Nature - environnement
Une actualisation de la liste rouge des espèces de mammifères menacées en France qui datait de huit ans vient d’être rendue publique. Elle a été élaborée par le Comité Français de l’UICN et le Muséum national d’histoire naturelle en partenariat avec la Société Française pour l’étude et la protection des mammifères et l’Office national de la Chasse et de la faune sauvage. Sans surprise, cette actualisation met en évidence une aggravation de la situation notamment pour les espèces terrestres. Les plans climats et le développement de l’éolien s’ajoutent maintenant aux autres causes de pression sur les espèces sauvages. Les chauves-souris sont particulièrement affectées. Elles sont les premières victimes de la transition énergétique et d’une lutte contre le changement climatique qui s’effectuent aux dépens de la préservation de la Nature.
Les deux extraits suivants de la présentation de cette liste rouge actualisée le montre de façon criante (Sous-titres ajoutés et passages soulignés par moi JFD).
Les chauves-souris victimes de la transition énergétiques et du plan climat
« Sur les 34 espèces de chauves-souris présentes en France, 8 sont aujourd’hui menacées et 8 autres quasi menacées, contre 4 et 7 respectivement lors de la précédente évaluation. Cette évolution traduit en partie l'amélioration des connaissances sur ces espèces. Mais pour beaucoup, l'aggravation est causée par la disparition des habitats qu’elles affectionnent, du fait de l’isolation et de la rénovation des bâtiments et de l’exploitation forestière réduisant l’abondance des vieux arbres. Dans d’autres cas, le développement du secteur éolien est en cause, touchant particulièrement les espèces migratrices, victimes notamment de collisions avec les pales. Ainsi, parmi les chauves-souris dont la situation s’est dégradée en moins de dix ans, le Molosse de Cestoni est passé de “Préoccupation mineure” à “Quasi menacé” et la Noctule commune de “Quasi menacée” à “Vulnérable” ».
Le cas de la Noctule commune (Nyctalus noctula)
« Bien qu’encore assez largement répandue en France, la Noctule commune est l’une des chauves-souris dont la situation est la plus préoccupante à long terme. Le développement de la production d’énergie éolienne a particulièrement affecté cette espèce migratrice de haut vol, victime de collisions avec les pales des machines. Dans tous les pays, elle figure dans le trio des espèces les plus touchées par cette industrie en pleine expansion. En milieu urbain, elle colonise les parties hautes des immeubles et se trouve confrontée à la mise en œuvre des mesures d'isolation du “Plan climat” : elle risque d’une part d'être emmurée lors des travaux et d’autre part de voir les gîtes qu’elle occupe disparaître progressivement des villes. Elle est aussi menacée par l’abattage d’arbres en zone urbaine et ponctuellement par les travaux de rénovation des châteaux d’eau. Autre menace nouvelle, avec le développement des poêles à bois et des inserts, les conduits de chauffage devant être tubés transforment les installations en pièges potentiels pour les chauves-souris, ce qui affecte particulièrement cette espèce. Le déclin des effectifs de la Noctule commune s’est significativement accru au cours des dernières années. Identifiée en catégorie “Quasi menacée” lors de la précédente évaluation, l’espèce est désormais classée “Vulnérable” suite à la réactualisation de son statut dans la Liste rouge nationale. La mise en place d'actions de conservation et d'un suivi vigilant de l'évolution de ses populations dans les années à venir est indispensable. »
Les chauves-souris victimes de la transition énergétiques et du plan climat
« Sur les 34 espèces de chauves-souris présentes en France, 8 sont aujourd’hui menacées et 8 autres quasi menacées, contre 4 et 7 respectivement lors de la précédente évaluation. Cette évolution traduit en partie l'amélioration des connaissances sur ces espèces. Mais pour beaucoup, l'aggravation est causée par la disparition des habitats qu’elles affectionnent, du fait de l’isolation et de la rénovation des bâtiments et de l’exploitation forestière réduisant l’abondance des vieux arbres. Dans d’autres cas, le développement du secteur éolien est en cause, touchant particulièrement les espèces migratrices, victimes notamment de collisions avec les pales. Ainsi, parmi les chauves-souris dont la situation s’est dégradée en moins de dix ans, le Molosse de Cestoni est passé de “Préoccupation mineure” à “Quasi menacé” et la Noctule commune de “Quasi menacée” à “Vulnérable” ».
Le cas de la Noctule commune (Nyctalus noctula)
« Bien qu’encore assez largement répandue en France, la Noctule commune est l’une des chauves-souris dont la situation est la plus préoccupante à long terme. Le développement de la production d’énergie éolienne a particulièrement affecté cette espèce migratrice de haut vol, victime de collisions avec les pales des machines. Dans tous les pays, elle figure dans le trio des espèces les plus touchées par cette industrie en pleine expansion. En milieu urbain, elle colonise les parties hautes des immeubles et se trouve confrontée à la mise en œuvre des mesures d'isolation du “Plan climat” : elle risque d’une part d'être emmurée lors des travaux et d’autre part de voir les gîtes qu’elle occupe disparaître progressivement des villes. Elle est aussi menacée par l’abattage d’arbres en zone urbaine et ponctuellement par les travaux de rénovation des châteaux d’eau. Autre menace nouvelle, avec le développement des poêles à bois et des inserts, les conduits de chauffage devant être tubés transforment les installations en pièges potentiels pour les chauves-souris, ce qui affecte particulièrement cette espèce. Le déclin des effectifs de la Noctule commune s’est significativement accru au cours des dernières années. Identifiée en catégorie “Quasi menacée” lors de la précédente évaluation, l’espèce est désormais classée “Vulnérable” suite à la réactualisation de son statut dans la Liste rouge nationale. La mise en place d'actions de conservation et d'un suivi vigilant de l'évolution de ses populations dans les années à venir est indispensable. »
Vendredi 17 Novembre 2017
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Nature - environnement
Avec le retour du loup, les montagnes se peuplent d’animaux dangereux, les patous. Ces molosses sont censés protéger les moutons du loup. En fait, ils terrorisent les randonneurs, les alpinistes, les vététistes, ou les promeneurs que d’ailleurs ils mordent trop souvent. Les patous sont censés protéger les troupeaux des loups mais qui protégera les autres usagers de la montagne des patous ?
Patou = danger même si ça n'en a pas l'air. Ce chien a décidé que vous ne passerez pas !!!
Un territoire pour les loups
Je précise d’emblée que je ne suis pas hostile à la présence du loup dans nos montagnes et nos forêts, au contraire. Il faut accepter un ré-ensauvagement d’une partie au moins du territoire en profitant de la déprise agricole. C’est là que le loup a toute sa place. La chute des effectifs de l’élevage ovin pour la viande d’environ 50% (passant de 7 à 3,7 millions de têtes en trente ans), la relative désaffection des consommateurs pour cette viande ovine est une opportunité à saisir pour faire de la place au loup. Comme l’avait déclaré, il y a quelques années, le maire de Saint Martin Vésubie, Gaston Franco, « le pastoralisme n'est pas indispensable au Mercantour » ici. Déjà des estives sont abandonnées, les plus difficiles d’accès, les plus délicates à surveiller. Mais ce n’est pas suffisant. Les zones centrales des Parc nationaux devraient être intégralement dévolues à la seule faune sauvage, prédateurs compris. Il faudrait aussi délimiter des continuités entre les zones ré-ensauvagées. De ces zones, serait exclu le pastoralisme ovin pour la viande. Il faut réserver des territoires pour les grands carnivores car si le pastoralisme et le loup sont incompatibles comme le clament avec raison les éleveurs ovins, il ne faut pas choisir entre eux et les loups comme ils le revendiquent, persuadés que ce seraient eux les heureux élus. Il faut partager l’espace et en laisser une partie aux loups et autres grands prédateurs, la préservation d’une nature sauvage étant aussi essentielle que le maintien d’un élevage ovin en crise. La recommandation n° 17 (1989) relative à la protection du loup gris (Canis Lupus) du Comité permanent de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe va tout à fait dans ce sens. Elle demande que chaque pays définisse «dans son territoire des régions adaptées à l’existence des loups » Il faut que ces régions incluent « les zones où le loup bénéficiera d’une protection juridique totale, par exemple dans des parcs nationaux, des réserves ou des zones de conservation spéciales ainsi que d’autres zones où les populations de loups seront modulées en fonction de principes écologiques en vue de réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres. » (directive n°2)Dans les «régions adaptées à l’existence du loup » et spécifiquement désignées pour sa conservation « un développement économique extensif susceptible d’être préjudiciable à l’espèce et à son habitat sera par conséquent exclu. » (directive n°4)
Pour ce qui est des « autres zones » où les populations de loups peuvent être « modulées » pour réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres la coexistence du loup avec la randonnée pédestre ou équestre, l’alpinisme, le vtt ne pose pas de problème particulier. Par contre, c’est la coexistence de ces pratiques avec le pastoralisme qui est pour le moins délicate lorsque sur les territoires où plane la menace de prédations par des loups, les moutonniers ont recours à des chiens de protection, les patous qu’ils laissent livrés à eux-mêmes dans des troupeaux sans surveillance où sans surveillance suffisante.
Je précise d’emblée que je ne suis pas hostile à la présence du loup dans nos montagnes et nos forêts, au contraire. Il faut accepter un ré-ensauvagement d’une partie au moins du territoire en profitant de la déprise agricole. C’est là que le loup a toute sa place. La chute des effectifs de l’élevage ovin pour la viande d’environ 50% (passant de 7 à 3,7 millions de têtes en trente ans), la relative désaffection des consommateurs pour cette viande ovine est une opportunité à saisir pour faire de la place au loup. Comme l’avait déclaré, il y a quelques années, le maire de Saint Martin Vésubie, Gaston Franco, « le pastoralisme n'est pas indispensable au Mercantour » ici. Déjà des estives sont abandonnées, les plus difficiles d’accès, les plus délicates à surveiller. Mais ce n’est pas suffisant. Les zones centrales des Parc nationaux devraient être intégralement dévolues à la seule faune sauvage, prédateurs compris. Il faudrait aussi délimiter des continuités entre les zones ré-ensauvagées. De ces zones, serait exclu le pastoralisme ovin pour la viande. Il faut réserver des territoires pour les grands carnivores car si le pastoralisme et le loup sont incompatibles comme le clament avec raison les éleveurs ovins, il ne faut pas choisir entre eux et les loups comme ils le revendiquent, persuadés que ce seraient eux les heureux élus. Il faut partager l’espace et en laisser une partie aux loups et autres grands prédateurs, la préservation d’une nature sauvage étant aussi essentielle que le maintien d’un élevage ovin en crise. La recommandation n° 17 (1989) relative à la protection du loup gris (Canis Lupus) du Comité permanent de la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe va tout à fait dans ce sens. Elle demande que chaque pays définisse «dans son territoire des régions adaptées à l’existence des loups » Il faut que ces régions incluent « les zones où le loup bénéficiera d’une protection juridique totale, par exemple dans des parcs nationaux, des réserves ou des zones de conservation spéciales ainsi que d’autres zones où les populations de loups seront modulées en fonction de principes écologiques en vue de réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres. » (directive n°2)Dans les «régions adaptées à l’existence du loup » et spécifiquement désignées pour sa conservation « un développement économique extensif susceptible d’être préjudiciable à l’espèce et à son habitat sera par conséquent exclu. » (directive n°4)
Pour ce qui est des « autres zones » où les populations de loups peuvent être « modulées » pour réduire les conflits qui peuvent survenir avec d’autres modes d’utilisation des terres la coexistence du loup avec la randonnée pédestre ou équestre, l’alpinisme, le vtt ne pose pas de problème particulier. Par contre, c’est la coexistence de ces pratiques avec le pastoralisme qui est pour le moins délicate lorsque sur les territoires où plane la menace de prédations par des loups, les moutonniers ont recours à des chiens de protection, les patous qu’ils laissent livrés à eux-mêmes dans des troupeaux sans surveillance où sans surveillance suffisante.
Vendredi 13 Octobre 2017
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Nature - environnement
Au détour d’un tweet, je viens d’apprendre qu’un végan a répondu à un article de mon blog "Stop au bourrage de crâne : Le mode de vie végan n’est ni écologique, ni éthique !" Il s’agit d’un opus de 30 pages bien tassées écrites par Emile Bévillon. Venant d’un végan pur et dur prêt à justifier toutes les errances de la propagande des PETA et autres association véganes, cela me conforte dans l’idée que j’ai dû viser juste. Je ne pouvais donc laisser ce texte sans réponse bien que j’en ai eu une connaissance tardive. Il a été mis en ligne sur Facebook en Février.
Je ne vais pas faire une réponse point par point à ce texte souvent redondant. Je vais d’abord préciser l’un de nos principaux désaccords qui explique nombre de ses objections, objections qui tomberont par voie de conséquence si j’ai raison (§1). Je reviendrai ensuite sur la question des pairies de fauche ou pâturées dont l’existence est dépendante de celle de l’élevage qui un point central de mon texte. Il me sera facile de montrer que les prétendues solutions que mon contradicteur avance pour les maintenir en l’absence d’élevage sont pour le moins irréalistes voire farfelues (§2). J’aborderai alors la question connexe de l’effet de serre (§3) et je reviendrai sur la question de la ressource en eau, ce qui me permettra de montrer comment la propagande végane manipule l’opinion sur cette question (§4). Le peu d’intérêt que manifeste ce végan de choc pour le plan français visant à les réduire les importations de soja est significative du rôle que joue pour les végans les considérations environnementales (§5). Significative aussi la façon dont il rend compte d’article dont les conclusions dérangent ses a priori végans (§6). Enfin je m’attacherai à discuter quelques points qui pour être de détail n’en sont pas moins révélateurs du véganisme.
Pour ne pas lasser le lecteur, je laisserai de côté ses tentatives de justification des outrances de PETA et errances d’autres sites ou pratiques végans que j’épingle dans les annexes. Le lecteur jugera par lui-même.
N. B. : J’emploie volontairement le terme ‘végan’ et non ‘végane’ qui heurte l’intuition linguistique commune lorsqu’il s’agit du masculin; ‘végane’ étant selon moi le féminin de ‘végan’. D’ailleurs en dehors de ceux qui se réclament du véganisme, c’est l’usage repris ici qui est le plus souvent utilisé.
Émile Bévillon (ci-après B.) et moi sommes d’accord pour condamner l’élevage industriel et ses méfaits. Mais nous en tirons des conséquences opposées. C’est pourquoi B. voit des contradictions dans mon propos alors qu’il y a en fait, contradiction entre sa volonté d’abolir l’élevage et ma position qui met en avant la défense de l’agriculture paysanne dont l’élevage est partie intégrante.
1 – Le point le plus fondamental que soulève cette controverse entre B. et moi et celui de savoir comment se situe l’agriculture industrielle par rapport à l’agriculture traditionnelle, paysanne et accessoirement si la promotion de celle-ci est une utopie.
1.1 – B. soutient que l’élevage industriel est l’aboutissement l’élevage traditionnel et lui est consubstantiel : « Si il est normal d'exploiter les animaux, alors on voit assez mal quelle limite arbitraire il y a à cette exploitation. En d'autres termes, l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel » et « l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel pour la simple et bonne raison que lorsque l'on entérine le fait que l'exploitation animale est quelque chose d'acceptable, on entérine une domination de l'homme sur l'animal qui n'a aucune limite. » En cela il ne fait que justifier la position végane qui est de mettre toutes les formes d’élevage dans le même sac. La thèse que je soutiens, avec d’autres, est que l’élevage industriel est un dévoiement des élevages traditionnels. L’exploitation (au bon sens du terme : tirer profit en vue de produire) du bétail à digérer de la cellulose et son élevage en vue d’obtenir des protéines facilement assimilables n’implique pas une domination sans limite mais peut se concilier, dans le cadre d’une agriculture paysanne, avec le respect des critères du bien-être animal et donc s’imposer des limites, ce qui se fait d’ailleurs naturellement dans un tel cadre.
Par contre l’élevage industriel rendu possible par le développement des sciences et des techniques associées à une rationalisation productiviste a pour conséquence une vision purement instrumentale de l’animal réduit à une machine à produire. Dans le contexte d’une économie mondialisée libérale et concurrentielle, cela signifie la recherche de la rentabilité maximale. Il est évident que dans un tel contexte, le modèle d’élevage industriel tend à se généraliser. Il y a d’autres raisons à cela comme l’occidentalisation du monde avec ses tares dont ses régimes alimentaires trop carnés…
1.2 – Si le compte y est pour les firmes de l’agro-alimentaire et de la grande distribution, il n’y est pas pour bon nombre d’éleveurs condamnés à s’endetter lourdement pour s’agrandir, s’industrialiser et tenter ainsi de survivre, ou bien contraint de jeter l’éponge, vendre à perte et changer de métier tandis que la concentration et le gigantisme des exploitations agricoles s’accentuent permettant ainsi une industrialisation de plus en plus poussée allant de pair avec une chosification de plus en plus poussée elle aussi du bétail. Cependant, de là à soutenir que les modes d’élevage traditionnels sont des survivances, il y a une marge que B. franchit allégrement. Il ignore vraisemblablement ou alors il ne tient pas compte du fait que : «Actuellement 75% de l’alimentation dans le monde est produite par des petits paysans. » (Silvia-Perez Vitoria, l’écologiste n° 49, Vol 18, Mai-Juillet 2017, p. 46).
La généralisation de l’élevage industriel n’est pas non plus une « fatalité » ainsi qu’il le soutient. Comme l’écrit Silvia-Perez Vitoria : « C’est le soutien aux agricultures paysannes qui est prioritaire. C’est là le vrai modèle alternatif qui assurera la préservation des milieux naturels, une nourriture saine et suffisante pour tous, plus de travail et de bonnes conditions de vie pour les travailleurs de la terre. De ce point de vue l’émergence de mouvements paysans à l’échelle mondiale constitue une chance. En s’engageant avec eux dans les luttes qu’ils mènent on pourra véritablement agir au cœur et pas seulement à la périphérie d’un système hautement mortifère. » (Ibid.)
B. ne voit que le côté consommateur. Comme tous les végans, il est obsédé par les questions de régime alimentaire, d’utilisation des produits d’origine animale. Il ignore le paysan éleveur, producteur. Il néglige les luttes contre le modèle industriel et les mouvements internationaux de paysans comme Via Campesina qui défendent une agriculture paysanne avec en France comme adhérents la Confédération Paysanne et le MODEF (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux). B. cite « la ferme des mille vaches » sans parler de la lutte contre cette structure qui fédère au-delà des organisations agricoles.
Le modèle industriel d’élevage que B. voit s’imposer comme une fatalité n’est pas viable sur le long terme, trop gourmand en énergie avec trop polluant. Je crois qu’il le pense aussi mais souhaite le voir purement et simplement disparaitre, ce qui est bien plus utopique que la défense d’un élevage traditionnel qui n’a rien d’une utopie.
Si l’élevage industriel était l’aboutissement de l’élevage paysan et lui était consubstantiel alors globalement, l’élevage serait condamnable d’un point de vue écologique, indépendamment des questions que soulèvent les végans. Mais ce n’est pas vrai. Outre des pratiques et des techniques différentes qui peuvent progresser en mêlant savoir-faire et évolution des connaissances, la meilleure preuve en est que cette agriculture s’oppose concrètement à l’agriculture industrielle et est en lutte contre elle. L’agriculture industrielle ne lui est ni consubstantielle, ni n’en est l’aboutissement ou l’horizon. Le développement de mouvements internationaux et l’écho des luttes paysannes montrent aussi que la défense de l’élevage traditionnel n’est pas sans espoir. Il n’est donc pas nécessaire d’être végan, d’adopter un mode de vie végan pour combattre le fléau de l’élevage industriel dans le cadre d’une agriculture industrielle productiviste. En fait les premières victimes d’un développement éventuel du mode de vie végan seraient les petites exploitations familiales porteuses de l’espoir d’une nature préservée et d’une nourriture saine pour tous.
A plusieurs reprises B. condamne cette défense de l’agriculture et de l’élevage paysan d’idéalisme irréaliste. Mais si comme dit le proverbe, il est aisé de voir la paille dans l’œil du voisin sans voir la poutre qui est dans le sien, l’espoir de voir disparaître l’élevage n’est guère réaliste, du moins à court et moyen terme.
Pour ne pas lasser le lecteur, je laisserai de côté ses tentatives de justification des outrances de PETA et errances d’autres sites ou pratiques végans que j’épingle dans les annexes. Le lecteur jugera par lui-même.
N. B. : J’emploie volontairement le terme ‘végan’ et non ‘végane’ qui heurte l’intuition linguistique commune lorsqu’il s’agit du masculin; ‘végane’ étant selon moi le féminin de ‘végan’. D’ailleurs en dehors de ceux qui se réclament du véganisme, c’est l’usage repris ici qui est le plus souvent utilisé.
Émile Bévillon (ci-après B.) et moi sommes d’accord pour condamner l’élevage industriel et ses méfaits. Mais nous en tirons des conséquences opposées. C’est pourquoi B. voit des contradictions dans mon propos alors qu’il y a en fait, contradiction entre sa volonté d’abolir l’élevage et ma position qui met en avant la défense de l’agriculture paysanne dont l’élevage est partie intégrante.
1 – Le point le plus fondamental que soulève cette controverse entre B. et moi et celui de savoir comment se situe l’agriculture industrielle par rapport à l’agriculture traditionnelle, paysanne et accessoirement si la promotion de celle-ci est une utopie.
1.1 – B. soutient que l’élevage industriel est l’aboutissement l’élevage traditionnel et lui est consubstantiel : « Si il est normal d'exploiter les animaux, alors on voit assez mal quelle limite arbitraire il y a à cette exploitation. En d'autres termes, l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel » et « l'élevage industriel est consubstantiel à l'élevage traditionnel pour la simple et bonne raison que lorsque l'on entérine le fait que l'exploitation animale est quelque chose d'acceptable, on entérine une domination de l'homme sur l'animal qui n'a aucune limite. » En cela il ne fait que justifier la position végane qui est de mettre toutes les formes d’élevage dans le même sac. La thèse que je soutiens, avec d’autres, est que l’élevage industriel est un dévoiement des élevages traditionnels. L’exploitation (au bon sens du terme : tirer profit en vue de produire) du bétail à digérer de la cellulose et son élevage en vue d’obtenir des protéines facilement assimilables n’implique pas une domination sans limite mais peut se concilier, dans le cadre d’une agriculture paysanne, avec le respect des critères du bien-être animal et donc s’imposer des limites, ce qui se fait d’ailleurs naturellement dans un tel cadre.
Par contre l’élevage industriel rendu possible par le développement des sciences et des techniques associées à une rationalisation productiviste a pour conséquence une vision purement instrumentale de l’animal réduit à une machine à produire. Dans le contexte d’une économie mondialisée libérale et concurrentielle, cela signifie la recherche de la rentabilité maximale. Il est évident que dans un tel contexte, le modèle d’élevage industriel tend à se généraliser. Il y a d’autres raisons à cela comme l’occidentalisation du monde avec ses tares dont ses régimes alimentaires trop carnés…
1.2 – Si le compte y est pour les firmes de l’agro-alimentaire et de la grande distribution, il n’y est pas pour bon nombre d’éleveurs condamnés à s’endetter lourdement pour s’agrandir, s’industrialiser et tenter ainsi de survivre, ou bien contraint de jeter l’éponge, vendre à perte et changer de métier tandis que la concentration et le gigantisme des exploitations agricoles s’accentuent permettant ainsi une industrialisation de plus en plus poussée allant de pair avec une chosification de plus en plus poussée elle aussi du bétail. Cependant, de là à soutenir que les modes d’élevage traditionnels sont des survivances, il y a une marge que B. franchit allégrement. Il ignore vraisemblablement ou alors il ne tient pas compte du fait que : «Actuellement 75% de l’alimentation dans le monde est produite par des petits paysans. » (Silvia-Perez Vitoria, l’écologiste n° 49, Vol 18, Mai-Juillet 2017, p. 46).
La généralisation de l’élevage industriel n’est pas non plus une « fatalité » ainsi qu’il le soutient. Comme l’écrit Silvia-Perez Vitoria : « C’est le soutien aux agricultures paysannes qui est prioritaire. C’est là le vrai modèle alternatif qui assurera la préservation des milieux naturels, une nourriture saine et suffisante pour tous, plus de travail et de bonnes conditions de vie pour les travailleurs de la terre. De ce point de vue l’émergence de mouvements paysans à l’échelle mondiale constitue une chance. En s’engageant avec eux dans les luttes qu’ils mènent on pourra véritablement agir au cœur et pas seulement à la périphérie d’un système hautement mortifère. » (Ibid.)
B. ne voit que le côté consommateur. Comme tous les végans, il est obsédé par les questions de régime alimentaire, d’utilisation des produits d’origine animale. Il ignore le paysan éleveur, producteur. Il néglige les luttes contre le modèle industriel et les mouvements internationaux de paysans comme Via Campesina qui défendent une agriculture paysanne avec en France comme adhérents la Confédération Paysanne et le MODEF (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux). B. cite « la ferme des mille vaches » sans parler de la lutte contre cette structure qui fédère au-delà des organisations agricoles.
Le modèle industriel d’élevage que B. voit s’imposer comme une fatalité n’est pas viable sur le long terme, trop gourmand en énergie avec trop polluant. Je crois qu’il le pense aussi mais souhaite le voir purement et simplement disparaitre, ce qui est bien plus utopique que la défense d’un élevage traditionnel qui n’a rien d’une utopie.
Si l’élevage industriel était l’aboutissement de l’élevage paysan et lui était consubstantiel alors globalement, l’élevage serait condamnable d’un point de vue écologique, indépendamment des questions que soulèvent les végans. Mais ce n’est pas vrai. Outre des pratiques et des techniques différentes qui peuvent progresser en mêlant savoir-faire et évolution des connaissances, la meilleure preuve en est que cette agriculture s’oppose concrètement à l’agriculture industrielle et est en lutte contre elle. L’agriculture industrielle ne lui est ni consubstantielle, ni n’en est l’aboutissement ou l’horizon. Le développement de mouvements internationaux et l’écho des luttes paysannes montrent aussi que la défense de l’élevage traditionnel n’est pas sans espoir. Il n’est donc pas nécessaire d’être végan, d’adopter un mode de vie végan pour combattre le fléau de l’élevage industriel dans le cadre d’une agriculture industrielle productiviste. En fait les premières victimes d’un développement éventuel du mode de vie végan seraient les petites exploitations familiales porteuses de l’espoir d’une nature préservée et d’une nourriture saine pour tous.
A plusieurs reprises B. condamne cette défense de l’agriculture et de l’élevage paysan d’idéalisme irréaliste. Mais si comme dit le proverbe, il est aisé de voir la paille dans l’œil du voisin sans voir la poutre qui est dans le sien, l’espoir de voir disparaître l’élevage n’est guère réaliste, du moins à court et moyen terme.
Mercredi 16 Août 2017
Nature - environnement
Dans un cas particulier, France Nature Environnement a choisi les faucons tandis que la LPO qui recense les cadavres aux pieds des tueuses pour le compte d’EDF-EN se tait. Elle est pourtant « opérateur » du plan national concernant la protection de cet oiseau.
Dans son édition du 27/07/2017, le journal Le Monde indique que France nature environnement (FNE) a engagé une action en justice contre EDF-EN pour destruction d’espèces protégées, le 30 juin.
Cette entreprise gère sur le causse d’Aumelas, dans le département de l’Hérault, un parc éolien de 31 aérogénérateurs sur environ 800 hectares entre deux zones de protection spéciale. Ces éoliennes tuent des espèces protégées et notamment des faucons crécerellettes rares en France qui bénéficient d’un plan national de protection. Pour renforcer le faible effectif de cette espèce, il a même été procédé à des réintroductions d’individus dans l’Aude.
En 2008 la LPO-PACA écrivait : « Dans les années 1980 - 1990, voir un Faucon crécerellette en France relevait de l’exploit : seuls deux couples étaient présents en 1983. L’espèce était tout simplement menacée de disparition. Depuis, grâce à l’action conduite par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) dans le cadre des programmes LIFE financés par l’Union Européenne et du plan national de restauration soutenu par le Ministère de l’Ecologie, les effectifs ont fortement augmenté : 194 couples en 2008 ! Mieux, la mise en œuvre d’une opération de réintroduction dans le département de l’Aude a permis l’installation d’une nouvelle colonie qui compte maintenant 5 couples ! Cependant, tout n’est pas gagné pour autant… »
Elle ne croyait pas si bien dire car c’était sans compter sur la construction d’éoliennes, avec l’accord de cette même LPO, sur le causse dans des sites favorables à ce petit faucon et qu’il fréquente. 33 cadavres ont été découverts par la LPO de l’Hérault qui est prestataire de service rémunéré pour EDF-EN (en même temps qu’elle est opérateur départemental du plan national d’action pour les faucons crécerellettes, plan qui a pour objectif d’en augmenter la population !). « « Potentiellement, on pourrait avoir trois fois plus de cas de mortalité que ceux que nous trouvons » selon Nicolas Saulnier, directeur de la LPO-Hérault cité par le Monde.
Bref d’un côté on finance la protection et le renforcement de populations de faucons crécerellettes et de l’autre on finance (avec notre argent via la CSPE) le développement d’éoliennes qui les déciment et mettent de nouveau l’espèce en danger.
EDF-EN a doté ses appareils de dispositifs de protection qui se sont avérés inefficaces. Elle n’a pas pour autant déposé de dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées comme elle aurait dû le faire et elle continue de tuer des faucons crécerellettes ainsi que d’autres espèces comme le Busard cendré en poursuivant l’exploitation de ce parc de l’Aumelas.
Si elle n’a pas déposé cette demande, c’est qu’elle avait une très bonne raison de ne pas le faire. Dans le dossier de dérogation, EDF-EN aurait dû indiquer la « raison impérative majeure » qui justifiait la construction du parc éolien dans cette zone. En d’autres termes, il aurait fallu qu’elle prouve que le parc n’aurait pas pu être aménagé ailleurs comme le souligne Le Monde qui ajoute à juste titre que « ce dossier pourrait remettre en question son existence ».
Eoliennes contre Faucons crécerellettes, Busard cendrés (et chauve-souris), les protecteurs de la Nature et les vrais écologistes ont choisi. C’est maintenant à la justice de trancher.
Affaire à suivre.
En 2008 la LPO-PACA écrivait : « Dans les années 1980 - 1990, voir un Faucon crécerellette en France relevait de l’exploit : seuls deux couples étaient présents en 1983. L’espèce était tout simplement menacée de disparition. Depuis, grâce à l’action conduite par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) dans le cadre des programmes LIFE financés par l’Union Européenne et du plan national de restauration soutenu par le Ministère de l’Ecologie, les effectifs ont fortement augmenté : 194 couples en 2008 ! Mieux, la mise en œuvre d’une opération de réintroduction dans le département de l’Aude a permis l’installation d’une nouvelle colonie qui compte maintenant 5 couples ! Cependant, tout n’est pas gagné pour autant… »
Elle ne croyait pas si bien dire car c’était sans compter sur la construction d’éoliennes, avec l’accord de cette même LPO, sur le causse dans des sites favorables à ce petit faucon et qu’il fréquente. 33 cadavres ont été découverts par la LPO de l’Hérault qui est prestataire de service rémunéré pour EDF-EN (en même temps qu’elle est opérateur départemental du plan national d’action pour les faucons crécerellettes, plan qui a pour objectif d’en augmenter la population !). « « Potentiellement, on pourrait avoir trois fois plus de cas de mortalité que ceux que nous trouvons » selon Nicolas Saulnier, directeur de la LPO-Hérault cité par le Monde.
Bref d’un côté on finance la protection et le renforcement de populations de faucons crécerellettes et de l’autre on finance (avec notre argent via la CSPE) le développement d’éoliennes qui les déciment et mettent de nouveau l’espèce en danger.
EDF-EN a doté ses appareils de dispositifs de protection qui se sont avérés inefficaces. Elle n’a pas pour autant déposé de dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées comme elle aurait dû le faire et elle continue de tuer des faucons crécerellettes ainsi que d’autres espèces comme le Busard cendré en poursuivant l’exploitation de ce parc de l’Aumelas.
Si elle n’a pas déposé cette demande, c’est qu’elle avait une très bonne raison de ne pas le faire. Dans le dossier de dérogation, EDF-EN aurait dû indiquer la « raison impérative majeure » qui justifiait la construction du parc éolien dans cette zone. En d’autres termes, il aurait fallu qu’elle prouve que le parc n’aurait pas pu être aménagé ailleurs comme le souligne Le Monde qui ajoute à juste titre que « ce dossier pourrait remettre en question son existence ».
Eoliennes contre Faucons crécerellettes, Busard cendrés (et chauve-souris), les protecteurs de la Nature et les vrais écologistes ont choisi. C’est maintenant à la justice de trancher.
Affaire à suivre.
Dimanche 30 Juillet 2017
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Nature - environnement
Le printemps silencieux qui nous menace ne sera pas seulement dû aux pesticides généreusement déversés dans la nature par des exploitants agricoles qui n’ont plus rien des paysans. Il sera dû aussi aux éoliennes, ces hachoirs à oiseaux de plus en plus démesurés dont les artisans d’une transition énergétique qui n’a rien d’écologique et les hystériques climato-catastrophistes veulent hérisser le territoire. En Juin est paru un rapport de la LPO intitulé Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune. Il est accablant. C’est à l’analyse de ce rapport qu’est consacré cet article.
Roitelet triple bandeau. Les oiseaux de cette espèce sont parmi les plus petits d'Europe. Ils sont massacrés en grand nombre par les pales des éoliennes lors de leur migration automnale.
Des données fragmentaires mais consternantes
● En prenant comme estimation 7,2 oiseaux tués par an par éolienne, le parc en 2016 constitué d’environ 6000 éoliennes en tuerait donc 42 000 par an.
● Le Décret n° 2016-1442 du 27 octobre 2016 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe comme objectif pour 2023 un parc de 10 000 à 12 000 éoliennes, c’est-à-dire en l’état actuel des choses, la mort de 72 000 à 86 000 oiseaux par an.
● Quant au « scénario Négawatt »/ADEME avec ses 18 000 éoliennes, il tuerait 121 000 oiseaux/an.
Bien qu’ayant de fervents partisans parmi certains « écologistes » climato-catastrophistes dont le Ministre de l’écologie actuel, il semble peu probable selon ce rapport que ce scénario se réalise. Heureusement….
En accord avec la politique de la LPO, voulant ménager la chèvre et le chou, l’éolien industriel (dont elle est un prestataire ) et la protection des oiseaux, les auteurs du rapport ne font pas ces multiplications simples. Les chiffres qui en résultent sont un argument à charge d’un trop grand poids contre le développement de l’éolien terrestre ou maritime. Ils se déduisent pourtant mécaniquement de leurs estimations.
Il est possible que le changement climatique impacte les oiseaux de diverses espèces de différentes façons avec des gagnants et des perdants. Il est certain que « la lutte contre le changement climatique » au nom de laquelle on hérisse les territoires de ces hachoirs leur coûte déjà très cher. Cela est vrai en tout premier lieu pour les espèces fragiles. Malgré des suivis de mortalité scandaleusement insuffisants, effectués sans rigueur, voire carrément absents pour de nombreuses installations, les auteurs du rapport notent que : «Vingt espèces d’oiseaux inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ont, à ce jour, été retrouvées sous les éoliennes françaises. Il s’agit d’espèces menacées de disparition, d’espèces vulnérables à certaines modifications de leur habitat, d’espèces considérées comme rares (population faible ou répartition locale restreinte), et d’espèces nécessitant une attention particulière à cause de la spécificité de leur habitat, ainsi que d’espèces migratrices dont la venue est régulière. » (p. 70)
● En prenant comme estimation 7,2 oiseaux tués par an par éolienne, le parc en 2016 constitué d’environ 6000 éoliennes en tuerait donc 42 000 par an.
● Le Décret n° 2016-1442 du 27 octobre 2016 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe comme objectif pour 2023 un parc de 10 000 à 12 000 éoliennes, c’est-à-dire en l’état actuel des choses, la mort de 72 000 à 86 000 oiseaux par an.
● Quant au « scénario Négawatt »/ADEME avec ses 18 000 éoliennes, il tuerait 121 000 oiseaux/an.
Bien qu’ayant de fervents partisans parmi certains « écologistes » climato-catastrophistes dont le Ministre de l’écologie actuel, il semble peu probable selon ce rapport que ce scénario se réalise. Heureusement….
En accord avec la politique de la LPO, voulant ménager la chèvre et le chou, l’éolien industriel (dont elle est un prestataire ) et la protection des oiseaux, les auteurs du rapport ne font pas ces multiplications simples. Les chiffres qui en résultent sont un argument à charge d’un trop grand poids contre le développement de l’éolien terrestre ou maritime. Ils se déduisent pourtant mécaniquement de leurs estimations.
Il est possible que le changement climatique impacte les oiseaux de diverses espèces de différentes façons avec des gagnants et des perdants. Il est certain que « la lutte contre le changement climatique » au nom de laquelle on hérisse les territoires de ces hachoirs leur coûte déjà très cher. Cela est vrai en tout premier lieu pour les espèces fragiles. Malgré des suivis de mortalité scandaleusement insuffisants, effectués sans rigueur, voire carrément absents pour de nombreuses installations, les auteurs du rapport notent que : «Vingt espèces d’oiseaux inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux ont, à ce jour, été retrouvées sous les éoliennes françaises. Il s’agit d’espèces menacées de disparition, d’espèces vulnérables à certaines modifications de leur habitat, d’espèces considérées comme rares (population faible ou répartition locale restreinte), et d’espèces nécessitant une attention particulière à cause de la spécificité de leur habitat, ainsi que d’espèces migratrices dont la venue est régulière. » (p. 70)
Dimanche 30 Juillet 2017
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Nature - environnement
Ce « plan ours brun » est défini pour une période de dix ans (2017-2027). Il est censé répondre aux enjeux liés à l’amélioration de l’état de conservation de la population ursine, l’accompagnement des activités humaines en présence d’ours et la patrimonialisation de l’espèce en tant qu’élément parmi d’autres du patrimoine naturel et culturel pyrénéen.
À l’inverse d’associations qui font pression pour obtenir de nouvelles introductions d’ourses, je m’inscris contre de telles introductions et préfère avec le texte présenté une croissance endogène. Malheureusement, si ce « volet ours » est en accord avec cet objectif de croissance endogène, il ne s’en donne pas les moyens faute d’avoir le courage d’affronter le lobby des éleveurs et celui des chasseurs.
Si vous lisez ma contribution à la consultation que je reprends dans le corps de cet article, vous pourrez constater que le texte soumis à consultation a bien d’autres insuffisances que celle montée en épingle par les dites associations et qui n’en est pas une.
Si vous pensez comme moi qu’un ours « transloqué » est un « ours déporté » et que la population d’ours introduite ne pourra se naturaliser que si elle réussit à s’accroître d’elle-même, alors vous pouvez vous inspirer de ma contribution pour participer à votre tour. Il ne s’agit pas de la recopier mais d’argumenter à votre guise à partir des informations qui y sont développées.
N.b. 1 – Les modalités pratiques pour contribuer à la consultation sont données au bas de cet article.
Nb. 2 – Dans la première partie de cette contribution, je reprends une partie d’un article plus ancien « Un ours réintroduit, c’est un ours déporté ! »
A – Des associations appellent à intervenir pour exiger que ce plan comporte la translocation rapide de quatre ours femelles : deux dans les Pyrénées Occidentales et deux en Pyrénées Centrales. Il faut donc s’attendre à une avalanche d’avis identiques en substance et vaguement personnalisés pour être pris en compte.
En ce qui me concerne, je suis opposé à de telles translocations pour plusieurs raisons que je développe ci-après. Bien que pouvant recouper certaines assertions des éleveurs et chasseurs « anti-ours », elles procèdent d’un souci inverse : préserver ce qu’il peut y avoir encore de naturalité dans la faune sauvage en s’interdisant un interventionnisme intempestif qui fait que le remède est pire que le mal.
1°) Je souhaite tout d’abord rappeler que les translocations passées n’ont pas permis de sauver les populations d’ours DES Pyrénées.
La petite population relictuelle d’une dizaine d’ours qui subsistait encore dans le massif dans les années 1990 s’est éteinte. Aujourd’hui s'il y a des ours dans les Pyrénées, Il n’y a plus d’Ours DES Pyrénées, seulement des ours originaires de Slovaquie et leur descendance, à l’exception d’un hybride né en 2004 mais qui ne semble pas s’être reproduit.
En effet croire que deux populations de la même espèce sont identiques et interchangeables est une erreur et les ours qui vivent aujourd’hui dans ce massif forment une population qui n’est en rien issue naturellement de la population autochtone initiale. Elle est tout aussi artificielle que celle de beaucoup de parcs zoologiques. Si donc par les translocations d’ours slovènes on avait voulu sauver la population d’ours des Pyrénées, ce fut un échec. Il est trop tard maintenant.
Il faut remarquer que même si quelques commentaires de certains responsables pyrénéens – qu’ils appartiennent au monde politique, syndical de l’agriculture ou de la chasse – pouvaient avoir et peuvent encore avoir des connotations discutables, il n’en reste pas moins que la différence qu’ils faisaient et qu’ils font encore entre les ours autochtones et les ours introduits a un fond de vérité scientifique. En la circonstance, savoir populaire et scientifique s’accordent et font paraître certaines des thèses de la biologie de la conservation pour ce qu’elles sont, à savoir une idéologie (au mauvais sens du terme) qui se pare des couleurs de la science pour s’imposer.
2°) Un argument qui revient fréquemment pour justifier ces translocations pour «renforcer» une population insiste sur les risques de dégénérescence que ferait courir la consanguinité lorsque cette population est de taille trop modeste. Si ceux qui se présentent comme des défenseurs de l’ours des Pyrénées (qui, je le rappelle encore une fois, stricto sensu n’existe plus) exigent de nouvelles translocations, c’est d’abord pour ce motif. Ainsi, l’association Férus réclame de nouvelles translocations pour limiter ces risques et rendre ainsi la population vivant dans le massif pyrénéen pérenne. En 2014, cette association tirait la sonnette d’alarme au sujet des risques liés à la consanguinité. Elle faisait référence à l’étude de 2013 publiée sous le patronage du MNHN.
Le risque de consanguinité est certes « pointé » par « les scientifiques » auteurs de ce rapport, mais il y a d’autres « scientifiques » qui considèrent que ce risque est pour le moins surévalué, voire inexistant. Parmi eux le Professeur Alain Dubois, professeur lui aussi au MNHN. Pour lui, « La crainte de la consanguinité qui motive certaines réintroductions d’individus au sein de populations de taille réduite s’appuie sur des modélisations mathématiques, mais elle est contredite par de nombreuses observations empiriques.» (Dubois, 2008, p.366) Celles-ci montrent au contraire que des populations de taille réduite avec un polymorphisme génétique également réduit peuvent survivre dans des conditions difficiles et se reconstituer ensuite dans des conditions favorables.
Mercredi 1 Mars 2017
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Nature - environnement
Les menaces qui planent sur le Plateau de Saclay se sont concrétisées mais la lutte continue contre l’OIN, un projet qui porte atteinte à des réserves de biodiversité, gaspille une des terres parmi les plus fertiles au détriment d’une agriculture de proximité et sans prendre en compte les objectifs d’autosuffisance alimentaire de cette Région. Ce regroupement de chercheurs n’est même pas favorable à la Recherche mais qu’importe. Les gouvernements se succèdent et les même aberrations (pour être poli) demeurent.
On trouvera ci-dessous le texte de présentation de Saclay citoyen, « groupe d'étude juridique citoyen et inter associatif » pour s’opposer au rouleau compresseur de l’Etat par des actions juridiques communes.
Pour conserver les terres agricoles et les espaces naturels
du plateau de Saclay
Une mobilisation citoyenne forte
Les habitants, les associations du plateau de Saclay sont mobilisés depuis plus d'un quart de siècle pour conserver la vie agricole, protéger les espaces naturels réserves de biodiversité, la beauté des paysages, développer les liens de proximité tissés entre le plateau et les vallées.
Face à l'indifférence des pouvoirs publics, des citoyens et des associations se sont engagés activement en 2015, dans un groupe d'étude juridique, Saclay Citoyen, pour mettre en synergie les compétences des uns et des autres et regrouper les forces dans des actions juridiques communes. En septembre 2015, le groupe a porté avec une trentaine d'associations une nouvelle demande de débat public sur l'aménagement du plateau de Saclay, demande restée sans réponse...
Face à la désinformation, au mépris des pouvoirs publics, aux irrégularités juridiques, Saclay Citoyen porte la volonté d’être au plus près de ce que vivent les habitants du plateau de Saclay et des vallées pour faire entendre leurs voix et leurs aspirations par toutes les actions juridiques qui seront utiles et nécessaires.
°°°°°°°°°°
Signez la pétition
Stop au béton sur les terres agricoles du plateau de Saclay
du plateau de Saclay
Une mobilisation citoyenne forte
Les habitants, les associations du plateau de Saclay sont mobilisés depuis plus d'un quart de siècle pour conserver la vie agricole, protéger les espaces naturels réserves de biodiversité, la beauté des paysages, développer les liens de proximité tissés entre le plateau et les vallées.
- Ils dénoncent sans relâche le gigantisme du projet d'aménagement prévu dans le cadre du Grand Paris, qui prévoit d'amener 2 millions d'habitants supplémentaires en 2030 en Ile de France ce qui conduira à une urbanisation massive du plateau de Saclay et à l'installation d'un métro aérien sur les terres agricoles. Il est prévu d'ores et déjà que près de 400 hectares soient sacrifiés par le projet de "cluster ", transfert d'organismes scientifiques et d'entreprises sur le plateau.
- Ils condamnent le caractère anti-démocratique de ce projet, en particulier l’absence d'un débat public qui aurait permis d’appréhender l’opportunité et la pertinence du projet. Différents recours ont été portés par des associations ces dernières années.
Malgré cette forte opposition, l’État continue d’avancer tel un rouleau compresseur. Les enquêtes publiques partielles se succèdent (créations de ZAC et de ZAD, déclarations d’utilité publique, révisions de PLU, etc.), empêchant ainsi toute vision globale des impacts environnementaux, ce qui a été dénoncé à plusieurs reprises par les Autorités environnementales.
La création d'un groupe d'étude juridique citoyen et inter associatif
Face à l'indifférence des pouvoirs publics, des citoyens et des associations se sont engagés activement en 2015, dans un groupe d'étude juridique, Saclay Citoyen, pour mettre en synergie les compétences des uns et des autres et regrouper les forces dans des actions juridiques communes. En septembre 2015, le groupe a porté avec une trentaine d'associations une nouvelle demande de débat public sur l'aménagement du plateau de Saclay, demande restée sans réponse...
°°°°°°°°°°
Pour aller sur le site de Saclay citoyen, c’est ici.
Signez la pétition
Stop au béton sur les terres agricoles du plateau de Saclay
Saclay citoyen a lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 5000 signatures (5 329 à la date de publication de cet article) Pour un exposé du contexte, le texte de la pétition et pour la signer, c’est sur le site de Cyberacteur.
On peut aussi la signer via le site de Saclay citoyen .
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Photo: "Plateau de Saclay au printemps" (JFD)
On peut aussi la signer via le site de Saclay citoyen .
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Photo: "Plateau de Saclay au printemps" (JFD)
Samedi 28 Janvier 2017
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Nature - environnement
L’Union Européenne s’apprête à sacrifier sur l’autel du libre-échange sa législation concernant les OGM. Fallait-il s’en étonner ? Sûrement pas. Son essence c’est le libéralisme, le marché et la libre circulation des marchandises au mépris de la protection de l’environnement, de la Nature et de la santé des populations. Elle sait oublier le principe de précaution lorsque celui-ci risque d’être un obstacle au négoce. Elle subordonne la santé des européens aux impératifs du marché.
OGM: le CETA, un cadeau aux multinationales biotech
Sous ce titre est parue dans EURACTIV une tribune qui explique comment les députés européens puis les gens vont se faire rouler dans la farine. Ils ne veulent pas d’OGM. Ils en auront quand même au nom du libre-échange ! Voici des extraits de cette tribune.
« Avant de signer ce traité le 30 octobre, la Commission et les États membres l’ont affirmé dans une déclaration annexe unilatérale : « le CETA n’implique aucune modification de la législation européenne concernant l’évaluation des risques et l’autorisation, l’étiquetage et la traçabilité des produits génétiquement modifiés pour l’alimentation humaine et animale ». Un propos rassurant, en réponse à une des craintes les plus populaires vis-à-vis du CETA : que ce traité, via son mécanisme de coopération réglementaire et son système de protection des investisseurs, contribue à faire évoluer la réglementation européenne sur les OGM au-delà de lignes rouges difficilement tracées – et encore bien fragiles – par des années de mobilisation. Mais ces dénégations de principe de nos dirigeants n’offrent malheureusement aucune protection face à ce que prévoit le CETA. (…)
« Afin de réduire les barrières au commerce, les processus d’autorisation devront désormais être «efficaces et fondés sur des données scientifiques», dont les auteurs sont supposés vierges de tout conflit d’intérêts. L’UE s’interdit donc de facto toute réglementation basée sur le principe de précaution ou sur des considérations politiques, comme le rejet de l’appropriation d’un patrimoine commun, et offre aux multinationales de la semence un moyen supplémentaire de défendre leurs intérêts commerciaux. Sans explicitement affirmer que l’interdiction future d’OGM sera incompatible avec le CETA – ses promoteurs ont beau jeu de clamer qu’il n’est écrit nulle part qu’il engage l’UE à autoriser des OGM –, ce traité ouvre un boulevard aux lobbys de l’agrobusiness.
« Ces derniers l’ont bien compris. Six mois avant même la signature du CETA, le lobby industriel du soja canadien, Soy Canada, a publiquement exigé que la Commission européenne tienne ses «engagements » pris pendant les négociations du traité, et accélère les procédures d’autorisation de trois variétés transgéniques [1]. Trois mois plus tard, Monsanto a pu se réjouir que la Commission autorise l’importation de son soja OGM Roundup Ready 2 Xtend. Cet épisode de « CETA avant l’heure » a eu le mérite de révéler l’impact que ce traité aurait sur l’encadrement des biotechnologies. » (…)
Cette tribune est signée par Philippe CATINAUD, co-president du Réseau Semences Paysannes (RSP), Florent COMPAIN, président des Amis de la Terre, Jean-François JULLIARD, directeur général de Greenpeace France, Denez L’HOSTIS, président de France Nature Environnement (FNE), Stéphanie PAGEOT, présidente de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB) et Jean-Marie SIRVINS, vice-président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF).
Pour lire la tribune in extenso, ici
Le précédent de l’ALENA
Que les craintes et mises en garde des signataires de cette tribune soient, hélas, très bien fondées, il suffit de rappeler ce qui s’est passé avec l’application de l’ALENA, le traité qui a institué une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, créant un vaste marché de 480 millions d'habitants où les multinationales règnent en maître. Elles ont gagné plus de 400 millions de dollars US dans des actions intentées contre les gouvernements nationaux lorsque ceux-ci édictaient des lois, règlements ou taxes pour protéger l’environnement ou la santé des populations mais qui entravaient leurs business. Elles ont gagné grâce au mécanisme de coopération réglementaire et au système de protection des investisseurs du traité semblables à ceux mis en place dans le CETA. Les recours intentés par ADM, Cargill et Corn Products International contre les taxes que le Mexique avait instauré en 2003 – 2004 sur les boissons sucrées avec du sirop de maïs à haute teneur en fructose qui rendent obèse aura coûté 200 millions de dollars US à cet état qui voulait protéger la santé de ses citoyens et en particulier de sa jeunesse. Demain si après le CETA, le TAFTA est signé, verra-t-on les grands cigarettiers intenter un procès à la France parce qu’elle relèvera les taxes sur le tabac ?
Il y a quelque chose de pourri dans cette Europe qui n’est rien d’autre qu’un vaste marché organisé pour le plus grand profit des multinationales et de la finance, au mépris des peuples, et qui ne respecte la Nature et de l’environnement que lorsqu’ils ne sont pas un obstacle à tous ces business.
Sous ce titre est parue dans EURACTIV une tribune qui explique comment les députés européens puis les gens vont se faire rouler dans la farine. Ils ne veulent pas d’OGM. Ils en auront quand même au nom du libre-échange ! Voici des extraits de cette tribune.
« Avant de signer ce traité le 30 octobre, la Commission et les États membres l’ont affirmé dans une déclaration annexe unilatérale : « le CETA n’implique aucune modification de la législation européenne concernant l’évaluation des risques et l’autorisation, l’étiquetage et la traçabilité des produits génétiquement modifiés pour l’alimentation humaine et animale ». Un propos rassurant, en réponse à une des craintes les plus populaires vis-à-vis du CETA : que ce traité, via son mécanisme de coopération réglementaire et son système de protection des investisseurs, contribue à faire évoluer la réglementation européenne sur les OGM au-delà de lignes rouges difficilement tracées – et encore bien fragiles – par des années de mobilisation. Mais ces dénégations de principe de nos dirigeants n’offrent malheureusement aucune protection face à ce que prévoit le CETA. (…)
« Afin de réduire les barrières au commerce, les processus d’autorisation devront désormais être «efficaces et fondés sur des données scientifiques», dont les auteurs sont supposés vierges de tout conflit d’intérêts. L’UE s’interdit donc de facto toute réglementation basée sur le principe de précaution ou sur des considérations politiques, comme le rejet de l’appropriation d’un patrimoine commun, et offre aux multinationales de la semence un moyen supplémentaire de défendre leurs intérêts commerciaux. Sans explicitement affirmer que l’interdiction future d’OGM sera incompatible avec le CETA – ses promoteurs ont beau jeu de clamer qu’il n’est écrit nulle part qu’il engage l’UE à autoriser des OGM –, ce traité ouvre un boulevard aux lobbys de l’agrobusiness.
« Ces derniers l’ont bien compris. Six mois avant même la signature du CETA, le lobby industriel du soja canadien, Soy Canada, a publiquement exigé que la Commission européenne tienne ses «engagements » pris pendant les négociations du traité, et accélère les procédures d’autorisation de trois variétés transgéniques [1]. Trois mois plus tard, Monsanto a pu se réjouir que la Commission autorise l’importation de son soja OGM Roundup Ready 2 Xtend. Cet épisode de « CETA avant l’heure » a eu le mérite de révéler l’impact que ce traité aurait sur l’encadrement des biotechnologies. » (…)
Cette tribune est signée par Philippe CATINAUD, co-president du Réseau Semences Paysannes (RSP), Florent COMPAIN, président des Amis de la Terre, Jean-François JULLIARD, directeur général de Greenpeace France, Denez L’HOSTIS, président de France Nature Environnement (FNE), Stéphanie PAGEOT, présidente de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB) et Jean-Marie SIRVINS, vice-président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF).
Pour lire la tribune in extenso, ici
Le précédent de l’ALENA
Que les craintes et mises en garde des signataires de cette tribune soient, hélas, très bien fondées, il suffit de rappeler ce qui s’est passé avec l’application de l’ALENA, le traité qui a institué une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, créant un vaste marché de 480 millions d'habitants où les multinationales règnent en maître. Elles ont gagné plus de 400 millions de dollars US dans des actions intentées contre les gouvernements nationaux lorsque ceux-ci édictaient des lois, règlements ou taxes pour protéger l’environnement ou la santé des populations mais qui entravaient leurs business. Elles ont gagné grâce au mécanisme de coopération réglementaire et au système de protection des investisseurs du traité semblables à ceux mis en place dans le CETA. Les recours intentés par ADM, Cargill et Corn Products International contre les taxes que le Mexique avait instauré en 2003 – 2004 sur les boissons sucrées avec du sirop de maïs à haute teneur en fructose qui rendent obèse aura coûté 200 millions de dollars US à cet état qui voulait protéger la santé de ses citoyens et en particulier de sa jeunesse. Demain si après le CETA, le TAFTA est signé, verra-t-on les grands cigarettiers intenter un procès à la France parce qu’elle relèvera les taxes sur le tabac ?
Il y a quelque chose de pourri dans cette Europe qui n’est rien d’autre qu’un vaste marché organisé pour le plus grand profit des multinationales et de la finance, au mépris des peuples, et qui ne respecte la Nature et de l’environnement que lorsqu’ils ne sont pas un obstacle à tous ces business.
Samedi 14 Janvier 2017
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Nature - environnement
La notion de patrimoine mondial de l’UNESCO a souvent été détournée de son but officiel. Elle a servi à des fins de promotion touristique ou à des fins politiques ou bien encore à des fins économiques. L’anthropologue David Berliner a forgé à ce sujet le terme « unescoïsation » qui désigne une intense « mise en tourisme du lieu » conséquence contreproductive de la protection que ce classement est censé conférer. Le cas étudié par l’anthropologue est une petite ville du Laos mais on pourrait trouver d’autres exemples un peu partout dans le monde de cette unescoïsation de sites qui classés au patrimoine mondial se trouvent de ce fait en danger à cause de l’afflux de touristes.
Je développe ci-dessous l’exemple d’un site hexagonal qui est en danger de cette unescoïsation : la Chaîne des Puys et son volcan majeur le Puy de Dôme dans le département éponyme en Auvergne.
Dans ce cas d’espèce cette mise en tourisme est l’objectif qui sous-tend cette recherche de labélisation. Ensuite, pour élargir le propos je reproduis en annexe un article publié sur le site The Conversation «Les effets pervers du classement au patrimoine mondial de l’Unesco » de Chloé Maurel
Le Conseil général du Puy de Dôme (Auvergne) se démène pour faire classer le Volcan éponyme et la chaîne de volcans associée alors que le site est très fragile et déjà victime de sa fréquentation qui accentue les phénomènes d'érosion malgré d'une part les protections administratives et légales dont elle bénéficie et d'autre part les aménagements entrepris pour canaliser le flot humain qui se montrent peu efficaces à la longue et achèvent de lui ôter le peu de naturalité qui lui reste. Il faut souligner que le classement éventuel ne lui apportera pas de protection supplémentaire et ne restreindra pas les activités humaines sur le site qui présente beaucoup de plantations d'épicéas totalement artificielles en lieu et place d'une forêt de hêtres naturelle. Avec les élus, les chambres de commerce et les offices de tourisme à la manœuvre le but de l'opération est d'essayer de donner au site une renommée internationale pour attirer des touristes étrangers chinois ou américains réputés meilleurs clients que les français ou les européens.
Dimanche 8 Janvier 2017
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Nature - environnement
Dans le cadre de la discussion du projet de loi « relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique » le gouvernement a fait adopter le 2 Juin 2016 un amendement visant d’une part à élargir aux abattoirs et aux entreprises de transport le délit de maltraitance envers les animaux et permettant d’autre part de protéger les employés de ces structures qui dénonceraient de tels agissements s’ils advenaient dans leur entreprise.
Pour une fois que le gouvernement actuel prend une bonne initiative en ce qui concerne le traitement des animaux, il est juste de le souligner.
« L’exposé sommaire » qui accompagne un amendement est un texte relativement bref qui a pour fonction de l’expliciter, d’en fournir les motifs et le but. Dans le cas présent, il est très clair. Je le cite en entier.
« L’exposé sommaire » qui accompagne un amendement est un texte relativement bref qui a pour fonction de l’expliciter, d’en fournir les motifs et le but. Dans le cas présent, il est très clair. Je le cite en entier.
« La diffusion successive d’images inacceptables dans les abattoirs d’Ales, du Vigan et de Mauléon ont interpellé l’ensemble des acteurs du secteur et les pouvoirs publics, ainsi que les citoyens, et ont renforcé la volonté d’une mobilisation collective.
À ce titre, le présent amendement vise donc à renforcer et harmoniser le cadre des sanctions pénales en qualifiant de délit les mauvais traitements exercés sur les animaux en abattoir et dans les entreprises de transport, comme c’est déjà le cas pour les élevages ou les refuges pour animaux.
De fait, la protection de tous les salariés signalant manquement grave à la loi, apportée dans le présent projet de loi et reprise des dispositions de la loi sur la lutte contre la fraude financière de décembre 2013, pourra alors s’appliquer aux cas des mauvais traitements observés à l’abattoir. Il est indispensable que les personnes qui travaillent dans un abattoir puissent disposer d’une protection particulière lorsqu’ils seraient amenés à constater des infractions à la protection animale dans le cadre de leur travail quotidien. »Dans cet « exposé sommaire », le gouvernement reconnait donc que c’est la diffusion par l’association L 214 de vidéos montrant les mauvais traitements infligés aux animaux dans ces abattoirs qui est à l’origine de son amendement. Tous ceux qui se soucient du bienêtre animal peuvent donc féliciter et le gouvernement et l’association L 214 ; l’association L 214 puisque sans ses révélations, rien n’aurait été entrepris, le Gouvernement qui a su donner un débouché légal à l’indignation suscité par ces révélations.
Dimanche 19 Juin 2016
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