisse qui était non-violent, que c’est la bonne façon de respecter sa mémoire. Mais que dire lorsque c’est un Manuel Valls ou un Bernard Cazeneuve qui ont le culot d’affirmer que les manifestants salissent la mémoire de ce jeune homme alors qu’ils sont largement responsables des agissements des gendarmes mobiles qui l’ont tué, alors qu’ils refusent de mettre en cause ces gendarmes et leurs chefs, alors qu’ils clamaient à l’Assemblée nationale que les forces dites de l’ordre n’avaient rien à se reprocher bien qu’ils aient su depuis le début que c’étaient les gardes mobiles qui l’avaient tué? Ils n’ont aucune légitimité pour tenir de tels propos ! C’est leur hommage de tartuffe qui est abject et salit la mémoire du jeune botaniste ! Un hommage qui leur sert aussi à justifier la répression qu’ils continuent d’ordonner contre ceux qui manifestent contre ce meurtre tandis que Bartolone invente un règlement qui n’existe pas pour refuser la minute de silence en l’honneur de Remi Fraisse demandée par Cécile Duflot à l"Assemblée nationale.
La cause première de la mort de Rémi Fraisse, ce sont eux, c’est l’État PS qui veut empêcher à tout prix qu’au Testet, se crée un nouveau «Notre Dame des Lande». À tout prix, c’est-à-dire en usant de la violence d’état. C’est cette violence qu’il faut d’abord dénoncer lorsqu’elle est utilisée à Sivens ou ailleurs pour que des aménageurs puissent pratiquer la politique du fait accompli. Ce qui fut le cas pour un autre barrage agricole dans le Tarn, celui de Fourogue, déclaré illégal une fois sa construction achevée. Dans ce cas, cette violence d’état n’a plus rien de légitime. Il s’agit bien alors d’une violence tyrannique – ou « hégémonique » comme la qualifie les militants les plus radicaux. C’est cette violence qu’il faut condamner. Elle suscite une résistance légitime, une contre-violence qui peut conduire à des affrontements avec les forces dites de l’ordre.

Ces affrontements peuvent prendre des formes non-violentes ou violentes, les unes et les autres légitimes à défaut d’être légales stricto sensu bien qu’il soit possible pour les fonder en droit d’invoquer l’article 35 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » Cependant les formes violentes de résistance sont peut-être contreproductives car mal vues par une opinion qu’il est indispensable de conquérir pour gagner mais elles n’en sont pas pour autant illégitimes et on peut tout à fait les comprendre dans le cas des contestations écologiques des « projets inutiles » qui mettent à sac la nature.

Les limites de l’action non-violente

Ces formes violentes de résistance ont tendance à se développer lorsque grandissent la frustration de n’être ni entendu ni même écouté et l’exaspération devant les échecs des autres formes de résistance non-violentes légales ou non. C’est exactement ce qui s’est passé à Sivens. Des recours sont en cours. Le barrage sera presque à coup sûr jugé illégal et sans les actions non-violentes d’occupation pacifique des lieux et de grèves de la faim l’irréparable, qui était en train de se produire se serait déjà produit. À ces actions non violentes, l’Etat, le Conseil général, son président, le préfet ont répondu par une répression violente totalement disproportionnée pour permettre, faut-il le rappeler, un chantier illégal. José Bové et d’autres ont mille fois raison de parler de provocation. Aussi la réaction ne s’est pas faite attendre, aux actions non violentes se sont surajoutées des actions violentes de guérilla contre les forces dites l’ordre qui n’avaient rien à faire sur les lieux. Quel ordre républicain s’agissait-il en effet de préserver ? Un ordre d’une république bananière si l’on en juge d’après les conflits d’intérêts concernant ce barrage comme d'après la façon dont il a reçu l’aval des « autorités » alors que le dossier aurait dû être retoqué au premier examen aux dires même des experts gouvernementaux envoyés bien trop tard sur le terrain.

« Même quand tu es pacifiste, ils sont en mode barbare »

Tout amoureux et protecteur d’une Nature mal en point ne peut qu’être scandalisé comme le fut Rémi Fraisse devant l’énormité de la chose : l’édification protégée par la force publique d’un barrage illégal sur l’une des dernières zones humides du département dans un secteur en partie classé pour la protection de la faune et de la flore au bénéfice exclusif d’une poignée d’agriculteurs pratiquant une maïsiculture intensive qui empoisonne les sols et assèche les rivières ! Devant la violence déployée par les flics, il est apparu à beaucoup d’opposants à ce barrage qu’agir de manière non-violente est illusoire. Ce que peut reconnaître même un disciple de Gandhi. En effet pour Gandhi la non-violence est une éthique relative. Le recours à l'action violente ne peut être écartée par principe car il est des situations où l’action non-violente devient inadaptée et pour Gandhi mieux vaut la violence que la lâcheté.
CRS à Toulouse, 8 /11/2014. Manifestation hommage à Rémi Fraisse
CRS à Toulouse, 8 /11/2014. Manifestation hommage à Rémi Fraisse

La technique de l'écrasement de la tête
La technique de l'écrasement de la tête
Ainsi un manifestant venu pour le rassemblement festif et pacifique du samedi 25 octobre a déclaré à Médiapart « Je n’avais jamais vu ça et je ne suis pas venu pour ça. Mais, après ça, vous ne pouvez que rester.» Il n’est donc nullement étonnant que Rémi Fraisse, non-violent mais personne déterminée aux dires de son père se soit retrouvé, pour son malheur, en première ligne d’affrontements dont il n’avait pas l’expérience et ne mesurait pas tous les dangers. Selon le témoignage que son amie a confié à Reporterre « Les flics tiraient en rafale. Le spectacle était très violent, l’ambiance très particulière, nous n’avions jamais vécu ça. Face à une telle scène d’incompréhension et d’injustice, Rémi ne pouvait que réagir d’une manière ou d’une autre. (…) Je l’ai vu partir d’un coup en criant «Allez, faut y aller ! » Il a commencé à courir devant. Il n’avait rien pour se protéger, il n’a pas mesuré ce qui l’attendait. »

Le drôle de jeu des forces dites de l’ordre

Pour ce qui concerne les dérapages des manifestations en hommage à la mémoire de Rémi Fraisse et contre «les violences policières», les forces dites de l’ordre semblent jouer un drôle de jeu. Selon les témoignages de participants et de journalistes, « la police se déguise de plus en plus en «casseurs», dont l’image violente est utilisée ensuite par les médias » (Reporterre, 3 novembre 2014). La manifestation qui s’est tenue à Nantes le samedi 1er novembre après-midi était majoritairement pacifique. Pourtant les affrontements ont rapidement commencé et pour amorcer ces affrontements, il semble bien qu’il y ait eu provocation policière voir l’article sur le site de Reportette ici
De même dans d’autres villes. Ainsi à Toulouse, le 1er novembre, selon les témoignages de participants « si les forces de l'ordre, en nombre disproportionné, n'avaient pas bloqué les manifestants sur la place du Capitole pour les empêcher de défiler, il y aurait certainement eu moins de violence » affirme une manifestante. Un toulousain explique «(le)Rassemblement (…) a souhaité à un moment sortir de cette place du Capitole encerclée par les forces de l'ordre. En tout début de cette marche paisible, les premières grenades lacrimo lancées dans la rue Lafayette ne pouvaient avoir un rôle apaisant sur les participants! » «La même stratégie a été employé à Albi lundi dernier (ndl : le 27 octobre). Les forces de l'ordre sont allées jusqu'à pousser les plus extrémistes vers la dizaine de sacs de pavés entreposés á proximité du lieu de la manif. Il s'agit soit d'incompétence soit de provocation. Les deux hypothèses sont révoltantes. » On trouvera ces témoignages sur le site du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET ici

Des escadrons de gendarmerie et de CRS tirant au flash ball dans le visage de manifestants pour l’essentiel pacifiques, les bombardant de grenades de toutes sortes justifiant ainsi la contre-violence de quelques-uns venus pour en découdre ou simplement excédés par les brutalités policières, les interdictions de manifester, l’intransigeance du gouvernement, des Valls, Cazeneuve et compagnie, la duplicité du chef de l’Etat qui depuis le début ne pouvait pas ne pas savoir… Le contraste est saisissant avec le laisser-faire de ces mêmes forces de l’ordre lors des manifestations organisées par la FNSEA ou ses fédérations départementales. Absentes ou passives, elles laissent couvrir de fumier et de purin la façade des préfectures, incendier des bâtiments administratifs, s’en prendre aux véhicules d’agents de l’état, martyriser des animaux !
Cette violence et ces dégradations sont sans communes mesure avec celles qui ont pu être commises la même semaine lors des manifestations en hommage à Rémi Fraisse et pour protester contre les violences policières dont les médias nous rebattent les oreilles et dont se gargarisent les politiciens pour les condamner. Dans ce dernier cas, les policiers se sont livrés à de nombreuses arrestations musclées alors qu’aucun agriculteur n’a été arrêté, aucune intervention des forces dites de l’ordre pour empêcher les dégradations à Clermont-Ferrand, Nantes, Châlons-en-Champagne, Laon… où les dégâts se chiffrent en centaines de milliers d’euros. À Châlons, le journal local l’Union/L’Ardennais décrit en ces termes l’état des lieux vandalisés par les troupes mobilisées par la FNSEA : « Ils laissent derrière eux un spectacle de désolation : traces de bûcher à la Porte Sainte-Croix, façade de la préfecture et du conseil général recouverte de lisier, chaussée jonchée d'excréments, odeur insoutenable(…) Des jets de pommes de terre ont notamment brisé des vitres au conseil général et à la préfecture. Sans parler du grand nettoyage à effectuer aussi bien devant la Draaf au Mont-Bernard, dont l'accès a été symboliquement muré, qu'en centre-ville. » Pourquoi une telle différence de traitement ?
Il y a certes des raisons de fond. La FNSEA et ses troupes ne contestent nullement l’ordre établi, le libéralisme et le productivisme. Au contraire, pour elle et ses troupes, il faut s’affranchir de toute règle et notamment des règles sociales et environnementales pour être compétitif et pour cela, elles peuvent compter sur l’État et un gouvernement Hollande/Valls dépourvu de toute sensibilité écologique comme de toute volonté de remettre en question la mondialisation libérale. Il y a aussi des raisons plus conjoncturelles, Valls cherchant à l’évidence de nouveaux alliés essaye de s’attirer les bonnes grâces des agriculteurs. Mais il y a surtout que comme d’autres avant eux, Valls, Hollande et compagnie ont peur de la FNSEA et de ses troupes comme ils ont eu peur des « bonnets rouges » et comme ils ont peur des « syndicats » de patrons routiers. Ils en ont peur parce qu’ils ont peur de la violence dont ils sont capables et dont les manifestations de cette semaine organisées par la FNSEA donnent un échantillon.
Les agriculteurs de la FNSEA, les patrons routiers, les « bonnets rouges » usent de la violence, incendient, cassent, dégradent, bloquent les routes et se moquent pas mal de l’effet que leurs actions et exactions peuvent avoir sur l’opinion publique. Ils cherchent à instaurer un rapport de force favorable en leur faveur.

Faire régner la terreur

L’État PS redoute aussi mais d’une toute autre manière les défenseurs de l’environnement, les zadistes fondamentalement pacifistes, les jeunes et moins jeunes qui cherchent à créer des espaces de liberté pour expérimenter d’autres façons de vivre ensemble, de préparer un autre avenir dans un monde qui resterait vivable. Sa hantise : des ZAD partout ! Il redoute toute cette mouvance qu’il peine d’ailleurs à cerner. C’est pourquoi il veut s’en débarrasser pendant qu’il est encore temps : l’étouffer dans l’œuf en quelque sorte pendant qu’il est encore le plus fort, qu’il n’a pas à craindre les affrontements directs dont il se croit assuré de sortir vainqueur et qu’il n’a pas à se soucier des réactions d’une opinion publique partagée. D’où ce déchaînement de violence, ces arrestations musclées et massives : il s’agit de faire peur, de terroriser ces contestataires, zadistes, naturalistes, écologistes, paysans pour qu’ils rentrent dans le rang, qu’ils arrêtent de manifester, d’occuper les sites des grands et petits chantiers inutiles ; comme l’a bien dit Mathieu Burnel lors de l’émission « Nulle part ailleurs » le 31/10/2014. C’est râté ! Des manifestations ont tout de même lieu malgré les interdictions et le déploiement des forces de police, la zone du barrage de Sivens est à nouveau totalement occupée et les zadistes s’organisent, ceux de Notre-Dame des Landes tiennent bon et cette forme d’action tend à faire école : « Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! » Daniel Mermet, Hommage à Rémi Fraisse)

Daniel Mermet rend hommage à Rémi Fraisse pour les 20 ans des Ogres de Barback.

Choisis ton camp camarade ! Le vent se lêve. Hommage à Rémi Fraisse
« C’est l’histoire de deux enterrements. Voilà deux enterrements qui tombent nez à nez, face à face.

Le premier c’est un enterrement très important… C’est l’enterrement du roi du pétrole, le patron de Total mort accidentellement.

Hommage de la nation unanime ! Hommage de tous les médias ! Hommage de la terre entière ! Un hommage vibrant !

Le deuxième enterrement… C’est celui de Rémi, Rémi Fraisse, 21 ans, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme, dans une manif’ contre le barrage de Sivens.

Hommage beaucoup moins vibrant ! Le premier ministre parle de « casseurs », on parle de «bavure», on dit que « si l’on veut mourir pour des idées il faut assumer ».

A l’enterrement du patron de Total le roi du pétrole, on l’a peu souligné, il y avait des oiseaux. des oiseaux endeuillés.

Des mouettes. Des goélands tout en noir. Le noir de la marée noire. Le noir de l’Erika. Le naufrage pour lequel Total a été condamné.

C’était des oiseaux du parti des oiseaux, le parti de Rémi, le parti des « djihadistes verts ».

Rémi Fraisse est un « djihadistes verts » ! C’est l’expression de Xavier Beulin de la FNSEA.

Passé le respect à l’égard des morts, les deux figures en quelques jours sont devenues les symboles de notre présent.

Deux symboles inconciliables. Il faut choisir son camp : l’assassinat ou l’accident. L’oligarchie a choisi! Le gouvernement a choisi !

Le cynisme, la violence, le mépris, et tout ce qui dégoute et fait gonfler les rangs de la Marine.

Alors choisi ton camps camarade. Le vent se lève, il n’y a pas d’arrangement.

Cours camarade ! Les oiseaux noirs en mourant te regardent. Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! »

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Photos (de haut en bas) :

Laetitia Guneau, Jacob Chetrit (la France VUE D'ICI - plus de photos sur le site de Médiapart), Fred Marie(Destination reportage ici)

N. B. : Cliquez sur les photos pour les agrandir. Pour revenir au texte cliquer à nouveau sur la photo.

Lundi 10 Novembre 2014 Commentaires (0)

Après Vital Michalon 31 ans, tué par les CRS le 31 juillet 1977 lors de la grande manifestation contre Superphénix, après Sébastien Briat, 22 ans, décédé le 7 novembre 2004 sur la voie Paris-Strasbourg, écrasé par un convoi de douze wagons chargés de déchets radioactifs alors qu’il se préparait à s’attacher sur les rails pour le bloquer, Rémi Fraisse, 21 ans, est mort au Testet dans la nuit du Samedi 25 au Dimanche 26 vraisemblablement tué par l’explosion d’une grenade tirée par les gendarmes mobiles lors de manifestations contre le barrage de Sivens. Aucun de ces jeunes ne méritait de mourir, eux qui défendaient la vie. Le fascisme d’état a une nouvelle victime à son lourd passif et, cette fois, c’est de l’état PS qu’il s’agit !
Mais faut-il s’en étonner ? En 1985, le photographe Fernando Pereira, 35 ans, était tué dans l’attentat contre le bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, opération menée par Charles Hernu Ministre de la Défense, avec l'autorisation explicite de François Mitterrand. C’était déjà le PS !
L’enquête fera peut-être la lumière sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse sauf si cette lumière est étouffée par la Raison d’Etat mais d’ores et déjà, j’accuse !


J’accuse les forces dites de l’ordre qui sévissent depuis de longues semaines sur le site ;

J’accuse leurs chefs qui au mieux ont laissé faire, au pire ont ordonné leurs débordements de violence ;

J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) du massacre d’une zone humide de 41 ha, l’une des dernières du département, un véritable crime contre la Nature (la biodiversité), un site « riche de 82 espèces animales protégées situé en partie sur une ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique)comprenant 343 espèces végétales et 27 habitats dont certains sont des habitats prioritaires de la directive habitat » (Avis défavorable du Conseil National pour la Protection de la Nature)

J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne de pratiquer la politique du fait accompli grâce à la protection de la force répressive de l’Etat en déboisant à toute allure le site sans avoir obtenu d’autorisation préalable de défrichement, en toute illégalité donc ;
J’accuse la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne d’accélérer grâce à la protection des Gendarmes Mobiles les travaux pour rendre irréversible la construction de ce barrage qui a pourtant toutes les chances d’être jugé illégal par la justice ;

J’accuse le Préfet du Tarn d’envoyer les forces dites de l’ordre pour permettre les agissements des entreprises travaillant pour la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne ;

J’accuse le premier ministre Valls, son ministre de l’intérieur Cazeneuve, son ministre de l’agriculture Le Foll, son ministre de l’écologie Royal sans l’aval desquels le préfet du Tarn ne pourrait pas mobiliser ses forces dites de l’ordre pour empêcher les opposants au barrage d’occuper le site pour faire respecter la loi et attendre les décisions de justice ;

Enfin et non des moindres, j’accuse le président du Conseil général du Tarn Carcenac (PS) qui porte la principale responsabilité de ce projet de barrage en tant qu’instigateur du projet et maitre d’ouvrage,

J’accuse Carcenac pour son refus de tout dialogue, de tout débat avec les opposants, débat que certains des opposants tentent d’obtenir en faisant la grève de la faim, une grève qui dure depuis plus de 50 jours,

J’accuse Carcenac pour son obstination à vouloir réaliser ce barrage quoi qu’il en coûte à l’environnement, à la Nature et aux Hommes !

Ni oubli, ni pardon !


Lundi 27 Octobre 2014 Commentaires (0)

Bernard Cazeneuve, l’actuel ministre de l’Intérieur vient de publier un communiqué scandaleux à propos de la mort de Rémi Fraisse lors des manifestations de Samedi dernier contre la construction du barrage de Sivens au Testet.
Le communiqué s’intitule «Incidents en marge du rassemblement d'opposants au projet de barrage de Sivens ». Pour Cazeneuve la mort d’un jeune défenseur de la Nature est un « incident ». C’est honteux ! Un peu compassion et d’humanité, Cazeneuve !


Outre la tirade obligée stigmatisant les ‘casseurs’, Cazeneuve justifie sans état d’âme les agissements des forces dites de l’ordre dont il est le chef. Il oublie de dire que les forces de l’ordre sont sur le site pour couvrir les exactions de la Compagnie d’Aménagement des Côteaux de Gascogne (CACG) : défrichement illégal, politique du fait accompli de construction d’un barrage qui a toutes les chances d’être illégal.
Il oublie aussi de dire que si violence il y a, la faute en incombe largement au président du Conseil Général du Tarn qui refuse de dialoguer avec les opposants, des opposants essentiellement pacifistes dont quelques-uns sont en grève de la faim depuis plus de cinquante jours pour obtenir un débat public et contradictoire sur ce projet.
En soutenant l’obstination insoutenable de ces potentats locaux, celle de son premier Ministre pour un barrage à l’impact dévastateur sur la Nature, hors de prix eu égards ses dimensions et les services rendus, Cazeneuve est bien mal placé pour donner des leçons de responsabilité aux associations et responsables politiques.
Cazeneuve parle d’un état de droit mais où est-il cet état de droit lorsque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne, sous la protection des Gendarmes Mobiles et des CRS, défriche sans en avoir fait la demande préalable, en toute illégalité donc, un site classé pour la protection de l’écologie de la flore et de la faune ? C’ n’est plus un état de droit, c’est une république bananière !
Son communiqué n’est d’ailleurs pas exempt d’affirmations fausses. Ce sont les manifestants qui ont balisé le lieu pour permettre les investigations de la police scientifique. Ils ne se sont pas opposés à l’accès des enquêteurs au site. Ceux-ci ne sont pas venus. En outre les opposants ont affirmé publiquement vouloir collaborer avec eux pour que la lumière soit faite sur la mort de Rémi Fraisse. Tous redoutent que le Gouvernement tente d’étouffer l’affaire ou, à tout le moins la fasse traîner en longueur.
NI OUBLI, NI PARDON !

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Le communiqué du ministre de l'Intérieur est consultable ici

Lundi 27 Octobre 2014 Commentaires (0)

20 % des agriculteurs touchent 80 % de l'argent de la PAC alors que les maraîchers, les arboriculteurs ou les viticulteurs ne touchent aucune aide!
Avec les arbitrages de Le Foll, il n’y aura plus aucune aide pour les éleveurs qui ont moins de 10 vaches, pour ceux qui ont moins de 50 moutons, pour les apiculteurs ayant moins de 70 ruches . Ainsi en ont décidé Stéphane Le Foll et le gouvernement qui se montrent une fois de plus aux ordres de la FNSEA !


Devant la Ferme des Bouillons
Devant la Ferme des Bouillons
Les petites fermes condamnées par le gouvernement socialiste ?

Cela revient à supprimer toute aide PAC (Politique agricole commune) aux petites fermes. C’est les condamner à mort à terme, ce que veut, en fait laFNSEA au prétexte d’une « professionnalisation » de l’activité agricole. Les gigantesques élevages hors sol comme les usines à lait de « la ferme des mille vaches » ou les projets d’usines à pondre de 250 000 poules sont les modèles de cette prétendue professionnalisation dont ce syndicat est l’ardent défenseur. Il s’agit d’une évolution que le Gouvernement actuel soutient, un modèle qu’il cherche à appliquer malgré ses beaux discours sur l’agroécologie. En témoigne la manière dont les forces dites «de l’ordre» agissent pour permettre la création d’un barrage devant irriguer la grande culture industrielle de maïs dont la destination principale est l’engraissage d’animaux transformés en machine à produire de la viande ou du lait des élevages concentrationnaires en batterie.

Oui aux 10 vaches, Non aux 1000 vaches!
Dans la nouvelle loi d’orientation agricole, « la loi d'avenir de l'agriculture de l'alimentation et de la forêt », l’article 35 suscite bien des inquiétudes chez les petits paysans, les agriculteurs pratiquant la polyculture avec ou sans une activité d’élevage. Cet article prévoit la mise en place d’un registre des « actifs agricoles » dont la gestion sera confiée à l'assemblée permanente des chambres d'agriculture. Il stipule que « l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture transmet à l’autorité administrative la liste des personnes inscrites au registre des actifs agricoles » et qu’« un décret en Conseil d’Etat peut limiter le bénéfice de certaines aides publiques aux personnes physiques inscrites au registre des actifs agricoles ou aux personnes morales au sein desquelles de telles personnes exercent leur activité. » L’influence de la FNSEA est dominante sur les chambres d’agriculture et l’on peut craindre que les exclus des aides PAC soient aussi les exclus des « aides publiques » Brigitte Allain qui fut un des porte-parole nationaux de la Confédération paysanne, aujourd’hui députée EELV, interroge le ministre de l’Agriculture pour qu’il précise «le lien entre ce registre et l’obtention des aides publiques sachant qu'il est indiqué que le décret pourrait limiter le bénéfice de certaines aides publiques aux personnes physiques ou aux personnes morales inscrites au registre. » Elle n’a pas reçu de réponse à ce jour.

Le refus de l’industrialisation de l’agriculture

Le combat des exclus des aides de la PAC pour la survie de leurs exploitations doit être soutenu. C’est aussi le rejet de l’industrialisation de l’agriculture avec l’exploitation sans frein des animaux de ferme qui ne sont même plus traités comme des êtres vivants.
Avez-vous vu récemment une poule en semi-liberté suivie de ses poussins ? Avez-vous entendu ses cotcots de joie et de fierté lorsqu’elle clame à la ronde qu’elle « a fait l’œuf » ? Non sans doute. Aujourd’hui, dans les élevages industriels, les poules ne sont plus des poules mais des pondeuses. L’agriculture compétitive, celle prônée par la FNSEA les a transformées en machine à faire des œufs. Le malheur de ces pauvres bêtes, c’est qu’elles ne sont pas des machines.
Certes, agriculture industrielle ou paysanne, les veaux seront toujours engraissés pour être tués et mangés ! Mais il est préférable que pendant leur courte vie, ils soient dans les pâtures plutôt que dans ces cages à la Louis XI que leur réserve l’élevage industriel.
Mieux vaut une campagne avec de la polyculture, des paysans nombreux, une production agricole diversifiée avec des circuits courts, des animaux dans les prés et dans les basses-cours, une agriculture paysanne et durable du style de celle défendue par la Confédération Paysanne. C’est la condition nécessaire (mais non suffisante) d’un territoire vivant, de produits alimentaires de qualités comme on peut encore en trouver sur les marchés ou dans le cadre d’AMAP.

La convergence des résistances

Pour contester ces mesures d'exclusion et exiger des mesures spécifiques aux petites fermes, des paysans et citoyens en grève de la faim ont entrepris depuis le 16 octobre un périple de Carcassonne jusqu'à Amiens où ils rejoindront la mobilisation du procès des "déboulonneurs" de la ferme des 1000 vaches. Cette action de type non-violent soutenue par la Confédération paysanne contraste avec les façons de faire d’autres organisations agricoles qui ne répugnent pas à la violence pour faire reculer le gouvernement.
Le 18 octobre à Gaillac, la caravane des paysans mobilisés pour les petites fermes exclues de la PAC a rendu visite au collectif du Testet et ses grévistes de la faim en lutte contre le projet du barrage de Sivens, autre non-sens de l’agriculture industrielle attentatoire à l’environnement.
Hier, le 24 octobre la caravane des paysans a rencontré une autre caravane, la caravane de cyclistes partis de Notre Dame des Landes qui se rend elle aussi à Amiens pour soutenir les neuf prévenus de l'usine des 1 000 vaches, pour que ce procès devienne celui de l'industrialisation de l'agriculture. Les paysans en grève de la faim ont ensuite fait escale à la ferme des Bouillons à Mont-Saint-Aignan, dans l’agglomération de Rouen, ferme occupée depuis plus d’un an et demi pour empêcher le groupe Auchan d’en faire un supermarché afin qu’elle garde sa vocation agricole dans le cadre d’une agriculture de proximité. Ainsi que l’écrit Julie Lallouët-Geffroy de Reporterre «Cette ferme, au même titre que Notre-Dame-des-Landes, met en exergue de nombreux enjeux qui vont de la disparition des terres agricoles à la multiplication des surfaces commerciales, en passant par la défense d’une agriculture locale et biologique. » Là au moins, les poules vivent en semi-liberté : Seuls le champ et le potager leur sont interdits ! Les occupants de la ferme sont en relation avec ceux de Notre-Dame-des-landes, avec ceux qui combattent « la ferme des mille vaches », avec les exclus des aides de la PAC. C’est la convergence des résistances.
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Pour aider les paysans grévistes de la faim, vous pouvez participer à l’action en ligne ici


Extrait d’un communiqué de soutien aux militants de la Confédération paysanne contre les 1000 vaches.

(…)La PAC* continue à soutenir l'agrandissement et à exclure les plus petits. La Loi d'avenir agricole, en discussion actuellement, ne fait rien pour protéger les paysans. La fin des quotas laitiers encouragera une explosion de la production face à laquelle beaucoup ne tiendront pas le coup. De toutes parts, on appelle les paysans à augmenter les volumes, à réduire les coûts. On fait semblant d'oublier ce qu'est une crise de surproduction.
La ferme-usine des 1000 vaches est le symbole de cette folie. 9 millions de litres de lait, vendus à 250 euros la tonne alors que les éleveurs s'en sortent à peine avec 350 euros. Le lait devenu sous-produit du lisier qui vient alimenter un méthaniseur géant. Un projet dont la rentabilité ne tient qu'à la production d'énergie subventionnée.
Les paysans doivent-ils regarder leur métier disparaître sans rien faire ? Il était temps de lancer l'alerte, de crier l'urgence de réagir si nous voulons continuer à voir des paysans dans les campagnes.
La Confédération paysanne a donc pris ses responsabilités en allant, par trois fois, sur le chantier de la ferme-usine des 1000 vaches. Le risque était grand, bien sûr, de se retrouver devant un juge. Mais que signifie ce risque face à celui de leur disparition ?
Aujourd'hui, cette action légitime est criminalisée. La Confédération paysanne est allée à l'encontre de la volonté de nos gouvernants qui pensent en cours de bourse et en balance commerciale. Des militants qui dérangent et la répression syndicale se met en marche. En face, le promoteur des 1000 vaches, Michel Ramery, continue de construire son usine, en toute impunité, malgré les irrégularités flagrantes et les méthodes d'intimidation dignes de films de gangsters. Le deux poids deux mesures est évident.
Le fossoyeur des paysans, 369e fortune de France, a donc bien plus de soutien que n'en ont quelques centaines de milliers de paysans. Et qu'importe que les fermes disparaissent du paysage, que la désertification des campagnes se poursuive, que le chômage continue d'augmenter, que nous n'ayons plus qu'une alimentation standardisée, pourvu que la finance continue à s'engraisser.
Dans ce système, il n'y a pas place pour la contestation. Enfermer 250 militants le temps d'une réunion de grands patrons, jeter l'opprobre sur des grévistes, ou envoyer des paysans au tribunal, il n'y a jamais rien d'exagéré quand il s'agit de protéger certains intérêts.
L'avenir de l'agriculture nous concerne tous !
Nous sommes solidaires des militants de la Confédération paysanne.
Nous réclamons leur relaxe !

Signataires : Didier Aubé (Solidaires), Clémentine Autain (Ensemble), Geneviève Azam (Attact), Julien Bayou (EELV), Gilles Bazin (agronome), Olivier Besancenot (NPA), Simon Besnard (MRJC), Walter Bessan (citoyen résistant), Eric Beynel (Solidaires), Martine Billard (Parti de gauche), Nathalie Bonnet (Sud rail), José Bové (ancien syndicaliste), Alain Cambi (Sud Rail), Jacques Caplat (Agir pour l'environnement), André Chassaigne (PCF), Samuel Churin (Coordination des intermittents et précaires), Karima Delli (EELV), Marc Dufumier (agronome), Julien Durand (Acipa / NDDL), Bruno Gaccio (Nouvelle Donne), Jean Gadrey (économiste), Nicolas Galepides (Sud PTT), Susan Georges (Attac), Cécile Gondard Lalanne (Solidaires), Bernadette Groison (Fsu), Iban Grossier (Bizi), Jean-François Julliard (Greenpeace), Michel Kfoury (Novissen), Kris (scénariste BD), Martine Laplante (Amis de la terre), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Pierre Laurent (PCF), Gilles Lemaire (Attac), Corinne Lepage (Cap 21), Françoise Martres (Syndicat de la magistrature), Xavier Mathieu (Syndicaliste Conti), Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), Fabien Milin (Sud Douanes), Jean Mouzat (Modef*), Serge Muller (Amis de la Conf'), Marie-Monique Robin (journaliste), Christian Rouaud (réalisateur), Denis Sieffert (journaliste), Jacques Testart (scientifique), Aurélie Trouvé (Attac), Hanny van Geel (Coordination européenne Via Campesina)


Samedi 25 Octobre 2014 Commentaires (0)

Voici le communiqué publié hier, Mercredi 22 octobre 2014


Communiqué de Mme Ségolène Royal
Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

Comme je m’y suis engagée suite aux controverses qui ont eu lieu lors du démarrage des travaux de construction du barrage de Sivens, dans le Tarn :

j’ai nommé le 8 septembre dernier, en accord avec M. Thierry Carcenac, président du Conseil général du Tarn et M. Martin Malvy, président du Conseil régional Midi-Pyrénées, une mission d'expertise sur ce projet controversé,

les conclusions des experts Nicolas Forray et Pierre Rathouis ont été rendues,

j’ai demandé au Préfet du Tarn d’organiser dans le courant de la semaine prochaine une réunion de restitution de ces conclusions par les deux experts.


Jeudi 23 Octobre 2014 Commentaires (0)

Elle avait commandé ce rapport sur la zone humide que le Conseil Général a décidé de faire disparaitre sous la retenue d’eau d’un barrage pour irriguer les champs d’une petite vingtaine de maïsiculteurs. Qu’elle le publie donc !


Ségolène Royal doit rendre public le rapport d’experts sur le Testet !
Voici la lettre que vous pouvez lui envoyer pour faire pression sur elle afin qu’un véritable débat ait enfin lieu, pour que cesse la politique du fait accompli soutenu par la répression policière sur le terrain, que les trois grévistes de la faim soient enfin entendus :

Madame la Ministre,

Le 8 septembre 2014, vous avez décidé de nommer une mission d’expertise « pour favoriser le dialogue et vérifier les garanties d’une gestion durable de la ressource en eau » dans le cadre du projet de barrage de Sivens. Cette mission prenant fin, vous êtes sans doute déjà destinataire du rapport de vos experts.

Roland FOURCARD , Christian CONRAD et Gilles OLIVET sont des citoyens tarnais en grève de la faim depuis plus de 40 jours dans le seul but d’obtenir des informations claires sur les nombreuses zones d’ombres de ce projet.

Thierry Carcenac, président du CG du Tarn, n’a toujours pas apporté de réponses aux questions envoyées par le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet en février 2014 tout comme il refuse tout débat public contradictoire depuis un an.

Je soutiens la demande des grévistes de la faim de rendre public le rapport des experts dans les meilleurs délais. Cela leur permettra, ainsi qu’à tous les acteurs concernés par ce projet, d’accéder enfin à des données fiables et de stopper ainsi leur longue et éprouvante grève de la faim.

Dans l’espoir d’une réponse positive, je vous prie de recevoir, Madame la Ministre, l’expression de ma considération distinguée.


Plus de 6000 personnes ont déjà participé à cette cyberaction mise en ligne le 14 octobre 2014. Parmi eux Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, Guillaume Cros, Guillaume Cros, président du groupe EE-LV au conseil régional Midi-Pyrénées , et de nombreux autres élus de la mouvance écologiste dont José Bové, député européen, Isabelle Attard, Noël Mamère, députés.
Pour participer à votre tour, envoyer cette lettre telle quelle où la modifier à votre convenance avant envoi, rendez-vous sur le site de Cyberacteurs avant le 31 Octobre en cliquant ici

Duflot & Mamère au Testet 20/10/2014

Les députés EELV se mobilisent enfin pour soutenir cette lutte pour la sauvegarde d’une zone humide et de l’élevage paysan et contre l’agriculture industirelle intensive.


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Pour en savoir plus :

  • Barrage de Sivens
: un projet d’intérêt général ? à consulter sur le site des Amis de la Terre

  • Le dossier
publié par Reporterre

  • Une vidéo


Mercredi 22 Octobre 2014 Commentaires (0)

Le 22 octobre, un amendement visant à supprimer les subventions allouées aux élevages de taureaux destinés aux corridas va être soumis au vote du Parlement européen.


Urgent : Financement européen des corridas basta !
D’abord adopté par la commission de l’Environnement, il a malheureusement été rejeté par la commission des Budgets. C’est à présent au tour de tous les eurodéputés de se prononcer lors de la séance plénière consacrée à l’adoption du budget 2015.
Montrons au Parlement européen que nous sommes une écrasante majorité d’Européens à exiger la fin des subventions indirectes de la corrida, qui ne survit que parce qu’elle est sous perfusion financière !
Donner en spectacle la torture d’un animal vous dégoute et vous révolte. Apportez votre soutien à cet amendement
Nous vous invitons donc à faire pression avant le 22 octobre sur les euro-députés en participant à l’action mise en ligne par Cyberacteurs .
Pour plus d’info et participer cliquer ici

Lundi 20 Octobre 2014 Commentaires (0)

Les oiseaux aussi savent se servir d'outils. La preuve par ce héron...


Avec un peu d’obstination, c'est le succès. Un petit malin et un fin pêcheur, cet oiseau ! Essayez-donc d’en faire autant !

Dimanche 19 Octobre 2014 Commentaires (0)
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