Bientôt l’ouverture de la chasse. Sale temps pour le petit peuple de plume et de poil : le plomb va parler dans les campagnes. Devant les caméras les chasseurs fanfaronnent. Ils disent aimer la nature. C’est la poudre qu’ils aiment. Qui sait que 48% des espèces d’oiseaux chassables sont classées par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature parmi les espèces vulnérables? A défaut de pouvoir interdire totalement la chasse, que l’on commence donc par protéger ces espèces en les rendant non chassables et mettons les chasseurs au pied du mur. Eux qui se prétendent « les premiers gestionnaires de la biodiversité », qu’ils le montrent en défendant une telle mesure…



Mercredi 24 Août 2011 Commentaires (0)

Pour la postérité, il vaut mieux avoir été littéraire que scientifique. On se souvient assez bien de Paul Léautaud à Fontenay-aux-Roses où il a vécu comme dans le reste du monde. Son œuvre est rééditée, commentée. Par contre son voisin de la rue Guérard, Georges Bohn, biologiste n’est plus guère connu aujourd’hui que de quelques spécialistes et historiens de la biologie et de la psychologie animale malgré ses nombreuses publications et une importante renommée de son vivant. On ne trouve ses ouvrages qu’en bibliothèque ou chez les bouquinistes. Certes, ces disciplines ont évolué depuis le premier quart du siècle dernier mais ce n’est pas pour autant que ses ouvrages sont sans intérêt. On peut constater qu’à son époque, le darwinisme n’était pas encore un dogme aussi bien installé qu’aujourd’hui et que la notion d’évolution était bien mieux questionnée qu’elle ne l’est de nos jours.



Voici quelques citations extraites de ses Leçons de zoologie et de biologie générale parues en 1935 chez Hermann. Elles concernent l’homme, homo sapiens sapiens et la notion d’évolution. Dans le tome VII, Georges Bohn remarque que « l’homme est un Mammifère redressé encore assez mal adapté à cette nouvelle attitude. Les viscères abdominaux, en particulier le foie, tendent à descendre. Les chutes d’organes s’appellent les ptoses ; elles sont fréquentes chez l’Homme et peuvent entrainer des désordres organiques. Chez les singes, les muscles de la paroi intérieure de l’abdomen sont plus forts et forment sangle » (p. 83) Voilà pour la station debout dont nous sommes si fiers.
Georges Bohn remarque que les « désharmonies du développement de l’œuf des Mammifères pourraient être considérés comme le résultat d’un conflit entre les « adaptations nouvelles » et les « souvenirs ancestraux » si l’on admet que les œufs des Mammifères dérivent des œufs à vitellus abondant des Vertébrés ovipares. La viviparité aurait entraîné la perte des réserves nutritives de l’œuf ; la lécithocèle serait un souvenir du sac vitellin de l’œuf des ancêtres des Mammifères. » (p.30)
Voilà donc pour le « progrès » de l’évolution et sa marche en avant qui peut être comme le souligne l’auteur une marche en arrière, une « dégénérescence » selon son expression. « Nouveau » ne signifie donc pas nécessairement « meilleur ». C’est nouveau, donc à certains égards, cela peut aussi être pire. Une leçon diamétralement opposée à celle que la publicité nous matraque, opposée aussi à l’idéologie du progrès dans laquelle nous baignons.


L’évolution est un changement, pas nécessairement un progrès ...

L’évolution est un changement, pas nécessairement un progrès : un organisme qui a évolué peut avoir à certains égards dégénéré. « L’évolution des Mammifères, qu’on a considérée longtemps comme l’aboutissement d’une « course vers le progrès », conduit trop fréquemment à des formes de déséquilibres : les Cétacés, les Proboscidiens, les Édentés en sont l’exemple » (p. 65). L’Homme ne fait pas exception à cette règle. Georges Bohn cite le cas du système pileux avec atrophie des poils et persistances des follicules pileux. Les poils de seconde formation sont « incapables de protéger la peau contre le refroidissement, ces rudiments du revêtement ancestral ne font que favoriser la pénétration des microbes, agents d’affections diverses cutanées » p.91. D’ailleurs, de façon plus générale « au point de vue de la régulation thermique, l’Homme civilisé serait, d’après Magne, un dégénéré » (p.103) Le biologiste mentionne aussi l’appendice cæcal, « cet organe ne parait exercer aucune fonction utile (…) Sa présence est la cause des appendicites dont on connait les dangers » (p. 91).

Commentaire en guise de conclusion

Si l’Homme est le terme de l’évolution, alors le résultat n’est pas des plus brillants comme on peut le constater lorsque l’on se remémore ces imperfections multiples que souligne Georges Bohn. Quant à ceux qui considèrent que Dieu aurait créé l’Homme à son image, soit l’image est peu fidèle, soit le modèle n’a pas la perfection supposée …. Mais si le modèle est parfait, l’image devrait être fidèle… Mais lorsque l’on croit, on n’en est pas à un paradoxe près.


Mardi 23 Août 2011 Commentaires (1)

Les Etats occidentaux sont trop endettés. Voici venir des temps de rigueur budgétaire. Comment augmenter les recettes mais surtout quelles sont les dépenses que l’on peut supprimer ? Il est tout de même étrange que ni les économistes qu’interrogent les médias, ni la plupart des politiques n’envisagent d’arrêter les guerres auxquelles se livrent les pays occidentaux dans le monde…. sans succès.


En Irak, à la dictature sanguinaire de Saddam Hussein ont succédé corruption et chaos, en Afghanistan les talibans sont en passe de reprendre le pouvoir, etc. Comme le déclare dans une tribune du Monde du 10 août l’ancien ministre britannique des affaires européennes Denis Macshane, « Le monde non-démocratique se délecte de voir les armées occidentales s’embourber dans des conflits ingagnables, qui pompent le sang et la richesse du renouveau économique et social dont la communauté euro-atlantique a besoin ». Sait-on qu’une bombe larguée en Syrie coûte 300 000 euros ? Que cette aventure dans laquelle Nicolas Sarkozy a entraîné le pays coûte 1 000 000 d’euros par jour ! Et pour quel résultat ? Je salue le courage de Denis Macshane de le dire sans ambages : « Quelqu’un a-t-il rappelé à MM. Cameron et Sarkozy à quel point la Lybie est grande ? Tripoli et Benghazi se détestent. Croire qu’un groupe de Benghazi serait le bienvenu à Tripoli est une aberration. Si les tribus et les islamistes l’emportent, ce n’est pas une démocratie « à la Suisse » mais plutôt une charia de type taliban qui s’imposera à Tripoli » Cela, je le pense depuis le début du conflit.

S’il s’agit bien de démocratie et de droits de l’homme (mais s’agit-il bien de cela ?), on devrait savoir en France, depuis les guerres qui ont suivi la révolution de 1789 qu’ils ne s’exportent, ni ne se font respecter par les armes. Sans même parler des vies humaines sacrifiées en pure perte, combien ont coûté les interventions de la France en Afrique, combien coûte celle qui se poursuit encore en Afghanistan ? Combien coûte le maintien en état opérationnel d’une armée capable d’intervenir partout dans le monde comme la France le fait aujourd’hui ? Plutôt que de racler les fonds de tiroir, décidons de renoncer à faire toutes ces guerres et comme le préconise Denis Macshane, agissons autrement que les armes à la main. Cela ne permettra pas d’éponger le déficit budgétaire de la France, mais cela y contribuera efficacement.
Renonçons aussi à l’arme nucléaire, en commençant par dissoudre la DAM (Département des applications militaires du CEA) et mettons un point final à l’aventure du nucléaire militaire (et aussi du nucléaire civil, autre source d’économie). Il y a là un gisement considérable d’économies budgétaires même si l’Etat doit faire face à l’obligation morale de dédommager et indemniser correctement et sans lésiner toutes les victimes de cette aventure, appelés du contingent, militaires exposés à un danger dont ils ignoraient tout…, populations civiles auxquelles l’Armée et le CEA ont menti. D’ailleurs le CEA qui partage avec l’Armée la responsabilité des imprudences et des silences devrait être également mis à contribution sur ses recettes à proportion de son implication et de ses bénéfices.
Il est temps de briser les consensus de la social-démocratie et de la droite sur la politique étrangère et le nucléaire. Gérard Béaur, historien économiste écrit dans une tribune du Monde du 14/8 « En jetant un regard rétrospectif sur cette longue histoire (de la dette publique) on peut tirer quelques leçons simples. La dette publique sort tout droit des dépenses extravagantes induites par les grands conflits, et cette règle se vérifie aussi bien avec la première qu’avec la seconde guerre mondiale, mais elle se trouve confortée chaque fois qu’une crise économique ampute les ressources de l’État. » L’auteur expose que ce fut le cas lors de la fin du règne de Louis XIV, mais c’est aussi le cas aujourd’hui : dissuasion nucléaire, guerre chaude en Lybie, Afghanistan, et ailleurs, sont autant de dépenses extravagantes. Il y a une différence cependant. S’il est évident que la cessation du financement des guerres que mentionne Gérard Béaur aurait entrainé une défaite qu’il était préférable d’éviter, dans les cas des guerres actuelles, il s’agit de mettre fin à des conflits sans issue et de donner l’exemple pour qu’enfin le monde parvienne à un véritable désarmement nucléaire.
Dans les discussions que les écologistes auront avec les socialistes et les autres forces de gauche pour parvenir à un accord de gouvernement, ces questions devraient être mises sur la table. Si cela était le cas, cet accord serait-il possible ? Il faut l’espérer.

Lundi 22 Août 2011 Commentaires (0)

Dans son livre Flore et végétation des Alpes, Claude Favarger nous offre un traité de biologie botanique alpestre rigoureux tout en nous faisant partager sa passion pour ces fleurs de montagne qu’il décrit si bien. Ainsi en est-il de la potentille des frimas. Le portrait qu’il en trace lui donne l’occasion d’exprimer quelques craintes qui ne se sont révélées, hélas, que trop justifiées. Ce texte a été écrit en 1956.


« La potentille des frimas Potentilla frigida, nous dit-il, est une plante des altitudes élevées qui ne croît guère en dessous de 2500 m d’altitude. Elle a des feuilles divisées en trois folioles comme les fraisiers et comme la potentille à grandes fleurs mais les corolles sont de taille modeste et attirent peu le regard. Le feuillage pourtant est très plaisant avec ses poils soyeux qui paraissent le protéger du froid et surtout du vent. Et puis, elle a pour le botaniste l’attrait de ces végétaux peu fréquents qu’il n’est pas donné à tout le monde d’apercevoir et dont la conquête exige quelque effort. Je sais bien qu’à notre époque, des engins perfectionnés vous transportent en peu d’instants et sans la moindre peine à des hauteurs où vit la potentille des frimas. En supprimant l’effort, la machine ôte la joie de la conquête. L’homme ne prête qu’une attention distraite aux objets qui lui sont trop facilement accessibles. Chose curieuse en croyant maîtriser la création, il s’en aliène les richesses. Je frémis à la pensée de la cohorte grandissante des gens blasés qui ayant « fait » la montagne en téléphérique, ne sauront plus qu’inventer pour charmer leurs vacances. »

Hélas, parmi ces blasés partisans du moindre effort mais avides de sensations fortes en montagne pour tenter de tromper leur ennui, certains n’ont trouvé rien de mieux que, une fois hissés près d’un sommet par un télésiège, de faire du VTT en dévalant les pentes comme lorsqu’ils glissent sur des planches en hiver. . Passe encore lorsqu’ils se livrent à cette activité sur les pistes de ski, ils ne saccagent pas d’avantage la nature : le mal est déjà fait et bien fait par les aménageurs. Mais c’est aussi sur des pelouses et de petits sentiers de crête qu’ils pratiquent leurs acrobaties, encouragés et incités en cela par les dépliants publicitaires des offices de tourisme sur lesquels des « vététistes » sont photographiés en pleine nature… une nature réduite à un décor et à un vaste terrain de jeu. Une nature et des sentiers immémoriaux que ces barbares modernes saccagent comme cela, en passant, négligemment, sans même en avoir conscience. Les roues écrasent ou leurs embardées arrachent ces potentilles, des géraniums argentés, des pulsatiles, des graminées et bien d’autres plantes, rares ou communes, qui ont le malheur de se trouver sur leur trajectoire ; toute une végétation qui protège les sols de l’érosion et sert de gîte ou de plat de résistance à tout un peuple d’animaux, des petits insectes jusqu’aux élégants chamois sans oublier les gourmandes marmottes.
Selon la légende, Attila, roi de Huns, aurait dit : « Partout où mon cheval est passé, l’herbe ne repoussera plus ». Il se vantait. Les Huns n’avaient que des chevaux, pas de VTT.

Vendredi 19 Août 2011 Commentaires (0)

En période pré-électorale, que pèse un mangeur de brebis occasionnel? La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciuscko-Morizet a cédé à la pression des éleveurs de moutons des Alpes de Haute-Provence. Elle a autorisé l’abattage de six loups cette année, loups qui sont pourtant une espèce menacée protégée par la Convention de Berne dont la France est signataire.


Ces abattages sont inutiles comme le souligne l’association « Ferus » parce qu’ils sont réalisés hors contexte, loin des troupeaux et des alpages où les prédations sont réalisées et que le loup qui sera tué le sera au hasard. Il n’aura pas été tiré par l’éleveur ou le berger lors d’une attaque. L’expérience prouve d’ailleurs que les derniers tirs de cette sorte n’ont eu aucun effet dissuasif. C’est ainsi qu’il y a deux ans, les attaques se sont poursuivies et ont même augmentées après qu’une louve alpha ait été exécutée. Mais la ministre n’en a cure… Il s’agit de « faire un geste » pour apaiser la grogne des éleveurs et conserver ou gagner leurs suffrages, un geste qui coûtera la vie à une bête sauvage qui a tout autant le droit de vivre en montagne que quiconque. Une montagne qui ne doit pas être un immense parc à bestiaux pour de grands troupeaux laissés quasiment à eux-mêmes comme le voudraient les éleveurs.

Les chaînes de TV, FR3 local en tête naturellement, ont mis complaisamment en scène des cadavres de brebis supposées tuées par un loup qu’exhibait un éleveur de Barcelonnette et se sont fait l’écho de ses jérémiades amplifiées par quelques élus locaux soucieux de leur réélection. La Provence, le journal local, a clairement choisi son camp, celui des éleveurs, de « la filière ovine » même si pour établir un semblant d’objectivité, elle cite les communiqués de l’association Ferus et celui de la « coordination départementale Europe Écologie les Verts » considérées comme «pro-loups » qui condamnent la décision de la ministre. L’article que ce journal a consacré à la rencontre de la ministre avec les éleveurs Bas Alpins dans l’édition du 28 juillet vaut son pesant de cacahuètes. Tout y passe, tous les vieux clichés et notamment l’opposition entre les gens de terrain éleveurs, bergers et élus locaux d’un côté, technocrates et ministres parisiens de l’autre ; ces dernier n’ayant qu’une connaissance livresque du problème, voire une méconnaissance profonde de la réalité car « il y a en effet plus de soixante ans que les loups ne sont pas entrés dans Paris »….
Devant une telle bêtise et de tels lieux communs éculés, devant tant d’ignorance, on reste pantois. Quel type de lecteurs cherche donc à flatter le journaliste? Les éleveurs mais aussi les chasseurs (ce sont parfois les mêmes) car ce sont eux qui sont les plus acharnés contre loups, lynx, renards dans lesquels ils voient, à juste titre des concurrents.
Ce n’est même pas à l’opinion publique qu’a cédé la ministre, c’est à une pression médiatique qui voudrait en tenir lieu, une pression médiatique entièrement au service de lobbies d’éleveurs et de chasseurs.

Mardi 16 Août 2011 Commentaires (0)

C’est au cœur d’un été parmi les plus pourris de ces dernières années, en un mois d’août où même sur la Côte d’Azur les températures sont plutôt fraîches, que Le Monde du 10/08 nous inflige un panégyrique de « la pasonaria du (réchauffement) du climat » Valérie Masson-Delmotte. Au moment où nous devons allumer le chauffage en plein été, il fallait bien rappeler que la Terre se réchauffe…. que les climatosceptiques étaient d’affreux jojos qui pratiquaient le dénigrement systématique, étaient coupables de manquement à l’éthique des chercheurs, refusaient les vrais débats, préféraient la polémique au lieu de la confrontation des faits…
Les faits, parlons-en justement.



Aucune allusion dans cet article ou dans celui qui l’accompagne à la fameuse pause dans ce réchauffement depuis le début du siècle que montrent les courbes même du GIEC. Certes, un seul été pourri n’a pas de signification en ce qui concerne l’évolution du climat, mais plusieurs étés pourris successifs et hivers rigoureux, commencent à en avoir une. Rappelons que l’an dernier les Français ont consommé plus d’énergie pour se chauffer qu’en 2009. Le climat change …. Comme il l’a toujours fait. Les raisons en sont multiples, difficiles à cerner… La notion même de climat global fait problème. Mais qu’importe… Valérie Masson-Delmotte a été sélectionnée pour participer au prochain rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le fameux GIEC). En ce qui concerne les conclusions de ce rapport, le suspens ne sera pas bien grand… Instigatrice de « l’appel des 600 » climatologues contre les climatosceptiques en mars 2010, elle est sélectionnée pour participer au GIEC en juillet de la même année. On se gardera bien de commettre le sophisme « post hoc, ergo propter hoc » (après donc à cause de) mais tout de même. C’est une militante du réchauffement climatique qui a été choisie par d’autres membres de la même chapelle. Elle a leur a montré son efficacité. N’est-ce pas sa croisade contre les climatosceptiques qui a été ainsi récompensée ?


Vendredi 12 Août 2011 Commentaires (-1)

Il y a une vingtaine d’année, j’avais pris pour mot d’ordre emblématique de ma campagne aux élections législatives cet aphorisme de Paul Éluard complété par les élèves de 6ème spéciale de Chatillon sur Chalaronne (AIN) en 1992

« La Terre est bleue comme une orange, Gardons la verte et sans pépin ! »

Aujourd’hui, je pense qu’il faudrait le modifier ainsi :

« Arrêtons de la presser comme un citron ! »

Car c’est bien ce qui se passe ou qui se prépare. Partout dans le monde, y compris en France.


On va chercher le pétrole tout au fond des mers dans le golfe du Mexique avec à la clé, la désastreuse marée noire que l’on a connue (5 millions de barils rejetés en trois mois….) Au nord-ouest de Madagascar, le groupe Total prévoit d’extraire du pétrole de sables bitumeux dans une région qui a été classée « patrimoine de l’Humanité » par l’Unesco, alors que, avec l’exemple du Canada, l’on connait les dégâts environnementaux que peut produire une telle extraction : immenses mines à ciel ouvert, pollutions des rivières et des nappes phréatiques à l’arsenic, aux métaux lourds, … (Voir l’article de Tom Levitt dans le dossier consacré à l’énergie du dernier numéro de L’écologiste, Juin-Août 2011).
Profitant des « progrès » dans les techniques d’extraction et du réchauffement de la région qui libère des glaces de plus grandes portions d’océan pendant des périodes plus longues, on s’apprête à puiser massivement dans des gisements de pétrole et de gaz de l’Arctique alors même qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen, ni aucune méthode pour faire face à une marée noire dans l’Arctique et ses eaux glacées. Comme le titre un autre article de ce même numéro de L’écologiste, « Le pétrole ou l’Arctique, il faut choisir ». J’ai bien peur que le choix soit déjà fait. Les automobiles ont soif et même si le coût en est élevé, cette extraction est rentable. Avec un accroissement continu de la demande mondiale, elle le restera.
En France enfin, bien que la mobilisation des populations des territoires concernés, des associations de défense de l’environnement et des écologistes ait réussi à stopper la recherche des gisements de gaz de schiste, le combat n’est pas gagné. Ce « pétrole du désespoir » comme l’a si justement nommé une élue, dont les réserves sont, paraît-il, énormes fait saliver beaucoup trop de compagnies et de décideurs politiques, inconscients des ravages écologiques que leur exploitation entrainerait ou plutôt prêts à les admettre, les unes pour le profit de leurs actionnaires, les autres au nom de la sacro-sainte nécessité de la croissance économique.

Et il n’y a pas que le pétrole.

Nos appareils high-tech et même les moteurs d’éoliennes censées délivrer de l’énergie douce, les lampes « basses consommation » exemple même de l’efficacité énergétique ont besoin pour fonctionner de « terres rares » qui sont des métaux rares comme leur nom l’indique. Non seulement ils sont rares mais leur extraction est très polluante. La Chine possède aujourd’hui le monopole, sinon des gisements, du moins de l’extraction de ce minerai, une industrie aux conséquences environnementales et sanitaires catastrophiques que peu d’autres pays supporteraient...Aujourd’hui, la Chine consciente de la valeur de ces « terres rares » semble moins désireuse de les exporter, malgré les pressions des pays occidentaux. Or, les japonais viennent d’annoncer la découverte de gisements importants de ces minerais dans les grandes profondeurs marines. Inexploitable dans l’état actuel des techniques… Heureusement, mais pour combien de temps ?
Toutes les ressources naturelles sont concernées… Bien entendu, la société de consommation est en cause. Mais supposons même que par enchantement nous soyons transportés dans un monde de simplicité volontaire consentie et universelle, le problème ne serait pas résolu pour autant. Rien ne pourra arrêter l’exploitation à outrance de ces ressources naturelles tant que l’on ne prendra pas à bras le corps la question fondamentale de la croissance démographique. Cette croissance démographique nous oblige à une croissance économique, pour assurer le même nombre de biens disponibles par personne. Il est vain d’attendre une nouvelle révolution verte qui a permis augmenter la capacité de charge de notre croûte terrestre, au profit des seuls humains d’ailleurs. Certes, il ne suffira pas que la population humaine terrestre diminue pour que la pression anthropique
décroisse, mais si nous ne faisons pas de l’arrêt de la croissance de cette population un objectif prioritaire, alors tout le reste sera vain. La Terre pressée comme un citron ne sera plus qu’une pelure stérile. Sa mort sera la nôtre et peut-être la fin de ce miracle qu’était la vie dans l’univers.

Article publié initialement le 2 août 2011, republié après correction le 15/10/ 2023  suite à un commentaire que l'on trouvera sous l'article.

Mardi 2 Août 2011 Commentaires (3)

invectiver ou claquer la porte..... Une drôle de conception du débat.


Nucléocrate de gauche, nucléocrate de droite : même intolérance !
Nucléocrates fontenaisiens de gauche :
Cela se passe à Fontenay-aux-Roses, lors de la séance du conseil municipal du 9 Juin 2011.
J’expose – ou plutôt j’essaie d’exposer – au nom du groupe Europe Écologie-les Verts les raisons pour lesquelles la ville pourrait et devrait profiter de l’ouverture du marché de l’énergie pour choisir un fournisseur d’électricité non-nucléaire qui de plus aurait la forme d’une coopérative d’intérêt général ; ce qui permettrait de promouvoir l’économie sociale et solidaire dans le domaine de l’énergie. J’ajoute qu’un tel choix serait hautement symbolique : Fontenay est, hélas, le berceau de cette industrie mortifère qu’est la production d’électricité nucléaire. Imaginez qu’elle soit une des premières en France à renoncer à ce mode d’énergie pour le photovoltaïque, le petit éolien et le petit hydraulique.
Je tente d’exposer tout cela. Le président du groupe communiste, nucléocrate convaincu et agressif, ne veut ni l’entendre, ni qu’on l’entende. Il cherche à couvrir ma voix. Il crie au scandale, invective, des invectives qui frisent l’insulte. J’essaie malgré tout de poursuivre et d’expliquer pourquoi EDF qui mégote sur la sécurité, pratique la sous-traitance à grande échelle n’est pas un fournisseur satisfaisant sous le rapport des exigences sociales et environnementales. J’ai bien du mal à le faire, le président du groupe PC hurlant de plus en plus fort et le maire, président de séance me pressant de terminer mon intervention.
Il faut préciser que ce parti pris nucléocrate primaire est une spécificité regrettable du PC de Fontenay. Dans le département comme au national, les positions sont plus nuancées et plus diverses.

Nucléocrate de gauche, nucléocrate de droite : même intolérance !
Nucléocrates de droite, de Fontenay et d’ailleurs…
Reconnaissons qu’à Fontenay-aux-Roses, les groupes de droite sont restés en retrait lors de cet affrontement entre EE-LV et PC fontenaisien du 9 juin. D’ailleurs dans leurs blogs, s’ils se réjouissent des « fêlures » dans la majorité (ce qui est de bonne guerre), leurs commentaires n’ont pas été en faveur de l’attitude du président du groupe PC. Bien sûr, ils ont joint leurs voix aux nucléocrates fontenaisiens de gauche pour rejeter la proposition d’Europe Ecologie – Les Verts de se fournir en électricité non-nucléaire auprès d’une SCIC comme Enercop par exemple.
Au niveau national, il n’en va pas de même et l'intolérence est aussi de mise.
Lors de l’enregistrement d’une émission pour Capital qui devait être diffusé le 19 juin, Eric Besson a refusé de dialoguer avec le journaliste Guy Lagache après que celui-ci lui ait proposé d’entendre le témoignage d’un sous-traitant sur les failles de la sûreté dans les installations nucléaires. Eric Besson s’est levé, a arraché son micro, pris son verre d’eau et est parti en disant « Je vous laisse, je me casse ». Selon certaines sources, il aurait ajouté «  fais chier ». Après audition répétée de la vidéo diffusée sur internet, je n’ai pas entendu cette remarque. Bref, toute grossièreté mise à part, le ministre s’est contenté de claquer la porte. Mais le résultat est le même, l’antinucléaire ne s’exprimera pas. Au national comme au local, c’est la même intolérance.
Heureusement, l’inquisition et le goulag n’existent plus aujourd’hui.

Dimanche 24 Juillet 2011 Commentaires (0)

Vous ne trouverez pas sur le pas de votre porte les deux plantes qui sont à l’honneur aujourd’hui. Elles ne poussent que sur quelques crêtes pierreuses, des rocailles ou des éboulis d’altitude dans les Alpes du sud. Ce sont des « endémiques » et elles sont rares. Deux plantes endémiques rares ensemble sur la même crête, ce n’est pas si fréquent. Elles méritent bien un effort pour aller les contempler : 1200 mètres de dénivelés environ à grimper ; une splendide ballade au cours de laquelle vous pourrez découvrir une autre endémique des Alpes du sud. Partons donc ensemble à leur découverte.


Fleur de géranium argenté
Fleur de géranium argenté
Cinq heures du matin. En ce début juillet…

Déjà le ciel s’éclaircit. Il fait doux et même un peu frais. Pourtant dans quelques heures, ici, il fera très chaud. Tout le petit peuple de la nuit regagne ses pénates. Vous bouclez la ceinture ventrale de votre sac. C’est parti.
Dès les premiers mètres, le sentier grimpe fort et s’élève en quelques lacets secs taillés dans la falaise. Vous prenez rapidement de la hauteur et la vallée se dévoile à votre vue, nimbée du rose de l’aurore. La montée devient moins rude. Par place des filets d’eau ruissellent le long de la roche et la végétation change brusquement du tout au tout : voici des orchis, des aulnes tandis que la paroi s’orne de magnifiques saxifrages à feuilles en languettes (Saxifraga linguata Brell.). Cette saxifrage est une endémique provenço-ligure. Bien sûr, ce sont les magnifiques grappes de fleurs blanches suspendues dans le vide qui ont attiré votre œil mais les rosettes de feuilles d’où s’élancent les tiges florales méritent elles aussi votre attention. Elles sont ponctuées sur les bords de la face supérieure d’une rangée de pores bordés de concrétions calcaires. Cette plante a la propriété de rejeter le calcaire en excès qu’elle a absorbé et qui sinon l’empoisonnerait. Elle peut ainsi prospérer sur des substrats très riches en calcaire que ne supporteraient pas d’autres plantes.

Une forêt naturelle… en apparence

Le sentier serpente maintenant dans une forêt où domine presque sans partage, le mélèze. Vous remarquerez que les arbres ont presque tous le même âge. Cette forêt n’a, malgré les apparences, rien de naturel. Ces montagnes avaient été totalement déboisées depuis le XIIIe avec des conséquences catastrophiques. Il a fallu attendre le XIXe pour que l’Etat lance, avec la RTM (la restauration des terrains de montagne) un grand programme de reboisement qui s’est réalisé au début contre les populations locales, notamment les éleveurs qui se voyaient dépossédés d’une partie de leurs pacages. Il faut savoir aussi que le mélèze est en quelque sorte l’enfant chéri des montagnards. Le sous-bois des mélézins, à la différence par exemple de celui des épicéas, permet le pâturage. Le bois de mélèze très résistant était employé pour la charpente, les bardeaux des toitures. On fabriquait avec son bois du mobilier, des abreuvoirs, lavoirs, etc. Enfin, cerise sur le gâteau, le mélèze est aussi un excellent bois de chauffage. Sans l’intervention de l’homme, les mélézins, formations pionnières, laisseraient la place à des pessières – sapinières ; les sapins et pins poussant sous le couvert des mélèzes, essences de lumière qui se régénèrent difficilement sous eux-mêmes. A l’état naturel, le mélèze est, lui aussi, un endémique des Alpes. Naturel ou non, vous trouvez ce mélézin bien agréable avec son sous-bois luxuriant et son ombre légère. Il faut en profiter car déjà le soleil tape fort et bientôt vous allez cheminer à découvert pour surmonter une barre rocheuse parsemée de touffes de sarriette, de serpolet et de lavande.


À la découverte du Géranium argenté et de la Bérardie laineuse.
Le géranium argenté

Avant d’entrer de nouveau sous le couvert du mélézin, vous vous accordez une pause. Le sentier serpente dans le sous-bois. Vous côtoyez des géraniums sanguins, des géraniums des bois, des raiponces de Haller aux épis d’un beau violet sombre, des renoncules et des trolles, ces gros « boutons d’or », et bien d’autres encore. Chacune de ces plantes est une petite merveille et mérite beaucoup d’attention mais aujourd’hui, vous avez un but précis. Jamais vous ne l’atteindrez si vous vous attardez comme vous y incitent toutes ces beautés de la nature et les papillons qui les survolent ou viennent s’y gorger de nectar au risque de succomber sous les crochets d’une araignée crabe en embuscade dans leur corolle.
Attention aux mollets des imprudent(e)s qui se promènent en short. Voici des orties et un véritable champ d’épinards et d’oseilles sauvages, un reposoir des troupeaux qu’il faut franchir. Vous cheminez maintenant sur un replat. Le sentier n’est plus qu’une trace au milieu des hautes herbes d’une prairie que colorent marguerites, centaurées, bistortes, lys martagons… Une symphonie dont les musiciens-compositeurs sont les criquets chanteurs, une symphonie aussi de couleurs et d’odeurs. Encore un raidillon, un replat et vous arrivez à une petite cabane pastorale, l’endroit idéal pour faire une nouvelle pause et se restaurer. La pente au-dessus de la cabane vous parait bien raide, brulée par un soleil implacable, la végétation rase et sans charme, orties, cirses très épineux, grémils… Tandis qu’en dessous, la forêt semble pleine de charmes. Ne vous laissez pas abuser, il est temps de repartir vers la crête qui n’est plus très loin. D’ailleurs vous retrouvez bientôt un bon sentier bien tracé qui traverse des prairies ou domine le jaune vif des clochettes des rhinanthes crête de coq.
Enfin la crête…. et au creux d’une légère dépression les premières touffes de géranium argentés !
Son nom botanique, geranium argenteum, L. fait référence à son aspect. Il appartient à la famille des géraniacées (geraniaceae). Quant au substantif geranium, il a pour origine un terme grec signifiant « grue » allusion à son fruit en forme de bec de grue.
Le géranium argenté fleurit entre mai et août. Dans les Alpes de Haute Provence, c’est au début du mois de juillet que la floraison est à son optimum.
Son habitat, ce sont les sommets, crêtes, et cols rocailleux et caillouteux calcaires entre 2100 et 2700 mètres d’altitude. Rarissime en France, on le trouve dans quelques stations dans les Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence. Sa présence est aussi signalée dans les Apennins, le nord des Alpes italiennes et en Slovénie.
C’est une petite plante vivace, tomenteuse. Comme son nom l’indique, elle a un aspect blanc argenté. Selon les flores, elle est dotée d’une souche épaisse mais comme vous respectez cette rareté, vous n’allez pas vérifier… Les tiges sont presque nulles, les feuilles sont presque toutes à la base, orbiculaires, palmatiséquées (fendues très profondément), à cinq à sept segments trifides à lobes écartés. Les fleurs sont grandes, rose pâle, presque blanches sur des pédoncules biflores. Les pétales échancrés dépassent largement le calice.
Ses feuilles servent de plat de résistance à des insectes vivant sur les hauteurs. Il resterait à déterminer lesquels. Pour les humains, il est sans utilité particulière. Si ce n’est le plaisir de le contempler. Et c’est très bien ainsi. Il est protégé au plan national et figure sur le Livre Rouge de la flore menacée en France. Donc, ne pas le cueillir, éviter de le piétiner, marquer la plus grande attention à son égard.

La bérardie laineuse
La bérardie laineuse
La bérardie laineuse

Vous avez photographié les géraniums avec toutes les précautions nécessaires pour ne rien dégrader. Vous reprenez votre ascension en suivant le fil de la crête qui bientôt se redresse. Et là, au plus fort de la pente, bérardies laineuses et géraniums argentés se côtoient. J’en conviens : on peut trouver des bérardies laineuses en des stations plus accessibles mais ce ne sont pas des stations où elles voisinent avec des géraniums argentés.
Le nom botanique de la bérardie laineuse est Berardia subacaulis Vill. 1777.
Elle a été décrite pour la première fois en 1777 par un botaniste dauphinois Dominique Villars qui l’a dédiée, elle qui ne demandait rien, à un autre botaniste dauphinois – il était aussi pharmacien – dénommé Bérard. Subacaulis parce que la tige de la fleur est quasi inexistante. L’espèce subacaulis est la seule et unique espèce du genre Berardia. Elle appartient à la famille des asteraceae, naguère les composées. On la nomme aussi « chardon de Bérard »
Elle fleurit de juin à août. Dans les Alpes méridionales françaises, c’est en juillet que la floraison est à son optimum.
Son habitat, ce sont les rocailles et éboulis calcaires ou schisteux subalpins entre 1800 et 2700 mètres d’altitude. On la trouve dans quelques stations en Isère, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes et au Piémont italien.
Voici sa diagnose d’après l’abbé H. Costes : « Plante vivace à tige presque nulle ou atteignant 15 cm. [Tous les spécimens que j’ai rencontré avaient des tiges presque nulle], monocéphale, feuilles blanches-tomenteuses sur les deux faces, verdâtres en dessus, fortement nervées, très largement ovales ou suborbiculaires, entières ou faiblement dentées, les caulinaires pétiolées à lobe un peu décurrent ; involucre [capitule] gros, globuleux, à folioles tomenteuses étroitement lancéolées, longuement acuminées, très aiguës, achaines jaunâtres, glabres, long de 10 mm environ ; fleurs blanchâtres ». Selon moi et aussi d’autres observateurs, les capitules sont plutôt jaune clair. On peut voir aussi, parfois, le gros pivot de sa racine à moitié découvert dans les éboulis.
De toute façon, celui qui s’intéresse aux plantes ne peut pas ne pas la remarquer lorsqu’il la rencontre pour la première fois. Il ne peut pas non plus se tromper pour l’identifier : elle ne ressemble à aucune autre plante alpine !
Plante rare avec une aire de répartition restreinte, la bérardie laineuse bénéficie d’un statut de protection nationale. Elle est aussi inscrite au Livre rouge de la flore menacée de France.
L’origine de cette plante a provoqué beaucoup de débats. Selon l’hypothèse retenue aujourd’hui elle serait une relique datant de la surrection des Alpes. En la contemplant, vous voilà au tertiaire dont elle l’est l’une des survivantes, peut-être la seule. À cette époque régnait sur les Alpes un climat subtropical et la plante s’est adaptée pour survivre à la chaleur et à la sécheresse. Sa chance fut que cette adaptation lui permette de résister aussi au froid et de faire face aux conditions extrêmes de la vie en montagne en des stations bien peu hospitalières où elle n’a guère de concurrence. Ce sont les petits poils de ses feuilles lui conférant cet aspect cotonneux caractéristique qui contribueraient à emmagasiner l'humidité ambiante. Ils la protégeraient contre les températures basses et le dessèchement dû au vent. Voici donc une plante bien étrange au destin fascinant. Il serait regrettable que la pression anthropique soit à l’origine de sa disparition.



À la découverte du Géranium argenté et de la Bérardie laineuse.
Cet hiver, lorsque les mélèzes auront perdu leurs aiguilles et que la neige recouvrira cette montagne, lorsque vous archiverez vos photographies, vous revivrez cette belle journée de juillet où nous avons découvert ensemble, ces deux plantes à la fois si rares et si abondantes dans les stations qu’elles ont choisies ou peut-être dans lesquelles elles ont été reléguées. En attendant trouvons un coin d’herbe un peu confortable et déjeunons ensemble. Puis après une petite sieste, il sera temps de redescendre dans la vallée.

Vendredi 24 Juin 2011 Commentaires (5)

Au quotidien

La dernière séance plénière de la Commission locale d'information (CLI) sur le démantèlement des installations nucléaires du CEA s'est tenue à Châtillon le 27 avril dernier. Au sortir de cette commission mon sentiment est mitigé. Seule bonne nouvelle, la ventilation et donc la pressurisation du bâtiment 18 de l'INB 165 sera refaite à neuf.


Action antinucléaire à Fontenay-aux-Roses
Action antinucléaire à Fontenay-aux-Roses
Des délais non tenus

De toutes les questions qu'avaient soulevées le commission que je préside et que le président de la CLI avait reprises dans sa lettre à la directrice du CEA de Fontenay-aux-Roses, beaucoup restent sans réponse. Nous aurons cependant appris que les délais de 2018 prévus par le second décret autorisant les opérations de démantèlement ne seront pas tenus et qu'un nouveau décret sera nécessaire.
Nous avons appris aussi qu'une partie des bâtiments ne seront pas totalement assainis. Il n'est pourtant pas si loin le temps où les promoteurs de l'opération nous expliquaient qu'après démantèlement « on pourra pic-niquer sur le site » : 1999 ! Il en sera de cette rodomontade des nucléocrates comme de toutes les autres : les faits l'ont démentie.
De même que les délais prévus initialement ne sont plus qu'un souvenir que même Monsieur Ricoul présent le 27 avril et qui exerçait déjà à l 'époque semble avoir oublié. Tout devait être fini en 2010.... La directrice actuelle semblait ne pas le savoir. Il faut dire qu'au CEA de Fontenay-aux-Roses, bien des directeurs se sont succédés avant elle.
Les raisons de ce retard considérable : les difficultés de l'entreprise, l'absence de solution pour le retraitement et l'évacuation de certains types de déchets, l'engorgement des filières.

Un coût exorbitant qu'il sera difficile de connaître.

Parce que très élevé, trop élevé pour être avoué. Ici comme dans les autres aspects, la transparence tant vantée et qui était sur toutes les lèvres des représentants du CEA n'était pas dans les paroles. On nous a dit que pour les opérations restant à réaliser, il fallait compter environs 450 millions d'euros, hors « aléas ».... Mais aucun d'eux ne voulait ou ne savait ce que l'opération avait déjà couté!!!! On doit avoir déjà dépensé au moins autant, ce qui porterait le coût à un milliard d'euros....


Les centrales nucléaires seront sans doute impossibles à démanteler...

Le CEA de Fontenay-aux-Roses n'était qu'un laboratoire de recherche. Son démantèlement est sans commune mesure avec celui d'une centrale nucléaire qui pose des difficultés d'une tout autre ampleur et générera des déchets de tout ordre en des quantités bien supérieures. On peut donc douter de la possibilité même d'un tel démantèlement. On peut mesurer la fuite en avant irresponsable de la filière et le fardeau que nous allons trainer, nous et nos enfants pendant des lustres... Le cas de la centrale de Brennilis à l'arrêt depuis 1985 en est la démonstration vivante. En 2005, le coût du démantèlement a été évaluéà 482 millions d'euros par la Cour des comptes, soit 20 fois plus que l'estimation de la commission PEON qui est à l'origine du parc nucléaire actuel. (Cf; l'article de wikipedia sur cette centrale). Ces sommes délirantes que coûtent le démantèlement du CEA et des centrales, c'est nous qui les payons et les paieront, à la fois en tant que contribuables (financement Areva) et en tant que clients d'EDF, lorsque nous le sommes (part EDF). Tout cela sans compter les menaces que font peser sur l'environnement le démantèlement de telles installations. Et les communistes Fontenaisiens en bons nucléocrates arrogants viennent nous expliquer que le nucléaire est une bonne affaire!

De l'impossible au certain....

Telle est la leçon qu'il faut tirer de l'exposé(magistral mais techno) qu'à fait le représentant de l'IRSN en fin de séance. Il en ressort notamment qu'aujourd'hui, son organisme comme l'ASN et sans doute aussi les exploitants mettent en place des plans pour gérer un après catastrophe. Comme le faisait remarquer un membre d'EELV de Châtillon, « le discours glisse de « ça n'arrivera pas » à « ça peut arriver » mais il raisonne en fait comme « ça va arriver ».
Il faut sortir du nucléaire.

Dimanche 1 Mai 2011 Commentaires (1)
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