Au détour d’un tweet, je viens d’apprendre qu’un végan a répondu à un article de mon blog "Stop au bourrage de crâne : Le mode de vie végan n’est ni écologique, ni éthique !" Il s’agit d’un opus de 30 pages bien tassées écrites par Emile Bévillon. Venant d’un végan pur et dur prêt à justifier toutes les errances de la propagande des PETA et autres association véganes, cela me conforte dans l’idée que j’ai dû viser juste. Je ne pouvais donc laisser ce texte sans réponse bien que j’en ai eu une connaissance tardive. Il a été mis en ligne sur Facebook en Février.


Je ne vais pas faire une réponse point par point à ce texte souvent redondant. Je vais d’abord préciser l’un de nos principaux désaccords qui explique nombre de ses objections, objections qui tomberont par voie de conséquence si j’ai raison (§1). Je reviendrai ensuite sur la question des pairies de fauche ou pâturées dont l’existence est  dépendante de celle de l’élevage qui un point central de mon texte. Il me sera facile de montrer que les prétendues solutions que mon contradicteur avance pour les maintenir en l’absence d’élevage sont pour le moins irréalistes voire farfelues (§2). J’aborderai alors la question connexe de l’effet de serre (§3) et je reviendrai sur la question de la ressource en eau, ce qui me permettra de montrer comment la propagande végane manipule l’opinion sur cette question (§4). Le peu d’intérêt que manifeste ce végan de choc pour le plan français visant à les réduire les importations de soja est significative du rôle que joue pour les végans les considérations environnementales (§5). Significative aussi la façon dont il rend compte d’article dont les conclusions dérangent ses a priori végans (§6). Enfin je m’attacherai à discuter quelques points qui pour être de détail n’en sont pas moins révélateurs du véganisme.
Pour ne pas lasser le lecteur, je laisserai de côté ses tentatives de justification des outrances de PETA et errances d’autres sites ou pratiques végans que j’épingle dans les annexes. Le lecteur jugera par lui-même.
 
N. B. : J’emploie volontairement le terme ‘végan’ et non ‘végane’ qui heurte l’intuition linguistique commune lorsqu’il s’agit du masculin; ‘végane’ étant selon moi le féminin de ‘végan’. D’ailleurs en dehors de ceux qui se réclament du véganisme, c’est l’usage repris ici qui est le plus souvent utilisé.

Émile Bévillon (ci-après B.) et moi sommes d’accord pour condamner l’élevage industriel et ses méfaits. Mais nous en tirons des conséquences opposées. C’est pourquoi B. voit des contradictions dans mon propos alors qu’il y a en fait, contradiction entre sa volonté d’abolir l’élevage et ma position qui met en avant la défense de l’agriculture paysanne dont l’élevage est partie intégrante.

1 – Le point le plus fondamental que soulève cette controverse entre B. et moi et celui de savoir comment se situe l’agriculture industrielle par rapport à l’agriculture traditionnelle, paysanne et accessoirement si la promotion de celle-ci est une utopie.
 
1.1 – B. soutient que l’élevage industriel est l’aboutissement l’élevage traditionnel et lui est consubstantiel : « Si il est normal d'exploiter les animaux, alors on voit assez mal quelle limite arbitraire il y a à cette exploitation. En d'autres termes, l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel » et « l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel pour la simple et bonne raison que lorsque l'on entérine le fait que l'exploitation animale est quelque chose d'acceptable, on entérine une domination de l'homme sur l'animal qui n'a aucune limite. » En cela il ne fait que justifier la position végane qui est de mettre toutes les formes d’élevage dans le même sac. La thèse que je soutiens, avec d’autres, est que l’élevage industriel est un dévoiement des élevages traditionnels. L’exploitation (au bon sens du terme : tirer profit en vue de produire) du bétail à digérer de la cellulose et son élevage en vue d’obtenir des protéines facilement assimilables n’implique pas une domination sans limite mais peut se concilier, dans le cadre d’une agriculture paysanne, avec le respect des critères du bien-être animal et donc s’imposer des limites, ce qui se fait d’ailleurs naturellement dans un tel cadre.

Par contre l’élevage industriel rendu possible par le développement des sciences et des techniques associées à une rationalisation productiviste a pour conséquence une vision purement instrumentale de l’animal réduit à une machine à produire. Dans le contexte d’une économie mondialisée libérale et concurrentielle, cela signifie la recherche de la rentabilité maximale. Il est évident que dans un tel contexte, le modèle d’élevage industriel tend à se généraliser. Il y a d’autres raisons à cela comme l’occidentalisation du monde avec ses tares dont ses régimes alimentaires trop carnés…

1.2 – Si le compte y est pour les firmes de l’agro-alimentaire et de la grande distribution, il n’y est pas pour bon nombre d’éleveurs condamnés à s’endetter lourdement pour s’agrandir, s’industrialiser et tenter ainsi de survivre, ou bien contraint de jeter l’éponge, vendre à perte et changer de métier tandis que la concentration et le gigantisme des exploitations agricoles s’accentuent permettant ainsi une industrialisation de plus en plus poussée allant de pair avec une chosification de plus en plus poussée elle aussi du bétail. Cependant, de là à soutenir que les modes d’élevage traditionnels sont des survivances, il y a une marge que B. franchit allégrement. Il ignore vraisemblablement ou alors il ne tient pas compte du fait que : «Actuellement 75% de l’alimentation dans le monde est produite par des petits paysans. » (Silvia-Perez Vitoria, l’écologiste n° 49, Vol 18, Mai-Juillet 2017, p. 46).

La généralisation de l’élevage industriel n’est pas non plus une « fatalité » ainsi qu’il le soutient. Comme l’écrit Silvia-Perez Vitoria : « C’est le soutien aux agricultures paysannes qui est prioritaire. C’est là le vrai modèle alternatif qui assurera la préservation des milieux naturels, une nourriture saine et suffisante pour tous, plus de travail et de bonnes conditions de vie pour les travailleurs de la terre. De ce point de vue l’émergence de mouvements paysans à l’échelle mondiale constitue une chance. En s’engageant avec eux dans les luttes qu’ils mènent on pourra véritablement agir au cœur et pas seulement à la périphérie d’un système hautement mortifère. » (Ibid.) 

B. ne voit que le côté consommateur. Comme tous les végans, il est obsédé par les questions de régime alimentaire, d’utilisation des produits d’origine animale. Il ignore le paysan éleveur, producteur. Il néglige les luttes contre le modèle industriel et les mouvements internationaux de paysans comme Via Campesina qui défendent une agriculture paysanne avec en France comme adhérents la Confédération Paysanne et le MODEF (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux). B. cite « la ferme des mille vaches » sans parler de la lutte contre cette structure qui fédère au-delà des organisations agricoles.
Le modèle industriel d’élevage que B. voit s’imposer comme une fatalité n’est pas viable sur le long terme, trop gourmand en énergie avec trop polluant. Je crois qu’il le pense aussi mais souhaite le voir purement et simplement disparaitre, ce qui est bien plus utopique que la défense d’un élevage traditionnel qui n’a rien d’une utopie.

Si l’élevage industriel était l’aboutissement de l’élevage paysan et lui était consubstantiel alors globalement, l’élevage serait condamnable d’un point de vue écologique, indépendamment des questions que soulèvent les végans. Mais ce n’est pas vrai. Outre des pratiques et des techniques différentes qui peuvent progresser en mêlant savoir-faire et évolution des connaissances, la meilleure preuve en est que cette agriculture s’oppose concrètement à l’agriculture industrielle et est en lutte contre elle. L’agriculture industrielle ne lui est ni consubstantielle, ni n’en est l’aboutissement ou l’horizon. Le développement de mouvements internationaux et l’écho des luttes paysannes montrent aussi que la défense de l’élevage traditionnel n’est pas sans espoir. Il n’est donc pas nécessaire d’être végan, d’adopter un mode de vie végan pour combattre le fléau de l’élevage industriel dans le cadre d’une agriculture industrielle productiviste. En fait les premières victimes d’un développement éventuel du mode de vie végan seraient les petites exploitations familiales porteuses de l’espoir d’une nature préservée et d’une nourriture saine pour tous.

A plusieurs reprises B. condamne cette défense de l’agriculture et de l’élevage paysan d’idéalisme irréaliste. Mais si comme dit le proverbe, il est aisé de voir la paille dans l’œil du voisin sans voir la poutre qui est dans le sien, l’espoir de voir disparaître l’élevage n’est guère réaliste, du moins à court et moyen terme.
Mercredi 16 Août 2017

La chenille de la Fausse teigne, Galleria mellonella, bien connue des apiculteurs dont elle parasite les ruches est proposée par une start-up comme nouveau « modèle » pour réaliser des expérimentations animales notamment en toxicologie. Est-elle un « biotest éthique » comme l’affirme cette entreprise ?


Voici le passage du texte d’Alain Fraval de l’INRA qui fait l’apologie de cette « avancée » scientifique dans la revue OPIE-Insectes. Les Épingles entomologiques de Juillet. C’est à partir d’un commentaire (très) critique de ce texte que je vais argumenter une réponse négative à cette question. Biotest peut-être, éthique sûrement pas. 

« La qualité principale qui devrait voir cette chenille [Galleria mellonella] prochainement embauchée en masse sur les paillasses, c’est qu’on est absolument indifférent à ce qui peut lui arriver. Une tête qui ne ressemble à rien et n’exprime pas plus, aucun cri, un cerveau si rudimentaire qu’elle ne souffre pas, et c’est juste un insecte (pas beau). En plus, ce n’est pas demain la veille que les »législateurs réglementeront son usage. Tout pour se voir qualifier de prometteur biotest éthique. »

Ce biotest est un bon moyen pour tenter de se débarrasser des empêcheurs d’expérimenter en rond, les antivivisections et autres défenseurs des animaux. Il fallait trouver un animal pour lequel les gens n’éprouveront aucune empathie. C’est le cas de celui-ci qui de plus est un ravageur. On ne se contentera plus de le tuer mais on va le supplicier dans l’indifférence générale. C’est de cela en fait qu’il s’agit lorsque l’on fait de cette chenille un « biotest » éthique.

Galleria mellonella aurait un cerveau si rudimentaire qu’elle ne souffrirait pas. Pas de quoi donc inquiéter les véganes néowelfaristes ou abolitionnistes puisqu’à la fameuse question « souffre-t-elle ? » la réponse serait « Non » selon l’auteur du texte. Sa tête n’exprime rien, affirme-t-il. Il devrait avoir au moins l’humilité de relativiser : elle n’exprime rien « pour nous ». De plus si elle n’exprime rien avec sa tête, elle exprime sans doute avec son corps. Elle ne crie pas mais les poissons non plus (d’où l’intérêt du « poisson zèbre » préposé au même emploi). Il y a bien d’autres animaux dans le même cas. D’ailleurs aucun insecte ne crie de douleur ou de joie et pourtant, faut-il le rappeler, les insectes sont des animaux, peut-être les plus nombreux sur la Planète. Mais en l’absence d’expression évidente de la douleur et de cri, il est très facile de ne pas s’apitoyer sur leur sort. Je ne sais pas lire la souffrance de la chenille sur son corps et dans son comportement. Donc elle ne souffre pas. Bravo, le sophisme. Il est gros mais permet d’avoir plus facilement bonne conscience qu’en torturant un chat ou un singe.

Et pourtant Galleria mellonella est capable de ressentir de la douleur (comme tout être vivant sans doute). Il est étonnant que l’on puisse lire que ce n’est pas le cas sous la plume d’un entomologiste alors que depuis le début du siècle dernier, on a démontré expérimentalement que les chenilles pouvaient ressentir de la douleur, c’est-à-dire de souffrir.

Qu’importe car voilà l’argument massue : c’est juste un insecte pas beau. Admettons tout d’abord que si l’on devait tuer tous les affreux ou se désintéresser de leur sort, ça ferait beaucoup de monde dans les charrettes conduisant à l’échafaud ou torturé dans les geôles ou crevant de faim, etc., …. En outre, une créature jugée belle aujourd’hui ne sera peut-être plus considérée comme telle demain ou dans une culture différente de la nôtre, que cette créature soit un homo dit sapiens sapiens mâle ou femelle, une plante, un insecte, une forêt ou tout autre forme de vie. Et qui nous dit que cette créature vaguement répugnante pour nous n’est pas jugée appétissante et belle, comme un beau fruit aux yeux du merle qui grattouille dans le gazon.
 
Allons maintenant à l’essentiel : « c’est juste un insecte ». Ce n’est qu’un insecte, même pas un vertébré, même pas un mammifère, alors, pourquoi se gêner ! Si une telle affirmation n’est pas spéciste, alors aucune de l’est. Tout ce qui est vivant est également respectable et s’efforce de persévérer dans son être : c’est son essence même. Toutes les choses vivantes méritent un égal respect mais aucune d’elle, n’a un droit imprescriptible à vivre. Tel est l’antispécisme que j’ai exposé et que je défends dans un autre article  que l’on peut lire [ici ].

C’est ainsi que la chenille en question étant un « ravageur » occasionnant des dégâts considérables dans les ruches, l’apiculteur doit défendre les abeilles de ses ruches contre elle, donc, la tuer (encore que les méthodes de prévention soient les plus efficaces mais en cas d’infection, il faut bien agir). L’apiculteur le doit aux abeilles de ses ruches qui lui fournissent contre protection et gite  le miel en excédent qu’elles ont produit: un lien de mutualisme le lie à son rucher, n’en déplaise aux véganes qui n’y connaissent rien. Tuer cette chenille est une chose, empêcher son papillon de se reproduire est une chose, la torturer en testant sur elle des molécules à visées thérapeutiques ou non en est une autre très différente.

Notons que, contrairement à ce qui est affirmé de façon un peu exagérée dans l’article, l’utilisation de cette chenille dans les études toxicologiques sur les nouvelles molécules thérapeutiques, cosmétiques, ou autres ne remplacera pas in fine l’utilisation de rats, de souris, ou de lapins dans les études dites pudiquement « précliniques ». Elle permettra de réduire le nombre de vertébrés torturés. Pour les propagandistes de l’expérimentation animale, ce serait une façon de respecter le premier R de la fameuse et controversée règle des trois R concernant l’utilisation des animaux dans des expériences (réduire-raffiner-remplacer). Il s’agirait donc de diminuer le nombre d’études sur des mammifères en augmentant le nombre d’études préalables sur un insecte. Là encore le spécisme de cette façon de voir est évident. En remplaçant les vertébrés par des chenilles de telle ou telle espèce, on ne réduit rien. Bien plus comme ces textes le montrent à l’évidence, on va augmenter le nombre d’individus utilisés dans ces expérimentations : nul ne se soucie de leur sort. Dans les labos, on pourra leur faire subir les pires sévices sans qu’il y ait à s’inquiéter d’un règlement quelconque. Les labos feront des économies même si l’utilisation de ces chenilles est massive et même si elles sont utilisées pour des études futiles ou saugrenues.  Elles sont très bon marché ( 50 £ le lot de 50 contre 7 à 30 € pièce pour le rat de laboratoire), faciles à conserver et à élever à peu de frais également. 
Un anti-spécisme tel que celui qui sous-tend cet article ne peut admettre que l’on torture un animal, fut-il un insecte répugnant à nos yeux, car tout être vivant mérite d’être respecté et torturer un de ces êtres, en le considérant comme quantité négligeable, c’est lui manquer du respect le plus élémentaire, ce qui est le cas dans ces expérimentations. Selon cet antispécisme, cela n’est pas le moins du monde éthique.

Si les chenilles de l’espèce Galleria mellonella destinées à devenir des biotest n’ont aucune aide  à attendre du grand public pour que ce triste sort leur soit évité, elles trouveront peut-être un secours inattendu du côté des apiculteurs car les « expérimentateurs » ne se contenteront pas de ces chenilles telles que la nature les a faites. Ils veulent bricoler des Galleria mellonella transgéniques en leur ajoutant des gènes de méduses. Diable… Et si une de ces chenilles bricolée venait à accomplir sa métamorphose et se transformer en papillon ? Il s’agit d’un petit papillon d’une envergure de 3 à 4cm capable de grimper sur des surfaces en verre et de se faufiler dans le moindre interstice, donc tout à fait apte à s’échapper et aller se reproduire à l’extérieur. N’est-ce pas dangereux pour l’apiculture de bricoler de tels monstres ? Déjà que dans sa version originale et naturelle cette chenille est redoutable…. Risquer que de tels monstres s’échappent dans la nature, n’est-ce pas faire courir un danger aux écosystèmes et aux populations d’abeilles domestiques ou sauvages déjà bien mal en point.
 
Il n’y a rien d’éthique, rien d’écologique en fin de compte dans la promotion de ce biotest. La seule éthique en la matière, serait la mise au point de méthodes de substitution à l’expérimentation animale et pas le remplacement de mammifères par des insectes. Quant à la prolifération de molécules nouvelles à visées thérapeutiques demandant ces expérimentations, il ne faut pas être dupe. Pour les firmes pharmaceutiques, Il s’agit dans la majorité des cas de remplacer celles qui sont devenues des génériques et du coup ne génèrent plus de royalties. Le bénéfice thérapeutique de leur remplacement par des nouvelles peut s’avérer nul ou même négatif parfois mais il est toujours lucratif pour ces firmes. Quant au business des cosmétiques autres gros consommateurs de test de toxicité …

Conclusion

Voir une avancée éthique dans la fourniture de chenilles Galleria mellonella issues de lignées bien calibrées en attendant d’être transgéniques n’est qu’un slogan publicitaire pour tenter de faire adopter ce nouveau « modèle» à ces « scientifiques » qui pratiquent des expérimentations animales.
 
Jeudi 3 Août 2017 Commentaires (2)

Dans un cas particulier, France Nature Environnement a choisi les faucons tandis que la LPO qui recense les cadavres aux pieds des tueuses pour le compte d’EDF-EN se tait. Elle est pourtant « opérateur » du plan national concernant la protection de cet oiseau.
Dans son édition du 27/07/2017, le journal Le Monde indique que France nature environnement (FNE) a engagé une action en justice contre EDF-EN pour destruction d’espèces protégées, le 30 juin.


Faucons crécerellettes ou éoliennes tueuses de rapaces, il va falloir choisir…
Cette entreprise gère sur le causse d’Aumelas, dans le département de l’Hérault, un parc éolien de 31 aérogénérateurs sur environ 800 hectares entre deux zones de protection spéciale. Ces éoliennes tuent des espèces protégées et notamment  des faucons crécerellettes rares en France qui bénéficient d’un plan national de protection. Pour renforcer le faible effectif de cette espèce, il a même été procédé à des réintroductions d’individus dans l’Aude.

En 2008 la LPO-PACA écrivait  : « Dans  les  années  1980  -  1990,  voir  un  Faucon  crécerellette  en  France  relevait  de  l’exploit :  seuls  deux  couples étaient présents en 1983. L’espèce était tout simplement menacée de disparition. Depuis, grâce à l’action conduite par  la  Ligue  pour  la  Protection  des  Oiseaux  (LPO)  dans  le  cadre  des  programmes  LIFE  financés  par  l’Union Européenne et du plan national de restauration soutenu par le Ministère de l’Ecologie, les effectifs ont fortement augmenté : 194 couples en 2008 ! Mieux, la mise en œuvre d’une opération de réintroduction dans le département de l’Aude a permis l’installation d’une nouvelle colonie qui compte maintenant 5 couples ! Cependant, tout n’est pas gagné pour autant… »

Elle ne croyait pas si bien dire car c’était sans compter sur la construction d’éoliennes, avec l’accord de cette même LPO, sur le causse dans des sites favorables à ce petit faucon et qu’il fréquente. 33 cadavres ont été découverts par la LPO de l’Hérault qui est prestataire de service rémunéré pour EDF-EN (en même temps qu’elle est opérateur départemental du plan national d’action pour les faucons crécerellettes, plan qui a pour objectif d’en augmenter la population !). « « Potentiellement, on pourrait avoir trois fois plus de cas de mortalité que ceux que nous trouvons » selon Nicolas Saulnier, directeur de la LPO-Hérault cité par le Monde.

Bref d’un côté on finance la protection et le renforcement de populations de faucons crécerellettes et de l’autre on finance (avec notre argent via la CSPE) le développement d’éoliennes qui les déciment et mettent de nouveau l’espèce en danger.

EDF-EN a doté ses appareils de dispositifs de protection qui se sont avérés inefficaces. Elle n’a pas pour autant déposé de dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées comme elle aurait dû le faire et elle continue de tuer des faucons crécerellettes ainsi que d’autres espèces comme le Busard cendré en poursuivant l’exploitation de ce parc de l’Aumelas.

Si elle n’a pas déposé cette demande, c’est qu’elle avait une très bonne raison de ne pas le faire. Dans le dossier de dérogation, EDF-EN aurait dû indiquer la « raison impérative majeure » qui justifiait la construction du parc éolien dans cette zone. En d’autres termes, il aurait fallu qu’elle prouve que le parc n’aurait pas pu être aménagé ailleurs comme le souligne Le Monde qui ajoute à juste titre que « ce dossier pourrait remettre en question son existence ».

Eoliennes contre Faucons crécerellettes, Busard cendrés (et chauve-souris), les protecteurs de la Nature et les vrais écologistes ont choisi. C’est maintenant à la justice de trancher.

Affaire à suivre.  
 
Dimanche 30 Juillet 2017 Commentaires (0)

Nature - environnement

Le printemps silencieux qui nous menace ne sera pas seulement dû aux pesticides généreusement déversés dans la nature par des exploitants agricoles qui n’ont plus rien des paysans. Il sera dû aussi aux éoliennes, ces hachoirs à oiseaux de plus en plus démesurés dont les artisans d’une transition énergétique qui n’a rien d’écologique et les hystériques climato-catastrophistes veulent hérisser le territoire. En Juin est paru un rapport de la LPO intitulé Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Il est accablant. C’est à l’analyse de ce rapport qu’est consacré cet article.


Roitelet triple bandeau. Les oiseaux de cette espèce sont parmi les plus petits d'Europe. Ils sont massacrés en grand nombre par les pales des éoliennes lors de leur migration automnale.
Roitelet triple bandeau. Les oiseaux de cette espèce sont parmi les plus petits d'Europe. Ils sont massacrés en grand nombre par les pales des éoliennes lors de leur migration automnale.
Des données fragmentaires mais consternantes

● En prenant comme estimation 7,2 oiseaux tués par an par éolienne, le parc en 2016 constitué d’environ 6000 éoliennes en tuerait donc 42 000 par an.

● Le Décret n° 2016-1442 du 27 octobre 2016 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe comme objectif pour 2023 un parc de 10 000 à 12 000 éoliennes, c’est-à-dire en l’état actuel des choses, la mort de 72 000 à 86 000 oiseaux par an.

● Quant au « scénario Négawatt »/ADEME avec ses 18 000 éoliennes, il tuerait 121 000 oiseaux/an.
Bien qu’ayant de fervents partisans parmi certains « écologistes » climato-catastrophistes dont le Ministre de l’écologie actuel, il semble peu probable selon ce rapport que ce scénario se réalise. Heureusement….

En accord avec la politique de la LPO, voulant ménager la chèvre et le chou, l’éolien industriel (dont elle est un prestataire ) et la protection des oiseaux, les auteurs du rapport ne font pas ces multiplications simples. Les chiffres qui en résultent sont un argument à charge d’un trop grand poids contre le développement de l’éolien terrestre ou maritime. Ils se déduisent pourtant mécaniquement de leurs estimations
 
Il est possible que le changement climatique impacte les oiseaux de diverses espèces de différentes façons avec des gagnants et des perdants. Il est certain que « la lutte contre le changement climatique » au nom de laquelle on hérisse les territoires de ces hachoirs leur coûte déjà très cher. Cela est vrai en tout premier lieu pour les espèces fragiles. Malgré des suivis de mortalité scandaleusement insuffisants, effectués sans rigueur, voire carrément absents pour de nombreuses installations, les auteurs du rapport notent que : «Vingt espèces d’oiseaux inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ont, à ce jour, été retrouvées sous les éoliennes françaises. Il s’agit d’espèces menacées de disparition, d’espèces vulnérables à certaines modifications de leur habitat, d’espèces considérées comme rares (population faible ou répartition locale restreinte), et d’espèces nécessitant une attention particulière à cause de la spécificité de leur habitat, ainsi que d’espèces migratrices dont la venue est régulière. » (p. 70)
 
Dimanche 30 Juillet 2017 Commentaires (3)

Au quotidien

Macron a bénéficié et bénéficie d’un soutien éhonté des médias de toute catégorie mais ceci ne suffit pas à expliquer les succès électoraux hélas prévisibles de ses candidats groupies, futurs député(e)s godillots


Comment peut-on voter pour donner une majorité à un type qui veut continuer en l’aggravant la politique d’un Hollande qu’il a conseillé et dont il a été un des principaux inspirateurs ? Comment les gens peuvent-il voir en lui un renouvellement ? Comment peut-on se faire berner à ce point par un type qui veut casser tous les « acquis sociaux » obtenus de haute lutte au cours des deux siècles précédents ? Car c’est l’immense majorité des gens qui seront concernés dans tous les aspects de leur vie quotidienne. Comment peut-on voter pour donner les pleins pouvoirs à un type qui prend fait et cause pour les « patrons » « qui peuvent tout perdre eux » et qui méprise les salariés, simples pions du vaste Monopoly de la finance.

Sur l’A2 les clips de campagne défilent le soir après le 20h. Celui de LREM, le mouvement de Macron,  est d’une affligeante vacuité, une litanie de candidats répétant qu’ils sont le renouveau issu de la société civile. Point de programme si ce n’est donner une majorité à Macron. Pour quoi faire ? Tondre la laine sur le dos des gens ordinaire pour la fourguer aux riches.

La vague Macron, la macronite, c’est une sorte de lubie pour adulte en âge de voter qui ressemble à celle du « slime » qui frappe actuellement  les gamin(e)s dans les écoles primaires. Pour ceux qui l’ignoreraient, il s’agit d’une pâte gluante et informe à base de colle liquide incolore et de divers ingrédients. De « tendance », ce truc est devenu « viral » dixit le Nouvel Obs. Pourquoi ? Mystère. De même Macron, le doublement chanceux, sur qui personne n’aurait misé un sou, émerge et la macronite devient « virale » chez les électeurs. La macronite, c’est finalement un truc aussi gluant et informe mais beaucoup plus toxique que le slime et l’engouement en est tout aussi irrationnel.  

Mais la mode du slime passera aussi vite qu’elle est venue et les mômes auront une autre lubie. La macronite risque de passer encore plus vite mais il restera Macron et ses sbires pour faire plonger la France dans la dérégulation ultralibérale. Le réveil sera douloureux. Il ne restera plus que la rue pour faire échec à ce malfaisant. Une période troublée faite de violences sociales et policières s’annonce. Décidemment, le suffrage universel tire les mauvais numéros dans des genres très différents certes. Il fallait Bernie Sanders, ce fut Trump. Il fallait Mélanchon, ce fut Macron. Le suffrage universel a tiré les mauvais numéros hier, mais il reste encore un espoir pour demain.

Votons et faisons voter pour les candidats de La France Insoumise

« Καὶ σὺ τέκνον » (Toi aussi mon fils) aurait dit César qui s’exprimait en grec (et non en latin) lorsque parmi ses assassins, il vit s’avancer Marcus Brutus qu’il considérait comme son fils. Parmi ceux qui empêchèrent Hollande de se représenter soit par des manœuvres plus ou moins basses, soit par des défections il y avait le sire Macron. À l’instar de César Hollande aurait pu lui dire Καὶ σὺ τέκνον puisqu’il le considérait à juste titre comme son fils spirituel.

Vous avez aimé Hollande : vous allez adorer Macron !
Dimanche 4 Juin 2017 Commentaires (0)

Maître Aliboron était un âne au sens figuré avant d’en devenir un au sens propre mais qu’était ou qui était aliboron à l’origine ? Une plante : l’hellébore. Mais de quel hellébore s’agit-il ? C’est à ces questions qui n’ont pas de réponse simple qu’est consacrée la dernière partie de cette étude sur les hellébores.


Hellébore ou ellébore ? Quelle hellébore?
1 – La Fontaine et les ellébores

(a) Maître Aliboron ou l’ellébore est fait homme avant de devenir un âne.

C’est dans une fable pas très connue « Les voleurs et l’âne » que La Fontaine baptise ce sympathique quadrupède « Maître Aliboron » : «  Arrive un troisième Larron / Qui saisit Maître Aliboron ». Il s’agit d’une sorte de plaisanterie puisque cette expression était censée désigner un humain, en mauvaise part à l’époque où écrivait le fabuliste mais ce ne fut pas toujours le cas.

Dans la première édition du dictionnaire de l’Académie française publié en 1694, un an avant la mort du poète, « Maîstre aliboron » est défini ainsi : « un homme qui veut se mesler de tout, qui fait le connoisseur de tout » écho du titre d’un monologue en vers Les Ditz de maistre Aliborum qui de tout se mesle et sçait faire tous mestiers, et de tout rien « composé peu de temps après la bataille de Fornove (1495) et popularisé par l’imprimerie dans les premières années du XVIe siècle. » (Antoine Thomas, 1919, p. 328 : c’est l’article de cet auteur qui est l’une des sources principales de cette partie).

Thomas montre qu’avant de désigner un sot ignorant l’expression désignait au contraire un savant, un « chirurgien » au service des princes et des rois. Selon Thomas, ce serait Anatole de Montaiglon qui avait réédité Les Ditz qui eut le premier l’idée de rattacher ‘aliboron’ à ‘ellébore’ à partir du latin elleborum corrompu en ‘aliboron’ dans un passage du Roman de Renart. Donc avant d’avoir signifié un âne grâce à La Fontaine, l’expression aurait désigné un homme, d’abord en bonne puis en mauvaise part mais à l’origine aliboron était le nom d’une plante : l’ellébore.

Il reste cependant à comprendre le pourquoi de ces métamorphoses et en particulier le passage de la plante à l’homme. Comment le terme désignant une plante en est venu à désigner un homme ?
Vendredi 19 Mai 2017 Commentaires (6)

La première partie de cette étude concernait les caractéristiques générales du genre et l’hellébore la plus commune en France continentale, Helleborus foetidus. Helleborus viridis plus rare a fait l’objet de la seconde partie. Cette troisième partie sera consacrée à Helleborus niger, la rose de Noël, sans doute la plus connue des jardiniers et des anciens apothicaires et herboristes mais occasionnelle à l’état sauvage dans la plupart de nos régions.


Les hellébores [ou ellébores], 3e partie : la rose de Noël, l'hellébore noir.
Helleborus niger L. -- Sp. Pl. 1: 558. 1753
                  
Noms français
 :
Hellébore noir ; Rose de Noël ; Rose d'hiver ; Hellébore a fleurs roses.

Le premier cité est la transposition en français du nom latin attribué en référence à la couleur de sa racine et en opposition à celle de l’Hellébore blanc ; les deux suivants renvoient à la période de floraison, le troisième à une des couleurs des sépales. On aura l’occasion de revenir sur quelques-unes de ses appellations anciennes.
              
 
Répartition
Aujourd’hui selon Gonard (2010) cette espèce ne serait spontanée que dans de rares stations des Alpes-de-Haute-Provence (sans plus de précision) et dans les Alpes‑Maritimes (vallon de la Brendola). Flora gallica (2014) la considère comme très rare et donne comme indication « Vallée de la Roya » (dans les Alpes‑Maritimes) vers 800 m et estime qu’il s’agit probablement de plantes naturalisées. Dans cette flore, l’espèce est considérée comme occasionnelle ailleurs. Elle n’est pas décrite dans la Flore forestière, ni dans le tome 2 (Montagne), ni dans le tome 3 (Région méditerranéenne).
Costes (1909) la signalait dans les « Basses‑Alpes » (Alpes‑Maritimes) sans précision et les Hautes‑Alpes où il ne semble pas qu’on l’y ait retrouvée depuis si ce n’est comme occasionnelle. Rouy (1893-1913) mentionne qu’elle a été signalée à Colmars­‑les‑Alpes : lac d’Allos et cols environnants (c.-à-d. à plus de 2 000m d’altitude) mais qu’elle n’avait pas été retrouvée par la suite. Il doute que cette espèce appartienne à la flore de France. Ils se référaient sans doute à Grenier et al. (1848-1856) qui avaient cité les mêmes lieux selon les mêmes sources que ceux rapportés par Rouy. Il semble donc que ces stations n’aient jamais été retrouvées par la suite. Des indications dans les Pyrénées se sont révélées incorrectes.

Il peut être utile de connaître ses noms allemands, italiens, roumains, slovènes et bien sûr grecs dans la mesure où c’est dans ces pays qu’elles sont les plus nombreuses à l’état sauvage spontané.
▪ Allemand : schwarz Nieswurz, weiße Christrose ; italien : rosa di natale, roumain : negru spanz, crăciun roz ; slovène : črni teloh ; en grec moderne : ελλέβορος, κάρπη. (En anglais : christmas rose, black hellebore).
Lundi 24 Avril 2017 Commentaires (0)

La première partie de cet article a été consacrée à des généralités sur le genre Helleborus et à une de ses espèces H. foetidus, la plus fréquente en France continentale. Cette partie s’attachera à H. viridis, l'hellébore vert.


Helleborus viridis subsp. occidentalis – allure générale de la plante. On remarquera les marges grossièrement dentées des feuilles
Helleborus viridis subsp. occidentalis – allure générale de la plante. On remarquera les marges grossièrement dentées des feuilles
Helleborus viridis L. 1753 Sp. Pl., 1 : 557

Pour le nom du genre voir la première partie de cet article. L’épithète viridis (vert) renvoie à la couleur des sépales pétaloïdes.

Nom français : Hellébore vert.

Pour les noms populaires et leur analyse, voir en fin de cette partie.

Cette espèce est présente mais assez rare en France, plus fréquente dans les Pyrénées, absente en Bretagne dans le Finistère et le Morbihan, absente ou disparue dans le centre de la France, très rare dans le Sud Est, absente en Corse.

C’est une espèce d’ombre ou de demi-ombre, mésophile*, qui préfère les sols calcaires. Elle pousse dans des milieux forestiers, forêts de feuillus, chênaies-hêtraies, hêtraies, plus en altitude, hêtraies‑sapinières, ripisylves en plaine. Elle est essentiellement collinéenne et montagnarde mais on  peut la rencontrer de 0 à 1500 (1600 – 2300).
La plante fleurit entre (janvier) mars – avril.
 
Vendredi 24 Mars 2017 Commentaires (1)

« Dans le jardin de mon enfance, c’est à la fin de décembre que j’allais, sûre de sa présence, lever les dalles de neige qui couvrent la rose d’hiver. » nous confie Colette à propos de l’Hellébore noir. Dans les bois, à la fin de l’hiver, c’est un autre hellébore que l’on rencontrera. Impossible de se tromper tant sa silhouette et son odeur sont caractéristiques, c’est le Pied-de-Griffon, l’Hellébore fétide.


Inflorescence d’Helleborus foetidus
Inflorescence d’Helleborus foetidus

Noms

Helleborus

[Renunculaceae]
 

En Français, Hellébore ou Ellébore. (Pour le choix de l’une ou l’autre des graphies voir dans le prochain article le § Hellébore ou ellébore ?) Le genre devrait être masculin mais on assiste à une forte tendance à une féminisation de ce nom. On a donc le choix du genre.

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Les trois premières parties de cette étude sont consacrées aux trois espèces présentes en France continentale du genre Helleborus qui comprend environ 21 espèces de par le monde : H. foetidus L. (H. fétide), H. niger L.(Rose de Noël), H. viridis L.(H. vert). Dans une dernière partie seront mentionnés H. orientalis Lam.(H. du Levant) occasionnel en France, et Helleborus cyclophyllus une espèce des Balkans. On a identifié ces deux espèces avec l'hellébore noir des anciens médecins grecs et latin qui ne serait donc pas notre Rose de Noël. Dans cette partie nous verrons pourquoi ces identifications de l'hellébore noir des anciens sont pour le moins douteuses. C'est aussi dans cette partie de l'étude que nous rencontrerons La Fontaine avec son Maître Aliboron, le lièvre et la tortue.
 

Ellébore ou Hellébore a plusieurs étymologies possibles :

 1°) Ces nom viendraient via le latin Helleborus, du grec ἐλλέβορος ou ἑλλέβορος selon que l’on écrit ‘ellébore’ ou ‘hellébore’. Dans ce cas, seraient mises en évidence les propriétés toxiques de ces plantes, les mots grecs ayant pour étymologie ‘το ἑλει̂ν’ «faire mourir» et ‘βορά’  «nourriture», c’est-à-dire «nourriture qui fait mourir» ou en d’autres termes «poison», cela bien entendu en référence aux propriétés toxiques de la plante. Cette étymologie est reprise par la plupart des botanistes des XVIIIe et XIXe siècles ainsi que par les botanistes contemporains (Cf. inter alia, Flore forestière française, tome 2 & 3)

2°) Selon Pl@ntUse « peut-être « nourriture de cerf », de ἑλλός - hellos, cerf et βιβρώσκω, βορά - bibrôskô, bora, «manger» qui cite André (1979), Chanteraine (1968) et Strömberg (1940) ici
 

3°) Selon Pierre Fournier (1946 – 2001) le nom dériverait via le grec et le latin du sémitique ‘helebar’ ou ‘helibar’ signifiant «remède contre la folie». François Couplan (2012) reprend cette étymologie que l’on trouve aussi sur le site de Michel Caire consacré à l’histoire de la psychiatrie en France ici

Les noms vernaculaires seront mentionnés au fur et à mesure de l’étude des espèces.

Dimanche 12 Mars 2017 Commentaires (1)

Ce « plan ours brun » est défini pour une période de dix ans (2017-2027). Il est censé répondre aux enjeux liés à l’amélioration de l’état de conservation de la population ursine, l’accompagnement des activités humaines en présence d’ours et la patrimonialisation de l’espèce en tant qu’élément parmi d’autres du patrimoine naturel et culturel pyrénéen.
À l’inverse d’associations qui font pression pour obtenir de nouvelles introductions d’ourses, je m’inscris contre de telles introductions et préfère avec le texte présenté une croissance endogène. Malheureusement, si ce « volet ours » est en accord avec cet objectif de croissance endogène, il ne s’en donne pas les moyens faute d’avoir le courage d’affronter le lobby des éleveurs et celui des chasseurs.
Si vous lisez ma contribution à la consultation que je reprends dans le corps de cet article, vous pourrez constater que le texte soumis à consultation a bien d’autres insuffisances que celle montée en épingle par les dites associations et qui n’en est pas une.
Si vous pensez comme moi qu’un ours « transloqué » est un « ours déporté » et que la population d’ours introduite ne pourra se naturaliser que si elle réussit à s’accroître d’elle-même, alors vous pouvez vous inspirer de ma contribution pour participer à votre tour. Il ne s’agit pas de la recopier mais d’argumenter à votre guise à partir des informations qui y sont développées.



N.b. 1 – Les modalités pratiques pour contribuer à la consultation sont données au bas de cet article.
Nb. 2 – Dans la première partie de cette contribution, je reprends une partie d’un article plus ancien « Un ours réintroduit, c’est un ours déporté ! »

A – Des associations appellent à intervenir pour exiger que ce plan comporte la translocation rapide de quatre ours femelles : deux dans les Pyrénées Occidentales et deux en Pyrénées Centrales. Il faut donc s’attendre à une avalanche d’avis identiques en substance et vaguement personnalisés pour être pris en compte.
En ce qui me concerne, je suis opposé à de telles translocations pour plusieurs raisons que je développe ci-après. Bien que pouvant recouper certaines assertions des éleveurs et chasseurs « anti-ours », elles procèdent d’un souci inverse : préserver ce qu’il peut y avoir encore de naturalité dans la faune sauvage en s’interdisant un interventionnisme intempestif qui fait que le remède est pire que le mal.

1°) Je souhaite tout d’abord rappeler que les translocations passées n’ont pas permis de sauver les populations d’ours DES Pyrénées.
 La petite population relictuelle d’une dizaine d’ours qui subsistait encore dans le massif dans les années 1990 s’est éteinte. Aujourd’hui s'il y a des ours dans les Pyrénées, Il n’y a plus d’Ours DES Pyrénées, seulement des ours originaires de Slovaquie et leur descendance, à l’exception d’un hybride né en 2004 mais qui ne semble pas s’être reproduit.
 
 En effet croire que deux populations de la même espèce sont identiques et interchangeables est une erreur et les ours qui vivent aujourd’hui dans ce massif forment une population qui n’est en rien issue naturellement de la population autochtone initiale. Elle est tout aussi artificielle que celle de beaucoup de parcs zoologiques. Si donc par les translocations d’ours slovènes on avait voulu sauver la population d’ours des Pyrénées, ce fut un échec. Il est trop tard maintenant.
Il faut remarquer que même si quelques commentaires de certains responsables pyrénéens – qu’ils appartiennent au monde politique, syndical de l’agriculture ou de la chasse – pouvaient avoir et peuvent encore avoir des connotations discutables, il n’en reste pas moins que la différence qu’ils faisaient et qu’ils font encore entre les ours autochtones et les ours introduits a un fond de vérité scientifique. En la circonstance, savoir populaire et scientifique s’accordent et font paraître certaines des thèses de la biologie de la conservation pour ce qu’elles sont, à savoir une idéologie (au mauvais sens du terme) qui se pare des couleurs de la science pour s’imposer.
 
2°) Un argument qui revient fréquemment pour justifier ces translocations pour «renforcer» une population insiste sur les risques de dégénérescence que ferait courir la consanguinité lorsque cette population est de taille trop modeste. Si ceux qui se présentent comme des défenseurs de l’ours des Pyrénées (qui, je le rappelle encore une fois, stricto sensu n’existe plus) exigent de nouvelles translocations, c’est d’abord pour ce motif. Ainsi, l’association Férus réclame de nouvelles translocations pour limiter ces risques et rendre ainsi la population vivant dans le massif pyrénéen pérenne. En 2014, cette association tirait la sonnette d’alarme au sujet des risques liés à la consanguinité.  Elle faisait référence à l’étude de 2013 publiée sous le patronage du MNHN.

Le risque de consanguinité est certes « pointé » par « les scientifiques » auteurs de ce rapport, mais il y a d’autres « scientifiques » qui considèrent que ce risque est pour le moins surévalué, voire inexistant. Parmi eux le Professeur Alain Dubois, professeur lui aussi au MNHN. Pour lui, « La crainte de la consanguinité qui motive certaines réintroductions d’individus au sein de populations de taille réduite s’appuie sur des modélisations mathématiques, mais elle est contredite par de nombreuses observations empiriques.» (Dubois, 2008, p.366) Celles-ci montrent au contraire que des populations de taille réduite avec un polymorphisme génétique également réduit peuvent survivre dans des conditions difficiles et se reconstituer ensuite dans des conditions favorables.
Mercredi 1 Mars 2017 Commentaires (0)
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