Le Président du FMI, VRP du capitalisme financier, Dominique Strauss Kahn aurait parcouru en moyenne depuis le début de son mandat, 500 000 km par an en avion bien entendu. Et ses hagiographes se gargarisent avec ce chiffre. Il n'y a vraiment pas de quoi être fier, pourtant...Sa seule empreinte écologique doit équivaloir à celle de toute la population d'un de ces pays pauvres qu'il faut « soigner » à la mode des capitalistes.


En s'en tenant au cas du Maghreb, tout ce kérosène dépensé par exemple pour :

  • le 18 novembre 2008 à Carthage, féliciter le président Zine El Abidine Ben Ali pour la pertinence de ses choix économiques : « Je m'attends à une forte croissance en Tunisie cette année, la politique économique adoptée ici est une politique saine et constitue un bon modèle à suivre pour de nombreux pays émergents. »,
  • le 3 novembre 2010, à Alger, déclarer en compagnie d' Abdelaziz Bouteflika que « les résultats de la croissance de l'économie algérienne au cours de ces dix dernières années sont « impressionnants ». Qu'en pensent les algériens qui tentent de manifester?

Un candidat excellent pour que rien ne change, sauf les têtes

Sur France 2 , Christine Lagarde a couvert d'éloges DSK. Elle a notamment déclaré : « Tout le monde s'accorde, et j'en fais partie, pour dire qu'il fait un très bon travail au FMI. Il soutient les thèses françaises pour ce G20 » En d'autres termes, DSK, Sarkozy même combat, au service du capitalisme financier, de la mondialisation qui détruit tous les acquis sociaux dans un grand nivellement par le bas, qui fera rendre gorge à la planète, notre « orange bleue » de Prévert, pressée jusqu'à la dernière goutte de ses richesses naturelles accaparées et gaspillées par une minorité.
DSK, c'est le candidat idéal pour que rien ne change, sauf les têtes. Avec lui, l'alternance ne risquera pas de se transformer en alternative. Qu'il reste donc au FMI.

Mardi 15 Février 2011 Commentaires (0)

Fontenay-aux-Roses

Sa requête pour l'examen de la « question prioritaire de constitutionnalité » ayant été acceptée par le Conseil d'Etat, Jean-Paul Huchon a gagné un répit de trois mois, le temps que le Conseil constitutionnel se penche sur la question. Peut-être qu'il gardera-son mandat de président du Conseil régional d'Ile de France si les « sages » du Conseil constitutionnel estiment que la sanction d'inéligibilité suite à la non-intégration dans ses comptes de campagne des affiches payée par la Région sur les Transport en Commun d'Ile de France est anticonstitutionnelle car disproportionnée par rapport aux faits reprochés et « automatique ».


À la question posée par l'un des articles de ce blog, « Qu'est-ce qui fait courir Jean-Paul Huchon? »voir ici Le Parisien du 29/01/2010 rapporte des propos tenus par des élus (conseillers régionaux?) qui proposent une réponse

Bureau du président (Photo Seudo)
Bureau du président (Photo Seudo)
Pour bien la comprendre il faut rappeler comme le souligne l'article de Wikipédia « le problème de l'impartialité des juges [du Conseil constitutionnel] se pose avec une acuité évidente, puisqu'ils sont nommés par les plus hautes autorités de l'État (Président de la République, Président de l'Assemblée nationale, Président du Sénat), et ce, de façon discrétionnaire, c'est-à-dire sans contreseing, ni contestation possible. Ces personnalités nommées le sont souvent à la suite d'une carrière politique notoire. On peut ainsi citer l'exemple de Simone Veil (ministre de la Santé, Présidente du Parlement européen, ministre d'État, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville) ou de Pierre Joxe (ministre de l'Industrie, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, ministre de l'Intérieur, ministre de la Défense) » L'article poursuit en remarquant que : « Certains hommes politiques français mettent ainsi régulièrement en cause cette institution, notamment en l'accusant de rendre des décisions d'abord politiques. Le problème qui est alors évoqué n'est pas tant un problème d'impartialité, mais surtout de la répartition des sièges au Conseil, avec 10 représentants de la droite et 1 de la gauche. » Il faut cependant remarquer comme le note l'article que cette juridiction a su faire preuve selon le mot de R. Badinter du « devoir d'ingratitude » envers ceux qui en ont nommé les membres.
Cela dit, s'il y a absence de parti-pris dans les décisions du Conseil, cela ne veut pas dire qu'elles ne sont pas politiques. C'est dans ce contexte qu'il faut replacer la requête de Jean-Paul Huchon devant le Conseil constitutionnel.
On peut alors comprendre tout le sens de ce que rapporte le journal Le Parisien concernant des élus qui « estiment que cette affaire (la requête pour une QPC)) explique la volonté du Président de Région de parvenir rapidement à un accord avec l'état pour apparaître comme l'interlocuteur indispensable sur ce dossier alors qu'une partie de sa majorité le conteste ». On comprend aussi pourquoi « l'horizon judiciaire s'éclaircit pour Jean-Paul Huchon » pour reprendre le titre de l'article.

Plateau de Saclay (Photo JFD)
Plateau de Saclay (Photo JFD)
Qui va payer le prix de cette opération?

Voici ce qu'en pense Cécile Duflot dans son intervention sévère mais juste lors de la séance du Conseil régional du 10/02/2011 :
« Le réseau francilien doit être maillé et densifié. C’est à dire permettre au plus grand nombre de franciliens d’être desservi au plus près de chez lui.  Cette promesse d’une desserte exigeante et de qualité a pourtant fondu comme neige au soleil : l’accord que vous avez signé ne comptera qu’une quarantaine gares, alors que ce sont au moins 60 gares qui seront nécessaires.  Ainsi demain, plus de la moitié des franciliens seront des oubliés du Grand Paris et seront condamnés à regarder passer les trains sans avoir la possibilité d’y monter. Mais comme toutes les promesses d’un jour, elle ne va pas s’accompagner de doux rêves, aussi vite promis qu’oubliés. Un nouvel objet a été inventé: les gares optionnelles. Chevilly, Clamart, Bois Colombes, Saint-Maur, et bien d’autres, tels sont les territoires qui n’existent que sous forme de gares fantômes. Elles ne sont ni envisagées, ni financées. Vous vous êtes contenté de les dessiner sur une carte en croyant que cela ferait illusion. Certains verront pourtant le Grand Paris Express de plus près. Malheureusement, c ‘est ceux qui n’en veulent pas. Eux ont aussi ont étés bernés par votre accord. Ce sont les habitants, ce sont les paysans du Plateau de Saclay, ceux qui vivent à proximité des meilleures terres agricoles d’Ile-de-France. Peu importe que les élus locaux se soient unanimement mobilisés contre le projet ! Peu importe que le débat public ait été sans appel ! Peu importe que le chantier sur ce territoire, ne soit rien de plus qu’un caprice présidentiel habilement relayé par Mme Pécresse, et qui organise le déménagement du service public de l’éducation en Ile-de-France !Vous avez certes acté votre désaccord avec Maurice Leroy. Mais cela n’a engagé que vous, car dès les jours suivants, lui n’a pas hésité à dire qu’un métro lourd sur le Plateau de Saclay demeurait sa priorité. »
Si encore cet accord avait été un bon accord reprenant certaines portions du Grand Huit au nord de la Région et préservant le plateau de Saclay. Mais non..

Cecile Duflot
Cecile Duflot
Nous sommes en droit de nous poser des questions !

Donc on est endroit de se poser des questions même si le président de la Région tempête et menace. Lorsqu'on lui reproche d'avoir « accéléré » la signature de l'accord pour peser sur la décision concernant son risque d'inéligibilité, actuellement entre les mains du Conseil constitutionnel, M. Huchon riposte : « C'est misérable! Cela fait quatre ans que je me bats. Ceux qui disent cela sont mal intentionnés. J'ai de la mémoire, je m'en souviendrai ».
Quelles que soient les raisons de votre capitulation, ceux qui défendent le Plateau de Saclay, ses paysages, ses terres agricoles de proximité, pièce essentielle d'une autosuffisance alimentaire à laquelle doit tendre la Région pour se prémunir devant la crise de l'énergie  donc des transports  qui se profile auront aussi de la mémoire, Monsieur Huchon !
En tout cas ce brutal revirement ne peut qu'interpeler. Ce qu'a bien mis en évidence l'intervention de
Cécile Duflot, intervention dont tout le début mérite aussi d'être popularisé : «Comme vous le savez, en politique, comme dans la vie, il y a les discours et il y a les actes. Ces derniers parlent souvent d’eux-mêmes. Voyons donc les faits : le 26 Janvier dernier, vous vous êtes rendu à une conférence de presse avec le Ministre de la Ville, Maurice Leroy pour présenter aux franciliennes, un nouveau grand projet baptisé Grand Paris Express. Ce projet annoncé à grand renfort de communication comme une grande nouveauté a pourtant des allures connues pour nombre de franciliens. Son idée a germé dans l'esprit d'un grand commis de l'Etat, qui restera désormais plus connu dans l'histoire de la République pour ses cigares que pour ses idées, le dénommé Christian Blanc. Son projet « le Grand Paris » était devenu le grand projet présidentiel. Fidèle aux traditions de ces prédécesseurs, Nicolas Sarkozy souhaitait à son tour laisser « sa trace ».Pendant des mois et jusque dans cet hémicycle, des milliers de citoyens et d'élus locaux se sont mobilisés contre ce projet.
Ils avaient d'ailleurs trouvé un porte-parole déterminé. En Septembre 2009, ce porte-parole disait du Grand Paris : « c'est un projet très  réducteur et extrêmement recentralisateur ».
Alors que se créait la Société du Grand Paris, il dénonça ainsi cette nouvelle gouvernance : « il y aura ainsi des technocrates de l'Elysée qui dessineront des projets sans aucun rapport avec la réalité » Mais il ne s'arrêtait pas à quelques considérants idéologiques. En fin connaisseur de l'Ile-de-France, il annonçait « ce projet ne verra pas le jour avant 2035. Cet argent dépensé dans cet espèce de Grand 8 n'a aucun rapport avec les besoins en transport des habitants »Au lendemain des élections qui nous ont tous amenés sur ces bancs, il affirma d'un ton grave « Le gouvernement veut imposer de force un projet inique. Les électeurs ont voté massivement contre, le maintenir serait un déni de démocratie »Les semaines qui suivirent, il ne fut pourtant pas plus tendre : « Aberration économique et sociale » en Avril, « Fait du prince » en Mai, et « reprise en main autoritaire par des instances non-élues de l'Ile-de-France » en Juin.
Ce porte-parole résolu, déterminé, engagé et combatif, y compris contre certains de ses amis qui l'invitaient à plus de mesure, a un nom, il s'appelle Jean-Paul Huchon. Oui, c'est vous, M. Le Président, qui avez mené durant deux ans une telle campagne d'opposition, pour nous inviter aujourd'hui à ratifier ce projet. Deux ans d’opposition ferme et résolue pour quel résultat ? Nous inviter aujourd’hui à « faire avec ». Étrange» !

Samedi 12 Février 2011 Commentaires (0)

Dimanche 6 février, un train de déchets hautement radioactifs a quitté le Nord de l'Italie pour rejoindre La Hague, en Normandie, traversant la France en catimini.

Sans l'appel à mobilisation du Réseau Sortir du nucléaire et de Sud Rail, qui ont publié les horaires et le trajet, ni la population ni même les élus n'auraient été informés.

Au petit matin, le convoi a traversé la région parisienne... en empruntant les voies du RER C !

Le Réseau "Sortir du nucléaire" publie sur son site des images exclusives montrant que le train de déchets nucléaires a stationné en gare de Versailles Chantiers le long d'un RER à l'arrêt, occupé par des passagers, pendant au moins deux minutes à 7h02 ce 08 février 2011.

Les personnes sur le quai se trouvaient à moins de 7 mètres des déchets radioactifs.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et SUD-RAIL se félicitent d'avoir réussi à organiser une dizaine de mobilisations le long du trajet en quelques jours et d'être parvenus à rendre public ce convoi.


Un convoi de déchets nucléaires italiens... sur les voies du RER C
Voici une des photos du convoi en gare de Versailles Chantier. Au fond à gauche, une rame du RER à l'arrêt avec un des wagon occupé par une personne, à quelque mètres donc des déchets radioactifs.
Pour voir d'autres photos et les commentaires du Réseau cliquer sur l'image
.

Mardi 8 Février 2011 Commentaires (0)

La plante à l'honneur

Nous n'avons en France que quelques espèces de cotonéasters spontanées. Celles que l'on rencontre en ville sont le plus souvent des espèces « étrangères », des montagnardes venues de Chine que nous plantons et que les oiseaux disséminent. Toutes ne sont pas bien vues de quelques écologues qui voudraient en interdire la plantation, voire les éradiquer. A ces puristes de la prétendue intégrité des écosystèmes indigènes, les oiseaux ne disent pas merci.


Le cotoneaster
Les petits fruits rouges des cotonéasters égayent nos parcs, nos jardins et nos haies chaque hiver. Ils sont une véritable aubaine pour les oiseaux à une époque de l'année où il faut une nourriture énergétique pour survivre au froid alors que les ressources sont rares.
Après le couvert certaines espèces de cotonéasters leur offrent même le gite : un dense entrelacs de branches pour nicher en toute sécurité à l'abri des regards et des prédateurs.
Le moment de la floraison venue, les cotonéasters n'oublient pas non plus les abeilles sauvages ou domestiques, les bourdons, les papillons et autres insectes butineurs. Tous vont se gorger de l'abondant nectar de leurs petites fleurs blanches ou rosées.

Cotoneaster franchetii,( Bois, 1902) sous la neige en décembre à Fontenay-aux-Roses
Cotoneaster franchetii,( Bois, 1902) sous la neige en décembre à Fontenay-aux-Roses
Nom

Le nom scientifique des cotonéasters est Cotoneaster, sp. [du latin cotoneus, cognassier et aster, qui ressemble ou encore faux ]
Ils appartiennent à la famille des Rosacées (Rosaceae) sous-famille des pommiers (Maloideae). Comme eux, ils possèdent un fruit à pépins entouré d'un faux-fruit.

Description du genre

Ce sont des arbustes au port buissonnant ou de petits arbres non épineux.
Les feuilles sont alternes, entières, ovales à lancéolées et pour certaines espèces acuminées, persistantes ou caduques. Les fleurs sont petites, blanches, crème ou rosé plus ou moins foncé allant presque au rouge. Elles sont ouvertes ou à demi ouvertes, solitaires ou en corymbes avec 5 sépales, 5 pétales, 10 – 20 étamines et 2-5 styles. Elles ont des ovaires infères, apparaissent en Mai/Juin.
Les fruits sont petits, globuleux, solitaires ou en grappes plus ou moins fournies, rouges dans les espèces que nous rencontrons, mais aussi roses voire noirs pour d'autres espèces. Mûrs en automne, ils persistent presque tout l'hiver.

Le genre est facile à reconnaître. Dans nos contrées en général et dans les villes en particulier on peut facilement éviter les confusions si l'on retient les caractères : sans épines et feuilles entières, fruits rouges. Les plantes les plus proches les Pyracantha ont des épines et des feuilles au limbe crènelé.

La reconnaissance des espèces est une entreprise beaucoup plus ardue. Le genre Cotoneaster est « difficile » à cause du grand nombre d'espèces ou de sous-espèces dû sans doute à l'hybridation, à l'obtention de cultivars horticoles et à l'apomixie (l'équivalent de la parthénogenèse chez les animaux) qui conduisent à la formation de micro espèces que certains botanistes considèrent comme des espèces tandis que d'autres en font des sous-espèces. Ce qui explique que le nombre des espèces peut varier selon les auteurs d'une cinquantaine à plus de sept cents. Moins que jamais les photographies sont suffisantes pour identifier les espèces. Elles figurent ici à titre d'illustration.

En France il existe trois espèces indigènes qui poussent dans les massifs montagneux et que l'on a peu de chance de rencontrer dans les massifs ou les friches de nos villes excepté le premier cité :
- Cotoneaster obtusisepalus, Grandoger , 1875 (Cotonéaster des Alpes) qui se rattache au Groupe « integerrimus » présent dans en France dans beaucoup de départements mais absent de la région parisienne. Cf. Téla botanica,
- Cotoneaster atlanticus, Klotz, 1963 (C. de l'Atlas) dont la présence est connue seulement depuis 1996 dans le Bassin méditerranéen,
- Cotoneaster delphinensis, Chatenier, 1922, classé comme C. tomentosus dans la Flore de Fournier de 1961. Ce cotonéaster est une espèce endémique delphino-provencale, découverte en 1898, décrite en 1922 par Constant Chatenier, un fleuriste drômois. Cette espèce rare est menacée et proposée pour être inscrite sur le Livre Rouge de la flore menacée de France.

Il reste que le lieu principal de différenciation du genre se trouve en Chine, au Népal et au Tibet. Les espèces qui sont plantées dans nos massifs en sont originaires. Je vais en décrire trois qui se trouvent dans un rayon de deux cents mètres environ autour de l'Hôtel de Ville.


Cotoneaster lacteus (entrée du Club des anciens à Fontenay-aux-Roses) Fév. 2010
Cotoneaster lacteus (entrée du Club des anciens à Fontenay-aux-Roses) Fév. 2010
Cotoneaster lacteus, WW. Smith, 1917 = C. coriaceus, Franchet, 1890 (C. laineux)
Son nom chinois est Hou ye xun zi.
Il est originaire du sud ouest de la Chine (Guizhou, Sichuan, Xizang, Yunnan) et du Tibet. (Source : Flora of China : eFloras.org )
Il pousse entre 1800 et 2700 m le long des rives des cours d'eau, dans les fourrés ou sur les talus herbeux. On peut le considérer comme naturalisé en Europe et notamment en France dans quelques départements : 06, 24, 75, 76, 83, 92. (Source : Tela-botanica)

C'est un arbuste aux feuilles persistantes et au port buissonneux avec des branches arquées et retombantes; de 1 à 3 mètres. Rameaux brun pourpre foncé, rougeâtres, d'abord tomenteux devenant glabres à glabrescent avec l'âge.
Feuilles alternes entières, obovales à elliptiques, un peu plus longues que larges (environ 3 cm de longueur en moyenne, pouvant aller jusqu'à 4 cm, pour 1, 5 cm en moyenne de large, pouvant aller jusqu'à environ 3 centimètres), tomenteuses, jaunâtres au revers, vert moyen sur le dessus, apex aigu et mucroné. Certaines feuilles virent au rouge-orangé.
Fleurs en corymbes composés comprenant de nombreuses petites fleurs blanches (20 étamines plus courtes que les pétales, 2 styles de même longueur que les étamines)
Fruits rouges, ovoïdes, vaguement tomenteux, 2 pépins, les plus gros égalant un petit pois, en grappes, persistant tout l'hiver.

Pour reconnaître l'espèce, allez observer avec la description ci-dessus le magnifique exemplaire poussant en port libre planté en bordure du Square Pompidou, le long de la rue Jean-Jaurès (à Fontenay-aux-Roses), vers la canisette. Une haie en bordure d'une propriété privée juste en face, vous le montrera taillé en haie persistante. De part et d'autre de la grille d'entrée du Club des anciens, dans la même rue, on trouve d'autres spécimens bien chargés en fruits.
On le trouve dans beaucoup d'autres lieux, soit planté, soit ayant poussé naturellement propagé par les oiseaux.

Le cotoneaster
Cotoneaster salicifolius, Franchet, 1885 (C. à feuilles de saules)
Son nom chinois est liu ye xun zi.
Il est originaire de la chine occidentale et plutôt montagnard (400 – 3000m) dans les provinces : Guizhou, Hubei, Hunan, Sichuan, Yunnan. (Source : Flora of China, wwww.eFloras.org )
En France selon le réseau Tela Botanica, il est mentionné dans les départements 11, 12, 26, 76, 92, 93.
Arbrisseau ou petit arbuste au port étalé à érigé avec des rameaux brun rougeâtre sur le dessus, plus verdâtre sur le dessous.
Les feuilles sont alternes, étroites , lancéolées. Leur forme rappelle celle des saules mais sont plus épaisse avec une marge légèrement enroulée, plus ou moins tomenteuses sur le dessous vert blanchâtre, glabre luisantes, vert bouteille sur le dessus, parfois plus jaunâtre, virant parfois au rouge foncé, apex aigu et acuminé, les nervures apparaissent en creux au recto et en fort relief au verso où elles sont rougeâtres.
Les fleurs sont petites en corymbes composées, blanches avec vingt étamines aux anthères rose pourpre dépassant légèrement les cinq pétales. Les styles sont libres et approximativement de même longueur que les étamines.
Fruits minuscules pommes rouge écarlate en grappes contenant deux pépins.
Pour reconnaître l'espèce allez observer à l'aide de cette diagnose, le sujet en forme de petit arbuste buissonnant dont les rameaux dépassent sur le trottoir au 4, rue Antoine Petit. Sous forme buissonnante en haies libres, on le trouve en haut du Boulevard de la République côté pair le long de la descente de garage du dernier immeuble de la rue. Sous forme de haie taillée, on le verra sur le même boulevard, côté impair, au 21, à l'intérieur de la résidence le long du mur du parking qui borde la rue. Il y en a d'autres dans la ville.

Le cotoneaster
Cotoneaster horizontalis, Decaisne, 1877, (pas de nom vernaculaire).
Son nom en chinois est ping zhi xun zi
C'est le plus montagnard des trois, il pousse entre 1500 et 3500m dans les provinces de Gansu, Guizhou, Hubei, Hunan, Jiangsu, Shaanxi, Schichuan, Xizang, et au Népal (Source: Flora of China : :efloras.org)
En France, il est planté et se naturalise dans de nombreux départements (cf. Tela botanica :http://www.tela-botanica.org/eflore/BDNFF/4.02/nn/19200/chorologiequi ne mentionne pas notre département.)
C'est un arbrisseau rampant à développement horizontal, d'où son nom. Les feuilles sont caduques ou semi-persistante selon les rigueurs hivernales et les cultivars. Les feuilles sont petites, ovales, pubescentes sur le dessous, glabre sur le dessus. Les rameaux se développent en « arrête de poisson » de part et d'autre des branches principales. Les fleurs rosées sont minuscules. Elles s'épanouissent en mai/juin. Les fruits d'un rouge brillant sont attachés solitaires, ou parfois par deux, aux rameaux par un court pédicelle. Ils persistent lorsque les feuilles sont tombées.
On en trouvera comme couvre-sol dans de nombreux endroits. La photo a été prise dans le talus de la fontaine des Bouffrais à Fontenay-aux-Roses. Comme les autres espèces, il est disséminé par les oiseaux.

Remarques supplémentaires

Il y a encore une autre espèce de Cotoneaster à Fontenay-aux-Roses, Cotoneaster franchetii, [Bois 1902] originaire des mêmes régions de Chine. Cette richesse en espèces dans une ville n'est évidement pas d'origine naturelle. Nous la devons aux jardiniers et paysagistes. On peut considérer néanmoins qu'elles font partie de notre flore locale puisqu'elles se sont naturalisées grâce aux oiseaux dont elles font le régal et à qui elles rendent de multiples services. On pourrait parler « d'échange de bons procédés ». La distribution en France de ces espèces montrent également que leur implantation initiale résulte d'actions humaines.
On reproche à certaines espèces de cotoneasters d'être un vecteur du « Feu bacterien » une maladie très grave qui frappe aussi les pommiers, poiriers, cognassiers, etc. Certaines variétés sont interdites de plantation en France. On reproche également en Franche-Comté à C. horizontalis d'être « invasive ».

Photos : JFD

Samedi 5 Février 2011 Commentaires (2)

Négociation marathon en quasi solitaire avec Maurice Leroy, annonce d'un accord au mépris de l'avis des composantes de sa majorité.... Alors que celle-ci freinait des quatre fers, Huchon accélérait le tempo et se retrouvait seul pour capituler.


J. P. Huchon (à droite) vient de signer contre son camp.
J. P. Huchon (à droite) vient de signer contre son camp.
Les négociations entre le Président de la Région et le représentant de l'état, Maurice Leroy se sont déroulées dans un climat de suspicion. Les Verts ont dénoncé une « négociation solitaire ».
Les Verts, des socialistes et des communistes ont reproché en outre à Huchon d'avoir reçu le mardi 18 des propositions d'accord de Maurice Leroy et de les avoir examinées dans la précipitation et en petit comité. « Il y a des documents qui sont vus par deux personnes en cinq jours ». Rappelons que début décembre suite à une plainte d'un militant UMP le rapporteur public a recommandé au Conseil d'État l'annulation de la réélection de Jean-Paul Huchon et son inéligibilité pour un an, en raison d'une campagne d'information (Ô ironie...) sur les transports en commun franciliens jugée litigieuse dans le contexte électoral. Le Monde rapporte que « sous couvert d'anonymat des élus de gauche évoquent les embarras judiciaires de M. Huchon pour tenter d'expliquer sa volonté d'aller à tout prix à l'accord » Huchon s'en est défendu mais cela n'a pourtant pas empêché certains de croire que, dans de telles conditions, le devenir du Plateau de Saclay n'a pas dû peser bien lourd.
Certes le constat d'un désaccord sur la question du devenir du Plateau de Saclay figure dans le protocole État-Région mais comme le regrettent Europe-Écologie Les Verts, « l'accord laisse les mains libres à la Société du Grand Paris pour aménager comme elle l'entend le Plateau de Saclay au mépris de l'avis des citoyens et des élus locaux. » Et Valérie Pecresse peut déclarer triomphalement que « le tracé finalement retenu, qui reprend à 90% celui initialement proposé par le gouvernement, répond aux attentes des Franciliens (...) avec une nouvelle offre de transports en rocade autour de Paris et des liaisons rapides avec les aéroports et les centres de décisions économiques et scientifiques » et ajouter comme un défi qu'elle veillera tout particulièrement à «  l¹Etat tienne les engagements du président de la République de desserte adaptée du plateau de Saclay qui doit être à moins de 30 minutes de Paris et à moins de 50 minutes de aéroport Charles-de-Gaulle»
Photo : Secrétariat général du CIV Agence Urba Images


Jeudi 27 Janvier 2011 Commentaires (0)

Le tribunal a reconnu que les propos de M Fellous à son encontre l’accusant d’avoir « failli à son obligation de probité intellectuelle » étaient bien diffamatoires.
« L’honneur de Gilles Eric Seralini et, au-delà de lui, de tous les lanceurs d’alerte est lavé par ce verdict. » estime François Veillerette, porte parole de Générations Futures « Les lanceurs d’alerte comme Gilles Eric Seralini et bien d’autres ne peuvent dorénavant plus être harcelés impunément, comme c’est trop souvent le cas » se félicite t’il. « Cette affaire nous rappelle la nécessité impérieuse de créer un statut du lanceur d’alerte qui, comme en Grande Bretagne par exemple, les protège de pressions visant à les faire taire. » conclut François Veillerette.


Merci à toutes les personnes qui ont participé à la pétition en faveur de Gilles Eric Séralini.
Voir ici

Samedi 22 Janvier 2011 Commentaires (0)

Pour les amateurs de botanique, la lecture de La garance voyageuse est un incontournable. C'est une revue que l'on consulte toujours avec profit non seulement pour ses articles sur les plantes mais aussi parce qu'elle aide à protéger le monde végétal.
Cependant l'édito du numéro 91 m'a laissé perplexe. L'auteur s'en prend à l'installation de ruches dans les villes qu'il considère comme une mode néfaste. À Fontenay-aux-Roses, en ville donc, il y a longtemps que nous avons un rucher que nous avons installé grâce à une initiative des jardiniers de la ville. Nous sommes fiers de notre rucher. Notre miel a été deux fois primé. Aurions nous donc tout faux?



Abeilles des villes et abeilles des champs
Dans ce rucher nous avons une ruche avec une paroi de verre pour montrer les abeilles à l'ouvrage. Les écoles et les centres de loisir viennent visiter ce rucher. Lors de fêtes et de manifestations diverses de la ville, nos jardiniers apiculteurs, parfois aidé d'apiculteurs bénévoles, anime un stand où les curieux peuvent enrichir leurs connaissances sur la ruche, le miel, la vie de l'abeille et depuis quelques années, hélas, des graves menaces qui pèsent sur l'espèce. C'est un stand qui a toujours beaucoup de succès. Grâce à notre rucher nous offrons aux mariés de Fontenay-aux-Roses un cadeau original : un pot du miel de leur ville pour leur lune de miel. Quels sont donc les reproches que Guillaume Lemoine, l'auteur de cet éditorial, adresse à ces ruches urbaines? Il y aurait quatre principaux effets pervers à ces implantations : l'incitation à privilégier dans les massifs des variétés horticoles exotiques fortement mellifères mais potentiellement envahissantes, se résigner à la stérilisation des campagnes par une agriculture chimique intensive et renoncer à protéger la biodiversité du reste du territoire, accepter une artificialisation de la nature et enfin privilégier l'abeille domestique sur les autres espèces d'hyménoptères pollinisateurs sauvages.

« To bee or not to bees »

Tel est le titre de l'édito de G. Lemoine.
Je laisserai la question des espèces exotiques qui est controversée. D'ailleurs, bien des villes qui n'ont pas de rucher en plantent.
Il est évident que l'on assiste à un mouvement spontané de repli des abeilles des campagnes dans les villes. L'auteur souligne ce fait et en évoque les causes possibles. J'ajouterai simplement que les abeilles ne sont pas les seules espèces à venir se réfugier en ville. Il y a les hérissons, les pies, etc. Ils ont été précédés par les renards, eux-mêmes précédés il y a fort longtemps par des espèces d'hirondelles. Et on peut s'attendre à voir d'autres espèces en faire autant si les pratiques agricoles n'évoluent pas. La campagne est devenue pour bien des espèces aussi inhospitalière que pouvait l'être nos contrées pendant la dernière glaciation. Lors de celle-ci, les espèces qui ont survécu sont celles qui ont réussi à trouver un refuge en « descendant » vers le sud. Nos villes jouent aujourd'hui le même rôle que les régions du sud lors des glaciations. Autant faire que ces refuges soient accueillants. C'est ce que nous essayons d'être à Fontenay-aux-Roses. C'est une des raisons de la politique d'entretien des espaces verts que j'essaie avec plus ou moins de bonheur de faire admettre et de mettre en place. En particulier, nous n'utilisons plus de pesticides issus de la chimie organique de synthèse, ni non plus de désherbants. Nous mettons en œuvre et popularisons auprès des Fontenaisiens des « bonnes pratiques » horticoles. Nos jardiniers apiculteurs savent bien que dans les campagnes des colonies d'abeilles disparaissent. Ils en parlent avec les gens qui viennent visiter le rucher ou leur stand. Du coup cette disparition n'est plus aussi silencieuse. Et cela peut être pour quelques urbains l'occasion d'une prise de conscience qui sinon, ne serait peut-être pas produite.
S'organiser pour être une « zone refuge » où flore et faune peuvent venir mais aussi repartir grâce aux « trames » vertes que nous mettons en place, aider à la prise de conscience des gens quant à l'état des milieux ruraux et naturels, c'est tout le contraire d'une résignation et d'un renoncement à la protection de la biodiversité sur l'ensemble du territoire. Nous la défendons au contraire, en agissant là où nous vivons mais pas seulement pour le lieu où nous vivons. Nos ruches jouent pleinement leur rôle dans cet objectif de protection de la biodiversité et de sensibilisation aux problèmes environnementaux globaux.

Nature, culture et horticulture.

Entre des ruches installées en bordure d'un champ de tournesol et nos ruches installées sur le coteau du Panorama, derrière le stade, en ville donc, je ne vois pas beaucoup de différence. Pourquoi donc cette installation inciterait-elle à « accepter une nature de plus en plus artificielle »? Que je sache la nature n'est pas la culture. Elle ne l'est pas plus que l'horticulture, ni moins. De plus, il y a en ville une « vraie » nature qu'une gestion « différenciée » permet de protéger et de montrer. Les abeilles domestiques vivent leur vie, la même que les ruches soient ici où là. Nous n'interférons principalement qu'en leur offrant un gite et en leur « volant » une partie de leur réserve de miel, en ville comme à la campagne. Bref, il n'y a ni plus, ni moins d'artificialisation de la nature que les ruches soient en bordure d'un parc ou en bordure d'un champ.
Les enfants qui voient s'activer les abeilles derrière la vitre de la ruche pédagogique sont en contact avec une altérité assez radicale, le monde des insectes, avec un morceau de nature bien peu dénaturée. D'ailleurs à l'époque où nous avons mis en place ce rucher, notre objectif était avant tout pédagogique.
Pour l'instant, nous n'avons pas installé de gite pour les bourdons, les osmies, etc. mais nous le ferons peut-être lors de la mise en œuvre de l'un des objectifs du projet territorial de développement durable de notre agglomération dans le cadre d'un partenariat que nous voulons instituer avec le Muséum. Aujourd'hui déjà, grâce aux planches pédagogiques, ces autres hyménoptères ne sont pas inconnus de ceux, petits ou grands, qui s'intéressent à nos abeilles.

Dans certains cas, pour certaines collectivités, les critiques de G. Lemoine s'appliquent peut-être : tout est dans la manière. Toute modestie mise à part, je ne crois pas qu'elles valent pour Fontenay-aux-Roses.

Photo :Max xx flickr.com

Mardi 18 Janvier 2011 Commentaires (1)

La préfecture de police organise un blocus illégal contre les mal-logés qui ont réquisitionné un immeuble vide depuis plus de trois ans. Les forces de l'ordre doivent être employer à faire respecter la loi et non à l'enfreindre. Sinon, c'est le désordre. Alors que des gens meurent dans la rue quand il fait froid, que les personnes modestes doivent se saigner à blanc pour payer des loyers exorbitants, il faut soutenir Jeudi Noir et signer la pétition contre le blocus du 22 avenue de Matignon.


Le collectif Jeudi-Noir a réquisitionné depuis le 27 décembre 2010 un bâtiment de 2500 m² dans le 8ème arrondissement de Paris. Une réquisition citoyenne d’un bâtiment vide depuis 2007, qui permet à vingt-cinq personnes mal ou non logées, d’avoir un répit et un toit. C’est aussi l’occasion pour Jeudi Noir d’alerter l’opinion publique et les politiques sur l’inexistence de politique en matière de logement dans notre pays.

Un huissier est venu constater l’habitation du lieu le lundi 3 janvier 2011.

À ce jour, le propriétaire des lieux n’ayant pas porté plainte, et tant qu’aucun jugement ne déclare les occupants dans l’illégalité, le collectif sans droit ni titre est chez lui, au 22 avenue Matignon et non expulsable.

Malgré cela, depuis le vendredi 7 janvier 2011, jour de l’officialisation du bâtiment, les habitants et soutiens qui y vivent actuellement subissent un blocus policier. Ce blocus, implanté par la préfecture et illégal et constitue une entrave, notamment à la liberté de circuler : les forces de l’ordre empêchent quiconque de rentrer et les habitants qui souhaitent sortir ne peuvent revenir. Cela se traduit aussi par l’interdiction de pouvoir faire entrer du matériel dans le bâtiment (chauffage, matelas, four, chaises). La préfecture essaie d’avoir « à l’usure » ce qu’elle ne peut obtenir légalement .

Le 12 janvier, suite à quelques échauffourées avec les gendarmes, le collectif a obtenu, avec le soutien d’élus de la République, l’entrée (via leur présence), de certains tabourets et lampes.

Chaque jour, la police exerce un contrôle d’identité illégal des soutiens et habitants, contrôle les sacs des habitants, jusqu’à parfois interdire l’entrée de nourriture dans l’habitation. C’est le règne de l’arbitraire.

Aujourd’hui en France, aucune loi, aucun article n’interdit l’entrée et sortie de matériel depuis la résidence d’un particulier. Ce blocus est hors-la-loi.


Signez et faite signer la pétition de soutien.
Pour y accéder cliquer sur la légende de la photographie.

Dimanche 16 Janvier 2011 Commentaires (0)

La fin de l'année et le début de l'année nouvelle sont propices aux bilans. 2010 fut une année particulièrement chargée en catastrophes naturelles, dues en général à des évènements climatiques hors norme.
Nicolas Hulot, figure de proue de l'écologie médiatique est venu nous expliquer sur TF1 que tout cela était dû au réchauffement climatique.....un réchauffement climatique qui semble s'être arrêté depuis maintenant dix ans. Ignore-t-il cette « pause » dérangeante dans l'évolution du climat? Si cela était le cas, il partagerait cette ignorance avec beaucoup d'écologistes politiques qui continuent d'exiger des mesures radicales pour lutter contre ce réchauffement qui semble avoir cessé de lui-même....
Les climatologues du GIEC, eux, le savent. Ils s'en émeuvent, mais pas sur la place publique. Comme ils ne veulent pas renoncer à leur thèse fondamentale, ils ne parlent pas d'arrêt mais de pause. Cependant, si cette pause dure, ce ne sera plus une pause....


En haut à droite, on voit bien le plateau : la température s'est stabilisée depuis une dizaine d'années. C'est la pause qui dérange.
En haut à droite, on voit bien le plateau : la température s'est stabilisée depuis une dizaine d'années. C'est la pause qui dérange.

En tout cas, cette pause n'était prévue par aucun des modèles dans lesquels ils placent leur confiance. En attendant de savoir ce que nous réserve l'avenir, ils essayent de comprendre pourquoi la température moyenne du globe est restée stable depuis une dizaine d'année sans renoncer à expliquer l'augmentation de cette température au cours du dernier quart du siècle par les émissions de gaz à effet de serre dues pour l'essentiel aux activités humaines.
Bertrand Russell remarquait que c'était une chose curieuse que de voir « l'homme de la rue » se mettre à croire en la science au moment même où les savants perdaient leur foi. Mais c'était au temps de grands bouleversements en physique, en mathématique et en logique. Aujourd'hui, nous avons affaire à des communautés de professionnels sûrs de leur compétence et peu enclins à douter de leurs savoirs, soucieux d'en tirer une autorité dans le champ politique en profitant du scientisme dans lequel baignent le public comme les décideurs politiques.
Dans cet article je ne cherche pas à savoir qui a raison, le GIEC ou les climato-sceptiques. Je tiens cependant à préciser ma position en la matière. Je pense que le terme de « climato-sceptique » est un mauvais terme pour désigner ceux qui considèrent soit que le climat ne se réchauffe pas, soit que les causes du réchauffement ne sont pas celles que le GIEC avance, soit que la notion de réchauffement climatique global (ou refroidissement) est dépourvue de sens. Ils ne sont pas sceptiques, pas plus que ne le sont en matière de religion les athées. Les athées sont certains de la non existence d'un Dieu, d'une transcendance, etc. alors que les croyants eux estiment que ce Dieu, cette transcendance ou quoi que ce ce soit d'autre comme objet de leur croyance existe. Ni les uns ni les autres ne sont sceptiques. Ils savent. Or, le sceptique ne sait pas, il doute. Les climato-sceptiques ne doutent pas, ni non plus les climatologues du GIEC et leurs partisans. Les uns et les autres savent. Ou de moins croient savoir. Il suffit de lire les publications des uns et des autres pour en être convaincu. Le véritable sceptique en la matière est celui qui déclare ne pas savoir, ne pas savoir de quoi demain sera fait, que les uns ou les autres ont peut-être raison ou tort. En matière de prévision du climat futur, cette position est la mienne. Cette position est celle qui se rapproche le plus d'une véritable position sceptique. Comme il m'est impossible de la désigner ainsi sous peine de malentendu, je la qualifierais d'agnostique.
Ce n'est pourtant pas cette position que je souhaite argumenter dans cet article, du moins pas directement. Je veux montrer que lorsque les climatologues « réchauffistes » cherchent à défendre leurs affirmations sur le changement climatique malgré des données en apparence défavorables, ils adoptent une attitude qui ne peut être condamnée d'emblée. Une démarche de ce type n'est pas toujours injustifiable et elle peut être féconde pour comprendre la machinerie climatique. Néanmoins la motivation la plus puissante de cette attitude n'est pas d'ordre épistémique, elle doit être recherchée ailleurs, dans la volonté d'intervenir dans le champ politique pour impulser des mesures visant à limiter les émissions anthropiques de gaz à effet de serre. La création du GIEC a permis à tout un réseau de chercheurs de le faire. Ils ne peuvent renoncer au dogme qui fonde leur croisade sans perdre toute l'autorité que leur confère la reconnaissance de leur savoir par les « décideurs » politiques et avec cette perte, celle de crédits (au sens sonnant et trébuchant) de recherches, de postes de pouvoir dans leur domaine et de postes tout court.
Bien entendu, que les motifs qui conduisent à choisir l'exploration d'une voie plutôt que d'une autre ne soient pas purement, ou même principalement, épistémiques n'est ni une raison suffisante, ni même une raison nécessaire pour invalider ce choix. La mise ne évidence de la nature et du caractère déterminant de ces motifs permet seulement d'avoir une image plus réaliste de la recherche scientifique comme des communautés de chercheurs et en conséquence de ne pas prendre leurs paroles pour parole d'évangile. Après tout, c'est en recherchant une route plus courte pour les Indes que Christophe Colomb découvrit l'Amérique. Ses motifs n'étaient pas totalement désintéressés, ceux des financeurs de ses voyages ne l'étaient pas du tout.

De l'imprévu....

Depuis 2000 jusqu'à aujourd'hui, depuis dix ans donc, le « réchauffement climatique » qui aurait dû s'accentuer selon les modèles des climatologues du GIEC marque une pause imprévue (voir les courbes figure 1 et 2). Les modèles du GIEC ne peuvent expliquer ces phénomènes contradictoires avec leurs prévisions. Ils ne devraient pas se produire. De là à considérer qu'ils n'existent pas réellement, il n'y a qu'un pas que certains climatologues franchissent allégrement. « Les données sont certainement fausses. Notre système d'observation est déficient » déclare Kevin Trenberht, directeur de la section d'analyse climatique du Centre national de la recherche atmosphérique du Colorado. [1] Réaction sincère sans doute, mais étrange et que l'on a envie de considérer comme bien peu scientifique, voire « obscurantiste » [2].
N'allons pas trop vite cependant. Lorsque des données viennent mettre en défaut un ensemble d'hypothèses qui semble avoir fait, jusqu'à présent ses preuves dans un grand nombre de cas, il est naturel de suspecter ces données nouvelles. Dans le cas particulier qui nous occupe, cela peut paraître d'autant plus justifié que les données en causes ne sont pas des températures relevées mais des moyennes réalisées sur des températures ayant été « normalisées » en fonction, entre autre, du lieu de la station. Ces divers traitements peuvent introduire des biais ou être impuissants à les corriger. Donc, en fin de compte, il n'est pas aussi absurde qu'il y paraît au premier abord de remettre en cause les données. Cependant on ne peut à la fois rejeter les données lorsqu'elles ne sont pas conformes aux prévisions et les accepter lorsqu'elles le sont, alors même qu'elles ont été obtenues dans tous les cas selon les mêmes protocoles. De plus, à trop contester les données, les climatologues du GIEC pourraient obtenir le résultat inverse de celui qu'ils recherchent et à la limite permettre une remise en cause de cette augmentation de la température moyenne, température moyenne que d'autres climatologues considèrent dépourvue de tout sens climatologique...

Un dogmatisme parfois fécond....

Certes, les données qui montrent une stagnation de la température moyenne au cours de la dernière décennie au lieu d'une élévation accélérée constituent un début de condition nécessaire au rejet des modèles du GIEC mais en aucun cas une condition suffisante. Il reste en effet à explorer de nombreuses possibilités qui permettraient de garder l'essentiel des thèses du GIEC sur le climat, moyennant quelques ajustements et compléments. Malgré les apparences, le dogmatisme implicite d'une telle attitude n'est pas contraire à une démarche scientifique et il peut être fécond, contrairement à l'espèce de déni de réalité étudié dans le paragraphe précédent. Il peut conduire à des découvertes remarquables bien que cela ne soit pas toujours le cas. Pour le montrer nous allons faire un détour par l'analyse d'un épisode de l'histoire de l'astronomie, un épisode célèbre et souvent célébré pour la plus grande gloire de la Science avec un S majuscule et de la raison calculante : la découverte de Neptune par Le Verrier et Adams.[3]
À son grand regret, Kepler avait découvert les lois sur les orbites des planètes qui portent aujourd'hui son nom. En fait, des observations plus précises montrent que ces lois ne sont qu'approximativement vraies. Le cours réel des planètes présente des écarts par rapport à elles. Ceci s'explique bien dans le cadre de la mécanique céleste newtonienne. Pour qu'une planète les suive, il faudrait que le système soit réduit à cette planète seule avec le Soleil. Le système solaire possède plusieurs planètes qui s'attirent les unes les autres selon la loi de la gravitation universelle, d'où ces écarts par rapport aux lois de Kepler que l'on appelle des anomalies.

Urbain Le Verrier
Urbain Le Verrier
Une des lettres de créance de la théorie de Newton est de pouvoir les prédire et les calculer. Il y avait plusieurs problèmes cependant : les anomalies calculées ne correspondaient pas exactement à celles observées, notamment dans le cas d'Uranus, planète découverte en 1781. Pour Le Verrier comme pour ses collègues, la théorie de Newton ne pouvait pas être fausse, l'attraction universelle ne pouvait pas ne pas l'être dans le cas d'Uranus, il fallait donc trouver une hypothèse pour expliquer ses anomalies qui, si elle était vraie, permette de réconcilier les particularités du mouvement de cette planète avec la théorie. Cette hypothèse, ce fut Neptune : la postulation d'une nouvelle planète jusqu'alors inconnue dont les caractéristiques et l'orbite furent calculées de telle sorte que les anomalies d'Uranus redeviennent conformes à la théorie. Restait alors à l'observer en braquant un télescope à une date donnée et sur une portion de l'espace indiquée par Le Verrier. Comme chacun le sait, la planète fut, à peu de choses près au rendez-vous que lui avait assigné le mathématicien...La morale de cette histoire bien connue est que le dogmatisme peut être payant et qu'il peut initier une démarche féconde. Démarche qui réussit parfois....

Mais pas toujours !

Fort de ce succès Le Verrier voulut rééditer son exploit avec les anomalies de Mercure qui ne cadraient pas avec les prévisions de la mécanique céleste . Il postulat une planète Vulcain pour réconcilier les données de l'observation astronomique avec la théorie en vigueur. Hélas, cette fois Vulcain ne fut pas au rendez-vous et malgré de nombreuses recherches ne fut jamais découverte. Cette planète resta au stade de mythe mathématique et les anomalies de Mercure restèrent inexpliquées. La mécanique céleste était mise en défaut. Fut-elle abandonnée? Non. Tout simplement parce qu'elle n'avait pas de concurrent et aussi parce que l'on ne désespérait pas en modifiant une ou plusieurs hypothèses auxiliaires la réconcilier avec ces données récalcitrantes. C'est un peu comme à la guerre, il faut parfois sacrifier une section, voire un bataillon tout entier pour préserver le cœur d'une théorie. Ici, ce que l'on remettait en cause, c'était le nombre des corps célestes composant le système solaire. Celui-ci est contingent dans le cadre de la théorie.

De l'astronomie à la climatologie

Après ce détour par une science vénérable et une théorie qui fut reine jusqu'à l'orée du sciècle dernier, revenons à la climatologie. Face à l'arrêt du réchauffement climatique et face à des données difficiles à contester, les climatologues du GIEC qui ne souhaitent pas remettre en cause les hypothèses à la base de leurs modèles sont dans une situation en partie analogue à celle de Le Verrier et de ses collègues devant les anomalies d'Uranus. Ils ont à résoudre un problème du même type.
Plusieurs facteurs peuvent être invoqués pour expliquer cet arrêt sans mettre en cause la thèse d'un réchauffement du climat dû au largage anthropique de gaz à effet dans la troposphère [4] qui comme leur nom l'indique renforce cet effet de serre.
Un des facteurs pourrait être la baisse de l'activité solaire qui ressemble à celle qui a eu lieu lors du « petit âge glaciaire » au XVII ième et XVIII ième siècles. Cependant, il est peu probable que cette baisse d'activité suffise à elle seule à expliquer cet arrêt ou cette pause.
De nouvelles données concernant la variation de la teneur en vapeur d'eau de la stratosphère devraient être aussi prises en compte. C'est du moins ce qui ressort d'un article publié dans Science en mars 2010 par Susan Solomon et collaborateurs [5]. Susan Solomon est vice-présidente du GIEC et co-signatrice du rapport de 2007 dudit GIEC. Selon cet article de 2010 il y aurait eu depuis le tournant du siècle une décroissance de la teneur en vapeur d'eau de la stratosphère. Cette décroissance actuelle pourrait être liée au réchauffement climatique global de la planète dans le dernier quart du XX ième siècle. C'est cette décroissance qui pourrait expliquer la « pause » actuelle dans le réchauffement global.
Si ce rôle de la vapeur d'eau stratosphérique était confirmé, ce qui aurait pu apparaître comme une remise en cause de la thèse selon laquelle les changements climatiques que nous vivons sont dus à nos activités assure au contraire son succès. La planète s'est réchauffée à un rythme accéléré au cours du dernier quart du XX ième siècle à cause principalement du renforcement de l'effet de serre dû aux activités humaines. Si la diminution de la teneur en vapeur d'eau stratosphérique est la principale cause de la pause actuelle dans le réchauffement climatique global et si cette diminution est due au réchauffement antérieur d'origine principalement anthropique, alors ce sont bien les activités humaines qui ont été directement par le réchauffement, puis indirectement responsables des modifications du climat au cours des décennies passée et de la décennie actuelle, le réchauffement climatique global déclenchant aujourd'hui un feed back négatif.
Toutefois avec cette prise en compte de la variation de la teneur en vapeur d'eau de la stratosphère, les activités humaines génératrices de gaz à effet de serre largués dans la troposphère, pour essentielles qu'elles continuent d'être, ne sont plus les seules causes du réchauffement. L'augmentation initiale de la vapeur d'eau stratosphérique de 1980 à 2000 pourrait être responsable de 30% du réchauffement : « la vapeur d'eau stratosphérique a probablement augmenté entre 1990 et 2000, ce qui aurait augmenté le réchauffement de la surface de 30% »[6] Cette variation de la vapeur d'eau stratosphérique ne serait peut-être pas liée directement aux activités humaines mais à des changements de température qui se seraient produits à la surface des océans et dont la cause première reste à déterminer.
La thèse initiale ne sort donc pas tout à fait indemne de l'épreuve. Elle est affaiblie : « ces découvertes montrent que la vapeur d'eau représente un facteur important du changement climatique global décennal de la surface»[7]. Elle perd aussi sa belle simplicité initiale : dans les changements climatiques qui sont en œuvre depuis le XX ième siècle, les activités humaines sont un facteur prépondérant qui intervient directement de façon moindre que prévue et indirectement d'une façon étonnante et totalement imprévue au départ. D'ailleurs, si cette explication de la pause décennale est correcte, il faudrait mieux, en toute rigueur parler de changement climatique global que de réchauffement climatique global. Un réchauffement que d'autres facteurs annulent n'en étant plus vraiment un.
Ici encore, comme dans le cas de la découverte de Neptune, le dogmatisme est fécond. Cette « pause », l'introduction de données sur la variation de la vapeur d'eau stratosphérique pour sauver les modèles en vigueur, la recherche sur les raisons de ce phénomène, de son importance sur la régulation du climat global ouvrent de nouvelles perspectives de recherches dont on ne peut guère anticiper les résultats. Une chose est sûre cependant : il y a encore beaucoup à apprendre sur le climat de la Terre et ses variations.
D'un point de vue théorique, que les modèles en cours montrent leurs limites est au moins aussi intéressant que s'ils avaient prévu correctement l'évolution actuelle du climat et notamment cette fameuse pause. D'un point de vue pratique, par contre, il en va tout autrement. Nous souhaiterions des prévisions fiables sur lesquelles s'appuyer en toute confiance. Il est évident que nous devrons y renoncer.
Une pause qui dérange

Les raisons du dogmatisme des climatologues

Le problème des climatologues et celui de Le Verrier présentent de fortes analogies formelles, les démarches entreprises également. On peut constater que, malgré les apparences, on aurait tort de condamner celle des climatologues comme irrationnelle sans condamner aussi celle de Le Verrier et Adams. Devant des données récalcitrantes qu'il n'est pas possible de remettre en cause, ils construisent une démarche structuralement identique. Il y a pourtant des différences qu'il est temps de préciser maintenant. La principale est celle-ci : Le Verrier utilise une théorie bien corroborée de façon indépendante et qu'il veut réconcilier avec de nouvelles données récalcitrantes tandis que les climatologues du GIEC utilisent des modèles informatiques de simulation qui produisnt une évolution du climat global contraire à celle qui semble se dessiner.
La théorie de Le Verrier, la mécanique céleste newtonienne, peut être interprétée de façon réaliste sans absurdité. Si elle était vraie, elle nous dirait ce que sont les objets de son domaine et leur comportement réel. Par contre, on ne peut dire sans absurdité qu'un modèle du type de ceux utilisés par les climatologue est vrai en ce sens : il est une représentation simplifiée de phénomènes qui sont trop complexes pour être étudiés directement. Ils constituent une forme d'expérience de pensée extrêmement sophistiquée : la simulation. L'expérience de pensée, quelle que soit sa forme, nous place dans l'irréel : faisons comme si. Il en est de même pour la simulation qui peut être plus ou moins bien réussie mais ne peut être qualifiée de « vraie » sans abus de langage.
Lorsque l'on à affaire à une théorie, le dogmatisme peut donc se justifier plus facilement que lorsque l'on a affaire à un modèle. En un sens, le choix de Le Verrier était contraint. Il ne pouvait toucher aux principes de sa théorie. Par contre un modèle dont les prévisions ne coïncide pas avec les données doit être révisé ; révisé ne voulant pas dire abandonné. Pour cette révision le climatologue a plus de latitude que ne l'avait l'astronome pour choisir ce qui doit être modifié, étant entendu que l'accord avec les données doit être retrouvé et le recours éventuel à de nouveaux facteurs justifié. Compte tenu de cette latitude, on peut s'interroger sur ce qui guide les climatologues du GIEC dans leur volonté de conserver l'hypothèse selon laquelle les rejets anthropiques de gaz à effet de serre sont le facteur, ou du moins l'un des facteurs essentiels, du changement climatique.

Pour cela commençons par détruire de fausses évidences qui semblent clore le débat d'emblée.
Pour convaincre tout un chacun on part d'abord d'une sorte de lapalissade : les gaz à effet de serre augmentent l'effet de serre ; l'augmentation de la teneur en gaz à effet de serre de l'atmosphère renforcent l'effet de serre et donc la température sur Terre augmente.
Ensuite on met en avant les constatation suivantes :
  • le CO2 est un gaz à effet de serre qui s'accumule dans la troposphère,
  • en 60 ans la teneur en gaz carbonique de la troposphère a augmentée de 40%,
  • cette augmentation est due aux activités humaines et notamment ( mais pas seulement) à l'utilisation d'énergies fossiles,
  • au cours de la même époque la température moyenne du globe a augmenté de 0,8° C environ.
La conclusion est évidente :
  • le réchauffement a pour origine ces activités,
  • si rien n'est changé, ce réchauffement continuera à s'amplifier. Il ne reste plus qu'à en montrer les conséquences catastrophiques. Les « climato-sceptiques » vont contre l'évidence, ils sont au service des lobbies ou ils sont des illuminés.
Il n'est donc pas nécessaire de rechercher plus avant les raisons de l'attachement des climatologues à leur hypothèse fondamentale. Elle n'est pas contestable sauf à aller contre l'évidence.
Cette évidence s'effondre cependant lorsque l'on prend conscience que cette augmentation de 40% représente le passage de 280 ppm (partie pour million) à 380 ppm, c'est a dire d'une troposphère dont la teneur en CO2 était de 0,028% à une troposphère dont la teneur est de 0, 038%. Une telle augmentation vraiment minime peut avoir un effet sur le climat, mais elle est si minime que cela n'a plus rien d'évident. [8] Il faut le prouver et du coup le contester n'a plus rien d'irrationnel. L'issue de la controverse reste, aujourd'hui encore et quoi que l'on en ait dit, incertaine. Rappelons au passage que ce qui est contesté, ce n'est pas que le climat global se soit réchauffé ; ce sont les causes de ce réchauffement et ce à quoi nous devons nous attendre. [9]
Pour comprendre pourquoi les climatologues sont, en majorité, peu enclins à rejeter la thèse de l'origine anthropique, il faut rappeler l'ambigüité du GIEC qui est une institution à la fois régulière et séculière au sens monastique de ces termes. Elle est régulière dans la mesure où il y a un réseau de chercheurs qui forment une communauté étudiant le climat avec ses propres règles, ses protocoles de recherche, ses publications, ses colloques, etc.. C'est une institution séculière : ce réseau de chercheurs revendique une reconnaissance et une légitimation dans le champ politique sur la base de la compétence de ses membres dans leurs domaines du savoir ; reconnaissance et légitimité qu'il a obtenu grâce à la constitution et au contrôle de ce GIEC chargé de rédiger et publier les fameux rapports périodiques sur le climat et d'être force de proposition pour les « décideurs » politiques. La genèse du GIEC montre bien l'ambigüité du statut de cette instituion Renaud Russeil la résume ainsi dans la revue Biocontact . « Dans les années soixante, un scientifique suédois, Bert R. J. Bolin, suppose qu'une surproduction de dioxyde de carbone générée par l'activité humaine pourrait contrecarrer le refroidissement climatique (refroidissement, ce n'est pas une erreur) annoncé par plusieurs média internationaux. L'énergie est un problème majeur de l'époque. On vient de vivre le premier choc pétrolier (1973). Dix ans plus tard, Margareth Thatcher politise le danger du CO2 : elle demande à un groupe de scientifiques de prouver que le CO2 est responsable des changements climatiques. Exploitant la thèse de Bolin, elle menace d'abandonner les mines de charbon pour se tourner vers le nucléaire ; elle contrera ainsi une nouvelle grève des mineurs (1984) et se débarrassera de la dépendance vis-à-vis des pays producteurs de pétrole. Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) vient de naître. Bolin en devient le premier président en 1988. »
Dans ces conditions, il est impossible ou du moins très difficile pour ce réseau de remettre en cause le dogme même qui lui assure sa reconnaissance et son efficace dans le champ politique. Les enjeux de savoir se mêlent à des enjeux de pouvoir ; il n'est pas étonnant que les dérapages se multiplient et que la déontologie de la recherche soit quelque peu malmenée. Le dogme du réchauffement climatique d'origine anthropique est une sorte d'hybride scientifico-politique. S'il est faux, on aura du mal à s'en débarrasser. S'il est vrai....

Chance morale

Malgré les « sommets » à répétition, malgré les bilans carbone et plans climat qui font prospérer les bureaux d'études divers et variés, les émissions de CO2 d'origine anthropiques ont continué de croître en 2010 de 3% par rapport à 2009 pour atteindre 31,7 milliards de tonnes. Il ne semblerait pas que la température moyenne du globe reprenne son ascension pour autant. Est-ce à dire qu'un miraculeux feed back négatif dû à la diminution de la teneur en vapeur d'eau de la stratosphère nous protège? Nous n'en savons rien. Si cela était le cas, nous aurions de la chance car il est bien difficile de limiter ces émissions de CO2, du moins tant qu'il y aura du pétrole, du gaz, du charbon, conventionnels ou non à brûler.
Quand je parle de chance, c'est bien entendu de chance morale qu'il s'agit en ce qui nous concerne ; nous, les occidentaux actuels en tant que sujet moral [10]. Nous subirons que très peu les conséquences du changement climatique, même s'il s'emballe comme prévu par certains modèles. Les effets les plus catastrophiques ne se sont pas pour demain mais pour la fin de ce siècle. Mais les humains de cette fin du XXI ième siècle nous jugeront. Et ce jugement ne sera pas le même si le réchauffement se poursuit ou si le feed back négatif joint à l'épuisement graduel des énergies fossiles est suffisant pour le rendre négligeable ou s'il cesse pour une tout autre raison. S'il se poursuit le jugement sur notre incapacité à prendre des mesures efficaces sera sévère. S'il s'arrête de lui-même, les générations futures seront beaucoup plus indulgentes envers notre ignorance et nos faiblesses. Elles en souriront peut-être.

NOTES

[1] – Cité et traduit par Jean Staune, La science en otage, Paris, 2010, p. 159. L'auteur présente une analyse bien documentée et objective de la controverse, cite ses sources avec possibilité de les retrouver sur Internet. Sa lecture a attiré mon attention sur des textes peu connus. Je ne partage pourtant pas du tout les interprétations qu'il donne de la controverse, pas plus que je ne souscris à sa « troisième» voie. Je n'accepte ni son éloge bizarre du nucléaire, ni sa croyance qu'avec une technologie et une science vraiment libre de préjugés, notre civilisation et notre mode de vie pourra perdurer. Quant à sa critique des écologistes, elle est si caricaturale qu'il ne vaut même pas la peine d'en parler. Il en va de ce livre comme de beaucoup de sites qui critiquent les thèses du GIEC. Instructifs et dignes d'intérêt lorsqu'ils argumentent sur le fond et sur la question du climat proprement dit, ils deviennent partiaux, pleins de sous-entendus et de préjugés politiques que je ne partage pas lorsqu'ils s'aventurent dans le champ social et/ou politique. Voir par exemple http://pensee-unique.fr d'où j'ai tiré les illustrations humoristiques.

[2] – Jean Staune, o. c., p.160.

[3] – L'analyse qui suit s'inspire en partie de la reconstruction de la démarche de Le Verrier faite par le philosophe américain Hilary Putnam dans un article publié en 1974 et devenu depuis un classique de la philosophie des sciences anglo-saxonne, « The corroboration of theories », in A. Schlipp, ed., The philosophy of Karl Popper, The Librairy of living philosophers, vol. XIV, La salle, Il., 1974, pp. 221-240. Il s'agit bien d'une reconstruction car la véritable histoire de cette découverte fut laborieuse. De plus, Le Verrier s'est trompé deux fois. Tout d'abord, selon ses calculs, Neptune aurait dû être éloigné de 38 U. A. alors qu'elle ne l'est que de 30,11 U.A . Ensuite, il a trouvé que la masse de Neptune était de 32 fois celle de la Terre alors qu'elle n'est que 17 fois supérieure. Coup de chance, les deux erreurs se compensent. Autre heureux hasard : Compte tenu des erreurs de localisation, si les astronomes avaient cherché la planète 50 ans plus tard, ils ne l'auraient pas trouvée. Du point de vue de la logique de la démarche et de sa reconstruction rationnelle, on peut négliger ces détails.

[4] – Rappel : Comme très bien expliqué dans Wikipédia « La troposphère est la partie de l'atmosphère terrestre située entre la surface du globe et une altitude d'environ 8 à 15 kilomètres, selon la latitude et la saison. Elle est plus épaisse à l'équateur qu'aux pôles. La frontière entre la troposphère et la stratosphère s'appelle la tropopause. »

[5] – Susan Solomon, Karen H. Rosenlof, Robert W. Portmann, John S. Daniel, Sean M. Davis, Todd J. Sanford, Gian-Kasper Plattner, « Contribution of stratospheric water vapor to decadal changes in the rate of global warming », Science, 5 mars 2010, vol. 327, p. 1219 – 1223. C'est en lisant le livre de Jean Staune, o. c., que mon attention a été attirée sur cet article.

[6] – o. c., tf. J. Staune, o.c., p. 167.

[7] – ibid., p. 167.

[8] – On trouve cet argument dans l'ouvrage de J. Staune, qui pourfend de façon très convaincante la pseudo évidence de l'explication canonique du réchauffement climatique, p. 164 et sq.

[9] – Il y a aussi ceux qui considère que la notion de « climat global » et donc de « réchauffement » ou de « refroidissement » de ce climat n'a pas de sens. Selon les régions du globe le climat change : parfois, il se réchauffe ; parfois dans d'autres régions, il se refroidit.

[10] – Sur ce concept de moral luck, cf. J.P. Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé, Paris, 2002, pp. 123 et sq. qui cite l'ouvrage de Bernard Williams, Moral Luck, Cambridge University Press, 1981. Jean-Pierre Dupuy remarque que ce concept de chance morale « peut sonner comme un oxymore  dans le contexte néokantien qui domine sous nos latitudes » (p. 123)

Une pause qui dérange

Dimanche 16 Janvier 2011 Commentaires (1)

Des milliards d'abeilles sont en train de mourir en silence, ce qui met en danger nos cultures et notre alimentation. Une interdiction généralisée d'un groupe de pesticides toxiques pourrait éviter l'extinction des abeilles.

Mais la France, sous la pression des puissantes industries chimiques, vient de renouveler l'autorisation d'un de ces pesticides.


Sauvons les abeilles
Le gouvernement français, très influent sur la politique agricole européenne, doit revenir sur sa décision et faire interdire ces produits chimiques pour sauver nos abeilles et notre alimentation. Pour cela joignons notre signature à celle des 467 000 personnes qui ont signé la pétition lancée par Avaaz.
La pétition vise à obtenir 750 000 signature. Elle sera remise par Avaaz au Ministre français de l'agriculture Bruno Le Maire et aux décideurs européens.

Texte de la pétition :

Au Ministre Français de l'Agriculture M. Le Maire et au Président de la Commission Européenne M. Barroso:
Nous vous appelons à interdire immédiatement l'utilisation des pesticides néonicotinoïdes jusqu'à ce que et seulement si de nouvelles études scientifiques indépendantes prouvent leur innocuité. Le déclin catastrophique des populations d'abeilles pourrait mettre toute notre chaîne alimentaire en danger. Si vous agissez dès maintenant et avec précaution, nous pourrons éviter l'extinction des abeilles.
Cliquez sur la photo de l'abeille pour ouvrir la page de la pétition.



Lundi 10 Janvier 2011 Commentaires (0)
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