Nature - environnement
La police de la pensée a encore frappé. Philippe Verdier présentateur et chef du service météo sur l’A2 a été mis à pied par sa direction à cause de la publication de son livre « Climat investigation » ouvrage dans lequel il a le courage de porter à la connaissance du public et d’analyser des faits bien dérangeants concernant le changement climatique, la COP 21, le GIEC et autre organisations nationales ou internationales.
Parmi les chiens de garde de la bienpensance « réchauffiste », il y a Télérama et son roquet de service, Libé, Le Monde… Ce dernier se signale par des articles qui manient approximations et erreurs assaisonnées d’une grande mauvaise foi déjà dénoncées sur ce blog à plusieurs reprises ici ou ici ou bien encore ici
Censés démêler le vrai du faux les décodeurs du Monde.fr prétendent vérifier « déclarations, assertions et rumeurs en tous genres ». Mais qu’en est-il de leurs propres assertions ? Ils ont voulu prendre en flagrant délit de mensonge Philippe Verdier lors de son interview sur RMC. Aux yeux des décodeurs comme à ceux de ce journal, ce dernier a le tort impardonnable de vouloir « battre en brèche l’idée d’un consensus scientifique sur le climat », à savoir que non seulement il se réchauffera encore à coup sûr mais que cela est une calamité toujours et partout.
Parti-pris, mauvaise foi, erreurs ou mensonges, les décodeurs enfument et Le Monde désinforme tandis que c’est Philippe Verdier qui a pris le risque d’informer en publiant son livre.
Le but de cet article est d’examiner dans le détail les arguments avancés par les Décodeurs pour étayer leur accusation. De cet examen, il ressortira que non seulement l’accusation n’est pas fondée mais qu’elle se retourne contre les accusateurs.
Censés démêler le vrai du faux les décodeurs du Monde.fr prétendent vérifier « déclarations, assertions et rumeurs en tous genres ». Mais qu’en est-il de leurs propres assertions ? Ils ont voulu prendre en flagrant délit de mensonge Philippe Verdier lors de son interview sur RMC. Aux yeux des décodeurs comme à ceux de ce journal, ce dernier a le tort impardonnable de vouloir « battre en brèche l’idée d’un consensus scientifique sur le climat », à savoir que non seulement il se réchauffera encore à coup sûr mais que cela est une calamité toujours et partout.
Parti-pris, mauvaise foi, erreurs ou mensonges, les décodeurs enfument et Le Monde désinforme tandis que c’est Philippe Verdier qui a pris le risque d’informer en publiant son livre.
Le but de cet article est d’examiner dans le détail les arguments avancés par les Décodeurs pour étayer leur accusation. De cet examen, il ressortira que non seulement l’accusation n’est pas fondée mais qu’elle se retourne contre les accusateurs.
• Première assertion de Philippe Verdier qui serait fausse : « Les incertitudes à propos du réchauffement climatique seraient « sciemment gommées » par le GIEC.
Manifestement le décodeur de service et Philippe Verdier ne parlent pas des mêmes incertitudes. Ou plutôt le décodeur ne veut sans doute pas comprendre.
Il écrit : « Dans le dernier rapport d’évaluation du GIEC, publié en 2014, les auteurs détaillent le niveau de certitude et de compréhension pour chaque aspect ou mécanisme du système climatique. » Par exemple, le Giec reconnaîtrait qu’ « il n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté dans les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sur les latitudes tempérées. »
On notera que l’exemple est malheureux ! Il se trouve que le GIEC dans son rapport de 2007 prévoyait des sécheresses pour l’Europe et la France, comme le rappelle d’ailleurs dans son livre Philippe Verdier (p.55), livre qu’il semble bien que les Décodeurs n’ont pas pris la peine de lire ! En tout cas, voici une prévision bien oubliée par le Giec devant les nouvelles données sans qu’il en reconnaisse franchement la fausseté.
Mais surtout, pour le décodeur, les incertitudes que reconnait le GIEC ne sont que des incertitudes DE DÉTAIL qui ne viennent pas remettre en cause la thèse centrale de cet organisme sur le climat comme il l’affirme d’ailleurs : « Les imprécisions et les incertitudes dont font part les experts du climat n’invalident pas pour autant le réchauffement mondial observé depuis plusieurs décennies, ni ses conséquences multiples sur les écosystèmes. (Sous-entendu : conséquences néfastes) » Ouf ! C’eût été un comble si le GIEC avait émis des doutes sur cette thèse !
Or c’est sur elle que portent les interrogations et les critiques auxquelles Philippe Verdier fait référence. C’est le futur qui fait problème. Le réchauffement se poursuivra-t-il ? Comment, à quel rythme ? C’est sur cette question essentielle que le GIEC gomme les incertitudes!
Il ne fait pas amende honorable lorsque ses prévisions se révèlent fausses (p.55 – 56 du livre de P. Verdier), néglige tous les travaux qui ne vont pas dans son sens (voir par exemple p.65 – 67 et passim).
Le décodeur joue au c… Il se moque du lecteur. De plus pour Philippe Verdier toutes les conséquences d’un éventuel réchauffement ne sont pas et ne seront pas défavorables partout et toujours.
• Contrairement à ce qu’affirme le décodeur, Il est vrai de dire que les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements.
C’est ce qui ressort des données qu’expose le décodeur lui-même comme le constate un commentateur de l’article : « M. Météo dit " les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements". Les décodeurs du Monde répondent: "Faux, les gouvernements ne contribuent qu'à 85,7% du financement du GIEC." Synthèse: les scientifiques du GIEC sont payés, en proportion, à 85,7% par les gouvernements. Conclusion: Les décodeurs du Monde ont été formés à la Pravda ? » (Nicolas Planchon 13/10/2015 - 11h00).
Sur le fonctionnement du Giec, les décodeurs ont une vue idyllique qui passe sous silence les scandales, les pressions, les démissions fracassantes de chercheurs de renom…. Pour en connaître le véritable fonctionnement, il faut mieux se reporter au livre de Philippe Verdier.
• Il serait « plutôt faux » d’affirmer qu’en France, les hivers plus doux « sont une bonne chose » : Faux.
1 – Le décodeur aborde la question des épidémies de grippe soulevée par Philippe Verdier. Sont-elles moins féroces lorsque les hivers sont doux ? Pour prouver qu’il n’en est rien, le journaliste du Monde considère l’hiver 2014 – 2015 « légèrement plus doux que la moyenne » au cours duquel l’épidémie de grippe a provoqué « une surmortalité avec plus de 18 000 décès confirmés par l’Institut de veille sanitaire (IVS) ».
Philippe Verdier traite du même cas dans son ouvrage et arrive à des conclusions opposées ! Il considère l’année 2014 où le mois de Janvier a été le plus doux depuis 1900. Cette année-là, la mortalité a reculé en France de 2%. Selon l’Insee cela est dû à la douceur de l’hiver au cours duquel l’épidémie de grippe a été « de faible intensité et de courte durée, comparée aux épidémies suivies depuis 1984 » (Cité par PV p. 194).
Philippe Verdier souligne alors le contraste avec le mois de Février 2015 relativement froid qui avec une surmortalité de 18 000 décès démonterait que « quand les températures se situent à 1,4°C en dessous des normales, l’épidémie de grippe devient féroce ». On retrouve donc bien les 18 000 décès cités par le décodeur mais ils se sont produits en 2015 lors d’une période froide au cours d’un hiver 2014 – 2015 plus doux en moyenne que la normale.
En considérant l’ensemble de la période hivernale 2014 – 2015, le décodeur masque le fait que lors de cet hiver plus doux que la normale, c’est au cours d’un épisode plus froid que la normale que l’épidémie de grippe a été la plus meurtrière.
Il se peut cependant que la surmortalité notée en 2015 soit due aussi, en partie, au fait que le virus ayant muté, le vaccin s’est avéré peu efficace. Reste que l’argument du décodeur est biaisé et que celui de Philippe Verdier vaut si l’on s’en tient à l’année 2014 relativement aux années précédentes.
D’ailleurs, cela sonne en bonne conformité avec les observations populaires condensées dans l’expression crue de PPH (passera pas l’hiver) alors qu’il n’y a pas d’équivalent pour PPE : même s’il existe de temps à autre des canicules meurtrières, leurs ravages ne sont qu’épisodiques alors que l’hiver apporte avec lui ses épidémies et fut de tout temps une saison redoutée par les hommes mais aussi, à leur manière par les bêtes et même par les plantes. Il suffit de penser aux arbres décidus qui sacrifient leurs feuilles et s’endorment pour survivre.
De cette confrontation, ressort le truisme selon lequel les excès de chaleur ou de froid sont mauvais pour la santé. Une douce chaleur restant toutefois appréciable et les hivers avec leurs épidémies toujours plus meurtriers que les étés sur le long terme.
2 – Les hivers doux seraient à l’origine de sécheresse préjudiciable aux cultures, de sorte qu’il n’y aurait pas lieu de se réjouir de cette douceur selon le décodeur.
Il confond douceur et sécheresse : « des hivers doux » ne veut pas dire « des hivers secs » : des hivers froids peuvent être secs lors de régimes anticycloniques. La confusion est si grosse que l’on peut se demander si elle est volontaire.
D’autant que le décodeur se contredit. Il a affirmé quelques paragraphes plus tôt que, pour le GIEC, il « n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté sous les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sous les latitudes tempérées » ; ce même GIEC qui prévoyait quelques années plus tôt des sécheresses catastrophiques, prédictions qu’il a opportunément oubliées depuis.
Malgré les hivers doux qui se succèdent, le niveau des nappes phréatiques est bon. Plus généralement, en matière de régime de pluie, l’avenir reste imprévisible. De plus, il ne faut pas confondre entre sécheresse météorologique et hydrologique. La sécheresse qui a été préjudiciable à certaines cultures en 2015 dans une partie de la France est de type météorologique et elle s’est produite en été.
3 - Bientôt le paludisme dans la vallée du Rhône à cause du réchauffement climatique ?
C’est bien ce que semblent croire le décodeur. Pour montrer que Philippe Verdier affirme à tort que les hivers doux sont une bonne chose, il affirme : « Des températures plus clémentes en hiver bousculeront aussi les écosystèmes car elles favoriseront le développement d’insectes vecteurs de maladies dans des latitudes qui n’étaient guère accueillantes auparavant. Ainsi, le paludisme a déjà gagné de nouveaux territoires sur le continent africain et pourrait s’étendre bien au-delà à long terme. »
Cette référence à la menace de l’extension du paludisme en Europe est particulièrement malheureuse !
Comme déjà rapporté dans un article de ce blog « Climat : un petit coup de chaud, c’est agréable » ici, le Professeur Reiter de l’ l’Institut Pasteur, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des maladies ‘tropicales’ a démontré le contraire.
Selon ce spécialiste le paludisme et la dingue peuvent se développer sous d’autres climats que le climat tropical. Après avoir travaillé pour le GIEC, il en a claqué la porte et a dû batailler ferme pour que son nom ne figure pas sur les fameux rapports dont il conteste et le contenu et la méthode.
Il considère que l’idée selon laquelle « Les maladies ‘tropicales’, notamment le paludisme, se propagent vers les latitudes septentrionales en raison de la hausse des températures » est une idée fausse. Selon lui, « les données historiques montrent que, par le passé, le paludisme était répandu dans les régions tempérées, jusqu’en Scandinavie, et a même su résister aux années les plus froides du petit âge glaciaire. Par ailleurs, dans la majeure partie d’Europe et d’Amérique du Nord, la prévalence de la maladie a amorcé une chute rapide au milieu du 19è siècle, précisément au moment où la planète commençait à se réchauffer. Ce recul s’explique au vu des changements complexes intervenus dans l’écologie rurale et les conditions de vie suite à l’industrialisation, notamment le dépeuplement des zones rurales, les nouvelles techniques culturales et pastorales, le drainage, l’amélioration de l’habitat, l’offre de meilleurs soins de santé et la baisse substantielle du prix de la quinine. »
L’extension ou la régression du paludisme ne sont pas liées à l’augmentation ou la baisse des températures, à un réchauffement climatique éventuel mais à des combinaisons de facteurs beaucoup plus complexes.
Dans son livre, Philippe Verdier rapporte également les démêlés du Pr Reiter avec le GIEC (p.65 – 66) Si le décodeur avait lu le livre se serait-il référé au paludisme pour réfuter les propos de l’auteur ?
Dans l’affaire, c’est plutôt Philippe Verdier qui est le décodeur tandis que le décodeur du journal Le Monde est l’enfumeur !
En conclusion c’est le décodeur qui a « plutôt faux » en la circonstance et qui nous enfume.
• Sur la fiabilité des modèles.
Pour réfuter les assertions de Philippe Verdier, le décodeur affirme que « pour vérifier la précision des modèles climatiques, ceux-ci sont testés sur le climat passé. S’ils sont capables de prévoir correctement les évolutions passées, il n’y a aucune raison de penser qu’ils ne peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. »
Commençons par mettre en évidence une petite malhonnêteté intellectuelle du décodeur. Pour illustrer son propos, le décodeur ressort une courbe bien connue qu’il fait s’arrêter en 2000, c’est-à-dire précisément au moment où la courbe des températures données par le modèle et la courbe des températures effectives divergent marquant la fameuse « pause » dans le réchauffement (ou à tout le moins son spectaculaire ralentissement) encore inexpliquée et totalement imprévue par les modèles qui pourtant simulaient correctement le passé !
En fait, c’est le contraire de ce qu’affirme le décodeur qui est vrai : ajustés pour coller au passé, il n’y a aucune raison de penser qu’ils peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. Il s’agit de scenarii, non de prévisions.
Ce point a été souligné par de nombreux commentateurs de l’article, par exemple « l'histoire des modèles qui prédisent le passé fait mourir de rire tous ceux qui font de la modélisation - c'est mon cas, mais dans d'autres domaines. En effet il est très facile de faire 'apprendre' à un modèle des données connues, mais cela ne garantit pas sa capacité de généralisation. Il suffit de rajouter des paramètres, et ces modèles-là ont beaucoup de paramètres. » (Jean-Baptiste Clamence)
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les données passées avec lesquelles concordent ces modèles sont des données, donc quelque chose de connu et non d’inconnu qui serait découvert grâce à eux. Il n’y a là aucune capacité de rétrodiction du modèle (« prédiction » d’évènements passés non encore connus) qui donnerait une garantie à ses prédictions quant au futur (sous l’hypothèse vraisemblable que le futur ressemblera au passé, c’est-à-dire dans lequel les mêmes lois générales auront le même degré de validité). Les modèles « ne prévoient » pas « correctement les évolutions passées », ils sont ajustés de façon ad hoc par l’ajout de paramètres pour les reproduire. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils le fassent et cela ne garantit en rien leur capacité de prévoir le futur.
Pour conclure
Donc tous les points relevés par le décodeur comme des affirmations fausses ou mensongères proférées par Philippe Verdier lors de son interview sur RMC ne le sont pas.
Mais il faut surtout insister sur le fait que pour démontrer à tout prix qu’elles l’étaient, le décodeur de service fait preuve de beaucoup de mauvaise foi et empile sophismes et contre-vérités. Il n’est même pas certain qu’il ait lu le livre de ce dernier qui lui « décode » vraiment le discours officiel sur le climat, sans doute excédé par le rôle de cassandre qu’organismes internationaux et politiciens nationaux voulaient lui faire jouer : « une pression sans précédent s’est exercée depuis plus d’un an sur les médias et principalement sur les journalistes météo. Tout a été fait pour que je sois amené à m’exprimer au nom des Nations Unies, du pouvoir et des lobbies. J’aurais dû agir comme un soldat assermenté, marcher au pas. J’aurais également pu déserter. J’ai décidé de faire un pas de côté et de raconter mes observations » (p.14) précise-t-il en fin de l’introduction.
Il n’a pas tardé à en payer le prix : le voilà interdit d’antenne sur l’A2 en attente sans doute d’un licenciement sous de fallacieux prétextes, une fois apaisées les vagues du pavé qu’il a lancé dans le bayou des réchauffistes.
Pour un journaliste comme pour un chercheur en France et dans de plus en plus de pays dans le monde, mieux vaut ne pas remettre en cause le dogme du réchauffement catastrophique du climat d’origine anthropique si l’on tient à sa place ou si l’on veut faire carrière.
Surtout aujourd’hui en France au moment où après avoir joué les chefs de guerre pour redorer son blason sans résultats durables, Hollande cherche à rebondir grâce à la COP 21 tout en espérant qu’avec ses beaux discours à Manille hier ou devant un glacier en Islande aujourd’hui, il pourra masquer les mauvais coups que son gouvernement porte à la nature et à l’environnement ici, en France, tout en neutralisant les écologistes réfractaires à des alliances avec le PS et en gommant l’indécent carriérisme de ceux qui s’y rallient.
Certes, Philippe Verdier n’est pas écologiste et certaines de ses analyses prêtent à discussion mais globalement son livre fait œuvre de salubrité publique. Même si cela n’était pas le cas, ce sont des arguments qu’il faudrait employer et non la force. La liberté d’expression d’un journaliste, y compris d’un journaliste météo, n’a pas de prix et d’où tient la direction de l’A2 manifestement aux ordres de l’Élysée et de Matignon que celui-ci a un devoir de réserve ? En outre bien malin celui qui aurait pu deviner les positions de Philippe Verdier lorsque celui-ci présentait les bulletins météo !
Il faut soutenir Philippe Verdier.
*******
Remarque supplémentaire :
Dans le cas présent, il y a encore plus scandaleux que cet article du Monde qui a au moins le mérite de présenter un argumentaire : un article sur le site de Télérama qui fait un amalgame dépourvu de tout fondement entre les « élucubrations farfelues » de climato-sceptiques de l’Amérique profonde et les enquêtes, révélations et analyses outrageusement simplifiées et caricaturées du livre de Philippe Verdier. Cela est aussi manifeste lorsque le scribouillard de Télérama veut le faire passer pour un pro-nucléaire pur et dur alors que selon l’auteur de Climat Investigation, le nucléaire ne s’impose que si l’on a choisi comme en France de négliger le risque de catastrophe nucléaire afin d’être « vertueux » pour le climat en renonçant au charbon, les « énergies renouvelables » n’étant pas une alternative viable à ce dernier. Que ces énergies ne soient pas une alternative viable au charbon qu’il ne fallait pas diaboliser, c’était déjà ce que soutenaient dans les années 90 des anti-nucléaires radicaux et réalistes tels que ceux réunis autour du comité Stop Nogent et de Bella et Roger Belbéoch pour qui le recours au charbon était un moindre mal.
Mais voilà encore une vérité qui ne semble pas bonne à dire.
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Pour accéder à l’article des décodeurs sur le site du journal Le Monde, c’est ici.
L’article de Télérama ne mérite même pas une visite mais si l’on veut s’en rendre compte par soi-même, c’est ici.
Manifestement le décodeur de service et Philippe Verdier ne parlent pas des mêmes incertitudes. Ou plutôt le décodeur ne veut sans doute pas comprendre.
Il écrit : « Dans le dernier rapport d’évaluation du GIEC, publié en 2014, les auteurs détaillent le niveau de certitude et de compréhension pour chaque aspect ou mécanisme du système climatique. » Par exemple, le Giec reconnaîtrait qu’ « il n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté dans les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sur les latitudes tempérées. »
On notera que l’exemple est malheureux ! Il se trouve que le GIEC dans son rapport de 2007 prévoyait des sécheresses pour l’Europe et la France, comme le rappelle d’ailleurs dans son livre Philippe Verdier (p.55), livre qu’il semble bien que les Décodeurs n’ont pas pris la peine de lire ! En tout cas, voici une prévision bien oubliée par le Giec devant les nouvelles données sans qu’il en reconnaisse franchement la fausseté.
Mais surtout, pour le décodeur, les incertitudes que reconnait le GIEC ne sont que des incertitudes DE DÉTAIL qui ne viennent pas remettre en cause la thèse centrale de cet organisme sur le climat comme il l’affirme d’ailleurs : « Les imprécisions et les incertitudes dont font part les experts du climat n’invalident pas pour autant le réchauffement mondial observé depuis plusieurs décennies, ni ses conséquences multiples sur les écosystèmes. (Sous-entendu : conséquences néfastes) » Ouf ! C’eût été un comble si le GIEC avait émis des doutes sur cette thèse !
Or c’est sur elle que portent les interrogations et les critiques auxquelles Philippe Verdier fait référence. C’est le futur qui fait problème. Le réchauffement se poursuivra-t-il ? Comment, à quel rythme ? C’est sur cette question essentielle que le GIEC gomme les incertitudes!
Il ne fait pas amende honorable lorsque ses prévisions se révèlent fausses (p.55 – 56 du livre de P. Verdier), néglige tous les travaux qui ne vont pas dans son sens (voir par exemple p.65 – 67 et passim).
Le décodeur joue au c… Il se moque du lecteur. De plus pour Philippe Verdier toutes les conséquences d’un éventuel réchauffement ne sont pas et ne seront pas défavorables partout et toujours.
• Contrairement à ce qu’affirme le décodeur, Il est vrai de dire que les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements.
C’est ce qui ressort des données qu’expose le décodeur lui-même comme le constate un commentateur de l’article : « M. Météo dit " les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements". Les décodeurs du Monde répondent: "Faux, les gouvernements ne contribuent qu'à 85,7% du financement du GIEC." Synthèse: les scientifiques du GIEC sont payés, en proportion, à 85,7% par les gouvernements. Conclusion: Les décodeurs du Monde ont été formés à la Pravda ? » (Nicolas Planchon 13/10/2015 - 11h00).
Sur le fonctionnement du Giec, les décodeurs ont une vue idyllique qui passe sous silence les scandales, les pressions, les démissions fracassantes de chercheurs de renom…. Pour en connaître le véritable fonctionnement, il faut mieux se reporter au livre de Philippe Verdier.
• Il serait « plutôt faux » d’affirmer qu’en France, les hivers plus doux « sont une bonne chose » : Faux.
1 – Le décodeur aborde la question des épidémies de grippe soulevée par Philippe Verdier. Sont-elles moins féroces lorsque les hivers sont doux ? Pour prouver qu’il n’en est rien, le journaliste du Monde considère l’hiver 2014 – 2015 « légèrement plus doux que la moyenne » au cours duquel l’épidémie de grippe a provoqué « une surmortalité avec plus de 18 000 décès confirmés par l’Institut de veille sanitaire (IVS) ».
Philippe Verdier traite du même cas dans son ouvrage et arrive à des conclusions opposées ! Il considère l’année 2014 où le mois de Janvier a été le plus doux depuis 1900. Cette année-là, la mortalité a reculé en France de 2%. Selon l’Insee cela est dû à la douceur de l’hiver au cours duquel l’épidémie de grippe a été « de faible intensité et de courte durée, comparée aux épidémies suivies depuis 1984 » (Cité par PV p. 194).
Philippe Verdier souligne alors le contraste avec le mois de Février 2015 relativement froid qui avec une surmortalité de 18 000 décès démonterait que « quand les températures se situent à 1,4°C en dessous des normales, l’épidémie de grippe devient féroce ». On retrouve donc bien les 18 000 décès cités par le décodeur mais ils se sont produits en 2015 lors d’une période froide au cours d’un hiver 2014 – 2015 plus doux en moyenne que la normale.
En considérant l’ensemble de la période hivernale 2014 – 2015, le décodeur masque le fait que lors de cet hiver plus doux que la normale, c’est au cours d’un épisode plus froid que la normale que l’épidémie de grippe a été la plus meurtrière.
Il se peut cependant que la surmortalité notée en 2015 soit due aussi, en partie, au fait que le virus ayant muté, le vaccin s’est avéré peu efficace. Reste que l’argument du décodeur est biaisé et que celui de Philippe Verdier vaut si l’on s’en tient à l’année 2014 relativement aux années précédentes.
D’ailleurs, cela sonne en bonne conformité avec les observations populaires condensées dans l’expression crue de PPH (passera pas l’hiver) alors qu’il n’y a pas d’équivalent pour PPE : même s’il existe de temps à autre des canicules meurtrières, leurs ravages ne sont qu’épisodiques alors que l’hiver apporte avec lui ses épidémies et fut de tout temps une saison redoutée par les hommes mais aussi, à leur manière par les bêtes et même par les plantes. Il suffit de penser aux arbres décidus qui sacrifient leurs feuilles et s’endorment pour survivre.
De cette confrontation, ressort le truisme selon lequel les excès de chaleur ou de froid sont mauvais pour la santé. Une douce chaleur restant toutefois appréciable et les hivers avec leurs épidémies toujours plus meurtriers que les étés sur le long terme.
2 – Les hivers doux seraient à l’origine de sécheresse préjudiciable aux cultures, de sorte qu’il n’y aurait pas lieu de se réjouir de cette douceur selon le décodeur.
Il confond douceur et sécheresse : « des hivers doux » ne veut pas dire « des hivers secs » : des hivers froids peuvent être secs lors de régimes anticycloniques. La confusion est si grosse que l’on peut se demander si elle est volontaire.
D’autant que le décodeur se contredit. Il a affirmé quelques paragraphes plus tôt que, pour le GIEC, il « n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté sous les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sous les latitudes tempérées » ; ce même GIEC qui prévoyait quelques années plus tôt des sécheresses catastrophiques, prédictions qu’il a opportunément oubliées depuis.
Malgré les hivers doux qui se succèdent, le niveau des nappes phréatiques est bon. Plus généralement, en matière de régime de pluie, l’avenir reste imprévisible. De plus, il ne faut pas confondre entre sécheresse météorologique et hydrologique. La sécheresse qui a été préjudiciable à certaines cultures en 2015 dans une partie de la France est de type météorologique et elle s’est produite en été.
3 - Bientôt le paludisme dans la vallée du Rhône à cause du réchauffement climatique ?
C’est bien ce que semblent croire le décodeur. Pour montrer que Philippe Verdier affirme à tort que les hivers doux sont une bonne chose, il affirme : « Des températures plus clémentes en hiver bousculeront aussi les écosystèmes car elles favoriseront le développement d’insectes vecteurs de maladies dans des latitudes qui n’étaient guère accueillantes auparavant. Ainsi, le paludisme a déjà gagné de nouveaux territoires sur le continent africain et pourrait s’étendre bien au-delà à long terme. »
Cette référence à la menace de l’extension du paludisme en Europe est particulièrement malheureuse !
Comme déjà rapporté dans un article de ce blog « Climat : un petit coup de chaud, c’est agréable » ici, le Professeur Reiter de l’ l’Institut Pasteur, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des maladies ‘tropicales’ a démontré le contraire.
Selon ce spécialiste le paludisme et la dingue peuvent se développer sous d’autres climats que le climat tropical. Après avoir travaillé pour le GIEC, il en a claqué la porte et a dû batailler ferme pour que son nom ne figure pas sur les fameux rapports dont il conteste et le contenu et la méthode.
Il considère que l’idée selon laquelle « Les maladies ‘tropicales’, notamment le paludisme, se propagent vers les latitudes septentrionales en raison de la hausse des températures » est une idée fausse. Selon lui, « les données historiques montrent que, par le passé, le paludisme était répandu dans les régions tempérées, jusqu’en Scandinavie, et a même su résister aux années les plus froides du petit âge glaciaire. Par ailleurs, dans la majeure partie d’Europe et d’Amérique du Nord, la prévalence de la maladie a amorcé une chute rapide au milieu du 19è siècle, précisément au moment où la planète commençait à se réchauffer. Ce recul s’explique au vu des changements complexes intervenus dans l’écologie rurale et les conditions de vie suite à l’industrialisation, notamment le dépeuplement des zones rurales, les nouvelles techniques culturales et pastorales, le drainage, l’amélioration de l’habitat, l’offre de meilleurs soins de santé et la baisse substantielle du prix de la quinine. »
L’extension ou la régression du paludisme ne sont pas liées à l’augmentation ou la baisse des températures, à un réchauffement climatique éventuel mais à des combinaisons de facteurs beaucoup plus complexes.
Dans son livre, Philippe Verdier rapporte également les démêlés du Pr Reiter avec le GIEC (p.65 – 66) Si le décodeur avait lu le livre se serait-il référé au paludisme pour réfuter les propos de l’auteur ?
Dans l’affaire, c’est plutôt Philippe Verdier qui est le décodeur tandis que le décodeur du journal Le Monde est l’enfumeur !
En conclusion c’est le décodeur qui a « plutôt faux » en la circonstance et qui nous enfume.
• Sur la fiabilité des modèles.
Pour réfuter les assertions de Philippe Verdier, le décodeur affirme que « pour vérifier la précision des modèles climatiques, ceux-ci sont testés sur le climat passé. S’ils sont capables de prévoir correctement les évolutions passées, il n’y a aucune raison de penser qu’ils ne peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. »
Commençons par mettre en évidence une petite malhonnêteté intellectuelle du décodeur. Pour illustrer son propos, le décodeur ressort une courbe bien connue qu’il fait s’arrêter en 2000, c’est-à-dire précisément au moment où la courbe des températures données par le modèle et la courbe des températures effectives divergent marquant la fameuse « pause » dans le réchauffement (ou à tout le moins son spectaculaire ralentissement) encore inexpliquée et totalement imprévue par les modèles qui pourtant simulaient correctement le passé !
En fait, c’est le contraire de ce qu’affirme le décodeur qui est vrai : ajustés pour coller au passé, il n’y a aucune raison de penser qu’ils peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. Il s’agit de scenarii, non de prévisions.
Ce point a été souligné par de nombreux commentateurs de l’article, par exemple « l'histoire des modèles qui prédisent le passé fait mourir de rire tous ceux qui font de la modélisation - c'est mon cas, mais dans d'autres domaines. En effet il est très facile de faire 'apprendre' à un modèle des données connues, mais cela ne garantit pas sa capacité de généralisation. Il suffit de rajouter des paramètres, et ces modèles-là ont beaucoup de paramètres. » (Jean-Baptiste Clamence)
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les données passées avec lesquelles concordent ces modèles sont des données, donc quelque chose de connu et non d’inconnu qui serait découvert grâce à eux. Il n’y a là aucune capacité de rétrodiction du modèle (« prédiction » d’évènements passés non encore connus) qui donnerait une garantie à ses prédictions quant au futur (sous l’hypothèse vraisemblable que le futur ressemblera au passé, c’est-à-dire dans lequel les mêmes lois générales auront le même degré de validité). Les modèles « ne prévoient » pas « correctement les évolutions passées », ils sont ajustés de façon ad hoc par l’ajout de paramètres pour les reproduire. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils le fassent et cela ne garantit en rien leur capacité de prévoir le futur.
Pour conclure
Donc tous les points relevés par le décodeur comme des affirmations fausses ou mensongères proférées par Philippe Verdier lors de son interview sur RMC ne le sont pas.
Mais il faut surtout insister sur le fait que pour démontrer à tout prix qu’elles l’étaient, le décodeur de service fait preuve de beaucoup de mauvaise foi et empile sophismes et contre-vérités. Il n’est même pas certain qu’il ait lu le livre de ce dernier qui lui « décode » vraiment le discours officiel sur le climat, sans doute excédé par le rôle de cassandre qu’organismes internationaux et politiciens nationaux voulaient lui faire jouer : « une pression sans précédent s’est exercée depuis plus d’un an sur les médias et principalement sur les journalistes météo. Tout a été fait pour que je sois amené à m’exprimer au nom des Nations Unies, du pouvoir et des lobbies. J’aurais dû agir comme un soldat assermenté, marcher au pas. J’aurais également pu déserter. J’ai décidé de faire un pas de côté et de raconter mes observations » (p.14) précise-t-il en fin de l’introduction.
Il n’a pas tardé à en payer le prix : le voilà interdit d’antenne sur l’A2 en attente sans doute d’un licenciement sous de fallacieux prétextes, une fois apaisées les vagues du pavé qu’il a lancé dans le bayou des réchauffistes.
Pour un journaliste comme pour un chercheur en France et dans de plus en plus de pays dans le monde, mieux vaut ne pas remettre en cause le dogme du réchauffement catastrophique du climat d’origine anthropique si l’on tient à sa place ou si l’on veut faire carrière.
Surtout aujourd’hui en France au moment où après avoir joué les chefs de guerre pour redorer son blason sans résultats durables, Hollande cherche à rebondir grâce à la COP 21 tout en espérant qu’avec ses beaux discours à Manille hier ou devant un glacier en Islande aujourd’hui, il pourra masquer les mauvais coups que son gouvernement porte à la nature et à l’environnement ici, en France, tout en neutralisant les écologistes réfractaires à des alliances avec le PS et en gommant l’indécent carriérisme de ceux qui s’y rallient.
Certes, Philippe Verdier n’est pas écologiste et certaines de ses analyses prêtent à discussion mais globalement son livre fait œuvre de salubrité publique. Même si cela n’était pas le cas, ce sont des arguments qu’il faudrait employer et non la force. La liberté d’expression d’un journaliste, y compris d’un journaliste météo, n’a pas de prix et d’où tient la direction de l’A2 manifestement aux ordres de l’Élysée et de Matignon que celui-ci a un devoir de réserve ? En outre bien malin celui qui aurait pu deviner les positions de Philippe Verdier lorsque celui-ci présentait les bulletins météo !
Il faut soutenir Philippe Verdier.
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Remarque supplémentaire :
Dans le cas présent, il y a encore plus scandaleux que cet article du Monde qui a au moins le mérite de présenter un argumentaire : un article sur le site de Télérama qui fait un amalgame dépourvu de tout fondement entre les « élucubrations farfelues » de climato-sceptiques de l’Amérique profonde et les enquêtes, révélations et analyses outrageusement simplifiées et caricaturées du livre de Philippe Verdier. Cela est aussi manifeste lorsque le scribouillard de Télérama veut le faire passer pour un pro-nucléaire pur et dur alors que selon l’auteur de Climat Investigation, le nucléaire ne s’impose que si l’on a choisi comme en France de négliger le risque de catastrophe nucléaire afin d’être « vertueux » pour le climat en renonçant au charbon, les « énergies renouvelables » n’étant pas une alternative viable à ce dernier. Que ces énergies ne soient pas une alternative viable au charbon qu’il ne fallait pas diaboliser, c’était déjà ce que soutenaient dans les années 90 des anti-nucléaires radicaux et réalistes tels que ceux réunis autour du comité Stop Nogent et de Bella et Roger Belbéoch pour qui le recours au charbon était un moindre mal.
Mais voilà encore une vérité qui ne semble pas bonne à dire.
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Pour accéder à l’article des décodeurs sur le site du journal Le Monde, c’est ici.
L’article de Télérama ne mérite même pas une visite mais si l’on veut s’en rendre compte par soi-même, c’est ici.
Samedi 17 Octobre 2015
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