Nature - environnement

Dessin de Redon
Dessin de Redon

Jeudi 10 Décembre 2015 Commentaires (0)

C’est le second depuis l’ouverture. Déjà le 10 octobre, dans le massif de Belledonne, à Revel, un jeune homme de 20 ans se promenant avec un ami randonneur sur un sentier dans une zone forestière très fréquentée en fin de semaine avait été mortellement touché au thorax.
Le samedi 5 décembre vers 10H 30, c’est un homme de 43 ans qui faisait son jogging qui a été tué dans la forêt de Quintal située dans le massif du Semnoz près d'Annecy (Haute-Savoie). La victime courait en compagnie de sa femme lorsqu'il a été touché en pleine tête par une balle qui aurait été tirée par un chasseur de vingt-deux ans » Et la ministre de l’environnement envoie les chasseurs dans les écoles pour faire du prosélytisme…


Encore un promeneur tué par un chasseur !!!
Quant au maire de Quintal, la commune concernée, il a déclaré : « C'est toujours pareil. Les bois sont aussi bien fréquentés par les vététistes, les promeneurs et les chasseurs. On sait qu'on est dans une période de chasse et je ne peux pas interdire l'accès des bois aussi bien communaux que privés ».
C’est tout ce qu’a trouvé ce Maire après l’accident : interdire l’accès des bois aux promeneurs et vététistes ! Pour lui, ce malheureux promeneur n’avait pas à se trouver là !

Ceux qui croient que face à tous ces accidents, le gouvernement et les élus finiront par interdire la chasse le dimanche, ou mieux encore les week-ends risquent de déchanter. Ce sont des pans de plus en plus grands des espaces naturels qui seront interdits à la promenade, à la randonnée, au vtt. La réaction du maire de Quintal le laisse malheureusement supposer.
C’est ce que l’on peut craindre tant que nous aurons une ministre de l’écologie qui ne reçoit que les chasseurs et un président qui les caresse dans le sens du poil en donnant un entretien au Chasseur Français et quel entretien !

D'ailleurs, ces interdictions temporaires ou non sont déjà en cours dans certaines forêts ou bois privés, communaux ou domaniaux en ignorant parfois superbement les chemins communaux. Les chasseurs monopolisent l'accès à la nature avec l'appui de l'état et des collectivités territoriales, notamment des communes et des organismes comme l'ONF.

C’est ainsi qu’un petit nombre d’adeptes exerce sa dictature sur une immense majorité d’usagers de la nature qui détestent ce loisir archaïque, cruel et attentatoire à la biodiversité. Une consolation cependant : les chasseurs dans les bois et forêts qui leur seront réservés pourront continuer à s’entretuer quand ce n’est pas leurs chiens qui y pourvoiront (voir ici et ici)

En attendant la disparition de cette engeance par accident ou par vieillesse, il y aura encore des non chasseurs tués par ces rambos de pacotille. Comme le randonneur de 20 ans tué dans le massif de Belledone ou comme cet homme, tué sous les yeux de sa femme avec qui il faisait son jogging matinal, ils ne mériteront pas de mourir.
Leurs meurtriers n’écoperont, au mieux, que d’une légère peine de prison comme dans le cas qui a été jugé récemment : un chasseur avait tué un automobiliste qui circulait sur l’autoroute A31. Sa balle « perdue » ne l’a pas été pour le malheureux qui l’a reçue en pleine tête. Il n’a été condamné qu’à 18 mois de prison et une interdiction de chasser de seulement cinq ans seulement !



Dimanche 6 Décembre 2015 Commentaires (0)

Habiter une région redessinée par le fait du prince, pure entité administrative et être écologiste voici deux raisons pour ne pas aller voter dimanche.


Vous avez peut-être comme moi la malchance d’être électeur dans l’une de ces nouvelles régions découpées en dépit de la géographie, de l’histoire, faite de territoires rassemblés et séparés en vertu d’illusoires critères économiques sans que les sentiments d’appartenance des gens aient été pris en compte, sans que ceux qui y vivent aient été consultés. Ma région, celle des Arvernes, l’Auvergne, existait avant même que la France n’existe, la voilà rayée d’un trait de plume par un politicard menteur sans vergogne, hôte temporaire de l’Elysée, élu sur un malentendu grâce à de fausses promesses. Ma région n’existe plus administrativement et je ne me reconnais absolument pas dans la nouvelle entité abstraite délimitée par ce fait du prince Hollande. Aller voter, ce serait entériner implicitement cette réforme territoriale, reconnaître cette monstruosité qui n’a même pas encore de nom et l’accepter.

Si vous êtes dans le même cas que moi habitant cette région ou une autre ayant subie le même sort, ne votez pas ! Ne faites pas cet acte d’allégeance à ce président et à ce gouvernement qui en la circonstance comme en beaucoup d’autres abusent de leur pouvoir et tuent ainsi la démocratie représentative qui est déjà à bout de souffle.

Il faut souhaiter qu’il y ait une participation minimale à cette élection pour que tous ces politicards qui sollicitent nos suffrages ne les aient pas ! Qu’une majorité d’abstentionnistes fasse qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes.

Même si j’étais électeur en Île de France comme ce fut le cas naguère, je n’aurai quand même pas voté bien que cette région soit restée intacte lors du grand redécoupage car c’est aussi parce que je suis écologiste que je n’irai pas voter parce qu’il n’y a plus de parti qui représente l’écologie, notamment pas celui qui prétend le faire : EE-LV. En outre, je ne veux pas donner ma voix à un parti qui veut couvrir la France d’aérogénérateurs de 150 mètres de haut comme si « sauver la planète » obligeait à saccager le peu d’espaces naturels qui nous restent, à défigurer notre patrimoine architectural et nos paysages remarquables ou ordinaires mais aimés par ceux qui les habitent.

Sans aucun doute, vous n’aimeriez pas avoir ces gigantesques hachoirs à oiseaux et à chauve-souris près de chez vous, moi non plus. Alors pensons aux autres, à ceux qui les subissent ou qui risquent de les subir et ne votons pas EELV, ce parti pseudo écologiste dévoyé par ses cadres arrivistes, propagandiste d’une écologie vampirisée par la lutte contre le dioxyde de carbone à laquelle tout devrait être subordonnée pour le plus grand profit des multinationales et des affairistes de l’éolien terrestre ou maritime. Et ce n’est pas de gaité de cœur que j’écris cela.

Après m’y être beaucoup investi, j’ai quitté Les Verts il y a quelques années peu de temps après qu’ils soient devenus EELV et que sous prétexte d’ouverture à des représentants de la société civile, ont afflué aussi et surtout des lobbyistes de causes sociétales et des carriéristes pour la plupart sans culture ni convictions écologistes. J’ai considéré alors et je considère toujours qu’il ne joue plus son rôle qui est d’abord d’offrir un débouché politique aux luttes écologistes de terrain même s’il s’est un peu assaini avec le départ des Placé, De Rugy, Pompilli et compagnie et qu’aujourd’hui, il présente des listes en rupture avec le PS dont la politique anti-écologique est pire que celle que l’on a dû subir sous le règne de Sarkozy. Mais ce n’est qu’au premier tour.

Le second tour sonnera dans beaucoup de cas l’heure du ralliement des listes EELV aux listes d’union avec le PS, malgré Sivens, malgré Notre Dame des Landes, malgré Roybon, malgré le Grand Paris et le massacre des terres agricoles sur Plateau de Saclay ou dans le Triangle de Gonesse (Val d’Oise), ou bien encore à Agen, malgré la poursuite en catimini de la construction de la poubelle nucléaire de Bure, malgré la haine du sauvage qui se traduit par l’abattage des grands prédateurs comme le loup et le soutien aux chasseurs, malgré tout à la fois la dérive sécuritaire, le glissement vers un état policier, la répression des écologistes qui se battent sur les territoires et l’impunité des exactions des agriculteurs.

Il ne faut pas oublier que la majorité des députés de ce parti, Duflot y compris, ont voté l’état d’urgence. Cet état d’urgence aux dispositions liberticides aggravées n’ajoute rien à la sécurité des Français mais il est bien commode pour réprimer les écologistes de terrain qui contestent effectivement l’ordre établi ou se battent réellement contre les projets inutiles, petits ou grands. Les perquisitions et assignations à résidence de militants opposés à Notre Dame des Landes effectuées en marge de la COP21 le montrent à l’évidence. Pourtant, il n’est pas besoin d’être grand politologue pour prédire que la plupart des listes EELV fusionneront avec celles du PS sous divers prétextes : union contre la droite, faire barrage au FN, avoir des conseillers dans les nouvelles assemblées. C’est ainsi que dans la région emblématique d’Ile-de-France, on peut prédire sans grand risque de se tromper qu’Emmanuelle Cosse fusionnera ses listes avec celles de Claude Bartolone, ce président de l’Assemblée nationale qui n’a pas voulu accorder une minute de silence à la mémoire de Rémi Fraisse sous de fallacieux prétextes !

*********

Certes la question climatique mérite que l’on s’en préoccupe et il y a urgence. Mais il y a d’autres questions locales ou globales qui méritent une attention au moins égale. Parmi les questions globales, au moins aussi préoccupante et encore plus urgente que le changement climatique, il y a la croissance démographique de notre espèce qui étouffera la Planète tout autant que le réchauffement climatique (dont elle est sans doute un facteur) et l’épuisera à coup sûr. Et là, chez EELV c’est le silence absolu. Le sujet est enterré alors qu’il était l’un des problèmes majeurs des fondateurs de la pensée écologique, qu’elle soit politique, radicale, superficielle ou profonde.

EELV participe activement à ce que Guillaume Sainteny nomme si justement la « vampirisation de l’écologie » par la lutte contre le changement climatique à laquelle toute autre question environnementale devrait être subordonnée. J’appelle à tout le moins à ne pas voter pour EELV, un parti dont les députés et sénateurs « foulent au pied » par leurs amendements au profit de l’industrie éolienne deux acquis environnementaux majeurs: la loi montagne et la loi littorale.

Ce parti et ses élus cherchent à développer à n’importe quel prix des parcs d’aérogénérateurs industriels de grande hauteur et à les imposer aux locaux qui n’en veulent pas. Dans ce but, ils ont été les auteurs de propositions et amendements qui remettent en cause plusieurs grands principes du droit de l’environnement pour lesquels les associations de protection de la Nature et de l’environnement ont combattu pendant des années et des années : outre les lois Montagne et Littoral, il s’agit du principe de participation du public aux décisions ayant un impact sur l’environnement.

Comme le relève Guillaume Sainteny dans son ouvrage Le climat qui cache la forêt « Certains de ces amendements [des députés EE-LV] proposent de passer du régime d’autorisation à celui de la simple déclaration, pour les éoliennes de plus de 50 mètres de hauteur, ce qui aurait pour effet de supprimer l’enquête publique et les modalités d’information, de consultation et de participation du public qu’elle comprend. D’autres, critiquant les dispositions des lois Montagne, Littoral et Grenelle s’appliquant aux ENR suggèrent le vote de dérogations de principe à la règle de l’urbanisation en continuité pour ces installations » (p. 240). L’auteur souligne « l’ironie politique » de ces amendements et propositions lorsque l’on se souvient que la loi Littoral a été adoptée à l’unanimité, il y a trente ans et qu’il n’y avait aucun député ou sénateur Verts à cette époque alors que « ce sont des parlementaires EELV qui, une fois élus réclament son assouplissement ».

Malgré ses beaux discours sur la démocratie, il s’agit pour EELV de se passer de l’«acceptation sociale» pour ces installations en les soustrayant aux procédures de la démocratie environnementale et de la démocratie tout court au prétexte que, permettant d’atténuer le changement climatique (ou étant supposées le faire), les activités des industriels de l’éolien seraient par là même et a priori des activités écologiques qui devraient échapper à toute réglementation environnementale. Ce qui revient à nier d’avance ou passer outre les impacts sanitaires, environnementaux, les atteintes portées par ces gigantesques convertisseurs d’énergie aux espaces naturels, au patrimoine paysager et/ou architectural.

Il ne faut pas oublier non plus que ce passage en force en modifiant le dispositif législatif de consultation de la population et de la possibilité d’ester en justice a été initié pour l’urbanisme par l’ex-ministre du logement, Cécile Duflot, pour imposer sa politique de «reconstruction de la ville sur la ville» en dépit de l’opposition quasi générale des habitants à la densification de leur quartier et de leur ville, opposition dont les élus municipaux sont bien obligés de tenir compte, à la différence de ceux de collectivités plus éloignées des électeurs, collectivités auxquelles la ministre Duflot a attribué le pouvoir décisionnaire en matière d’urbanisme.

Artificialisation des espaces naturels, saccage des paysages, atteintes graves à la biodiversité, si vous êtes écologiste vous ne pouvez pas voter pour des EELV qui veulent installer de force partout ces cure-dents démesurés. Je précise que n’est pas l’éolien en tant que tel qui fait problème mais la manière dont il se développe, tant sur la forme que sur le fond. Oublié un des principes de base écologiste : « small is beautiful ».

********

Dans ma région le programme de la liste EELV consiste en un catalogue de mesures conformes à la vulgate écolo technocratique qui donne dans l’illusion de la croissance verte créatrice d’emplois, finalement assez PS compatible. Ces mesures sont enrobées d’un prêchi-prêcha sur la région idyllique que serait l’ARA si les gens votaient pour cette liste. Bien entendu, tous les sujets qui fâchent sont omis. Petite revue de détails non exhaustive.

Et d’abord, le plus scandaleux : rien sur le nucléaire …ou si peu

…alors que l’ancienne région Rhône Alpes, morceau de la nouvelle ARA, rengorge d’énergie nucléaire, qu’elle est la région la plus nucléarisée de France avec un quart des réacteurs de l’hexagone, qui plus est des réacteurs qui devraient aller à la casse puisqu’ils furent construits dans les années 70 et 80 pour une durée de vie de 40 ans ! Rien sur ces réacteurs dont EDF veut prolonger l’existence d’au moins vingt ans. Rien sur les problèmes de sureté que cela implique.

Rien non plus le projet de l’Iceda (installation, conditionnement, entreposage des déchets activés) en construction près de la centrale du Bugey. Cette plateforme devrait conditionner, dans un vaste entrepôt de 8000 m2, une partie des déchets nucléaires des 9 réacteurs d’EDF en cours de démantèlement. L’association « Sortir du Nucléaire » organise régulièrement des manifestations contre ce projet et les travaux ont été suspendus suite à un recours associatif : le permis de construire a été octroyé en violation avec le Plan local d’urbanisme (PLU) de Saint-Vulbas.

Rien sur le site du Tricastin qui accueille « la plus importante concentration d'industries nucléaires et chimiques de France. C'est le site nucléaire le plus étendu de France devant l'usine de retraitement de La Hague avec plus de 5000 employés qui travaillent sur trois sites séparés : un site du CEA (enrichissement de l’uranium à des fins militaires), un site Areva, un site EDF.

Quel avenir pour ces sites si l’on « sort » du nucléaire ? Quel avenir pour les gens qui y travaillent ? Les passages sur l’emploi et l’économie ne font que reprendre les orientations générales d’EELV et sont muets sur ces questions essentielles si l’on veut mettre en œuvre un vrai programme écologiste, antinucléaire. « La transition énergétique est par exemple une formidable opportunité de créer des dizaines de milliers d’emplois pour tous types de qualification » répète, tel un perroquet le programme de la liste EELV, mais si on la conçoit en écolos cette transition énergétique, on doit aussi dire qu’elle détruira la plupart des 5000 emplois du site du Tricastin, sans compter ceux des salariés d’EDF des centrales du Bugey et de Cruas-Meysse.

On nous dit simplement – seule allusion au nucléaire – que les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables nous permettront une indépendance énergétique en nous libérant du nucléaire et du charbon. Nucléaire et charbon mis sur le même plan, il faut quand même le faire ! « Enfin remettre la main sur notre production énergétique sans condamner notre climat ni dépendre des énergies fossiles ou du nucléaire dont Fukushima a récemment rappelé le danger qu’il fait peser sur l’humanité. » CO2 quand tu nous tiens…

Le quasi silence sur le nucléaire et les problèmes que pose son abandon démontre à l’évidence que les candidats de la liste EELV de la région ARA n’ont pas envisagé réellement et concrètement ce que représenterait cet abandon pour la Région qu’ils prétendent gérer et qui est, rappelons-le la plus nucléarisée de France. C’est la preuve que cet abandon n’entre pas du tout dans leur projet. Par contre, ils dissertent sur la filière « bois » et « les filières de l’énergie renouvelable, secteur très positif en termes d’emplois, [qui] seront également soutenues dans leur développement, à commencer par l’éolien qui s’avère très compétitif ». Avec des clampins de ce genre, on aura à la fois la peste (le nucléaire) et le choléra (l’éolien industriel). Manifestement, ils se moquent de nous, nous les anti-nucléaires qui voulons vraiment l'abandon de cette industrie mortifère. Je serai tout de même curieux de savoir ce qu’en pense Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD et aujourd’hui députée européenne sous les couleurs d’EELV.

Et rien non plus...

- Pour rejeter les Center-parcs alors qu’il est proposé de « défendre les actions innovantes dans le secteur touristique pour être au plus près des attentes des clientèles », vu le contexte des luttes actuelles, à Roybon en forêt de Chambaran en Haute Savoie, il aurait peut-être fallu être plus précis, même si l’on sait que les élus EELV se sont toujours opposés au projet de center parc projeté par Pierre et Vacances qui cependant correspond sans doute aux attentes d’une certaine clientèle.

- Rien sur le gaspillage éhonté en eau et énergie des canons à neige et la neige artificielle dite de culture, rien sur l’extension des stations de sport d’hiver ni sur les dérogations sur la circulation des motoneiges pour se rendre aux restaurants de haute montagne…

- Pas de chapitre « protection des milieux naturels », milieux qui ne sont envisagés que sous leurs seuls aspects récréatifs, ou touristiques avec certes quelques développements sur la trame verte et bleue et sur la nature en ville. Lorsqu’il est proposé de «permettre à chacun d’avoir un espace naturel près de chez lui, y compris dans les grandes villes. Passer ainsi à 30% d’espaces naturels protégés et de nature en ville dans la région », on se demande ce que peut bien désigner ce terme d’espace naturel dans l’esprit des rédacteurs ! En tout cas rien de précis sur les « espaces naturels »dans les milieux naturels ou peu modifiés par l’homme !

Et là on retrouve une énorme lacune très significative. Aucune des « 46 propositions pour une région Auvergne Rhône-Alpes plus écologique » ne porte sur la biodiversité comme telle. Simplement un vœu pieu très général « d’une politique régionale ferme en faveur (…) de la protection de la biodiversité. » Rien sur le loup que l’on fusille dans le Massif central, le Jura et les Alpes dès qu’il pointe son museau, ni sur le lynx et autres prédateurs dans le collimateur des éleveurs ovins, de celui des chasseurs et de la Reine Ségolène. D’ailleurs, rien sur la chasse non plus, ni sur le massacre des bouquetins du massif du Bargy en Haute-Savoie. Par contre il est fait la part belle à l’agriculture et à l’élevage qu’il s’agit de « renforcer »

*********

Bref demain on ne rasera pas tout à fait gratis mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’EELV négociera des vice-présidences avec le PS.

On ne peut plus compter sur EELV et il n’y a aucun autre parti pour lequel voter. Dimanche, j’irai me promener en espérant ne pas rencontrer ces chasseurs que tous les politicards caressent dans le sens du poil. Ami(e)s écolos, faites donc de même et continuons le combat anti-nucléaire, continuons de défendre les zones humides, les terres agricoles, les espaces naturels et inventons une nouvelle façon de faire société. Dans la conjoncture actuelle, cela ne passe pas par les urnes mais se joue sur le terrain.

Mercredi 2 Décembre 2015 Commentaires (1)

Nature - environnement

COP 21

Mardi 1 Décembre 2015 Commentaires (0)

En France la haine du naturel et du sauvage d’une large partie du monde agricole s’exerce, ici contre le loup et leurs défenseurs, là contre les vautours et dans le massif du Bargy contre les bouquetins soit disant vecteurs de brucellose alors que le risque de transmission de la maladie des hardes sauvages aux troupeaux domestiques est infime. Bien plus, les massacres de bouquetins ordonnés par le préfet sous la pression des éleveurs et de leur syndicat la FNSEA ont toutes les chances d’être contre-productifs. Au lieu d’éradiquer la maladie, ils risquent de propager l’épidémie à des populations de bouquetins indemnes, en dispersant la population du massif. Interrompus pour l’instant, ils risquent de reprendre à tout moment.
Aux USA, dans le Montana, la brucellose est aussi l’un des motifs avancés pour le massacre de bisons du célèbre parc naturel du Yellowstone. Les administrateurs de ce parc veulent faire abattre au cours de cet hiver 1000 bisons soit 1/5 de l’effectif, réduisant la population de bisons du parc d’environ 5000 têtes à 3000.


Brucellose : l’alibi pour massacrer des animaux sauvages, bouquetins en France, bisons aux USA !
Les administrateurs de ce parc veulent faire abattre au cours de cet hiver 1000 bisons soit 1/5 de l’effectif, réduisant la population de bisons du parc d’environ 5000 têtes à 3000. Ce nombre n’a aucun fondement scientifique. Il ne correspond pas à la capacité de charge de l’habitat du bison dans le parc et ses alentours. De plus 3000 têtes est un effectif que les protecteurs de la nature trouvent «dangereusement bas» pour assurer la pérennité de ce troupeau survivant des grands massacres de bisons du dernier quart du XIXème siècle et qui est de surcroît un des seuls, sinon le seul des USA qui n’ait jamais été domestiqué et ne comporte pas d’hybrides avec d’autres bovins.

Dans cas du Parc du Yellowstone aux USA comme dans le cas du massif du Bargy en France, c’est également pour complaire au puissant secteur de l’élevage qui craint que les bisons atteints par la brucellose contaminent leurs troupeaux que sont planifiés de tels massacres qui vont coûter la bagatelle de 2 000 000 de dollars.

Comme dans le cas des bouquetins, le risque de propagation de la maladie est infime. Il n’y a aucun cas connu de transmission de la maladie d’un bison à un bovin ou à un ovin. Mais en hiver, lors de fortes chutes de neige les bisons en quête de nourriture ont tendance à sortir des limites du parc pour gagner des altitudes moins élevées où la couche de neige est moins épaisse ou absente. Les éleveurs les jugent indésirables car ils les considèrent comme des compétiteurs pour l’herbe vis-à-vis de leurs troupeaux. Ils sont donc farouchement opposés à l’augmentation du nombre de têtes du troupeau de bisons du Parc.

Pour ces motifs, il y a déjà eu des massacres d’ampleur de bisons dans ce parc notamment lors de l’hiver 2007 – 2008 où plus de 1 600 individus ont été tué au cours d’une campagne de « régulation » sévère. Ces campagnes ont lieu chaque année depuis 2000 date à laquelle l’état du Montana et le gouvernement fédéral ont conclu un accord pour faire diminuer le nombre de têtes du troupeau de bisons du parc dans le but de prévenir la diffusion de la brucellose. Pour ce motif officiel, 8 532 bisons originaires du parc de Yellowstone ont été abattus depuis 1985, selon le comptage du Buffalo Field Campaign, l’association qui défend les bisons et œuvre pour l’inscription du Bison américain des plaines (Bison bison L. subsp. bison) sur la liste des espèces menacées au même titre que son cousin le Bison américain des bois vivant principalement au Canada (Bison bison L. subsp. athabasca (S.N.Rhoads, 1897)).

Ces massacres annuels de plus ou moins grande importance sont donc légaux ! Mais ils pourraient ne plus exister si les éleveurs et les habitants du Montana se montraient plus conciliants et tolérants envers la vie sauvage. Ce qui n’est pas le cas. «S’il y avait une plus grande tolérance au nord du parc dans le Montana pour la faune sauvage, en particulier pour les déplacements en dehors des limites du parc des bisons comme d’autres animaux sauvages, il n’en serait plus question » selon Sandy Snell-Dobert, porte-parole du parc de Yellowstone.

Le Montana et le parc de Yellowstone sont bien loin du Massif du Bargy. Mais là-bas comme ici, c’est le même refus de faire de la place au sauvage qui s’exprime chez la plupart des éleveurs, ou du moins de leurs organisations.

Dans le Montana, les éleveurs ne supportent les bisons que dans les parcs nationaux et veulent les tuer dès qu’ils les quittent. En France, ils tolèrent les loups dans les zoos ou dans les « parcs de vision », ailleurs ils voudraient éradiquer l’espèce. Heureusement pour le loup, c’est une espèce protégée et même avec l’appui du gouvernement, ils n’auront pas sa peau. Malheureusement pour le bison sauvage, il est chassable toute l’année.

Pour agir :

Concernant les bouquetins du massif du Bargy.

La situation est incertaine. Les abattages ont été interrompus mais les recours pour faire suspendre les arrêtés autorisant l’abattage ont été rejetés par le tribunal administratif et le préfet semble bien déterminé à continuer le carnage.

Deux pétitions sont toujours d’actualité.
▪ La pétition lancée par Stelvio auteur du blog « Le bruit du vent » qui est à l’origine de la mobilisation en faveur des bouquetins du Bargy a reçu plus de 77500 signatures. Elle est accessible ici
▪ la pétition lancée le 8/10/2015 (voir le site de la Frapna ci-dessous) ou directement ici

De plus l’Aspas et la LPO ont besoin de témoins, sur place, qui se relayent jusqu’aux premières grosses chutes de neige, afin d’observer et de surveiller le massif, et de les alerter si quelque chose s’y passe. Les premières neiges sont arrivées samedi matin le 21/11/15 mais la surveillance est sans doute encore nécessaire (contact
ici)

Concernant les bisons:

▪Buffalo Field Campaign organise des campagnes en faveur du bison sauvage d’Amérique (des plaines Bison bison subsp.bison) pour son classement comme espèce protégée et contre les abattages prévus par le plan de gestion de la population du parc de Yellowstone. On peut participer à certaines d’entre-elles en ligne :

===========================

Sources :

Concernant les bisons du parc du Yellowstone :

- Ecowatch ici (en anglais US)
et ici (en anglais US)

- Buffalo Field Campaign ici (en anglais US)
- RT.com ici (en anglais US)

- en français on peut consulter un article du journal Le Monde (en « lecture zen ») ici

Concernant les bouquetins du massif du Bargy :

- Blog le bruit du vent (sur les bouquetins du Bargy) ici

- Frapna

Articles parus sur ce blog

- Bouquetins du Bargy : arrêtez le massacre ! ici
- Mais qui sont donc ces préfets ?? ici


Dimanche 22 Novembre 2015 Commentaires (0)

Le local de l'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement située à Balsièges a été saccagé, les salariés de l’association agressés par des éleveurs appartenant à la Coordination rurale le 9/11/ 2015. Ceux-ci ont opéré à visage découvert, sûrs de leur impunité. Ils ont proféré des menaces à l’égard des membres de l’association et de son président puis ils sont repartis sans avoir été inquiétés par les gendarmes : aucun contrôle d’identité, aucune interpellation n’a eu lieu.


Etat du local après le passage des pro-loups
Etat du local après le passage des pro-loups
Cette passivité des forces dites de l’ordre est due à n’en pas douter à des consignes de tolérances face à ce genre d’exactions venant de l’autorité préfectorale et du gouvernement.
A titre de comparaison, on peut se souvenir de l’arrestation à leur domicile aux aurores et à la garde à vue des supposés agresseurs des directeurs des ressources humaines d’Air France et de la condamnation virulente de Valls, Hollande et tutti quanti de cette échauffourée ! Ici rien de tel, on va laisser éleveurs et chasseurs tenter de faire régner leur loi par la violence dans le département de la Lozère comme en d’autres lieux. Cela est proprement intolérable.

Le communiqué du département de la Lozère fait preuve d’une grande mansuétude vis-à-vis des éleveurs. Il écrit sur sa page Facebook «Le Département comprend le désarroi des agriculteurs et les soutient mais les méthodes employées, violentes et inadmissibles, ne sauraient être cautionnées. » Certes mais pourquoi ne pas demander des poursuites et la condamnation des coupables de ce genre d’exactions. Est-ce bien opportun d’exprimer son soutien et sa compréhension pour les éleveurs sans formuler un mot de soutien envers l’association attaquée et ses permanents agressés ?

La presse locale a rapporté les faits avec une grande prudence, redoutant sans doute l’ire des éleveurs voyous. Dans le cas de France Bleu Gard Lozère, la journaliste Camille Payan désinforme carrément à force d’édulcorer les faits. Cette désinformation est, elle aussi, scandaleuse.

Soutenons l’Alepe en écrivant aux élus lozériens concernés et en faisant le « buzz » sur internet. Il faut que soit connue du plus possible de gens cette nouvelle exaction d’éleveurs voyous, adversaires de la Nature avec laquelle ils devraient composer.

Je propose en annexe de l’article un modèle de lettre qui a pour but de servir de source d’inspiration. Il faut que chacun le personnalise. Vous pouvez citer la proximité de la COP 21, ce que je ne fais pas parce que je ne supporte pas qu’elle soit invoquée à tout propos et hors de propos mais on peut avoir une opinion et un ressenti différent. C’est à chacun de voir.

*******************
Annexe
Modèle de lettre à personnaliser en coupant et/ou en modifiant le texte qui peut être bref, l’essentiel étant de se manifester.

M.... selon le destinataire,

J’ai appris que le 9/11/ 2015, le local de l'Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement (Alepe) située à Balsièges a été saccagé, les salariés de l’association agressés par des éleveurs appartenant à la Coordination rurale parce qu’elle protège la biodiversité et qu’à ce titre elle est membre d’un collectif d’associations qui œuvre à la protection du loup.

Je trouve ces agissements inadmissibles comme je trouve inadmissible qu’un petit groupe d’éleveurs tente d’imposer son point de vue par des actions violentes.

Je rappelle que les agriculteurs en question sont bénéficiaires des subventions de la PAC et qu’en retour ils doivent en respecter les règles. Le loup est une espèce protégée par la convention de Berne dont la France est signataire. Il ne saurait donc être question d’envisager son éradication sur le Causse Méjean comme ailleurs dans notre pays. Il appartient aux éleveurs de prendre les mesures nécessaires pour la protection de leurs troupeaux qui soient compatibles avec le statut de protection du loup. Ils peuvent d’ailleurs recevoir des aides à cet effet.

[Pour la présidente du CD et les conseillers départementaux : Il me semble que ce serait le devoir du Conseil départemental de le leur rappeler.
Il serait bon aussi que le Conseil départemental vote une subvention exceptionnelle pour aider l’Alepe à réparer les dégâts et faire face aux pertes qu’elle a subies. Ce serait un signal fort pour montrer aux gens que le CD de Lozère, s’il soutient son agriculture et son élevage est aussi soucieux de préserver la riche biodiversité de son territoire. ]

En tout état de cause, je vous demande instamment d’apporter publiquement votre soutien à l’ Alepe et à ses permanents, de condamner publiquement et avec vigueur les agissements de ces éleveurs voyous, d’exiger une enquête rapide avec des sanctions à la clé.

Formule de politesse adaptée au destinataire

Nb : Pour le sénateur il faudrait sans doute écrire « Monsieur le Sénateur-Maire » C’est un cumulard, il cumule le poste de sénateur de Lozère avec le poste de maire de Mende et celui de Président de la Communauté de communes Cœur de Lozère (anciennement Haute Vallée d'Olt). Mais on peut lui donner du simple sénateur, au choix !

Liste des destinataires possibles (on peut écrire à tous!) :
En cliquant sur le nom en lettre verte, vous accédez directement à la boîte mail de votre ordinateur (si vous l'avez configuré pour cela) avec l'adresse électronique du destinataire pré-remplie. Sinon, à côté du nom figure cette adresse électronique. Dans les parenthèses l'acronyme de l'appartenance de l'élu.e.

Présidente du Conseil Départemental Sophie PANTEL (PS) : spantel@lozere.fr

Conseillers départementaux du canton concerné :
Sophie MALIGE (SE) smalige@lozere.fr
Henri BOYER (SE)
(Il est aussi vice-président du CD) , hboyer@lozere.fr

Député de la Lozère :
Pierre MOREL-A-L’Huissier ( LR anciennement UMP) http://www.pierre-morel.fr/contact/
(Pierre Morel-à-l'Huissier s'est signalé par sa croisade pour une transparence absolue des finances des partis et des élus comme le Monsieur Propre de l'Assemblée nationale voir l'article que lui a consacré le journal Libération ici

Sénateur de la Lozère :
Alain BERTRAND(PS – Maire de Mende) a.bertrand@senat.fr

Il y a aussi parmi les conseillers départementaux, une conseillère écologiste à laquelle on peut écrire en espérant avoir quelque chance d'être entendu et qu'elle réagisse. Pour celle-ci, le modèle de lettre ci-dessus n'est pas adapté et devra être sensiblement modifié. il s'agit de Michèle Manoa (EELV) , mmanoa@lozere.fr






Mardi 10 Novembre 2015 Commentaires (0)

La police de la pensée a encore frappé. Philippe Verdier présentateur et chef du service météo sur l’A2 a été mis à pied par sa direction à cause de la publication de son livre « Climat investigation » ouvrage dans lequel il a le courage de porter à la connaissance du public et d’analyser des faits bien dérangeants concernant le changement climatique, la COP 21, le GIEC et autre organisations nationales ou internationales.


Réchauffement climatique : quand les décodeurs du journal Le Monde nous prennent pour des co.. !
Parmi les chiens de garde de la bienpensance « réchauffiste », il y a Télérama et son roquet de service, Libé, Le Monde… Ce dernier se signale par des articles qui manient approximations et erreurs assaisonnées d’une grande mauvaise foi déjà dénoncées sur ce blog à plusieurs reprises ici ou ici ou bien encore ici

Censés démêler le vrai du faux les décodeurs du Monde.fr prétendent vérifier « déclarations, assertions et rumeurs en tous genres ». Mais qu’en est-il de leurs propres assertions ? Ils ont voulu prendre en flagrant délit de mensonge Philippe Verdier lors de son interview sur RMC. Aux yeux des décodeurs comme à ceux de ce journal, ce dernier a le tort impardonnable de vouloir « battre en brèche l’idée d’un consensus scientifique sur le climat », à savoir que non seulement il se réchauffera encore à coup sûr mais que cela est une calamité toujours et partout.

Parti-pris, mauvaise foi, erreurs ou mensonges, les décodeurs enfument et Le Monde désinforme tandis que c’est Philippe Verdier qui a pris le risque d’informer en publiant son livre.

Le but de cet article est d’examiner dans le détail les arguments avancés par les Décodeurs pour étayer leur accusation. De cet examen, il ressortira que non seulement l’accusation n’est pas fondée mais qu’elle se retourne contre les accusateurs.



• Première assertion de Philippe Verdier qui serait fausse : « Les incertitudes à propos du réchauffement climatique seraient « sciemment gommées » par le GIEC.
Manifestement le décodeur de service et Philippe Verdier ne parlent pas des mêmes incertitudes. Ou plutôt le décodeur ne veut sans doute pas comprendre.

Il écrit : « Dans le dernier rapport d’évaluation du GIEC, publié en 2014, les auteurs détaillent le niveau de certitude et de compréhension pour chaque aspect ou mécanisme du système climatique. » Par exemple, le Giec reconnaîtrait qu’ « il n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté dans les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sur les latitudes tempérées. »

On notera que l’exemple est malheureux ! Il se trouve que le GIEC dans son rapport de 2007 prévoyait des sécheresses pour l’Europe et la France, comme le rappelle d’ailleurs dans son livre Philippe Verdier (p.55), livre qu’il semble bien que les Décodeurs n’ont pas pris la peine de lire ! En tout cas, voici une prévision bien oubliée par le Giec devant les nouvelles données sans qu’il en reconnaisse franchement la fausseté.

Mais surtout, pour le décodeur, les incertitudes que reconnait le GIEC ne sont que des incertitudes DE DÉTAIL qui ne viennent pas remettre en cause la thèse centrale de cet organisme sur le climat comme il l’affirme d’ailleurs : « Les imprécisions et les incertitudes dont font part les experts du climat n’invalident pas pour autant le réchauffement mondial observé depuis plusieurs décennies, ni ses conséquences multiples sur les écosystèmes. (Sous-entendu : conséquences néfastes) » Ouf ! C’eût été un comble si le GIEC avait émis des doutes sur cette thèse !

Or c’est sur elle que portent les interrogations et les critiques auxquelles Philippe Verdier fait référence. C’est le futur qui fait problème. Le réchauffement se poursuivra-t-il ? Comment, à quel rythme ? C’est sur cette question essentielle que le GIEC gomme les incertitudes!
Il ne fait pas amende honorable lorsque ses prévisions se révèlent fausses (p.55 – 56 du livre de P. Verdier), néglige tous les travaux qui ne vont pas dans son sens (voir par exemple p.65 – 67 et passim).

Le décodeur joue au c… Il se moque du lecteur. De plus pour Philippe Verdier toutes les conséquences d’un éventuel réchauffement ne sont pas et ne seront pas défavorables partout et toujours.

• Contrairement à ce qu’affirme le décodeur, Il est vrai de dire que les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements.

C’est ce qui ressort des données qu’expose le décodeur lui-même comme le constate un commentateur de l’article : « M. Météo dit " les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements". Les décodeurs du Monde répondent: "Faux, les gouvernements ne contribuent qu'à 85,7% du financement du GIEC." Synthèse: les scientifiques du GIEC sont payés, en proportion, à 85,7% par les gouvernements. Conclusion: Les décodeurs du Monde ont été formés à la Pravda ? » (Nicolas Planchon 13/10/2015 - 11h00).

Sur le fonctionnement du Giec, les décodeurs ont une vue idyllique qui passe sous silence les scandales, les pressions, les démissions fracassantes de chercheurs de renom…. Pour en connaître le véritable fonctionnement, il faut mieux se reporter au livre de Philippe Verdier.

• Il serait « plutôt faux » d’affirmer qu’en France, les hivers plus doux « sont une bonne chose » : Faux.

1 – Le décodeur aborde la question des épidémies de grippe soulevée par Philippe Verdier. Sont-elles moins féroces lorsque les hivers sont doux ? Pour prouver qu’il n’en est rien, le journaliste du Monde considère l’hiver 2014 – 2015 « légèrement plus doux que la moyenne » au cours duquel l’épidémie de grippe a provoqué « une surmortalité avec plus de 18 000 décès confirmés par l’Institut de veille sanitaire (IVS) ».

Philippe Verdier traite du même cas dans son ouvrage et arrive à des conclusions opposées ! Il considère l’année 2014 où le mois de Janvier a été le plus doux depuis 1900. Cette année-là, la mortalité a reculé en France de 2%. Selon l’Insee cela est dû à la douceur de l’hiver au cours duquel l’épidémie de grippe a été « de faible intensité et de courte durée, comparée aux épidémies suivies depuis 1984 » (Cité par PV p. 194).
Philippe Verdier souligne alors le contraste avec le mois de Février 2015 relativement froid qui avec une surmortalité de 18 000 décès démonterait que « quand les températures se situent à 1,4°C en dessous des normales, l’épidémie de grippe devient féroce ». On retrouve donc bien les 18 000 décès cités par le décodeur mais ils se sont produits en 2015 lors d’une période froide au cours d’un hiver 2014 – 2015 plus doux en moyenne que la normale.

En considérant l’ensemble de la période hivernale 2014 – 2015, le décodeur masque le fait que lors de cet hiver plus doux que la normale, c’est au cours d’un épisode plus froid que la normale que l’épidémie de grippe a été la plus meurtrière.

Il se peut cependant que la surmortalité notée en 2015 soit due aussi, en partie, au fait que le virus ayant muté, le vaccin s’est avéré peu efficace. Reste que l’argument du décodeur est biaisé et que celui de Philippe Verdier vaut si l’on s’en tient à l’année 2014 relativement aux années précédentes.

D’ailleurs, cela sonne en bonne conformité avec les observations populaires condensées dans l’expression crue de PPH (passera pas l’hiver) alors qu’il n’y a pas d’équivalent pour PPE : même s’il existe de temps à autre des canicules meurtrières, leurs ravages ne sont qu’épisodiques alors que l’hiver apporte avec lui ses épidémies et fut de tout temps une saison redoutée par les hommes mais aussi, à leur manière par les bêtes et même par les plantes. Il suffit de penser aux arbres décidus qui sacrifient leurs feuilles et s’endorment pour survivre.

De cette confrontation, ressort le truisme selon lequel les excès de chaleur ou de froid sont mauvais pour la santé. Une douce chaleur restant toutefois appréciable et les hivers avec leurs épidémies toujours plus meurtriers que les étés sur le long terme.

2 – Les hivers doux seraient à l’origine de sécheresse préjudiciable aux cultures, de sorte qu’il n’y aurait pas lieu de se réjouir de cette douceur selon le décodeur.

Il confond douceur et sécheresse : « des hivers doux » ne veut pas dire « des hivers secs » : des hivers froids peuvent être secs lors de régimes anticycloniques. La confusion est si grosse que l’on peut se demander si elle est volontaire.

D’autant que le décodeur se contredit. Il a affirmé quelques paragraphes plus tôt que, pour le GIEC, il « n’est pas encore prouvé que les précipitations aient augmenté sous les latitudes tropicales depuis 1951, alors qu’il est certain qu’elles se sont accrues sous les latitudes tempérées » ; ce même GIEC qui prévoyait quelques années plus tôt des sécheresses catastrophiques, prédictions qu’il a opportunément oubliées depuis.

Malgré les hivers doux qui se succèdent, le niveau des nappes phréatiques est bon. Plus généralement, en matière de régime de pluie, l’avenir reste imprévisible. De plus, il ne faut pas confondre entre sécheresse météorologique et hydrologique. La sécheresse qui a été préjudiciable à certaines cultures en 2015 dans une partie de la France est de type météorologique et elle s’est produite en été.

3 - Bientôt le paludisme dans la vallée du Rhône à cause du réchauffement climatique ?

C’est bien ce que semblent croire le décodeur. Pour montrer que Philippe Verdier affirme à tort que les hivers doux sont une bonne chose, il affirme : « Des températures plus clémentes en hiver bousculeront aussi les écosystèmes car elles favoriseront le développement d’insectes vecteurs de maladies dans des latitudes qui n’étaient guère accueillantes auparavant. Ainsi, le paludisme a déjà gagné de nouveaux territoires sur le continent africain et pourrait s’étendre bien au-delà à long terme. »

Cette référence à la menace de l’extension du paludisme en Europe est particulièrement malheureuse !

Comme déjà rapporté dans un article de ce blog « Climat : un petit coup de chaud, c’est agréable » ici, le Professeur Reiter de l’ l’Institut Pasteur, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des maladies ‘tropicales’ a démontré le contraire.

Selon ce spécialiste le paludisme et la dingue peuvent se développer sous d’autres climats que le climat tropical. Après avoir travaillé pour le GIEC, il en a claqué la porte et a dû batailler ferme pour que son nom ne figure pas sur les fameux rapports dont il conteste et le contenu et la méthode.

Il considère que l’idée selon laquelle « Les maladies ‘tropicales’, notamment le paludisme, se propagent vers les latitudes septentrionales en raison de la hausse des températures » est une idée fausse. Selon lui, « les données historiques montrent que, par le passé, le paludisme était répandu dans les régions tempérées, jusqu’en Scandinavie, et a même su résister aux années les plus froides du petit âge glaciaire. Par ailleurs, dans la majeure partie d’Europe et d’Amérique du Nord, la prévalence de la maladie a amorcé une chute rapide au milieu du 19è siècle, précisément au moment où la planète commençait à se réchauffer. Ce recul s’explique au vu des changements complexes intervenus dans l’écologie rurale et les conditions de vie suite à l’industrialisation, notamment le dépeuplement des zones rurales, les nouvelles techniques culturales et pastorales, le drainage, l’amélioration de l’habitat, l’offre de meilleurs soins de santé et la baisse substantielle du prix de la quinine. »

L’extension ou la régression du paludisme ne sont pas liées à l’augmentation ou la baisse des températures, à un réchauffement climatique éventuel mais à des combinaisons de facteurs beaucoup plus complexes.

Dans son livre, Philippe Verdier rapporte également les démêlés du Pr Reiter avec le GIEC (p.65 – 66) Si le décodeur avait lu le livre se serait-il référé au paludisme pour réfuter les propos de l’auteur ?
Dans l’affaire, c’est plutôt Philippe Verdier qui est le décodeur tandis que le décodeur du journal Le Monde est l’enfumeur !

En conclusion c’est le décodeur qui a « plutôt faux » en la circonstance et qui nous enfume.

• Sur la fiabilité des modèles.

Pour réfuter les assertions de Philippe Verdier, le décodeur affirme que « pour vérifier la précision des modèles climatiques, ceux-ci sont testés sur le climat passé. S’ils sont capables de prévoir correctement les évolutions passées, il n’y a aucune raison de penser qu’ils ne peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. »

Commençons par mettre en évidence une petite malhonnêteté intellectuelle du décodeur. Pour illustrer son propos, le décodeur ressort une courbe bien connue qu’il fait s’arrêter en 2000, c’est-à-dire précisément au moment où la courbe des températures données par le modèle et la courbe des températures effectives divergent marquant la fameuse « pause » dans le réchauffement (ou à tout le moins son spectaculaire ralentissement) encore inexpliquée et totalement imprévue par les modèles qui pourtant simulaient correctement le passé !

En fait, c’est le contraire de ce qu’affirme le décodeur qui est vrai : ajustés pour coller au passé, il n’y a aucune raison de penser qu’ils peuvent prévoir l’évolution du climat dans le futur. Il s’agit de scenarii, non de prévisions.

Ce point a été souligné par de nombreux commentateurs de l’article, par exemple « l'histoire des modèles qui prédisent le passé fait mourir de rire tous ceux qui font de la modélisation - c'est mon cas, mais dans d'autres domaines. En effet il est très facile de faire 'apprendre' à un modèle des données connues, mais cela ne garantit pas sa capacité de généralisation. Il suffit de rajouter des paramètres, et ces modèles-là ont beaucoup de paramètres. » (Jean-Baptiste Clamence)

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que les données passées avec lesquelles concordent ces modèles sont des données, donc quelque chose de connu et non d’inconnu qui serait découvert grâce à eux. Il n’y a là aucune capacité de rétrodiction du modèle (« prédiction » d’évènements passés non encore connus) qui donnerait une garantie à ses prédictions quant au futur (sous l’hypothèse vraisemblable que le futur ressemblera au passé, c’est-à-dire dans lequel les mêmes lois générales auront le même degré de validité). Les modèles « ne prévoient » pas « correctement les évolutions passées », ils sont ajustés de façon ad hoc par l’ajout de paramètres pour les reproduire. Ce n’est donc pas étonnant qu’ils le fassent et cela ne garantit en rien leur capacité de prévoir le futur.

Pour conclure

Donc tous les points relevés par le décodeur comme des affirmations fausses ou mensongères proférées par Philippe Verdier lors de son interview sur RMC ne le sont pas.

Mais il faut surtout insister sur le fait que pour démontrer à tout prix qu’elles l’étaient, le décodeur de service fait preuve de beaucoup de mauvaise foi et empile sophismes et contre-vérités. Il n’est même pas certain qu’il ait lu le livre de ce dernier qui lui « décode » vraiment le discours officiel sur le climat, sans doute excédé par le rôle de cassandre qu’organismes internationaux et politiciens nationaux voulaient lui faire jouer : « une pression sans précédent s’est exercée depuis plus d’un an sur les médias et principalement sur les journalistes météo. Tout a été fait pour que je sois amené à m’exprimer au nom des Nations Unies, du pouvoir et des lobbies. J’aurais dû agir comme un soldat assermenté, marcher au pas. J’aurais également pu déserter. J’ai décidé de faire un pas de côté et de raconter mes observations » (p.14) précise-t-il en fin de l’introduction.

Il n’a pas tardé à en payer le prix : le voilà interdit d’antenne sur l’A2 en attente sans doute d’un licenciement sous de fallacieux prétextes, une fois apaisées les vagues du pavé qu’il a lancé dans le bayou des réchauffistes.

Pour un journaliste comme pour un chercheur en France et dans de plus en plus de pays dans le monde, mieux vaut ne pas remettre en cause le dogme du réchauffement catastrophique du climat d’origine anthropique si l’on tient à sa place ou si l’on veut faire carrière.
Surtout aujourd’hui en France au moment où après avoir joué les chefs de guerre pour redorer son blason sans résultats durables, Hollande cherche à rebondir grâce à la COP 21 tout en espérant qu’avec ses beaux discours à Manille hier ou devant un glacier en Islande aujourd’hui, il pourra masquer les mauvais coups que son gouvernement porte à la nature et à l’environnement ici, en France, tout en neutralisant les écologistes réfractaires à des alliances avec le PS et en gommant l’indécent carriérisme de ceux qui s’y rallient.

Certes, Philippe Verdier n’est pas écologiste et certaines de ses analyses prêtent à discussion mais globalement son livre fait œuvre de salubrité publique. Même si cela n’était pas le cas, ce sont des arguments qu’il faudrait employer et non la force. La liberté d’expression d’un journaliste, y compris d’un journaliste météo, n’a pas de prix et d’où tient la direction de l’A2 manifestement aux ordres de l’Élysée et de Matignon que celui-ci a un devoir de réserve ? En outre bien malin celui qui aurait pu deviner les positions de Philippe Verdier lorsque celui-ci présentait les bulletins météo !

Il faut soutenir Philippe Verdier.

*******

Remarque supplémentaire :

Dans le cas présent, il y a encore plus scandaleux que cet article du Monde qui a au moins le mérite de présenter un argumentaire : un article sur le site de Télérama qui fait un amalgame dépourvu de tout fondement entre les « élucubrations farfelues » de climato-sceptiques de l’Amérique profonde et les enquêtes, révélations et analyses outrageusement simplifiées et caricaturées du livre de Philippe Verdier. Cela est aussi manifeste lorsque le scribouillard de Télérama veut le faire passer pour un pro-nucléaire pur et dur alors que selon l’auteur de Climat Investigation, le nucléaire ne s’impose que si l’on a choisi comme en France de négliger le risque de catastrophe nucléaire afin d’être « vertueux » pour le climat en renonçant au charbon, les « énergies renouvelables » n’étant pas une alternative viable à ce dernier. Que ces énergies ne soient pas une alternative viable au charbon qu’il ne fallait pas diaboliser, c’était déjà ce que soutenaient dans les années 90 des anti-nucléaires radicaux et réalistes tels que ceux réunis autour du comité Stop Nogent et de Bella et Roger Belbéoch pour qui le recours au charbon était un moindre mal.
Mais voilà encore une vérité qui ne semble pas bonne à dire.

________________________________________


Pour accéder à l’article des décodeurs sur le site du journal Le Monde, c’est ici.

L’article de Télérama ne mérite même pas une visite mais si l’on veut s’en rendre compte par soi-même, c’est ici.







Samedi 17 Octobre 2015 Commentaires (3)

Ça y est ! Le 8 octobre, couvert par Le Foll et Royal, le préfet de Haute-Savoie a déclenché le massacre des bouquetins du massif du Bargy à grand renfort d’hélicoptères et de tireurs d’élites malgré les avis négatifs convergents de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), du Conseil scientifique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), de l’avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN) et de celui des différents vétérinaires et spécialistes du bouquetin.


Jeunes bouquetins
Jeunes bouquetins
C’est la dernière en date de la longue liste d’exactions contre la Vie sauvage, la Nature et les animaux commise par le gouvernement PS actuel et son administration. Si le respect de la Nature n’est pas l’alpha et l’oméga de l’écologie politique, il en est l’un des piliers fondamentaux. Comment des élus ou des militants se réclamant de l’écologie peuvent-ils aujourd’hui en France préconiser des alliances avec ce PS dont la politique en la matière est peut-être encore pire que celle de ses prédécesseurs qui était déjà très mauvaise ? Le « danger FN » n’est qu’un cache-misère commode pour masquer ce qui n’est rien d’autre qu’une trahison au profit de calculs carriéristes qui ont toutes les chances de s’avérer vains, le PS et ses satellites risquant une bérézina lors des prochaines échéances électorales.
Dans le communiqué de presse indigné publié le 9 octobre et repris ci-dessous, des associations de protection de la Nature en appellent à François Hollande pour qu’il fasse cesser ce massacre. En vain jusqu’à présent et sans doute, hélas, en pure perte ! Brigitte Bardot a elle aussi demandé au Président « la grâce » pour les bouquetins du Bargy en développant les mêmes arguments que les associations citées, en vain également… Ces bouquetins seront sacrifiés pour plaire à la FNSEA et aux éleveurs. Electoralisme quand tu les tiens ! Comme l’a exprimé François Moutou dans les colonnes du journal Le Monde, «Au final, cette opération massive et brutale, avec l'armée, est seulement politique : elle ne sert qu'à rassurer les éleveurs, au mépris de la biodiversité. » Cyberacteur a lancé une e-action à laquelle il est urgent de participer (voir en fin de cet article).

Communiqué commun des associations ASPAS, LPO, Agir pour la Biodiversité, FNE, FRAPNA, One Voice, Humanité et Biodiversité, WWF

Hélicoptères, tireurs d'élites...Apocalypse now sur le massif du Bargy !

« Nos associations le redoutaient, le Préfet de Haute-Savoie l’a fait : contre toute attente il a déclenché ce jeudi 8 octobre 2015 une opération massive d’abattage de 200 à 300 bouquetins dont les cabris nés dans l’année. Couvert, semble-t-il, par les décisions de la ministre officiellement en charge de l’écologie, et par le ministre de l’agriculture, l’abattage indiscriminé du seigneur des Alpes, officiellement protégé par les conventions internationales ratifiées par la France, a commencé. Sombre jour pour l’écologie en France.

Nos associations en appellent en urgence au Président de la République pour qu’il ordonne l’arrêt immédiat de ce massacre injustifié.

Cédant à la pression d’une partie du monde rural, sous prétexte de présence de brucellose sur une partie des bouquetins (d’ailleurs introduite par l’élevage domestique), le Préfet de Haute-Savoie s’acharne à vouloir éradiquer la quasi-totalité de la population présente sur le Massif du Bargy. Il a déjà procédé à des opérations massives d’abattage, avec les résultats inverses, à savoir la dissémination de la maladie notamment sur les plus jeunes animaux.

Dès la nuit du 8 Octobre et pour plusieurs jours semble-t-il, les gendarmes ont bouclé le massif du Bargy, empêchant tout accès. Les tireurs sont acheminés par hélicoptère. Hier, des dizaines de bouquetins ont été tués par balle. On ne saura jamais combien d’entre eux étaient indemnes de maladie !

Pourtant toutes les études et tous les avis sont convergents, du rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) à l’avis du Conseil scientifique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) chargé en l’occurrence de cette basse besogne, de l’avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN) à celui des différents vétérinaires et spécialistes du bouquetin internationales en témoignent.

Pire, le Préfet précipite l’abattage sans attendre que soit examiné le recours juridique déposé par nos associations et dont l’audience est fixée… dans 10 jours seulement ! Il précipite l’opération pour ne pas avoir à tenir compte d’une décision qu’il redoute. Que nous restera-t-il si le juge confirme l’erreur d’appréciation que nous mettons en évidence ? Qui ressuscitera. Non seulement l’abattage de la totalité des bouquetins est illusoire, mais le risque est grand d’une dissémination à d’autres massifs par la dispersions des quelques animaux qui auront échappé aux tireurs. Les solutions existent pourtant comme l’abattage des seuls animaux malades, la vaccination et le suivi dans le temps des animaux sains.

Non, Monsieur le Préfet, on ne gère pas une épizootie dans une montagne comme on le fait avec un troupeau de 20 vaches dans une étable ! Les expériences
les animaux injustement et inutilement abattus ?
Enfin, le préfet veut agir sans témoin : 7 de nos militants présents sur le massif ont été interpellés, menottés et conduits en hélicoptère à la gendarmerie où ils ont dû s’acquitter d’une amende.

Lorsque que des éleveurs prennent en otage le Président et le Directeur du Parc National de la Vanoise, non seulement on satisfait immédiatement à leurs revendications, mais ils ne sont pas inquiétés. Lorsque nos associations se contentent d’observer des pratiques contestables, ils sont interpellés.

Monsieur François Hollande, vous avez déclaré vouloir faire de la France un pays exemplaire en matière de protection de la biodiversité d’une part, et de la démocratie environnementale d'autre part. Prouvez-le. Il est encore temps car il faudra plusieurs jours pour tuer autant de bouquetins. Prouvez-nous que nous ne siégeons pas pour rien dans des instances de concertation environnementale depuis tant d’années.
»
Bouquetins du Bargy : arrêtez le massacre !

L'arrêté préfectoral autorisant cet abattage a été attaqué en justice par les défenseurs de l'environnement: le tribunal administratif de Grenoble examinera leurs arguments le 19 octobre. D’ici là, combien de bouquetins seront tués ? Depuis le début des opérations d'abattage jeudi matin, 70 bouquetins auraient été abattus, selon la préfecture. Dans son communiqué le préfet stigmatise l'attitude des militants « qui, depuis plusieurs semaines, ont activement effarouché les animaux afin qu'ils rejoignent des zones plus escarpées du massif. » parlant de comportement irresponsable. Mais qui est irresponsable, si ce n’est ceux qui ont ordonné cet abattage inutile et contre-productif par rapport à l’objectif recherché ?

Dernières nouvelles

Gêné par le brouillard et perturbé par des militants, le massacre s’est arrêté provisoirement le vendredi 9 octobre à 16h et n’a pas repris depuis. Selon le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, le cabinet du ministère de l’écologie aurait fait savoir que l’administration attendrait le résultat du référé introduit par le collectif d’associations. Information qui n’est, pour l’heure ni confirmée, ni infirmée par le Ministère ou la Préfecture. Selon Le Monde l’abattage serait suspendu « jusqu’à nouvel ordre ». La pression sur le ministère de l’Écologie et sur le Préfet payerait-elle ? Il faut continuer à l’accentuer. Pour cela chacun peut contribuer et demander que le préfet attende au moins que la justice se prononce sur le référé en participant à la cyberaction « Monsieur le Préfet de Haute-Savoie, il n y a pas « d’extrême urgence » à tuer des bouquetins ! » ici

Bouquetins du Bargy : arrêtez le massacre !
Photos : JFD ; Le bruit du vent.

Lundi 12 Octobre 2015 Commentaires (0)

La consultation publique concernant la dérogation à la protection du campagnol amphibie ouverte par le Préfet de Loir Atlantique s’achèvera le 11 octobre 2015.

Les porteurs de projet de l’aéroport n’ayant pris que tardivement en compte la présence sur le site de cette espèce protégée depuis 2012, ils ont dû traiter à part sa dérogation.
Cet arrêté est le dernier qui peut être attaqué avant que les travaux ne débutent. Il est important de manifester son opposition à cette dérogation pour que le Préfet sache bien à quoi il doit s’attendre, s’il s’obstine : un nouveau recours en justice soutenu par un grand nombre de personnes.


Arrêté pour autoriser la destruction d’une espèce protégée à Notre Dame des Landes: dernier délai pour donner votre avis, le 11 octobre!
Pour se rendre sur le site et déposer son avis, c’est ici

Voici ci-dessous ma contribution à la consultation. Chacun peut s’en servir s’il le désire pour argumenter la sienne.

« Les naturalistes en lutte » ont présentés une contribution dont je me suis inspiré en partie ici

On peut aussi se référer à l’avis de la Société Française pour la Protection des mammifères ici

IL FAUT REFUSER LA DEMANDE DE DÉROGATION POUR LA DESTRUCTION, L’ALTÉRATION, OU LA DÉGRADATION DE SITES DE REPRODUCTION OU D’AIRES DE REPOS D’ANIMAUX D’ESPÈCES ANIMALES PROTÉGÉES DE VINCI ET DE LA DREAL DES PAYS DE LOIRE

Pour que la dérogation demandée puisse être accordée, il faut qu’elle satisfasse nécessairement à trois conditions : une raison impérative d’intérêt public majeur, l’absence d’une meilleure solution, l’obligation de maintenir dans un bon état de conservation l’espèce concernée dans son aire de répartition naturelle.

Il est évident qu’aucune de ces conditions n'est satisfaite.
Quoi qu’en disent les porteurs du projet, on voit mal où est l’intérêt public majeur d’un aéroport supplémentaire au moment où l’on veut limiter les transports qui rejettent de grandes quantités de gaz dits à « effet de serre » que l’on soupçonne d’être une des causes principales du réchauffement climatique en cours. Il y a une contradiction certaine à vouloir tout à la fois le succès de la COP 21 en décembre et s’obstiner à vouloir édifier cet aéroport. Est-ce trop demander que Monsieur le Préfet et son administration y soient sensibles ?

Si toutefois on s’obstine à vouloir comme on dit vulgairement "le beurre et l’argent du beurre", limiter le recours aux énergie fossiles et développer le transport aérien, il a été démontré qu’à bien des égards un aménagement de l’actuel aéroport était possible et qu’il s’agissait d’une meilleure solution. Avantage non des moindre, elle n’impacte pas une zone de bocage humide préservée jusqu’à présent. Nul besoin dans ce cas de dérogation pour détruire une population de campagnols amphibie dans un de ses territoires principaux.

Mais c’est sur la troisième condition que je souhaite plus particulièrement insister : l’obligation de maintenir dans un bon état de conservation l’espèce concernée dans son aire de répartition naturelle n’est pas respectée. C’est aussi ce qui a motivé l’avis négatif du Conseil national de protection de la Nature et les mesures avancées par les porteurs du projet pour surmonter cet avis ne tiennent pas.

1°) Les réponses de l’AGO et de la DREAL Pays de Loire à la demande du Préfet de la Région Pays de Loire ne sont pas de nature à surmonter l’avis défavorable du CNPV.

Le Conseil national de protection de la Nature a émis un avis défavorable à la demande de dérogation d’une espèce protégée, le campagnol amphibie. Elle ne pourrait être levée qu’au cas où les pétitionnaires s’engageraient à une obligation de résultats de leurs mesures de compensation, obligation de résultats que le CNPN exige compte tenu du mauvais état de conservation de l’espèce en France.

Or en l’état actuel des choses, cet engagement est impossible à tenir pour deux raisons au moins qui sont invoquées dans l’avis du CNPN : un manque de connaissance sur la biologie et l’écologie du campagnol amphibie d’une part et d’autre part une ignorance sur les causes de la différence d’état de conservation des populations qui vivent actuellement sur le site du projet avec celles qui sont autour, sur les territoires de la translocation prévue. Alors que sur le site du projet, il y a un fort noyau prospère, ce n’est pas le cas pour les territoires avoisinants sans que l’on sache pourquoi.

Les réponses apportées par l’AGO comme par la DREAL des Pays de Loire et qui sont en substance les mêmes ne sont pas satisfaisantes : les mesures proposées sont manifestement insuffisantes pour garantir l’obligation de résultats exigée par le CNPN.

En effet, il est proposé tout d’abord un « approfondissement » des inventaires réalisés en 2013 et 2014. Outre que cette proposition constitue une reconnaissance implicite de l’insuffisance des inventaires de 2013 et 2014, on ne voit pas très bien comment en tant que tels, ces seuls inventaires permettraient d’améliorer la connaissance de la biologie et de l’écologie du Campagnol terrestre, amélioration sans laquelle, il n’est pas possible de se prononcer sur les facteurs déterminants de la bonne santé d’une population de Campagnols terrestre et déterminer ce qui manque dans les territoires de substitution pour garantir la reconstitution d’un noyau fort de cette espèce.

D’ailleurs l’AGO et la DREAL écrivent que « l’approfondissement » de leur diagnostic des territoires permettrait «d’affiner » leurs analyses des «facteurs pouvant, dans l'état actuel des connaissances, limiter le développement ou au contraire favoriser le maintien de la population de l'espèce. » « Affiner » et non vérifier, ce qui qui pourtant serait nécessaire pour garantir l’obligation de résultat.
Cet affinage s’effectuerait « dans l’état actuel de nos connaissances».
Or, comme le précise le CNPN «dans l’état actuel de nos connaissances » concernant la biologie et l’écologie de l’espèce, il est impossible de savoir pourquoi le milieu qui serait détruit lui est favorable et le milieu de translocation défavorable ou moins favorable.

Le travail bibliographique que veulent entreprendre en réponse l’AGO et la DREAL ne permettra pas de combler ce manque de connaissances puisque ce sont de NOUVELLES connaissances sur l’espèce qu’il faudrait obtenir. En l’absence de celles-ci, le nécessaire travail de terrain sur «la typologie des habitats, de leur connectivité, l'influence des pratiques culturales, la régulation des nuisibles, et la densité en prédateurs» ne sera pas suffisant pour identifier à coup sûr ces facteurs.
En outre, il est reconnu par tous les protagonistes que les territoires de translocation doivent être restaurés.

2°) De manière générale, il est illusoire de croire que l’on peut détruire un écosystème existant sur un territoire donné et le recréer ailleurs parce que « les écosystèmes que nous connaissons sont généralement le fruit d’une longue histoire, faite de mécanismes écologiques complexes, d’interactions multiples entre systèmes naturels et sociétés humaines et d’aléas historiques non reproductibles » (Virginie Maris)
Ce qui est bien le cas en la circonstance où comme le note le CNPN dans son avis, malgré les apparences d’une ressemblance entre le milieu initial et le milieu de translocation qui peuvent être tous les deux caractérisés comme des bocages humides, les deux milieux restent différents, le second n’étant en aucun cas une réplique du premier, chacun étant le résultat d’une genèse singulière qui lui confère ses particularités. La zone qui devrait être détruite en cas de la réalisation des infrastructures projetées quant à elle tire sa singularité à la fois de son bon état de conservation, de sa situation géographique à la jonction de de deux régions hydrographiques et d’être le résultat de plusieurs siècles d’activités agricoles respectueuses de l’environnement.
De plus on peut allonger la durée du suivi envisagé du milieu restauré et des individus transloqués de la compensation, elle sera toujours ridiculement courte au regard du temps long des processus naturels. Le devenir de cette ingénierie écologique est incertain et sa pérennité problématique sans même parler des nouvelles extensions urbaines ou autres qui la détruiront sans doute.

Notons à ce sujet qu’il est pour le moins regrettable qu’une partie du périmètre attribué à la compensation soit dans le périmètre d'aménagement foncier, que les terrains alloués à cette compensation soient menacés par la réalisation de la liaison ferroviaire Nantes – Rennes. Il faut être bien naïf pour croire que la signature de conventions avec l’aménageur ou RFF seront des sauvegardes !

En bref, la compensation proposée serait inopérante à supposer même qu’elle puisse seulement être effectivement mise en œuvre, elle l’est tant pour des raisons principielles que pour des motifs tirés des enquêtes empiriques naturalistes sur le territoire.

3°) L’idée même de compensation est dangereuse en ce qu’elle porte à croire les décideurs que l’on peut transformer et façonner à notre guise les écosystèmes et que l’on peut les recréer. Ce qui n’est pas le cas.

En conclusion, il faut choisi entre la sauvegarde d’un noyau prospère d’une espèce par ailleurs mal en point et la construction d’un aéroport à l’utilité contestable. Ce sera l’une ou l’autre.

Avec le CNPN, il faut choisir la préservation de la population de campagnols terrestres. La survie d’une espèce est de loin plus importante que la construction de cette infrastructure. Sans compter que le choix de passer outre les insuffisances manifestes de la compensation proposée serait illégal au regard des textes cités en présentation de la consultation. Il existe un dispositif juridique de protection de la nature qu’il faut respecter.

La compensation proposée étant aléatoire quant à ses conditions de réussite, elle ne saurait en aucun cas être considérée comme satisfaisante. Dans ces conditions, le refus de la demande de dérogation s’impose.


Lundi 5 Octobre 2015 Commentaires (0)

L’association Agir pour l’environnement lance une cyberaction à l’adresse des dirigeants de l’enseigne « Intermarché » pour que leur société renonce à acheter les veaux engraissés dans la ferme usine des 1000 veaux étant entendu que s’ils ne le font pas, les participants n’auront plus envie de fréquenter les magasins d’une telle enseigne qui s’assoie sur la santé des gens et le bien-être animal.


La ferme usine en construction
La ferme usine en construction
Les veaux qui seront engraissés dans cette ferme usine n’auront vraiment pas eu de chance. Après une existence misérable dans un univers concentrationnaire, ils connaîtront une fin atroce, égorgés sans étourdissement, leur viande étant destinée à l’export dans des pays arabes à majorité de confession musulmane.

Dans sa présentation de la cyberaction, Agir pour l'environnement passe sous silence cet abattage halal, sans doute par peur de se faire accuser d’islamophobie. Bien qu’il soit regrettable que cet aspect de la question soit laissé dans l’ombre, il faut néanmoins participer à cette action pour faire pression sur Intermarché.

Pour cela il faut se rendre sur la page de la cyberaction ici

Je reproduis ci-dessous le texte d’Agir pour l’environnement présentant cette cyberaction.
___________________________________________________

Après la ferme-usine des 1000 vaches située dans la Somme (80), c’est au tour des "1000 veaux" de voir le jour - en fait, un atelier d'engraissement industriel de 1400 veaux (soutenu par intermarché) - sur le "plateau de Millevaches" dans la Creuse (23).

Oui aux projets locaux, non aux "Merde in France" !

Cette usine, nouvel exemple d’industrialisation de l’élevage, est présentée par ses promoteurs comme locale. Au lieu d’exporter les veaux en Italie pour les engraisser, ils le seraient sur le plateau des Millevaches.

Pourtant le « Made in France » n’a jamais été un gage de qualité !

Plutôt que d'être nourris à l'herbe des prairies et libres de mouvement, les animaux seront :
- parqués dans des espaces réduits,
- bourrés d’antibiotique à cause du confinement,
- gavés d'un concentré sur-protéiné engendrant de nombreuses maladies respiratoires,

L'objectif des promoteurs ? Un doublement du poids des veaux en à peine de 200 jours.

Ces conditions d'élevage industriel où le bien-être animal n'est pas respecté sont proprement scandaleuses !

Pire, la viande, d’une qualité finalement très inférieure au standard français, serait finalement exportée... en Italie et dans les pays du Sud pour être introduit dans des lasagnes et autres raviolis.

Le « made in France » semble ainsi se muer en « merde in France ».


Intermarché : stoppez la ferme-usine des 1000 veaux !

Intermarché, via sa filiale « viande » Jean Rozé, s’est engagé à acheter et écouler l’intégralité de la production à cette ferme-usine, soit 1400 veaux chaque année.

En s’engageant de la sorte, la grande distribution renforce encore un peu plus son emprise sur le monde paysan.

Progressivement, nous assistons à la disparition des petites exploitations locales et diversifiées au profit d'économies d’échelle via des fermes toujours plus grandes et uniformisées.

Le résultat ? Des règles élémentaires du bien-être animal qui ne sont pas respectées et une alimentation de mauvaise qualité.

Le « toujours plus » et « toujours plus vite » ont fait la preuve indiscutable de leur responsabilité dans la crise que traverse l’élevage actuellement.

Ce modèle est en crise... changeons de modèle !

► SIGNEZ la pétition pour interpeller le président d’Intermarché afin qu’il :
- renonce au contrat qu’il a signé avec les actionnaires de cette ferme-usine.
- ne soit pas surpris de voir les consommateurs rechercher des lieux de distribution de produits alimentaires plus éthiques !

L’équipe d’Agir pour l’Environnement

------------
Photos : Fr3 Limousin, Shaina http://www.photos-animaux.com




Signez pour lui ou ses frères
Signez pour lui ou ses frères

Vendredi 25 Septembre 2015 Commentaires (1)
1 ... « 9 10 11 12 13 14 15 » ... 39
Profil
Jean-François Dumas
Jean-François Dumas
Dernières notes
Un peu d'humilité 28/09/2023
Recherche
Galerie
Tilleul Boulevard de la République
Square Pompidou
Cerisier Rue des Ormeaux
Boîte aux lettres, chemin de Pont haut, Colmars-les-Alpes (04)
Sans titre, chemin de Pont haut, Colmars -les-Alpes
Meurtrière, Colmars-les-Alpes