Au quotidien

Depuis quelques jours, lorsque je me lève, il fait encore nuit et le soir le soleil disparait bien plutôt derrière les montagnes. Inexorablement les jours raccourcissent, l'hiver approche et je n'y peux rien. La grande machinerie astronomique se moque de mes désirs et il n'y a aucun moyen d'agir sur elle. Il n'y avait que Josué pour arrêter le Soleil dans sa course mais il est mort depuis très longtemps.

Et si le réchauffement climatique en cours était du même ordre ? Personne n'y pourrait rien, pas même les savants cosinus qui veulent trafiquer l'atmosphère terrestre au mépris des risques encourus et en totale insouciance et ignorance des conséquences !
Finalement je me demande si ce n'est pas le refus d'une telle impuissance qui condamne à pâtir et à devoir accepter l'inéluctable qui est à la racine de ce que les climato-sceptiques nomment par dérision, le carbocentrisme.

Il est très curieux que des partis comme EELV (qui a le culot de se nommer aujourd'hui Les écologistes) emboitent le pas à ce carbocentrisme qui accorde une influence démesurée à la civilisation occidentale et sa technologie prométhéenne capable de modifier le climat et la vie sur la planète. Mais pour eux, il s'agit  moins de "lutter  contre le changement climatique d'origine anthropique" que d'orienter cette prétendue lutte pour promouvoir un changement  de société avec pour objectif final la réalisation d'une sobriété heureuse où chaque parcelle de vie pourra trouver son compte. Transformer ainsi un futur désolant en un avenir enchanté. Un rêve pour demain qui justifierait qu'aujourd'hui soient prises des mesures dictatoriales et que sautent tous les garde-fous !
On connaît la chanson. On a déjà donné : la lutte finale et patati et patata...

Soyons justes. Les écologistes ne sont pas les seuls à instrumentaliser les variations du "climat". Les scientifiques en mal de crédits ou de renommée, les carriéristes de tout poil, les affairistes de la croissance verte, les végans et les animalistes, etc., tous tentent de le faire à leur profit ou au profit de leurs lubies.  En leur emboîtant le pas, les partis qui se disent écologistes ont transformé l'écologisme de "conservatisme révolutionnaire" en une énième version du messianisme. Quelle décadence !
 

Jeudi 28 Septembre 2023 Commentaires (0)

Elisabeth Borne : « Chacun doit faire sa part », mais : « On demande un peu aux petits et beaucoup aux gros », précise-t-on au gouvernement. Voire !

Le coût de la rénovation thermique de son logement et de l’achat d’un véhicule électrique, c’est 2,5 années de revenus pour un ménage moyen et quatre années de revenus pour un ménage modeste.1

Dans cette affaire qui sont les « petits » à qui on « demande un peu » et qui sont « les gros » à qui on « demande beaucoup »?! Méfiez-vous, les croyants en une « justice climatique » (sic !), on est toujours le gros d’un autre.

Il s’agit ni plus, ni moins que de réaliser à marche forcée, une réduction drastique des émissions de GES au nom d’une urgence climatique (qui pourtant reste à prouver !) : « « Pour atteindre nos objectifs pour 2030 (réduction de 55% des émissions par rapport à 1990) et viser ainsi la neutralité en 2050, il va nous falloir faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en 30 ans » et se serrer la ceinture. Etes-vous prêts à faire votre part ?2

 

Je suppose que tous les braillards aux cerveaux conditionnés qui arpentent les rues avec la peur de mourir grillés comme des saucisses la feront cette part et plus encore puisqu’ils réclament à cor et à cri « d’agir pour le climat ».

Mais bien plus nombreux sont celles et ceux qui doivent faire autre chose d’un argent qui leur est nécessaire pour vivre et pas seulement survivre alors que les seules pénuries qui existent sont artificielles. Ce ne sont que celles qui nous sont imposées par des politiques chimériques (Sauver le climat !!!) et/ou stupides (Sanctions économiques qui se retournent contre ceux qui les ont décidées !). Sans compter que la Terre invivable qui nous est dépeinte, l’est à partir de prévisions climatiques fondées sur des extrapolations de modèles dont la validité reste à prouver. La même chose vaut aussi pour les évènements climatiques extrêmes. Ils ne sont pas plus fréquents aujourd’hui que par le passé et rien ne prouve qu’ils le soient dans le futur. Mais les idéologues du catastrophisme climatique ne vont pas s’encombrer de ces doutes pourtant bien fondés, l’urgence n’attend pas. Les dénialistes (nouveau mot à la mode) du climat sont des traitres à l’Humain et au Terrien. H et T majuscule, comme il se doit.


Il faudra donc aider les ménages à réaliser leur transition énergétique et les montants de l’aide devront être d’autant plus élevés que leurs revenus sont faibles. Sinon la transition bas carbone se heurtera à des impossibilités économiques et sociales bien mises en lumière par les estimations rappelées au début de cet article. Les particuliers ne seront pas les seuls qui devront être aidés, les collectivités et les entreprises auront elles aussi besoin d’aides. Il faut en plus envisager le financement des infrastructures nécessaires.


Les sommes mises en jeu pour rendre réalisable et socialement possible sans même parler d’acceptable cette transition énergétique à marche forcée sont astronomiques : entre 50 et 75 milliards d’euros par an, 750 milliards sur 10 ans ! En supposant que les estimations aux marges d’erreur importantes ne seront pas dépassées... 750 milliards ! Une paille qui se traduirait par un alourdissement considérable de la dette publique, même en supposant que ce soient les « riches » qui crachent au bassinet, car aussi riches qu’ils puissent être, leurs fortunes sont tout de même limitées et il faut être bien naïf pour croire qu’ils se laisseraient faire.
 

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1
Source : https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/2023-incidences-economiques-transition-climat-rapport-de-synthese_0.pdf

2 Il y a pléthore d’articles exposant et analysant ce plan. Voir par exemple https://www.francebleu.fr/infos/environnement/climat-le-gouvernement-cible-voitures-usines-et-chaudieres-pour-accelerer-la-reduction-des-emissions-3700946 Ce n’est pas l’objet de ce texte qui suppose ce plan connu au moins dans ses grandes lignes.


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Qui donc paiera ces investissements non productifs voire contre-productifs ? N’oublions pas que la taxe carbone doit atteindre 100 € par tonne de CO2 en 2030 comme prévu dans le cadre de la « loi de transition énergétique pour la croissance verte ». Cette taxe, ce sont les gens, les pauvres et les moins pauvres qui la payent tout comme les riches et les très riches ! Mais pour ces derniers, elle ne pèse pas lourd dans leur budget alors que pour les autres …


« Au fur et à mesure que les politiques vertes seront mises en œuvre (dans les pays qui y croient), et plus elles seront restrictives, ruineuses ou difficiles à accepter pour le commun des mortels, plus cette opposition [à ces politiques] montera. À n’en pas douter, le sort du climatisme se décidera tôt ou tard dans les rues ou dans les urnes. » Mise à part la réduction des « politiques vertes » aux « politiques climatiques », je pense que cette assertion de Robert Girouard est juste. Ces politiques ont déjà été remises en cause avec la révolte des « gilets jaunes » contre la taxe carbone. Cette révolte a été finalement réprimée mais elle a permis de geler temporairement cette taxe que les idéologues du catastrophisme climatique, les médias et la caste politique converties présentent comme absolument indispensable pour le climat !


La révolte a été étouffée mais le feu couve sous des cendres encore chaudes. Ce n’est que partie remise. Avec ce que réserve au « commun des mortels » le plan d’action gouvernemental » de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il est fort possible que l’heure soit à nouveau venue. Ce ne sera pas « le soulèvement de la Terre » mais celui des gens ordinaires. Ils occuperont à nouveau rues, routes et rondpoints malgré la crainte bien naturelle d’être estropiés ou éborgnés par une répression féroce du type de celle qu’ont subi les « gilets jaunes ». Espérons que cette fois, cette révolte trouvera une issue politique et que ce sera la fin du catastrophisme climatique.


De toute façon ce n’est qu’ainsi que peut mourir ce catastrophisme climatique, en se heurtant à la volonté populaire et non hélas par la force d’arguments empiriquement fondés car ce n’est pas une science. C’est une idéologie bâtie sur une peur millénariste recouverte d’oripeaux scientifiques pour lui donner une allure respectable dans un siècle qui, paradoxalement, se veut positiviste et a fait de la Science avec un S majuscule une religion !

 

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Mais après tout, peut-être que ce plan n’est pas là pour être appliqué mais pour faire diversion.

Diversion par rapport à la réforme des retraites et volonté de montrer que ce dossier étant clos, le gouvernement passe à autre chose. Un coût aussi exorbitant que le financement est incertain… Un risque de rejet sur le mode révolte… un objectif irréaliste et irréalisable : la neutralité carbone… On peut se poser des questions. D’autant qu’il y a un bonus : mettre dans l’embarras et chasser sur les terres d’EELV, voire même des Insoumis : n’est-ce-pas Jean-Luc Mélenchon qui a avancé le premier cette géniale idée aux relents soviétiques de planification écologique que Borne veut mettre en pratique aujourd’hui ? Ce plan ne serait-il donc en fin de compte qu’un simple coup politique et un coup de com sans lendemain ?


Diversion peut-être par rapport à ce que préparent le G7 et l’OTAN concernant la guerre en Ukraine qui pourrait bien conduire à une guerre mondiale ouverte et nucléaire. Il est cocasse de s’alarmer de l’état du pays et de la planète en 2100 et de ne pas tout faire pour prévenir un péril imminent cent fois pire.

 

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Mercredi 24 Mai 2023 Commentaires (0)
Nous ne sommes pas végans !

Mercredi 22 Mars 2023 Commentaires (0)

A proximité du Col du Béal, sur les Hautes Chaumes dans les Monts du Forez, une stèle nous rappelle qu'en 1944 Dans la nuit du 12 au 13 août 1944, Suzanne Combelas et Denise Colin, "Merlinettes" opératrices radios du Corps Féminin des Transmissions d'Afrique du Nord furent parachutées à la Croix Saint-Anne par les Services Spéciaux d'Alger (B-24 Libérator américain).


Journée internationnale de la femme : qui se souvient des Merlinettes ?
Sur les Hautes Chaumes où le vent peut s’en donner à cœur joie sur des pâturages, où seuls quelques arbres réussissent, tant bien que mal à subsister, cette stèles ne peut échapper au regard de ceux qui parcourent le chemin des crêtes. Si le brouillard n’est pas de la partie, elle se voit de loin et elle intrigue – s’il y du brouillard, mieux vaut ne pas tenter l’aventure !

Aujourd’hui, alors qu’actualité oblige, on nous parle des femmes soldats ukrainiennes ou russes,  les Merlinettes  semblent bien oubliées. Pourtant de ces expéditions en France occupées, 60 pour cent de ces opératrices radios ne revinrent pas ! Les Allemands refusèrent d’accorder le statut de combattantes à celles qui furent capturées, ce qui leur aurait permis de bénéficier d'une protection spéciale selon le droit international de la guerre. Au lieu de cela, bien des Merlinettes qui tombaient entre leurs mains furent torturées et exécutées.

Rappelons donc que « les Merlinettes » est le surnom donné aux jeunes femmes volontaires, presque toutes originaires d’Afrique du Nord et qui s’engagèrent dans les transmissions, après le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 au Maroc et en Algérie. Comme le commandant des transmissions était le général Lucien MERLIN,  on les a appelées les « Merlinettes » !

Les deux Merlinettes, Suzanne Combelas et Denise Colin, qui tombèrent du ciel sur ces Hautes Chaumes, à la limite des départements du Puy-de-Dôme et de la Loire survécurent à leurs périlleuses missions, l’une d’elles par miracle!
 



Après diverses missions en Auvergne et dans la région Rhône Alpes, Suzanne Combelas rejoint l’armée de De Lattre de Tassigny à Macon et participera aux campagnes de France, d’Alsace et d’Allemagne. Elle y retrouve également son officier instructeur avec lequel elle se mariera une fois la guerre terminée. Elle a été décorée de la croix de guerre 1939 – 1945 avec étoile d’argent. 56 ans plus tard, le 14 juillet 2000 elle est venue rencontrer François Guihlot, résistant au sol qui s’occupait des parachutages qui l’avait accueillie et hébergée dans la ferme de ses parents.
 
J’ai trouvé moins de choses sur Denise Colin. Elle fut arrêtée et déportée camp de concentration de Ravensbrück après son arrestation. Elle a ensuite été transférée dans le camp de Neubrandenburg où elle été enregistrée à l’infirmerie. C’est la libération de ces camps par l’armée rouge qui lui a sans doute sauvée la vie elle a été libérée et rapatriée par les Russes. Le rôle des Russes dans cette guerre contre les nazis : autre point de l’histoire à ne pas oublier !
 
Journée internationnale de la femme : qui se souvient des Merlinettes ?



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En mémoire à Marie-Louise Cloarec, 28 ans Eugénie Djendi, 22 ans, Pierette Louin, 25 ans, Suzanne Mertzisen 26 ans. “Merlinettes“ Opératrice radio du Corps Féminin des Transmissions, en mission en tant que parachutiste pour le commandement spécial d’Alger en avril 1944 Exécutées à Ravensbrück le 18 janvier 1945
En mémoire à Marie-Louise Cloarec, 28 ans Eugénie Djendi, 22 ans, Pierette Louin, 25 ans, Suzanne Mertzisen 26 ans. “Merlinettes“ Opératrice radio du Corps Féminin des Transmissions, en mission en tant que parachutiste pour le commandement spécial d’Alger en avril 1944 Exécutées à Ravensbrück le 18 janvier 1945


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Pour en savoir plus :  Journal La Montagne ; https://www.cailloutendre.fr/2017/03/merlinettes-parachutees ; https://www.irk-cir.org/fr/articles/2
 
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Photos:  de haut en bas JFD ; JFD ; Musée des Transmissions
 

Mercredi 8 Mars 2023 Commentaires (0)

Vient de paraître une étude qui aurait pu être intéressante concernant le « climato-scepticisme » sur Twitter. Malheureusement ce n’est qu’un texte fondé sur des confusions épistémologiques et des a priori partisans dont le but est de discréditer les comptes twitter reprenant, défendant ou diffusant une pensée climatoréaliste ou ayant des affinités avec elle quel que soit le sérieux de ces comptes. C’est un appel à peine voilé à une censure contre tous ceux qui remettent en cause les dogmes du GiEC, ses modèles et ses prédictions sous prétexte qu’ils sont un obstacle et un frein à des mesures impopulaires à mettre en place au nom d’une prétendue « urgence climatique » au mépris des libertés individuelles et de la démocratie.

L’étude intitulée « Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme » est consultable à partir de ce lien : https://nextcloud.iscpif.fr/index.php/s/qiA5DJoGYMS2jHS#pdfviewer


Des confusions épistémologiques grossières, voulues ou non, sont à la base de cette « étude ». Elles sont nécessaires pour sacraliser le fondement de toutes les «expertises » du GIEC, des travaux qui s’y rattachent, de leur diagnostic et de leurs préconisations. Elles sont naïvement ( ?) présentées par les auteurs en préliminaire du corps de leur étude comme des conventions terminologiques, alors qu’elles sont bien plus que cela et ont une portée bien plus grande. La mise en évidence de ces confusions ôte toute valeur de cette étude et permet d’en dénoncer le caractère partisan. C’est ce que je veux montrer dans cet article.
 
Je précise pour éviter tout malentendu que dans cet article, je ne cherche bien entendu pas à savoir si la Terre  se réchauffe ou non et quelles en seraient les causes éventuelles. Je n’ai pas cette outrecuidance ! Simplement je veux montrer que le dogmatisme en la matière n’a pas lieu d’être. Il y a place pour la critique et pour des théories concurrentes même si celles-ci peinent à exister. En un sens donc, oui, je suis un partisan du doute. Et c’est une sorte de doute que je veux promouvoir ! Car je pense qu’il est salutaire.
 
Dans la situation d’incertitude dans laquelle nous devrions reconnaître que nous sommes si seulement nous réfléchissions rationnellement, il s’agit de ne pas s’emballer mais d'adopter une stratégie du « sans regret » au lieu d’écouter « les prophètes du malheur »; c’est-à-dire ne  pas prendre de décisions ou mesures autres que celles qui seraient encore considérées comme bonnes, une fois levé le voile d’ignorance concernant le futur, que la catastrophe prévue ait eu lieu ou non. En effet, c’est faire preuve d’une suffisance peu commune que de se croire capable de dire ce pourrait ou ne pourrait pas se passer dans cent ans que ce soit à propos du climat ou d’autres choses !
 

Voici in extenso le texte en cause : « Les personnes qui rejettent les principales conclusions des rapports du GIEC (reflétant l’état des connaissances issues des sciences du climat et du changement climatique) et de la science du climat - sont communément appelées “climato-sceptiques ». Dans ce qui suit, nous les appellerons également “dénialistes climatiques” ou simplement “dénialistes ». Nous voulons par-là souligner qu’il ne s’agit pas de dire qu’un fait établi scientifiquement est nécessairement incontestable, mais que les faits les plus légitimes pour prendre les décisions futures sont ceux qui sont rigoureusement établis par les scientifiques sur la base de l’état actuel des connaissances et de la compréhension liées au système terrestre. Nous désignerons par “pro-sciences du climat”, ou pour faire court “pro-climat” les personnes qui acceptent les résultats de la communauté scientifique et les synthèses qu’en fait le GIEC. »
 
Ce texte liminaire fait une confusion entre un fait – le réchauffement climatique ou changement climatique – et son explication – les émissions anthropique de GES. Cela est manifeste dans l’opposition que les auteurs instituent entre « dénialistes » et « pro climat ». Cela l’est aussi dans la suite de l’étude où sont considérés comme « dénialistes » (1) ceux qui mettent en doute le réchauffement, (2) ceux qui rejettent l’explication de RC par les émissions humaines de CO2 additionnel et son évolution subséquente, (3) ceux qui relativisent ou nient le caractère catastrophique de ce réchauffement  conduisant à une planète invivable pour l’espèce humaine. On remarquera que ceux qui se nomment climato-réalistes, catégorie qu’ignore cette étude, rejettent en général (1). Ils ne mettent pas en doute le RC. Certains peuvent mettre en doute les évaluations et évolutions retenues par le GIEC et aussi certaines de ses conséquences soutenues par ce panel intergouvernemental. Tous rejettent l’explication par les GES anthropiques (2) et ne sont pas catastrophistes (3). Bien entendu nier l’existence d’un RC ou d’une accélération du RC implique (2)  et (3) car il n’y a pas à expliquer ou à se soucier de quelque chose qui n’existe pas. 
Les faits, par exemple l’évolution du climat depuis 1830, sont établis par des mesures qui supposent des théories certes mais qui doivent être distinguées de la ou des théories desquelles leur explication découle dans la mesure où ces faits, s’ils sont bien établis ne seront pas remis en cause par la preuve de la fausseté de leur explication par le GIEC  ou du rejet de celle-ci au profit d’une autre jugée supérieure (meilleure adéquation avec les données, valeur prédictive ou rétrodictive  supérieure, simplicité, etc.). Soulignons ce point : rejeter l’explication en vigueur du RC et soutenir l’existence de celui-ci n’est pas contradictoire. C’est d’ailleurs ce que font sans incohérence beaucoup de climatosceptiques. Par contre, la façon de concevoir son devenir est dépendante de l'explication qui en est donnée et donc sujet à controverses.
 
Concernant le réchauffement climatique, il n’y a plus guère de gens pour en nier l’existence encore que l’on doit sûrement en trouver sur Tweeter ! Ceux-là et ceux-là seuls peuvent être appelés « dénialistes » car il s’agit véritablement d’un déni non pas de science mais de réalité.  Par contre ce qui est discuté, c’est l’importance, la vitesse, le caractère inédit ou non de ce réchauffement  et de sa corrélation avec les émissions de CO2 d’origine anthropique.  Ce qui pourrait faire illusion quant au nombre de ceux qui nient tout réchauffement,  c’est la confusion faite aussi bien par des pro-GIEC que des anti-GIEC entre climat et météo (sécheresses, inondations, canicules, aléas météorologiques divers, records de chaud ou de froid…) ; confusion que l’on ne trouve  pas seulement sur Tweeter mais aussi dans les médias et parfois même chez des « scientifiques » emportés par la polémique ou voulant être à tout prix convaincants. 
 
Comme sont confondues par les auteurs de cette étude  les trois attitudes et qu’elles sont implicitement réduites à celle qui nie l’existence du RC par l’usage de cette expression « dénialiste climatique », on voit qu’en fait tous ceux qui contestent (2) et/ou (3) sans adhérer à (1)  vont être réduits à une communauté qui d’emblée n’est pas crédible et n’est qu’un artefact.
L’expression « dénialiste du climat » utilisée à la place de « climato-sceptique » ne vaut guère mieux que cette dernière. Les auteurs auraient pu retenir celle par laquelle se désignent les scientifiques « climatosceptiques » à savoir « climatoréalistes » alors que l’expression « dénialiste du climat » est absurdité : dénier le climat n’a aucun sens, le climat n’étant pas quelque chose que l’on peut dénier !  Comme on peut  supposer qu’il s’agit de franglais, rappelons que to denied en anglais signifie nier. Ce choix de pervertir le français  a pour but de faire apparaître les partis-pris des auteurs car sans être aussi chargée historiquement que le vocable de « négationniste du climat » l’expression « dénialiste du climat » lui ressemble ce qui lui permet de conserver une forte connotation négative tout en évitant un parallélisme scandaleux.

Une terminologie neutre aurait été de prendre deux acronymes par exemple PRCOA et ARCOA (Partisans de la théorie du réchauffement climatique du GIEC et Adversaires de la théorie du réchauffement climatique du GIEC)  comme c’est une pratique fréquente dans les articles scientifiques. Elle aurait eu le mérite d’être neutre. Mais les auteurs ne sont pas neutres bien qu’ils n’aient aucune autorité pour choisir, aucun d’entre eux n’ayant une quelconque qualification dans le domaine de la climatologie.

La catégorie qui a les faveurs des auteurs est, elle aussi très mal définie. « Personnes qui acceptent les résultats de la communauté scientifique et les synthèses qu’en fait le GIEC. » Accepter des résultats » est une chose, accepter « la synthèse » qu’en fait une organisation onusienne en est une autre. Ce distinguo est d’une évidence telle qu’il se passe de commentaires.
 
De plus, deux termes font problème : « résultats » et « communauté scientifique ».

De quels résultats s’agit-il ? S’agit-il des résultats concernant  des phénomènes ? Beaucoup sont discutés par les praticiens du domaine y compris l’estimation de la fréquence des aléas météorologiques ou même les estimations des populations d’ours blancs que l’on aurait pu penser simples à réaliser. D’autres ont posé problème comme par exemple la non coïncidence des résultats des mesures de l’élévation du niveau de la mer obtenus par les marégraphes et celles obtenues par satellites.

S’agit-il de résultats concernant les prévisions d’évolution du climat ? Ils sont controversés par des scientifiques dont la qualification ne peut être remise en doute. Le problème concernant ces « résultats » est d’une toute autre ampleur, remettant en cause les modèles utilisés et les hypothèses qu’ils intègrent. Bref, les résultats en ce qui concerne directement ou indirectement les questions climatiques sont de nature diverse et de solidité variable. En fait les auteurs de cette « étude » ne vont pas chercher aussi loin. Pour eux : il s’agit des principes de base selon lesquels le réchauffement climatique est dû aux émissions additionnelles de gaz à effet de serre notamment CO2 et autres GES d’origine anthropique qui si elles se poursuivent causeront une élévation des températures qui aura des conséquences catastrophiques.

Mais alors quelle est cette communauté scientifique à laquelle se réfèrent les auteurs ? Celle des climatologues, météorologues et chercheurs des disciplines connexes ? Si c’était le cas, il faudrait considérer qu’appartiennent à celle-ci des chercheurs qui à des degrés divers n’acceptent pas la théorie du réchauffement dû à l’émission additionnelle de GES anthropiques. S’ils  ne sont pas majoritaires dans le domaine, ils existent néanmoins et réussissent même à publier dans des revues aux articles revus par des pairs. La communauté scientifique à laquelle réfèrent les auteurs de cette « étude » n’est donc pas celle-là. C’est celle des chercheurs qui travaillent dans le cadre de la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique selon le mandat du GIEC, qui cherchent à en affermir les bases, à résoudre les problèmes posés par des données récalcitrantes, tentent d’en affiner les prévisions. Sont exclus de cette communauté tous ceux qui s’aviseraient à toucher aux piliers de la théorie qui les fédèrent. Et il est évident qu’il ne saurait être question pour les chercheurs de cette communauté là d’une remise en question même très partielle de ces principes fondamentaux que ce soit par conviction ou par intérêt puisqu’il doit être très difficile à quelqu’un qui a bâti sa carrière et sa notoriété avec les récompenses associées dans ce cadre de le remettre en cause ! Pour un jeune chercheur du domaine, c’est aussi le risque d’être ostracisé.

Pour clôturer le tout, cette « étude » s’achevant encore plus mal qu’elle avait commencé,  tombe in fine dans un  complotisme de bas étage : la main de Moscou ou de Pékin, en tout cas de l’étranger serait derrière le regain d’intérêt pour le « dénialisme du climat » sur les réseaux sociaux ! C’est ridicule sauf s’il s’agit de faire taire sur cette question les voix discordantes en les faisant passer pour des traitres à la Patrie alors que, Dieu merci, le pays n’est pas – encore – en guerre !

Une telle « étude » partiale ayant pour base de telles confusions factuelles,  conceptuelles, logiques et épistémologiques et développant des raisonnements complotistes ne peut servir à rien d’autre qu’à aider les climato catastrophistes à prendre le contrôle d’un réseau social qui leur échappe encore en incitant les gouvernements  à censurer et les propriétaires des réseaux à « modérer » voire à suspendre tout  compte twitter qui ne va pas dans leur sens ou du moins les comptes de ceux considérés comme leaders. Bref avec cette étude la police de la pensée se déguise avec des oripeaux en science. Qu’elle ait pu être publiée avec le label du CNRS est pour le moins inquiétant !

Après la conquête des principaux postes de pouvoir dans l’université et la recherche académique pour en exclure tout climatoréaliste, après la tentative de museler les média journaux et télévisons en faisant pression sur les journalistes pour qu’ils adoptent  une charte « pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique » (c’est-à- dire « urgence climatique) qui exclurait de fait tout «climatoréaliste» de prise de parole ou d’interview, toute information mettant en doute les «expertises» du GIEC, après les tentatives récurrentes d’exclure les livres d’auteurs jugés «climatosceptiques » des présentoirs et vitrines des librairies comme des bibliothèques des lycées et collèges ou des moteurs de recherche, les réseaux sociaux sont la nouvelle cible ou « front » des zélateurs du GIEC pour reprendre la terminologie guerrière de cette « étude ». Un consensus n’est pas une preuve, un consensus obtenu de cette façon n’en n’est même pas un. C’est une atteinte à des libertés individuelles les plus fondamentales, la liberté de pensée et la liberté d’expression.

Je m’en tiendrai là mais avant je voudrais partager avec mes lecteurs naturalistes une perle de cette « étude ». Est dénialiste du climat celui qui retweete que « le CO2 est bon pour les plantes » ! Il faudrait que les auteurs révisent leurs cours du collège sur la photosynthèse par exemple ! Car ils aiment les faits, je cite,  « qui sont rigoureusement établis par les scientifiques sur la base de l’état actuel des connaissances » celui-là l’est et depuis longtemps ! Pourtant il semblerait bien qu’ils ne soient pas les seuls à l’avoir oublié. L’ont oublié aussi tous ceux qui ne voient dans le  CO2 qu’un polluant. Sans lui, plus de plante et sans plante, fin de la vie sur Terre telle que nous la connaissons ! 
 
 Pour ceux qu’une analyse critique du corps de cette « étude » intéresse, je recommande vivement celle que Benoît Rittaut a pris la peine de faire sur son blog : ici. Il doit en être remercié. Vous êtes de ceux qui sont attachés à la rigueur et à l’impartialité sans laquelle aucune science véritable ne peut  exister ? Alors faites toute la publicité possible au texte de Benoît Rittaut. Au-delà de la question climatique, c’est l’existence d’une telle science qui est menacée et qu’il faut défendre.
 

Jeudi 23 Février 2023

En réalité, Le Signal n’était rien d’autre que d’une barre de béton, un bâtiment construit imprudemment sur une dune trop près de la mer, une verrue défigurant le paysage, un non-sens écologique dont l’océan a eu raison ! Cette démolition est un avertissement à ceux qui veulent une résidence « pied dans l’eau » et défigurer un littoral qui sait se défendre.
Par contre le délire climato-catastrophiste qui a saisi les médias à l’occasion de sa démolition est d’autant plus stupéfiant que le réchauffement climatique est loin d’être un facteur déterminant dans l’érosion de la côte atlantique, à supposer même qu’il y soit pour quelque chose, ce qui est loin d’être assuré.


Le signal dans les années 70
Le signal dans les années 70
Le Signal était un ensemble de deux bâtiments d'habitat collectif, situé à Soulac-sur-Mer station balnéaire sur la côte atlantique. Le premier bâtiment a été construit en 1967 et le second en 1970, l’ensemble formait une barre de quatre étages isolée sur le haut du cordon dunaire à environ 200 mètres de l'Océan et séparé de celui-ci par une dune. A cet endroit le trait de côte a reculé de 5m par an en moyenne. En 2014, l’immeuble se trouve à ras des flots et devant le risque d’effondrement, un arrêté préfectoral impose d’évacuation des 78 appartements de cette barre. Après que les propriétaires aient réussi à se faire indemniser à la suite d’un long combat judiciaire, la démolition a commencé le 3 février en présence entre autres de deux ministres qui avaient fait le déplacement.
 
L’événement a eu ainsi un retentissement national et les officiels, députés, élus locaux, médias, ont entonné avec une belle unanimité la rengaine de la catastrophe climatique.
 
« Cette construction monumentale de Gironde, située en bord d'océan et symbole malgré elle de l'érosion du littoral et du changement climatique, sera enfin démolie en 2023. » (Jean Cittone, le 22/12/2022). Ce titre du Figaro est sobre relativement à ceux de ses confrères écrits à la veille de la démolition de l’immeuble.
 
Pour FR3 Bordeaux « La démolition du Signal à Soulac-sur-Mer, symbole des changements climatiques, débute officiellement » (Sandrine Papin Publié le 03/02/2023) ; elle oublie l’essentiel, le recul du trait de côte dû à une érosion marine continue dont on s’est alarmé dès le XVIIIe. Elle cite le ministre de l’écologie, Christophe Béchu, sans commenter ses propos lorsqu’il met sans distinction toutes les côtes dans le même sac, rend le réchauffement climatique responsable de tout alors que dans certains cas, le problème ne vient pas de la mer mais des terres (j’y reviendrai) et  qu’il donne des estimations d’élévations du niveau de la mer sans signification puisqu’il ne précise pas les échéances de leurs réalisations : « Le Signal incarne l’érosion du littoral et ses effets sur les côtes françaises. « Les experts nous disent qu'en fonction du nombre de degrés dont la planète va augmenter, on aura de 30 à 60 à 120 centimètres de montée des eaux dans notre pays. Ce sont 975 communes en France qui à un titre ou à un autre vont être concernées et aussi 50 000 logements, 750 entreprises », rappelle le ministre.» On se demande bien pourquoi la journaliste rapporte ces propos sans les mettre en perspective ! Catastrophisme, quand tu nous tiens !
 
Avec Ouest France, le symbolique est dépassé. « « On était les premiers réfugiés climatiques de France » : un ancien de l’immeuble Le Signal raconte » Dans ce titre le journal donne la parole à un ancien résident. Et le journaliste ne trouve rien à dire lorsque dans le corps de l’article le même homme déclare : «« Ce n’était pas idiot de le construire là, analyse rétrospectivement Jean-José Guichet. Mais je pense qu’à l’époque on n’a pas assez regardé ce qu’il s’était passé au XIXe siècle », quand l’érosion avait, selon lui, déjà posé son empreinte sur la côte soulacaise » (souligné par moi). Au XIXème ! Donc pendant le « Petit âge glaciaire » qui sévit encore dans la première moitié de ce siècle ! Mais ni cet ancien résident, ni surtout le journaliste ne sont à ça près ! Des réfugiés climatiques en France, c’est tellement plus fun que l’idiotie d’avoir construit à cet endroit. Plus qu’une idiotie d’ailleurs, cette construction apparaît rétrospectivement comme une aberration écologique et paysagère. Ce n’est pas un hasard si beaucoup de Soulacais  l’appelait « La Verrue ».
 
Mais la palme revient à Libération où ce fait divers est classé dans la rubrique «Climat » ! Ce journal n’y va pas de main morte : titre de l’article « Démolition de l’immeuble «le Signal» en Gironde, théâtre de la première expropriation climatique française » et chapô : « L’immeuble des années 60 de Soulac-sur-Mer était fragilisé par le recul de la dune creusée par la montée des eaux. Une conséquence du changement climatique, qui menace des milliers de logements sur la côte. » (3 février 2023). ET non la montée des eaux entre 1965 et 2014 est bien trop faible pour avoir un effet ! In fine l’article met dans le même sac littoral sableux de la côte aquitaine et falaises du pays basque et rajoute des dizaines de mètres dues au RC «Selon les scientifiques de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine, d’ici à 2050, le littoral sableux du golfe de Gascogne pourrait reculer de 50 mètres et les côtes rocheuses du Pays basque de 27 mètres. Le dérèglement climatique, qui devrait engendrer ces trente prochaines années une montée des eaux similaire à celle mesurée sur tout le siècle dernier, menace également d’accentuer le phénomène de plusieurs dizaines de mètres supplémentaires par endroits. » La montée des eaux sur l’ensemble du XXe siècle, c’est 170 millimètres ou 17 centimètres ! Plusieurs dizaine de mètre de recul pour 17 cm, pour juste de quoi prendre un bain de pied, bizarre !

Ces exemples me semblent suffire pour montrer l’emballement médiatique mais j’aurais pu en prendre beaucoup d’autres.  Qu’ils soient locaux, régionaux ou nationaux, ils ont chanté à leurs lecteurs la même chanson reprise pour l’essentiel à l’AFP et répétée avec quelques variantes dans le meilleur des cas ! Significativement Wikipédia donne pour seule cause le réchauffement climatique dans un article par ailleurs assez bien documenté.
 
Pourtant ce n’est que très récemment que médias et politiques se réfèrent au réchauffement climatique lorsqu’il est question du retrait de côte. D’ailleurs, après le 3 février, on peut remarquer que dans les titres et les articles consacrés au « Signal » les références à ce réchauffement se font plus rares, plus discrètes voire absentes. L’emballement journalistique s’apaise mais l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir : le réchauffement climatique va produire sinon des milliers de réfugiés sur les côtes françaises  du moins des milliers de propriétaires sinistrés, des propriétaires de résidences secondaires pour la plupart d’entre eux !
 
Evidemment, le réchauffement n’est pour rien ou presque dans ce phénomène de retrait de côte.
 
********

Pour s’en tenir à une période pas trop éloignée, dès le XVIIIe, en plein petit âge glaciaire donc, des auteurs se sont inquiétés du phénomène. Citant Howa (1985) les auteurs du tome VI du « Guide du naturaliste au bord de la mer » écrivent : « Dans la littérature les auteurs (…) rendent compte d’un recul important du trait de côte :
 – de 1750 à 1820, la pointe de Grave recule vers l’est de 1600m soit 23 mètres par an ;
 – au niveau de Soulac, le recul moyen est de 3m par an selon la même période » (1988, p. 30)

En ce qui concerne la plage de Soulac « de 1842 à nos jours [1988 date de l’ouvrage], le trait de côte a reculé de 145 mètres. Jusqu’en 1966 le recul est inférieur à 1 m par an. Ensuite on observe une accélération brutale de l’érosion à 5 m par an jusqu’en 1972, retombant depuis à 2 m par an. Juste au sud une zone particulièrement sensible se caractérise par une érosion de 10 m par an depuis 1978 »(Bournérias et al. 1988, p.30) Zone où a été construit l’immeuble Le Solitaire (Boudeau 2019). Ajoutons qu’au cours de l’hiver 2013 – 2014, il a reculé de 20 m d’un coup (Bulteau et al. 2014 ; ONCNA 2014) !
 
On voit bien qu’il n’y a guère de corrélation entre la montée continue du niveau de la mer à cause du réchauffement climatique global en cours depuis l’holocène et les accélérations et ralentissements du phénomène d’érosion des côtes sableuses de l’Aquitaine qui a d’autres causes.  
 
En outre si le réchauffement climatique d’origine anthropique aggrave la situation en étant responsable de l’élévation du niveau de la mer, ce ne peut être que dans de très faibles proportions, aujourd’hui inconnues puisque selon le GIEC « Le signal anthropique du changement régional du niveau de la mer émergera dans la plupart des régions d’ici 2100 (confiance moyenne) » ((AR6 Chapitre 9, page 8). Donc impossible de se référer à la partie anthropique du réchauffement climatique pour expliquer l’élévation du niveau de la mer qui se produit depuis que la Terre se réchauffe au début de l’holocène.
 

Le Signal en 2014 après les tempêtes hivernales 2013 - 2014 (source inconnue)
Le Signal en 2014 après les tempêtes hivernales 2013 - 2014 (source inconnue)
Mais il y a pire : la montée du niveau de la mer ne serait pas l’un des facteurs essentiels de l’érosion côtière : La raison en serait d’abord un déficit en sédiments dans le domaine côtier « Cette pénurie s’explique d’abord par une cause naturelle qui est épuisement en matériel clastique de l’avant-côte depuis la fin de la transgression postglaciaire. Elle a été aggravée au cours de ce siècle [XXe] un peu partout dans le monde par les travaux équipement dont les fleuves ont fait objet en particulier les barrages qui empêchent les sédiments grossiers d’arriver la mer » (Paskoff 1998).
 
À l’appui de cette thèse on peut invoquer l’analyse détaillée effectuée dans le cadre de l’Atlas morphodynamique de la côte sableuse aquitaine. Elle montre que la hausse du niveau de la mer ne s’accompagne pas toujours d’un recul de la côte. Elle met en évidence de fortes disparité locales avec une tendance récente assez fréquente du recul du trait de côte probablement due à une augmentation de son anthropisation d’autant que les parties de la côte landaise peu anthropisées sont stables voire en légère expansion avec un bilan sédimentaire positif. Par exemple au nord, entre Soulac qui n’est qu’à environ 6km de la pointe de Grave à vol d’oiseau, le trait de côte a subi de place en place des variations différentes selon la topographie des lieux, la nature du terrain, les interventions humaines, notamment l’urbanisation sur le cordon dunaire, la réalisation d’ouvrages de rétention du sable, etc. . (Cf. OCA, 2018).
 

Les tempêtes sont l’autre facteur prépondérant qui est susceptible de modifier le visage du littoral, en particulier celles qui sont dites « morphogéniques » : « elles modifient la morphologie du littoral et déplacent le trait de côte dans un sens ou dans l’autre » (Battiau-Queney, 2014). Elles conjuguent des vents violents supérieurs à 120 km/h (engendrant une puissante dynamique éolienne sur les plages sableuses et dans les dunes), de basses pressions atmosphériques (engendrant une surcote marine aggravée en cas de coïncidence avec une pleine mer de vive-eau), une mer forte avec une hauteur de houle très supérieure à la moyenne et des phénomènes de run-up (hauteur maximale atteinte sur la côte par l’eau des vagues incidentes après leur déferlement). » (Battiau-Queney  2019) Le long de la côte aquitaine les vagues centennales peuvent atteindre jusqu’à 11 à 12 m de hauteur. Les tempêtes sont des événements aléatoires ce qui rend délicate la prédiction en matière d’érosion côtière.
 
Ce sont d’ailleurs les tempêtes qui ont achevé d’emporter la dune et la plage devant « Le Signal ». Il y a d’abord eu le passage de la tempête Klaus en 2009 avec des rafales de vent sur le littoral de la Gironde de 150 km/h à 172 km/h et des vagues atteignant près de 12m de hauteur. La surcote à la pleine mer s’étendait de 5 à 1 m environ, mais dans une configuration de coefficients de marée assez bas (58/63). » A Bordeaux, la Garonne déborde (source Météo-France).
 
Ensuite en 2010 Xynthia n’effleure que Soulac : cette tempête n’a pas été classée en « dépression explosive » de type Klauss de Janvier 2009, son caractère exceptionnel est dû à la cooccurrence de plusieurs phénomènes naturels dont la probabilité qu’ils surviennent en même temps est extrêmement faible : niveau de la mer au plus haut avec un coefficient de marée 102 (coefficient compris entre 20 et 120) et une forte houle (surcote entre 6 à 7m)(même source)
 
Enfin lors de l’hiver 2013 /2014 c’est la succession sur 4 mois de tempêtes ordinaires qui a eu un impact considérable sur le littoral aquitain. Prises individuellement elles présentent des conditions de houle et des niveaux d’eau relativement modestes mais c’est le cumul d’énergie généré par les vagues sur cette courte période ( plus du double de la puissance de la plupart des hivers précédents) qui en fait l’un des hivers les plus marquants des dernières décennies par le taux d’érosion élevé et le caractère généralisé à l’ensemble du littoral sableux. Cette érosion côtière peut même être considérée comme exceptionnelle. Soulac sur mer et le Haut Médoc furent parmi les plus touchés avec un recul du trait de côte évalué à plus de 20 mètres (source : OCNA ; Bulteau et al. 2014) signant l’arrêt de mort du Signal imprudemment édifié trop près d’un trait de côte mouvant.  
 
Il n’est pas question de nier que le réchauffement global de la planète entraine une hausse du niveau de la mer mais les grandeurs ne sont pas du même ordre. A partir des données  du GIEC  concernant l’augmentation moyenne du niveau de la mer il est facile de calculer cette élévation. Elle est au plus   d’environ 11 mm (millimètres) pour les 47 ans d’existence de l’immeuble (47x2.3mm/an [Taux d’élévation GIEC 2021 AR6, Ch.9]. Dans le cas des vagues on parle en mètres, dans le cas du niveau de la mer en millimètres !
 
Pour rendre le réchauffement climatique responsable de la fin du Signal, c’est donc du côté des tempêtes qu’il faudrait se tourner. Les tempêtes étant des phénomènes aléatoires, la question qu’il faut se poser est celle de savoir si le réchauffement a entrainé une augmentation statistiquement significative du nombre de tempêtes. La réponse est négative selon les données du GIEC lui-même et de Météo France : « En France, des mesures fiables de vent fort sont disponibles depuis le début des années 1980. Elles sont utilisées par les climatologues pour recenser les tempêtes (…) Le nombre d’événements varie fortement d’une année à l’autre mais aussi sur un pas de temps multi-annuel(…). Sur l’ensemble de la période, on n’observe pas de tendance significative du nombre de tempêtes affectant le territoire métropolitain. »  (Météo France)

Je ne sais pas ce que l’avenir réserve mais dans le cas du Signal, ce n’est pas l’élévation du niveau de la mer qui est la cause de sa mise en péril donc ce n’est pas le réchauffement climatique. Les tempêtes qui emportent plage et dunes sans qu’elles puissent se reconstituer en sont les causes principales et le réchauffement climatique n’a pas eu pour la période considérée d’influence sur elles.

Dans le cas de l’érosion côtière de la côte aquitaine – comme celle de la basque mais pour d’autres raisons – c’est l’urbanisation en bord de mer et l’anthropisation excessive du littoral qui explique cette érosion catastrophique en empêchant  « le système côtier de respirer » selon l’expression de Mme Yvonne Battiau-Queney spécialiste de l’évolution et de la gestion durable du littoral, professeure émérite de l'Université de Lille (labo CNRS LOG -Océanologie et Géosciences UMR 8187).

Dans le cas du littoral sableux comme nous venons de le voir, à supposer que le réchauffement climatique ait une influence, ce ne serait pas là où on devrait l’attendre si l’on suivait la plupart des médias : non pas au niveau marin mais éolien !. Jusqu’à présent, il n’a que peu voire pas d’influence sur l’érosion côtière. En tout cas pas d’influence évaluable.

Dans l’article cité du journal Libération, le réchauffement climatique serait responsable du recul du trait de côte aussi bien dans le cas du littoral sableux que dans celui des côtes rocheuses du Pays basque. Dans le cas de l’érosion des falaises marneuses des côtes du Pays Basque, il n’y a pas de réserves à émettre, c’est clair et net, l’élévation du niveau de la mer n’y est pour rien du tout : la cause de leur fragilisation et des effondrements est d’abord terrestre et non maritime : « les eaux des nappes souterraines, aujourd’hui mal drainées, viennent engorger le versant de la falaise et provoquent des glissements imparables qui entraînent les superstructures : conduites, jardins, habitations. La construction de murs ou l’amoncellement d’enrochement est un leurre car la mer ne fait que déblayer secondairement les éboulements dus à l’érosion continentale » (Bournérias et al. 1988, p. 33) Le remède serait de renoncer aux constructions en bord de falaise qui déstabilisent le sous-sol et « deviennent irrésistiblement des résidences «  pied dans l’eau » au sens propre du terme » un drainage et un couvert végétal sur des talus en pente modérée (Bournérias et al.). Mais trop souvent les élus comme leurs administrés ne veulent pas l’admettre et le « dérèglement climatique » est un argument ou une excuse bien commode.
 

********


En conclusion, je m’interroge. Sur cette question que je connais bien pour avoir fréquenté ce littoral depuis longtemps, question que j’ai pu approfondir grâce notamment  aux articles de Mme Battiau-Queney, je n’ai pas cru une seule seconde à ce que racontaient les médias sur les causes du phénomène, mais qu’en aurait-il été si je n’avais rien su sur ce sujet ? Pourquoi cet emballement dès qu’il s’agit du climat et de son « dérèglement » si tant est qu’il existe un climat « réglé » ? Pourquoi faire peur aux gens ? Pour les inciter à agir « pour le climat » ? Mais qu’est-ce qu’agir pour le climat si ce n’est se plier à d’innombrables contraintes dictées par des climatologues et autres technocrates persuadés de connaître la cause de ce « dérèglement » et de savoir ce que sera le climat à la fin du siècle ; si ce n’est de renoncer à la démocratie au nom de l’urgence climatique comme le souhaite le climatologue François Marie Bréon, une des chevilles ouvrières du GIEC : « On peut dire que la lutte contre le changement climatique est contraire aux libertés individuelles et donc sans doute avec la démocratie. » (Libération, 29 juillet 2018) C’est certain que pour nous faire accepter et supporter une dictature de ces « savants », il faudra réussir à nous flanquer une sacrée trouille. Pour cela toute occasion est bonne à prendre et la démolition du Signal une aubaine à saisir d’autant plus que les gens préfèrent la chaleur et le beau temps au mauvais et au froid.

Il peut y avoir aussi une autre raison moins générale à tout ce battage ministériel et médiatique autour de la démolition de cet immeuble. Ce n’est qu’à l’issue d’un long combat judiciaire que les propriétaires des appartements ont pu être indemnisés, l’Etat ne voulant pas mobiliser les fonds réservés aux catastrophes naturelles dits « Fonds Barnier » par crainte de créer un précédent. S’il y a une chose de juste dans la déclaration du ministre Béchu rapportée par FR3 Bordeaux c’est que l’érosion côtière concerne bien 975 communes en France, 50 000 logements et 750 entreprises. S’il fallait que l’État mette la main à la poche dans tous les cas…, d’où cette crainte du « précédent » et aussi la volonté de décourager tout futur d’acquéreur de résidences « pied dans l’eau », résidence qui risque de l’être au sens propre.

Il est d’ailleurs étonnant que ce genre de bien immobilier soit encore très prisé et se vende très cher, d’autant plus cher qu’il est près de l’eau malgré tout le battage fait autour de la submersion entière de régions côtières par une élévation de la mer à cause du réchauffement climatique ; mais il est vrai que cela se produira (ou non !) à des horizons de temps si lointains que tous ceux qui sont aujourd’hui en âge d’acheter de tels biens n’ont guère de raison de s’en inquiéter.

Certes, la nature met parfois du temps à réagir aux erreurs urbanistiques du passé mais il est patent qu’elle réagit : les risques littoraux s’aggravent dans beaucoup de régions : collectivités et particuliers ont de plus en plus de mal à faire face et cela coûte de plus en plus cher. Le cas du Signal montre pourtant que les médias se focalisent sur les effets de l’érosion marine actuelle pourvu qu’ils soient spectaculaires mais cela non plus ne semble pas freiner le marché de ces biens. Combien de dégâts et de contentieux à venir ?
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Surcote : Une « surcote » désigne la différence entre le niveau marin observé et celui qui existerait en présence de la seule marée astronomique. «Les plus fortes surcotes sont dues à la conjonction d’une chute rapide de la pression atmosphérique, créant une «onde de tempête», de vents forts soufflant vers la côte et d’une marée de vive-eau. »
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Références

Battiau-Queney Y., 2014. « Les plages de la côte d’Opale. Maîtriser la nature ou agir avec elle ? » Dynamiques environnementales, vol. 30,89‑104 https://www.researchgate.net/publication/323549680_Les_plages_de_la_Cote_d%27Opale_maitriser_la_nature_ou_agir_avec_elle
 
Battiau-Queney Y., 2018 « La mobilité du trait de côte - Comment prendre en compte et préserver la nature dans une gestion durable des côtes sableuses ? » Pierre d’Angle, ANABF, https://anabf.org/pierredangle/dossiers/littoral/la-mobilite-du-trait-de-cote?
 
Battiau-Queney Y. 2019a « La hausse du niveau de la mer accélère-t-elle l’érosion des côtes? (1/3) » Science, Climat et énergie https://www.science-climat-energie.be/2019/08/15/la-hausse-du-niveau-de-la-mer-accelere-t-elle-lerosion-des-cotes-1-3
 
Battiau-Queney Y. 2019b « La hausse du niveau de la mer accélère-t-elle l’érosion des côtes? (2/3) » Science, Climat et énergie  https://www.science-climat-energie.be/2019/08/19/la-hausse-du-niveau-de-la-mer-accelere-t-elle-lerosion-des-cotes-2-3
 
Battiau-Queney Y. 2019c « La hausse du niveau de la mer accélère-t-elle l’érosion des côtes? (3/3) » Science, Climat et énergie https://www.science-climat-energie.be/2019/08/30/la-hausse-du-niveau-de-la-mer-accelere-t-elle-lerosion-des-cotes-3-3

Boudeau F., 2019 L’immeuble Le Signal, Rencontres littorales 2019, Soulac-sur-Mer, 20 Juillet 2019
https://www.mairie-soulac.fr/wp-content/uploads/2019/07/05_M.-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Boudeau-Signal.pdf

Bournerias M., Pomerol C., Turquier Y.,  1988 Le Golfe de Gascogne de l’Ile d’Oléron au Pays Basque, Guides naturalistes des côtes de France, VI, Delachaux & Niestlé, Neuchâtel – Paris, 272 p.
 
Bulteau T., Mugica J., Mallet C., Garnier C., Rosebery D., Maugard F., Nicolae Lerma A., Nahon A.avec la collaboration de Millescamps B., 2014 Évaluation de l’impact des tempêtes de l’hiver 2013-2014 sur la morphologie de la Côte Aquitaine. Rapport final. BRGM/RP-63797-FR, 68 p., 138 fig., 8 tab., 2 ann. http://www.observatoire-cote-aquitaine.fr/Les-tempetes-de-l-hiver-2013-2014
 
Howa H., 1985 « L’érosion du littoral du Nord-Médoc (Gironde) », Bull. Inst.Géol. Bassin d’Aquitaine, n° 38, pp 57 – 68.
 
Le Treut H., 2013 Les impacts du changement climatique en Aquitaine : un état des lieux scientifique, Presses universitaires de Bordeaux, LGPA édition, 375 p.
 
Météo France Tempêtes en France métropolitaine http://tempetes.meteofrance.fr/

Météo France, 2020  Tempêtes et changement climatique https://meteofrance.com/changement-climatique/observer/tempetes-et-changement-climatique?
 
OCA, 2018. Atlas morphodynamique de la côte sableuse aquitaine,  BRGM ONF www.observatoire-cote-aquitaine.fr.observatoire-cote-aquitaine.fr
 
OCNA, 2014 Les tempêtes de l’hiver 2013-2014 http://www.observatoire-cote-aquitaine.fr/Les-tempetes-de-l-hiver-2013-2014

Paskoff R. 1998, « Conséquences possibles sur les milieux littoraux de l'élévation du niveau de la mer prévue pour les prochaines décennies » Annales de géographie, 1998, t. 107, n°600  pp. 233-248.
 
 

Samedi 11 Février 2023 Commentaires (0)

Devant les risques de pénurie d’électricité cet hiver dus au déboires des réacteurs d’EDF et aux sanctions de l’UE contre la Russie, Stéphane Lhomme directeur de « l'Observatoire du nucléaire » et animateur du site « Refus Linky Gazpar » a publié sur son blog un article mettant en évidence la menace grâce aux compteurs Linky d’une gestion étatique autoritaire et totalitaire de la consommation d’électricité des gens.
J’ai repris ici les passages les plus significatifs de ce texte.


Pénurie d'électricité : Stéphane Lhomme dénonce les potentialités totalitaires des compteurs Linky
« Dans leur récente tribune  (Le Monde, 15 juillet 2022), quatre experts demandent que "tous les Français (particuliers, artisans, PME, etc.)" se voient proposer d'être rémunérés pour réduire, par le biais des compteurs électriques Linky, leur consommation d'électricité lors des pics de consommation.
 
Il s'agit là de la version souriante et naïve d'une affaire beaucoup plus inquiétante pour la consommation des citoyens mais aussi pour leurs libertés. En effet, comme nous l'avons dénoncé lors de centaines de conférences depuis le lancement du programme Linky en décembre 2015, les compteurs communicants peuvent être utilisés de façon autoritaire et, loin de les rémunérer, en sanctionnant financièrement les habitants.
 
(…) 
 
Malgré les belles promesses de respect des droits, toutes les potentialités des compteurs Linky pourront être utilisées, et plus vite qu'on ne le pense : la faillite du parc nucléaire français et la guerre en Ukraine annoncent pour cette hiver de probables pénuries d'électricité.
 
Rappelons d'ailleurs que, chaque hiver depuis plus de 20 ans, et même lorsque les réacteurs nucléaires fonctionnent correctement, la France est massivement importatrice d'électricité auprès de ses voisins et en particulier l'Allemagne. Confrontée à la crise du gaz russe, cette dernière ne pourra pas nous alimenter cet hiver, et ce alors que la production nucléaire d'EDF sera très basse.
 

Il s'agit là de la version souriante et naïve d'une affaire beaucoup plus inquiétante pour la consommation des citoyens mais aussi pour leurs libertés. En effet, comme nous l'avons dénoncé lors de centaines de conférences depuis le lancement du programme Linky en décembre 2015, les compteurs communicants peuvent être utilisés de façon autoritaire et, loin de les rémunérer, en sanctionnant financièrement les habitants.
 
(…) 
 
Malgré les belles promesses de respect des droits, toutes les potentialités des compteurs Linky pourront être utilisées, et plus vite qu'on ne le pense : la faillite du parc nucléaire français et la guerre en Ukraine annoncent pour cette hiver de probables pénuries d'électricité.
 
Rappelons d'ailleurs que, chaque hiver depuis plus de 20 ans, et même lorsque les réacteurs nucléaires fonctionnent correctement, la France est massivement importatrice d'électricité auprès de ses voisins et en particulier l'Allemagne. Confrontée à la crise du gaz russe, cette dernière ne pourra pas nous alimenter cet hiver, et ce alors que la production nucléaire d'EDF sera très basse.
 
C'est alors que les compteurs Linky vont pouvoir entrer en jeu en réduisant ou en coupant automatiquement la consommation des ménages… sauf à l'encontre des quatre millions de foyers qui résistent encore vaillamment à la pose de ces compteurs malfaisants (nous ne revenons pas ici sur leurs différentes tares : surfacturations, dysfonctionnement divers, incendies, ondes, destruction de milliers d'emplois, etc).
 
Peut-être que, pour amadouer la population, les premiers "effacements" seront rémunérés, encore que : l'Etat et EDF sont proches de la faillite et le "quoi qu'il en coûte" a vécu. Mais, très vite, ces coupures seront "bénévoles"… et opérées à distance de façon obligatoire et arbitraire. Et il y aura encore pire avec la "tarification dynamique " : il s'agit de faire varier le prix de l'électricité en fonction de l'intérêt de diverses entreprises (à commencer par EDF) au détriment des usagers.
 
Il ne s'agit pas de science-fiction car cette tarification est d'ores et déjà proposée par divers fournisseurs aux usagers naïfs : même la Commission de régulation de l'énergie (CRE), pourtant bras armé de la dérégulation du marché de l'électricité en France, alerte sur les risques de voir sa facture littéralement exploser par le biais de cette tarification.
 
Or cette dernière peut à tout instant être imposée à tous par l'exécutif (…)
 
Notons aussi que le système Linky peut permettre, sans l'avouer bien sûr, de ne restreindre et sanctionner que certaines catégories de la population, par exemple les banlieues ou les zones rurales, tout en exemptant les quartiers huppés.
 
Les compteurs Linky donnent en effet à l'exécutif des possibilités totalitaires terrifiantes, et bien naïf qui veut prétendre qu'elles ne seront jamais utilisées(…)
 
Soyons lucides : toutes les horreurs permises par les nouvelles technologies - compteurs communicants, caméras à reconnaissance faciale, QR codes, etc - seront tôt ou tard utilisées et détournées de leurs prétextes initiaux pour en faire des outils de répression laissant bien loin derrière le Big brother de Georges Orwell.
 
Garder encore et toujours son compteur électrique ordinaire ne suffira probablement pas à préserver les libertés, mais cela reste un geste de résistance… et de protection de ses droits à se chauffer et s'éclairer sans attendre l'autorisation de l'exécutif. » 

Stéphane Lhomme
Directeur de l'Observatoire du nucléaire
Animateur du site Refus Linky Gazpar

Pour lire l’intégralité de l’article c’est ici : http://refus.linky.gazpar.free.fr/usage-totalitaire-linky.htm

Illustration : Refus Linky Gazpar
 

Lundi 23 Janvier 2023 Commentaires (0)

En décembre 2022, le Conseil et le parlement européen se sont mis d’accord sur le texte d’une loi interdisant l’importation de produits issus de zones déforestées. Sont visés : huile de palme, bœuf, bois, café, cacao, caoutchouc et soja ainsi que un certain nombre de produits dérivés tels que le chocolat, les meubles, le papier imprimé et certains dérivés à base d'huile de palme.1
Cette loi a été aussitôt célébrée par les écologistes occidentaux et les ONG environnementalistes comme une avancée majeure dans la lutte contre la déforestation importée. Sous l’apparence louable de la lutte contre cette déforestation il s’agit en fait d’un bel exemple d’une forme d’écologie colonialiste, européenne dans le cas présent, matinée de protectionnisme pour des produits comme le bœuf !


Bien entendu, il est nécessaire d’enrayer la déforestation partout où elle se produit au Sud comme au Nord mais la façon de procéder de l’UE qui tente de profiter de sa position de force sur le marché mondial pour contraindre les pays du Sud à des comportements « vertueux » qu’elle-même est loin d’avoir relève non seulement d’une approche colonialiste du problème mais sera de plus inefficace parce qu’elle fait bon marché de la dimension sociale du problème et croit pouvoir se passer de l’avis et de la participation des populations concernées. 2
 
Rien d’étonnant à ce que des ONG Greenpeace et WWF dont les ingérences dans les affaires de pays émergeants ou en voie de développement sont notoires aient salué « une première avancée » vers une protection mondiale des forêts. Première avancée, parce que jamais contentes et sans cesse dans la surenchère, elles voudraient encore plus. 3

Plus étonnant, cette loi a été également encensée par des députés européens du Parti populaire européen (droite – PPE) dont l’écologie n’est pourtant pas une préoccupation majeure lorsqu’il s’agit de leur propre territoire. Même d’Emmanuel Macron n’a pu s’empêcher de lancer un cocorico : « la France a montré la voie » s’est-il auto-félicité sur les réseaux ! Une telle unanimité n’est-elle pas quelque peu suspecte lorsque ce sont des pays du Sud qui sont principalement visés ? 4
 

Tout en ne remettant pas en cause la nécessité de lutter contre la déforestation, d’autres ONG comme Fairtrade/Max Havelaar ou Fern sont soucieuses du devenir des petits paysans producteurs de café et de cacao. Elles ont sur cette loi une opinion beaucoup plus nuancées que les ONG environnementalistes. Fairtrade/Max Havelaar souligne que « la déforestation ne sera pas combattue en interdisant les importations de cacao et de café provenant de familles de petits exploitants vivant dans la pauvreté », ce qui risque d’arriver avec la mise en application de ce règlement européen pris sans concertation avec les coopératives et association de producteurs comme avec les gouvernements concernés qui font preuve de réticences.5
 
Même constat pour Fern qui s’inquiète du devenir des petits producteurs vietnamiens de café6 «Nous sommes particulièrement préoccupés par les conséquences potentielles du Règlement sur les petits producteurs [vietnamiens] et les communautés qui dépendent des forêts. » Ils ne pourront pas satisfaire aux exigences de cette loi que d’ailleurs la plupart ignorent, tout comme l’ignorent également les gardes forestiers : « Il faut savoir que les gardes-forestiers ne sont pas non plus au courant des exigences de l’EUDR [Règlement de l’UE sur les produits « zéro déforestation »] ». Ils sont conscients des problématiques liées à l’eau et à la déforestation, mais compte tenu de la grande pauvreté des petits producteurs issus de minorité ethnique, la priorité est donc donnée aux opportunités permettant à ces derniers d’augmenter leurs revenus et leurs moyens d’existence » et parmi celles-ci l’octroi de parcelles de forêt «Dans ces régions, les producteurs empiètent progressivement sur les forêts parce qu’ils reçoivent des parcelles forestières qu’ils convertissent en plantations de café » Les débouchés de leur production sur le marché européen risquent donc d’être fermés, ce qui sera catastrophique pour eux alors que cette déforestation est légale selon les lois de leur pays.
 
Même chose pour les petits producteurs d’huile de palme indonésiens : « nous craignons la marginalisation potentielle des petits producteurs d’huile de palme qui risquent d’être négativement affectés par le Règlement. En Indonésie, la plupart des petits producteurs sont issus des Peuples autochtones et l’agroforesterie, qui mêle cultures arboricoles et agricoles, fait partie des moyens qu’ils ont pour gagner de l’argent. Ainsi, la définition stricte de la déforestation telle que décrite dans l’EUDR est problématique pour eux. » 7
 
Pour les producteurs et les associations qui portent leur voix comme pour les gouvernements des pays concernés, il y a unanimité pour réclamer une concertation et regretter que celle-ci n’est pas eu lieu, l’UE les mettant devant le fait accompli. Ainsi pour l’Indonésie : « le Règlement a été élaboré de façon unilatérale sans aucun dialogue entre l’UE et les pays producteurs. D’après nos échanges avec le gouvernement indonésien, nous savons que cette situation ne lui plaît pas non plus. Nous pensons que cela dénote un manque de respect vis-à-vis du travail acharné accompli par les Indonésiens de tous horizons (société civile, secteurs du bois et de la foresterie, autorités, etc.) pour mettre en œuvre le plan d’action relatif aux réglementations forestières, à la gouvernance et aux échanges commerciaux (FLEGT). »8
 
Ce mépris total de l’UE vis-à-vis des populations et des pays impactés par ses décisions se manifeste de façon criante dans sa façon d’agir vis-à-vis du Vietnam. Selon Fern : « la VICOFA (Vietnam Coffee-Cocoa Association) n’est pas au courant de l’existence du EUDR. Ses membres disent qu’ils ont reçu un courriel de l’Europe mais qu’ils n’ont pas pu comprendre son contenu étant donné qu’ils ne parlent pas anglais. »9
 
De toute façon, il n’est pas dans les intentions de l’UE de négocier quoi que ce soit. Il suffit pour s’en convaincre de citer ce qu’a écrit l’eurodéputé Renew président de la commission Environnement du parlement européen, Pascal Canfin pour qui ce règlement « va fermer les portes de notre continent – le plus grand marché du monde rappelons-le – aux produits du quotidien ayant le plus d'impact sur la déforestation dans le monde si leur importateur ne sont pas capables de démontrer, documents satellitaires et géolocalisation à l'appui, qu'ils ne sont pas issus de zones déforestées » (les fautes d’accord sont de Canfin mais c’est moi qui souligne). Il considère que « c’est radical » et compte « utiliser la force de notre marché pour peser sur la mondialisation » (en gras dans le texte)10.
Pas question donc de tenir compte ni des lois environnementales des pays concernés et de leurs décisions concernant l’usage des sols sur leur territoire, ni de l’avis des producteurs visés, ni non plus de négocier des délais ou des assouplissements prenant en compte les situations locales. C’est la politique du fait accompli reposant sur un rapport de force dans lequel l’Europe exige des autres ce qu’elle-même n’a même pas réussi à faire et dont les forêts anciennes se résument aujourd’hui à des confettis mal protégés et mis en danger avec le développement du bois énergie.11
 
En recourant à des données satellitaires et des géolocalisations fournies par des satellites espions comme preuve que les produits visés ne proviennent pas de parcelles déforestées après la date buttoir du 31 décembre 2020, l’UE se permet une ingérence supplémentaire. Comme l’écrit François-Michel Le Tourneau  : « l’UE considère qu’elle peut définir à la place des États ce qu’ils devraient faire ou non de leur espace naturel, y compris en l’observant à distance pour mener ses contrôles. »12 Tout cela au nom d’une «défense du climat» et d’une préservation de la biodiversité chez les autres. Avant d’appartenir au « patrimoine mondial de l’humanité », la biodiversité de la ceinture tropicale appartient aux populations autochtones qui y vivent. La considérer comme un « bien commun », c’est spolier ces populations. C’est à elle de gérer ce « bien », leur bien, comme elles l’entendent, à elles de faire les arbitrages qui leurs conviennent entre le développement économique, la justice sociale et la préservation de leur espaces naturels. Faute de l’avoir compris, la réglementation de l’UE à toutes les chances d’être peu efficacee pour atteindre le but avoué : la réduction de la déforestation dans la ceinture tropicale de la planète.
 
Ce n’est pas pour des raisons technologiques qu’elle manquera son but :
1°) Les satellites espions d’Airbus que l’UE compte utiliser pour réaliser ses contrôles sont capables de déterminer la nature du couvert forestier, le type de culture des parcelles avec « le niveau de finesse nécessaire pour comprendre très précisément ce qui arrive au niveau forestier à l'échelle mondiale » comme s’en vante la responsable des relations européennes de la firme. Si le contrôle à distance voulu par l’UE échoue, cela est dû à l’impossibilité de contrôler à distance la traçabilité du produit exporté13.
 
Pour le cacao par exemple, François Ruf, économiste au Cirad, spécialiste du cacao doute de l'applicabilité de la législation européenne. Voici ce qu’il a déclaré à RFI : « cela voudrait dire qu’il y a une traçabilité parfaite et que l’Europe serait capable de déterminer si une fève de cacao ou un sac de cacao, vient d’une plantation qui a été créée il y a plusieurs années, et non pas sur une parcelle qui a été défrichée après la date qu’ils ont choisie en 2020. C’est impossible à déterminer dans le contexte actuel des pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana». Les anciennes forêts classées de ces pays « produisent du cacao en masse ; le cacao sort par des pistes piétonnières et une fois qu’il est sorti du périmètre de la forêt classée, il est mélangé avec le reste ; et il n’a rien qui ressemble plus à une fève produite en forêt classée qu’une fève produite dans le domaine dit rural ! »14
 
Pour le bœuf et le soja brésilien, il en va de même.  Pour François-Michel Le Tourneau « On ne doute absolument pas de la grande précision des données géographiques qui seront produites. Mais l’association de telle ou telle carcasse de viande ou telle ou telle cargaison de soja à des parcelles interdites risque d’être plus délicate. » Ceux produits sur des parcelles déjà défrichées illégalement au regard des lois du Brésil sont mis sur le marché en dissimulant leur origine par diverses techniques. Les autorités brésiliennes qui sont pourtant sur place a bien du mal à détecter les fraudes et l’on peut douter fortement que l’EU y réussira mieux, elle qui ne peut faire de contrôle qu’à distance. « On peut se demander s’il n’y a pas un peu d’illusion technologique dans cet aspect de la législation » conclut F. M. Le Tourneau.15
 
2°) L’importance du marché européen n’est pas la même selon les produits concernés. Par exemple, si pour le cacao et le café la part du marché européen est prépondérante16 /17, ce n’est pas le cas pour bois tropical où la part de l’Europe est très faible dans la consommation mondiale (entre 4 et 5 % de la consommation mondiale de grumes, sciages et contreplaqués, en équivalent bois rond)18. Il faut donc relativiser les affirmations des tenants du règlement UE sur la déforestation importée estimant que l’UE était « le plus grand marché du monde ».
 
François-Michel Le Tourneau montre que dans le cas du Brésil, cette affirmation est fausse en grande partie. Les deux vecteurs principaux de déforestation sont dans ce pays, le soja et le bœuf. Pour ce dernier et pour le soja en grain, les parts du marché UE ne sont que de 14 % du soja brésilien et 8,8 % de la viande bovine brésilienne alors que celles de l’Asie sont de de 80,6 et 62 %! Il n’y aurait que pour les tourteaux de soja que l’UE ferait presque que jeu égal avec la Chine 44,7 % contre 43 %, « mais les tourteaux et assimilés ne représentent que 14,4 % de la valeur combinée des exportations des trois produits »19 De plus croire que le règlement de l’UE pourrait faire des émules est peu vraisemblable selon cet auteur.
 
3°) Enfin au niveau mondial, « il y a seulement environ 20% de la déforestation qui est liée au commerce international. Donc, avant tout, les moteurs de la déforestation, c’est la consommation des pays producteurs eux-mêmes : c’est le Brésil qui consomme du bœuf, etc. » rappelle Alain Karsenty chercheur et consultant au CIRAD dans une interwiev à Rfi20
 
Ce n’est donc pas en « pesant sur le marché mondial », en jouant sur la mondialisation des échanges par le biais de mesures contraignantes sur les pays producteurs que sera stoppée de façon efficace et socialement acceptable la déforestation dans les pays de la ceinture tropicale. Ce règlement ne fera que permettre au consommateur européen de déguster du chocolat ou du café qu’il payera plus cher avec l’illusion de « ne pas contribuer à la disparition de forêts à l’autre bout du monde » !
 
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1 « Le Conseil et le Parlement parviennent à un accord provisoire visant à réduire la déforestation dans le monde » Conseil de l'UE, Communiqué de presse, 6 décembre 2022 https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2022/12/06/council-and-parliament-strike-provisional-deal-to-cut-down-deforestation-worldwide/?utm_source=pocket_reader
 
2 Précisons que l’on entend par « déforestation importée », la déforestation due à la demande de marchés distants, par exemple la déforestation de parcelles pour la culture du soja ou du cacao achetés en Amérique latine ou en Afrique et importés en Europe.
 
3 « Déforestation importée : l’Union européenne adopte une réglementation ambitieuse mais imparfaite » Greenpeace, Communiqué de presse, 6 décembre 2022 https://www.greenpeace.fr/espace-presse/deforestation-importee-lunion-europeenne-adopte-une-reglementation-ambitieuse-mais-imparfaite/  ; « La déforestation n’a plus sa place dans les chaînes d’approvisionnement de l’UE » Euractiv, 6 décembre 2022 https://www.euractiv.fr/section/energie/news/la-deforestation-na-plus-sa-place-dans-les-chaines-dapprovisionnement-de-lue/?utm_source=pocket_reader
 
4 « La déforestation n’a plus sa place dans les chaînes d’approvisionnement de l’UE » Euractiv, 6 décembre 2022 https://www.euractiv.fr/section/energie/news/la-deforestation-na-plus-sa-place-dans-les-chaines-dapprovisionnement-de-lue/?utm_source=pocket_reader

5 Jon Walker « La proposition de l'Union Européenne sur la déforestation doit faire plus pour les petits producteurs et productrices » Max Havelaar France, 10.03.2022 https://maxhavelaarfrance.org/actualites/a-la-une/la-proposition-de-lunion-europeenne-sur-la-deforestation-doit-faire-plus-pour-les-petits-producteurs-et-productrices?utm_source=pocket_reader
 
6 Vu Thi Bich Hop « Le règlement européen sur la déforestation ne doit pas mettre en péril les moyens de subsistance des producteurs de café vietnamiens » Fern, 15 décembre 2022 https://www.fern.org/fr/publications-insight/eu-deforestation-regulation-must-not-imperil-vietnams-coffee-farmers-livelihoods/?utm_source=pocket_reader
 
7 Abil Achmad Akbar, Sri Palupi « Le nouveau Règlement de l’UE contre la déforestation fait face à d’importants défis en Indonésie » Fern, 15 décembre 2022, https://www.fern.org/fr/publications-insight/the-eus-new-deforestation-regulation-faces-significant-challenges-in-indonesia/?utm_source=pocket_reader

8 Abil Achmad Akbar, Sri Palupi « Le nouveau Règlement de l’UE contre la déforestation fait face à d’importants défis en Indonésie » Fern, 15 décembre 2022, https://www.fern.org/fr/publications-insight/the-eus-new-deforestation-regulation-faces-significant-challenges-in-indonesia/?utm_source=pocket_reader
 
9 Vu Thi Bich Hop « Le règlement européen sur la déforestation ne doit pas mettre en péril les moyens de subsistance des producteurs de café vietnamiens » Fern, 15 décembre 2022 https://www.fern.org/fr/publications-insight/eu-deforestation-regulation-must-not-imperil-vietnams-coffee-farmers-livelihoods/?utm_source=pocket_reader
 
10 Pascal Canfin « Accord historique sur la première loi au monde contre la déforestation importée » 6 décembre 2022 https://www.linkedin.com/pulse/accord-historique-sur-la-premi%25C3%25A8re-loi-au-monde-contre-pascal-canfin/

11 Loïc Chauveau «L’Europe dénombre ses dernières forêts primaires », Science et Avenir, 06.06.2018, https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/plantes-et-vegetaux/la-premiere-cartographie-des-forets-primaires-europeennes-vient-d-etre-publiee_124674?utm_source=pocket_reader
 
12 François-Michel Le Tourneau « Déforestation au Brésil : la législation européenne peut-elle changer la donne ? », The Conversation France, 2 janvier 2023,
 
13 Louise Sallé « Déforestation importée : l’UE compte sur l’imagerie satellite pour effectuer des contrôles » Europe 1, 7 décembre 2022 https://theconversation.com/deforestation-au-bresil-la-legislation-europeenne-peut-elle-changer-la-donne-197072?utm_source=pocket_reader
 
14 « Déforestation: le cacao ivoirien est-il conforme aux nouvelles règles imposées par l'UE ? » Rfi 07/12/2022 https://www.rfi.fr/fr/afrique/20221207-d%C3%A9forestation-le-cacao-ivoirien-est-il-conforme-aux-nouvelles-r%C3%A8gles-impos%C3%A9es-par-l-ue?utm_source=pocket_reader

15 François-Michel Le Tourneau « Déforestation au Brésil : la législation européenne peut-elle changer la donne ? », The Conversation France, 2 janvier 2023, https://theconversation.com/deforestation-au-bresil-la-legislation-europeenne-peut-elle-changer-la-donne-197072?utm_source=pocket_reader
 
16 « L'Europe représentait 33% de la consommation mondiale de café en 2020/2021, soit un volume estimé à 3,244 millions de tonnes de café. Cela fait de l'Europe le plus grand marché du café au monde. L'Asie et l'Océanie se classent en deuxième position avec une part de marché de 22%, suivies de l'Amérique latine avec 20 % et de l'Amérique du Nord avec une part de marché de 19%. » https://www.cbi.eu/sites/default/files/market_information/researches/2021%20Coffee%20Statistics%20and%20Outlook%20FR.pdf
 
17 « Le cacao en chiffres » https://www.europarl.europa.eu/pdf/cocoa/cocoa_exp_in_fr.pdf
 
18 Denderwood « Les bois tropicaux : Importations & Tendances » https://www.oewb.be/sites/default/files/media-documents/04%20-%20Hicham%20Chine%20-%20Les%20bois%20tropicaux.pdf
 
19 François-Michel Le Tourneau « Déforestation au Brésil : la législation européenne peut-elle changer la donne ? », The Conversation France, 2 janvier 2023, https://theconversation.com/deforestation-au-bresil-la-legislation-europeenne-peut-elle-changer-la-donne-197072?utm_source=pocket_reader
 
20 https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-international/20221206-accord-de-l-ue-pour-lutter-contre-la-d%C3%A9forestation-toute-la-charge-va-reposer-sur-les-importateurs
 
 

Ajout le 3/01/2024

L’Union européenne ne se tromperait-elle pas de combat, ou d’époque ?

"Si cette nouvelle récession cacaoyère du Ghana se confirme, et si elle est relayée par de nouveaux booms, à commencer par celui du Liberia, elle sera une preuve supplémentaire de l’échec cuisant du « cacao durable » (https://revue-se same-inrae.fr/le-mythe-du-cacao-durable-1-2/) et donc de ses promoteurs : politiques publiques du Nord et du Sud, multinationales, agences de certification, bailleurs de fonds. La nouvelle régulation de l’Union Européenne interdisant la « déforestation importée » pourrait également s’avérer contre-productive. Si « l’or brun » du cacao issu des forêts ne peut plus partir vers l’Europe, ce sont des tonnes d’or jaune extrait de ces mêmes forêts qui s’envoleront pour Dubaï et la Suisse (Le Temps, 2020). L’Union européenne ne se tromperait-elle pas de combat, ou d’époque ? "
François Ruf, Revue Sésame  3 janvier 2024
 

Mercredi 11 Janvier 2023 Commentaires (0)
Au départ il y avait un lien formel entre cette taxe et le mécanisme de soutien aux ENRi nommé « Obligation d’Achat » par lequel le fournisseur historique EDF est dans l’obligation d’acheter les surplus ou la totalité des productions d’électricité renouvelables selon un tarif donné qui a été longtemps supérieur au prix du marché, l’Etat remboursant EDF de ce manque à gagner. L’Etat finançait ainsi les obligations d’achat EDF, en payant l’écart entre le prix d’achat d’EDF et le prix sur le marché de l’énergie. Mais l’opération était blanche pour elle. Elle se remboursait à son tour par une taxe payée par les consommateurs d’électricité : la CSPE. Entre 2002 et 2021, Cette CSPE a enregistré une hausse de 650% !

Cette « obligation d’achat » avait pour objectif de soutenir la filière industrielle des ENRi (énergie,nouvelles renouvelables intermittentes) et inciter les petits producteurs et particuliers à produire un surplus de consommation pour le revendre à EDF et ainsi, en tirer des revenus.
Les superprofits des promoteurs de l’éolien et du solaire ont donc été pris ni dans la poche d’EDF qui est remboursée (en principe !) par l’état du manque à gagner, ni dans celle de l’état qui rembourse EDF mais dans celle des consommateurs, c’est-à-dire nous tous, via la CSPE. Nous avons donc été contraints de soutenir financièrement le développement de ces énergies quoi que nous puissions penser de leur utilité.

Cerise sur le gâteau, les particuliers aisés, heureux propriétaires d’une villa bien isolée au toit couvert de panneaux voltaïques tiraient ainsi un revenu de la consommation d’un locataire d’une HLM, passoire thermique !

Ce mécanisme a été modifié mais fonctionne en gros encore de la même manière.

Depuis l’explosion brutale et inattendue du prix de l’électricité sur le marché, le prix garanti par les Obligations d’Achats (devenues  par la suite en Complément de rémunération) se trouve bien inférieur au prix du marché. C’est alors le producteur d’ENR qui rembourse le surplus à l’état. Ainsi, quand les prix de l’énergie électrique flambent, l’Etat gagne des milliards d’euros grâce aux énergies renouvelables. L’état l’engrange sans le redistribuer par une CSPE qui devrait être négative !
 

Elle ne le sera pas. Depuis la réforme de 2016, la taxe TICFE taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité, nouveau nom de la CSPE, alimente le budget général de l’État d’une part et les charges de service public de l’énergie constituent une des dépenses du budget général de l’Etat d’autre part. Il n’existe plus de lien formel entre les deux au nom de la règle budgétaire de non-affection : au sein du budget général de l’État, les recettes ne peuvent être affectées à des dépenses en particulier.

Et donc pas question de voir une TICFE (CSPE) négative sur nos factures, sauf à descendre dans la rue pour la réclamer ! Mais quand on sait comment ont été traités les Gilets Jaunes lorsqu’ils se sont insurgés contre les augmentations insensées de la taxe « carbone » pesant sur les carburants.

Nous avons payé les hachoirs à oiseaux et les miroirs aux alouettes mais pas question de récupérer la manne qu’ils rapportent au budget de l’Etat contre toute attente!  Elle s’élève tout de même  à 31 milliards d’euros pour 2022 – 2023! L’Etat peut donc bien réduire cette taxe au plus bas, c’est lui qui gardera le pognon que verseront les opérateurs des ERNi si les prix de l’électricité continuent à s’envoler sur le marché de l’électricité concocté par l’UE.

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Contribution au service public de l’électricité (CSPE) ou comment se faire rouler !
NB : Pour être précis, il faut noter que la CSPE ne sert pas seulement à financer Les surcoûts d’EDF et des entreprises locales de distribution dus à l’obligation d’achat bien que ce soit son poste le plus important avec le soutien au développement de sources de production « vertes ». Dans le détail  69% sont pour les énergies renouvelables, 18% pour la production d’électricité dans les zones non interconnectées au réseau électrique métropolitain : Corse, DOM, îles bretonnes, 9% pour la cogénération (un procédé qui consiste à produire de l’énergie mécanique convertie en électricité et de la chaleur en même temps),  2% pour les tarifs sociaux du gaz et de l’électricité : ils prennent aujourd’hui la forme du chèque énergie, 1% pour le financement de l’injection du biométhane (biogaz / gaz renouvelable) dans le réseau du gaz.
Le diagramme ci-contre récapitule ce qui est financé par la CSPE (source : Capitaine Energie)
 

Lundi 26 Décembre 2022 Commentaires (0)
Le nucléaire est à la peine en France et avec lui, les pro-nucléaires. Comme la meilleure défense est encore l’attaque, ils accusent les écologistes (auxquels ils réduisent les anti-nucléaires) d’être la cause des problèmes rencontrés par les réacteurs d’EDF dont l’arrêt se prolonge. Comme si les écologistes étaient responsables des corrosions sous contraintes, des problèmes de planning, etc. ! Ils les accusent d’être responsables de l’absence de développement de la filière. Ce serait à cause d’eux qu’un seul réacteur a été construit depuis des années. Mais lorsque l’on constate que ce seul réacteur accuse douze ans de retard pour sa mise en service avec un dérapage des coûts passant de 2 milliard à plus de 12,4 milliards d'euros, soit une hausse de 265 % du prix initial, on comprend pourquoi il n’y en a eu qu’un seul !  Et là aussi, les écologistes n’y sont pour rien !
En fait, la spécificité des écologistes français c’est de n’avoir jamais été capables d’empêcher la nucléarisation à marche forcée de la production d’électricité et de n’avoir pu par la suite qu’influer à la marge sur son développement quoi que puissent dire les technocrates du nucléaire et leurs groupies.

Dès les années 1980, leur échec était patent. Voici le constat que faisaient dans un ouvrage paru cette année-là J. P. Faivret, J. L. Missika et D. Wolton « La mobilisation en cours n’a pas réussi à empêcher que notre pays soit le seul à définir un programme aussi rapide de basculement sur l’électricité nucléaire ; qu’il soit le seul à mettre en œuvre des technologies peu expérimentées comme celle des surgénérateurs ; qu’il soit un des seuls à accepter non seulement de stocker les déchets radioactifs mais encore de vendre son territoire pour accueillir les déchets des pays qui ne veulent pas prendre ce risque (Suède, Japon, etc.) ? Le message n’est pas bien passé et le rapport de force nettement moins bon que dans d’autres nations. Rien n’a été obtenu pour une démocratisation des choix : les régions n’ont pas leur mot à dire sur les implantations de centrales, les communes tout juste. Aucun moratoire n’est en vue, même si ce thème a été repris par des forces politiques traditionnelles. Comparé à l’Allemagne, où les écologistes ont obtenu des succès spectaculaires contre les projets du gouvernement, comparé à l’Autriche, où le nucléaire a été suspendu, le mouvement écologiste français fait figure de parent pauvre. Même dans le domaine de la simple information du public, rien ou presque n’a été obtenu depuis » (L'illusion écologique, p. 69 – 70). On ne peut trouver constat plus accablant !

La vérité est donc que pendant longtemps, les gouvernements et les industriels ont eu toute latitude pour développer la filière, quasiment sans aucun contrôle et avec personne pour leur mettre des bâtons dans les roues. Par la suite, les développements des CLI (Commission locale d'information), la constitution d’autorités indépendantes de contrôle – ASN (Autorité de sûreté nucléaire), IRSN (Institut de radioprotection et de sureté nucléaire)  – n’ont pas bridé l’électronucléaire, mais ont permis une meilleure transparence et un accroissement non négligeable de la sureté, le contrôleur n’étant plus le contrôlé.

Ce qui a freiné l’expansion du nucléaire civil mais ne l’a pas remis en cause, du moins en France, ce sont les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Tandis que ce fut le cas, en Allemagne, en Autriche et en Italie. 

Ce qui lui a permis de redorer son blason, c’est le réchauffement climatique ou plus précisément, la théorie du réchauffement climatique d’origine anthropique causé par les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie fossiles. C’est ainsi qu’on a vu naître des associations de nucléocrates qui se sont posées en défenseur du climat comme « Sauver le climat » (sic !) où les nucléocrates retraités ou non d’EDF sont en nombre. Cette théorie prétendue consensuelle est pain béni pour les nucléocrates d’autant que les média et certains scientifiques pas toujours climatologues ou physiciens en rajoutent sur « l’Urgence climatique »

Le CEA(Centre d'énergie atomique) quant à lui a réussi une quasi OPA sur la climatologie française. Presque  tous les Français qui ont collaboré aux rapports du GIEC sont issus du laboratoire du CEA « Institut Pierre-Simon-Laplace » et des six laboratoires satellites qui ont été fédérés autour de lui (Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales LATMOS, Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement- LSCE, Laboratoire de Physique Moléculaire pour l'Atmosphère et l'Astrophysique, LPMAA, Laboratoire d'Océanographie et du Climat : Expérimentation et Approches Numériques, LOCEAN, Laboratoire de Météorologie Dynamique-LMD, Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques-LISA  selon le recensement établi sur le site « Les deux ailes.com »). Ceux qui, en France n’admettent pas la théorie du réchauffement climatique induit par les émissions de CO2 anthropique et ses conséquences catastrophiques sont marginalisés, accusés de conflit d’intérêt, leurs crédits de recherche coupés, leurs possibilités de publier réduites : c’est le fameux consensus que défendent aussi les écologistes ! En France il sert à  faire taire les voix discordantes.

Même des bureaux d’étude comme celui de Jean-Marc Jancovici, qui a l’oreille de certains écologistes, considèrent que le développement du nucléaire et du tout électrique est incontournable pour atténuer le réchauffement climatique et arriver à l’objectif de 0 émission nette de CO2.

En résumé de ce bref retour en arrière, si l’électronucléaire est aujourd’hui en difficulté, les écologistes n’en sont nullement la cause. Ils n’ont jamais eu le pouvoir de remettre en question le primat du nucléaire en France. Aujourd’hui moins que jamais ! La crise énergétique que nous subissons, pour ce qui est de l’électricité provient incontestablement de l’insuffisante diversification de notre mix énergétique et de l’incurie des gouvernements et des énergéticiens français.

Tous nos œufs sont dans le même panier, ou presque puisqu’il n’y a à côté du nucléaire comme source d’énergie pilotable que l’hydraulique mais celui-ci ne peut guère être développé plus avant. Il est la principale  source d’énergie renouvelable en France et produit environ 20 % de l’électricité, les ENRi (énergie nouvelles renouvelable intermittentes) en produisant un peu moins de 10%. En voulant poursuivre le tout nucléaire avec une transition énergétique au (presque) tout électrique comme la rêvent et voudraient l’imposer les afficionados de cette source d’énergie, on risque de gros déboires si l’anse du panier venait à casser ou à se fragiliser dangereusement ! Les mêmes causes produisant les mêmes effets : Errare humanum est, perseverare diabolicum ! Diversifier, certes mais comment ? Avec les énergies renouvelables intermittentes  solaire et éolien ?  


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Aujourd’hui, le nucléaire se taille quant à lui la part du lion avec près de 70% (chiffres 2021) de la production d’électricité. Evidemment en terme de puissance installée les chiffres sont différents et les ENRi font meilleure figure au moins en apparence car ce n’est pas la puissance installée qui compte mais  la puissance produite.  Si elles ont un certain potentiel de développement, il est assez faible si l’on veut respecter les paysages, la biodiversité, les restes de naturalité et la tranquillité des gens. En effet le défaut de ces ENRi, notamment de l’éolien terrestre, est de nécessiter beaucoup d’espace à cause de leur faible densité énergétique. Cela les expose à des risques d’opposition non seulement des locaux mais aussi des associations environnementales qui ne sont pas complètement polarisées par le climat.

Avec 24% de la puissance totale, les ENRi ne produisent au mieux que 10% (éolien Installé : 14% ; production :   ͌ 6.90%, Photovoltaïque : installé 10%, production :   ͌2.70% !). Avec les réacteurs à l’arrêt pour cause de soudures défectueuses, on peut estimer entre 80 et 100 TWh le manque à combler (379 TWh produit en 2021 contre 275 – 285 TWh estimé en 2022). Les ENRi sont bien incapables d’y pourvoir ! Elles le seront pendant encore longtemps, peut-être toujours !

Malgré une puissance installée en constante hausse des ENRi, la part de l’électricité produite par  les ENR avait baissé en 2021 à cause de l’absence de vent et de la sécheresse. Le facteur de charge de l’éolien était de 26% en 2020, il n’était plus que de 22% en 2021, ce qui explique que la production d’électricité éolienne a baissé de 7% malgré une mise en service de nouveaux engins pour une puissance installée de + 7% (1,2 GW) par rapport à 2020 !

Avec un parc en extension augmentant sa puissance installée de 26% par rapport à 2020, la production d’électricité voltaïque quant à elle n’a augmenté que 13% passant à 14,3 TWh, son facteur de charge étant de 13,7 % en 2021 contre 14,7% en 2020.

Ajoutons que lorsque l’on a le plus besoin d’électricité, en hiver le facteur de charge du solaire est au plus bas (5.7 en Janvier 2021, 9 en Février, 6.9 en Novembre, 5.5 en Décembre). Il ne faut donc pas compter sur lui pour éviter les coupures en hiver. Les performances de l’éolien étant étroitement dépendantes de la météo, il faut comme Brassens prier Dieu qu’il y ait du vent mais pas trop fort sinon ces gigantesques hachoirs à oiseaux se mettent en drapeau !
Mais même avec des conditions météo idéales jamais vraiment réalisées, ce ne serait pas suffisant  vu les ordres de grandeur ! Il faudrait couvrir la France d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques pour pallier une déficience sévère du parc nucléaire ou pour le remplacer.

En conclusion, la diversification du mix énergétique avec des ENRi ne sert à rien d’autre qu’à mobiliser des capitaux qui seraient plus utiles ailleurs et à remplir les poches des opérateurs des ENRi. À coup de lois d’exception, l’Etat, aiguillonné par la Commission Européenne livre en pâture à ces opérateurs le territoire national avec ses paysages et ce qu’il possède encore de naturalité, et ces opérateurs sont des investisseurs en quête de profits juteux, de retours sur investissement rapides bref, des fonds de pension spéculatifs, étrangers pour la plupart auxquels les lois françaises et règlements ont fait un pont d’or, lois et règlements établis avec le soutien et la participation des ministres et députés Verts, parti qui a changé de nom mais pas de doctrine.
Ce parti reste un partisan acharné de ces ENRi au point de remettre en cause deux acquis essentiels de l’écologie, les lois Montagne et Littorale votées en 1985 et 86 alors qu’il n’y avait aucun député Vert à l’Assemblée nationale. A cette époque ; ce parti n’arrivait pas à dépasser le cap des 1000 adhérents tandis que ses résultats électoraux étaient en chute (1,2% sur l’ensemble du territoire lors des législatives de 1986, alors qu’il s’agissait d’une élection à la proportionnelle, la seule de la 5ème république !).

Le Réseau Action Climat qui, comme les Verts, ne veut ni nucléaire ni effet de serre, fédère des ONG parmi lesquelles on trouve les grandes associations supposées défendre la Nature. Lui non plus ne trouve rien à redire – ou si peu – aux révisions des lois montagne et littorale pour permettre le développement des ENRi.

La conséquence qui s’impose est qu’une diversification efficace du mix énergétique pour faire face à des éventuelles défaillances de l’électronucléaire qui restera pour longtemps dominant, est le recours aux énergies fossiles, bon gré, mal gré et pour longtemps aussi! D’ailleurs c’est bien ce qui se passe aujourd’hui avec la remise en fonction de centrales au charbon que l’on voulait envoyer à la casse ! Plutôt que de persévérer dans cette politique stupide de destruction d’outils de production, il vaudrait bien mieux regarder les choses en face et faire bénéficier de ces centrales des derniers perfectionnements qui les rendent plus performantes et moins polluantes, ce qui est aussi un savoir-faire développé par EDF et vendu ailleurs. Le nuc a besoin de roues de secours pour passer les pics et en cas de problème. Ce ne sont pas les ENRi qui peuvent en tenir lieu.
 

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Pour résumer, le tort des pro-nucléaires est de vouer une confiance aveugle en la fiabilité du nucléaire ; on voit où cela nous a mené. On rencontre donc des gros problèmes d’offre alors que dans le même temps la demande explose du fait de la multiplication des usages qui sont fortement encouragés aujourd’hui, notamment chauffage et  déplacements. Il est trop facile d'accuser les anti-nucléaires de ses propres insuffisances et erreurs : ce ne sont pas eux qui sont responsables des malfaçons et retards de l'EPR ni des problèmes rencontrés sur le parc actuel. Avec le tout électrique de la transition énergétique à la sauce française, les choses ne sont pas prêtes de s’arranger.
Elles ne sont pas prêtes de s’arranger d’autant que EELV et les anti nuc du Réseau Action Climat (RAC )sont d’accord avec ce quasi-tout  électrique alors que dans le même temps leur tort est de surestimer les capacités des ENRi à produire de l'électricité et de négliger la question de l'intermittence. Avec eux, on serait encore plus mal parti. La prétendue « sobriété énergétique » dont ils font l’apologie n’étant qu’une fallacieuse façon de présenter la pénurie qui en découlerait.
 

Jeudi 22 Décembre 2022 Commentaires (1)
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