Nature - environnement
Dans le cadre de la discussion du projet de loi « relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique » le gouvernement a fait adopter le 2 Juin 2016 un amendement visant d’une part à élargir aux abattoirs et aux entreprises de transport le délit de maltraitance envers les animaux et permettant d’autre part de protéger les employés de ces structures qui dénonceraient de tels agissements s’ils advenaient dans leur entreprise.
Pour une fois que le gouvernement actuel prend une bonne initiative en ce qui concerne le traitement des animaux, il est juste de le souligner.
« L’exposé sommaire » qui accompagne un amendement est un texte relativement bref qui a pour fonction de l’expliciter, d’en fournir les motifs et le but. Dans le cas présent, il est très clair. Je le cite en entier.
« L’exposé sommaire » qui accompagne un amendement est un texte relativement bref qui a pour fonction de l’expliciter, d’en fournir les motifs et le but. Dans le cas présent, il est très clair. Je le cite en entier.
« La diffusion successive d’images inacceptables dans les abattoirs d’Ales, du Vigan et de Mauléon ont interpellé l’ensemble des acteurs du secteur et les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, et ont renforcé la volonté d’une mobilisation collective.
À ce titre, le présent amendement vise donc à renforcer et harmoniser le cadre des sanctions pénales en qualifiant de délit les mauvais traitements exercés sur les animaux en abattoir et dans les entreprises de transport, comme c’est déjà le cas pour les élevages ou les refuges pour animaux.
De fait, la protection de tous les salariés signalant manquement grave à la loi, apportée dans le présent projet de loi et reprise des dispositions de la loi sur la lutte contre la fraude financière de décembre 2013, pourra alors s’appliquer aux cas des mauvais traitements observés à l’abattoir. Il est indispensable que les personnes qui travaillent dans un abattoir puissent disposer d’une protection particulière lorsqu’ils seraient amenés à constater des infractions à la protection animale dans le cadre de leur travail quotidien. »Dans cet « exposé sommaire », le gouvernement reconnait donc que c’est la diffusion par l’association L 214 de vidéos montrant les mauvais traitements infligés aux animaux dans ces abattoirs qui est à l’origine de son amendement. Tous ceux qui se soucient du bienêtre animal peuvent donc féliciter et le gouvernement et l’association L 214 ; l’association L 214 puisque sans ses révélations, rien n’aurait été entrepris, le Gouvernement qui a su donner un débouché légal à l’indignation suscité par ces révélations.
Dimanche 19 Juin 2016
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Au quotidien
Suite aux propos de Manuel Valls mettant en cause la CGT celle-ci a publié une mise au point que nous retranscrivons intégralement. Il faut voir que cette attaque contre la CGT préfigure la volonté du gouvernement qui se dit socialiste d'interdire les nouvelles manifestations contre le projet de loi travail. Cela nous est apparu nécessaire de reproduire le communiqué de la CGT pour contrebalancer auprès des lecteurs de ce blog la façon scandaleuse dont les grandes chaînes de TV ont rapporté les faits et minimisé l'importance de la manifestation.
Concernant les affrontements devant l’hôpital Necker, là aussi une mise au point s'impose car ces mêmes chaînes ont donné un compte rendu tendancieux des évènements en bonnes chiennes de garde de l'ordre établi aux ordres d'un gouvernement et d'un président de la république qui ont trahi ceux qui les ont porté au pouvoir. Elles ont emboîté sans vergogne le pas de Valls et Cazeneuve dans l'instrumentalisation de la détresse des enfants très malades et de leurs parents comme le dénonce l'un d'entre eux. Nous publions des extraits de son témoignage.
Le communiqué de presse de la CGT
Il semblerait que ce soit dans la confrontation violente entre CRS et groupes autonomes qui a eu lieu devant l’hôpital Necker que ce dernier a subi des dégradations.
• Voici ce que rapporte à ce sujet le journaliste Thomas Clerget sur Regard.fr :
• Voici des extraits du témoignage d'un "parent d'un enfant très malade" de l'hôpital Necker :
Réaction de la CGT aux propos inacceptables du Premier Ministre Manuel Valls
Le Premier Ministre vient d’accuser la CGT d’être responsable des violences intervenues en marge de la manifestation nationale du 14 juin, à Paris, contre le projet de loi travail.
La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que cette mobilisation, comme les précédentes, n’a pas été organisée par la CGT mais par 7 organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui, depuis 4 mois, dans l’unité, demandent le retrait de ce texte régressif.
Quelle est la réalité des faits ? C’est en marge du cortège de cette manifestation, déposée par les organisations et validée par la Préfecture de police de Paris, que des bandes de casseurs se sont à nouveau livrées à des exactions que la CGT a d’ailleurs condamnées officiellement, une fois de plus, dans son communiqué national.
Le Premier Ministre ne peut ignorer qu’il incombe aux pouvoirs publics, dont il a la première responsabilité, d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre.
La CGT souligne le sang-froid et la maitrise des militants de son service d’ordre qui, sans faillir, ont pris les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive.
En conscience et prenant en compte les informations données par les services de la Préfecture, les organisations syndicales ont fait le choix de ne pas aller jusqu’au bout du parcours prévu, malgré la frustration légitime des participants, pour ne pas les exposer davantage à la violence et aux incidents générés par des éléments extérieurs. Face à cette contrainte, une fois encore, l’ensemble des services d’ordre des organisations a su créer et mettre en œuvre les conditions pour que les participants, venus de toute la France, puissent rejoindre leurs moyens de transport.
La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que, comme il n’est pas de la responsabilité des supporters d’assurer la sécurité dans et autour des stades de l’euro de football, de la même façon il n’est pas de la responsabilité des manifestants d’assurer la sécurité dans et autour d’une manifestation autorisée par la Préfecture de police.
Menacer d’interdire les manifestations est le signe d’un gouvernement aux abois.
Plutôt que de faire l’inventaire tendancieux d’éléments à charge contre la CGT, Manuel Valls ferait bien mieux d’entendre la majorité des salariés, des jeunes et plus largement des citoyens qui rejettent ce projet de dumping social et de destruction de notre modèle de société.
Montreuil, le 15 juin 2016 "Les affrontements devant l'hôpital Necker
Il semblerait que ce soit dans la confrontation violente entre CRS et groupes autonomes qui a eu lieu devant l’hôpital Necker que ce dernier a subi des dégradations.
• Voici ce que rapporte à ce sujet le journaliste Thomas Clerget sur Regard.fr :
Arrivés devant l’hôpital Necker, à l’intersection du boulevard Montparnasse et de la rue de Sèvres, les militants autonomes ont lancé une attaque intense, qui a duré près d’une demi-heure, sur la ligne de CRS placée au coin de l’établissement et barrant la rue de Sèvre. C’est dans ce contexte très précis que l’hôpital a subi quelques dégradations. Pendant que certains émeutiers cassaient le macadam pour en faire des projectiles, d’autres se relayaient pour les envoyer sans discontinuer sur les CRS. La durée de cette attaque aura de fortes conséquences puisque, in fine, elle permettra à la police d’interdire l’accès aux Invalides au reste de la manifestation, contribuant à son invisibilisation médiatique, puisque la place aurait vraisemblablement été occupée dans sa totalité.Pour lire l’article complet suivre ce lien
• Voici des extraits du témoignage d'un "parent d'un enfant très malade" de l'hôpital Necker :
Certes, briser les vitres d’un hôpital, même par mégarde, c’est idiot ; mais sauter sur l’occasion pour instrumentaliser la détresse des enfants malades et de leurs parents pour décrédibiliser un mouvement social, c’est indécent et inacceptable. Et c’est pourtant la stratégie de communication mise en œuvre depuis hier, par MM. Cazeneuve et Valls. Allègrement reprise par la droite et relayée sur un plateau doré par tous les médias.Pour lire ce témoignage en entier, c’est ici
Je le dis d’autant plus volontiers que l’hôpital Necker, j’y ai passé beaucoup de temps et que la détresse et l’angoisse des parents d’enfants très malades, je vois particulièrement bien ce que c’est.
Instrumentaliser cette souffrance à des fins aussi bassement politiciennes est abjecte.
Cette indécence est d’autant plus choquante lorsque l’on connaît la situation de l’hôpital public aujourd’hui. MM. Valls et Cazeneuve, « révoltés » du fond du cœur par cinq vitres brisées, le sont-ils autant par les conditions de travail effarantes des personnels hospitaliers ? Lorsqu’un généticien clinique doit travailler 70h par semaine car la direction de son hôpital n’a pas les moyens d’employer un nouveau docteur ni même une secrétaire, qu’elles en sont les conséquences sur tous ces gentils petits enfants malades au chevet desquels nos ministres accourent depuis hier ?
Quand les aides-soignantes et les infirmières sont épuisées, usées jusqu’à la moelle et rémunérées au minimum, qu’en est-il de la qualité des soins et de l’attention nécessaires à ceux qui passent des mois voire des années dans des couloirs d’hôpitaux ?
Lorsqu’ils mettent sur le même plan « émotionnel » des plaques de verres cassées et ces centaines de milliers de familles éprouvées, MM. Valls et Cazeneuve, n’ont-ils pas honte ? Et tous ces journalistes qui ont titré sur cet horrible assaut contre l’hôpital des « enfants malades », prennent-ils la mesure du sens de leurs mots ?
La palme de l’infamie revient évidemment à M. Cazeneuve qui a tout de même réussi à ajouter à l’équation le fils des deux policiers tués avant-hier.
Des centaines de milliers de personnes défient le gouvernement dans la rue. Une ou deux cassent le double vitrage d’un hôpital. Une ordure tue deux policiers à l’arme blanche. Leur fils de trois ans est en soin à Necker. M. Cazeneuve établi un rapport émotionnel, affectif et psychique entre ces deux séries de faits : le lutte contre la Loi Travail et son gouvernement, le choc produit par la brutalité de ce double meurtre et la situation dramatique de cet enfant. Si les jeunes émeutiers qui ont cassé les vitres de Necker ont été idiots, MM. Valls et Cazeneuve, eux, sont obscènes.
Plutôt que de courir les plateaux télés pour dire des conneries pareilles, retirez la loi travail, financez correctement les hôpitaux et épargnez aux enfants et à leurs parents votre ignoble instrumentalisation. Merci d’avance.
Un parent d’enfant très malade de l’hôpital Necker.
Jeudi 16 Juin 2016
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Nature - environnement
À l’heure où une ministre de l’écologie aux ordres des éleveurs ovins et des chasseurs milite activement pour que le loup ne soit plus une espèce strictement protégée, à l’heure où cette même ministre met en consultation un arrêté autorisant la destruction de 36 loups entre Juin 2016 et Juillet 2017, à l’heure où des individus qui se disent écologistes et qui sont membres du parti qui est censé représenter l’écologie politique écrivent un texte revendiquant l’éradication du loup en France, il est temps de rappeler que c’est une imposture de dire et de propager l’idée que le pastoralisme favorise la biodiversité en montagne, alors que le retour du loup en menaçant le pastoralisme est une menace pour la biodiversité des espaces montagnards.
Comme le résume bien Farid Benhammou « Certains détracteurs de la conservation du loup vont également fabriquer un discours au centre duquel se retrouve la biodiversité. Le syllogisme est simple : le loup (ou l’ours) est responsable de la fin du pastoralisme, or le pastoralisme de montagne entretient la biodiversité en montagne, donc le loup est nuisible à la conservation de la biodiversité. Ce raisonnement est activement porté par certains représentants professionnels agricoles et élus, relayés par certains médias et chercheurs. » La voie du loup, n°22, octobre 2005, p. 11.
Voici trois textes qui montrent que la proposition soulignée est fausse.
Ceux qui veulent jouir du spectacle ravissant d’une prairie alpine feront bien d’y aller avant le passage des troupeaux.
Les modifications que le bétail imprime aux pelouses alpines sont plus profondes qu’on ne l’imagine d’ordinaire. Il ne s’agit pas d’une simple « cueillette de fleurs ». Le dommage atteint la végétation elle-même et va jusqu’à transformer de fond en comble les groupements naturels. Lorsque l’on parle d’une influence de l’homme à l’étage alpin où les prairies fauchées sont exceptionnelles, il s’agit avant tout de l’action qu’il exerce par le truchement de ses troupeaux.
Les bêtes en broutant causent un tort sérieux aux plantes les plus délicates, qui non seulement perdent avec leurs fleurs la faculté de se reproduire sexuellement, mais sont lésées aussi dans leurs organes végétatifs. Et ce n’est pas seulement la dent des herbivores qui compromet l’existence des végétaux alpins. Leurs pieds exercent des ravages importants. (…)
Les prairies servant régulièrement de pâtures prennent l’aspect caractéristique de montagnes russes. Les creux n’abritent que quelques mauvaises herbes paraissant insensibles au parcours du bétail, comme le pâturin couché Poa supina. Quant aux buttes qui représentent les parties les plus dures du sol et recouvrent souvent quelque caillou, elles sont épargnées pat le bétail routinier qui suit l’ornière. La végétation qui les recouvre est cependant très pauvre. En effet, exposée à l’action lessivante des pluies, la terre de ces « taupinières » s’appauvrit peu à peu en éléments minéraux. Seules des plantes peu exigeantes et plus ou moins acidiphiles peuvent s’y maintenir. Comme ces dernières à leur tour sont productrices d’humus acide, le phénomène primaire s’accélère, comme une réaction chimique qui serait catalysé par ses produits. Le résultat final d’une telle réaction en chaîne est l’appauvrissement général du pâturage. En résumé, on peut dire que le bétail exerce sur la prairie alpine une sorte de sélection négative du plus mauvais en broutant ou en écrasant les plantes les plus délicates. »
Claude Faverger (1956) Flore et végétation des Alpes, vol. 1, p.p. 194 – 195, Neuchâtel, Suisse.
********
Non seulement le pastoralisme n’entretient pas la montagne mais il a failli en faire un désert.
Voici trois textes qui montrent que la proposition soulignée est fausse.
Texte n° 1 : « Le bétail exerce sur la prairie alpine une sorte de sélection négative »
Ceux qui veulent jouir du spectacle ravissant d’une prairie alpine feront bien d’y aller avant le passage des troupeaux.
Les modifications que le bétail imprime aux pelouses alpines sont plus profondes qu’on ne l’imagine d’ordinaire. Il ne s’agit pas d’une simple « cueillette de fleurs ». Le dommage atteint la végétation elle-même et va jusqu’à transformer de fond en comble les groupements naturels. Lorsque l’on parle d’une influence de l’homme à l’étage alpin où les prairies fauchées sont exceptionnelles, il s’agit avant tout de l’action qu’il exerce par le truchement de ses troupeaux.
Les bêtes en broutant causent un tort sérieux aux plantes les plus délicates, qui non seulement perdent avec leurs fleurs la faculté de se reproduire sexuellement, mais sont lésées aussi dans leurs organes végétatifs. Et ce n’est pas seulement la dent des herbivores qui compromet l’existence des végétaux alpins. Leurs pieds exercent des ravages importants. (…)
Les prairies servant régulièrement de pâtures prennent l’aspect caractéristique de montagnes russes. Les creux n’abritent que quelques mauvaises herbes paraissant insensibles au parcours du bétail, comme le pâturin couché Poa supina. Quant aux buttes qui représentent les parties les plus dures du sol et recouvrent souvent quelque caillou, elles sont épargnées pat le bétail routinier qui suit l’ornière. La végétation qui les recouvre est cependant très pauvre. En effet, exposée à l’action lessivante des pluies, la terre de ces « taupinières » s’appauvrit peu à peu en éléments minéraux. Seules des plantes peu exigeantes et plus ou moins acidiphiles peuvent s’y maintenir. Comme ces dernières à leur tour sont productrices d’humus acide, le phénomène primaire s’accélère, comme une réaction chimique qui serait catalysé par ses produits. Le résultat final d’une telle réaction en chaîne est l’appauvrissement général du pâturage. En résumé, on peut dire que le bétail exerce sur la prairie alpine une sorte de sélection négative du plus mauvais en broutant ou en écrasant les plantes les plus délicates. »
Claude Faverger (1956) Flore et végétation des Alpes, vol. 1, p.p. 194 – 195, Neuchâtel, Suisse.
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Non seulement le pastoralisme n’entretient pas la montagne mais il a failli en faire un désert.
Mercredi 8 Juin 2016
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Le texte soumis à la réflexion du lecteur est extrait d’une conférence de Gaston de Saporta « Les anciens climats et le développement de la végétation », Conférence donnée au Congrès de l'Association Française Pour l’Avancement des Sciences tenu au Havre en Août 1877. Il montre deux choses qui semblent oubliées concernant le climat. La température et la variation de température moyenne ne suffisent pas à caractériser un climat. C’est l’objet du texte de le montrer. De cette démonstration il découle que le climat est d’abord une notion qui vaut localement. Et parfois un local réduit à quelque décimètres carrés, on parle alors de microclimat. Dès lors, il est difficile de donner un sens au « changement climatique» envisagé à l’échelle de la Planète et à l’objectif de le limiter à tel ou tel degré. Le Climat de la Terre reste quelque chose de local à l’échelle du système planétaire. Dans la mesure où si cette notion fait sens à l’échelle d’une planète, on pourra parler de climat de Vénus, de Mars, etc.
Il semble bien que le terme de « climat » lorsque l’on parle de climat global de la Planète ou de réchauffement climatique n’a pas le même référent que ce même terme de « climat » lorsque l’on parle de « climat méditerranéen » ou de « climat de la Bretagne ». L’expression « climat de la Bretagne » est une expression qui renvoie à une entité singulière tandis que « climat méditerranéen » renvoie à une classe de climats singuliers dont le climat du bassin méditerranéen est le type mais qui peut s’appliquer à d’autres régions du monde. Non seulement le sens est différent : « climat méditerranéen » n’est pas synonyme de « climat de la côte méditerranéenne »,mais ce sont des expressions ayant un statut logique différent, un concept ou un terme général comme « table » ou « ours polaire » pour le premier, un nom propre ou un terme singulier pour le second comme « Alcibiade » ou « le Piton de la Fournaise », ou bien encore « Rantanplan ».
Lorsque l’on parle de « réchauffement climatique » et que l’on signifie par là le réchauffement du climat de la Terre, l’expression « climat de la Terre » réfère comme un nom propre ou une description définie à une entité singulière comme dans le cas de « climat de la Bretagne » ou « climat de la Côte d’azur ». Mais autant il est peu douteux qu’il y ait un climat propre à ces deux régions et que l’expression qui les désigne fait sens, autant il est difficile de savoir s’il existe quelque chose qui serait le référent de « climat de la Terre », du moins dès que l’on distingue entre climat et température.
« Pour montrer la différence très-marquée qui existe entre le climat et la température, il suffit de considérer que la température d'une contrée se mesure à due moyennes, soit annuelles, soit mensuelles, soit enfin correspondant à celles de chaque saison. Eh bien! Ces moyennes sont tout à fait insuffisantes pour faire connaître le climat. Elles ont pour résultat inévitable d'effacer les circonstances différentielles, de telle façon qu'un pays à saisons extrêmes peut obtenir une moyenne annuelle pareille à celle d'un pays à saisons sensiblement égales, et que deux régions, l'une très-sèche, l’autre constamment humide, pourront donner lieu à des moyennes identiques de température. Pour ne citer qu'un exemple, Brest et Marseille ont à peu près les mêmes moyennes (14,4 et 14,1), et la moyenne hivernale de la première de ces deux villes coïncide avec celle de Nice, à quelques dixièmes près, et cependant quelle différence entre le climat sec et venteux de la Provence et le climat pluvieux de la Bretagne ! »
(Louis Charles Joseph Gaston de Saporta (1823 – 1895) est un paléobotaniste français. )
Lorsque l’on parle de « réchauffement climatique » et que l’on signifie par là le réchauffement du climat de la Terre, l’expression « climat de la Terre » réfère comme un nom propre ou une description définie à une entité singulière comme dans le cas de « climat de la Bretagne » ou « climat de la Côte d’azur ». Mais autant il est peu douteux qu’il y ait un climat propre à ces deux régions et que l’expression qui les désigne fait sens, autant il est difficile de savoir s’il existe quelque chose qui serait le référent de « climat de la Terre », du moins dès que l’on distingue entre climat et température.
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« Pour montrer la différence très-marquée qui existe entre le climat et la température, il suffit de considérer que la température d'une contrée se mesure à due moyennes, soit annuelles, soit mensuelles, soit enfin correspondant à celles de chaque saison. Eh bien! Ces moyennes sont tout à fait insuffisantes pour faire connaître le climat. Elles ont pour résultat inévitable d'effacer les circonstances différentielles, de telle façon qu'un pays à saisons extrêmes peut obtenir une moyenne annuelle pareille à celle d'un pays à saisons sensiblement égales, et que deux régions, l'une très-sèche, l’autre constamment humide, pourront donner lieu à des moyennes identiques de température. Pour ne citer qu'un exemple, Brest et Marseille ont à peu près les mêmes moyennes (14,4 et 14,1), et la moyenne hivernale de la première de ces deux villes coïncide avec celle de Nice, à quelques dixièmes près, et cependant quelle différence entre le climat sec et venteux de la Provence et le climat pluvieux de la Bretagne ! »
Gaston de Saporta
(Louis Charles Joseph Gaston de Saporta (1823 – 1895) est un paléobotaniste français. )
Lundi 6 Juin 2016
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Nature - environnement
Lors de l’examen de la loi sur la biodiversité, une majorité de sénateurs sont revenus sur l’interdiction totale et sans dérogation à partir du 1 septembre 2018 des pesticides néonicotinoïdes qui exterminent les abeilles que les députés avaient votée au terme d’un débat ayant duré deux heures. La date avait de quoi inquiéter : l’entrée en vigueur de l’interdiction intervenait après le changement de majorité. Et lorsque l’on sait que les députés LR et UDI étaient en grande majorité contre cette interdiction qui allait selon eux « pénaliser » les agriculteurs Français, il y avait de quoi se faire du souci : rien était encore joué définitivement. Avec le vote du Sénat, c’est pire : tout est fichu par terre et il faut reprendre le combat. La loi est de nouveau devant le parlement : députés et sénateurs n’ayant pu s’accorder sur un texte commun.
Les députés devront revoter. Voteront-t-ils comme ils l’avaient fait en première lecture le 18 mars 2016 ? Ce n’est pas certain ! Le Foll, l’actuel ministre de l’agriculture, était contre cette interdiction totale et bon nombre de députés socialistes étaient sur la même position que les députés LR et UDI. Quand on sait l’importance des abeilles domestiques ou sauvages dans le processus de pollinisation sans lequel notre alimentation même est en danger, on se dit que tous ces élus nous représentent bien mal et défendent bien mal l’intérêt général qu’ils sont censés incarner !
Il est vital que nous, leurs électeurs, fassions pression sur eux pour leur insuffler un peu du bon sens qu’il semble avoir perdu et qu’ils s’affranchissent des lobbies de l’agrochimie. Pour leur ôter aussi la tentation de ménager la chèvre et le chou en assortissant l’interdiction d’une foule de dérogations. L’expérience prouve en effet qu’une interdiction partielle du type de celle en vigueur actuellement est inefficace. Les quantités utilisées sont en constante augmentation malgré cette interdiction partielle et les abeilles continuent de mourir en masse.
Il est vital que nous, leurs électeurs, fassions pression sur eux pour leur insuffler un peu du bon sens qu’il semble avoir perdu et qu’ils s’affranchissent des lobbies de l’agrochimie. Pour leur ôter aussi la tentation de ménager la chèvre et le chou en assortissant l’interdiction d’une foule de dérogations. L’expérience prouve en effet qu’une interdiction partielle du type de celle en vigueur actuellement est inefficace. Les quantités utilisées sont en constante augmentation malgré cette interdiction partielle et les abeilles continuent de mourir en masse.
Samedi 28 Mai 2016
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À la fois roman d’aventure qui n’est pas dépourvu d’humour, cet ouvrage de William Tenn est aussi une fable qui ne devrait pas déplaire aux adversaires de la vivisection, aux végans, aux antispécistes et plus largement à tous ceux (dont je suis) qu’agace prodigieusement la satisfaction béate que la majorité des philosophes français manifeste à l’égard de leur propre espèce. Sa lecture, à supposer qu’ils daignent le lire, ferait en effet grincer quelques dents à tous ces philosophes ou politiciens humanistes anthropocentristes. C’est un peu pour cela, pour son aspect provocateur et aussi parce que je trouve que c’est un bon livre que je tente d’en rappeler l’existence par cet article. Il appartient au genre protéiforme Science-Fiction.
Cet ouvrage a été publié en juin 1968 sous le titre « Of men and monsters » chez Ballantine Books, traduit en Français par Elisabeth Gille et Simone Hilling en 1970 aux éditions OPTA, n°74 de la fameuse collection Galaxie bis, réédité en anglais chez Hachette UK en 2011, disponible d’occasion en français.
Au premier degré il s’agit d’un livre de SF de facture assez classique, un roman d’aventure initiatique fort bien conduit, sans temps mort et plein de rebondissements. L’action se déroule dans un futur, proche ou lointain, où venus de l’espace des extra-terrestres ont envahi la planète et en sont devenu l’espèce dominante. Aux yeux des hommes déchus, ce sont des monstres, des géants immensément grands et outrageusement laids. Aux yeux de ces monstres les hommes ne sont que de la vermine, une vermine infecte qu’ils ne se hasarderaient pas à toucher avec leurs tentacules préhensiles et qu’ils attrapent avec des sortes de lanières sur lesquelles ils se retrouvent collés dès qu’elles les touchent. Il y a même une catégorie de ces monstres qui en ont une peur bleue et se mettent à hurler en les voyant. Les hommes les reconnaissent à la forme et à la couleur de leurs tentacules.
Il faut dire que comme les souris ou les cafards, les hommes vivent dans des galeries creusées dans l’épaisseur des murs des demeures des monstres et à leurs crochets en pillant leurs réserves en nourritures et produits variés. Comme pour les souris et les cafards dans nos maisons, il leur est très dangereux de se risquer à découvert mais cela leur pourtant nécessaire pour s’approvisionner.
Le futur de l’humanité serait d’être réduit au statut de vermine prolifique et odorante parasitant une espèce qui la surpasse tant physiquement que par sa science et sa technologie.
Au premier degré il s’agit d’un livre de SF de facture assez classique, un roman d’aventure initiatique fort bien conduit, sans temps mort et plein de rebondissements. L’action se déroule dans un futur, proche ou lointain, où venus de l’espace des extra-terrestres ont envahi la planète et en sont devenu l’espèce dominante. Aux yeux des hommes déchus, ce sont des monstres, des géants immensément grands et outrageusement laids. Aux yeux de ces monstres les hommes ne sont que de la vermine, une vermine infecte qu’ils ne se hasarderaient pas à toucher avec leurs tentacules préhensiles et qu’ils attrapent avec des sortes de lanières sur lesquelles ils se retrouvent collés dès qu’elles les touchent. Il y a même une catégorie de ces monstres qui en ont une peur bleue et se mettent à hurler en les voyant. Les hommes les reconnaissent à la forme et à la couleur de leurs tentacules.
Il faut dire que comme les souris ou les cafards, les hommes vivent dans des galeries creusées dans l’épaisseur des murs des demeures des monstres et à leurs crochets en pillant leurs réserves en nourritures et produits variés. Comme pour les souris et les cafards dans nos maisons, il leur est très dangereux de se risquer à découvert mais cela leur pourtant nécessaire pour s’approvisionner.
Le futur de l’humanité serait d’être réduit au statut de vermine prolifique et odorante parasitant une espèce qui la surpasse tant physiquement que par sa science et sa technologie.
Vendredi 27 Mai 2016
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L’annulation du Schéma Régional Eolien (SRE) de l’ancienne région Auvergne par la Cour administrative d'appel de Lyon ne remet pas directement en cause les projets de construction d’éoliennes sur le territoire auvergnat. C’est tout de même une bonne nouvelle. Cette annulation et intervient après l’annulation de dix autres schéma régionaux (Pays de Loire, Aquitaine, Basse Normandie, Bretagne, Ile-de-France, Limousin, Lorraine, Midi-Pyrénées, Paca et Rhône-Alpes). Et dans tous les cas, c’est pour le même motif «absence d'évaluation environnementale préalable».
Le Schéma est annulé parce que selon les termes du jugement, n’ont été pris en compte ni « le principe de participation du public aux décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement », ni « l’impératif de préservation de la sécurité publique, des paysages, de la biodiversité, des monuments historiques et des sites remarquables et protégés du patrimoine archéologique » !
De tels attendus sur un jugement devraient être de nature à interpeler tout écologiste digne de ce nom. Il devrait s’indigner du fait que ce jugement n’aura pratiquement aucun effet pratique. Comme les schémas en question ne sont que des recommandations, leur annulation n’entraînent pas une remise en cause des projets en cours, notamment dans les parcs naturels régionaux où les promoteurs ont fait pression pour qu’il soit possible d'implanter des usines d'aérogénérateurs improprement et trompeusement appelées "fermes d'éoliennes".
Le silence d’EELV comme celui de France Nature Environnement ou de la LPO deviennent assourdissants.
De tels attendus sur un jugement devraient être de nature à interpeler tout écologiste digne de ce nom. Il devrait s’indigner du fait que ce jugement n’aura pratiquement aucun effet pratique. Comme les schémas en question ne sont que des recommandations, leur annulation n’entraînent pas une remise en cause des projets en cours, notamment dans les parcs naturels régionaux où les promoteurs ont fait pression pour qu’il soit possible d'implanter des usines d'aérogénérateurs improprement et trompeusement appelées "fermes d'éoliennes".
Le silence d’EELV comme celui de France Nature Environnement ou de la LPO deviennent assourdissants.
Dimanche 22 Mai 2016
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Nature - environnement
Laurent Wauquiez, le nouveau président (LR) de la nouvelle région Rhône-Alpes-Auvergne a annoncé le mardi 4 Mai, à Lans-en-Vercors un plan de 200 millions d’euros sur cinq ans pour le développement de canons à neige dans les stations de ski de piste pour produire de la neige artificielle censée pallier un éventuel manque de neige naturelle et mettre le ski de piste à l’abri des caprices de la météo et des changements climatiques. On ne pouvait imaginer mieux en matière de plan anti-écologique : un gaspillage énorme d’énergie et d’eau. Il faut prévoir aussi de nouvelles atteintes à la biodiversité montagnarde et le massacre de nouvelles zones humides à cause de la création de « retenues collinaires », c’est-à-dire des barrages qui accumuleront de l’eau pour alimenter ces maudits canons. Ces retenues collinaires sont d’ailleurs un projet sur lequel le nouveau Conseil régional travaille avec la Compagnie nationale du Rhône.
On s’étonnera moins de cette gabegie et de ce saccage programmé lorsque l’on saura que le « Monsieur Montagne » du Conseil régional, Gilles Chabert, dirige aussi la structure qui chapeaute l’Ecole (privée) du ski français, un mélange des genres inquiétant mais que Wauquiez et l’intéressé acceptent sans aucun état d’âme. On en voit le résultat.
Cet homme dont Wauquiez a fait son « Monsieur Montagne » est un redoutable lobbyiste au profit de cette Ecole de ski et il sait ménager ses intérêts. Voici un extrait du portait que trace de lui Nicolas Stiel, dans l’édition du 28-02-2014 du journal Challenge « Surnommé "le général de l’Armée rouge", Chabert règne sur la montagne. Son royaume dépasse les 17.000 moniteurs de l’Ecole du ski français (ESF) et leurs 250 millions d’euros d’activité. Membre des conseils d’administration de la Compagnie des Alpes, de la Banque populaire des Alpes et du Dauphiné libéré, il siège dans de nombreuses instances et associations de montagne. A Paris deux jours par semaine, il a ses entrées aux ministères des Sports, du Tourisme, de l’Education nationale. L’Assemblée et le Sénat, il y va quand il veut avec son badge d’accès. A Bruxelles, son ami Michel Barnier, commissaire européen, fait avancer ses dossiers. » Cet ancien bucheron est aussi un fervent chasseur qui se soucie comme une guigne de la Nature et de sa préservation.Il est typique des personnes dont s’entoure Wauquiez qui lui aussi n’a rien à faire de la nature et de sa préservation.
A propos de ces retenues collinaires contre lesquelles il existe heureusement de nombreux verrous dans la législation et la réglementation environnementale, Wauquiez aurait déclaré « S’agissant de l’environnement, il n’y a rien d’incompatible. Il faut arrêter de faire du foin ». Ce que, selon le journal La Montagne (4/5/2016), « Gilles Chabert (…) traduit à sa manière en déclarant : « S’il est une espèce à protéger en montagne, c’est bien l’homme. Les libellules dépressives, on s’en fout » Mauvais jeu de mot, ou une grossière erreur (l’espèce en cause est la libellule déprimée, ainsi nommée à cause de son abdomen plat et large !) en tout cas, une belle absurdité qui classe le bonhomme !
On ne peut imaginer en effet plus grand mépris à l’égard de la Nature et la biodiversité mais aussi de tous ceux qui font partie de l’espèce humaine, habitent la montagne, en vivent mais en ont une autre pratique que celle, dépassée et sans doute condamnée à laquelle s’accrochent les maires et responsables des stations de ski que ces deux sinistres personnages caressent dans le sens du poil. Tout pour les stations de ski, pour cette activité en voie de ringardisation qu’est le ski de piste et rien pour les autres. Tant pis pour eux et tant pis pour la montagne, sa flore, sa faune, ses paysages, sa naturalité qui fait tout son attrait en dehors des domaines skiables et de tout l’artificiel de villes mises à la montagne.
Cet homme dont Wauquiez a fait son « Monsieur Montagne » est un redoutable lobbyiste au profit de cette Ecole de ski et il sait ménager ses intérêts. Voici un extrait du portait que trace de lui Nicolas Stiel, dans l’édition du 28-02-2014 du journal Challenge « Surnommé "le général de l’Armée rouge", Chabert règne sur la montagne. Son royaume dépasse les 17.000 moniteurs de l’Ecole du ski français (ESF) et leurs 250 millions d’euros d’activité. Membre des conseils d’administration de la Compagnie des Alpes, de la Banque populaire des Alpes et du Dauphiné libéré, il siège dans de nombreuses instances et associations de montagne. A Paris deux jours par semaine, il a ses entrées aux ministères des Sports, du Tourisme, de l’Education nationale. L’Assemblée et le Sénat, il y va quand il veut avec son badge d’accès. A Bruxelles, son ami Michel Barnier, commissaire européen, fait avancer ses dossiers. » Cet ancien bucheron est aussi un fervent chasseur qui se soucie comme une guigne de la Nature et de sa préservation.Il est typique des personnes dont s’entoure Wauquiez qui lui aussi n’a rien à faire de la nature et de sa préservation.
A propos de ces retenues collinaires contre lesquelles il existe heureusement de nombreux verrous dans la législation et la réglementation environnementale, Wauquiez aurait déclaré « S’agissant de l’environnement, il n’y a rien d’incompatible. Il faut arrêter de faire du foin ». Ce que, selon le journal La Montagne (4/5/2016), « Gilles Chabert (…) traduit à sa manière en déclarant : « S’il est une espèce à protéger en montagne, c’est bien l’homme. Les libellules dépressives, on s’en fout » Mauvais jeu de mot, ou une grossière erreur (l’espèce en cause est la libellule déprimée, ainsi nommée à cause de son abdomen plat et large !) en tout cas, une belle absurdité qui classe le bonhomme !
On ne peut imaginer en effet plus grand mépris à l’égard de la Nature et la biodiversité mais aussi de tous ceux qui font partie de l’espèce humaine, habitent la montagne, en vivent mais en ont une autre pratique que celle, dépassée et sans doute condamnée à laquelle s’accrochent les maires et responsables des stations de ski que ces deux sinistres personnages caressent dans le sens du poil. Tout pour les stations de ski, pour cette activité en voie de ringardisation qu’est le ski de piste et rien pour les autres. Tant pis pour eux et tant pis pour la montagne, sa flore, sa faune, ses paysages, sa naturalité qui fait tout son attrait en dehors des domaines skiables et de tout l’artificiel de villes mises à la montagne.
Samedi 14 Mai 2016
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Nature - environnement
Les réactions qu’ont suscitées la récente campagne de mesures faites par la CRIIRAD, laboratoire indépendant de mesure de radioactivité, pour surveiller l’évolution de la contamination du Massif du Mercantour dans les Alpes Maritimes par le « nuage » de Tchernobyl sont révélatrices de ce qui risque de se passer en cas d’un accident nucléaire majeur dans l’un des pays le plus nucléarisé, la France, qui n’a jamais fait officiellement le bilan de sa gestion calamiteuse de la catastrophe de Tchernobyl. Alors que journaux et radios ont dans un premier temps donné un large écho à ces mesures, les organismes officiels tels que l’IRSN, le Parc National éponyme alliés aux nucléocrates de service ont tout fait pour en minimiser la portée.
n. b. : Ce texte est la suite de l’article précédent de ce blog dont la lecture préalable est donc vivement recommandée.
•Un écrit de circonstance, voire de complaisance commis par l’IRSN…
L’IRSN soutenait encore en 2010 comme son ancêtre l’OPRI du Professeur Pellerin en 1986, qu’« il n’y a jamais eu de réel danger » sanitaire en France à cause de la catastrophe de Tchernobyl ! En 2016, le propos du même organisme est bien plus nuancé. Fukushima est passé par là ! Il n’en reste pas moins que l’IRSN semble encore susceptible de produire des notes de complaisance lorsque des intérêts économiques liés à l’attractivité d’un territoire sont en jeu. Qu’en sera-t-il lorsque toute une région française subira les conséquences économiques et sanitaires d’un accident nucléaire majeur dont personne n’ose plus déclarer qu’il est impossible ?
L’IRSN avait cessé en 2005 sa surveillance radioactive du massif du Mercantour aussi discrètement qu’elle l’avait initiée en 1997. La population locale ne le saura qu’en 2010 par l’intermédiaire d’un article du journal Nice Matin qui précisait dans son édition datée du 12 avril 2010 qu’il venait de « l'apprendre incidemment ». Dans cet article, le journal rapportait les propos de Philippe Renaud, « chef de laboratoire à L'IRSN » qui continuait d’affirmer que : « Il n'y a jamais eu de réel danger » et qui donc continuait d’entonner la rengaine en cours depuis 1986, lorsqu’un des ancêtres de l’IRSN, l’OPRI assurait qu’en France, la contamination radioactive due à l’accident de Tchernobyl a été sans danger et sans incidence sur la santé des populations. En effet, s’il n’y a jamais eu de « réel danger » sur le Mercantour, une des zones les plus contaminées du territoire national, il n’y a eu de réel danger nulle part ! 24 ans après l’accident de Tchernobyl, le mensonge n’était toujours pas reconnu et alors que tous les autres pays européens limitrophes continuaient leur surveillance, la France l’avait interrompue. Elle reprendra cependant reprendra la surveillance des « zones de rémanences » dès 2013…Effet Fukushima ?
Le texte de l’IRSN intitulé Note d’information sur les «Points chauds» de contamination en césium 137 de certains sols de moyenne et haute montagne du massif Alpin daté du 6 août 2015 a manifestement été rédigé pour tenter de réduire l’impact de la publication par la CRIIRAD du résultat des mesures effectuées les 5 et 6 juillet 2015 au Col de la Bonnette (voir mon article précédent), résultats repris et abondamment commentés dans les médias régionaux et nationaux qu’ils soient généralistes ou spécialisés « montagne ». Dans ce texte l’IRSN s’attribue la découverte qui daterait de 1988 de taches hautement radioactives sur les sols du massif alpin et minimise le rôle des laboratoires indépendants. Pour l’IRSN, la publicité faite autour d’une précédente campagne de mesure en 1996 a fait baisser la fréquentation du Parc national. Il est sous-entendu que la responsabilité en revient à la CRIIRAD et que cela est regrettable car il n’y avait pas de danger et il n’y en a toujours pas selon l’IRSN dans cette note.
En effet il ressort de ce texte que des radiations de l’intensité mesurée par la CRIIRAD émanant de surfaces aussi minimes ne présentent aucun danger d’autant qu’elles sont situées en moyenne et haute montagne dans des lieux inhabités. Selon cette note on comprend qu’il faut banaliser ces taches de concentré de Césium-137, d’autant que des taches de contaminations radioactives de cette sorte il y en a partout dans tout le massif alpin en France comme à l’Étranger et pas seulement dans le Mercantour. C’est sur cette dernière assertion que s’appuiera le Parc National pour dénoncer un parti-pris contre « le Mercantour » de la part de la CRIIRAD.
Cependant les assertions contenues dans cette note contredisent sur plusieurs points les propos de Philippe Renaud, « chef de laboratoire à L'IRSN » rapportés par Nice-Matin. Elles contredisent même les propres documents de l’IRSN publiés sur son site !
•Un écrit de circonstance, voire de complaisance commis par l’IRSN…
L’IRSN soutenait encore en 2010 comme son ancêtre l’OPRI du Professeur Pellerin en 1986, qu’« il n’y a jamais eu de réel danger » sanitaire en France à cause de la catastrophe de Tchernobyl ! En 2016, le propos du même organisme est bien plus nuancé. Fukushima est passé par là ! Il n’en reste pas moins que l’IRSN semble encore susceptible de produire des notes de complaisance lorsque des intérêts économiques liés à l’attractivité d’un territoire sont en jeu. Qu’en sera-t-il lorsque toute une région française subira les conséquences économiques et sanitaires d’un accident nucléaire majeur dont personne n’ose plus déclarer qu’il est impossible ?
L’IRSN avait cessé en 2005 sa surveillance radioactive du massif du Mercantour aussi discrètement qu’elle l’avait initiée en 1997. La population locale ne le saura qu’en 2010 par l’intermédiaire d’un article du journal Nice Matin qui précisait dans son édition datée du 12 avril 2010 qu’il venait de « l'apprendre incidemment ». Dans cet article, le journal rapportait les propos de Philippe Renaud, « chef de laboratoire à L'IRSN » qui continuait d’affirmer que : « Il n'y a jamais eu de réel danger » et qui donc continuait d’entonner la rengaine en cours depuis 1986, lorsqu’un des ancêtres de l’IRSN, l’OPRI assurait qu’en France, la contamination radioactive due à l’accident de Tchernobyl a été sans danger et sans incidence sur la santé des populations. En effet, s’il n’y a jamais eu de « réel danger » sur le Mercantour, une des zones les plus contaminées du territoire national, il n’y a eu de réel danger nulle part ! 24 ans après l’accident de Tchernobyl, le mensonge n’était toujours pas reconnu et alors que tous les autres pays européens limitrophes continuaient leur surveillance, la France l’avait interrompue. Elle reprendra cependant reprendra la surveillance des « zones de rémanences » dès 2013…Effet Fukushima ?
Le texte de l’IRSN intitulé Note d’information sur les «Points chauds» de contamination en césium 137 de certains sols de moyenne et haute montagne du massif Alpin daté du 6 août 2015 a manifestement été rédigé pour tenter de réduire l’impact de la publication par la CRIIRAD du résultat des mesures effectuées les 5 et 6 juillet 2015 au Col de la Bonnette (voir mon article précédent), résultats repris et abondamment commentés dans les médias régionaux et nationaux qu’ils soient généralistes ou spécialisés « montagne ». Dans ce texte l’IRSN s’attribue la découverte qui daterait de 1988 de taches hautement radioactives sur les sols du massif alpin et minimise le rôle des laboratoires indépendants. Pour l’IRSN, la publicité faite autour d’une précédente campagne de mesure en 1996 a fait baisser la fréquentation du Parc national. Il est sous-entendu que la responsabilité en revient à la CRIIRAD et que cela est regrettable car il n’y avait pas de danger et il n’y en a toujours pas selon l’IRSN dans cette note.
En effet il ressort de ce texte que des radiations de l’intensité mesurée par la CRIIRAD émanant de surfaces aussi minimes ne présentent aucun danger d’autant qu’elles sont situées en moyenne et haute montagne dans des lieux inhabités. Selon cette note on comprend qu’il faut banaliser ces taches de concentré de Césium-137, d’autant que des taches de contaminations radioactives de cette sorte il y en a partout dans tout le massif alpin en France comme à l’Étranger et pas seulement dans le Mercantour. C’est sur cette dernière assertion que s’appuiera le Parc National pour dénoncer un parti-pris contre « le Mercantour » de la part de la CRIIRAD.
Cependant les assertions contenues dans cette note contredisent sur plusieurs points les propos de Philippe Renaud, « chef de laboratoire à L'IRSN » rapportés par Nice-Matin. Elles contredisent même les propres documents de l’IRSN publiés sur son site !
Mardi 10 Mai 2016
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Nature - environnement
Tchernobyl, il y a trente ans. L’OPRI (Office de Protection des Rayonnements Ionisants) et tout particulièrement le Professeur Pellerin nous ont menti. La reconnaissance officielle de ce mensonge n’a jamais eu lieu. Pourtant trente ans après, il y a encore des preuves de ce mensonge, notamment au col de la Bonnette dans le Massif du Mercantour. On y trouve encore des sols fortement contaminés comme le mettent en évidence les résultats des mesures effectuées par la CRIIRAD et l’ACRO.
On remarquera que sur les lieux, il n’y a aucune mise en garde : la radioactivité est pourtant là insoupçonnable pour le visiteur de ce site magnifique. En plein été, les pique-niqueurs sont là. (Vidéo réalisée par la Criirad)
Dans les Alpes maritimes et les Alpes de Haute-Provence certains sols sont toujours des «déchets radioactifs»
La campagne de mesures de la CRIIRAD
Le laboratoire de la CRIIRAD a procédé, les 5 et 6 juillet 2015, à des mesures de radioactivité et échantillonnages dans les Alpes, afin d’étudier l’évolution de la contamination résiduelle par les retombées consécutives à la catastrophe de Tchernobyl. A l’issue de ces mesures la CRIIRADa publié un communiqué de presse dans lequel il rappelle qu’en mai 1986, les retombées avaient été particulièrement intenses dans le sud-est de la France et que la CRIIRAD avait mis en évidence entre 1996 et 1998, de très fortes contaminations des sols dans le Mercantour. Les mesures faites l’été 2015 montrent encore une contamination sévère à certains endroits :
« Les nouvelles mesures réalisées au cœur du Parc National du Mercantour, entre 2440 et 2540 mètres d’altitude, dans le secteur du Col de la Bonnette-Restefond, à la frontière entre les départements des Alpes de Haute-Provence et des Alpes Maritimes, montrent que :
• À 1 mètre du sol, sur des centaines de mètres carrés, le niveau de radiation est toujours plus de 2 fois supérieure à la normale. Ces forts niveaux de rayonnement sont dus à la contamination résiduelle des sols par le césium-137 imputable principalement aux retombées de la catastrophe de Tchernobyl. Les rejets radioactifs massifs provenant du réacteur accidenté ont entrainé des dépôts radioactifs particulièrement intenses dans le sud-est de la France et en particulier en montagne.
•En outre, en fonction de la topographie, des conditions climatiques, de la nature du couvert végétal et de la typologie des sols, le métal radioactif qui s’est déposé sur de vastes étendues a pu être redistribué et induire de très fortes accumulations. »
Sur ces zones d’accumulation les niveaux de radiation au contact du sol les valeurs mesurées sont plus de dix fois, voire même plus de 100 fois supérieures au niveau naturel. Le fait de bivouaquer 4 heures sur certaines de ces zones induit toujours en 2015 une exposition non négligeable (débit de dose de 5 microsiverts/heure (μSv/h) au contact du sol). Pour rappel la dose limite (ce qui ne veut pas dire inoffensive) pour la population est de 1 millisievert par an (mSv/an) en dehors des expositions médicales et naturelles, soit environ 80 μSv/mois. En quatre heures de bivouac, on reçoit ¼ de cette dose !
Dans son communiqué de presse, la CRIIRAD rappelle qu’au début du XXème siècle, la radioactivité des sols était de 0 Bq/kg pour le césium-137. Aujourd’hui sur les points d’accumulation cartographiés au Col de la Bonnette, notamment près d’un lac temporaire, les échantillons de sol prélevés manifestent une activité dépassant les 100 000 Bq/kg en césium-137. La CRIIRAD a ramené ces échantillons dans son laboratoire dans des caissons plombés. Ce sont des déchets radioactifs qui, après analyse, auront été remis à l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs.
Samedi 30 Avril 2016
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