Au quotidien
Ce n’est pas au nom de la laïcité qu’il faut d’abord refuser la viande halal ou casher mais c’est parce que les pratiques actuelles d’abattage qu’elle implique entraînent un surcroît de souffrance infligé à l’animal que l’on tue. C’est aux autorités religieuses concernées de faire preuve d’un peu de subtilité théologique pour qu’une viande halal ou casher puisse être certifiée telle alors que l’animal a été étourdi de façon réversible. C’est d’ailleurs ce qu’acceptent des pays à majorité musulmane et ce que serait prêt à accepter le Recteur de la Mosquée de Paris.
Certes, toutes les méthodes d’abattage sont cruelles à des degrés divers mais l’égorgement sans étourdissement préalable l’est plus que les autres et génère du stress et des souffrances dans une agonie qui dure près d’un quart d’heure. Ce point est bien documenté et incontestable.
Aucun mode d’abattage n’est parfaitement indolore et il est certain qu’un peu moins d’alimentation carnée entrainerait moins d’abattages, mais il y aurait moins de troupeaux. Il est peut-être souhaitable mais hautement improbable que les gens deviennent végétariens. Et si tous l’étaient, il n’y aurait plus que quelques broutards comme il n’existe plus que quelques chevaux de trait alors qu’il y en avait des milliers avant que la traction animale ne soit supplantée par les machines à vapeur et les moteurs à essence : les animaux de boucherie sont élevés pour … la boucherie et non pour être des animaux de compagnie ou des phénomènes de foire que l’on fait caresser par son petit dernier à l’occasion du salon de l’agriculture ou de la fête de la ville.
Il faut donc faire en sorte que les animaux de boucherie souffrent le moins possible lors de leur triste fin.
Il faut donc faire en sorte que les animaux de boucherie souffrent le moins possible lors de leur triste fin.
Il y a quelque temps un film diffusé sur Arte retraçait la vie d’une autiste, Temple Grandin qui est parvenu à maitriser sa maladie pour non seulement vivre normalement mais réussir à développer ses dons. Soucieuse du bien-être des animaux, y compris des animaux de boucherie, vaches et veaux que l’on conduit par troupeaux entier à l’abattoir dans les grands élevages américains, elle a mis au point toute une organisation du parcours qui à la descente de la bétaillère, conduit la vache à son bourreau pour que celle-ci ne se doute de rien et avance vers la mort sans le savoir, calme et assurée. Cela, parce que Temple Grandin avait réussi à se mettre dans la peau de l’animal en quelque sorte, pour comprendre ce qui l’effraie et ce qui le rassure. Correctement étourdie, la souffrance de la bête est réduite autant qu’il est possible de le faire. Mais dans les abattoirs français, si l’on en juge par les vidéos tournées par les associations de défense des animaux et d’assistance aux animaux d’abattoir, nous sommes loin du compte. Pourtant, c’est un devoir moral minimum de ne pas faire souffrir inutilement les animaux de boucherie, même s’ils sont élevés pour être abattus et mangés. Et c’est sur cela qu’il faut insister. Il en résulte a fortiori que l’abattage sans étourdissement préalable n’est pas acceptable. Le respect des consciences si cher à Monsieur Hollande devrait le conduire à proposer son interdiction comme c’est déjà le cas dans d’autres pays européens.
Cette question n’est pas une question religieuse et elle ne doit pas l’être.
Avec François Bayrou qui sait de quoi il parle en la circonstance, il faut être soucieux de ne pas attiser les divisions et rallumer des guerres de religion. Mais cette question des conditions d’abattage des animaux de boucherie ne doit pas être une question religieuse et ne l’est pas. Même pour les musulmans cela est une question d’usage plus que de religion : « si la certification halal en France exige la mise à mort des animaux sans étourdissement, c'est plus par usage que par nécessité religieuse. Ainsi, l’Indonésie – pays du monde où les musulmans sont les plus nombreux – accepte que les animaux soient étourdis avant l'abattage » Le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur considère que les musulmans peuvent accepter l’électronarcose parce que cette méthode d’étourdissement est réversible, c’est-à-dire que si l’animal n’était pas égorgé ensuite, il pourrait reprendre conscience. Mais, hélas, en France, toutes les « autorités religieuses » musulmanes ou juives ne sont pas aussi conciliantes. Avec un peu de bonne volonté, elles pourraient peut-être le devenir puisqu’aucune religion, à ma connaissance, ne considère qu’il faille maltraiter les animaux. Elles le devraient d’autant plus que ces méthodes d’abattage cruelles soulèvent indignation et réprobation auprès d’une écrasante majorité de gens. Elles devraient tenir compte du fait que le regard de nos contemporains sur l’animal a changé. Cela est sans doute consécutif, en partie, à la prédominance de la vie urbaine où les seuls animaux fréquentés régulièrement par les citadins sont des animaux de compagnie qui finissent souvent euthanasiés sans douleur et parfois enterrés dans le jardin de la maison de leur maître sous une pierre tombale et quelque fois, en Région parisienne, au «Cimetière des chiens », à Asnières ; cimetière qui est aussi celui des chats, des cochons d’indes et autres animaux de compagnie, acteurs ou actrices célèbres, valeureux médaillés ou obscurs anonymes.
Cette question n’est pas une question religieuse et elle ne doit pas l’être.
Avec François Bayrou qui sait de quoi il parle en la circonstance, il faut être soucieux de ne pas attiser les divisions et rallumer des guerres de religion. Mais cette question des conditions d’abattage des animaux de boucherie ne doit pas être une question religieuse et ne l’est pas. Même pour les musulmans cela est une question d’usage plus que de religion : « si la certification halal en France exige la mise à mort des animaux sans étourdissement, c'est plus par usage que par nécessité religieuse. Ainsi, l’Indonésie – pays du monde où les musulmans sont les plus nombreux – accepte que les animaux soient étourdis avant l'abattage » Le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur considère que les musulmans peuvent accepter l’électronarcose parce que cette méthode d’étourdissement est réversible, c’est-à-dire que si l’animal n’était pas égorgé ensuite, il pourrait reprendre conscience. Mais, hélas, en France, toutes les « autorités religieuses » musulmanes ou juives ne sont pas aussi conciliantes. Avec un peu de bonne volonté, elles pourraient peut-être le devenir puisqu’aucune religion, à ma connaissance, ne considère qu’il faille maltraiter les animaux. Elles le devraient d’autant plus que ces méthodes d’abattage cruelles soulèvent indignation et réprobation auprès d’une écrasante majorité de gens. Elles devraient tenir compte du fait que le regard de nos contemporains sur l’animal a changé. Cela est sans doute consécutif, en partie, à la prédominance de la vie urbaine où les seuls animaux fréquentés régulièrement par les citadins sont des animaux de compagnie qui finissent souvent euthanasiés sans douleur et parfois enterrés dans le jardin de la maison de leur maître sous une pierre tombale et quelque fois, en Région parisienne, au «Cimetière des chiens », à Asnières ; cimetière qui est aussi celui des chats, des cochons d’indes et autres animaux de compagnie, acteurs ou actrices célèbres, valeureux médaillés ou obscurs anonymes.
M. Le Pen à la manifestation des chasseurs , Valencienne,2009
Il faut le dire fermement, Marine Le Pen n’est pas une amie des animaux…
Les associations de protection des animaux n’ont pas attendu Marine Le Pen pour demander l’abrogation de la dérogation pour les cultes juifs et musulmans au décret de 1964 rendant obligatoire l’étourdissement des animaux avant leur abattage. Mais malgré les campagnes de la Fondation Bardot et les efforts des autres associations de défense des animaux, jusqu’à ce que Marine le Pen s’empare du dossier, celui-ci n’avait guère retenu l’attention, ni des médias, ni des pouvoirs publics. Le documentaire diffusé sur Arte n’a eu comme conséquence de la part de ces derniers qu’une cascade de démentis qui étaient autant de mensonges plus ou moins grossiers. Ceux qui s’intéressent à la cause animale savent bien que depuis plusieurs années l’abattage rituel supposé dérogatoire et exceptionnel a peu à peu concerné un nombre de plus en plus important d’animaux et que la quantité de viande produite ainsi dépasse largement la quantité pouvant être consommée par les pratiquants de ces deux cultes. Et cela simplement parce que l’abattage sans étourdissement saute une étape, est plus rapide, plus productif et plus rentable. Ce n’est pas de religion qu’il s’agit, celle-ci est, tout au plus, un bon prétexte. C’est une question de business, de rentabilité et donc de fric …. C’est aussi le fric qui est en jeu lorsque de la viande halal ou casher est mise subrepticement sur le marché sans précision d’origine. Il s’agit d’écouler des morceaux, parfois parmi les plus chers, que musulmans ou juifs ne consomment pas à cause d’interdits cultuels.
Marine Le Pen n’est pas une amie des animaux. Elle ne l’est pas, même si elle peut faire illusion, auprès de Brigitte Bardot, par exemple, qui aurait intercédé en sa faveur auprès des maires pour qu’elle obtienne les cinq cent signatures qui lui permettent de se présenter à la présidentielle. Marine Le Pen a manifesté à Valencienne en 2009 pour la défense de la chasse, une manifestation qui a mal tourné et s’est terminée par des affrontements violents avec la police. On peut lire sur le site Nations presse. Info : « Au moment où l’Union Européenne attaque nos traditions à l’aide de directives de plus en plus restrictives et inadaptées, Marine Le Pen a tenu à participer aux côtés des chasseurs à la manifestation organisée pour la défense de la chasse, à Valenciennes. » Au nom de ces traditions, elle défend des pratiques de chasse parmi les plus cruelles comme la chasse à la glue et la tenderie aux grives. Comme on peut lire sur le site de l’association L214 Marine Le Pen est une amie des animaux sélective : «Marine Le Pen part en croisade contre l'abattage halal en évoquant la protection animale. Elle est pourtant prompte à oublier les animaux quand il s'agit d'aborder des sujets qui n'ont pas de lien direct avec la religion musulmane. Marine Le Pen va-t-elle condamner les éleveurs industriels de porcs ? Va-t-elle s'engager à interdire l'élevage des poules pondeuses en batterie ? Va-t-elle interdire le gavage des oies et canards pour la production de foie gras ? Va-t-elle s'engager à interdire la corrida ? Quelques questions auxquelles il serait intéressant d'avoir des réponses.»
Si Madame Le Pen peut, tout à son aise, instrumentaliser ce sujet et s’en servir comme d’une arme «politiquement correcte» pour une campagne « islamophobe» qui peut ainsi ne pas dire son nom, la faute en est à la fois aux médias, aux pouvoirs publics et aux autres partis qui pour diverses raisons n’ont pas voulu traiter ce dossier depuis longtemps ou font preuve de complaisance ou bien encore se contentent de manœuvres dilatoires pour ne pas aborder le sujet .
Parmi les politiques, ce sont ceux qui se disent écologistes qui portent la plus lourde responsabilité, Corinne Lepage ou Eva Joly, CAP 21 et EE – LV, ou du moins leurs leaders. Seul Jean-Marc Governatori de l’Alliance Ecologiste Indépendante (AEI) propose « l’Interdiction de l'abattage sans étourdissement préalable, de l'importation de viande issue d'animaux abattus sans étourdissement », dans son programme publié le 1 Janvier 2012 donc avant que ce débat fasse irruption dans la campagne des candidats des médias. Mais Jean-Marc Governatori a fait, en vain, la grève de la faim pour tenter d’obtenir ses 500 signatures. Lui-même et son parti sont largement ignorés de ces médias et pas plus qu’en 2007, il ne pourra se présenter en 2012.
Les associations de protection des animaux n’ont pas attendu Marine Le Pen pour demander l’abrogation de la dérogation pour les cultes juifs et musulmans au décret de 1964 rendant obligatoire l’étourdissement des animaux avant leur abattage. Mais malgré les campagnes de la Fondation Bardot et les efforts des autres associations de défense des animaux, jusqu’à ce que Marine le Pen s’empare du dossier, celui-ci n’avait guère retenu l’attention, ni des médias, ni des pouvoirs publics. Le documentaire diffusé sur Arte n’a eu comme conséquence de la part de ces derniers qu’une cascade de démentis qui étaient autant de mensonges plus ou moins grossiers. Ceux qui s’intéressent à la cause animale savent bien que depuis plusieurs années l’abattage rituel supposé dérogatoire et exceptionnel a peu à peu concerné un nombre de plus en plus important d’animaux et que la quantité de viande produite ainsi dépasse largement la quantité pouvant être consommée par les pratiquants de ces deux cultes. Et cela simplement parce que l’abattage sans étourdissement saute une étape, est plus rapide, plus productif et plus rentable. Ce n’est pas de religion qu’il s’agit, celle-ci est, tout au plus, un bon prétexte. C’est une question de business, de rentabilité et donc de fric …. C’est aussi le fric qui est en jeu lorsque de la viande halal ou casher est mise subrepticement sur le marché sans précision d’origine. Il s’agit d’écouler des morceaux, parfois parmi les plus chers, que musulmans ou juifs ne consomment pas à cause d’interdits cultuels.
Marine Le Pen n’est pas une amie des animaux. Elle ne l’est pas, même si elle peut faire illusion, auprès de Brigitte Bardot, par exemple, qui aurait intercédé en sa faveur auprès des maires pour qu’elle obtienne les cinq cent signatures qui lui permettent de se présenter à la présidentielle. Marine Le Pen a manifesté à Valencienne en 2009 pour la défense de la chasse, une manifestation qui a mal tourné et s’est terminée par des affrontements violents avec la police. On peut lire sur le site Nations presse. Info : « Au moment où l’Union Européenne attaque nos traditions à l’aide de directives de plus en plus restrictives et inadaptées, Marine Le Pen a tenu à participer aux côtés des chasseurs à la manifestation organisée pour la défense de la chasse, à Valenciennes. » Au nom de ces traditions, elle défend des pratiques de chasse parmi les plus cruelles comme la chasse à la glue et la tenderie aux grives. Comme on peut lire sur le site de l’association L214 Marine Le Pen est une amie des animaux sélective : «Marine Le Pen part en croisade contre l'abattage halal en évoquant la protection animale. Elle est pourtant prompte à oublier les animaux quand il s'agit d'aborder des sujets qui n'ont pas de lien direct avec la religion musulmane. Marine Le Pen va-t-elle condamner les éleveurs industriels de porcs ? Va-t-elle s'engager à interdire l'élevage des poules pondeuses en batterie ? Va-t-elle interdire le gavage des oies et canards pour la production de foie gras ? Va-t-elle s'engager à interdire la corrida ? Quelques questions auxquelles il serait intéressant d'avoir des réponses.»
Si Madame Le Pen peut, tout à son aise, instrumentaliser ce sujet et s’en servir comme d’une arme «politiquement correcte» pour une campagne « islamophobe» qui peut ainsi ne pas dire son nom, la faute en est à la fois aux médias, aux pouvoirs publics et aux autres partis qui pour diverses raisons n’ont pas voulu traiter ce dossier depuis longtemps ou font preuve de complaisance ou bien encore se contentent de manœuvres dilatoires pour ne pas aborder le sujet .
Parmi les politiques, ce sont ceux qui se disent écologistes qui portent la plus lourde responsabilité, Corinne Lepage ou Eva Joly, CAP 21 et EE – LV, ou du moins leurs leaders. Seul Jean-Marc Governatori de l’Alliance Ecologiste Indépendante (AEI) propose « l’Interdiction de l'abattage sans étourdissement préalable, de l'importation de viande issue d'animaux abattus sans étourdissement », dans son programme publié le 1 Janvier 2012 donc avant que ce débat fasse irruption dans la campagne des candidats des médias. Mais Jean-Marc Governatori a fait, en vain, la grève de la faim pour tenter d’obtenir ses 500 signatures. Lui-même et son parti sont largement ignorés de ces médias et pas plus qu’en 2007, il ne pourra se présenter en 2012.
Les contradictions d’Eva Joly et d’EE – LV
Quant à Eva Joly, que l’on entend parfois à la radio, elle déclarait lors d’une interview sur Europe 1 à propos de l’abattage rituel sans étourdissement : « l'abattage [rituel] des animaux, il est fait je suis sûre d'une façon où les animaux ne souffrent pas » Il est difficile de croire qu’elle soit ignorante au point de reprendre sans critique les déclarations de certains religieux de mauvaise foi. Dès lors, pourquoi sortir une telle énormité ?
Dans le même temps ou presque, elle signe une tribune dans laquelle elle refuse de réduire la question de la souffrance animale à celle des modalités de l’abattage des animaux de boucherie. Elle dénonce l’élevage intensif, les conditions du transport de ces animaux, le traitement fait aux animaux dans les cirques ou les animaleries sans oublier les laboratoires de recherche. Elle condamne les régimes trop carnivores et s’engage pour l’offre d’alternatives végétariennes dans la restauration publique. Elle se réfère au programme d’EE – LV demandant un changement du statut juridique des animaux, qui passeraient du statut de « bien meuble » à celui d’ « être vivant », revendication des associations pour la protection des animaux et des mouvements de libération animale.
Tout cela est bel et bon mais à force de vouloir élever le débat, on perd de vue la question initiale. Faut-il ou non indiquer sur l’étiquette le mode d’abattage « avec ou sans étourdissement préalable » ? Faut-il interdire cette dernière façon de procéder ? Eva Joly cultive l’ambiguïté comme tout politicard qui ne veut surtout pas s’engager. Elle ne répond pas à ces deux questions toute simples, écartelée qu’elle est entre les exigences de la protection animale qui suscitent encore un engagement très fort chez beaucoup d’adhérents, sympathisants et électeurs potentiels d’EE – LV et la conception d’une «laïcité ouverte» dont l’objectif ne serait plus de veiller à l’absence des religions dans l’espace public mais d’assurer la diversité cultuelle en donnant à ceux qui pratiquent une religion le plus de liberté possible pour le faire. Pour satisfaire aux premières, il faut une réponse aujourd’hui contradictoire avec celle qui s’impose dans la fausse conception de la laïcité qui semble dominer à EE – LV.
Si l’on met bout à bout les déclarations d’Eva Joly, on peut voir comment la candidate et sans doute la direction du Parti résout cette contradiction. Tout simplement par un déni de réalité : les animaux égorgés conscients et sentants ne souffrent pas, Madame Joly en est sûre !!! Donc l’abattage sans étourdissement préalable est compatible avec le magnifique programme pour améliorer la condition animale qu’elle décline avec EE – Les Verts … Mais pour qui donc nous prennent-ils ?
Quant à Eva Joly, que l’on entend parfois à la radio, elle déclarait lors d’une interview sur Europe 1 à propos de l’abattage rituel sans étourdissement : « l'abattage [rituel] des animaux, il est fait je suis sûre d'une façon où les animaux ne souffrent pas » Il est difficile de croire qu’elle soit ignorante au point de reprendre sans critique les déclarations de certains religieux de mauvaise foi. Dès lors, pourquoi sortir une telle énormité ?
Dans le même temps ou presque, elle signe une tribune dans laquelle elle refuse de réduire la question de la souffrance animale à celle des modalités de l’abattage des animaux de boucherie. Elle dénonce l’élevage intensif, les conditions du transport de ces animaux, le traitement fait aux animaux dans les cirques ou les animaleries sans oublier les laboratoires de recherche. Elle condamne les régimes trop carnivores et s’engage pour l’offre d’alternatives végétariennes dans la restauration publique. Elle se réfère au programme d’EE – LV demandant un changement du statut juridique des animaux, qui passeraient du statut de « bien meuble » à celui d’ « être vivant », revendication des associations pour la protection des animaux et des mouvements de libération animale.
Tout cela est bel et bon mais à force de vouloir élever le débat, on perd de vue la question initiale. Faut-il ou non indiquer sur l’étiquette le mode d’abattage « avec ou sans étourdissement préalable » ? Faut-il interdire cette dernière façon de procéder ? Eva Joly cultive l’ambiguïté comme tout politicard qui ne veut surtout pas s’engager. Elle ne répond pas à ces deux questions toute simples, écartelée qu’elle est entre les exigences de la protection animale qui suscitent encore un engagement très fort chez beaucoup d’adhérents, sympathisants et électeurs potentiels d’EE – LV et la conception d’une «laïcité ouverte» dont l’objectif ne serait plus de veiller à l’absence des religions dans l’espace public mais d’assurer la diversité cultuelle en donnant à ceux qui pratiquent une religion le plus de liberté possible pour le faire. Pour satisfaire aux premières, il faut une réponse aujourd’hui contradictoire avec celle qui s’impose dans la fausse conception de la laïcité qui semble dominer à EE – LV.
Si l’on met bout à bout les déclarations d’Eva Joly, on peut voir comment la candidate et sans doute la direction du Parti résout cette contradiction. Tout simplement par un déni de réalité : les animaux égorgés conscients et sentants ne souffrent pas, Madame Joly en est sûre !!! Donc l’abattage sans étourdissement préalable est compatible avec le magnifique programme pour améliorer la condition animale qu’elle décline avec EE – Les Verts … Mais pour qui donc nous prennent-ils ?
Vendredi 16 Mars 2012
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