Ecosophie
Les souris domestiques sont nos commensales. De mémoire d'humains, elles ont toujours été là, profitant de nos miettes , goutant nos provisions. Elles pulluleraient peut-être si les chats de la maison n'y mettaient bon ordre, à moins que ce ne soient les fouines ou les renards. Elles n'ont pas l'air bien terrible et n'ont fait peur aux dames que dans des histoires où les hommes voulaient jouer les héros à bon compte. Certes, elles s'invitent parfois à notre table sans y avoir été conviées et peuvent se montrer trop gourmandes. Elles peuvent aussi s'apprivoiser et devenir de charmants petits compagnons mais elles préfèreront toujours la liberté.
Cet article dénonce les sévices que leur font subir des « scientifiques » qui sont peut-être très intelligents mais qui semblent avoir perdu leur âme. Je l'écris pour sensibiliser le lecteur. C'est une façon de défendre ces petites bêtes. Ce sont des êtres vivants, heureux de vivre comme tous ceux qui ont reçu ce cadeau magnifique qu'est la vie, mais qui peuvent souffrir. Elles ne méritent absolument pas le sort que leur réserve ces « chercheurs » qui les maltraitent dans leurs laboratoires et, selon l'expression consacrée, en consomment de grandes quantités. Passe encore si c'était pour les manger, mais bien souvent, ce n'est que pour réaliser des expériences parfaitement inutiles,voire même d'une affligeante stupidité.
Les rongeurs n'ont guère la cote parmi le public, les écureuils exceptés. On se mobilise plus facilement pour les primates que pour eux. Mais même les souris méritent le respect. La façon dont elles sont traitées dans les laboratoires est révélatrice non pas de l'indignité des souris mais de la nôtre, l'homme occidental en tant que sujet moral collectif. Défendre les souris torturées dans les laboratoires, soit-disant pour le plus grand bien de l'Humanité, c'est prendre le parti du faible contre le fort, revendiquer notre humanité, défendre l'image que nous nous faisons de nous-même. Image que reflète si bien les sens des mots de notre langue dans laquelle, je le rappelle, inhumain signifie cruel. Être humain, ce n'est pas tant appartenir à une espèce donnée qu'avant tout de faire preuve de bienveillance à l'égard de nos semblables, certes mais aussi de tous les autres membres de la grande chaîne des êtres auxquels il ne saurait être question de porter atteinte sauf impérieuse nécessité, manger, survivre et nous défendre. Et même dans ces cas, il ne saurait être question de leur manquer de respect, ce respect dont on dit que les peuples premiers font preuve mais dont l'homme occidental, imbu de lui même et de sa prétendue supériorité, considère comme des enfantillages de primitifs.
Comment rendre des souris dépressives?
Demandez le aux aux bio-techniciens et aux psychiatres généticiens, ils ont plusieurs recettes à vous proposer. Le numéro de décembre de Science et Vie rapporte une expérience sur des souris qu'une équipe de « chercheurs » aurait rendu « dépressives » en leur injectant un virus dans le cerveau : « les souris deviennent apathiques et n'ont plus aucun intérêt pour le sucre ». Elles ont été ensuite guéries par thérapie génétique : « les chercheurs ont introduits dans la même zone du cerveau via un autre virus un nouveau gène réactivant la protéine p11 »( protéine impliquée dans la régulation de l'humeur).
Science et Vie considère cela comme une « prouesse » alors même que l'article cite un psychiatre qui affirme que cette expérience « n'est pas près d'être étendue à l'homme » (sic ! On est tout de même heureux de l'entendre dire...). Il précise ensuite qu'elle « n'est qu'une métaphore de la dépression humaine ». En d'autre termes, la dépression humaine et la dépression de la souris qui se manifeste par un désintérêt pour le sucre n'ont que de très lointains rapports. Nul besoin d'être psychiatre pour s'en douter encore que celui-ci a le mérite de la lucidité. Ce qui n'est pas le cas de tous ses collègues « chercheurs ».
Stéphane Jamain par exemple. Toujours en ce qui concerne la dépression, ce « chercheur » explique sur LCI d'un ton docte, froid et précis, comment il s'y prend pour stresser les souris et les rendre dépressives. Il suspend ces pauvres bêtes par la queue, les plonge dans dans un bocal rempli d'eau alors qu'elles ne savent pas nager, autant de sévices aussitôt illustrés par l'image dans l'émission. Lorsque la télé s'en mêle, avec sa recherche de sujets racoleurs, s'agit-il encore de science ou bien de sadisme et de voyeurisme?
Comme l'écrit le journaliste de Science, Enjeux, santé : « qu'attendre de l'évaluation du stress d'un rongeur qui se noie pour aider à comprendre la dépression nerveuse chez un être humain? » Là encore, inutile d'être un psychiatre diplômé pour répondre. Rien, ou du moins pas grand chose. On sait que par méthode la science est réductionniste, mais là il ne s'agit plus d'un réductionnisme méthodologique, mais d'un réductionnisme aussi sauvage qu'il est caricatural.
Comment rendre des souris dépressives?
Demandez le aux aux bio-techniciens et aux psychiatres généticiens, ils ont plusieurs recettes à vous proposer. Le numéro de décembre de Science et Vie rapporte une expérience sur des souris qu'une équipe de « chercheurs » aurait rendu « dépressives » en leur injectant un virus dans le cerveau : « les souris deviennent apathiques et n'ont plus aucun intérêt pour le sucre ». Elles ont été ensuite guéries par thérapie génétique : « les chercheurs ont introduits dans la même zone du cerveau via un autre virus un nouveau gène réactivant la protéine p11 »( protéine impliquée dans la régulation de l'humeur).
Science et Vie considère cela comme une « prouesse » alors même que l'article cite un psychiatre qui affirme que cette expérience « n'est pas près d'être étendue à l'homme » (sic ! On est tout de même heureux de l'entendre dire...). Il précise ensuite qu'elle « n'est qu'une métaphore de la dépression humaine ». En d'autre termes, la dépression humaine et la dépression de la souris qui se manifeste par un désintérêt pour le sucre n'ont que de très lointains rapports. Nul besoin d'être psychiatre pour s'en douter encore que celui-ci a le mérite de la lucidité. Ce qui n'est pas le cas de tous ses collègues « chercheurs ».
Stéphane Jamain par exemple. Toujours en ce qui concerne la dépression, ce « chercheur » explique sur LCI d'un ton docte, froid et précis, comment il s'y prend pour stresser les souris et les rendre dépressives. Il suspend ces pauvres bêtes par la queue, les plonge dans dans un bocal rempli d'eau alors qu'elles ne savent pas nager, autant de sévices aussitôt illustrés par l'image dans l'émission. Lorsque la télé s'en mêle, avec sa recherche de sujets racoleurs, s'agit-il encore de science ou bien de sadisme et de voyeurisme?
Comme l'écrit le journaliste de Science, Enjeux, santé : « qu'attendre de l'évaluation du stress d'un rongeur qui se noie pour aider à comprendre la dépression nerveuse chez un être humain? » Là encore, inutile d'être un psychiatre diplômé pour répondre. Rien, ou du moins pas grand chose. On sait que par méthode la science est réductionniste, mais là il ne s'agit plus d'un réductionnisme méthodologique, mais d'un réductionnisme aussi sauvage qu'il est caricatural.
Encore plus fort : produire des souris schizophrènes chroniques !
Il y a peut-être pire encore, bien que moins spectaculaire ....En cherchant sur Internet, j'ai appris à la lecture du n° 60 de mars 2002 de CEA Techno que cet organisme en collaboration avec l'Inserm a mis au point une lignée de souris présentant des symptômes qui « rappellent ceux de la schizophrénie » (sic!) en leur supprimant un gène. Ils ont breveté ce qui n'est plus à leur yeux un animal mais seulement « un modèle animal ». Un des chercheurs responsables de cette « prouesse » comme diraient les rédacteurs de Science et Vie se réjouit et se vante : « Avec cette souris, nous avons donc un modèle qui permet de tester des molécules thérapeutiques (...). Dans des études préliminaires, nous avons administré le traitement aux souris KO STOP dès leur plus jeune âge ; il semble alors que les troubles du comportement diminuent fortement. De plus, cette amélioration pourrait perdurer même si on arrête le traitement à l'âge adulte ». Cocorico.... Le CEA et l'ISERM ont réussi à bidouiller et à produire en série des souris malades mentales chroniques pour les vendre à des labos pharmaceutiques qui pourront tester dessus leurs camisoles de force chimiques. Considérer ces souris comme schizophrènes sous prétexte qu'elles délaissent leurs souriceaux et manifestent des « signes d'anxiété en cas d'exposition à la lumière » ferait hurler de rire, si les conséquences de ces manipulations n'étaient pas aussi déplorables. Les souris recherchent l'obscurité naturellement, elles ne s'exposent jamais en pleine lumière si elle peuvent l'éviter. Leur survie en dépend. Il n'y a que les « chercheurs » du CEA et de l'ISERM à la base de cette manipulation à ne pas le savoir ! La schizophrénie ne se résume pas non plus en un comportement d'abandon de sa descendance ! Par contre, il arrive que des souris non bricolées abandonnent leur progéniture et parfois, chez d'autres espèces, il y a pire. Voici beaucoup d'ignorance éthologique et aucun éclair de lucidité comme dans le cas des souris dépressives de Science et Vie.
On arrêtera là notre progression dans l'horreur. Une horreur que ne perçoivent pas les chercheurs en question qui ont rendu malade, torturé, tué des souris en pure perte. Car bien entendu, excepté de rapporter des royalties, ces expériences ne servent à rien parce qu'entre les désordres comportementaux de la souris domestique et ceux de l'homme, il n'y a de ressemblance que métaphorique et que l'on ne peut pas sans dommage réduire la maladie mentale, schizophrénie ou dépression, à une seule histoire de gènes, même si les gènes ont sûrement un rôle.
Il y a peut-être pire encore, bien que moins spectaculaire ....En cherchant sur Internet, j'ai appris à la lecture du n° 60 de mars 2002 de CEA Techno que cet organisme en collaboration avec l'Inserm a mis au point une lignée de souris présentant des symptômes qui « rappellent ceux de la schizophrénie » (sic!) en leur supprimant un gène. Ils ont breveté ce qui n'est plus à leur yeux un animal mais seulement « un modèle animal ». Un des chercheurs responsables de cette « prouesse » comme diraient les rédacteurs de Science et Vie se réjouit et se vante : « Avec cette souris, nous avons donc un modèle qui permet de tester des molécules thérapeutiques (...). Dans des études préliminaires, nous avons administré le traitement aux souris KO STOP dès leur plus jeune âge ; il semble alors que les troubles du comportement diminuent fortement. De plus, cette amélioration pourrait perdurer même si on arrête le traitement à l'âge adulte ». Cocorico.... Le CEA et l'ISERM ont réussi à bidouiller et à produire en série des souris malades mentales chroniques pour les vendre à des labos pharmaceutiques qui pourront tester dessus leurs camisoles de force chimiques. Considérer ces souris comme schizophrènes sous prétexte qu'elles délaissent leurs souriceaux et manifestent des « signes d'anxiété en cas d'exposition à la lumière » ferait hurler de rire, si les conséquences de ces manipulations n'étaient pas aussi déplorables. Les souris recherchent l'obscurité naturellement, elles ne s'exposent jamais en pleine lumière si elle peuvent l'éviter. Leur survie en dépend. Il n'y a que les « chercheurs » du CEA et de l'ISERM à la base de cette manipulation à ne pas le savoir ! La schizophrénie ne se résume pas non plus en un comportement d'abandon de sa descendance ! Par contre, il arrive que des souris non bricolées abandonnent leur progéniture et parfois, chez d'autres espèces, il y a pire. Voici beaucoup d'ignorance éthologique et aucun éclair de lucidité comme dans le cas des souris dépressives de Science et Vie.
On arrêtera là notre progression dans l'horreur. Une horreur que ne perçoivent pas les chercheurs en question qui ont rendu malade, torturé, tué des souris en pure perte. Car bien entendu, excepté de rapporter des royalties, ces expériences ne servent à rien parce qu'entre les désordres comportementaux de la souris domestique et ceux de l'homme, il n'y a de ressemblance que métaphorique et que l'on ne peut pas sans dommage réduire la maladie mentale, schizophrénie ou dépression, à une seule histoire de gènes, même si les gènes ont sûrement un rôle.
Photo extraite d'un document pédagogique d'initiation aux dissections
Science sans sagesse
Ce n'est pas en encourageant ou en laissant faire ce genre de bricolage où l'immoral le dispute au mercantile que l'homme occidental se grandit. Dans sa démesure, il cherche à égaler un dieu alors qu'il ne réussit à n'être qu'un malin génie non seulement trompeur comme celui de Descartes mais de plus un tantinet cruel.
Malin génie trompeur : on sait, sans en tirer les conséquences, que ces tests sur des « modèles » animaux ne prouvent rien : il suffit de mentionner le cas récent du Ziban qui s'ajoute à une longue liste de médicaments testés sur des « modèles » animaux et retirés, pas toujours à temps, du marché. Ces tests sont trompeurs et endorment dans de fausses certitudes.
Malin génie cruel : les souris souffrent, les souriceaux délaissés souffrent aussi et crèvent... Le «chercheur » est responsable de ces souffrances mais ne se sent guère coupable ! Donc oui, il s'agit bien de malins génies au sadisme que par charité, nous supposerons inconscients.
Ces «scientifiques » ont fait cela en toute bonne conscience, persuadés de travailler au progrès de la science ( et à celui de leur carrière). Pour eux, les souris ne sont, après tout, que du matériel de laboratoire, des fournitures comme leurs cartouches d'imprimantes. Certains sont peut-être si imbus de la supériorité de l'espèce humaine que pour eux, la souffrance de ces minuscules bestioles ne compte pour rien. Mais il faut déjà être philosophe pour penser cela de façon consciente et bien peu de ces « chercheurs » ont dû lire Le livre blanc de l'expérimentation animale de Janine Chanteur, une philosophe qui justifie de façon scandaleuse toutes les turpitudes de ces pratiques au nom.... de la suprématie spirituelle et morale de l'homme sur des animaux qui ne sont ni rationnels ni raisonnables. Heureusement, pour l'honneur de la profession, de nombreux autres philosophes, dont je suis, ont des positions diamétralement opposées. Janine Chanteur ratiocinait en chambre. Dans les labos, la plupart des « chercheurs » ne se posent guère de question. On peut se demander si ces pratiques de laboratoire qui participent d'une longue tradition dans le domaine de la recherche en biologie ne dénaturent pas à la longue toute sensibilité. Ces « chercheurs » sont des professionnels de la science « normale ». Ils ont été formatés pour la servir. Leur sensibilité a été émoussée dès leurs premières années d'étude par des travaux pratiques et autres dissections dont ce n'étaient peut-être pas le but premier mais en tout cas le résultat. Quant aux gens qui n'appartiennent pas à ces sous-groupes de « la communauté scientifique », ils ne veulent pas savoir, surtout s'ils croient que leur santé et leur longévité peut y gagner. C'est d'autant plus facile qu'ils n'ont même pas à détourner la tête, ces horreurs ayant lieu dans le secret des laboratoires. On nomme cela de «l'ignorance intéressée » selon l'expression de Vinciane Despret (Penser comme un rat, Versailles, 2009, p. 89). Si la fin est dans les moyens comme le fruit est dans la graine, ce n'est pas dans ce genre de savoir que l'on trouvera la moindre sagesse.
Ce n'est pas en encourageant ou en laissant faire ce genre de bricolage où l'immoral le dispute au mercantile que l'homme occidental se grandit. Dans sa démesure, il cherche à égaler un dieu alors qu'il ne réussit à n'être qu'un malin génie non seulement trompeur comme celui de Descartes mais de plus un tantinet cruel.
Malin génie trompeur : on sait, sans en tirer les conséquences, que ces tests sur des « modèles » animaux ne prouvent rien : il suffit de mentionner le cas récent du Ziban qui s'ajoute à une longue liste de médicaments testés sur des « modèles » animaux et retirés, pas toujours à temps, du marché. Ces tests sont trompeurs et endorment dans de fausses certitudes.
Malin génie cruel : les souris souffrent, les souriceaux délaissés souffrent aussi et crèvent... Le «chercheur » est responsable de ces souffrances mais ne se sent guère coupable ! Donc oui, il s'agit bien de malins génies au sadisme que par charité, nous supposerons inconscients.
Ces «scientifiques » ont fait cela en toute bonne conscience, persuadés de travailler au progrès de la science ( et à celui de leur carrière). Pour eux, les souris ne sont, après tout, que du matériel de laboratoire, des fournitures comme leurs cartouches d'imprimantes. Certains sont peut-être si imbus de la supériorité de l'espèce humaine que pour eux, la souffrance de ces minuscules bestioles ne compte pour rien. Mais il faut déjà être philosophe pour penser cela de façon consciente et bien peu de ces « chercheurs » ont dû lire Le livre blanc de l'expérimentation animale de Janine Chanteur, une philosophe qui justifie de façon scandaleuse toutes les turpitudes de ces pratiques au nom.... de la suprématie spirituelle et morale de l'homme sur des animaux qui ne sont ni rationnels ni raisonnables. Heureusement, pour l'honneur de la profession, de nombreux autres philosophes, dont je suis, ont des positions diamétralement opposées. Janine Chanteur ratiocinait en chambre. Dans les labos, la plupart des « chercheurs » ne se posent guère de question. On peut se demander si ces pratiques de laboratoire qui participent d'une longue tradition dans le domaine de la recherche en biologie ne dénaturent pas à la longue toute sensibilité. Ces « chercheurs » sont des professionnels de la science « normale ». Ils ont été formatés pour la servir. Leur sensibilité a été émoussée dès leurs premières années d'étude par des travaux pratiques et autres dissections dont ce n'étaient peut-être pas le but premier mais en tout cas le résultat. Quant aux gens qui n'appartiennent pas à ces sous-groupes de « la communauté scientifique », ils ne veulent pas savoir, surtout s'ils croient que leur santé et leur longévité peut y gagner. C'est d'autant plus facile qu'ils n'ont même pas à détourner la tête, ces horreurs ayant lieu dans le secret des laboratoires. On nomme cela de «l'ignorance intéressée » selon l'expression de Vinciane Despret (Penser comme un rat, Versailles, 2009, p. 89). Si la fin est dans les moyens comme le fruit est dans la graine, ce n'est pas dans ce genre de savoir que l'on trouvera la moindre sagesse.
Quelques raisons d'espérer
Aujourd'hui les choses semblent changer un peu. Bien trop lentement et timidement....
D'abord, l'opinion publique commence à s'émouvoir, peut-être pas du sort des souris et des rats de laboratoire, cela ne viendra qu'en dernier pour ces espèces, mais pour les primates, les chiens, les chats... Certains biologistes qui cherchent à mettre au point des méthodes de substitution pour tester les médicaments, des éthologues de terrains sont aussi concernés, les uns et les autres à la fois pour des raisons méthodologiques, théoriques et humanitaires.
Dans les labos qui pratiquent l'expérimentation animale, c'est du côté des animaliers qu'il faut placer le plus d'espoir pour un changement. Vinciane Despret dans l'ouvrage cité commente un article paru en 2008 dans une revue scientifique qui montre que certains laboratoires prennent en compte « la souffrance de ceux qui souffrent de faire souffrir ; la souffrance des techniciens, qui eux-même prennent en compte la souffrance des animaux » (p. 51). Elle mentionne également les témoignages de techniciens animaliers de l'Inra de Jouy en Josas « qui évoquent les liens forts tissés avec l'animal, la demande de prise en compte de leur expérience concrète, dans les dispositifs d'euthanasie – notamment par exemple, au sujet de l'utilisation des boîtes de CO2 pour les rongeurs – , les difficultés de justifier leur métiers auprès de leurs proches, et la nécessité d'espaces de discussion qui accompagneraient le droit de s'opposer au fait de prolonger des situations inacceptables »(p. 51, souligné par moi JFD). Malheureusement, les techniciens animaliers sont subordonnés hiérarchiquement aux chercheurs, leur savoir ne sont guère reconnus. A quoi bon d'ailleurs, lorsqu'il s'agit de faire souffrir des animaux soumis à un protocole inventé dans ce but?
En attendant un progrès très lent à se faire sentir, les dernières statistiques disponibles, celles de 2008, indiquent que 12 millions d'animaux sont morts pour des expériences diverses et variées et parmi eux, une écrasante majorité de rongeurs : 9 500 000 ! Navrant.
Aujourd'hui les choses semblent changer un peu. Bien trop lentement et timidement....
D'abord, l'opinion publique commence à s'émouvoir, peut-être pas du sort des souris et des rats de laboratoire, cela ne viendra qu'en dernier pour ces espèces, mais pour les primates, les chiens, les chats... Certains biologistes qui cherchent à mettre au point des méthodes de substitution pour tester les médicaments, des éthologues de terrains sont aussi concernés, les uns et les autres à la fois pour des raisons méthodologiques, théoriques et humanitaires.
Dans les labos qui pratiquent l'expérimentation animale, c'est du côté des animaliers qu'il faut placer le plus d'espoir pour un changement. Vinciane Despret dans l'ouvrage cité commente un article paru en 2008 dans une revue scientifique qui montre que certains laboratoires prennent en compte « la souffrance de ceux qui souffrent de faire souffrir ; la souffrance des techniciens, qui eux-même prennent en compte la souffrance des animaux » (p. 51). Elle mentionne également les témoignages de techniciens animaliers de l'Inra de Jouy en Josas « qui évoquent les liens forts tissés avec l'animal, la demande de prise en compte de leur expérience concrète, dans les dispositifs d'euthanasie – notamment par exemple, au sujet de l'utilisation des boîtes de CO2 pour les rongeurs – , les difficultés de justifier leur métiers auprès de leurs proches, et la nécessité d'espaces de discussion qui accompagneraient le droit de s'opposer au fait de prolonger des situations inacceptables »(p. 51, souligné par moi JFD). Malheureusement, les techniciens animaliers sont subordonnés hiérarchiquement aux chercheurs, leur savoir ne sont guère reconnus. A quoi bon d'ailleurs, lorsqu'il s'agit de faire souffrir des animaux soumis à un protocole inventé dans ce but?
En attendant un progrès très lent à se faire sentir, les dernières statistiques disponibles, celles de 2008, indiquent que 12 millions d'animaux sont morts pour des expériences diverses et variées et parmi eux, une écrasante majorité de rongeurs : 9 500 000 ! Navrant.
Dimanche 9 Janvier 2011
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