Dans le cadre de la grève du 5 décembre, des militants de l’Amassada ont réussi à bloquer le chantier du méga transformateur RTE de Saint-Victor et Malvieu. Les FDO ne pouvant être partout à la fois étaient en sous-effectif, ce qui a contribué à rendre la répression inefficace. Pour ceux qui ignoreraient l’objet de cette lutte, voir le texte de l’affiche ci-dessous où je reprends le communiqué de l’Amassada sur cette action réussie.


Grève du 5 décembre : Blocage du chantier du méga transformateur de RTE à Saint-Victor et Melvieu (Aveyron)
Ce 5 décembre, succès du blocage de la route empruntée quotidiennement
par un incessant trafic de camions. Une petite cinquantaine de personnes
a suffi pour bloquer la sortie des gravats du chantier de 10 h du matin
jusqu’à la fin de la journée. La gendarmerie en sous-effectif  n’a rien
pu faire pour nous déloger de la D31. Dans un étrange ballet ensoleillé
une trentaine de gendarmes nous poussait et telle de l’eau nous coulions
sur la route, sans laisser prise aux provocations des flics. A une
bifurcation nous avons décidé de remonter vers le point de blocage en
prenant par les champs pour revenir devant les flics. Nous sommes ainsi
remontés au carrefour de départ pour constater joyeusement que les 10
camions bloqués n’avaient pas bougé d’un poil. Les renforts militaires
n’arrivant pas, comme c’est le cas habituellement, ce sont les
camionneurs qui ont fini par faire demi-tour sous nos applaudissements.
La gendarmerie a aussitôt reflué, nous laissant maîtres des lieux.

Cette petite brèche ouverte dans le déroulement normal du chantier d’une
grosse infrastructure RTE en cours de construction nous redonne du
courage. Nous saluons aussi les syndicalistes CGT EDF qui nous ont
apporté leur soutien. Tout le monde a bien compris que bousiller les
retraites, spéculer sur l’électricité et annihiler le peu de terres
agricoles qui reste sont des actes qui appartiennent à une même logique
de destruction.

Aussi nous invitons tous les gens qui peuvent à venir lundi 9 à 9h00 à
La Baraque de Saint-Victor pour recommencer une action du même type.
Avec dans les sacs de quoi pic niquer et son gilet jaune. Soyons
nombreu.x.ses ! Faire plier le gouvernement sur ces infâmes projets
exige de le bloquer sur ses plus gros chantiers !

Pas res nos arresta,
L’Amassada en exil

Source et infos complémentaires : https://douze.noblogs.org/post/2019/12/06/greve-de-la-destruction-du-monde-a-saint-victor/

Voir aussi https://www.lamuledupape.com/?s=amassada
Samedi 7 Décembre 2019 Commentaires (0)

Dans quatre mois se dérouleront les élections municipales et la campagne électorale est lancée. À cette occasion l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) met à disposition des candidats un guide intitulé « Demain mon territoire ». Partant du principe incontestable que les maires seront des acteurs clés de la « transition écologique », l’Agence veut faire pression sur eux pour les amener à intégrer dans leur programme des mesures qu’elle estime propres à favoriser cette transition.

Parmi les actions sur lesquelles les candidats aux municipales devraient s’engager selon l’ADEME, certaines sont pour le moins discutables. C’est notamment le cas de celle qui consisterait à servir deux repas végétariens par semaine en restauration scolaire. Le but de cet article est de monter qu’il s’agit d’une fausse bonne idée.


Résumé

L’affirmation liminaire de la fiche consacrée à l’alimentation selon laquelle notre façon de nous nourrir est mortifère est hors de propos en ce qui concerne la restauration scolaire et de façon plus générale, elle est non fondée (§2.1 et 2.2). Le §2.3 montre l’absence de justification à la mesure en cause d’un point de vue nutritionnel. Elle va à l’encontre des recommandations du Plan santé et risque d’induire des comportements alimentaires à risque chez les ados. Le §3 montre d’abord l’impraticabilité d’un changement de régime en faveur d’un régime végétarien dans la restauration scolaire. Cela est dû au caractère peu dense des protéines des légumineuses et des céréales, de leur pauvreté en fer, de la nécessité de les associer selon des proportions bien définies pour avoir dans une portion les acides aminés essentiels. Il montre ensuite que l’élevage et notamment l’élevage herbager peut être (et en France EST majoritairement) écologiquement vertueux en étant économe en eau, en préservant les puits de carbone que sont les prairies et la biodiversité qui leur est inhérente. Il en résulte que l’adoption d’un régime sans viande ne réduirait les émissions de GES qu’à la marge mais aurait par contre des conséquences graves tant écologiques que sociales et économiques.
Dire NON au lobbying pro-végétarien de  l’ADEME !
Vendredi 22 Novembre 2019 Commentaires (2)

Le 5 septembre dernier, la justice ayant tranché en faveur de sa propriétaire, le coq Maurice pourra continuer de chanter à sa guise sur l’île d’Oléron. Mais d’autres coqs n’ont pas été aussi chanceux.


Le Coq Maurice a même eu les honneurs du NY Times  comme le montre cette photo de Kasia Strek pour le NY Times [©Kasia Strek/The New York Times-REDUX-REA ]
Le Coq Maurice a même eu les honneurs du NY Times comme le montre cette photo de Kasia Strek pour le NY Times [©Kasia Strek/The New York Times-REDUX-REA ]
C’est le cas de Coco, le coq margnotin : il chante dans la commune picarde de Margny-lès-Compiègne (60). Son propriétaire a dû mettre Coco en pension chez une amie sous peine d’avoir à payer 50 euros d'amendes par jour à sa voisine. Il a fait appel de ce jugement et a lancé une pétition qui a recueilli déjà plus de 90 000 signatures.

J’invite mes lectrices et lecteurs à signer cette pétition en espérant qu’en appel un jugement favorable permettra à Coco de retrouver ses pénates. Coco a six ans et habite depuis toujours dans cette maison.

Pour signer c’est ici

Enfin je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce texte paru dans le magazine trimestriel édité par l’Association pour la promotion de Riom, 100% Riom. Il n’est pas signé mais je suppose qu’il est de Gilles Frierese, seul nom mentionné à la rubrique Rédaction.

Quand les voitures chanteront, les poules seront dedans

Le coq n’est plus maître en sa basse-cour. Sitôt qu’il chante, un touriste en villégiature, un résident secondaire ou un néo-rural l’assigne en justice pour nuisance sonore. Maurice, un coq de Saint-Pierre d’Oléron, saura ce 5 septembre s’il finira dans la marmite ou si le droit de chanter au lever du soleil lui sera pleinement reconnu. A Beautor, dans l’Aisne, quatre coqs font l’objet d’une pétition au prétexte que leur quatuor matinal déplaît à une poignée d’irréductibles de l’oreiller. En Suisse, un coq a été interdit de cocoriquer entre 22 heures et 8 heures du matin par le tribunal cantonal de Zürich. Il est vrai que son horloge interne était quelque peu déréglée. On pourrait croire à un complot anti-coq, mais il n’en est rien. Son chant n’est pas le seul « bruit » qui dérange. Les cloches des églises, les sonnailles des vaches et des chèvres, le hurlement des tronçonneuses au fond des bois, la pétarade des tracteurs et même les stridulations des cigales – cela s’est vu dans un village du Var l’année dernière – sont désormais la cible de  plaintes,  de  pétitions,  de  procès.  Le  ridicule  ne  tue  pas,  excepté  les  campagnes, ses veaux, ses vaches et ses cochons. Ces derniers n’émettant que de rares grognements, c’est à propos de leur odeur qu’on leur cherche des poux.
Mardi 17 Septembre 2019 Commentaires (0)

Et notamment pas en France. Il est dans notre pays et notamment en Auvergne,un outil de gestion naturelle des milieux ainsi que se plaît à le rappeler la LPO aux promeneurs.


A l'intention des végans et autres détracteurs et contempteurs de l'élevage bovin en pâturage et des produits qu'il nous procure, viande et lait de première qualité à haute valeur nutritive et nutritionnelle : ce type d'élevage n'a rien a voir avec les parcs d'engraissement à l'américaine ou les fermes des "mille vaches" en France ou en Allemagne. Il permet de conserver une diversification des milieux sans laquelle on assisterait à l'appauvrissement supplémentaire d'une biodiversité déjà fort mal en point.

C'est ce que rappelle un des panneaux d'information du public  mis en place par la LPO le long du sentier qui fait le tour d'un espace naturel sensible, l'étang de Pulvérières dans le Puy de Dôme, à l'extrémité nord de la Chaîne des Puys là où débute le plateau des Combrailles.
L'élevage bovin, une calamité écologique ? Ni toujours, ni partout !
Vendredi 16 Août 2019 Commentaires (0)

Les organisations qui défendent la zone humide et qui ont choisi de participer à la co-construction par les différentes parties prenantes d’un projet de territoire pour une gestion de l’eau du bassin versant du Tescou constatent que le processus de concertation est au point mort malgré leurs relances. Ils s’en alarment. Après avoir « laissé du temps au temps » pour reprendre une formule célèbre, va-t-on de nouveau vers un passage en force après une mise devant le fait accompli ?


Barrage de Sivens, zone humide du Testet, vallée du Tescou:retour à la case départ ?
On a beau laisser du temps au temps, on n’oubliera pas que le jeune naturaliste Rémi Fraisse fut tué le 26 Octobre 2014 par une grenade offensive, arme de guerre employée par les forces de l’État pour réprimer ceux qui s’opposaient sur place à la construction de ce barrage, véritable hérésie écologique.
 
 Qui avait donné l’ordre d’utiliser de tels engins ? Jusqu’où fallait-il faire remonter la chaîne de commandement ? Mystère jamais vraiment élucidé. Rappelons seulement qu’à cette date François Hollande était président de la République et qu’au gouvernement sévissaient Valls comme premier ministre et Cazeneuve comme ministre de l’intérieur. Un trio qui allait durablement, voire irrémédiablement, discréditer le PS dans l’opinion publique.
 
Cette politique du « tout répressif » que l’on voit s’exercer aujourd’hui contre les Gilets jaunes a finalement été un échec. L’édification du barrage a été stoppée et celui-ci a été jugé illégal par la justice administrative. Ainsi la violence d’État s’est déchaînée pour tenter de permettre un saccage illégal d’une zone naturelle et aucun des gouvernants qui étaient à la tête de cet état, ni aucun de ceux qui en furent les serviteurs zélés n’ont été inquiétés. Il n’y a donc pas de raison que cela change. Surtout avec Macron-le-tout-répressif qui a été à bonne école lorsqu’il était membre du gouvernement de Valls sous Hollande. Et donc aujourd’hui tout risque de recommencer.
 
Peut-être-fallait-il s’y attendre. Il faut être bien « naïf » pour croire qu’un projet consensuel pourrait sortir de cette concertation réunissant des protagonistes aux vues diamétralement opposées. Ceux des opposants au barrage qui avaient refusé de participer à cette concertation sont en passe d’avoir raison.

Dans une tribune libre de Reporterre, ils avaient averti : la concertation à Sivens n’est qu’ « un jeu de dupes pour faire avaler une nouvelle pilule ».
Mardi 11 Juin 2019 Commentaires (0)

Près de 110 000 signatures, plus de 10 000 contributions lors de la consultation publique ont fait reculer le ministre François de Rugy (qui se prétend écolo) et la préfecture de la Haute-Savoie.


Ils ont dû remanier profondément l’arrêté qu’ils avaient concocté pour ouvrir en été la chasse au sanglier, chevreuil et renard. La chasse au renard restera interdite, les tirs pédagogiques (sic !!!) contre les chevreuils supprimés. Seuls les sangliers pourront être tirés, mais seulement s’il y a plainte d’agriculteurs et après constatation des dégâts et réunion d’une commission ad hoc.
 
Cette reculade est très encourageante et significative.
 
Elle montre qu’il arrive qu’une pétition et la participation à une consultation publique concernant un arrêté ou autre texte ne soient pas toujours vaines. Elle montre aussi et surtout que le vent est peut-être en train de tourner, que les autorités étatiques et administratives sont enfin sensibles au bon sens et à l’opposition de l’immense majorité de la population à une chasse irrespectueuse de la naturalité et de la biodiversité, voire à la chasse tout court, quelles qu’en soient les modalités.   
 
Dimanche 9 Juin 2019 Commentaires (0)
Notre Dame de Paris en cendre …. L’émotion est à son comble. Mais il ne faudra qu’une dizaine d’année pour la reconstruire (et sans doute beaucoup d’argent !). Il existe d’autres cathédrales que l’on abat sans remord, ni cérémonies : des arbres séculaires qui sont des cathédrales que la Nature a patiemment construites… Cela ne coûtera rien mais il faudra plus de cent ans pour que né d’une faîne, un hêtre d’envergure semblable remplace  l’arbre abattu, deux cents, ou plus, pour que d’un gland se forme un chêne d’une aussi noble et belle prestance que ceux que l’ONF refuse de classer « remarquable » et abat sans état d’âme. Mais de ces actes de vandalisme contre ces cathédrales-là, personne ou presque ne s’émeut.

Je veux partager avec mes lecteurs un extrait de ce beau texte « Le hêtre et la cathédrale » que Christian Amblard a écrit au sujet d’un hêtre vénérable, cher à son cœur, abattu sans raison:

« En référence à un événement dramatique récent, cet arbre, chargé d’histoires depuis des décennies et des siècles, avait pour moi la valeur symbolique d’une «cathédrale». En ce sens, l’émotion patrimoniale ne doit pas se limiter aux monuments et, plus largement, au patrimoine bâti. Si on peut reconstruire une cathédrale en 5 ou 10 ans, il faudra toujours 100 ans pour avoir un hêtre centenaire à partir de la faîne originale. C’est ce temps long et irréversible qui fait la valeur indépassable du vivant et de la biodiversité. Cette primauté d’un vivant très fragile doit nous obliger définitivement quant à la nécessité de son impérieuse préservation »

● Pour lire ce texte « le hêtre et la cathédrale »  d’où cet extrait est tiré cliquer ici

[Christian Amblard est chercheur honoraire CNRS(biologie, écologie) et vice-président du GREFFE (Groupe scientifique de réflexion et d’information pour un développement durable) ]
Samedi 18 Mai 2019 Commentaires (0)

Le réseau NO VEGAN lance un appel à populariser la "Lettre ouverte aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser" de Paul Ariès (éditions Larousse, janvier 2019). Ce que je fais ici


Foin des végans et de leurs mensonges, soyez un "carniste" heureux !
Voici son communiqué :

L'élevage paysan n'est pas responsable

1) ni de la faim dans le monde

2) ni du réchauffement climatique

3) ni du gaspillage de l'eau potable.

● L'agriculture végane est incapable de nourrir 8 milliards d'humains
● L'agriculture végane c'est la mort de plus d'un milliard de petits paysans
● L'agriculture végane c'est le cheval de Troie des biotechnologies alimentaires.
● L'agriculture tue autant d'animaux sinon plus que l'élevage.

La solution est du côté de l'agriculture paysanne et d'un élevage fermier.
Le véganisme ce n'est pas seulement une question alimentaire.
C'est une posture anti-humaniste, anti-écolo !!!

Le prototype de la ferme écolo c'est la ferme polyvalente.

 
*********

Soutenez le réseau NO VEGAN en achetant la Lettre ouverte... en librairie ou ici https://www.editions-larousse.fr/livre/lettre-ouverte-aux-mangeurs-de-viande-9782035961792

Source : http://novegan.canalblog.com/archives/2019/02/03/37072409.html#comments
Mardi 23 Avril 2019 Commentaires (0)
Greta Thunberg devant le parlement suédois
Greta Thunberg devant le parlement suédois
Après avoir fait le buzz en Pologne lors de la COP 24, Greta Thunberg, l’écolière climato-catastrophiste de 15 ans réédite à Davos en fustigeant et culpabilisant les « adultes » qui n’agissent pas « pour le climat » alors qu’il y a urgence. Décidément, elle n’a rien d’autre à faire que de parcourir le monde pour réciter la bonne parole du GIEC (qui paye ?) et faire l’école buissonnière tous les vendredis devant le parlement suédois avec la bénédiction de ses parents. Elle est adulée des ONG. Son sermon tient le devant de la scène alors que la parole de chercheurs confirmés comme Richard Lindzen ou François Gervais n’est guère écoutée et retient peu l’attention des médias. Pourtant eux savent de quoi ils parlent mais comme ils sont climato-réalistes, ils ne vont pas dans le sens des prophéties du GIEC et la doxa dominante. Pourtant les écouter permettrait de prendre un peu de recul devant l’alarmisme climatique pour raisonner sainement. Vus les enjeux écologiques, économiques et sociaux, cela serait bien nécessaire.
 
Et que penser de ces marches pour le climat auxquelles participent des Gilets Jaunes qui se sont pourtant insurgés contre la taxe carbone, une mesure prônée par les gourous du réchauffisme catastrophique censée renchérir l’énergie pour inciter à des conduites et des choix « vertueux » alors que pour la plupart des gens, aujourd’hui, il n’y a pas de choix véritable?
 
On baigne dans l’incohérence, dans un irrationnel auréolé de scientisme.

Si les médias main stream se pâment devant une gamine récitant son catéchisme, si les processions pour « sauver le climat » recueillent un certain succès, c’est que la « lutte contre le réchauffement climatique », réchauffement climatique supposé déchaîner sur la planète les flammes de l’enfer, est devenue une religion vis-à-vis de laquelle il ne fait pas bon douter ou plaisanter. 

 
Dimanche 27 Janvier 2019 Commentaires (2)

Il est difficilement acceptable qu’une protection réglementaire dont bénéficient un espace vert et les arbres qui y résident puisse être annulée très facilement, ce qui rend cette protection excessivement fragile et dépendante des changements de majorité, des alliances, des marchandages dans les conseils municipaux ou autres assemblées territoriales. Le classement en EBC par exemple est certes nécessaire mais ne saurait être suffisant.


A Fontenay-aux-Roses, le cas de la Place de Gaulle  avec ses marronniers, les uns abattus et les autres en passe de l’être en fournit, hélas, une preuve éclatante. Il aura suffi que dans le nouveau PLU, Messieurs Vastel (maire) et Faye (adjoint à l’urbanisme) déclassent cet espace pour que ces arbres soient détruits sans autre forme de procès et sans recours possible devant les tribunaux pour que soient plaidées leur cause et la cause de cette place, véritable cœur de la ville, de son individualité singulière.

Il en va des marronniers de la place de Gaulle comme d’autres êtres naturels irrémédiablement détruits et de la Nature elle-même qui n’a jamais été aussi malmenée malgré un arsenal juridique impressionnant censé les protéger.

La faiblesse  et l’inefficacité de ces protections viennent du fait que ces êtres ne sont protégés juridiquement qu'en tant qu’OBJETS et non en tant que SUJETS pouvant se défendre devant les tribunaux, par l’intermédiaire d’un porte-parole, bien entendu.

Que cela puisse être le cas, et que cela soit efficace, c’est qu’argumentait Christopher Stone, un professeur de droit californien en 1972 dans un article intitulé « Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? » (récemment traduit en français avec une préface de Catherine Larrère aux éditions Le Passager Clandestin).

En la circonstance, les arbres en cause étaient des Séquoias de la Mineral Valley, une vallée alpine sauvage et reculée dans laquelle la société Walt Disney voulait construire une gigantesque station de ski. (Hé, oui ! vous avez bien lu : la société Walt Disney, Mickey ou plutôt Picsou…)

L’affaire est  remontée jusqu’à la Cour Suprême fédérale devant laquelle les défenseurs de la vallée (le Sierra Club) ont perdu au motif que n’étant pas personnellement lésés, ils n’avaient pas intérêt à agir (3 voix contre 4). L’un des juges William Douglas qui a voté en faveur du Sierra Club a repris dans son argumentaire la proposition de Stone de conférer une personnalité juridique aux êtres naturels et qu’ils puissent  être représentés devant les tribunaux comme c’est le cas (aux USA) pour certains êtres inanimés.

S’agissant de leurs porte-paroles, le juge Douglas considérait que ce devaient être ceux qui ont une relation intime avec la chose inanimée qui va être blessée, polluée ou dégradée. Mutatis mutandis, dans le cas de la place de Gaulle et les marronniers,  ce seraient les Fontenaisiens qui aiment ce mail et ses marronniers constitués ou non en association qui seraient ces porte-paroles.

 Après avoir été très mal accueillie,  la proposition du professeur Stone, reprise par le juge Douglas a fait son chemin mais dans d’autres pays que la France, par exemple en Nouvelle Zélande qui a accordé le statut de personne juridique à un fleuve situé sur le territoire d’une communauté Maori qui en est son représentant légal. En France malheureusement accorder des droits à de telles entités se heurte à la division fondamentale du droit qui sépare celui des personnes d’avec celui des choses, tandis que les humanistes exclusifs qui règnent dans les comités divers et variés considèrent cette attribution comme contraire à la tradition qu’ils défendent et à la dignité humaine telle qu’ils la conçoivent.

Bref, ce n’est pas demain que les marronniers et la Place de l’église seront dotés d’une personnalité juridique et pourvus d’un représentant légal. Ils seraient ainsi soustraits aux bons ou mauvais vouloirs des politiques, aux aléas des changements de majorité dans les assemblées qui ont le pouvoir de définir les documents d’urbanisme et l’affectation des sols ; ils pourraient  faire valoir leur point de vue et faire respecter leurs droits.

Et d’ailleurs, demain, il est fort possible qu’ils aient disparu. Il y aura sans doute toujours une place dénommée  Place de Gaulle, mais ce ne sera en fait qu’un homonyme. C’est une autre qui sera là, à la même place.

Si l’on envisage la question sous un angle plus global dans ce pays, il est fort probable que les rivières, des forêts, les landes, les zones humides, les prairies d’altitude, leurs habitants permanents, la faune et la flore seront encore et toujours malmenés puisque peu de gens, y compris parmi les écologistes, sont prêts à reconnaître leurs droits. La plupart sont plutôt enclins à vous rire au nez lorsque vous abordez la question.
 
Note : L’histoire s’est bien terminée pour la Mineral Valley. La société Walt Disney a abandonné le projet. Je ne suis pas certain qu’il en ira de même pour ce qui reste de la Place de Gaulle…
 
Mardi 22 Janvier 2019 Commentaires (0)
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