Déplorable épilogue d’une chasse à courre à Prémontré dans l’Aisne : un cerf est achevé à coup de fusil dans un jardin devant habitants et villageois excédés. Protégés par les gendarmes les veneurs emportent le cadavre de cette malheureuse bête. C’est une honte !


Chasse à courre : un cerf abattu à coup de fusil dans le jardin d’une maison !
Le 14 octobre, à Prémontré dans l’Aisne, un cerf, qui était poursuivi par un groupe de chasseurs à courre, a tenté d’échapper à la meute en sautant un talus. Il est retombé dans un jardin d’une maison. Les veneurs sont survenus presque aussitôt et ont abattu l’animal d’un coup de fusil malgré une vive opposition des habitants et des défenseurs des animaux qui eux aussi sont arrivés rapidement sur les lieux. Les veneurs qui se croient tout permis sous prétexte qu’ils chassent ont été pris à partie par des habitants en colère qui ne supportent plus leur mépris et leur arrogance, d’autant que tirer au fusil, à quelques mètres des maisons, leur fait courir un réel danger. Dans la bousculade qui a suivi, les veneurs ont proférés des menaces à l’égard notamment des défenseurs des animaux.
Une fois de plus l’État a volé au secours des massacreurs. C’est sous leur protection que les veneurs ont pu sortir du jardin le cadavre du cerf et récupérer leur butin : c’était un magnifique 14 cors.
Cette forme barbare et cruelle de chasse se déroule chaque mardi et samedi autour du village de Prémontré. Les habitants en ont assez de supporter cette pratique moyenâgeuse issue des temps seigneuriaux.
L’association de protection animale « Droit de vivre02 » a décidé de déposer plainte pour tir à balle réelle à proximité d’habitations et menaces.
La majorité des pays européens ont interdit cette forme de chasse. La France, encore une fois à la traine, se singularise comme le pays de la souffrance animale.
Faites pression sur le député de votre circonscription et sur les leaders des partis politiques. Il faut une loi pour abolir la chasse à courre.
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Les articles de la presse locale :
L'Aisne Nouvelle ici
L'Union - L'Ardenais ici

Le communiqué du RAC ici

Jeudi 16 Octobre 2014 Commentaires (0)

Au moment où l’on débat à l’Assemblée nationale de la loi sur la transition énergétique et où l’on va encore nous bourrer le mou avec la promotion de l’éolien industriel prétendu «énergie propre», il n’est pas inutile de relire certains passages du rapport d’activité 2013 du Service central de prévention de la corruption (SCPC) qui dénonce des prises d’illégales d’intérêts de la part d’élus locaux, maires ou conseillers municipaux de petites communes rurales, des pressions qu’exercent sur eux les industriels du vent. Plus grave encore le SCPC fait planer sur l’éolien des soupçons de corruption et de blanchiment d’argent sale. Il suggère de tirer cela au clair par une « étude » qui ressemble fort à une enquête.
Ce rapport est paru fin juin au début de la période de torpeur estivale et n’a pas bénéficié de toute l’attention qu’il méritait. En voici donc les extraits concernant l’industrie éolienne, ses mauvaises manières et les tentations qu’elle induit chez certains élus. Ils apparaissent au chapitre 2, p. 119 et suivantes.


Le texte cité est retranscrit en caractères droits. J’en ai souligné certains passages en les inscrivant en caractères gras. Les intertitres sont ceux qui figurent dans le texte. Entre parenthèses et en italique, j’ai ajouté quelques commentaires ou précisions.

Le développement de l’activité éolienne semble s’accompagner de nombreux cas de prise illégale d’intérêts impliquant des élus locaux.

Le SCPC (Service central de prévention de la corruption) est en effet destinataire, pour information, d’un nombre croissant de procédures engagées par des associations qui font état de dérives graves entraînant des recours devant les juridictions administratives et de plaintes déposées auprès de plusieurs parquets.
Ce phénomène d’ampleur semble concerner une grande partie du territoire national.
Dans le cadre d’une demande de concours visée à l’article 1 de la loi n°93-122 du 29 janvier 1993 instituant le Service, le SCPC a même été consulté sur cette problématique par l’autorité judicaire qui sollicitait son analyse à l’occasion d’une affaire en cours.
L’ingérence des élus peut être constituée à différentes étapes de la procédure d’implantation des éoliennes (zone de développement éolien, permis de construire...)

À la lecture des procédures qui lui ont été communiquées ou pour lesquelles son avis a été sollicité, le SCPC a pu relever qu’il ne s’agissait pas toujours de simples négligences, mais parfois d’agissements délibérés, leurs auteurs étant motivés par les revenus substantiels tirés de l’implantation d’éoliennes sur des terrains leur appartenant et par un régime fiscal favorable.

Il a pu être également constaté une forte pression exercée sur les élus, invités dans le cadre de « Chartes morales d’étroite collaboration » à soutenir la société dans l’élaboration du projet, et en particulier à l’assister dans toute démarche administrative permettant de faire avancer le projet. On peut s’interroger sur la régularité et la portée de tels accords qui impliquent directement les élus dans le développement du projet et créent selon nous, une confusion entre l’intérêt public que doit servir l’élu et l’intérêt privé du promoteur éolien, voire même un risque de collusion. (Les opérateurs de l’éolien s’attachent ainsi les services des collectivités qui faciliteront l’obtention des certificats, permis, etc. nécessaires pour que le parc éolien projeté puisse se réaliser. En fait, en signant de telles chartes, les élus se livrent pieds et poings liés au promoteur éolien. Dans de trop nombreux cas, si l’on suit le SCPC, cette soumission est volontaire et peut rapporter gros aux élus soudoyés. Cela met aussi dans l’embarras les élus de bonne foi, qui voient dans l’installation de ces éoliennes, une manne pour le budget de leur commune sans toujours mesurer les conséquences néfastes de ces parcs d’aérogénérateurs pour leurs administrés et ne sont plus en position de force pour obtenir des modifications, voire un abandon du projet).

Il serait à tout le moins indispensable de préciser, dans ces documents, les limites de cet engagement de collaboration et de rappeler le principe déjà évoqué de neutralité de la décision prise au nom de la collectivité publique qui a pour objet d’éviter, en toute occasion, toute confusion entre l’intérêt privé de celui qui prend, participe ou prépare la décision et l’intérêt public dont il a la charge en qualité d’élu.

Le Service appelle donc l’attention des pouvoirs publics sur la gravité de ce phénomène et rappelle qu’il est impératif d’empêcher et de sanctionner toute confusion entre l’intérêt public, que doivent servir les élus dans le cadre de leur mandat, et l’intérêt personnel qu’ils peuvent retirer d’une opération qui peut s’avérer litigieuse, particulièrement lorsque ces mêmes élus sont susceptibles de percevoir des redevances de location pour l’implantation d’éoliennes sur des terrains leur appartenant ou propriété de leurs proches.
Il existe en effet un risque de développement d’atteintes à la probité beaucoup plus graves, comme celui de la corruption.
Ce phénomène a déjà pu être constaté dans certains pays européens, dans lequel serait impliquée la criminalité organisée.
La France en est-elle indemne ?
Une étude mériterait d’être entreprise afin d’évaluer sérieusement ce risque.
(De graves soupçons Le SCPC semble suggérer que l’éolien pourrait être dans certains cas sous l’emprise de mafias et que cette prétendue « énergie propre » reposerait sur des trafics d’argent sale. De tels soupçons sont très graves et l’on peut considérer que le SCPC en dit trop ou pas assez ! Il fait allusion aux mafias italiennes dénoncées par Europol de Juillet 2013 dans un rapport où l’on peut lire : «Les informations révèlent que les mafias italiennes investissent de plus en plus dans les secteurs des énergies renouvelables, notamment dans les parcs éoliens, pour profiter des prêts et des aides européennes généreuses accordés par les Etats membres, ce qui leur permet de blanchir les revenus du crime au travers d'activités économiques légales » En 2012, la justice italienne a saisi un parc éolien de 48 aérogénérateurs installé dans la région de Crotone appartenant à la mafia calabraise. Ce parc, l’un des plus grands d’Europe, a été construit par des prête-noms et de plusieurs sociétés-écrans, certaines étant basées hors de l’Italie, notamment en Allemagne et en Suisse. L’éolien hexagonal servirait-il aussi à blanchir de l’argent sale qui serait ensuite réinvesti dans des activités crapuleuses ? )

Tribunal correctionnel d’Argentan, juin 2013

Suite à la plainte d’une association opposée à un projet d’implantation de onze éoliennes dans une commune, condamnation à la peine de 1000 euros d’amende d’un conseiller municipal dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Il était reproché à l’élue d’avoir participé à la délibération créant la zone de développement de l’éolien (ZDE), alors qu’elle était propriétaire de parcelles situées dans l’emprise de la ZDE.

Tribunal correctionnel du Puy-en-Velay – 21 mai 2013 (recel de prise illégale d’intérêts)

Condamnation à la peine de 4 mois d’emprisonnement assortie du sursis et 8000 euros d’amende des conseillers municipaux pour recel de prise illégale d’intérêts à l’occasion de l’implantation d’un parc éolien, en l’espèce en percevant des revenus locatifs tirés de l’implantation d’éoliennes sur leurs terrains, alors même que le délit initial de prise illégale d’intérêts était prescrit. (Il s’agit du Parc éolien d’Ally-Mercœur en Auvergne (Haute-Loire 43) construit par le groupe canadien Boralex. Ce sont trois conseillers municipaux qui ont été condamnés : Jean-Pierre Olagnol, Jean-Luc Delair et Denis Bonnet. Le maire d'Ally, Marie-Paule Olagnol, quant à elle, avait été poursuivie pour prise illégale d'intérêt mais il y a eu prescription. Avec 26 éoliennes de 122 m de hauteur, en covisibilité directe avec les 7 éoliennes de 125 m de la commune voisine de Rageade, on a affaire à un véritable saccage du paysage qui est un « bien commun » au profit de quelques-uns. À Rageade, il se trouve, comme par hasard, que deux conseillers municipaux sont propriétaires de parcelles accueillant les mâts. Tout cela pour un fiasco économique : la situation financière de l’entreprise Boralex Mercœur qui exploite le parc d’Ally-Mercœur est mauvaise, ce parc n’étant pas rentable faute de vent ici ! Et malgré cela un permis de construire est en instruction pour 6 mats supplémentaires de 145 m de haut à Rageade !)

L'éolien industriel : une énergie propre??? Non, en aucun sens du terme.

Jeudi 9 Octobre 2014 Commentaires (0)

Le nombre de chasseurs diminue sans cesse depuis 40 ans à raison de 2 à 3% par an. Ils représentent au mieux 1 ,5 % de la population. Il n’est pas acceptable que cette petite minorité monopolise les espaces naturels, terrorise campagnes, forêts et montagnes. Ils étaient Ils étaient environ 2.400.000 en 1975, 1.200 000 en 2010. On estime qu’ils sont environ 900.000 cette année. Leurs effectifs fondent au point que les Fédération de chasseurs en cachent le nombre ; une hémorragie continue malgré leurs efforts de promotion de ce « loisir » cruel et sanguinaire.


La chasse n’en finit pas de mourir. Achevons-la !
Endoctriner des enfants avec la complicité de l’Éducation nationale

Cette promotion de la chasse s’effectue dès l’école avec la bénédiction de l’Éducation nationale. Les chasseurs qui ont le culot de se présenter comme des protecteurs de la nature ont le droit d’intervenir dans les écoles pour parler d’environnement et de nature alors qu’on peut mettre à leur actif la disparition de nombreuses espèces et qu’ils continuent de chasser des espèces en danger d’extinction comme le grand tétras. La convention du 4 mars 2010 signée par les ministères de l’Éducation Nationale, de l’Écologie et du Développement Durable avec la Fédération Nationale des Chasseurs offre à ces derniers la possibilité de proposer des interventions pédagogiques en milieu scolaire dans le cadre de « l’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable ». Cela leur permet d’intervenir plus facilement dans les classes, ce qu’ils le faisaient déjà. Par exemple en 1985 à Saint Pardoux-le-Vieux, en Corrèze, une classe d'école élémentaire avait été initiée à la chasse pendant une journée entière dans le cadre de ce que l’on appelait « le tiers temps ». Le matin, en classe, les enfants avaient eu droit à des exposés faits par un technicien de l’ONCFS, d’un chasseur qui leur explique, entre autres choses, le maniement d’un fusil et d’un éleveur de chien. L’après-midi avait été consacré à une sortie sur le terrain avec des démonstrations de traque de faisans par un chien d’arrêt. En regardant la vidéo de cette journée (ici ) et en écoutant les commentaires de certains intervenants et ceux de l’instituteur qui est à l’origine de cette journée – un blabla pro-chasse sans nuance – on croit rêver ! Grâce à cette convention, il est de plus en plus fréquent que les chasseurs se déplacent dans les écoles primaires comme l’indique le RAC (Rassemblement pour une France sans Chasse) qui précise que « cela concerne particulièrement les enfants de 8 à 10 ans, étant sans doute ceux dont l’esprit critique n’est pas encore bien développé, donc les plus intéressants » En outre, les chasseurs « essayent également d’encourager les enseignants à emmener leurs élèves visiter des «maisons de la chasse et de la nature» ». Il faut beaucoup d’angélisme pour ne pas penser que leur but n’est autre que de faire du prosélytisme. D’ailleurs lors des Etats généraux de la chasse de Février 90, la recommandation était la suivante : « Il faut organiser au niveau des Fédérations des excursions dans la nature pour les écoles. Il s’agira de faire assister les enfants à une chasse pour qu’ils en apprécient l’atmosphère et non à une découverte des animaux, qui favorise chez eux le processus de personnification de l’animal».

La chasse n’en finit pas de mourir. Achevons-la !
Le permis à 1€

En France, on peut chasser dès l’âge de 16 ans. C’est aussi cette tranche d’âge qui est dans le collimateur des Fédérations de chasseurs. «Sensibiliser un jeune à l'âge de 16 ans, c'est plus simple qu'après. Dix-huit ans, c'est davantage le temps des sorties, et il est plus difficile de se lever tôt le dimanche matin pour aller chasser quand on est sorti la veille…» a expliqué Marc Valat, directeur d’une fédération de chasseur (Le Figaro 08/09/2013). Pour ces jeunes de la tranche 16 – 18 ans, les Fédérations ne lésinent pas sur les promotions : permis à 1€, examen du permis de chasser offert, rabais dans les armureries, etc. … Malgré tous ces efforts la moyenne d’âge des chasseurs est en constante augmentation : 60 ans aujourd’hui.

Un dimanche à la chasse

Les chasseurs lancent aussi des opérations « tout public » pour se faire connaitre, améliorer une image dégradée et éventuellement faire des émules. En 2013 la FNC a organisé le troisième dimanche d'octobre dans toute la France l'opération «un dimanche à la chasse», opération reconduite cette année à laquelle participera, entre autres, la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme. Le Journal local, La Montagne, pro-chasse comme beaucoup des journaux régionaux n’a pas manqué de faire une publicité gratuite le 13/10/2014 à cette opération de séduction pour toutes les formes de chasse, même les plus rétrogrades et les plus cruelles : « Et pour le plaisir de découvrir une chasse traditionnelle qui se pratique sans arme, les plus sportifs pourront s'initier à la vénerie du lièvre, qui consiste à suivre à pied ou à VTT des chiens courants. » Sic !!! Une chasse dite traditionnelle à VTT ! On notera aussi le « sans arme » ! Comment donc est tué ce pauvre lièvre terrorisé et épuisé d’avoir tant couru pour sauver sa peau ? Avec une arme à feu ou pire, avec une dague pour faire dans la tradition, à moins qu’il ne soit déchiqueté par les chiens ! Quel plaisir une personne normalement constituée peut-elle tirer d’un tel acte de barbarie ? Et pourtant ! Il y aura bien quelques imbéciles pour participer à cette saloperie contre un animal appartenant à une espèce quasi-menacée dans l’hexagone (ce dont ne se soucie pas de rappeler le journal) !

La chasse n’en finit pas de mourir. Achevons-la !
Peine perdue….

Malgré tous ces efforts des sociétés de chasse, les aides d’un état complaisant, une presse locale pour une grande part à leur solde, la chasse continue de décliner. Le nombre de chasseurs s’amenuise d’année en année tandis que leur moyenne d’âge s’élève. La chasse est moribonde.

Elle n’en finit pas de mourir !

…grâce à un État à sa solde, une administration aux petits soins et même une justice souvent complaisante.
Les chasseurs sont encore trop nombreux (la France détient le record d’Europe !) et leur disparition n’est pas assez rapide. D’autant que leur pouvoir de nuire est grand. Ils sont surreprésentés dans les instances telles que l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Bien organisés en fédération départementales riches de leurs cotisations et coiffées par une fédération nationale, dotés de moyens, ils forment un lobby efficace qui a une influence sur l’Assemblée nationale, le Sénat et les collectivités locales sans commune mesure avec leur nombre et leur importance. Lois et arrêtés sont taillés sur mesure pour eux. Les préfets décident souvent dans le sens de leur intérêt… Certains en rajoutent même par rapport à des lois, des décrets et des circulaires déjà très favorables. Ainsi celui de l’Allier. La composition de la CDCSF comprend déjà 8 représentants des chasseurs et deux pro-chasses, le représentant des lieutenants de louveterie et le délégué inter-régional de l’ONCFS. Le préfet en a ajouté un neuvième en désignant comme « personnalité qualifiée en matière scientifique et technique dans le domaine de la chasse ou de la faune sauvage » le président de l’association des chasseurs de grand gibier. Sans doute un grand scientifique en la matière ! Neufs chasseurs contre deux protecteurs de la nature dans cette commission….

Crime de lèse-chasse-à-courre

Cerise sur le gâteau, les chasseurs ont même obtenu en 2010 la création d’une infraction par un décret du ministre de l’Ecologie de l’époque, Jean-Louis Borloo: « l’obstruction à un acte de chasse». Les gendarmes peuvent immédiatement verbaliser. Il en coûte 1 500 € d’amende. Ce décret vise d’abord les opposants à la chasse à courre qui avaient mené plusieurs opérations de sabotage de ces chasses. Alors que 73% des Français sont opposés à cette forme de chasse selon un sondage Sofres de 2005, alors que l’Assemblée nationale avait rejeté la création de cette infraction, Jean-Louis Borloo a donné raison aux chasseurs plutôt qu’aux défenseurs des animaux. Comme le constatait Sophie Caillat sur le site Rue89 : « Le puissant lobby de la chasse a toujours réussi à bloquer toute proposition de loi (visant à abolir la chasse à courre). Et du coup, la France est devenu une exception en Europe. Cerfs, chevreuils, sangliers, renards, lièvres, lapins sont abondamment poursuivis par des hordes de chiens dans les forêts françaises. Mais pas en Angleterre, en Allemagne et en Belgique, où la pratique est interdite. »

En Angleterre, Tony Blair qui avait déclaré que « La chasse à courre n’est pas digne d’un pays qui se veut civilisé » a eu le courage de l’interdire malgré les lobbies pro-chasses, le poids et la puissance financière de l’aristocratie britannique. Quoi que l’on puisse penser par ailleurs de sa politique, il faut saluer son attitude et cette mesure qu’aucun gouvernement français n’aura osé prendre. Bien au contraire, les gouvernements, les uns après les autres n’ont de cesse de caresser les chasseurs dans le sens du poil.

Toutefois l’infraction «d’obstruction à un acte de chasse » s’étant révélée difficile voire impossible à constater, les tribunaux ont été dans l’obligation de débouter les chasseurs et l’ONF en tant que loueur de ses forêts aux chasseurs de leur plainte contre les manifestants qui s’opposaient en forêt au déroulement des chasses à courre. Mais pour les juges du Tribunal de Versailles, il ne pouvait être question de laisser les perturbateurs de ces chasses impunis, aussi ont-ils trouvé autre chose. Au mois de Mai de cette année 2014 ils ont condamné à 500€ d’amende pour «violence en réunion» trois militants de l’association « Droits des Animaux » qui manifestaient contre une chasse à courre en forêt de Rambouillet! Comme le commente « Désobéir », « Condamner les membres d’une association non-violente pour «violence en réunion», c’est un peu comme condamner un piéton membre d’une ligue antialcoolique pour conduite en état d’ivresse. Des coups de cravache et des insultes racistes proférées par la fine fleur de la nation, il ne sera jamais question (au procès) bien que ces «débordements » aient été filmés. Cela signifie qu’au « pays des droits de l’homme », s’il n’existe plus de crime de blasphème ou de lèse-majesté, il existe un crime de lèse-chasse à courre. » (Voir la suite de l’article sur le site de « Désobéir » ici. Il faut reconnaître cependant que les tribunaux administratifs donnent très souvent raison aux associations qui défèrent devant eux des arrêtés préfectoraux illégaux.

L’ONF ne vit pas que du bois

Il faut aussi souligner que l’ONF qui avait porté plainte avec les chasseurs ne vit pas que de la vente du bois. Elle tire des revenus non négligeables de la chasse. En 2012, ils s’élevaient à 45,5 Mds€ soit environ 15% du chiffre d’affaire total. C’est une recette d’autant plus intéressante qu’elle est en augmentation constante en pourcentage, bien que stable en chiffres absolus depuis plusieurs années après avoir fortement progressé. L’ONF a du mal à boucler ses budgets et elle devra se passer cette année de 20 Mds€ de subventions de l’État. Devant les tribunaux et lorsqu’elle siège dans les organismes qui s’occupent des animaux sauvages, il n’est donc pas étonnant de la voir au côté des chasseurs.
Une majorité de Français sont pour la suppression de la chasse, une majorité écrasante contre ses formes les plus cruelles mais bien peu se mobilisent face à la minorité agissante des chasseurs. Il faut pourtant réagir. La chasse ne s’éteindra pas d’elle-même avant longtemps. Il faut soutenir les associations anti-chasse, faire pression sur le député de sa circonscription, participer à des actions et manifestations pour faire entendre la voix trop souvent silencieuse de la majorité des habitants de ce pays en commençant par exiger 1°)la suppression des modes de chasse les plus cruels : la vénerie sous toutes ses formes, les chasses dites « traditionnelles » conformément à la réglementation européenne (matoles, tendelles, gluaux, lacets, lèques, tenderies aux vanneaux et alouettes) 2°) l’institution de jours sans chasse et 3°) un rééquilibrage de la composition des instances consultatives en matière de faune sauvage pour une meilleure représentation des naturalistes, des associations de défense des animaux et de protection de la nature et l’intégration de l’ONCFS au sein de l’agence de la biodiversité. Les deux premières revendications bénéficient d’une écrasante majorité en France, la troisième plus technique pourra peut-être être satisfaite par le biais d’un amendement dans la loi en discussion sur la biodiversité. La plateforme du «Collectif du 21 Septembre pour sortir de la chasse et du piégeage » présente un ensemble de complet de mesures pour en finir avec la chasse qu’il faut faire adopter ici .

Gustave Courbet, L’hallali du cerf ou Episode de chasse à courre sur un terrain de neige, huile sur toile, 1867, Musée des beaux-Arts de Besançon
Gustave Courbet, L’hallali du cerf ou Episode de chasse à courre sur un terrain de neige, huile sur toile, 1867, Musée des beaux-Arts de Besançon
Cela n’est pas gagné mais ne sera peut-être pas aussi difficile qu’il peut paraître. Si les chasseurs se refusent à toute concession, c’est parce qu’ils se savent encore en position de force mais c’est aussi parce qu’ils savent et sentent bien que cela risque de ne pas durer à cause de la faiblesse grandissante de leurs effectifs vieillissants, de leur mauvaise image et de l’essor d’autres façons de fréquenter les campagnes et les espaces naturels (randonnées, vtt) dont le nombre d’adeptes est incommensurablement plus grand. Toute concession, comme le jour sans chasse par exemple, est alors appréhendée comme l’initiation d’un processus insidieux conduisant inéluctablement à la disparition de leur «loisir». L’outrance de certains de leurs propos sonne en fait comme un aveu de faiblesse.

Des amendements anti-chasse adoptés en commission à l’Assemblée nationale

Certes les propositions de loi pour supprimer la chasse à courre ne sont même pas discutées à l’assemblée nationale où le lobby des chasseurs et les députés pro-chasses du «Groupe d'Études sur la Chasse» veillent au grain. Le précédent ministre de l’écologie appartenait d’ailleurs à ce groupe ! Il y a cependant quelques progrès. À l’occasion de l’examen en commission de la loi sur la biodiversité, les députés ont adopté plusieurs mesures limitant la chasse. Ils ont voté quatre des amendements proposés par la députée écologiste Laurence Abeille.

Le premier interdit la chasse à la glu, une forme de chasse aux grives dite traditionnelle et pratiquée dans le sud de la France. Les motifs avancés pour interdire cette chasse sont qu’elle va à l'encontre de la préservation et de la reconquête de la biodiversité, parce qu'il s'agit d'une méthode de chasse non sélective, difficilement contrôlable, qui détruit de nombreux oiseaux, notamment des espèces protégées et qui, de plus, est particulièrement cruelle.

Un second amendement interdit la chasse des mammifères « pendant leurs périodes de reproduction, d'élevage et de dépendance des jeunes ». Malheureusement cette interdiction ne s’appliquera pas aux « espèces soumises à plan de chasse ou entrant dans la catégorie des espèces susceptibles d'être classées nuisibles ».

Un troisième amendement vise à interdire les actes de cruauté sur les animaux sauvages en leur reconnaissant une sensibilité comme c’était déjà le cas pour les animaux domestiques.

Enfin toujours à l’occasion de l’examen en commission de cette loi, et toujours sur proposition de Laurence Abeille les députés ont instauré une protection pour les espèces animales et végétales « particulièrement nécessaires » à l'équilibre des écosystèmes et à la protection de la biodiversité qui interdit « leur destruction, l'altération ou la dégradation du milieu particulier à ces espèces ». Un décret en Conseil d'Etat devra établir une liste des espèces concernées après consultation du Muséum national d'histoire naturelle et de la future Agence française pour la biodiversité. Cet amendement concerne d’abord les insectes selon « l’exposé sommaire » des motifs : «Certaines espèces s'avèrent particulièrement importantes pour l'équilibre des écosystèmes, notamment les insectes pollinisateurs. Ces espèces doivent bénéficier d'une protection particulière : elles ne sont pas protégées pour leur valeur patrimoniale, comme le sont la plupart des espèces protégées, mais parce qu'elles assurent des services écologiques indispensables aux équilibres écosystémiques. » Cependant, il ouvre la possibilité de faire passer de la liste « nuisibles » à la liste « protégés » le renard ou des mustélidés comme la fouine dès lors que l’on plaide leur cas à partir d’études naturalistes objectives.

Toutes ces dispositions qui sont autant de limitations à l’exercice de la chasse ne seront effectives qu’une fois adoptées en séance par l’Assemblée nationale avec la loi sur la biodiversité. Malheureusement, sa discussion et son vote ont été repoussés sous prétexte que le calendrier de cette assemblée était trop chargé et aucune date n’a encore été donnée pour qu’elle soit inscrite à son ordre du jour. Lorsque la loi viendra en débat, espérons que ces amendements seront adoptés malgré l’offensive des députés pro-chasses. Il faut aussi craindre les réactions des sénateurs qui se sont toujours montrés fort complaisants pour les chasseurs.

Le poids économique de la randonnée écrase celui de la chasse !

Enfin si l’on envisage la question « gros sous », la chasse ne fait plus le poids économiquement face à d’autres activités de plein air (pourquoi diable dire out door !), notamment la randonnée pédestre. Selon la Fédération nationale des chasseurs le chiffre d'affaires généré par la chasse s'établit à 2,2 millions d’euros en 2012 et 2013 alors que la randonnée pédestre génère un chiffre d’affaire de 700 millions d’euros selon la FPS (Fédération Professionnelle des entreprises du Sport & des loisirs). Chiffres qui parlent d’eux-mêmes. La différence s’explique lorsque l’on prend en compte que le nombre de randonneurs est d’environ 8 millions de pratiquants régulier auxquels s’ajoutent 12 millions de pratiquants occasionnels alors que les chasseurs ne sont tout au plus qu’un petit million ! Le poids économique de la randonnée écrase celui de la chasse ! Il faut le dire et le faire savoir !

Le triste destin du jour sans chasse en France

Malgré cela, ce sont les chasseurs qui ont le pas sur les randonneurs et autres vététistes ou joggeurs comme le montre l’affligeante histoire des jours de non-chasse. La randonnée et la chasse sont deux usages des espaces naturels ou semi-naturels antinomiques. Les jours de non chasse permettent aux randonneurs comme aux autres usagers de la nature non-chasseurs de profiter de leur activité en toute quiétude et sécurité. Ces jours sont aussi des jours de répit pour la faune sauvage et participent de ce fait à sa protection. En Suisse, dans les cantons où la chasse est autorisée, il y a en plus du dimanche et des jours fériés, deux à trois jours de non chasse que les Suisses appellent « jours de trêve ». En France, il y a eu pendant une brève période un jour de non chasse : le mercredi. Ce jour de repos et d’activités nature pour les enfants avait été institué en Juillet 2000 sur tout le territoire sur proposition de la Ministre de l’environnement de l’époque, Dominique Voynet. Un jour de tranquillité contre six pendant lesquels les chasseurs pouvaient sévir et les promeneurs, randonneurs, vététistes et autres usagers supporter le bruit des coups de fusil et risquer d’être estropiés ou pire tués, ce n’était un partage guère équitable ! Mais pour les chasseurs, c’était encore trop ! Ils voulaient avoir le plaisir de tuer chaque jour de la semaine. Le jour sans chasse aura vécu trois ans ! En 2003 Roselyne Bachelot alors Ministre de l’environnement leur donne satisfaction. Elle fait voter par la majorité UMP – UC d’alors une nouvelle loi qui abroge cette disposition. Aujourd’hui, seuls les préfets peuvent instituer des jours sans chasse dans leurs départements en vertu de l’article R.424-1 du code de l’environnement. Bien peu le font.

La nature n’appartient pas aux chasseurs

Minoritaires en nombre, d’un poids économique certes non-négligeable mais sans commune mesure avec celui de la randonnée, les chasseurs accaparent pourtant à leur usage exclusif les espaces naturels et semi-naturels. Cela s’explique en partie parce que sur le terrain ce sont eux qui sont armés et dangereux. Bon gré, mal gré ou par prudence, les randonneurs, les promeneurs, les photographes naturalistes, les botanistes, les mycologues et les mycophages cèdent la place aux chasseurs (De toute façon, s’ils en rencontrent lors leurs sorties, celle-ci sont fichues). Cela s’explique surtout parce que les randonneurs et promeneurs ne sont pas organisés en puissantes fédérations et n’éprouvent pas le besoin de l’être. La randonnée et a fortiori la promenade dans la nature est principalement un loisir individuel ou familial ou bien encore une activité que l’on pratique entre amis.


Le directeur de la Fédération départementale des chasseurs de Côte-d’Or : « L’erreur est possible. Néanmoins, nous recommandons de minimiser autant que possible le risque. Mais il est inhérent à cette activité. » (Gazette info.fr)
Le directeur de la Fédération départementale des chasseurs de Côte-d’Or : « L’erreur est possible. Néanmoins, nous recommandons de minimiser autant que possible le risque. Mais il est inhérent à cette activité. » (Gazette info.fr)
Les associations qui militent pour la suppression de la chasse sont des associations de protection de la nature et des animaux. Elles insistent surtout sur le caractère cruel de ce loisir, sur les souffrances endurées par les animaux blessés qui agoniseront dans les fourrés, sur les atteintes à la biodiversité, etc. … Certes il y a des randonneurs, des promeneurs, des ramasseurs de champignons qui sont sensibles à ce discours et qui sont adhérents ou sympathisants d’associations de défense de la nature ou/et des animaux. Mais c’est en tant que tels qu’il faut mobiliser les autres usagers de la nature contre l’accaparement par les chasseurs des espaces naturels pour eux seuls en les excluant tous. À tout le moins, une exigence qui pourrait être commune à tous ces non chasseurs amateurs de nature serait un partage plus équitable avec, non pas UN, mais DES jours sans chasse en plus du dimanche, au cours desquels tous les non chasseurs qui fréquentent la nature pourraient se livrer à leurs activités en toute tranquillité dans un environnement paisible. C’est sur cette exigence que tous pourraient être mobilisés. Et à eux seuls, les randonneurs sont au moins vingt fois plus que les chasseurs! Mieux encore, quel promeneur, quel randonneur n’a pas rêvé de rencontrer un animal sauvage au détour d’un sentier ou à un croisement d’allée forestière ? Quelle joie aujourd’hui bien trop rare pour les enfants, leurs parents, tous les amoureux de la nature de pouvoir faire de telles rencontres ! Elles seraient fréquentes si la chasse qui vide la campagne, les bois et les forêts de tout vertébré sauvage était interdite. C’est le cas, en Suisse, dans le canton de Genève où elle a été abolie depuis une trentaine d’année, où les animaux sauvages prospèrent et où chacun avec un minimum de discrétion peut observer à loisir chevreuil, cerfs, lièvres, lapins ou sangliers. Tous les amateurs de nature qu’ils soient randonneurs, promeneurs, vététistes, joggeurs, photographes, peintres, naturalistes ont, en tant que tels, intérêt à ce que la chasse soit abolie. C’est par rapport à cet intérêt qu’il faut les mobiliser contre celle-ci. L’opposition à la chasse, pour être efficace, ne doit pas rester confinée au cercle restreint aux seuls protecteurs des animaux.

Manifestons contre la chasse

Il faut se mobiliser pour que la manifestation nationale organisée par le « collectif du 21 Septembre contre la chasse » le 18 octobre à Paris soit un succès. Ce collectif s’est constitué en 2013 à la suite de la manifestation « La chasse y’en a marre » qui réunissait des associations qui militent pour l’abolition, à plus ou moins long terme de la chasse et du piégeage. Il comprend aujourd’hui les 25 associations suivantes : Animavie, la CVN (Convention Vie et Nature), le RAC (RAssemblement pour une France sans Chasse), DDA (Droits Des Animaux), CCE2A (Collectif Contre l’Exploitation et l’Expérimentation Animales), l’Association Stéphane LAMART, Combactive, L214, l’AVF (l’Association Végétarienne de France), OIKOS KAI BIOS, Point Info Loup Lynx, l’association RAN (Respect de l’Animal et de la Nature), La Voie de l’Hirondelle, AVES France, LA GRIFFE, Secourisme Animalier, le refuge « Amis des Bêtes » , la SVPA ( Société Vosgienne de Protection Animale), CHAMADE (CHAumière et Médiation Animalistes, Défense de l’Environnement), l’Association Sauvegarde du Château de Flée, Guadeloupe Animaux, Oiseaux Nature, l’association du Collectif animalier du 06, LLPAA (Laissons Leur Peau Aux Animaux) et La Tribu de Sapeur.
Par-delà leurs différences ces associations se sont accordées pour défendre en commun une plateforme de mesures concrètes permettant dans un premier temps de limiter la chasse et le piégeage pour ensuite les abolir. L’action de ce collectif mérite d’être connue et soutenue. Que tous ceux qui le pourront participent à la manifestation qu’il organise le 18 octobre à Paris. Pour plus d’information sur le collectif et la manifestation, cliquez ici

Lundi 29 Septembre 2014

Ils ont bloqué leur établissement le 16 septembre 2014 pour protester contre ce massacre et contre les violences policières perpétrées sur ceux qui sur le terrain tentaient de l’empêcher alors que le Conseil Général avait juré en novembre dernier qu’il n’était pas question de passer en force.


Blocage du Lycée Victor Hugo à Gaillac
Blocage du Lycée Victor Hugo à Gaillac
La situation est particulièrement ubuesque. Tous les arbres de la zone ont été tronçonnés. La zone humide disparait sous les troncs abattus et les copeaux alors que faute de financement ce barrage ne sera peut-être jamais édifié ! Il coûte tout de même la bagatelle de 7,8 millions d’euros. Il devait être financé pour 50 % par l’Agence de l’eau Adour-Garonne, 30% par l’Union Européenne via le FEADER, 10 % par le conseil général du Tarn et 10 % par le conseil général du Tarn-et-Garonne. Comme Reporterre le révélait dès octobre 2013, l’obtention des fonds européens FEADER (fonds européens destinés au développement rural) de deux millions d’euros était déjà fortement soumise à caution, notamment en raison de délais devenus intenables. Toujours selon Reporterre les financements de l’Agence de l’eau pourraient aussi être remis en cause si les experts envoyés par la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, émettaient un avis défavorable.
Certes, le lieu est saccagé mais tant que le barrage ne sera pas construit, la zone humide peut renaître. Tout n’est pas encore perdu ! Avec l'action des lycéens la contestation du projet se renforce et prend une ampleur nouvelle.
Une pétition circule sur Internet mise en ligne contre ce projet de barrage et en soutien aux trois personnes qui ont entrepris une grève de la faim pour protester contre le manque d’un débat sur le projet. Elle sera close le 31 décembre 2014. Elle est relayée par Cyberacteurs ici
On trouvera un dossier complet et détaillé sur ce projet et le combat pour lui faire échec sur le site de Reporterre ici

Photo : Reporterre

Mercredi 17 Septembre 2014 Commentaires (0)

L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), One Voice et Ferus viennent d’obtenir gain de cause contre un arrêté de tir de loup en Meuse. Face à l’empressement de l’État à répondre aux sollicitations des éleveurs, opposés à la présence même du loup, le juge a estimé que ce tir de prélèvement était prématuré.


La justice stoppe les tirs de loups en Meuse
À la demande de ces associations, le juge des référés du tribunal administratif de Nancy a suspendu, le lundi 15 septembre, l’exécution de l’arrêté du 28 août 2014 de la préfète de la Meuse qui ordonnait le prélèvement par tir d’un loup.
Le juge des référés a estimé que cette décision ne respectait pas les dispositions de l’arrêté interministériel du 15 mai 2013 réglementant les possibilités de dérogations au statut strictement protégé de cette espèce.
En effet, un tir de prélèvement ne peut être ordonné qu’en cas de récurrence et de persistance d’attaques importantes malgré la mise en œuvre de mesures de protection des troupeaux. Or la présence du loup en Meuse est très récente et les éleveurs de cette zone du centre du département n’ont pas encore tous mis en place ces mesures alternatives. Ordonner la destruction du loup en Meuse est donc illégal.
Il est scandaleux que des représentants de l’État se mettent systématiquement et en toute connaissance de cause hors la loi. En autorisant des tirs d’une espèce protégée ils bafouent les conventions internationales de protection de la nature et des espèces sauvages avec la complicité du Ministère appelé bien à tort Ministère de l'écologie. N’oublions pas en effet que Ségolène Royal est en pointe dans cette offensive contre les loups. Heureusement que face à ces agissements les associations recourent à la justice. Il est regrettable qu’elles soient obligées de le faire pour éviter l’irréparable. Il est condamnable que Préfets et Ministres puissent se comporter ainsi sans devoir rendre compte de leurs actes devant un tribunal comme c'est le cas des braconniers. Porter atteinte à la nature, enfreindre sciemment et délibérément les lois et conventions qui la protègent ou inciter à le faire est au moins aussi grave que ne pas payer ses impôts.

Site de l'ASPAS ici

Illustration : "Real love !!" par Sander van der Vel (wikimedia)

Mercredi 17 Septembre 2014 Commentaires (0)

Tel est le titre du nouvel ouvrage de Fabrice Nicolino. Ce livre est une enquête redoutable sur l’invasion effrayante des produits chimiques dans notre quotidien et notre environnement. Un livre à lire et à faire lire !


Un empoisonnement universel
Les enquêtes de Fabrice Nicolino sont toujours instructives et passionnantes. Elles mettent au jour des faits qui sont en général passés sous silence, ignorés ou cachés. Ce sont aussi des actes militants par ce qu’elles dénoncent et parce qu’elles donnent envie d’agir. Voici le texte qui figure au dos du livre (quatrième de couverture). Il vous donnera un aperçu du contenu.

C’est un livre sans précédent. Jamais on n’avait essayé de réunir tous les points pour faire enfin apparaître le dessin complet. Comment en est-on arrivé là ? Comment et pourquoi l’industrie chimique a pu libérer dans l’eau, dans l’air, dans le sol, dans les aliments, et jusque dans le sang des nouveau-nés des millions de molécules chimiques, toute différentes les unes des autres ?

Quels sont les liens entre le temps des alchimistes et celui du prix Nobel de chimie Fritz Haber, grand criminel de guerre ? D’où viennent Bayer, BASF, Dow Chemical, DuPont, Rhône-Poulenc ? Comment est-on passé de la bakélite des boules de billard et des combinés du téléphone au nylon, puis au DDT et aux perturbateurs endocriniens ? Pourquoi des maladies comme le cancer, l’obésité, le diabète, Alzheimer, Parkinson, l’asthme et même l’autisme flambent toutes en même temps ? Qui est Théo Colborn, la Rachel Carson du 21ème siècle ? Pourquoi l’OMS, la FAO, l’ONU ne bougent-elles pas ? Pourquoi les agences de protection françaises regardent-elles ailleurs ? Comment les normes officielles ont-elles été truquées ? Que contient vraiment l’eau dite potable ? Comment les transnationales ont-elles organisé une désinformation planétaire sur cet empoisonnement universel ? Y a-t-il une chance de s’en sortir ?

Pour la première fois, tout le dossier est enfin rendu public. Il est effrayant, mais un peuple adulte n’a-t-il pas le droit de savoir ? Ce livre, qui donne des noms, des faits, des accointances, ne peut rester sans réponse. C’est l’heure de se lever.

(Les liens qui libèrent éditions, broché, 448 pages, ISBN-13: 979-1020901378, 23€ – parution le 17 septembre)

Vendredi 12 Septembre 2014 Commentaires (0)

François Hollande a déclaré le 5 septembre « J'agis et j'agirai jusqu'au bout (…). Je suis à mi-mandat et il n'y a pas de sondage, aussi difficile soit-il, que je regarde en face, qui puisse interrompre le mandat que donne le peuple au président de la République ». Certes le peuple lui a donné mandat mais lequel ?


Le quinquennat de François Hollande : un social-libéralisme sur fond de trahison ?
Quel mandat a été donné par le peuple à François Hollande ? Celui de prendre de l’argent des ménages pour le donner aux entreprises ? Celui de mettre à mal le droit du travail avec toutes les mesures de protection des salariés jugées comme des contraintes insupportables par le patronat ? Celui de mettre en cause les trente-cinq heures ? Celui d’instaurer la TVA sociale ? Celui de lever les contraintes et normes du code de l’environnement ? Bref, celui de mener une politique ultra-libérale dans la continuité de celle menée par Sarkozy, pire même que celle de ce dernier ? Certainement pas. Le peuple ne lui a pas donné ce mandat.

Il est loin le discours du Bourget qui enflamma le « peuple de gauche » ! Aujourd’hui le meilleur et peut-être le seul allié de Hollande est le Medef dont il n’est en fait que le valet. Aujourd’hui son ministre de l’économie est un ancien banquier d’affaire ! Il n’est pas étonnant que ce peuple de gauche ne lui fasse plus confiance. François Hollande est en passe de conduire des réformes cassant les droits sociaux des salariés que même un gouvernement de droite n’aurait pas osé faire ainsi que le reconnait avec gourmandise une journaliste de Valeurs actuelles qui évidemment l’approuve. Pour ceux qui l’ont élu, Hollande n’est pas seulement un «social-libéral »,c’est un « social-traitre ».

François Hollande s’inscrit ainsi dans la lignée de ces « socialistes » qui font le contraire exact du programme grâce auquel ils ont été élus. Il y a eu Mitterrand et le tournant de la rigueur avec Fabius mais il y a eu bien plus grave par le passé et qui montre jusqu’où peut dériver un gouvernement socialiste qui veut le pouvoir à tout prix, au prix d’un renoncement à ses valeurs, à son âme et surtout à sa parole vis-à-vis de ceux qui l’ont porté à ce pouvoir. Qui se souvient de Guy Mollet et de ses complices d’alors ?

Leader du « Front républicain », il fut élu lors de la campagne des législatives de 1956 sur un programme promettant de mettre fin à la guerre en Algérie, programme qui suscitait l’enthousiasme des jeunes Français peu soucieux d’aller se faire trouer la peau pour défendre les plantations des colons d’Algérie. Avant d’être élu, il proclamait que la guerre d'Algérie était «imbécile et sans issue» et l'indépendance de l’Algérie dictée par «le bon sens». Une fois élu, il retourne sa veste. Devenu « président du conseil », ce fut le gouvernement dont il était le chef qui augmente la durée du service militaire et envoie le contingent en Algérie. Parmi les membres de son gouvernement, donc ses complices, on trouve François Mitterrand et quelques « grands noms » du « socialisme » comme Robert Lacoste, Alain Savary ou Gaston Deferre. C’est son gouvernement, un gouvernement social-démocrate qui autorisa la torture dans cette sale guerre coloniale. En juin 1956 l'Assemblée nationale vota sur proposition de son gouvernement la suspension de la garantie des libertés individuelles, le droit pour les gendarmes, les policiers et les militaires de pratiquer des « interrogatoires poussés », d'appliquer des « traitements spéciaux ». « Associer un discours de gauche et la pratique d'importants compromis avec la droite » était le trait caractéristique de ce que l’on a appelé le « mollétisme ». Aujourd’hui, Hollande ou Valls ne s’encombrent même plus d’une rhétorique de gauche pour enrober leur politique libérale. On n’arrête pas le progrès au PS.

Dans un texte opportunément tirer de l’oubli par un journaliste du Monde, Hollande déclarait : « Je ne crois plus à la possibilité de venir au pouvoir sur un programme pour cinq ans dont il n’y aurait rien à changer au cours de la mandature. (…) La réalité change trop vite » Il aurait été bien utile de faire connaître ce texte lors de la campagne présidentielle de 2012. Il aurait permis de relativiser la valeur des fameux engagements du candidat. Cependant si les circonstances ou la confrontation avec les événements, les obstacles dans l’exercice du pouvoir conduisaient à abandonner les promesses de campagne, Hollande préconisait « un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature ». Nous y sommes aujourd’hui avec lui, président. Et que dit-il ? « J’irai jusqu’au bout », ce que lui permet les institutions. Certes, il va demander à son Premier ministre de solliciter un vote de confiance à l’Assemblée nationale ; confiance qu’il est assuré d’obtenir, les « frondeurs » étant bien trop couards pour risquer leur siège en retournant devant leurs électeurs. Une fois ce vote de confiance acquis, il n’ira pas plus loin. Pas question donc de revenir « devant le corps électoral afin de retrouver un rapport de confiance » comme il le conseillait en 2006 parce qu’il sait que les gens ne le lui font plus confiance et qu’ils ne veulent plus passer aucun pacte ni avec lui, ni avec le parti dont il est issu.

Non content de renier ses promesses, de trahir ceux qui l’ont porté au pouvoir, Hollande se renie lui-même. Faut-il dès lors s’étonner que les gens croient que Valérie Trierweiler en dresse le vrai portrait lorsqu’elle le présente comme un assez sinistre individu, narcissique et menteur, un prétendu homme de gauche qui n’aime que les riches et pas les pauvres ? Comme le dit à juste titre Jean-Luc Mélanchon, François Hollande ferait bien de « se demander (...)pourquoi tout le monde la croit (…) Avec sa bouche Hollande proteste, avec ses dents il mord toujours les mêmes. »

Le retour devant les électeurs suppose la dissolution de l’Assemblée nationale ; ce que les chroniqueurs avisés déconseillent puisque la nouvelle majorité qui sortirait des urnes serait sans l’ombre d’un doute, une majorité de droite, le PS et ses satellites étant laminés. Et alors ? Il faut mieux une politique ultra-libérale de droite conduite par la Droite, que la même politique – ou sensiblement la même – conduite par la Gauche, si tant est que l’on puisse encore qualifier de gauche le PS. Les choses seraient plus claires et cela ouvrirait la voie à une alternative véritable.

Illustration : Ignace


Vendredi 12 Septembre 2014 Commentaires (0)

La plupart des médias ont dit, ou écrit, que la Commission Européenne avait interdit ces pesticides pour deux ans. Mais ce n’est qu’un leurre selon l’association Pollinis. Bernée par le lobby des géants de l’agroalimentaire ou consentante, la Commission a accepté un compromis qui fait de cette interdiction non seulement temporaire mais aussi partielle, une manœuvre pour innocenter et faire accepter définitivement les poisons de ces firmes sur la base de données prétendument objectives mais en fait biaisées.


L’interdiction temporaire des pesticides tueurs d’abeilles par la Commission européenne : un leurre dangereux selon l’association Pollinis!
Le texte de présentation de la pétition que Pollinis a mise en ligne, en démonte de façon convaincante et documentée le mécanisme ; un mécanisme astucieusement diabolique. Pas étonnant si beaucoup se sont laissé prendre. C’est effarant et effrayant. À la lecture de ce texte dont je présente l’essentiel ci-dessous, on se dit que décidément tout est bon pour les multinationales de l’agrochimie pour préserver leurs gigantesques profits et tant pis pour la biodiversité, tant pis pour les abeilles, tant pis pour les humains qui, une fois les abeilles exterminées par les pesticides de ces firmes, les néonicotinoides, devront polliniser leurs cultures à la main comme cela se passe déjà en Chine dans le Sichuan !

Une soi-disant interdiction sans effet sur la santé des abeilles !

« Une gigantesque escroquerie est en train de se mettre en place à Bruxelles, aux dépens des abeilles, de la biodiversité... et de tous les citoyens qui se battent depuis des années pour faire interdire les pesticides « tueurs d'abeilles » en Europe et dans le monde ! Il faut la stopper net, avant qu'elle n'ait des conséquences dramatiques sur nos cultures et notre alimentation à l'avenir.
« Après des années de lutte acharnée des citoyens et des apiculteurs, la Commission européenne s'est officiellement décidé à interdire 3 pesticides néonicotinoïdes extrêmement dangereux pour les abeilles (Note en fin d’articles 1). Les associations ont crié victoire et baissé la garde. Pourtant...

« Le compromis que devrait adopter Bruxelles est en réalité un plan désastreux imposé par les multinationales agrochimiques comme Bayer, Syngenta et compagnie, qui mènent depuis des mois un lobbying effréné et extrêmement agressif pour arriver à ce résultat (Note 2 et 3).
« (…)Officiellement, les 3 pesticides les plus dangereux seront interdits pour une durée-test de deux ans à l'issue de laquelle les autorités sanitaires contrôleront si l'interdiction a mis un terme au massacre des abeilles, et s'il faut ou non interdire définitivement les néonicotinoides.
« Or, cette soi-disant interdiction n'aura aucun effet sur la santé des abeilles !

« En fait, les 3 pesticides tueurs-d’abeilles seront interdits seulement quelques mois par an... et largement utilisés tout le reste de l'année – sur près de 85% des céréales, et sur une grande partie des cultures de fruits, légumes et herbes aromatiques – empoisonnant largement les sols et l'eau absorbés ensuite par les cultures soi-disant « non-traitées ».
« De nombreuses études ont montré que ces substances ultra-toxiques peuvent rester présentes dans le sol jusqu'à trois ans après le traitement (Note 4), et que les cultures non-traitées replantées sur le même terrain révèlent des traces de néonicotinoïdes jusque dans leur pollen... que viennent ensuite butiner les abeilles ! (Note 5)
« A la fin de la période-test de deux ans, les multinationales pourront prouver que les abeilles continuent d'être décimées malgré la soi-disant interdiction de leurs produits, et qu'ils n'y sont pour rien. Ils auront réussi à blanchir leurs pesticides et à maintenir leurs profits - et pour longtemps !

« C'est un plan diabolique, qui nous promet un désastre environnemental sans précédent.

« Si nous ne faisons rien, voici ce qui va se passer dans les 2 prochaines années :
● les pesticides néonicotinoïdes continueront à être utilisés pour les cultures d'hiver, imprégnant ainsi durablement les sols et l'eau...
● les cultures de printemps et d'été 'non traitées' seront infectées par les résidus de ces pesticides, et empoisonneront les abeilles...
● la mortalité massive des abeilles ne déclinera pas, malgré la soi-disant 'interdiction' des néonicotinoïdes,
● Syngenta, Monsanto, Bayer et tous les laboratoires agrochimiques pourront à loisir clamer que leurs produits n'ont rien à voir avec la mortalité des abeilles, et obtenir leur réhabilitation totale sur le marché.

« Et là, il ne nous restera plus que nos yeux pour pleurer !

« Il faut tuer dans l'œuf ce plan démoniaque, et exiger de la Commission européenne qu'elle interdise purement et simplement ces pesticides tueurs d'abeilles, comme elle prétend le faire d'ailleurs ! »

Exiger de la commission une interdiction réelle des pesticides tueurs d’abeilles

« Pas de compromissions, pas de petits arrangements... Si l'on doit faire un test de 2 ans pour évaluer réellement l'impact de ces pesticides sur les pollinisateurs, alors allons-y franchement !
« Les agriculteurs eux-mêmes n'auraient pas à y perdre : d'après l'INRA, on pourrait réduire rapidement la consommation de pesticides en France de 30 à 40% – sans aucune perte de revenus pour les agriculteurs – en revenant simplement à un système de rotation des cultures qui permettrait de combattre efficacement les parasites en réduisant durablement l'usage des traitements chimiques (Note 6). Cela représente tout de même, pour la France uniquement, plus de 20 000 tonnes de substances ultra-toxiques déversées chaque année en pure perte dans nos campagnes !
« En fait, les seuls qui seraient ébranlés, ce seraient les chiffres d'affaires des géants de l'agrochimie... Mais la Nature n'a que faire de leurs profits ! »
Pollinis lance un appel à chaque citoyen-ne européen-ne pour « créer une véritable onde de choc à travers le pays et l'Europe toute entière, pour que notre pression sur la Commission européenne soit plus forte que celle des lobbys agrochimistes qui sacrifieraient sans vergogne votre santé, votre alimentation et l'avenir même de la Nature pour satisfaire à leurs profits immédiats.

« Nous pouvons encore empêcher ça. MAIS IL FAUT AGIR VITE : d'ici quelques jours, la Commission européenne se prononcera sur sa version définitive du règlement européen concernant ces 3 pesticides tueurs d'abeilles.

« Nous devons agir avant, pour exiger l'interdiction RÉELLE de ces pesticides ! Signez dès maintenant la pétition européenne pour contrer les lobbys en cliquant ici »
_______________________________________
Notes
Ces notes et références sont celles du texte de Pollinis.

1- Le texte de la Commission européenne interdisant 3 néonicotinoïdes :
ici

2- L'excellent rapport de Corporate Union Observatory sur le sujet (en anglais) ici
Ou ici en français, le bon petit résumé publié en ligne dans le Journal de l'environnement.

3- Début 2013, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport confirmant que les néonicotinoides présentent un risque important pour les abeilles et les pollinisateurs ici
4 -Les néonicotinoides persistent dans l'environnement, la demi-vie de la clothianidine dans le sol a été mesurée à 148 à 6900 jours par l'Agence de protection de la santé américaine ici
Voir aussi l'étude de J. DeCant et M. Barrett publiée en 2010 dans la revue Environmental Protection (pp. 1-99) : Environmental Fate and Ecological Risk Assessment for the Registration of CLOTHIANIDIN for Use as a Seed Treatment on Mustard Seed (Oilseed and Condiment) and Cotton.

5- La persistance des néonicotinoïdes contamine l'environnement au sens large, notamment le pollen.
L'imidaclopride par exemple peut être absorbée par des cultures non-traitées, jusqu'à deux ans après la première utilisation, et peut se retrouver dans le pollen et le nectar des fleurs non traitées à des niveaux toxiques pour les abeilles :
Bonmatin, J. M., et al . (2003) A sensitive LC/APCI/MS/MS method for analysis of imidacloprid in soils, in plants and in pollens. Anal. Chem. 75 (9), 2027-2033.
En 2002 et 2003, 69,1% du pollen récolté par les abeilles de 25 ruchers dans cinq départements français, sur des plantes traitées et non traitées étaient contaminés par de l’imidacloprid, bien que cette neurotoxine ait été interdite à l'utilisation sur le tournesol en janvier 1999 :
Chauzat M.P. et al (2006). A survey pesticides residues in pollen loads collected by honey bees in France. Journal of Economic Entomology, 99:253-262

6- Rapport Ecophyto R&D de l'INRA : « Réduire l'usage des pesticides » ici

● Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue, on peut ajouter un lien vers la vidéo sur la pollinisation à la main des poiriers par les paysans du Sichuan ici

●Le texte complet de «Contrez le plan anti-abeilles des firmes agrochimiques ! » sur le site de Pollinis ici




Dimanche 24 Août 2014 Commentaires (0)

Résumé : Après avoir établi que sous le terme « climato-sceptique » étaient regroupées des positions diverses vis-à-vis du changement climatique, de son évolution et de ses conséquences, on montre que le terme utilisé pour désigner ces diverses attitudes est impropre dans la mesure où les dits « climato-sceptiques » ne sont pas sceptiques en fait. Quelques-unes des diverses formes de scepticisme en matière de changement climatique sont alors esquissées.
Dans la dernière partie de l’article, étant admis que le véritable scepticisme en matière du changement climatique en cours est d’un point de vue théorique l’attitude (ou la « famille » d’attitudes) la plus rationnelle, on montre que celle-ci n’est pas, contrairement aux apparences, un obstacle à toute forme d’agir et l’on tente de justifier l’une d’entre elles.


Un « climato-scepticisme » aux multiples visages

On appelle communément « climato-sceptiques » ceux qui rejettent la doxa dominante issue des travaux du GIEC sur le « changement climatique », en fait un réchauffement climatique dû pour l’essentiel aux activités humaines et dont les conséquences seraient catastrophiques. Sont ainsi regroupés sous la même dénomination
(a1) ceux qui nient qu’un réchauffement global de la planète d’une ampleur inédite a eu lieu au vingtième siècle jusqu’à nos jours,
(a1 bis) ceux qui estiment que la notion de réchauffement global de la planète n’a pas de sens physique,
(a2) ceux qui nie que ce réchauffement global, en admettant qu’il ait eu lieu au vingtième siècle, va se poursuivre et prendre de l’ampleur,
(b) ceux qui nient que le réchauffement en cours est, et sera s’il perdure, d’origine anthropique,
(c) ceux qui nient que ce réchauffement en cours, à supposer qu’il se poursuive, aura les conséquences catastrophiques prédites ; ou qui nient telle ou telle conséquence catastrophique particulière annoncée ; ou bien encore qui nient qu’il sera d’une ampleur suffisante pour être la cause principale de telle ou telle catastrophe annoncée qui lui est imputée, ou de toutes.
Souscrire à (a1 bis), c’est rendre (b) et (c) sans objet. Accepter (a1), c’est rejeter (b) et (c) comme sans objet ou faux. On peut souscrire à (a2) sans souscrire à (b). Accepter (a1) ou (a2) implique d’adopter la dernière partie de la disjonction (c).
Accepter (b), c’est nier (a1) mais pas nécessairement (a2) et admettre ou non (c). Et inversement accepter (c), c’est laisser ouverte la question de savoir si (b) est vrai ou non – on peut l’admettre ou non – mais c’est aussi nier que (a1) soit vrai alors qu’il est possible d’admettre ou non (a2). Des choix différents entraînent évidemment des formes différentes de «climato-scepticisme».

Les climato-sceptiques ne sont pas sceptiques !

Il peut donc y avoir plusieurs formes très différentes les unes des autres de climato-scepticisme. Tel que formulé (c) à lui seul en recouvre un grand nombre. On voit déjà avec cette tentative d’élucidation que le terme de «climato-sceptique » est pour le moins ambigu.

De plus, il est impropre : aucun de ceux que l’on peut regrouper sous (a), (b) ou (c) ne sont des sceptiques au sens propre du terme. Est «sceptique» celui ou celle qui doute et estime qu’il est impossible de choisir rationnellement entre une thèse et sa négation. En conséquence il suspend son jugement. Or, si ceux que l’on peut regrouper sous (a), (b), ou (c) ont bien un point commun, c’est qu’ils ne doutent pas. Ils ne suspendent nullement leur jugement en la circonstance. Ils nient une ou plusieurs des assertions avancées par les réchauffistes catastrophistes du GIEC ou d’ailleurs.

Si on les a baptisés ainsi, c’est sans doute en référence à leur position vis-à-vis des assertions du GIEC. Ils les rejettent, toutes ou seulement quelque unes : ils n’y croient pas. Or ne pas croire une assertion, c’est faire preuve de scepticisme à son égard. Cependant le climato-sceptique ne se borne pas à ne pas croire aux assertions du GIEC, il pense qu’elles sont fausses et qu’il est en mesure de le prouver. Les climato-sceptiques ne se meuvent pas dans le simple domaine de la croyance, de l’opinion mais dans celui de la connaissance, c’est-à-dire celui des croyances prouvées. En fin de compte, ils ne sont pas sceptiques du tout.
Pour bien comprendre la différence, on peut remarquer qu’il y a là une confusion analogue à celle que l’on rencontre parfois à propos de la question de « l’existence de Dieu ». Face à cette question, il n’y a pas deux grandes familles de positions possibles mais trois. Il y a celui qui affirme cette existence (le croyant), celui qui la nie (l’athée) mais il y a aussi celui qui avoue ne pas savoir (l’agnostique). Il est remarquable que le terme « agnostique » ne soit pas un terme du langage courant. L’athée et l’agnostique sont souvent confondus comme des « incroyants ». Certes, ils le sont l’un et l’autre mais seul l’agnostique est sceptique. En matière de réchauffement climatique, on met souvent « dans un même sac » l’athée, c’est-à-dire celui qui croit que les prophéties du GIEC sont fausses et l’agnostique, c’est-à-dire le sceptique, celui qui considère que ni le GIEC, ni ses contradicteurs n’ont de preuves concluantes, qu’il faut donc se garder d’affirmer l’une ou l’autre thèse, que la raison commande de suspendre son jugement.

Si pour simplifier l’on fait abstraction de la question du passé climatique de la Terre et de ses variations, les véritables sceptiques sur la question de l’évolution climatique en cours sont ceux qui
(a’) doutent si un réchauffement global de la planète est ou n’est pas en cours, ou doutent s’il va ou ne va pas se poursuivre, ou doutent s’il va prendre ou non de l’ampleur,
(b’) doutent qu’il soit d’origine anthropique mais doutent tout autant qu’il n’ait pas une telle origine,
(c’) ne peuvent se prononcer sur la question de savoir si ce réchauffement, à supposer qu’il se poursuive, aura ou non telle ou telle conséquence, catastrophique ou non.
Comme c’est le cas pour les réchauffistes et leurs contradicteurs, on peut être un sceptique vrai de différentes manières. Par exemple, on peut être sceptique sur l’ampleur du réchauffement climatique et son devenir mais pas sur son origine. On peut à l’inverse ne pas douter de son ampleur, ni de son devenir mais être sceptique quant à son origine, etc...

Un vrai sceptique en matière de réchauffement climatique renvoie dos-à-dos le réchauffiste catastrophiste et son contradicteur. Eux savent, affirment. Lui suspend son jugement, ni n’affirme, ni ne nie.

Quelques climatologues, une fois à la retraite, ont le courage d’afficher cette position sceptique au vrai sens du terme.! Ainsi Garth Paltridge, climatologue australien renommé, aujourd’hui retraité (Professeur émérite à l’Université de Tasmanie) qui déclare : « La probabilité que l'on prouve que le changement climatique durant le siècle prochain sera suffisamment important pour conduire au désastre est virtuellement nulle. Pour la même raison, la probabilité qu'un climato-sceptique ou qui que ce soit d'autre dans cette affaire, prouve que la théorie du désastre est totalement exagérée est aussi virtuellement nulle. De ce fait, le terrain d'affrontement pour les deux partenaires du débat est sur un plan d'égalité. »
Selon ce climatologue, parmi les membres de sa profession, la position sceptique serait beaucoup plus commune que l’on pourrait le supposer mais « le problème est que la recherche climatique exige d'énormes ressources et qu'il s'agit d'un jeu entre les institutions et les organisations. Le scepticisme est une affaire d'individus. Les choses étant ce qu'elles sont dans le domaine du changement climatique, le scepticisme exercé par un individu peut s'avérer être un facteur sévèrement limitant pour la poursuite d'une carrière. » Il est donc préférable de taire ses doutes dans l’intérêt de celle-ci. Constat alarmant sur l’état de la recherche en climatologie, constat qui explique que ceux qui « dressent leur tête au-dessus du parapet » sont pour beaucoup des « professeurs émérites » c’est-à-dire des scientifiques à la retraite.
Il est curieux de voir comment les partisans des thèses du GIEC qu’ils soient journalistes, chercheurs, historiens ou philosophes des sciences, condamnent le doute et mettent en avant le « consensus d’une communauté scientifique ». Passe encore pour les journalistes dont les idées simplistes sur les sciences et l’activité scientifique rejoignent celles de « l’homme de la rue » pour qui « scientifique » signifie « prouvé », mais pour les épistémologues, les historiens des sciences, une telle régression dans un dogmatisme scientiste d’un autre âge laisse pantois. Peut-on être une ou un historien des sciences et ignorer que les consensus d’aujourd’hui sont presque toujours les erreurs de demain, que les « minoritaires » du jour seront souvent les fondateurs ou les précurseurs de demain ? Affligeant ! D’autant plus que la controverse entre les réchauffistes et leurs contradicteurs dégénère souvent avec l’utilisation de part et d’autre d’arguments ad hominem du plus bas niveau.

La position sceptique sur le réchauffement climatique, un obstacle à l’agir ?

Au vu des controverses, des données, de leur fiabilité, des écarts entre les prévisions des modèles et les événements, la position sceptique est sans doute la plus rationnelle sur le plan théorique. Mais ne laisse-t-elle pas à désirer au niveau de l’agir ?
Le scepticisme est une philosophie de la perplexité et de l’embarras et il pourrait sembler que pour ceux qui veulent agir, pour les «décideurs», les vraies positions sceptiques sur la question du changement climatique soient effectivement embarrassantes. S’ils les adoptent, seront-ils comme l’âne de Buridan plongés dans l’indécision et incapables d’agir ? La vraie position sceptique dans le cas du changement climatique serait-elle incompatible avec toute action ?

Il est évident que l’on peut s’appuyer sur les positions sceptiques pour ne rien faire, plaider pour un statut quo : attendre et voir venir ! Ce n’est cependant pas la seule possibilité. Il faut d’abord remarquer que les situations relatives à l’agir dans laquelle nous mettent les positions sceptiques dans le cas du réchauffement climatique n’ont rien d’extraordinaire. En règle générale, l’avenir est imprévisible et ce n’est que tout à fait exceptionnellement que l’on peut le prédire à coup sûr. Pour reprendre les termes employés par Jean-Pierre Dupuy dans son ouvrage Pour un catastrophisme éclairé, un voile d’ignorance le recouvre.

Néanmoins on peut estimer que le futur est gros de catastrophes à venir mais dont on ne sait si elles se réaliseront ou non. Bref, il s’agit de menaces. Lorsque l’on est en montagne et que l’orage menace, rester sur la ligne de crêtes serait stupide mais si par la suite le ciel vient à s’éclaircir, on regrettera d’avoir battu en retraite ! L’idéal, c’est de trouver une position de repli qui permette à la fois de satisfaire l’optimiste insouciant et le pessimiste inquiet.
Adopter « la posture catastrophique » (Jean-Pierre Dupuy), c’est estimer que si l’on ne fait rien pour l’empêcher, la catastrophe annoncée se produira et donc qu’il faut prendre, avant qu’il ne soit trop tard, des mesures radicales pour éviter ce désastre annoncé, ici un emballement du réchauffement et l’enfer associé. Mais une autre possibilité existe face à un désastre redouté dont on ne sait s’il se produira ou non en fin de compte. Jean-Pierre Dupuy la nomme « la stratégie du sans regret ». Selon cette stratégie, il est impératif de ne rien faire que l'on regretterait d'avoir fait s'il advenait « une fois levé ce voile d'ignorance que constitue l'imprévisibilité de l'avenir, que les prophètes de malheur avaient eu tort » (p. 128, note 100). Les deux attitudes face à une menace potentielle peuvent être antagonistes si dans un cas donné «ne rien faire que l'on regretterait d'avoir fait » revient à ne rien faire du tout. C’est bien souvent ce que recommandent les « climato-sceptiques » face à ce que les prophètes de malheur, le GIEC, la fondation Hulot, le Réseau Action Climat proposent comme mesures d’évitement. Pourtant dans bien des cas, et notamment dans celui du « changement climatique » il est possible de proposer des mesures capables de satisfaire à la fois les prophètes de malheurs et les partisans de la stratégie du sans regret (voir mon article « Pour éviter le pire… » ici-même).
Cette recherche de mesures d’évitement qui satisfassent aux deux postures est, elle aussi, en harmonie avec la position sceptique sur ces questions du changement climatique puisqu’elle ne préjuge de la vérité ou de la fausseté ni des thèses des réchauffistes catastrophistes, ni de celles des dits « climato-sceptiques ». Invitation à faire preuve de modestie, elle évite la politique de l’autruche et l’immobilisme en prenant en compte la prophétie de malheur tout en en modérant les ardeurs.

Donc, si l’on adopte la vraie position sceptique sur le réchauffement climatique, deux attitudes sont possibles en ce qui concerne l’agir : ne rien faire ou adopter des mesures d’évitement satisfaisant à la fois la posture catastrophique et la stratégie du « sans regret ». Laquelle choisir ?
« Ne rien faire et voir venir » est certes rationnel en la circonstance mais n’est guère raisonnable. Dans la mesure où la nécessité de satisfaire à la stratégie du « sans regret » oblige à faire preuve d’une grande prudence dans le choix des mesures d’évitement et d’un examen minutieux et soupçonneux de leurs possibles inconvénients, la seconde attitude est tout autant rationnelle et nettement plus raisonnable que la première. C’est sur elle que doit porter un choix raisonné d’autant que les mesures proposées dans ce contexte auront toutes les chances d’être « socialement admissibles ». Cette attitude est, en outre, conforme au principe de précaution tel qu’inscrit dans l’article 5 de la Charte de l’environnement intégrée à la Constitution française qui stipule : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attribution, à la mise en œuvre des procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »

Lundi 18 Août 2014 Commentaires (1)

Pour EELV le texte du projet de loi sur la transition énergétique rebaptisé « projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte » est un « bon point de départ » (Emmanuelle Cosse), un « compromis intéressant » (François de Rugy). Ces avis ne sont partagés ni par les associations antinucléaires, ni par les associations de protection de la Nature, ni non plus par des analystes dont l’engagement pour l’écologie est indiscutable.


Dans l’entretien qu’il a accordé au Nouvel Observateur François de Rugy, co-président du groupe des députés EELV affirme que « on va passer d'une politique énergétique qui avait été totalement sous-traitée par EDF depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à une politique qui sera co-élaborée par l'Etat et les différents opérateurs. Avant, le véritable ministre de l'Energie, c'était le PDG d'EDF. Cela va changer. » Il est bien le seul à soutenir cela. Il faut bien trouver des arguments pour justifier un futur vote positif…

Le réseau Sortir du nucléaire : l’État laisse EDF orchestrer la politique énergétique !

Le réseau « Sortir du nucléaire » considère quant à lui que « Sous couvert du "refus de normes contraignantes", le gouvernement se dévoile : l’exécutif n’a pas de vision ambitieuse, refuse de décider et continuera de laisser la politique énergétique aux mains d’EDF et consorts». Il précise « Après deux ans de discussions, le projet de loi se contente de rappeler l’objectif de campagne de François Hollande d’une réduction à 50% de la part du nucléaire d’ici à 2025. (…) Au lieu de définir les capacités nucléaires à retirer, le gouvernement ne décide pas et se contente de proposer un plafonnement de la production nucléaire actuelle. Pas de programmation des réacteurs à fermer, pas de trajectoire précise et d’objectifs clairs de réduction des consommations d’électricité, rien ne permet de déduire comment se concrétisera cette réduction. » Comme le montre la question de la fermeture des centrales nucléaires, « l’État laisse EDF orchestrer la politique énergétique » du pays.

France Nature Environnement : Energie : Le projet de loi « Proglio » est arrivé !

En totale contradiction avec les propos de de Rugy, France Nature Environnement titre son communiqué de presse ainsi : « Energie : Le projet de loi « Proglio » est arrivé ! » Pour FNE, qui se dit très déçu, on croirait que c’est EDF qui a rédigé ce projet de loi, au détriment de l’intérêt général. «L’obligation de rénovation des bâtiments est donc réduite à peau de chagrin dans le projet de loi car c’est intéressant pour tout le monde…sauf pour EDF ». Pour ce qui est du nucléaire, FNE est du même avis que le Réseau « Sortir du nucléaire » : « l’Etat laisse la main à EDF » « il se contente de fixer un plafond de production d’énergie nucléaire, et laisse à EDF le soin de décider quelle centrale fermer. » Selon la responsable du réseau énergie de l’association, Maryse Arditi « L’Etat renonce ainsi à décider de la politique énergétique de la France et à s’assurer que les centrales fermées le soient selon les critères de l’intérêt général plutôt que le seul intérêt économique. Le responsable politique semble avoir délégué son pouvoir au technicien».

Hervé Kempf : le dogme de la croissance verte

Pour Hervé Kempf, «Derrière le dogme (de la croissance verte) se joue une partie subtile qui consiste à ne rien changer de réel dans la structure énergétique et de pouvoir de la France. Comme l’a répété Ségolène Royal en conférence de presse à la sortie du conseil des ministres, « le nucléaire est le socle de la politique énergétique de notre pays ».Tout le jeu consiste dès lors à maintenir la part absolue du nucléaire : certes, l’énergie nucléaire doit passer de 75 % à 50 % de la production électrique globale, mais si la production électrique augmente, il y aura toujours autant de nucléaire. Il sera «plafonné », annonce-t-on. Dans la négociation qui s’est déroulé depuis un mois, le plafond est même passé de 62 gigawatts en juin à 63,2 gigawatts en juillet. Admirez la précision du 63,2, qui signifie qu’EDF a imposé un calibrage précis du parc nucléaire qu’il entend maintenir dans les prochaines décennies. » Hervé Kempf ajoute « Mme Royal a donné l’explication, pour ceux qui ne comprendraient pas : « La part du nucléaire dans la production d’électricité va passer de 75 % à 50 % grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables ». Ainsi, amis écologistes, qui admirez les éoliennes de cent mètres de haut qui poussent dans les paysages que vous aimez, qui vous extasiez à la vue des centrales solaires qui gagnent les terrains abandonnés, comprenez bien que tout ceci ne fera pas reculer d’un pouce l’énergie nucléaire. Vous aurez et le nucléaire, et le massacre des paysages. C’est ça, la croissance verte. »
Dans cet article paru sur Reporterre intitulé « Loi sur l’énergie : un cadeau de 40 milliards d’euros au lobby de l’auto électrique », l’auteur, citations à l’appui, démonte et dénonce un projet de loi dans lequel « c’est la croissance qui est le but fixé » et où la transition énergétique devient un simple moyen de cette croissance : « le but réel de l’action devrait être de transformer notre système énergétique pour éviter l’aggravation du changement climatique, et le fétiche « croissance » pourrait en être un moyen. Mais non : la croissance est première, et décide de tout. » Une croissance que l’on dit verte mais qui, en fait, se réduit à n’être que « la croissance du PIB, l’essentiel étant que celui-ci augmente ». Un tel projet de loi fondé sur une telle inversion des priorités ne saurait être un « bon début » comme l’affirme la Secrétaire nationale d’EELV, d’autant que la « croissance verte » à l’œuvre dans ce projet de loi, une fois démythifiée avec brio par Hervé Kempf n’a rien d’écologique.
Jamais définie, la croissance verte dans ce projet de loi, c’est le nucléaire auquel s’ajoute le massacre des paysages par le développement de l’éolien et du photovoltaïque industriels avec EDF, GDF et Areva comme opérateurs. Hervé Kempf cite le propos, combien éclairant de S. Royal : « Energies renouvelables sur lesquelles nos grands opérateurs énergétiques français, EDF, GDF, Areva, etc., investissent. Et il est donc très important aussi que ces grands opérateurs énergéticiens qui sont parmi les plus performants à l’échelle planétaire investissent dans les énergies renouvelables, puissent conquérir des brevets, des innovations, et soient à l’offensive dans la transition énergétique mondiale ». Il le commente en ces termes : « Vous rêvez de relocalisation, de solutions adaptées, de techniques douces, de coopératives de citoyens ? Passez votre chemin. La transition, ce n’est pas vous, c’est EDF, GDF et Areva. »
Pour maintenir la consommation électrique à un niveau élevé et croissant, on peut compter sur toutes les applications électroniques, ordinateurs, téléphones, écrans, etc. mais le projet de loi table surtout sur la voiture électrique : « En avant pour la voiture électrique, qui est la voie d’avenir pour sauver les deux mamelles historiques de l’industrie française, la voiture et le nucléaire ». En matière de transports, le soutien à la voiture électrique est le seul point réellement abordé : «Et vas-y pour diverses subventions, bonus, défiscalisations, qui pousseront les bons citoyens français à acheter l’auto magique, et en avant pour installer sept millions de bornes de recharge desdites autos. » Ces sept millions de bornes coûtant selon les calculs de Reporterre 42 milliards d’euros avec une estimation optimiste de 6000 € la borne ; 42 milliards payés par les fonds publics, c’est-à-dire les contribuables… Vive la croissance verte !

En résumé…

Contrairement à ce qu’affirme EELV qui se « félicite » d’avoir pu travailler avec Ségolène Royal, ce texte n’est ni un «bon début», ni un «compromis acceptable», c’est un projet qui « entérine sous l’emphase dont la ministre est coutumière la soumission des choix publics aux intérêts des grands opérateurs énergétiques » selon la formule d’Hervé Kempf, un projet sous-tendu par une soumission à une « croissance verte » qui fait peser des menaces redoutables sur la Nature et l’environnement.

Le projet de loi ici

Le communiqué de presse du Réseau Sortir du nucléaire ici

Pour consulter celui de FNE ici

La lecture de l’article d’Hervé Kempf « Loi sur l’énergie : un cadeau de 40 milliards d’euros au lobby de l’auto électrique » est vivement conseillée : ici

Dimanche 3 Août 2014 Commentaires (0)
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