Fontenay-aux-Roses
Pierre-Henri Constant ardent défenseur de l'ancien relais de poste du 22, avenue Lombart?! On se frotte les yeux. On croit rêver. On relit deux fois.... Mais non, pas d'erreur...
Sous le titre « La maison du 22, avenue Lombart » P. H. Constant, fer de lance de l'UMP tendance Pemezec à Fontenay-aux-Roses, écrit : « Pour mémoire(sic!), cette maison a été achetée par la municipalité il y a quelques années, pour en faire une maison des associations. Il s’agit d’une jolie propriété, typique mais malheureusement en très mauvais état, qui appartient à l’histoire et représente encore l’âme de Fontenay aux Roses. » Certes, mais si la maison est aujourd'hui dans cet état, à qui la faute?
Ou bien Monsieur Constant ne connait que le dernier paragraphe de cette histoire, ou bien sa mauvaise foi est sans limite. Car la faute en revient à l'ancienne municipalité RPR,
Ou bien Monsieur Constant ne connait que le dernier paragraphe de cette histoire, ou bien sa mauvaise foi est sans limite. Car la faute en revient à l'ancienne municipalité RPR,
ce même RPR qui est la composante principale de l'UMP dont il fait partie. La présidente de son groupe au Conseil municipal, Madame Galante Guilleminot appartenait à l'équipe qui avait fait le choix de bétonner la plupart des espaces verts de Fontenay-aux-Roses, dont le 22, avenue Lombart.
Il est vrai que tout cela se passait il y a plus de vingt ans maintenant. Mémoire pour mémoire, P-H Constant ignore peut-être tout de cette histoire. Mais pourquoi donc la présidente de son groupe au Conseil municipal ne l'en a -t-elle pas informé? Il est vrai que l'on murmure qu'entre la tendance Pemezec et la tendance Devedjian, ce n'est pas la lune de miel. C »est aussi sans compter que Madame Galante-Guilleminot se soucie de cette maison comme d'une guigne. Elle nous a présenté lors d'un Conseil communautaire un superbe projet – hélas parfaitement utopique! – de stade nautique sur cette même parcelle, projet qui supposait que soit rasée cette maison dont P. H. Constant a pris la défense.
Un petit retour dans un passé que tout le monde n'a pas oublié
Pour les nouveaux habitants ou pour ceux qui auraient, volontairement ou involontairement, la mémoire courte, retournons une vingtaine d'années en arrière.
Une précision tout d'abord, c'est l'ensemble de la parcelle qui a été rachetée par la ville comme elle s'y été engagée, il y a très longtemps.
Si la maison s'est dégradée, c'est parce qu'il y a eu un contentieux interminable avec l'ancien propriétaire, la « FACEBAT », branche de la Franco-Suisse, société de promotion immobilière ; un propriétaire qui n'a guère pris soin de son bien. La maison a été laissée à l'abandon, squattée, plusieurs fois incendiée tandis que le jardin servait à entreposer ferrailles et gravats divers.
Le 22, avenue Lombart était classéEBC (Espace boisé classé) dans le Plan d'occupation des Sols comme l'était aussi le square des Anciens combattant qui le jouxte.
Ce classement est, rappelons le, un classement de protection qui interdit toute opération de nature à compromettre les « boisements ». Il faut dire que cette parcelle méritait bien ce statut protégé. Autour de la maison qui avait été un relais de poste, il y avait une magnifique roseraie avec de très beaux arbres dont un catalpa imposant. Elle avait encore ce statut d'EBC lorsque le promoteur l'a achetée. Étrange, de la part d'un promoteur ! Pas tant que cela, cependant....
Peu de temps après, par la grâce d'une révision du POS, voilà que la parcelle et le square perdent leur statut d'EBC et deviennent constructibles. Mieux, même... Ils entrent dans le périmètre d'une ZAC. Tout le secteur devait être bétonné. Bien entendu, la maison devait être démolie et la roseraie détruite, ses arbres abattus. L'espace vert attenant devait subir le même sort.
Les habitant(e)s du quartier, au premier chef, mais aussi de très nombreux fontenaisien(ne)s se révoltèrent. D'ailleurs, tous les espaces verts de proximité de la ville étaient menacés par les projets du Maire d'alors, Alain Moizan, qui ne pratiquait guère la concertation et s'est trouvé en conflit ouvert avec une très grande partie de sa population (qui ne manqua pas de le remercier à la première occasion).
Suite à un recours juridique de toutes les associations de défense de l'environnement et de quartier mobilisées et unies, le Nouveau POS fut annulé par le Tribunal administratif. C'était le règlement national d'urbanisme qui s'appliquait en attendant un nouveau POS. Cela supposait qu'il ne pouvait y avoir d'abattage d'arbres sans une demande préalable.
Hélas, cela n'a pas suffi pour sauver la roseraie du 22, avenue Lombart et ses arbres.
Le propriétaire voulut passer en force et pratiquer la politique du fait accompli. Il fit tronçonner tous les arbres, arracher les rosiers et racler le terrain à grands coups de pelleteuses et de lames de bulldozers, pendant les vacances de Noël, quelque jours avant le 25 décembre. Pris par surprise, les défenseurs du lieu n'ont pu empêcher le massacre.
Je me souviens d'être allé sur place avec Monsieur Ledoux pour exiger en vain l'arrêt du carnage. Il était déjà trop tard pour les rosiers mais le catalpa était encore debout. Nous avons dû nous replier sous la menace des ouvriers et quitter ce qu'ils considéraient comme leur chantier, tandis que la police municipale ne se manifestait pas. Elle avait pourtant été prévenue mais avait sans doute des instructions pour regarder ailleurs. Et le catalpa fut lui aussi tronçonné. Commencèrent alors les ennuis du propriétaire qui eut d'abord à faire face à une plainte des associations.
Et maintenant?
Oui, le 22, avenue Lombart représente l'âme de Fontenay-aux-Roses, comme le dit si bien Monsieur Constant. Mais c'est parce qu'il est tout un symbole. Celui de la résistance des habitants d'une ville que le maire RPR voulait livrer au bétonnage de la promotion immobilière, qui croyait à tort que parce qu'il avait été élu, il pouvait faire ce qu'il voulait. Une leçon que tout maire et tout élu ferait bien de méditer ! Symbole d'une résistance victorieuse puisque la parcelle va redevenir un jardin qui sera aménagé en concertation avec les habitants à partir d'un projet que je leur présenterai, comme je l'ai toujours fait.
Bien sûr, moi aussi, comme les habitants du quartier, j'aurais aimé que soit réhabilité l'ancien relais de poste mais cette maison est dans un tel état que c'est actuellement un luxe que les finances de la ville ne permettent pas. Conserver les pierres de la façade pour un projet futur comme l'a proposé le maire lors du Conseil de quartier ou sécuriser l'édifice d'une façon ou d'une autre pour pouvoir aménager l'espace vert qui est autour comme cela était prévu depuis longtemps sont les seules solutions possibles actuellement. La sécurisation de la la maison a ma préférence parce que cela permettait de ne pas tirer un trait définitif sur celle-ci.
Si un jour elle pouvait renaître de ses ruines, outre le fait que l'on aurait sauvé une maison caractéristique du Fontenay d'autrefois, un peu de sa mémoire donc, la victoire serait totale comme le dit Madame Lecante, présidente de l'association RER – Lombart – Potiers.
Il est vrai que tout cela se passait il y a plus de vingt ans maintenant. Mémoire pour mémoire, P-H Constant ignore peut-être tout de cette histoire. Mais pourquoi donc la présidente de son groupe au Conseil municipal ne l'en a -t-elle pas informé? Il est vrai que l'on murmure qu'entre la tendance Pemezec et la tendance Devedjian, ce n'est pas la lune de miel. C »est aussi sans compter que Madame Galante-Guilleminot se soucie de cette maison comme d'une guigne. Elle nous a présenté lors d'un Conseil communautaire un superbe projet – hélas parfaitement utopique! – de stade nautique sur cette même parcelle, projet qui supposait que soit rasée cette maison dont P. H. Constant a pris la défense.
Un petit retour dans un passé que tout le monde n'a pas oublié
Pour les nouveaux habitants ou pour ceux qui auraient, volontairement ou involontairement, la mémoire courte, retournons une vingtaine d'années en arrière.
Une précision tout d'abord, c'est l'ensemble de la parcelle qui a été rachetée par la ville comme elle s'y été engagée, il y a très longtemps.
Si la maison s'est dégradée, c'est parce qu'il y a eu un contentieux interminable avec l'ancien propriétaire, la « FACEBAT », branche de la Franco-Suisse, société de promotion immobilière ; un propriétaire qui n'a guère pris soin de son bien. La maison a été laissée à l'abandon, squattée, plusieurs fois incendiée tandis que le jardin servait à entreposer ferrailles et gravats divers.
Le 22, avenue Lombart était classéEBC (Espace boisé classé) dans le Plan d'occupation des Sols comme l'était aussi le square des Anciens combattant qui le jouxte.
Ce classement est, rappelons le, un classement de protection qui interdit toute opération de nature à compromettre les « boisements ». Il faut dire que cette parcelle méritait bien ce statut protégé. Autour de la maison qui avait été un relais de poste, il y avait une magnifique roseraie avec de très beaux arbres dont un catalpa imposant. Elle avait encore ce statut d'EBC lorsque le promoteur l'a achetée. Étrange, de la part d'un promoteur ! Pas tant que cela, cependant....
Peu de temps après, par la grâce d'une révision du POS, voilà que la parcelle et le square perdent leur statut d'EBC et deviennent constructibles. Mieux, même... Ils entrent dans le périmètre d'une ZAC. Tout le secteur devait être bétonné. Bien entendu, la maison devait être démolie et la roseraie détruite, ses arbres abattus. L'espace vert attenant devait subir le même sort.
Les habitant(e)s du quartier, au premier chef, mais aussi de très nombreux fontenaisien(ne)s se révoltèrent. D'ailleurs, tous les espaces verts de proximité de la ville étaient menacés par les projets du Maire d'alors, Alain Moizan, qui ne pratiquait guère la concertation et s'est trouvé en conflit ouvert avec une très grande partie de sa population (qui ne manqua pas de le remercier à la première occasion).
Suite à un recours juridique de toutes les associations de défense de l'environnement et de quartier mobilisées et unies, le Nouveau POS fut annulé par le Tribunal administratif. C'était le règlement national d'urbanisme qui s'appliquait en attendant un nouveau POS. Cela supposait qu'il ne pouvait y avoir d'abattage d'arbres sans une demande préalable.
Hélas, cela n'a pas suffi pour sauver la roseraie du 22, avenue Lombart et ses arbres.
Le propriétaire voulut passer en force et pratiquer la politique du fait accompli. Il fit tronçonner tous les arbres, arracher les rosiers et racler le terrain à grands coups de pelleteuses et de lames de bulldozers, pendant les vacances de Noël, quelque jours avant le 25 décembre. Pris par surprise, les défenseurs du lieu n'ont pu empêcher le massacre.
Je me souviens d'être allé sur place avec Monsieur Ledoux pour exiger en vain l'arrêt du carnage. Il était déjà trop tard pour les rosiers mais le catalpa était encore debout. Nous avons dû nous replier sous la menace des ouvriers et quitter ce qu'ils considéraient comme leur chantier, tandis que la police municipale ne se manifestait pas. Elle avait pourtant été prévenue mais avait sans doute des instructions pour regarder ailleurs. Et le catalpa fut lui aussi tronçonné. Commencèrent alors les ennuis du propriétaire qui eut d'abord à faire face à une plainte des associations.
Et maintenant?
Oui, le 22, avenue Lombart représente l'âme de Fontenay-aux-Roses, comme le dit si bien Monsieur Constant. Mais c'est parce qu'il est tout un symbole. Celui de la résistance des habitants d'une ville que le maire RPR voulait livrer au bétonnage de la promotion immobilière, qui croyait à tort que parce qu'il avait été élu, il pouvait faire ce qu'il voulait. Une leçon que tout maire et tout élu ferait bien de méditer ! Symbole d'une résistance victorieuse puisque la parcelle va redevenir un jardin qui sera aménagé en concertation avec les habitants à partir d'un projet que je leur présenterai, comme je l'ai toujours fait.
Bien sûr, moi aussi, comme les habitants du quartier, j'aurais aimé que soit réhabilité l'ancien relais de poste mais cette maison est dans un tel état que c'est actuellement un luxe que les finances de la ville ne permettent pas. Conserver les pierres de la façade pour un projet futur comme l'a proposé le maire lors du Conseil de quartier ou sécuriser l'édifice d'une façon ou d'une autre pour pouvoir aménager l'espace vert qui est autour comme cela était prévu depuis longtemps sont les seules solutions possibles actuellement. La sécurisation de la la maison a ma préférence parce que cela permettait de ne pas tirer un trait définitif sur celle-ci.
Si un jour elle pouvait renaître de ses ruines, outre le fait que l'on aurait sauvé une maison caractéristique du Fontenay d'autrefois, un peu de sa mémoire donc, la victoire serait totale comme le dit Madame Lecante, présidente de l'association RER – Lombart – Potiers.
Jeudi 24 Février 2011
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