Les travaux agricoles nécessaires à la production des céréales et légumineuses qui sont des éléments de base d’un régime végétalien sont la cause de la mort d’un grand nombre d’animaux des champs qui sont souvent tués de façon beaucoup plus cruelle que le bétail. C’est ce qui ressort des débats auxquels a donné lieu, il y a quelques années, la parution dans des revues spécialisées de deux articles, l’un en 2003 de Steven Davis, professeur de Zoologie à l’ Oregon State University, l’autre en 2011 de Mike Archer, professeur à l’University of New South Wales (Université de Nouvelle-Galles du Sud – Australie), zoologiste et paléontologue impliqué dans le domaine de la biologie de la conservation. Une version de ce dernier article a été publiée sur le site The Conversation, ce qui lui a assuré un écho dépassant le cercle des spécialistes et des militants de la cause animale. Alors que le véganisme s’offre aujourd’hui en France une grande visibilité grâce à des militants acharnés, ce débat semble oublié alors qu’il n’a rien perdu de sa pertinence ni de son actualité. Le but de cet article est de le rappeler et d’en tirer les principales leçons. Il doit être suivi d’un autre exclusivement consacré à la réaction à l’article de Mike Archer par la très active association néowelfariste végane L214.
Le principe du moindre mal est un principe accepté dans toute éthique animale, libération des animaux, droit des animaux, végane. C’est à lui que les végans recourent pour justifier le choix d’un régime végétalien même dans le cas où l’on devrait reconnaître que les végétaux sont des êtres sensibles (sentients) et donc capables de souffrir « puisque l’inefficacité de la production de viande signifie que ceux qui en mangent sont responsables de la destruction d’au moins dix fois plus de plantes que les végétariens ». Mais ce recours au principe du moindre mal peut se retourner contre eux si le nombre d’animaux tués volontairement ou non dans l’agriculture est effectivement supérieur à celui du bétail et autres animaux tués en élevage et si de plus, les morts ainsi occasionnées sont extrêmement cruelles.
Si dans un régime végan on ne mange pas de grands herbivores, ni aucun produit animal, il faut tuer beaucoup plus de petits mammifères pour manger végan : Steven Davis.
En 2003 dans un article qui a fait date « The Least Harm Principle May Require that Humans Consume a Diet Containing Large Herbivores, Not a Vegan Diet », Steven L. Davis accepte le principe du moindre mal et considère, au moins pour les besoins de la discussion, qu’il doit s’appliquer à notre façon de nous nourrir : d’un point de vue moral, il faut choisir celle qui épargne le plus d’animaux et leur fait subir le moins de dommages. Il indique que cette façon d’aborder le problème est en accord avec l’Ethique des droits des animaux du philosophe Tom Regan mais alors que Regan en conclut que le régime vegan est le seul acceptable d’un point de vue éthique, un régime d’où tout produit d’origine animale serait exclu, Davis conteste cette conclusion et soutient une position inverse. Si l’on admet qu’il n’est pas plus mauvais (condamnable d’un point de vue éthique) de tuer une vache qu’une souris ou des animaux des champs comme le pigeon, le moineau, l’étourneau, le faisan, la dinde sauvage, le lapin, le lièvre, le rat des champs etc. alors, selon Steven Davis, Tom Regan se trompe. Lorsqu’il faut labourer, désherber, récolter céréales ou légumineuses nécessaires pour le régime végan, l’agriculture tue, volontairement ou non, bien plus d’animaux que l’élevage herbager sur prairies permanentes. Tous ces travaux agricoles entrainent une mortalité animale inaperçue qui n’est pas prise en compte. Pourtant elle est bien plus importante, en quantité que la somme du bétail tué et des petits animaux sauvages morts à cause des travaux sur les pâtures requérant l’intervention de tracteurs et matériel agricole divers ; ceux-ci étant bien plus rares, voire inexistants : pas de labourage, ni de semis, ni de récoltes.
En 2002, lors de la présentation de ses recherches à l’occasion du Congrès de la « European Society for Agriculture and Food Ethics » qui s’est tenu à Florence, Davis avait estimé qu’il y avait une lacune conséquente dans les théories des droits des animaux, l’absence de prise en compte des animaux des champs cultivés : « Au cours du temps que j’ai passé à étudier les théories des droits des animaux, je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui ait envisagé la mort des animaux des champs ou le ‘préjudice’ qu’on leur cause. Cela est, me semble-t-il, une sérieuse omission »
Selon Davis, si ces animaux ne sont pas pris en compte par les théories des droits des animaux, et ont fait l’objet de bien peu d’études, c’est parce qu’on les voit comme des animaux dont on peut se passer, ou qu’on ne les voit pas du tout.
Si dans un régime végan on ne mange pas de grands herbivores, ni aucun produit animal, il faut tuer beaucoup plus de petits mammifères pour manger végan : Steven Davis.
En 2003 dans un article qui a fait date « The Least Harm Principle May Require that Humans Consume a Diet Containing Large Herbivores, Not a Vegan Diet », Steven L. Davis accepte le principe du moindre mal et considère, au moins pour les besoins de la discussion, qu’il doit s’appliquer à notre façon de nous nourrir : d’un point de vue moral, il faut choisir celle qui épargne le plus d’animaux et leur fait subir le moins de dommages. Il indique que cette façon d’aborder le problème est en accord avec l’Ethique des droits des animaux du philosophe Tom Regan mais alors que Regan en conclut que le régime vegan est le seul acceptable d’un point de vue éthique, un régime d’où tout produit d’origine animale serait exclu, Davis conteste cette conclusion et soutient une position inverse. Si l’on admet qu’il n’est pas plus mauvais (condamnable d’un point de vue éthique) de tuer une vache qu’une souris ou des animaux des champs comme le pigeon, le moineau, l’étourneau, le faisan, la dinde sauvage, le lapin, le lièvre, le rat des champs etc. alors, selon Steven Davis, Tom Regan se trompe. Lorsqu’il faut labourer, désherber, récolter céréales ou légumineuses nécessaires pour le régime végan, l’agriculture tue, volontairement ou non, bien plus d’animaux que l’élevage herbager sur prairies permanentes. Tous ces travaux agricoles entrainent une mortalité animale inaperçue qui n’est pas prise en compte. Pourtant elle est bien plus importante, en quantité que la somme du bétail tué et des petits animaux sauvages morts à cause des travaux sur les pâtures requérant l’intervention de tracteurs et matériel agricole divers ; ceux-ci étant bien plus rares, voire inexistants : pas de labourage, ni de semis, ni de récoltes.
En 2002, lors de la présentation de ses recherches à l’occasion du Congrès de la « European Society for Agriculture and Food Ethics » qui s’est tenu à Florence, Davis avait estimé qu’il y avait une lacune conséquente dans les théories des droits des animaux, l’absence de prise en compte des animaux des champs cultivés : « Au cours du temps que j’ai passé à étudier les théories des droits des animaux, je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui ait envisagé la mort des animaux des champs ou le ‘préjudice’ qu’on leur cause. Cela est, me semble-t-il, une sérieuse omission »
Selon Davis, si ces animaux ne sont pas pris en compte par les théories des droits des animaux, et ont fait l’objet de bien peu d’études, c’est parce qu’on les voit comme des animaux dont on peut se passer, ou qu’on ne les voit pas du tout.
Lundi 15 Janvier 2018
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A supposer que le véganisme ne soit pas supérieur à d’autres règles de vie tant d’un point de vue écologique que diététique, cela rendrait la tache de le faire adopter plus ardue, mais cela ne remettrait nullement en cause ses règles vie et leur fondement éthique. Le véganisme est avant tout un style de vie découlant d’une éthique. Ce sont les fondements de cette éthique qu’il s’agit de questionner dans cet article.
Je compte montrer qu'une éthique végane est incapable de justifier les limites de la communauté morale, c’est-à-dire de fournir un critère discriminatif permettant de séparer les entités vivantes entre d’un côté celles envers lesquelles nous avons les mêmes devoirs que ceux que chacun de nous à vis-à-vis d’autrui (c’est-à-dire les autres humains) et ceux qui n’ont qu’une valeur instrumentale. Cette impossibilité a des conséquences catastrophiques pour cette éthique. Il ne s’agit pas de critiquer ceux qui ont choisi ce style de vie et les règles de conduite qu’il implique tant que cela ne dépasse pas les limites d’un choix personnel. Par contre il s’agit de montrer que les végans militants qui tentent d’imposer aux autres leur choix par la persuasion et peut-être un jour par la force ou par la loi ne sont nullement fondés à le faire.
Pourquoi est-il important pour une éthique végane de justifier une frontière bien nette entre les êtres vivants qui appartiennent au règne animal et ceux qui appartiennent à un autre règne, notamment le règne végétal ? Tout simplement parce qu’il faut que soit justifié que l’on puisse utiliser ces derniers, eux ou leurs produits pour nos usages, notamment les tuer pour les manger, ou les exploiter en utilisant leurs produits sans contrepartie, en ne leur attribuant de valeur qu’instrumentale en tant qu’ils nous sont utiles.
Les ricanements et les plaisanteries du style « Tu as déjà entendu crier la carotte quand on la coupe » ne sont pas de mise. Ils témoigneraient au mieux de l’ignorance, au pire de l’esprit borné de ceux qui s’en gargarisent. Je citerai donc à leur intention ce texte de John Stuart Mill qu’un des philosophes les plus importants dans le domaine de l’éthique animale, théoricien et défenseurs des droits des animaux, Tom Regan a mis en exergue de son ouvrage princeps en la matière « Tout grand mouvement doit faire l’expérience de trois étapes : le ridicule, la discussion, l’adoption » mais qui est aussi très pertinent dans le contexte.
A la racine du véganisme, une ontologie populaire non questionnée.
Quel statut attribuons-nous spontanément aux plantes herbacées, aux buissons, arbustes et arbres qui nous entourent dès que nous quittons les espaces urbanisés ? Nous ne les considérons pas comme des entités constituées de matière inerte comme les cailloux du chemin, ces choses sont vivantes. Elles ne sont pas des machines et nous le savons bien mais nous les considérons un peu comme des machines réagissant machinalement aux stimuli de leur environnement. Ceux qui s’en soucient le moins les perçoivent même comme des choses inanimées. Nous leur refusons toute vie psychique, toute mémoire et toute intelligence parce que nous savons qu’elles n’ont ni cerveau, ni système nerveux. N’ayant ni l’un, ni l’autre elles ne peuvent éprouver de douleur, elles ne peuvent souffrir pensent la plupart des gens.
Ce n’est pas le cas du merle que notre présence a surpris et qui s’envole avec un cri moitié de colère moitié d’effroi, du moins l’interprétons nous ainsi. Si nous avons entendu parler de la théorie de l’animal machine, nous la trouvons tout à fait saugrenue en notre for intérieur : ce merle peut souffrir de même que cette vache qui mâchouille paisiblement dans le pré en nous regardant de ses grands yeux rêveurs. Nous la jugeons pas très intelligente – et nous avons sans doute tort ; mais intelligente tout de même – et nous avons raison.
C’est finalement sur cette base que va s’édifier l’éthique animale végane ou non. Les entités vivantes se répartissent en deux catégories. Il y a celles qui ont la capacité de ressentir, d’avoir des expériences, et donc au moins d’éprouver de la douleur, les êtres sensibles, « sentients » selon ce mot anglais aujourd’hui sans équivalent dans notre langue mais qui correspond assez bien à un des sens qu’avait le mot « sentiment » dans la langue classique et qu’il a perdu depuis. Il y a celles qui ne sont pas des êtres sensibles, sentients. Elles ressemblent aux cailloux par exemple qui ne sont pas sensibles, mais s’en distinguent parce que les cailloux ne sont pas vivants. Telle est l’ontologie populaire non questionnée qui est le socle de toutes ces éthiques.
Pourquoi est-il important pour une éthique végane de justifier une frontière bien nette entre les êtres vivants qui appartiennent au règne animal et ceux qui appartiennent à un autre règne, notamment le règne végétal ? Tout simplement parce qu’il faut que soit justifié que l’on puisse utiliser ces derniers, eux ou leurs produits pour nos usages, notamment les tuer pour les manger, ou les exploiter en utilisant leurs produits sans contrepartie, en ne leur attribuant de valeur qu’instrumentale en tant qu’ils nous sont utiles.
Les ricanements et les plaisanteries du style « Tu as déjà entendu crier la carotte quand on la coupe » ne sont pas de mise. Ils témoigneraient au mieux de l’ignorance, au pire de l’esprit borné de ceux qui s’en gargarisent. Je citerai donc à leur intention ce texte de John Stuart Mill qu’un des philosophes les plus importants dans le domaine de l’éthique animale, théoricien et défenseurs des droits des animaux, Tom Regan a mis en exergue de son ouvrage princeps en la matière « Tout grand mouvement doit faire l’expérience de trois étapes : le ridicule, la discussion, l’adoption » mais qui est aussi très pertinent dans le contexte.
A la racine du véganisme, une ontologie populaire non questionnée.
Quel statut attribuons-nous spontanément aux plantes herbacées, aux buissons, arbustes et arbres qui nous entourent dès que nous quittons les espaces urbanisés ? Nous ne les considérons pas comme des entités constituées de matière inerte comme les cailloux du chemin, ces choses sont vivantes. Elles ne sont pas des machines et nous le savons bien mais nous les considérons un peu comme des machines réagissant machinalement aux stimuli de leur environnement. Ceux qui s’en soucient le moins les perçoivent même comme des choses inanimées. Nous leur refusons toute vie psychique, toute mémoire et toute intelligence parce que nous savons qu’elles n’ont ni cerveau, ni système nerveux. N’ayant ni l’un, ni l’autre elles ne peuvent éprouver de douleur, elles ne peuvent souffrir pensent la plupart des gens.
Ce n’est pas le cas du merle que notre présence a surpris et qui s’envole avec un cri moitié de colère moitié d’effroi, du moins l’interprétons nous ainsi. Si nous avons entendu parler de la théorie de l’animal machine, nous la trouvons tout à fait saugrenue en notre for intérieur : ce merle peut souffrir de même que cette vache qui mâchouille paisiblement dans le pré en nous regardant de ses grands yeux rêveurs. Nous la jugeons pas très intelligente – et nous avons sans doute tort ; mais intelligente tout de même – et nous avons raison.
C’est finalement sur cette base que va s’édifier l’éthique animale végane ou non. Les entités vivantes se répartissent en deux catégories. Il y a celles qui ont la capacité de ressentir, d’avoir des expériences, et donc au moins d’éprouver de la douleur, les êtres sensibles, « sentients » selon ce mot anglais aujourd’hui sans équivalent dans notre langue mais qui correspond assez bien à un des sens qu’avait le mot « sentiment » dans la langue classique et qu’il a perdu depuis. Il y a celles qui ne sont pas des êtres sensibles, sentients. Elles ressemblent aux cailloux par exemple qui ne sont pas sensibles, mais s’en distinguent parce que les cailloux ne sont pas vivants. Telle est l’ontologie populaire non questionnée qui est le socle de toutes ces éthiques.
Mardi 26 Décembre 2017
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Nature - environnement
Une actualisation de la liste rouge des espèces de mammifères menacées en France qui datait de huit ans vient d’être rendue publique. Elle a été élaborée par le Comité Français de l’UICN et le Muséum national d’histoire naturelle en partenariat avec la Société Française pour l’étude et la protection des mammifères et l’Office national de la Chasse et de la faune sauvage. Sans surprise, cette actualisation met en évidence une aggravation de la situation notamment pour les espèces terrestres. Les plans climats et le développement de l’éolien s’ajoutent maintenant aux autres causes de pression sur les espèces sauvages. Les chauves-souris sont particulièrement affectées. Elles sont les premières victimes de la transition énergétique et d’une lutte contre le changement climatique qui s’effectuent aux dépens de la préservation de la Nature.
Les deux extraits suivants de la présentation de cette liste rouge actualisée le montre de façon criante (Sous-titres ajoutés et passages soulignés par moi JFD).
Les chauves-souris victimes de la transition énergétiques et du plan climat
« Sur les 34 espèces de chauves-souris présentes en France, 8 sont aujourd’hui menacées et 8 autres quasi menacées, contre 4 et 7 respectivement lors de la précédente évaluation. Cette évolution traduit en partie l'amélioration des connaissances sur ces espèces. Mais pour beaucoup, l'aggravation est causée par la disparition des habitats qu’elles affectionnent, du fait de l’isolation et de la rénovation des bâtiments et de l’exploitation forestière réduisant l’abondance des vieux arbres. Dans d’autres cas, le développement du secteur éolien est en cause, touchant particulièrement les espèces migratrices, victimes notamment de collisions avec les pales. Ainsi, parmi les chauves-souris dont la situation s’est dégradée en moins de dix ans, le Molosse de Cestoni est passé de “Préoccupation mineure” à “Quasi menacé” et la Noctule commune de “Quasi menacée” à “Vulnérable” ».
Le cas de la Noctule commune (Nyctalus noctula)
« Bien qu’encore assez largement répandue en France, la Noctule commune est l’une des chauves-souris dont la situation est la plus préoccupante à long terme. Le développement de la production d’énergie éolienne a particulièrement affecté cette espèce migratrice de haut vol, victime de collisions avec les pales des machines. Dans tous les pays, elle figure dans le trio des espèces les plus touchées par cette industrie en pleine expansion. En milieu urbain, elle colonise les parties hautes des immeubles et se trouve confrontée à la mise en œuvre des mesures d'isolation du “Plan climat” : elle risque d’une part d'être emmurée lors des travaux et d’autre part de voir les gîtes qu’elle occupe disparaître progressivement des villes. Elle est aussi menacée par l’abattage d’arbres en zone urbaine et ponctuellement par les travaux de rénovation des châteaux d’eau. Autre menace nouvelle, avec le développement des poêles à bois et des inserts, les conduits de chauffage devant être tubés transforment les installations en pièges potentiels pour les chauves-souris, ce qui affecte particulièrement cette espèce. Le déclin des effectifs de la Noctule commune s’est significativement accru au cours des dernières années. Identifiée en catégorie “Quasi menacée” lors de la précédente évaluation, l’espèce est désormais classée “Vulnérable” suite à la réactualisation de son statut dans la Liste rouge nationale. La mise en place d'actions de conservation et d'un suivi vigilant de l'évolution de ses populations dans les années à venir est indispensable. »
Les chauves-souris victimes de la transition énergétiques et du plan climat
« Sur les 34 espèces de chauves-souris présentes en France, 8 sont aujourd’hui menacées et 8 autres quasi menacées, contre 4 et 7 respectivement lors de la précédente évaluation. Cette évolution traduit en partie l'amélioration des connaissances sur ces espèces. Mais pour beaucoup, l'aggravation est causée par la disparition des habitats qu’elles affectionnent, du fait de l’isolation et de la rénovation des bâtiments et de l’exploitation forestière réduisant l’abondance des vieux arbres. Dans d’autres cas, le développement du secteur éolien est en cause, touchant particulièrement les espèces migratrices, victimes notamment de collisions avec les pales. Ainsi, parmi les chauves-souris dont la situation s’est dégradée en moins de dix ans, le Molosse de Cestoni est passé de “Préoccupation mineure” à “Quasi menacé” et la Noctule commune de “Quasi menacée” à “Vulnérable” ».
Le cas de la Noctule commune (Nyctalus noctula)
« Bien qu’encore assez largement répandue en France, la Noctule commune est l’une des chauves-souris dont la situation est la plus préoccupante à long terme. Le développement de la production d’énergie éolienne a particulièrement affecté cette espèce migratrice de haut vol, victime de collisions avec les pales des machines. Dans tous les pays, elle figure dans le trio des espèces les plus touchées par cette industrie en pleine expansion. En milieu urbain, elle colonise les parties hautes des immeubles et se trouve confrontée à la mise en œuvre des mesures d'isolation du “Plan climat” : elle risque d’une part d'être emmurée lors des travaux et d’autre part de voir les gîtes qu’elle occupe disparaître progressivement des villes. Elle est aussi menacée par l’abattage d’arbres en zone urbaine et ponctuellement par les travaux de rénovation des châteaux d’eau. Autre menace nouvelle, avec le développement des poêles à bois et des inserts, les conduits de chauffage devant être tubés transforment les installations en pièges potentiels pour les chauves-souris, ce qui affecte particulièrement cette espèce. Le déclin des effectifs de la Noctule commune s’est significativement accru au cours des dernières années. Identifiée en catégorie “Quasi menacée” lors de la précédente évaluation, l’espèce est désormais classée “Vulnérable” suite à la réactualisation de son statut dans la Liste rouge nationale. La mise en place d'actions de conservation et d'un suivi vigilant de l'évolution de ses populations dans les années à venir est indispensable. »
Vendredi 17 Novembre 2017
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Nature - environnement
Avec le retour du loup, les montagnes se peuplent d’animaux dangereux, les patous. Ces molosses sont censés protéger les moutons du loup. En fait, ils terrorisent les randonneurs, les alpinistes, les vététistes, ou les promeneurs que d’ailleurs ils mordent trop souvent. Les patous sont censés protéger les troupeaux des loups mais qui protégera les autres usagers de la montagne des patous ?
Patou = danger même si ça n'en a pas l'air. Ce chien a décidé que vous ne passerez pas !!!
Un territoire pour les loups
Je précise d’emblée que je ne suis pas hostile à la présence du loup dans nos montagnes et nos forêts, au contraire. Il faut accepter un ré-ensauvagement d’une partie au moins du territoire en profitant de la déprise agricole. C’est là que le loup a toute sa place. La chute des effectifs de l’élevage ovin pour la viande d’environ 50% (passant de 7 à 3,7 millions de têtes en trente ans), la relative désaffection des consommateurs pour cette viande ovine est une opportunité à saisir pour faire de la place au loup. Comme l’avait déclaré, il y a quelques années, le maire de Saint Martin Vésubie, Gaston Franco, « le pastoralisme n'est pas indispensable au Mercantour » ici. Déjà des estives sont abandonnées, les plus difficiles d’accès, les plus délicates à surveiller. Mais ce n’est pas suffisant. Les zones centrales des Parc nationaux devraient être intégralement dévolues à la seule faune sauvage, prédateurs compris. Il faudrait aussi délimiter des continuités entre les zones ré-ensauvagées. De ces zones, serait exclu le pastoralisme ovin pour la viande. Il faut réserver des territoires pour les grands carnivores car si le pastoralisme et le loup sont incompatibles comme le clament avec raison les éleveurs ovins, il ne faut pas choisir entre eux et les loups comme ils le revendiquent, persuadés que ce seraient eux les heureux élus. Il faut partager l’espace et en laisser une partie aux loups et autres grands prédateurs, la préservation d’une nature sauvage étant aussi essentielle que le maintien d’un élevage ovin en crise. La recommandation n° 17 (1989) relative à la protection du loup gris (Canis Lupus) du Comité permanent de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe va tout à fait dans ce sens. Elle demande que chaque pays définisse «dans son territoire des régions adaptées à l’existence des loups » Il faut que ces régions incluent « les zones où le loup bénéficiera d’une protection juridique totale, par exemple dans des parcs nationaux, des réserves ou des zones de conservation spéciales ainsi que d’autres zones où les populations de loups seront modulées en fonction de principes écologiques en vue de réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres. » (directive n°2)Dans les «régions adaptées à l’existence du loup » et spécifiquement désignées pour sa conservation « un développement économique extensif susceptible d’être préjudiciable à l’espèce et à son habitat sera par conséquent exclu. » (directive n°4)
Pour ce qui est des « autres zones » où les populations de loups peuvent être « modulées » pour réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres la coexistence du loup avec la randonnée pédestre ou équestre, l’alpinisme, le vtt ne pose pas de problème particulier. Par contre, c’est la coexistence de ces pratiques avec le pastoralisme qui est pour le moins délicate lorsque sur les territoires où plane la menace de prédations par des loups, les moutonniers ont recours à des chiens de protection, les patous qu’ils laissent livrés à eux-mêmes dans des troupeaux sans surveillance où sans surveillance suffisante.
Je précise d’emblée que je ne suis pas hostile à la présence du loup dans nos montagnes et nos forêts, au contraire. Il faut accepter un ré-ensauvagement d’une partie au moins du territoire en profitant de la déprise agricole. C’est là que le loup a toute sa place. La chute des effectifs de l’élevage ovin pour la viande d’environ 50% (passant de 7 à 3,7 millions de têtes en trente ans), la relative désaffection des consommateurs pour cette viande ovine est une opportunité à saisir pour faire de la place au loup. Comme l’avait déclaré, il y a quelques années, le maire de Saint Martin Vésubie, Gaston Franco, « le pastoralisme n'est pas indispensable au Mercantour » ici. Déjà des estives sont abandonnées, les plus difficiles d’accès, les plus délicates à surveiller. Mais ce n’est pas suffisant. Les zones centrales des Parc nationaux devraient être intégralement dévolues à la seule faune sauvage, prédateurs compris. Il faudrait aussi délimiter des continuités entre les zones ré-ensauvagées. De ces zones, serait exclu le pastoralisme ovin pour la viande. Il faut réserver des territoires pour les grands carnivores car si le pastoralisme et le loup sont incompatibles comme le clament avec raison les éleveurs ovins, il ne faut pas choisir entre eux et les loups comme ils le revendiquent, persuadés que ce seraient eux les heureux élus. Il faut partager l’espace et en laisser une partie aux loups et autres grands prédateurs, la préservation d’une nature sauvage étant aussi essentielle que le maintien d’un élevage ovin en crise. La recommandation n° 17 (1989) relative à la protection du loup gris (Canis Lupus) du Comité permanent de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe va tout à fait dans ce sens. Elle demande que chaque pays définisse «dans son territoire des régions adaptées à l’existence des loups » Il faut que ces régions incluent « les zones où le loup bénéficiera d’une protection juridique totale, par exemple dans des parcs nationaux, des réserves ou des zones de conservation spéciales ainsi que d’autres zones où les populations de loups seront modulées en fonction de principes écologiques en vue de réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres. » (directive n°2)Dans les «régions adaptées à l’existence du loup » et spécifiquement désignées pour sa conservation « un développement économique extensif susceptible d’être préjudiciable à l’espèce et à son habitat sera par conséquent exclu. » (directive n°4)
Pour ce qui est des « autres zones » où les populations de loups peuvent être « modulées » pour réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres la coexistence du loup avec la randonnée pédestre ou équestre, l’alpinisme, le vtt ne pose pas de problème particulier. Par contre, c’est la coexistence de ces pratiques avec le pastoralisme qui est pour le moins délicate lorsque sur les territoires où plane la menace de prédations par des loups, les moutonniers ont recours à des chiens de protection, les patous qu’ils laissent livrés à eux-mêmes dans des troupeaux sans surveillance où sans surveillance suffisante.
Vendredi 13 Octobre 2017
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Nature - environnement
Au détour d’un tweet, je viens d’apprendre qu’un végan a répondu à un article de mon blog "Stop au bourrage de crâne : Le mode de vie végan n’est ni écologique, ni éthique !" Il s’agit d’un opus de 30 pages bien tassées écrites par Emile Bévillon. Venant d’un végan pur et dur prêt à justifier toutes les errances de la propagande des PETA et autres association véganes, cela me conforte dans l’idée que j’ai dû viser juste. Je ne pouvais donc laisser ce texte sans réponse bien que j’en ai eu une connaissance tardive. Il a été mis en ligne sur Facebook en Février.
Je ne vais pas faire une réponse point par point à ce texte souvent redondant. Je vais d’abord préciser l’un de nos principaux désaccords qui explique nombre de ses objections, objections qui tomberont par voie de conséquence si j’ai raison (§1). Je reviendrai ensuite sur la question des pairies de fauche ou pâturées dont l’existence est dépendante de celle de l’élevage qui un point central de mon texte. Il me sera facile de montrer que les prétendues solutions que mon contradicteur avance pour les maintenir en l’absence d’élevage sont pour le moins irréalistes voire farfelues (§2). J’aborderai alors la question connexe de l’effet de serre (§3) et je reviendrai sur la question de la ressource en eau, ce qui me permettra de montrer comment la propagande végane manipule l’opinion sur cette question (§4). Le peu d’intérêt que manifeste ce végan de choc pour le plan français visant à les réduire les importations de soja est significative du rôle que joue pour les végans les considérations environnementales (§5). Significative aussi la façon dont il rend compte d’article dont les conclusions dérangent ses a priori végans (§6). Enfin je m’attacherai à discuter quelques points qui pour être de détail n’en sont pas moins révélateurs du véganisme.
Pour ne pas lasser le lecteur, je laisserai de côté ses tentatives de justification des outrances de PETA et errances d’autres sites ou pratiques végans que j’épingle dans les annexes. Le lecteur jugera par lui-même.
N. B. : J’emploie volontairement le terme ‘végan’ et non ‘végane’ qui heurte l’intuition linguistique commune lorsqu’il s’agit du masculin; ‘végane’ étant selon moi le féminin de ‘végan’. D’ailleurs en dehors de ceux qui se réclament du véganisme, c’est l’usage repris ici qui est le plus souvent utilisé.
Émile Bévillon (ci-après B.) et moi sommes d’accord pour condamner l’élevage industriel et ses méfaits. Mais nous en tirons des conséquences opposées. C’est pourquoi B. voit des contradictions dans mon propos alors qu’il y a en fait, contradiction entre sa volonté d’abolir l’élevage et ma position qui met en avant la défense de l’agriculture paysanne dont l’élevage est partie intégrante.
1 – Le point le plus fondamental que soulève cette controverse entre B. et moi et celui de savoir comment se situe l’agriculture industrielle par rapport à l’agriculture traditionnelle, paysanne et accessoirement si la promotion de celle-ci est une utopie.
1.1 – B. soutient que l’élevage industriel est l’aboutissement l’élevage traditionnel et lui est consubstantiel : « Si il est normal d'exploiter les animaux, alors on voit assez mal quelle limite arbitraire il y a à cette exploitation. En d'autres termes, l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel » et « l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel pour la simple et bonne raison que lorsque l'on entérine le fait que l'exploitation animale est quelque chose d'acceptable, on entérine une domination de l'homme sur l'animal qui n'a aucune limite. » En cela il ne fait que justifier la position végane qui est de mettre toutes les formes d’élevage dans le même sac. La thèse que je soutiens, avec d’autres, est que l’élevage industriel est un dévoiement des élevages traditionnels. L’exploitation (au bon sens du terme : tirer profit en vue de produire) du bétail à digérer de la cellulose et son élevage en vue d’obtenir des protéines facilement assimilables n’implique pas une domination sans limite mais peut se concilier, dans le cadre d’une agriculture paysanne, avec le respect des critères du bien-être animal et donc s’imposer des limites, ce qui se fait d’ailleurs naturellement dans un tel cadre.
Par contre l’élevage industriel rendu possible par le développement des sciences et des techniques associées à une rationalisation productiviste a pour conséquence une vision purement instrumentale de l’animal réduit à une machine à produire. Dans le contexte d’une économie mondialisée libérale et concurrentielle, cela signifie la recherche de la rentabilité maximale. Il est évident que dans un tel contexte, le modèle d’élevage industriel tend à se généraliser. Il y a d’autres raisons à cela comme l’occidentalisation du monde avec ses tares dont ses régimes alimentaires trop carnés…
1.2 – Si le compte y est pour les firmes de l’agro-alimentaire et de la grande distribution, il n’y est pas pour bon nombre d’éleveurs condamnés à s’endetter lourdement pour s’agrandir, s’industrialiser et tenter ainsi de survivre, ou bien contraint de jeter l’éponge, vendre à perte et changer de métier tandis que la concentration et le gigantisme des exploitations agricoles s’accentuent permettant ainsi une industrialisation de plus en plus poussée allant de pair avec une chosification de plus en plus poussée elle aussi du bétail. Cependant, de là à soutenir que les modes d’élevage traditionnels sont des survivances, il y a une marge que B. franchit allégrement. Il ignore vraisemblablement ou alors il ne tient pas compte du fait que : «Actuellement 75% de l’alimentation dans le monde est produite par des petits paysans. » (Silvia-Perez Vitoria, l’écologiste n° 49, Vol 18, Mai-Juillet 2017, p. 46).
La généralisation de l’élevage industriel n’est pas non plus une « fatalité » ainsi qu’il le soutient. Comme l’écrit Silvia-Perez Vitoria : « C’est le soutien aux agricultures paysannes qui est prioritaire. C’est là le vrai modèle alternatif qui assurera la préservation des milieux naturels, une nourriture saine et suffisante pour tous, plus de travail et de bonnes conditions de vie pour les travailleurs de la terre. De ce point de vue l’émergence de mouvements paysans à l’échelle mondiale constitue une chance. En s’engageant avec eux dans les luttes qu’ils mènent on pourra véritablement agir au cœur et pas seulement à la périphérie d’un système hautement mortifère. » (Ibid.)
B. ne voit que le côté consommateur. Comme tous les végans, il est obsédé par les questions de régime alimentaire, d’utilisation des produits d’origine animale. Il ignore le paysan éleveur, producteur. Il néglige les luttes contre le modèle industriel et les mouvements internationaux de paysans comme Via Campesina qui défendent une agriculture paysanne avec en France comme adhérents la Confédération Paysanne et le MODEF (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux). B. cite « la ferme des mille vaches » sans parler de la lutte contre cette structure qui fédère au-delà des organisations agricoles.
Le modèle industriel d’élevage que B. voit s’imposer comme une fatalité n’est pas viable sur le long terme, trop gourmand en énergie avec trop polluant. Je crois qu’il le pense aussi mais souhaite le voir purement et simplement disparaitre, ce qui est bien plus utopique que la défense d’un élevage traditionnel qui n’a rien d’une utopie.
Si l’élevage industriel était l’aboutissement de l’élevage paysan et lui était consubstantiel alors globalement, l’élevage serait condamnable d’un point de vue écologique, indépendamment des questions que soulèvent les végans. Mais ce n’est pas vrai. Outre des pratiques et des techniques différentes qui peuvent progresser en mêlant savoir-faire et évolution des connaissances, la meilleure preuve en est que cette agriculture s’oppose concrètement à l’agriculture industrielle et est en lutte contre elle. L’agriculture industrielle ne lui est ni consubstantielle, ni n’en est l’aboutissement ou l’horizon. Le développement de mouvements internationaux et l’écho des luttes paysannes montrent aussi que la défense de l’élevage traditionnel n’est pas sans espoir. Il n’est donc pas nécessaire d’être végan, d’adopter un mode de vie végan pour combattre le fléau de l’élevage industriel dans le cadre d’une agriculture industrielle productiviste. En fait les premières victimes d’un développement éventuel du mode de vie végan seraient les petites exploitations familiales porteuses de l’espoir d’une nature préservée et d’une nourriture saine pour tous.
A plusieurs reprises B. condamne cette défense de l’agriculture et de l’élevage paysan d’idéalisme irréaliste. Mais si comme dit le proverbe, il est aisé de voir la paille dans l’œil du voisin sans voir la poutre qui est dans le sien, l’espoir de voir disparaître l’élevage n’est guère réaliste, du moins à court et moyen terme.
Pour ne pas lasser le lecteur, je laisserai de côté ses tentatives de justification des outrances de PETA et errances d’autres sites ou pratiques végans que j’épingle dans les annexes. Le lecteur jugera par lui-même.
N. B. : J’emploie volontairement le terme ‘végan’ et non ‘végane’ qui heurte l’intuition linguistique commune lorsqu’il s’agit du masculin; ‘végane’ étant selon moi le féminin de ‘végan’. D’ailleurs en dehors de ceux qui se réclament du véganisme, c’est l’usage repris ici qui est le plus souvent utilisé.
Émile Bévillon (ci-après B.) et moi sommes d’accord pour condamner l’élevage industriel et ses méfaits. Mais nous en tirons des conséquences opposées. C’est pourquoi B. voit des contradictions dans mon propos alors qu’il y a en fait, contradiction entre sa volonté d’abolir l’élevage et ma position qui met en avant la défense de l’agriculture paysanne dont l’élevage est partie intégrante.
1 – Le point le plus fondamental que soulève cette controverse entre B. et moi et celui de savoir comment se situe l’agriculture industrielle par rapport à l’agriculture traditionnelle, paysanne et accessoirement si la promotion de celle-ci est une utopie.
1.1 – B. soutient que l’élevage industriel est l’aboutissement l’élevage traditionnel et lui est consubstantiel : « Si il est normal d'exploiter les animaux, alors on voit assez mal quelle limite arbitraire il y a à cette exploitation. En d'autres termes, l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel » et « l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel pour la simple et bonne raison que lorsque l'on entérine le fait que l'exploitation animale est quelque chose d'acceptable, on entérine une domination de l'homme sur l'animal qui n'a aucune limite. » En cela il ne fait que justifier la position végane qui est de mettre toutes les formes d’élevage dans le même sac. La thèse que je soutiens, avec d’autres, est que l’élevage industriel est un dévoiement des élevages traditionnels. L’exploitation (au bon sens du terme : tirer profit en vue de produire) du bétail à digérer de la cellulose et son élevage en vue d’obtenir des protéines facilement assimilables n’implique pas une domination sans limite mais peut se concilier, dans le cadre d’une agriculture paysanne, avec le respect des critères du bien-être animal et donc s’imposer des limites, ce qui se fait d’ailleurs naturellement dans un tel cadre.
Par contre l’élevage industriel rendu possible par le développement des sciences et des techniques associées à une rationalisation productiviste a pour conséquence une vision purement instrumentale de l’animal réduit à une machine à produire. Dans le contexte d’une économie mondialisée libérale et concurrentielle, cela signifie la recherche de la rentabilité maximale. Il est évident que dans un tel contexte, le modèle d’élevage industriel tend à se généraliser. Il y a d’autres raisons à cela comme l’occidentalisation du monde avec ses tares dont ses régimes alimentaires trop carnés…
1.2 – Si le compte y est pour les firmes de l’agro-alimentaire et de la grande distribution, il n’y est pas pour bon nombre d’éleveurs condamnés à s’endetter lourdement pour s’agrandir, s’industrialiser et tenter ainsi de survivre, ou bien contraint de jeter l’éponge, vendre à perte et changer de métier tandis que la concentration et le gigantisme des exploitations agricoles s’accentuent permettant ainsi une industrialisation de plus en plus poussée allant de pair avec une chosification de plus en plus poussée elle aussi du bétail. Cependant, de là à soutenir que les modes d’élevage traditionnels sont des survivances, il y a une marge que B. franchit allégrement. Il ignore vraisemblablement ou alors il ne tient pas compte du fait que : «Actuellement 75% de l’alimentation dans le monde est produite par des petits paysans. » (Silvia-Perez Vitoria, l’écologiste n° 49, Vol 18, Mai-Juillet 2017, p. 46).
La généralisation de l’élevage industriel n’est pas non plus une « fatalité » ainsi qu’il le soutient. Comme l’écrit Silvia-Perez Vitoria : « C’est le soutien aux agricultures paysannes qui est prioritaire. C’est là le vrai modèle alternatif qui assurera la préservation des milieux naturels, une nourriture saine et suffisante pour tous, plus de travail et de bonnes conditions de vie pour les travailleurs de la terre. De ce point de vue l’émergence de mouvements paysans à l’échelle mondiale constitue une chance. En s’engageant avec eux dans les luttes qu’ils mènent on pourra véritablement agir au cœur et pas seulement à la périphérie d’un système hautement mortifère. » (Ibid.)
B. ne voit que le côté consommateur. Comme tous les végans, il est obsédé par les questions de régime alimentaire, d’utilisation des produits d’origine animale. Il ignore le paysan éleveur, producteur. Il néglige les luttes contre le modèle industriel et les mouvements internationaux de paysans comme Via Campesina qui défendent une agriculture paysanne avec en France comme adhérents la Confédération Paysanne et le MODEF (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux). B. cite « la ferme des mille vaches » sans parler de la lutte contre cette structure qui fédère au-delà des organisations agricoles.
Le modèle industriel d’élevage que B. voit s’imposer comme une fatalité n’est pas viable sur le long terme, trop gourmand en énergie avec trop polluant. Je crois qu’il le pense aussi mais souhaite le voir purement et simplement disparaitre, ce qui est bien plus utopique que la défense d’un élevage traditionnel qui n’a rien d’une utopie.
Si l’élevage industriel était l’aboutissement de l’élevage paysan et lui était consubstantiel alors globalement, l’élevage serait condamnable d’un point de vue écologique, indépendamment des questions que soulèvent les végans. Mais ce n’est pas vrai. Outre des pratiques et des techniques différentes qui peuvent progresser en mêlant savoir-faire et évolution des connaissances, la meilleure preuve en est que cette agriculture s’oppose concrètement à l’agriculture industrielle et est en lutte contre elle. L’agriculture industrielle ne lui est ni consubstantielle, ni n’en est l’aboutissement ou l’horizon. Le développement de mouvements internationaux et l’écho des luttes paysannes montrent aussi que la défense de l’élevage traditionnel n’est pas sans espoir. Il n’est donc pas nécessaire d’être végan, d’adopter un mode de vie végan pour combattre le fléau de l’élevage industriel dans le cadre d’une agriculture industrielle productiviste. En fait les premières victimes d’un développement éventuel du mode de vie végan seraient les petites exploitations familiales porteuses de l’espoir d’une nature préservée et d’une nourriture saine pour tous.
A plusieurs reprises B. condamne cette défense de l’agriculture et de l’élevage paysan d’idéalisme irréaliste. Mais si comme dit le proverbe, il est aisé de voir la paille dans l’œil du voisin sans voir la poutre qui est dans le sien, l’espoir de voir disparaître l’élevage n’est guère réaliste, du moins à court et moyen terme.
Mercredi 16 Août 2017
Au quotidien
La chenille de la Fausse teigne, Galleria mellonella, bien connue des apiculteurs dont elle parasite les ruches est proposée par une start-up comme nouveau « modèle » pour réaliser des expérimentations animales notamment en toxicologie. Est-elle un « biotest éthique » comme l’affirme cette entreprise ?
Voici le passage du texte d’Alain Fraval de l’INRA qui fait l’apologie de cette « avancée » scientifique dans la revue OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques de Juillet. C’est à partir d’un commentaire (très) critique de ce texte que je vais argumenter une réponse négative à cette question. Biotest peut-être, éthique sûrement pas.
« La qualité principale qui devrait voir cette chenille [Galleria mellonella] prochainement embauchée en masse sur les paillasses, c’est qu’on est absolument indifférent à ce qui peut lui arriver. Une tête qui ne ressemble à rien et n’exprime pas plus, aucun cri, un cerveau si rudimentaire qu’elle ne souffre pas, et c’est juste un insecte (pas beau). En plus, ce n’est pas demain la veille que les »législateurs réglementeront son usage. Tout pour se voir qualifier de prometteur biotest éthique. »
Ce biotest est un bon moyen pour tenter de se débarrasser des empêcheurs d’expérimenter en rond, les antivivisections et autres défenseurs des animaux. Il fallait trouver un animal pour lequel les gens n’éprouveront aucune empathie. C’est le cas de celui-ci qui de plus est un ravageur. On ne se contentera plus de le tuer mais on va le supplicier dans l’indifférence générale. C’est de cela en fait qu’il s’agit lorsque l’on fait de cette chenille un « biotest » éthique.
Galleria mellonella aurait un cerveau si rudimentaire qu’elle ne souffrirait pas. Pas de quoi donc inquiéter les véganes néowelfaristes ou abolitionnistes puisqu’à la fameuse question « souffre-t-elle ? » la réponse serait « Non » selon l’auteur du texte. Sa tête n’exprime rien, affirme-t-il. Il devrait avoir au moins l’humilité de relativiser : elle n’exprime rien « pour nous ». De plus si elle n’exprime rien avec sa tête, elle exprime sans doute avec son corps. Elle ne crie pas mais les poissons non plus (d’où l’intérêt du « poisson zèbre » préposé au même emploi). Il y a bien d’autres animaux dans le même cas. D’ailleurs aucun insecte ne crie de douleur ou de joie et pourtant, faut-il le rappeler, les insectes sont des animaux, peut-être les plus nombreux sur la Planète. Mais en l’absence d’expression évidente de la douleur et de cri, il est très facile de ne pas s’apitoyer sur leur sort. Je ne sais pas lire la souffrance de la chenille sur son corps et dans son comportement. Donc elle ne souffre pas. Bravo, le sophisme. Il est gros mais permet d’avoir plus facilement bonne conscience qu’en torturant un chat ou un singe.
Et pourtant Galleria mellonella est capable de ressentir de la douleur (comme tout être vivant sans doute). Il est étonnant que l’on puisse lire que ce n’est pas le cas sous la plume d’un entomologiste alors que depuis le début du siècle dernier, on a démontré expérimentalement que les chenilles pouvaient ressentir de la douleur, c’est-à-dire de souffrir.
Qu’importe car voilà l’argument massue : c’est juste un insecte pas beau. Admettons tout d’abord que si l’on devait tuer tous les affreux ou se désintéresser de leur sort, ça ferait beaucoup de monde dans les charrettes conduisant à l’échafaud ou torturé dans les geôles ou crevant de faim, etc., …. En outre, une créature jugée belle aujourd’hui ne sera peut-être plus considérée comme telle demain ou dans une culture différente de la nôtre, que cette créature soit un homo dit sapiens sapiens mâle ou femelle, une plante, un insecte, une forêt ou tout autre forme de vie. Et qui nous dit que cette créature vaguement répugnante pour nous n’est pas jugée appétissante et belle, comme un beau fruit aux yeux du merle qui grattouille dans le gazon.
Allons maintenant à l’essentiel : « c’est juste un insecte ». Ce n’est qu’un insecte, même pas un vertébré, même pas un mammifère, alors, pourquoi se gêner ! Si une telle affirmation n’est pas spéciste, alors aucune de l’est. Tout ce qui est vivant est également respectable et s’efforce de persévérer dans son être : c’est son essence même. Toutes les choses vivantes méritent un égal respect mais aucune d’elle, n’a un droit imprescriptible à vivre. Tel est l’antispécisme que j’ai exposé et que je défends dans un autre article que l’on peut lire [ici ].
C’est ainsi que la chenille en question étant un « ravageur » occasionnant des dégâts considérables dans les ruches, l’apiculteur doit défendre les abeilles de ses ruches contre elle, donc, la tuer (encore que les méthodes de prévention soient les plus efficaces mais en cas d’infection, il faut bien agir). L’apiculteur le doit aux abeilles de ses ruches qui lui fournissent contre protection et gite le miel en excédent qu’elles ont produit: un lien de mutualisme le lie à son rucher, n’en déplaise aux véganes qui n’y connaissent rien. Tuer cette chenille est une chose, empêcher son papillon de se reproduire est une chose, la torturer en testant sur elle des molécules à visées thérapeutiques ou non en est une autre très différente.
Notons que, contrairement à ce qui est affirmé de façon un peu exagérée dans l’article, l’utilisation de cette chenille dans les études toxicologiques sur les nouvelles molécules thérapeutiques, cosmétiques, ou autres ne remplacera pas in fine l’utilisation de rats, de souris, ou de lapins dans les études dites pudiquement « précliniques ». Elle permettra de réduire le nombre de vertébrés torturés. Pour les propagandistes de l’expérimentation animale, ce serait une façon de respecter le premier R de la fameuse et controversée règle des trois R concernant l’utilisation des animaux dans des expériences (réduire-raffiner-remplacer). Il s’agirait donc de diminuer le nombre d’études sur des mammifères en augmentant le nombre d’études préalables sur un insecte. Là encore le spécisme de cette façon de voir est évident. En remplaçant les vertébrés par des chenilles de telle ou telle espèce, on ne réduit rien. Bien plus comme ces textes le montrent à l’évidence, on va augmenter le nombre d’individus utilisés dans ces expérimentations : nul ne se soucie de leur sort. Dans les labos, on pourra leur faire subir les pires sévices sans qu’il y ait à s’inquiéter d’un règlement quelconque. Les labos feront des économies même si l’utilisation de ces chenilles est massive et même si elles sont utilisées pour des études futiles ou saugrenues. Elles sont très bon marché ( 50 £ le lot de 50 contre 7 à 30 € pièce pour le rat de laboratoire), faciles à conserver et à élever à peu de frais également.
Un anti-spécisme tel que celui qui sous-tend cet article ne peut admettre que l’on torture un animal, fut-il un insecte répugnant à nos yeux, car tout être vivant mérite d’être respecté et torturer un de ces êtres, en le considérant comme quantité négligeable, c’est lui manquer du respect le plus élémentaire, ce qui est le cas dans ces expérimentations. Selon cet antispécisme, cela n’est pas le moins du monde éthique.
Si les chenilles de l’espèce Galleria mellonella destinées à devenir des biotest n’ont aucune aide à attendre du grand public pour que ce triste sort leur soit évité, elles trouveront peut-être un secours inattendu du côté des apiculteurs car les « expérimentateurs » ne se contenteront pas de ces chenilles telles que la nature les a faites. Ils veulent bricoler des Galleria mellonella transgéniques en leur ajoutant des gènes de méduses. Diable… Et si une de ces chenilles bricolée venait à accomplir sa métamorphose et se transformer en papillon ? Il s’agit d’un petit papillon d’une envergure de 3 à 4cm capable de grimper sur des surfaces en verre et de se faufiler dans le moindre interstice, donc tout à fait apte à s’échapper et aller se reproduire à l’extérieur. N’est-ce pas dangereux pour l’apiculture de bricoler de tels monstres ? Déjà que dans sa version originale et naturelle cette chenille est redoutable…. Risquer que de tels monstres s’échappent dans la nature, n’est-ce pas faire courir un danger aux écosystèmes et aux populations d’abeilles domestiques ou sauvages déjà bien mal en point.
Il n’y a rien d’éthique, rien d’écologique en fin de compte dans la promotion de ce biotest. La seule éthique en la matière, serait la mise au point de méthodes de substitution à l’expérimentation animale et pas le remplacement de mammifères par des insectes. Quant à la prolifération de molécules nouvelles à visées thérapeutiques demandant ces expérimentations, il ne faut pas être dupe. Pour les firmes pharmaceutiques, Il s’agit dans la majorité des cas de remplacer celles qui sont devenues des génériques et du coup ne génèrent plus de royalties. Le bénéfice thérapeutique de leur remplacement par des nouvelles peut s’avérer nul ou même négatif parfois mais il est toujours lucratif pour ces firmes. Quant au business des cosmétiques autres gros consommateurs de test de toxicité …
Conclusion
Voir une avancée éthique dans la fourniture de chenilles Galleria mellonella issues de lignées bien calibrées en attendant d’être transgéniques n’est qu’un slogan publicitaire pour tenter de faire adopter ce nouveau « modèle» à ces « scientifiques » qui pratiquent des expérimentations animales.
« La qualité principale qui devrait voir cette chenille [Galleria mellonella] prochainement embauchée en masse sur les paillasses, c’est qu’on est absolument indifférent à ce qui peut lui arriver. Une tête qui ne ressemble à rien et n’exprime pas plus, aucun cri, un cerveau si rudimentaire qu’elle ne souffre pas, et c’est juste un insecte (pas beau). En plus, ce n’est pas demain la veille que les »législateurs réglementeront son usage. Tout pour se voir qualifier de prometteur biotest éthique. »
Ce biotest est un bon moyen pour tenter de se débarrasser des empêcheurs d’expérimenter en rond, les antivivisections et autres défenseurs des animaux. Il fallait trouver un animal pour lequel les gens n’éprouveront aucune empathie. C’est le cas de celui-ci qui de plus est un ravageur. On ne se contentera plus de le tuer mais on va le supplicier dans l’indifférence générale. C’est de cela en fait qu’il s’agit lorsque l’on fait de cette chenille un « biotest » éthique.
Galleria mellonella aurait un cerveau si rudimentaire qu’elle ne souffrirait pas. Pas de quoi donc inquiéter les véganes néowelfaristes ou abolitionnistes puisqu’à la fameuse question « souffre-t-elle ? » la réponse serait « Non » selon l’auteur du texte. Sa tête n’exprime rien, affirme-t-il. Il devrait avoir au moins l’humilité de relativiser : elle n’exprime rien « pour nous ». De plus si elle n’exprime rien avec sa tête, elle exprime sans doute avec son corps. Elle ne crie pas mais les poissons non plus (d’où l’intérêt du « poisson zèbre » préposé au même emploi). Il y a bien d’autres animaux dans le même cas. D’ailleurs aucun insecte ne crie de douleur ou de joie et pourtant, faut-il le rappeler, les insectes sont des animaux, peut-être les plus nombreux sur la Planète. Mais en l’absence d’expression évidente de la douleur et de cri, il est très facile de ne pas s’apitoyer sur leur sort. Je ne sais pas lire la souffrance de la chenille sur son corps et dans son comportement. Donc elle ne souffre pas. Bravo, le sophisme. Il est gros mais permet d’avoir plus facilement bonne conscience qu’en torturant un chat ou un singe.
Et pourtant Galleria mellonella est capable de ressentir de la douleur (comme tout être vivant sans doute). Il est étonnant que l’on puisse lire que ce n’est pas le cas sous la plume d’un entomologiste alors que depuis le début du siècle dernier, on a démontré expérimentalement que les chenilles pouvaient ressentir de la douleur, c’est-à-dire de souffrir.
Qu’importe car voilà l’argument massue : c’est juste un insecte pas beau. Admettons tout d’abord que si l’on devait tuer tous les affreux ou se désintéresser de leur sort, ça ferait beaucoup de monde dans les charrettes conduisant à l’échafaud ou torturé dans les geôles ou crevant de faim, etc., …. En outre, une créature jugée belle aujourd’hui ne sera peut-être plus considérée comme telle demain ou dans une culture différente de la nôtre, que cette créature soit un homo dit sapiens sapiens mâle ou femelle, une plante, un insecte, une forêt ou tout autre forme de vie. Et qui nous dit que cette créature vaguement répugnante pour nous n’est pas jugée appétissante et belle, comme un beau fruit aux yeux du merle qui grattouille dans le gazon.
Allons maintenant à l’essentiel : « c’est juste un insecte ». Ce n’est qu’un insecte, même pas un vertébré, même pas un mammifère, alors, pourquoi se gêner ! Si une telle affirmation n’est pas spéciste, alors aucune de l’est. Tout ce qui est vivant est également respectable et s’efforce de persévérer dans son être : c’est son essence même. Toutes les choses vivantes méritent un égal respect mais aucune d’elle, n’a un droit imprescriptible à vivre. Tel est l’antispécisme que j’ai exposé et que je défends dans un autre article que l’on peut lire [ici ].
C’est ainsi que la chenille en question étant un « ravageur » occasionnant des dégâts considérables dans les ruches, l’apiculteur doit défendre les abeilles de ses ruches contre elle, donc, la tuer (encore que les méthodes de prévention soient les plus efficaces mais en cas d’infection, il faut bien agir). L’apiculteur le doit aux abeilles de ses ruches qui lui fournissent contre protection et gite le miel en excédent qu’elles ont produit: un lien de mutualisme le lie à son rucher, n’en déplaise aux véganes qui n’y connaissent rien. Tuer cette chenille est une chose, empêcher son papillon de se reproduire est une chose, la torturer en testant sur elle des molécules à visées thérapeutiques ou non en est une autre très différente.
Notons que, contrairement à ce qui est affirmé de façon un peu exagérée dans l’article, l’utilisation de cette chenille dans les études toxicologiques sur les nouvelles molécules thérapeutiques, cosmétiques, ou autres ne remplacera pas in fine l’utilisation de rats, de souris, ou de lapins dans les études dites pudiquement « précliniques ». Elle permettra de réduire le nombre de vertébrés torturés. Pour les propagandistes de l’expérimentation animale, ce serait une façon de respecter le premier R de la fameuse et controversée règle des trois R concernant l’utilisation des animaux dans des expériences (réduire-raffiner-remplacer). Il s’agirait donc de diminuer le nombre d’études sur des mammifères en augmentant le nombre d’études préalables sur un insecte. Là encore le spécisme de cette façon de voir est évident. En remplaçant les vertébrés par des chenilles de telle ou telle espèce, on ne réduit rien. Bien plus comme ces textes le montrent à l’évidence, on va augmenter le nombre d’individus utilisés dans ces expérimentations : nul ne se soucie de leur sort. Dans les labos, on pourra leur faire subir les pires sévices sans qu’il y ait à s’inquiéter d’un règlement quelconque. Les labos feront des économies même si l’utilisation de ces chenilles est massive et même si elles sont utilisées pour des études futiles ou saugrenues. Elles sont très bon marché ( 50 £ le lot de 50 contre 7 à 30 € pièce pour le rat de laboratoire), faciles à conserver et à élever à peu de frais également.
Un anti-spécisme tel que celui qui sous-tend cet article ne peut admettre que l’on torture un animal, fut-il un insecte répugnant à nos yeux, car tout être vivant mérite d’être respecté et torturer un de ces êtres, en le considérant comme quantité négligeable, c’est lui manquer du respect le plus élémentaire, ce qui est le cas dans ces expérimentations. Selon cet antispécisme, cela n’est pas le moins du monde éthique.
Si les chenilles de l’espèce Galleria mellonella destinées à devenir des biotest n’ont aucune aide à attendre du grand public pour que ce triste sort leur soit évité, elles trouveront peut-être un secours inattendu du côté des apiculteurs car les « expérimentateurs » ne se contenteront pas de ces chenilles telles que la nature les a faites. Ils veulent bricoler des Galleria mellonella transgéniques en leur ajoutant des gènes de méduses. Diable… Et si une de ces chenilles bricolée venait à accomplir sa métamorphose et se transformer en papillon ? Il s’agit d’un petit papillon d’une envergure de 3 à 4cm capable de grimper sur des surfaces en verre et de se faufiler dans le moindre interstice, donc tout à fait apte à s’échapper et aller se reproduire à l’extérieur. N’est-ce pas dangereux pour l’apiculture de bricoler de tels monstres ? Déjà que dans sa version originale et naturelle cette chenille est redoutable…. Risquer que de tels monstres s’échappent dans la nature, n’est-ce pas faire courir un danger aux écosystèmes et aux populations d’abeilles domestiques ou sauvages déjà bien mal en point.
Il n’y a rien d’éthique, rien d’écologique en fin de compte dans la promotion de ce biotest. La seule éthique en la matière, serait la mise au point de méthodes de substitution à l’expérimentation animale et pas le remplacement de mammifères par des insectes. Quant à la prolifération de molécules nouvelles à visées thérapeutiques demandant ces expérimentations, il ne faut pas être dupe. Pour les firmes pharmaceutiques, Il s’agit dans la majorité des cas de remplacer celles qui sont devenues des génériques et du coup ne génèrent plus de royalties. Le bénéfice thérapeutique de leur remplacement par des nouvelles peut s’avérer nul ou même négatif parfois mais il est toujours lucratif pour ces firmes. Quant au business des cosmétiques autres gros consommateurs de test de toxicité …
Conclusion
Voir une avancée éthique dans la fourniture de chenilles Galleria mellonella issues de lignées bien calibrées en attendant d’être transgéniques n’est qu’un slogan publicitaire pour tenter de faire adopter ce nouveau « modèle» à ces « scientifiques » qui pratiquent des expérimentations animales.
Jeudi 3 Août 2017
Commentaires (2)
Nature - environnement
Dans un cas particulier, France Nature Environnement a choisi les faucons tandis que la LPO qui recense les cadavres aux pieds des tueuses pour le compte d’EDF-EN se tait. Elle est pourtant « opérateur » du plan national concernant la protection de cet oiseau.
Dans son édition du 27/07/2017, le journal Le Monde indique que France nature environnement (FNE) a engagé une action en justice contre EDF-EN pour destruction d’espèces protégées, le 30 juin.
Cette entreprise gère sur le causse d’Aumelas, dans le département de l’Hérault, un parc éolien de 31 aérogénérateurs sur environ 800 hectares entre deux zones de protection spéciale. Ces éoliennes tuent des espèces protégées et notamment des faucons crécerellettes rares en France qui bénéficient d’un plan national de protection. Pour renforcer le faible effectif de cette espèce, il a même été procédé à des réintroductions d’individus dans l’Aude.
En 2008 la LPO-PACA écrivait : « Dans les années 1980 - 1990, voir un Faucon crécerellette en France relevait de l’exploit : seuls deux couples étaient présents en 1983. L’espèce était tout simplement menacée de disparition. Depuis, grâce à l’action conduite par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) dans le cadre des programmes LIFE financés par l’Union Européenne et du plan national de restauration soutenu par le Ministère de l’Ecologie, les effectifs ont fortement augmenté : 194 couples en 2008 ! Mieux, la mise en œuvre d’une opération de réintroduction dans le département de l’Aude a permis l’installation d’une nouvelle colonie qui compte maintenant 5 couples ! Cependant, tout n’est pas gagné pour autant… »
Elle ne croyait pas si bien dire car c’était sans compter sur la construction d’éoliennes, avec l’accord de cette même LPO, sur le causse dans des sites favorables à ce petit faucon et qu’il fréquente. 33 cadavres ont été découverts par la LPO de l’Hérault qui est prestataire de service rémunéré pour EDF-EN (en même temps qu’elle est opérateur départemental du plan national d’action pour les faucons crécerellettes, plan qui a pour objectif d’en augmenter la population !). « « Potentiellement, on pourrait avoir trois fois plus de cas de mortalité que ceux que nous trouvons » selon Nicolas Saulnier, directeur de la LPO-Hérault cité par le Monde.
Bref d’un côté on finance la protection et le renforcement de populations de faucons crécerellettes et de l’autre on finance (avec notre argent via la CSPE) le développement d’éoliennes qui les déciment et mettent de nouveau l’espèce en danger.
EDF-EN a doté ses appareils de dispositifs de protection qui se sont avérés inefficaces. Elle n’a pas pour autant déposé de dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées comme elle aurait dû le faire et elle continue de tuer des faucons crécerellettes ainsi que d’autres espèces comme le Busard cendré en poursuivant l’exploitation de ce parc de l’Aumelas.
Si elle n’a pas déposé cette demande, c’est qu’elle avait une très bonne raison de ne pas le faire. Dans le dossier de dérogation, EDF-EN aurait dû indiquer la « raison impérative majeure » qui justifiait la construction du parc éolien dans cette zone. En d’autres termes, il aurait fallu qu’elle prouve que le parc n’aurait pas pu être aménagé ailleurs comme le souligne Le Monde qui ajoute à juste titre que « ce dossier pourrait remettre en question son existence ».
Eoliennes contre Faucons crécerellettes, Busard cendrés (et chauve-souris), les protecteurs de la Nature et les vrais écologistes ont choisi. C’est maintenant à la justice de trancher.
Affaire à suivre.
En 2008 la LPO-PACA écrivait : « Dans les années 1980 - 1990, voir un Faucon crécerellette en France relevait de l’exploit : seuls deux couples étaient présents en 1983. L’espèce était tout simplement menacée de disparition. Depuis, grâce à l’action conduite par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) dans le cadre des programmes LIFE financés par l’Union Européenne et du plan national de restauration soutenu par le Ministère de l’Ecologie, les effectifs ont fortement augmenté : 194 couples en 2008 ! Mieux, la mise en œuvre d’une opération de réintroduction dans le département de l’Aude a permis l’installation d’une nouvelle colonie qui compte maintenant 5 couples ! Cependant, tout n’est pas gagné pour autant… »
Elle ne croyait pas si bien dire car c’était sans compter sur la construction d’éoliennes, avec l’accord de cette même LPO, sur le causse dans des sites favorables à ce petit faucon et qu’il fréquente. 33 cadavres ont été découverts par la LPO de l’Hérault qui est prestataire de service rémunéré pour EDF-EN (en même temps qu’elle est opérateur départemental du plan national d’action pour les faucons crécerellettes, plan qui a pour objectif d’en augmenter la population !). « « Potentiellement, on pourrait avoir trois fois plus de cas de mortalité que ceux que nous trouvons » selon Nicolas Saulnier, directeur de la LPO-Hérault cité par le Monde.
Bref d’un côté on finance la protection et le renforcement de populations de faucons crécerellettes et de l’autre on finance (avec notre argent via la CSPE) le développement d’éoliennes qui les déciment et mettent de nouveau l’espèce en danger.
EDF-EN a doté ses appareils de dispositifs de protection qui se sont avérés inefficaces. Elle n’a pas pour autant déposé de dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées comme elle aurait dû le faire et elle continue de tuer des faucons crécerellettes ainsi que d’autres espèces comme le Busard cendré en poursuivant l’exploitation de ce parc de l’Aumelas.
Si elle n’a pas déposé cette demande, c’est qu’elle avait une très bonne raison de ne pas le faire. Dans le dossier de dérogation, EDF-EN aurait dû indiquer la « raison impérative majeure » qui justifiait la construction du parc éolien dans cette zone. En d’autres termes, il aurait fallu qu’elle prouve que le parc n’aurait pas pu être aménagé ailleurs comme le souligne Le Monde qui ajoute à juste titre que « ce dossier pourrait remettre en question son existence ».
Eoliennes contre Faucons crécerellettes, Busard cendrés (et chauve-souris), les protecteurs de la Nature et les vrais écologistes ont choisi. C’est maintenant à la justice de trancher.
Affaire à suivre.
Dimanche 30 Juillet 2017
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Nature - environnement
Le printemps silencieux qui nous menace ne sera pas seulement dû aux pesticides généreusement déversés dans la nature par des exploitants agricoles qui n’ont plus rien des paysans. Il sera dû aussi aux éoliennes, ces hachoirs à oiseaux de plus en plus démesurés dont les artisans d’une transition énergétique qui n’a rien d’écologique et les hystériques climato-catastrophistes veulent hérisser le territoire. En Juin est paru un rapport de la LPO intitulé Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Il est accablant. C’est à l’analyse de ce rapport qu’est consacré cet article.
Roitelet triple bandeau. Les oiseaux de cette espèce sont parmi les plus petits d'Europe. Ils sont massacrés en grand nombre par les pales des éoliennes lors de leur migration automnale.
Des données fragmentaires mais consternantes
● En prenant comme estimation 7,2 oiseaux tués par an par éolienne, le parc en 2016 constitué d’environ 6000 éoliennes en tuerait donc 42 000 par an.
● Le Décret n° 2016-1442 du 27 octobre 2016 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe comme objectif pour 2023 un parc de 10 000 à 12 000 éoliennes, c’est-à-dire en l’état actuel des choses, la mort de 72 000 à 86 000 oiseaux par an.
● Quant au « scénario Négawatt »/ADEME avec ses 18 000 éoliennes, il tuerait 121 000 oiseaux/an.
Bien qu’ayant de fervents partisans parmi certains « écologistes » climato-catastrophistes dont le Ministre de l’écologie actuel, il semble peu probable selon ce rapport que ce scénario se réalise. Heureusement….
En accord avec la politique de la LPO, voulant ménager la chèvre et le chou, l’éolien industriel (dont elle est un prestataire ) et la protection des oiseaux, les auteurs du rapport ne font pas ces multiplications simples. Les chiffres qui en résultent sont un argument à charge d’un trop grand poids contre le développement de l’éolien terrestre ou maritime. Ils se déduisent pourtant mécaniquement de leurs estimations.
Il est possible que le changement climatique impacte les oiseaux de diverses espèces de différentes façons avec des gagnants et des perdants. Il est certain que « la lutte contre le changement climatique » au nom de laquelle on hérisse les territoires de ces hachoirs leur coûte déjà très cher. Cela est vrai en tout premier lieu pour les espèces fragiles. Malgré des suivis de mortalité scandaleusement insuffisants, effectués sans rigueur, voire carrément absents pour de nombreuses installations, les auteurs du rapport notent que : «Vingt espèces d’oiseaux inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ont, à ce jour, été retrouvées sous les éoliennes françaises. Il s’agit d’espèces menacées de disparition, d’espèces vulnérables à certaines modifications de leur habitat, d’espèces considérées comme rares (population faible ou répartition locale restreinte), et d’espèces nécessitant une attention particulière à cause de la spécificité de leur habitat, ainsi que d’espèces migratrices dont la venue est régulière. » (p. 70)
● En prenant comme estimation 7,2 oiseaux tués par an par éolienne, le parc en 2016 constitué d’environ 6000 éoliennes en tuerait donc 42 000 par an.
● Le Décret n° 2016-1442 du 27 octobre 2016 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe comme objectif pour 2023 un parc de 10 000 à 12 000 éoliennes, c’est-à-dire en l’état actuel des choses, la mort de 72 000 à 86 000 oiseaux par an.
● Quant au « scénario Négawatt »/ADEME avec ses 18 000 éoliennes, il tuerait 121 000 oiseaux/an.
Bien qu’ayant de fervents partisans parmi certains « écologistes » climato-catastrophistes dont le Ministre de l’écologie actuel, il semble peu probable selon ce rapport que ce scénario se réalise. Heureusement….
En accord avec la politique de la LPO, voulant ménager la chèvre et le chou, l’éolien industriel (dont elle est un prestataire ) et la protection des oiseaux, les auteurs du rapport ne font pas ces multiplications simples. Les chiffres qui en résultent sont un argument à charge d’un trop grand poids contre le développement de l’éolien terrestre ou maritime. Ils se déduisent pourtant mécaniquement de leurs estimations.
Il est possible que le changement climatique impacte les oiseaux de diverses espèces de différentes façons avec des gagnants et des perdants. Il est certain que « la lutte contre le changement climatique » au nom de laquelle on hérisse les territoires de ces hachoirs leur coûte déjà très cher. Cela est vrai en tout premier lieu pour les espèces fragiles. Malgré des suivis de mortalité scandaleusement insuffisants, effectués sans rigueur, voire carrément absents pour de nombreuses installations, les auteurs du rapport notent que : «Vingt espèces d’oiseaux inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ont, à ce jour, été retrouvées sous les éoliennes françaises. Il s’agit d’espèces menacées de disparition, d’espèces vulnérables à certaines modifications de leur habitat, d’espèces considérées comme rares (population faible ou répartition locale restreinte), et d’espèces nécessitant une attention particulière à cause de la spécificité de leur habitat, ainsi que d’espèces migratrices dont la venue est régulière. » (p. 70)
Dimanche 30 Juillet 2017
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Au quotidien
Macron a bénéficié et bénéficie d’un soutien éhonté des médias de toute catégorie mais ceci ne suffit pas à expliquer les succès électoraux hélas prévisibles de ses candidats groupies, futurs député(e)s godillots
Comment peut-on voter pour donner une majorité à un type qui veut continuer en l’aggravant la politique d’un Hollande qu’il a conseillé et dont il a été un des principaux inspirateurs ? Comment les gens peuvent-il voir en lui un renouvellement ? Comment peut-on se faire berner à ce point par un type qui veut casser tous les « acquis sociaux » obtenus de haute lutte au cours des deux siècles précédents ? Car c’est l’immense majorité des gens qui seront concernés dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Comment peut-on voter pour donner les pleins pouvoirs à un type qui prend fait et cause pour les « patrons » « qui peuvent tout perdre eux » et qui méprise les salariés, simples pions du vaste Monopoly de la finance.
Sur l’A2 les clips de campagne défilent le soir après le 20h. Celui de LREM, le mouvement de Macron, est d’une affligeante vacuité, une litanie de candidats répétant qu’ils sont le renouveau issu de la société civile. Point de programme si ce n’est donner une majorité à Macron. Pour quoi faire ? Tondre la laine sur le dos des gens ordinaire pour la fourguer aux riches.
La vague Macron, la macronite, c’est une sorte de lubie pour adulte en âge de voter qui ressemble à celle du « slime » qui frappe actuellement les gamin(e)s dans les écoles primaires. Pour ceux qui l’ignoreraient, il s’agit d’une pâte gluante et informe à base de colle liquide incolore et de divers ingrédients. De « tendance », ce truc est devenu « viral » dixit le Nouvel Obs. Pourquoi ? Mystère. De même Macron, le doublement chanceux, sur qui personne n’aurait misé un sou, émerge et la macronite devient « virale » chez les électeurs. La macronite, c’est finalement un truc aussi gluant et informe mais beaucoup plus toxique que le slime et l’engouement en est tout aussi irrationnel.
Mais la mode du slime passera aussi vite qu’elle est venue et les mômes auront une autre lubie. La macronite risque de passer encore plus vite mais il restera Macron et ses sbires pour faire plonger la France dans la dérégulation ultralibérale. Le réveil sera douloureux. Il ne restera plus que la rue pour faire échec à ce malfaisant. Une période troublée faite de violences sociales et policières s’annonce. Décidemment, le suffrage universel tire les mauvais numéros dans des genres très différents certes. Il fallait Bernie Sanders, ce fut Trump. Il fallait Mélanchon, ce fut Macron. Le suffrage universel a tiré les mauvais numéros hier, mais il reste encore un espoir pour demain.
Votons et faisons voter pour les candidats de La France Insoumise
« Καὶ σὺ τέκνον » (Toi aussi mon fils) aurait dit César qui s’exprimait en grec (et non en latin) lorsque parmi ses assassins, il vit s’avancer Marcus Brutus qu’il considérait comme son fils. Parmi ceux qui empêchèrent Hollande de se représenter soit par des manœuvres plus ou moins basses, soit par des défections il y avait le sire Macron. À l’instar de César Hollande aurait pu lui dire Καὶ σὺ τέκνον puisqu’il le considérait à juste titre comme son fils spirituel.
Vous avez aimé Hollande : vous allez adorer Macron !
Sur l’A2 les clips de campagne défilent le soir après le 20h. Celui de LREM, le mouvement de Macron, est d’une affligeante vacuité, une litanie de candidats répétant qu’ils sont le renouveau issu de la société civile. Point de programme si ce n’est donner une majorité à Macron. Pour quoi faire ? Tondre la laine sur le dos des gens ordinaire pour la fourguer aux riches.
La vague Macron, la macronite, c’est une sorte de lubie pour adulte en âge de voter qui ressemble à celle du « slime » qui frappe actuellement les gamin(e)s dans les écoles primaires. Pour ceux qui l’ignoreraient, il s’agit d’une pâte gluante et informe à base de colle liquide incolore et de divers ingrédients. De « tendance », ce truc est devenu « viral » dixit le Nouvel Obs. Pourquoi ? Mystère. De même Macron, le doublement chanceux, sur qui personne n’aurait misé un sou, émerge et la macronite devient « virale » chez les électeurs. La macronite, c’est finalement un truc aussi gluant et informe mais beaucoup plus toxique que le slime et l’engouement en est tout aussi irrationnel.
Mais la mode du slime passera aussi vite qu’elle est venue et les mômes auront une autre lubie. La macronite risque de passer encore plus vite mais il restera Macron et ses sbires pour faire plonger la France dans la dérégulation ultralibérale. Le réveil sera douloureux. Il ne restera plus que la rue pour faire échec à ce malfaisant. Une période troublée faite de violences sociales et policières s’annonce. Décidemment, le suffrage universel tire les mauvais numéros dans des genres très différents certes. Il fallait Bernie Sanders, ce fut Trump. Il fallait Mélanchon, ce fut Macron. Le suffrage universel a tiré les mauvais numéros hier, mais il reste encore un espoir pour demain.
Votons et faisons voter pour les candidats de La France Insoumise
« Καὶ σὺ τέκνον » (Toi aussi mon fils) aurait dit César qui s’exprimait en grec (et non en latin) lorsque parmi ses assassins, il vit s’avancer Marcus Brutus qu’il considérait comme son fils. Parmi ceux qui empêchèrent Hollande de se représenter soit par des manœuvres plus ou moins basses, soit par des défections il y avait le sire Macron. À l’instar de César Hollande aurait pu lui dire Καὶ σὺ τέκνον puisqu’il le considérait à juste titre comme son fils spirituel.
Vous avez aimé Hollande : vous allez adorer Macron !
Dimanche 4 Juin 2017
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La plante à l'honneur
Maître Aliboron était un âne au sens figuré avant d’en devenir un au sens propre mais qu’était ou qui était aliboron à l’origine ? Une plante : l’hellébore. Mais de quel hellébore s’agit-il ? C’est à ces questions qui n’ont pas de réponse simple qu’est consacrée la dernière partie de cette étude sur les hellébores.
1 – La Fontaine et les ellébores
(a) Maître Aliboron ou l’ellébore est fait homme avant de devenir un âne.
C’est dans une fable pas très connue « Les voleurs et l’âne » que La Fontaine baptise ce sympathique quadrupède « Maître Aliboron » : « Arrive un troisième Larron / Qui saisit Maître Aliboron ». Il s’agit d’une sorte de plaisanterie puisque cette expression était censée désigner un humain, en mauvaise part à l’époque où écrivait le fabuliste mais ce ne fut pas toujours le cas.
Dans la première édition du dictionnaire de l’Académie française publié en 1694, un an avant la mort du poète, « Maîstre aliboron » est défini ainsi : « un homme qui veut se mesler de tout, qui fait le connoisseur de tout » écho du titre d’un monologue en vers Les Ditz de maistre Aliborum qui de tout se mesle et sçait faire tous mestiers, et de tout rien « composé peu de temps après la bataille de Fornove (1495) et popularisé par l’imprimerie dans les premières années du XVIe siècle. » (Antoine Thomas, 1919, p. 328 : c’est l’article de cet auteur qui est l’une des sources principales de cette partie).
Thomas montre qu’avant de désigner un sot ignorant l’expression désignait au contraire un savant, un « chirurgien » au service des princes et des rois. Selon Thomas, ce serait Anatole de Montaiglon qui avait réédité Les Ditz qui eut le premier l’idée de rattacher ‘aliboron’ à ‘ellébore’ à partir du latin elleborum corrompu en ‘aliboron’ dans un passage du Roman de Renart. Donc avant d’avoir signifié un âne grâce à La Fontaine, l’expression aurait désigné un homme, d’abord en bonne puis en mauvaise part mais à l’origine aliboron était le nom d’une plante : l’ellébore.
Il reste cependant à comprendre le pourquoi de ces métamorphoses et en particulier le passage de la plante à l’homme. Comment le terme désignant une plante en est venu à désigner un homme ?
(a) Maître Aliboron ou l’ellébore est fait homme avant de devenir un âne.
C’est dans une fable pas très connue « Les voleurs et l’âne » que La Fontaine baptise ce sympathique quadrupède « Maître Aliboron » : « Arrive un troisième Larron / Qui saisit Maître Aliboron ». Il s’agit d’une sorte de plaisanterie puisque cette expression était censée désigner un humain, en mauvaise part à l’époque où écrivait le fabuliste mais ce ne fut pas toujours le cas.
Dans la première édition du dictionnaire de l’Académie française publié en 1694, un an avant la mort du poète, « Maîstre aliboron » est défini ainsi : « un homme qui veut se mesler de tout, qui fait le connoisseur de tout » écho du titre d’un monologue en vers Les Ditz de maistre Aliborum qui de tout se mesle et sçait faire tous mestiers, et de tout rien « composé peu de temps après la bataille de Fornove (1495) et popularisé par l’imprimerie dans les premières années du XVIe siècle. » (Antoine Thomas, 1919, p. 328 : c’est l’article de cet auteur qui est l’une des sources principales de cette partie).
Thomas montre qu’avant de désigner un sot ignorant l’expression désignait au contraire un savant, un « chirurgien » au service des princes et des rois. Selon Thomas, ce serait Anatole de Montaiglon qui avait réédité Les Ditz qui eut le premier l’idée de rattacher ‘aliboron’ à ‘ellébore’ à partir du latin elleborum corrompu en ‘aliboron’ dans un passage du Roman de Renart. Donc avant d’avoir signifié un âne grâce à La Fontaine, l’expression aurait désigné un homme, d’abord en bonne puis en mauvaise part mais à l’origine aliboron était le nom d’une plante : l’ellébore.
Il reste cependant à comprendre le pourquoi de ces métamorphoses et en particulier le passage de la plante à l’homme. Comment le terme désignant une plante en est venu à désigner un homme ?
Vendredi 19 Mai 2017
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Jean-François Dumas
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