Il faudrait peut-être mieux parler de "décroissance soutenable" dès lors que les ressources s'épuisent, les écosystèmes se délabrent, la population mondiale continue de croître et que l'on assiste sans doute à la fin de la croissance économique, comprise comme croissance du PIB. Mais qui, aujourd'hui accepterait de construire, s'impliquer dans un projet territorial de décroissance soutenable? Cette notion divise, celle de développement durable fédère. Elle le peut parce qu'elle est très floue et qu'il y a plusieurs façons de la comprendre. Ce qui conduit à un unanimisme apparent.
La fin d'une illusion
Pour la plupart des politiques, certains écologistes exceptés, pour la majorité des centrales syndicales, le développement durable est une tentative pour obtenir une croissance qui ne porterait pas atteinte aux équilibres naturels, n'accroitrait ni la pression anthropique sur les systèmes naturels ni l'utilisation des ressources naturelles et serait économe en énergie. Il faut admettre aujourd'hui que cela est impossible à réaliser. Il s'avère que la croissance du PIB est inséparable des atteintes à l'environnement et de l'accélération de la consommation des ressources naturelles de la planète. Parmi ceux qui furent les promoteurs de cette interprétation du concept de développement durable, certains commencent à le reconnaître.
En France, c'est notamment le cas de Dominique Bourg. On se rapportera à l'entretien qu'il a accordé ce mois au journal La décroissance et à l'article qu'il signe dans les Études du mois de juillet dont La décroissance cite des extraits et qui se termine ainsi : « Finissons en avec la rhétorique des trois piliers et d'un équilibre aussi trompeur que mensonger entre les dimensions économiques, sociales et écologiques. » C'est à une conclusion semblable qu'est arrivé Nicolas Sarkozy qui n'hésiterait pas une seconde à sacrifier l'environnement sur l'autel d'une croissance définitivement aux abonnés absents ; d'où sa fameuse et scandaleuse formule « l'environnement, ça commence à bien faire ». Scandaleuse car elle fait bon marché tant l'état catastrophique de nombreux écosystèmes que de l'épuisement général de la planète.
Pour la plupart des politiques, certains écologistes exceptés, pour la majorité des centrales syndicales, le développement durable est une tentative pour obtenir une croissance qui ne porterait pas atteinte aux équilibres naturels, n'accroitrait ni la pression anthropique sur les systèmes naturels ni l'utilisation des ressources naturelles et serait économe en énergie. Il faut admettre aujourd'hui que cela est impossible à réaliser. Il s'avère que la croissance du PIB est inséparable des atteintes à l'environnement et de l'accélération de la consommation des ressources naturelles de la planète. Parmi ceux qui furent les promoteurs de cette interprétation du concept de développement durable, certains commencent à le reconnaître.
En France, c'est notamment le cas de Dominique Bourg. On se rapportera à l'entretien qu'il a accordé ce mois au journal La décroissance et à l'article qu'il signe dans les Études du mois de juillet dont La décroissance cite des extraits et qui se termine ainsi : « Finissons en avec la rhétorique des trois piliers et d'un équilibre aussi trompeur que mensonger entre les dimensions économiques, sociales et écologiques. » C'est à une conclusion semblable qu'est arrivé Nicolas Sarkozy qui n'hésiterait pas une seconde à sacrifier l'environnement sur l'autel d'une croissance définitivement aux abonnés absents ; d'où sa fameuse et scandaleuse formule « l'environnement, ça commence à bien faire ». Scandaleuse car elle fait bon marché tant l'état catastrophique de nombreux écosystèmes que de l'épuisement général de la planète.
Une régression théorique
D'un point de vue théorique, cette interprétation du développement durable, aujourd'hui dominante, est toujours apparue à beaucoup d'écologistes comme la meilleure façon de faire de cette notion une contradiction dans les termes. Ainsi interprété le concept de développement durable ne vaut pas mieux que celui de « carré rond ». De plus par rapport à la remise en cause de la notion de croissance qui était au cœur des textes fondateurs de la pensée écologiste, la notion de développement durable apparaît comme une régression et un leurre auquel se sont laissés prendre - ou ont voulu se laisser prendre - tous ceux qui considèrent que sans la croissance du PIB, il n'y pas de salut mais qui ne pouvaient plus ignorer ni les diagnostics du Club de Rome ni les conclusions des diverses études sur l'état des ressources naturelles, de la biodiversité, sur les pollutions et l'explosion démographique.
D'un point de vue théorique, cette interprétation du développement durable, aujourd'hui dominante, est toujours apparue à beaucoup d'écologistes comme la meilleure façon de faire de cette notion une contradiction dans les termes. Ainsi interprété le concept de développement durable ne vaut pas mieux que celui de « carré rond ». De plus par rapport à la remise en cause de la notion de croissance qui était au cœur des textes fondateurs de la pensée écologiste, la notion de développement durable apparaît comme une régression et un leurre auquel se sont laissés prendre - ou ont voulu se laisser prendre - tous ceux qui considèrent que sans la croissance du PIB, il n'y pas de salut mais qui ne pouvaient plus ignorer ni les diagnostics du Club de Rome ni les conclusions des diverses études sur l'état des ressources naturelles, de la biodiversité, sur les pollutions et l'explosion démographique.
Vers une société de la décroissance
Gardons nous cependant de jeter le bébé avec l'eau du bain. Le développement durable a aussi des avantages d'un point de vue pratique. Sous sa bannière fédératrice, des avancées indéniables ont été réalisées notamment par la mise en œuvre de politiques publiques au travers d'agendas 21, politiques publiques qui auraient été impensables dans les années 80. Après tout, Christophe Colomb est parti pour découvrir une nouvelle route pour se rendre aux Indes et il a découvert l'Amérique. C'est ainsi que la recherche d'un développement durable peut conduire à trouver une nouvelle prospérité sans croissance, dans la décroissance du PIB qui aujourd'hui semble inéluctable.
D'un pur point de vue théorique et idéologique, il est certain qu'il faut mettre en avant les notions de décroissance, de transition, etc. Mais il faut aussi comprendre que ces notions ne sont pas pour l'instant fédératrices, qu'elles ne convainquent et ne sont porteuses d'espoir que pour un (très) petit nombre de gens exactement comme la notion de développement durable à ses débuts. Pourtant il y a urgence. S'efforcer de réaliser le programme d'un Agenda 21 bien conçu reste au niveau institutionnel un bon moyen - mais pas le seul - de préparer la transition vers une société de la décroissance. C'est pourquoi il me semble important de s'y employer.
Gardons nous cependant de jeter le bébé avec l'eau du bain. Le développement durable a aussi des avantages d'un point de vue pratique. Sous sa bannière fédératrice, des avancées indéniables ont été réalisées notamment par la mise en œuvre de politiques publiques au travers d'agendas 21, politiques publiques qui auraient été impensables dans les années 80. Après tout, Christophe Colomb est parti pour découvrir une nouvelle route pour se rendre aux Indes et il a découvert l'Amérique. C'est ainsi que la recherche d'un développement durable peut conduire à trouver une nouvelle prospérité sans croissance, dans la décroissance du PIB qui aujourd'hui semble inéluctable.
D'un pur point de vue théorique et idéologique, il est certain qu'il faut mettre en avant les notions de décroissance, de transition, etc. Mais il faut aussi comprendre que ces notions ne sont pas pour l'instant fédératrices, qu'elles ne convainquent et ne sont porteuses d'espoir que pour un (très) petit nombre de gens exactement comme la notion de développement durable à ses débuts. Pourtant il y a urgence. S'efforcer de réaliser le programme d'un Agenda 21 bien conçu reste au niveau institutionnel un bon moyen - mais pas le seul - de préparer la transition vers une société de la décroissance. C'est pourquoi il me semble important de s'y employer.
Jeudi 2 Septembre 2010
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