La plante à l'honneur
Inutile d'aller bien loin pour le rencontrer. Sa tête d'or et sa rosette verte vous attendent devant votre porte, au coin de la rue, au bord du caniveau. Évidement, ce n'est pas là que viendront le cueillir les amateurs de salades. Sil est une plante que l'on croit bien connaître, c'est celle-ci. Et pourtant....
Nom
Taraxacum officinale, sensu auct. Gall. (au sens des auteurs français)
On trouve encore dans beaucoup de flores le binôme Taraxacum officinale, G. H. Weber avec comme synonyme Taraxacum dens-leonis, Desfontaine. Mais ces binômes ne sont pas corrects en ce qui concerne les pissenlits de nos régions.
Le nom botanique vient du grec ταράχη qui signifie trouble et άχος forme du verbe guérir, allusions à ses propriétés médicinales, propriétés sur lesquelles insiste le deuxième terme du binôme.
Le nom français apparait en 1536 dans Œuvres médicales de Charles Estienne par allusion à son pouvoir diurétique déjà bien connu. On l'appelle aussi « dent de lion », nom qui est passé à l'anglais : « dandelion », sans doute à cause de la découpe de ses feuilles.
La plante familière, ou du moins un groupe de plantes affines, a reçu beaucoup d'autres noms. Parfois transparents comme « tête de moine » en référence au réceptacle dépouillé de ses fruits, « salade de taupe » sans doute parce que la rosette recouverte par la terre rejetée par la taupe qui creuse sa galerie est « blanchie » comme les endives que butte le jardinier, « chicorée » à cause de l'usage que l'on a pu faire de sa racine comme succédané de celle de la chicorée. Parfois les dénominations sont bien mystérieuses. Pourquoi notre pissenlit commun a-t-il donc reçu les sobriquets de « chopine », « cochet » ou « coq » rapportés dans la Flore Forestière de France, tome1? Dans les Vosges, on l'appelle cramaillot ou crameillot.
Taraxacum officinale, sensu auct. Gall. (au sens des auteurs français)
On trouve encore dans beaucoup de flores le binôme Taraxacum officinale, G. H. Weber avec comme synonyme Taraxacum dens-leonis, Desfontaine. Mais ces binômes ne sont pas corrects en ce qui concerne les pissenlits de nos régions.
Le nom botanique vient du grec ταράχη qui signifie trouble et άχος forme du verbe guérir, allusions à ses propriétés médicinales, propriétés sur lesquelles insiste le deuxième terme du binôme.
Le nom français apparait en 1536 dans Œuvres médicales de Charles Estienne par allusion à son pouvoir diurétique déjà bien connu. On l'appelle aussi « dent de lion », nom qui est passé à l'anglais : « dandelion », sans doute à cause de la découpe de ses feuilles.
La plante familière, ou du moins un groupe de plantes affines, a reçu beaucoup d'autres noms. Parfois transparents comme « tête de moine » en référence au réceptacle dépouillé de ses fruits, « salade de taupe » sans doute parce que la rosette recouverte par la terre rejetée par la taupe qui creuse sa galerie est « blanchie » comme les endives que butte le jardinier, « chicorée » à cause de l'usage que l'on a pu faire de sa racine comme succédané de celle de la chicorée. Parfois les dénominations sont bien mystérieuses. Pourquoi notre pissenlit commun a-t-il donc reçu les sobriquets de « chopine », « cochet » ou « coq » rapportés dans la Flore Forestière de France, tome1? Dans les Vosges, on l'appelle cramaillot ou crameillot.
Période de floraison
Il fleurit de mars à novembre, mais c'est en avril que sa floraison est au maximum dans nos régions.
Habitat
Presque partout, jusqu'à 2000 mètres d'altitude. C'est une plante que les botanistes qualifient d'ubiquiste. La plante peut donc se développer dans des milieux très différents. Et cela n'est pas sans conséquence sur son aspect. Tous ceux qui ont fait un minimum de botanique connaissent les flores de Gaston Bonnier. Ce botaniste ne s'est pas seulement consacré à l'enseignement et à la popularisation de sa discipline. Il a étudié comment la morphologie des plantes peuvent varier avec le milieu. Dans une étude parue en 1895, le pissenlit, entre autres plantes, lui sert d'objet d'expérience pour établir de façon indiscutable que les descendants d'un même pied vont être morphologiquement différents selon le milieu dans lequel ils se développent. Un moindre ensoleillement et des températures plus basses font qu'en altitude les pissenlits sont plus petits, leur hampe florale moins haute qu'en plaine.
Description
Décrire le pissenlit en fleurs ou en fruits peut sembler inutile. Quelques traits cependant ; le pédoncule floral non ramifié ne porte qu'un unique capitule. Les fleurs qui le composent sont toutes en languette, les feuilles en rosette et toutes à la base. Elles sont en général peu ou pas poilues. Elles sont plus ou moins profondément divisées et rétrécies à la base. Les fruits sont des akènes au bout pointu surmontées par une aigrette plumeuse au long pédicelle (en terme technique papus). Toute la plante sécrète un latex blanc.
Il fleurit de mars à novembre, mais c'est en avril que sa floraison est au maximum dans nos régions.
Habitat
Presque partout, jusqu'à 2000 mètres d'altitude. C'est une plante que les botanistes qualifient d'ubiquiste. La plante peut donc se développer dans des milieux très différents. Et cela n'est pas sans conséquence sur son aspect. Tous ceux qui ont fait un minimum de botanique connaissent les flores de Gaston Bonnier. Ce botaniste ne s'est pas seulement consacré à l'enseignement et à la popularisation de sa discipline. Il a étudié comment la morphologie des plantes peuvent varier avec le milieu. Dans une étude parue en 1895, le pissenlit, entre autres plantes, lui sert d'objet d'expérience pour établir de façon indiscutable que les descendants d'un même pied vont être morphologiquement différents selon le milieu dans lequel ils se développent. Un moindre ensoleillement et des températures plus basses font qu'en altitude les pissenlits sont plus petits, leur hampe florale moins haute qu'en plaine.
Description
Décrire le pissenlit en fleurs ou en fruits peut sembler inutile. Quelques traits cependant ; le pédoncule floral non ramifié ne porte qu'un unique capitule. Les fleurs qui le composent sont toutes en languette, les feuilles en rosette et toutes à la base. Elles sont en général peu ou pas poilues. Elles sont plus ou moins profondément divisées et rétrécies à la base. Les fruits sont des akènes au bout pointu surmontées par une aigrette plumeuse au long pédicelle (en terme technique papus). Toute la plante sécrète un latex blanc.
Ceci n'est pas un pissenlit....
Discussion
▪ Identifier les rosettes
Pour faire une salade, il faut le récolter en rosette, une rosette qui peut poser des problèmes d'identification à l'amateur novice. Elle peut être difficile à distinguer d'autres rosettes aux découpes presque semblables. Il faut alors examiner le cœur de la plantule. Il est feutré de longs poils plus ou moins enchevêtrés. Cela dit, lorsqu'elles sont en rosette, il est impossible de distinguer entre les différentes espèces de Taraxacum. Il est également pratiquement impossible de les différentier des rosettes de Chondrilla juncea L. (chondrille à tige de jonc) alors que les plantes adultes ont des aspects très différents. Heureusement pour l'amateur de salades, il n'y a pas d'espèce de pissenlit toxique et les chondrilles font également de très bonnes salades au goût plus doux que le pissenlit. Les chondrilla juncea sont plus fréquentes dans le sud de la France, rares en Ile-de-France mais aujourd'hui en expansion.
Il peut aussi arriver que des novices confondent les rosettes de pissenlit avec celles de crépides (crepis) ou de laitrons (leotondon) mais là encore cette confusion n'aura comme conséquences que de modifier la texture et le goût de la salade.
Par prudence néanmoins il ne faut cueillir que ce que l'on est certain de connaître. Le citadin fait parfois d'étranges et inattendues confusions. Si vous avez perdu le contact avec la nature au point d'hésiter pour identifier un pissenlit en fleur ou si vous le confondez avec une autre astéracée à fleurs jaunes, n'allez aux pissenlits qu'avec une personne expérimentée. Par la suite vous pourrez vous y risquer seul(e)s mais en prenant soin de faire vérifier votre cueillette. Ainsi se formera votre œil qui deviendra infaillible. Mais il faut du temps.
Les flores supposent en général que l'on a devant soi des spécimens de la plante en fleurs (et parfois aussi en fruit). Elles ne sont d'aucun secours pour identifier les rosettes. Une exception pour la flore suisse, Flora vegetativa de Stefan Eggenberg et Adrian Möhl qui est un guide d'identification des plantes à l'état végétatif. Il est d'utilisation ardue et suppose déjà une connaissance des plantes en fleurs ou en fruits pour être utile, connaissance que le cueilleur débutant ne possède pas toujours. Les cahiers de Cuculles n°4 consacré aux salades sauvages décrit aussi les plantes en rosettes susceptibles d'être accommodées en salade. Il sera plus adapté. Cela dit, on peut reconnaître de façon infaillible une plante tout en étant incapable de la décrire, c'est le cas de beaucoup de ramasseurs de salades ou de champignons confirmés qui identifient des ensembles structurés (Gestalt). Un effort d'analyse loin de rendre leur capacité d' identification plus sûre risque de la déstabiliser.
▪ Perplexités taxonomiques et sémantiques
Il n'y a pas qu'aux cueilleurs débutants que les pissenlits posent des problèmes d'identification. Lorsque muni de tous les éléments, racines, feuilles, fleurs, fruits, plante entières, on y regarde de plus près, on trouve bien des différences entre des spécimens que l'on croyait identiques. En fait sous le genre Taraxacum certains auteurs distinguent quelques mille espèces différentes. L'apomixie, c'est-à-dire la capacité des Taraxacum de se reproduire sans avoir été fécondé est à l'origine de cette étonnante diversité propre à faire perdre son latin à un botaniste. Les français l'avaient d'ailleurs un peu perdu. Ils se sont longtemps mépris sur nos pissenlits indigènes. Le nom botanique qu'ils avaient attribué au pissenlit commun de nos contrées était Taraxacum officinale G. H. Weber. Or on s'est aperçu que l'espèce décrite sous ce binôme à partir échantillons nordiques n'existait pas en France. Les plantes classées sous ce nom par les auteurs français sous ce nom étaient différentes, d'où le nom retenu : Taraxacum officinale sensu auct. Gall. (groupe) qui prend en compte également la multitude des micro-espèces. D'ailleurs devant cette multitude et les difficultés taxonomiques qu'elle pose, les botanistes ont divisé le genre en sections, le groupe T. o. sensu auct. Gall. étant le représentant de la section Ruderalia.
En fin de compte, il serait peut-être préférable de faire correspondre à note pissenlit commun la dénomination botanique : Taraxacum sect. Ruderalia mais cette section ne correspond pas non plus tout à fait à notre notion commune de pissenlit. Celle-ci inclut aussi les pissenlits alpins qui sont exclus de la section ruderalia.
On a ici un cas particulièrement clair où l'on peut voir que la catégorisation botanique et la catégorisation de la langue naturelle divergent. Et ce n'est pas la traduction française du binôme latin qui changera les choses. Le pissenlit du binôme traduit n'a ni le même sens, ni la même référence que ce que vous et moi appelons pissenlit lorsque nous les ramassons ou les mangeons en salade. On ramasse et on mange des pissenlits, pas des « pissenlits officinaux ». La classification vernaculaire et la classification botanique répondent à des principes et des exigences différentes, de telle sorte que lorsqu'ils parlent de pissenlit, le botaniste et « l'homme de la rue » ne parlent pas exactement de la même chose. Il ne faudrait pas en conclure que l'une des classifications est meilleure ou plus précise que l'autre. Celle de l'usage ordinaire est fixée par des siècles de pratique. Elle est bien adaptée à ses buts qui ne sont pas ceux de la botanique végétale qui a ses propres exigences et standards. Les deux taxonomie ne sont tout simplement pas comparables.
▪ Identifier les rosettes
Pour faire une salade, il faut le récolter en rosette, une rosette qui peut poser des problèmes d'identification à l'amateur novice. Elle peut être difficile à distinguer d'autres rosettes aux découpes presque semblables. Il faut alors examiner le cœur de la plantule. Il est feutré de longs poils plus ou moins enchevêtrés. Cela dit, lorsqu'elles sont en rosette, il est impossible de distinguer entre les différentes espèces de Taraxacum. Il est également pratiquement impossible de les différentier des rosettes de Chondrilla juncea L. (chondrille à tige de jonc) alors que les plantes adultes ont des aspects très différents. Heureusement pour l'amateur de salades, il n'y a pas d'espèce de pissenlit toxique et les chondrilles font également de très bonnes salades au goût plus doux que le pissenlit. Les chondrilla juncea sont plus fréquentes dans le sud de la France, rares en Ile-de-France mais aujourd'hui en expansion.
Il peut aussi arriver que des novices confondent les rosettes de pissenlit avec celles de crépides (crepis) ou de laitrons (leotondon) mais là encore cette confusion n'aura comme conséquences que de modifier la texture et le goût de la salade.
Par prudence néanmoins il ne faut cueillir que ce que l'on est certain de connaître. Le citadin fait parfois d'étranges et inattendues confusions. Si vous avez perdu le contact avec la nature au point d'hésiter pour identifier un pissenlit en fleur ou si vous le confondez avec une autre astéracée à fleurs jaunes, n'allez aux pissenlits qu'avec une personne expérimentée. Par la suite vous pourrez vous y risquer seul(e)s mais en prenant soin de faire vérifier votre cueillette. Ainsi se formera votre œil qui deviendra infaillible. Mais il faut du temps.
Les flores supposent en général que l'on a devant soi des spécimens de la plante en fleurs (et parfois aussi en fruit). Elles ne sont d'aucun secours pour identifier les rosettes. Une exception pour la flore suisse, Flora vegetativa de Stefan Eggenberg et Adrian Möhl qui est un guide d'identification des plantes à l'état végétatif. Il est d'utilisation ardue et suppose déjà une connaissance des plantes en fleurs ou en fruits pour être utile, connaissance que le cueilleur débutant ne possède pas toujours. Les cahiers de Cuculles n°4 consacré aux salades sauvages décrit aussi les plantes en rosettes susceptibles d'être accommodées en salade. Il sera plus adapté. Cela dit, on peut reconnaître de façon infaillible une plante tout en étant incapable de la décrire, c'est le cas de beaucoup de ramasseurs de salades ou de champignons confirmés qui identifient des ensembles structurés (Gestalt). Un effort d'analyse loin de rendre leur capacité d' identification plus sûre risque de la déstabiliser.
▪ Perplexités taxonomiques et sémantiques
Il n'y a pas qu'aux cueilleurs débutants que les pissenlits posent des problèmes d'identification. Lorsque muni de tous les éléments, racines, feuilles, fleurs, fruits, plante entières, on y regarde de plus près, on trouve bien des différences entre des spécimens que l'on croyait identiques. En fait sous le genre Taraxacum certains auteurs distinguent quelques mille espèces différentes. L'apomixie, c'est-à-dire la capacité des Taraxacum de se reproduire sans avoir été fécondé est à l'origine de cette étonnante diversité propre à faire perdre son latin à un botaniste. Les français l'avaient d'ailleurs un peu perdu. Ils se sont longtemps mépris sur nos pissenlits indigènes. Le nom botanique qu'ils avaient attribué au pissenlit commun de nos contrées était Taraxacum officinale G. H. Weber. Or on s'est aperçu que l'espèce décrite sous ce binôme à partir échantillons nordiques n'existait pas en France. Les plantes classées sous ce nom par les auteurs français sous ce nom étaient différentes, d'où le nom retenu : Taraxacum officinale sensu auct. Gall. (groupe) qui prend en compte également la multitude des micro-espèces. D'ailleurs devant cette multitude et les difficultés taxonomiques qu'elle pose, les botanistes ont divisé le genre en sections, le groupe T. o. sensu auct. Gall. étant le représentant de la section Ruderalia.
En fin de compte, il serait peut-être préférable de faire correspondre à note pissenlit commun la dénomination botanique : Taraxacum sect. Ruderalia mais cette section ne correspond pas non plus tout à fait à notre notion commune de pissenlit. Celle-ci inclut aussi les pissenlits alpins qui sont exclus de la section ruderalia.
On a ici un cas particulièrement clair où l'on peut voir que la catégorisation botanique et la catégorisation de la langue naturelle divergent. Et ce n'est pas la traduction française du binôme latin qui changera les choses. Le pissenlit du binôme traduit n'a ni le même sens, ni la même référence que ce que vous et moi appelons pissenlit lorsque nous les ramassons ou les mangeons en salade. On ramasse et on mange des pissenlits, pas des « pissenlits officinaux ». La classification vernaculaire et la classification botanique répondent à des principes et des exigences différentes, de telle sorte que lorsqu'ils parlent de pissenlit, le botaniste et « l'homme de la rue » ne parlent pas exactement de la même chose. Il ne faudrait pas en conclure que l'une des classifications est meilleure ou plus précise que l'autre. Celle de l'usage ordinaire est fixée par des siècles de pratique. Elle est bien adaptée à ses buts qui ne sont pas ceux de la botanique végétale qui a ses propres exigences et standards. Les deux taxonomie ne sont tout simplement pas comparables.
■ Usages ■
Les usages du pissenlit tant culinaire que médicinaux ou cosmétiques sont multiples et ce qui suit ne prétend pas à l'exhaustivité.
Et de plus, aucune plante ressemblant au pissenlit n'est toxique. Encore faut-il connaître un peu à quoi ressemble un pied de pissenlit.
►Salades
Commençons par l'usage le plus courant : la salade. C'est une des espèces de salade sauvage qui est la plus connue et parfois la seule connue.
Selon moi, le meilleur assaisonnement d'une salade de pissenlit est encore le plus simple. Huile d'olive et vinaigre de bon vin dans lequel on dissoudra le sel. Et quelle que soit la salade ne pas oublier pour les proportions : « Quand on fait une salade, celui qui met le sel doit être un sage, celui qui met le vinaigre un avare, celui qui met l'huile un prodigue »Les salades sauvages, 1986, p.20
Pour sortir des sentiers battus, je vous propose d'essayer cette salade de mauvaise herbes :
▫ Mélanger des rosettes de pissenlit avec celles de bourses à pasteur et de jeune pousses de mouron blanc,
▫ Ajouter quelques plantes entières de cardamines hérissées coupées en petit morceaux ( facultatif pour donner un peu de piquant à la salade)
▫ Assaisonner avec de l'huile de noix et un bon vinaigre de vin dans lequel aura été dissout le sel.
Cette salade comme celle plus classique des seules rosettes de pissenlit ne se conçoit guère sans être saupoudrée de poudre d'amandes râpées, accompagnée de quelques cerneaux de noix, de croutons frits frottés à l'ail et de lardons sautés pour ceux qui n'ont pas fait vœu de végétarisme ou végétalisme.
►Confits de boutons floraux
Cueillir les boutons floraux lorsqu'ils sont « prêts à s'élancer de leurs coupes de feuilles » selon la belle expression de P. Lieutaghi (1978) tome 2, p.74. Les préparer comme des câpres. Pour cela on ajoute aux boutons floraux des herbes aromatiques (feuilles de laurier, branches de thym et estragon). On tasse le tout dans des bocaux en verre fermant hermétiquement en veillant à la bonne répartition des herbes et on recouvre de vinaigre que l'on aura concentré au préalable en le portant à ébullition. Il faut attendre un mois au minimum avant de consommer.
►Cramaillotte
Parmi les nombreuses variantes de la recette de ce miel de pissenlit, en voici une parmi les plus faciles à réaliser et au succès assuré.
Les ingrédients nécessaires sont les suivants :
400 fleurs de pissenlit bien épanouies, 2 oranges bios ou au moins « non traitées », 2 citrons bios ou au moins « non traités », 1, 5 litre d'eau et 1kg de sucre cristallisé.
Préparation
▪ Laver les fleurs et enlever la partie verte. Cette opération demande un peu de patience et du temps.
▪ Couper les oranges et les citrons avec leurs écorces en tranches.
Mettre cuire l'ensemble à feu moyen dans 1, 5 litre d'eau pendant 20 minutes. Laisser refroidir
▪Filtrer et presser pour extraire tout le jus.
▪Ajouter au jus obtenu le kilo de sucre et faire cuire jusqu'à ce que le mélange bouillonne.
▪Laisser cuire vingt bonnes minutes. Plus la cuisson est longue et moins la confiture sera liquide.
▪Verser dans les pots.
►Vin de pissenlit : « Dandelion Wine »
Parmi de nombreuses variantes en voici une assez simple à réaliser et qui donne satisfaction.
Pour 4 litres de vin :
Cueillir 3 litres de capitules de pissenlit. Les laver pour éliminer les insectes qui y auraient trouvé refuge. Laisser sécher au soleil.
Verser quatre litre d'eau bouillante sur 3 litres de capitules de pissenlit.
Laisser reposer 24 heures avant de filtrer.
Ajouter : 1 livre de raisins secs, 3 oranges et 3 citrons non-traités ou bios coupés en tranche avec leur écorce, 1,750 kg de sucre cristal et laisser macérer trois semaines en brassant (remuant) chaque jour.
Filtrer avant de verser dans des bouteilles sans bouchon en mettant sur les goulots un papier ménage pour préserver le vin de la poussière et autres impuretés pendant la fermentation (environ 2 mois).
Une fois que la fermentation est terminée, lorsque le liquide est clair, filtrer à nouveau et mettre dans des bouteilles stérilisées fermées avec un muselet (comme les bouteilles de limonade)
Laisser vieillir pendant un an.
On trouvera treize recettes différentes de ce vin sur sur le site des « amateurs de vignes et de vins de fruits dans les régions septentrionales »
Avec la racine, on peut obtenir un produit qui ressemble à la chicorée. Et il y a encore beaucoup d'autres recettes.
Il existe même une Confrérie des gousteurs de pissenlits. On peut voir leur page en cliquant sur la photo
Comme les usages culinaires, ils sont nombreux et très anciens. Le pissenlit est mentionné chez les grecs et par les médecins arabes Rhazes et Avicenne. Il figure dans tous les traités d'herboristerie du moyen âge.
Le pissenlit est apéritif, diurétique, dépuratif, cholagogue (il stimule la vésicule biliaire). Ses feuilles sont très riches en vitamines A (soixante dix fois plus que les oranges, selon F. Couplan), riches en vitamines B1, B2, C. La lactopirine contenue dans le suc des tiges et racines est un principe « amer » qui est responsable de son action cholagogue, action qui était déjà bien connue d'Olivier de Serre en 1600 qui le recommandait contre la jaunisse (Lieutaghi, 1978, t. 2, p. 173.
Il aide à combattre la lithiase biliaire et rénale (les calculs), l'insuffisance hépatique et l'excès de cholestérol.
Indépendamment de sa valeur culinaire la salade de pissenlit a une valeur thérapeutique. Une cure de ces salades en fin d'hiver est tout indiquée pour retrouver tonus, ouvrir l'appétit, combattre les digestions difficiles et les maladies cutanées.
Voici une préparation pour combattre l'excès de cholestérol dont souffrent beaucoup de nos contemporains :
Faire bouillir 10 minutes 100gr de racines dans 1litre d'eau, filtrer et boire 3 petites tasses par jour dont une à jeun (Belaiche, 1982 où l'on trouvera d'autres préparations pour les différents usages médicinaux du pissenlit ).
Pour lutter contre la cellulite, utiliser la préparation suivante : 30 gr de feuilles fraîches de pissenlit pour 1 litre d'eau bouillante à laisser infuser 10minutes. Boire froid, une tasse le matin.
Pour avoir un teint éclatant : laisser bouillir pendant 30 minutes 60 gramme de racines fraîches dans 1litre d'eau. Laisser refroidir et appliquer en lotion sur le visage.
N. b : Il est préférable de récolter les racines au bout de trois ans. Pour les pissenlits sauvages, l'arrachage de la racine s'avère assez délicat et épuisant. Une raie de pissenlit au potager est justifiée si l'on envisage d'en utiliser les racines.
►On sait que les boules cotonneuses du fruit du pissenlit est l'élément essentiel du logo d'une grand maison d'édition.
► Ces fruits rassemblés en boule que l'on « appelle « chandelle », « horloger », « bonne nouvelle » apprennent à la jeune fille qui les disperse de son souffle combien d'années la séparent du mariage : autant de fois doit-elle souffler, autant d'années languira-t-elle » Si les fruits montent, le mariage sera heureux mais s'il descendent, « mieux vaut recommencer un jour de grand vent » conseille Pierre Lieutaghi (1978, p. 73)
► Il paraît que pendant la dernière guerre mondiale, les Russes auraient extrait du caoutchouc à partir du latex de certains pissenlits (Dupont F. et Guignard J. L.2007)
Après avoir lu cet article, j'espère que lorsque vous croiserez un pissenlit sur votre chemin, vous ne le regarderez plus de la même façon.
RÉFÉRENCES
Belaiche (P.) 1982, Guide familial de la médecine par les plantes, Hachette, Paris.
Couplan(F.) 2009, Le régal végétal, (2° éd.) Ellebore.
Dupont (F.) et Guignard (J. L.) 2007, Botanique, systématique moléculaire,(14° éd. Revue), Masson, Paris.
Garonne (B.) ed. 1986, « Les salades sauvages », Cahiers de Cuculles, n°1, 1° trimestre 1986, Les écologistes de l'Euzières, Montpellier.
Rameau (J.C.) Mansion (D.) Dumé (G.), et col. 1989, Flore forestière française, tome 1, Plaines et collines, Idf, Paris.
Sites
Tela-botanica
Visiflora
Atlas de la flore sauvage des Hauts de Seine
Les usages du pissenlit tant culinaire que médicinaux ou cosmétiques sont multiples et ce qui suit ne prétend pas à l'exhaustivité.
- Culinaires
Et de plus, aucune plante ressemblant au pissenlit n'est toxique. Encore faut-il connaître un peu à quoi ressemble un pied de pissenlit.
►Salades
Commençons par l'usage le plus courant : la salade. C'est une des espèces de salade sauvage qui est la plus connue et parfois la seule connue.
Selon moi, le meilleur assaisonnement d'une salade de pissenlit est encore le plus simple. Huile d'olive et vinaigre de bon vin dans lequel on dissoudra le sel. Et quelle que soit la salade ne pas oublier pour les proportions : « Quand on fait une salade, celui qui met le sel doit être un sage, celui qui met le vinaigre un avare, celui qui met l'huile un prodigue »Les salades sauvages, 1986, p.20
Pour sortir des sentiers battus, je vous propose d'essayer cette salade de mauvaise herbes :
▫ Mélanger des rosettes de pissenlit avec celles de bourses à pasteur et de jeune pousses de mouron blanc,
▫ Ajouter quelques plantes entières de cardamines hérissées coupées en petit morceaux ( facultatif pour donner un peu de piquant à la salade)
▫ Assaisonner avec de l'huile de noix et un bon vinaigre de vin dans lequel aura été dissout le sel.
Cette salade comme celle plus classique des seules rosettes de pissenlit ne se conçoit guère sans être saupoudrée de poudre d'amandes râpées, accompagnée de quelques cerneaux de noix, de croutons frits frottés à l'ail et de lardons sautés pour ceux qui n'ont pas fait vœu de végétarisme ou végétalisme.
►Confits de boutons floraux
Cueillir les boutons floraux lorsqu'ils sont « prêts à s'élancer de leurs coupes de feuilles » selon la belle expression de P. Lieutaghi (1978) tome 2, p.74. Les préparer comme des câpres. Pour cela on ajoute aux boutons floraux des herbes aromatiques (feuilles de laurier, branches de thym et estragon). On tasse le tout dans des bocaux en verre fermant hermétiquement en veillant à la bonne répartition des herbes et on recouvre de vinaigre que l'on aura concentré au préalable en le portant à ébullition. Il faut attendre un mois au minimum avant de consommer.
►Cramaillotte
Parmi les nombreuses variantes de la recette de ce miel de pissenlit, en voici une parmi les plus faciles à réaliser et au succès assuré.
Les ingrédients nécessaires sont les suivants :
400 fleurs de pissenlit bien épanouies, 2 oranges bios ou au moins « non traitées », 2 citrons bios ou au moins « non traités », 1, 5 litre d'eau et 1kg de sucre cristallisé.
Préparation
▪ Laver les fleurs et enlever la partie verte. Cette opération demande un peu de patience et du temps.
▪ Couper les oranges et les citrons avec leurs écorces en tranches.
Mettre cuire l'ensemble à feu moyen dans 1, 5 litre d'eau pendant 20 minutes. Laisser refroidir
▪Filtrer et presser pour extraire tout le jus.
▪Ajouter au jus obtenu le kilo de sucre et faire cuire jusqu'à ce que le mélange bouillonne.
▪Laisser cuire vingt bonnes minutes. Plus la cuisson est longue et moins la confiture sera liquide.
▪Verser dans les pots.
►Vin de pissenlit : « Dandelion Wine »
Parmi de nombreuses variantes en voici une assez simple à réaliser et qui donne satisfaction.
Pour 4 litres de vin :
Cueillir 3 litres de capitules de pissenlit. Les laver pour éliminer les insectes qui y auraient trouvé refuge. Laisser sécher au soleil.
Verser quatre litre d'eau bouillante sur 3 litres de capitules de pissenlit.
Laisser reposer 24 heures avant de filtrer.
Ajouter : 1 livre de raisins secs, 3 oranges et 3 citrons non-traités ou bios coupés en tranche avec leur écorce, 1,750 kg de sucre cristal et laisser macérer trois semaines en brassant (remuant) chaque jour.
Filtrer avant de verser dans des bouteilles sans bouchon en mettant sur les goulots un papier ménage pour préserver le vin de la poussière et autres impuretés pendant la fermentation (environ 2 mois).
Une fois que la fermentation est terminée, lorsque le liquide est clair, filtrer à nouveau et mettre dans des bouteilles stérilisées fermées avec un muselet (comme les bouteilles de limonade)
Laisser vieillir pendant un an.
On trouvera treize recettes différentes de ce vin sur sur le site des « amateurs de vignes et de vins de fruits dans les régions septentrionales »
Avec la racine, on peut obtenir un produit qui ressemble à la chicorée. Et il y a encore beaucoup d'autres recettes.
Il existe même une Confrérie des gousteurs de pissenlits. On peut voir leur page en cliquant sur la photo
- Médicinaux
Comme les usages culinaires, ils sont nombreux et très anciens. Le pissenlit est mentionné chez les grecs et par les médecins arabes Rhazes et Avicenne. Il figure dans tous les traités d'herboristerie du moyen âge.
Le pissenlit est apéritif, diurétique, dépuratif, cholagogue (il stimule la vésicule biliaire). Ses feuilles sont très riches en vitamines A (soixante dix fois plus que les oranges, selon F. Couplan), riches en vitamines B1, B2, C. La lactopirine contenue dans le suc des tiges et racines est un principe « amer » qui est responsable de son action cholagogue, action qui était déjà bien connue d'Olivier de Serre en 1600 qui le recommandait contre la jaunisse (Lieutaghi, 1978, t. 2, p. 173.
Il aide à combattre la lithiase biliaire et rénale (les calculs), l'insuffisance hépatique et l'excès de cholestérol.
Indépendamment de sa valeur culinaire la salade de pissenlit a une valeur thérapeutique. Une cure de ces salades en fin d'hiver est tout indiquée pour retrouver tonus, ouvrir l'appétit, combattre les digestions difficiles et les maladies cutanées.
Voici une préparation pour combattre l'excès de cholestérol dont souffrent beaucoup de nos contemporains :
Faire bouillir 10 minutes 100gr de racines dans 1litre d'eau, filtrer et boire 3 petites tasses par jour dont une à jeun (Belaiche, 1982 où l'on trouvera d'autres préparations pour les différents usages médicinaux du pissenlit ).
- Cosmétiques
Pour lutter contre la cellulite, utiliser la préparation suivante : 30 gr de feuilles fraîches de pissenlit pour 1 litre d'eau bouillante à laisser infuser 10minutes. Boire froid, une tasse le matin.
Pour avoir un teint éclatant : laisser bouillir pendant 30 minutes 60 gramme de racines fraîches dans 1litre d'eau. Laisser refroidir et appliquer en lotion sur le visage.
N. b : Il est préférable de récolter les racines au bout de trois ans. Pour les pissenlits sauvages, l'arrachage de la racine s'avère assez délicat et épuisant. Une raie de pissenlit au potager est justifiée si l'on envisage d'en utiliser les racines.
- Divers
►On sait que les boules cotonneuses du fruit du pissenlit est l'élément essentiel du logo d'une grand maison d'édition.
► Ces fruits rassemblés en boule que l'on « appelle « chandelle », « horloger », « bonne nouvelle » apprennent à la jeune fille qui les disperse de son souffle combien d'années la séparent du mariage : autant de fois doit-elle souffler, autant d'années languira-t-elle » Si les fruits montent, le mariage sera heureux mais s'il descendent, « mieux vaut recommencer un jour de grand vent » conseille Pierre Lieutaghi (1978, p. 73)
► Il paraît que pendant la dernière guerre mondiale, les Russes auraient extrait du caoutchouc à partir du latex de certains pissenlits (Dupont F. et Guignard J. L.2007)
Après avoir lu cet article, j'espère que lorsque vous croiserez un pissenlit sur votre chemin, vous ne le regarderez plus de la même façon.
RÉFÉRENCES
Belaiche (P.) 1982, Guide familial de la médecine par les plantes, Hachette, Paris.
Couplan(F.) 2009, Le régal végétal, (2° éd.) Ellebore.
Dupont (F.) et Guignard (J. L.) 2007, Botanique, systématique moléculaire,(14° éd. Revue), Masson, Paris.
Garonne (B.) ed. 1986, « Les salades sauvages », Cahiers de Cuculles, n°1, 1° trimestre 1986, Les écologistes de l'Euzières, Montpellier.
Rameau (J.C.) Mansion (D.) Dumé (G.), et col. 1989, Flore forestière française, tome 1, Plaines et collines, Idf, Paris.
Sites
Tela-botanica
Visiflora
Atlas de la flore sauvage des Hauts de Seine
Jeudi 24 Mars 2011
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