Fontenay-aux-Roses
Sur le blog « Oser Fontenay » qui donne la parole aux habitants de Fontenay-aux-Roses, s’expriment surtout des personnes de sensibilité de gauche ou/et écologiste, plutôt modérées et opposées à la majorité municipale actuelle d’union des droites, du centre droit, du Modem, de LRM dont des transfuges du PS, dirigée par un maire UDI.
Quelques articles et commentaires parus sur ce blog se lamentent de l’absence d’union à gauche, une gauche qualifiée à cause de cette incapacité à se rassembler de gauche la plus bête (et autres qualificatifs) du monde. On a l’impression à lire ces écrits que sans union, c’est la défaite assurée, alors qu’avec l’union « des gauches » la victoire serait à portée de bulletins de vote… Il s’agit là d’un biais né d’une projection sur l’échelon national d’une situation locale dont seul – du moins parmi ceux qui ont écrit sur ce blog – le responsable du groupe local EELV a su s’abstraire mais sans pour autant faire preuve de réalisme !
L'union ? Avec qui précisément? Pour quoi faire ? Avoir une petite chance de battre Macron ? Très petite ! Car d'une part les divergences entre les partis se situant à gauche et les partis écologistes étant profondes, l’union de façade aurait du mal à convaincre et d'autre part même si on faisait la somme des intentions de vote en confondant politique et arithmétique, le compte n'y serait pas, surtout si le PC et les Insoumis sont exclus de cette union de la "gauche de gouvernement". Ces contributeurs ont-ils déjà oublié le quinquennat de Hollande qui a prouvé qu'il ne suffit pas de gagner une élection, qu'il ne faut pas promettre ce qu'on ne peut tenir et qu'après il faut être en mesure de transformer l'union des "contres" en accord effectif de gouvernement ! Des idéaux et des valeurs même communes ne font pas un programme ! Énergie, politique étrangère, Europe, etc., voire même maintenant gastronomie (!!!), les divergences abondent tant sur des sujets régaliens en principe du ressort du Président de la République que sur d’autres qui le sont moins, voire pas du tout !
Aborder la situation politique nationale des Gauches et des Écologistes à partir de celle de Fontenay crée un biais. Ici l'absence d'union des oppositions a sans doute compté pour beaucoup dans leur défaite à l’élection municipale alors qu’il n'y avait entre elles que de faibles divergences n'obérant pas la possibilité de conduire une politique municipale commune bien que, dans une équipe municipale, il ne suffit pas d'avoir des vues voisines, il est aussi nécessaire que les gens puissent s'entendre entre eux un minimum. Par contraste l’union au second tour des gauches, des associatifs et des écologistes aux élections départementales aurait permis de remporter le canton Châtillon/Fontenay-aux-Roses.
S’il semble bien que ce soit la désunion qui a fait perdre la municipale, pour autant, il n’est pas évident que ce soit l’union qui a fait gagner l’élection départementale par le binôme PS/EELV. C'est bien plutôt le mauvais score du binôme de droite à Châtillon. D’ailleurs à Fontenay, le binôme de droite a obtenu un score supérieur au binôme PS/EELV, les appels à l’union des autres candidats de gauche comme des « associatifs » pour battre le maire n’ayant eu que peu d’effet. Si les limites du canton avaient été celles de la ville comme c’était le cas avant l’introduction de binômes pour garantir la parité, la droite aurait remporté l’élection.
Aborder la situation politique nationale des Gauches et des Écologistes à partir de celle de Fontenay crée un biais. Ici l'absence d'union des oppositions a sans doute compté pour beaucoup dans leur défaite à l’élection municipale alors qu’il n'y avait entre elles que de faibles divergences n'obérant pas la possibilité de conduire une politique municipale commune bien que, dans une équipe municipale, il ne suffit pas d'avoir des vues voisines, il est aussi nécessaire que les gens puissent s'entendre entre eux un minimum. Par contraste l’union au second tour des gauches, des associatifs et des écologistes aux élections départementales aurait permis de remporter le canton Châtillon/Fontenay-aux-Roses.
S’il semble bien que ce soit la désunion qui a fait perdre la municipale, pour autant, il n’est pas évident que ce soit l’union qui a fait gagner l’élection départementale par le binôme PS/EELV. C'est bien plutôt le mauvais score du binôme de droite à Châtillon. D’ailleurs à Fontenay, le binôme de droite a obtenu un score supérieur au binôme PS/EELV, les appels à l’union des autres candidats de gauche comme des « associatifs » pour battre le maire n’ayant eu que peu d’effet. Si les limites du canton avaient été celles de la ville comme c’était le cas avant l’introduction de binômes pour garantir la parité, la droite aurait remporté l’élection.
Donc non, la Gauche n'est pas la plus bête du monde pour la simple et bonne raison que cette Gauche qui fut "Gauche plurielle" puis "Gauche de gouvernement" n'existe plus, elle a explosé. D'ailleurs une partie de celle-ci se retrouve dans LREM, à tous les sens du verbe "se retrouver" car il serait réducteur de n'y voir qu'opportunisme ! Voir dans les égos des candidats la principale cause de cette désunion est encore plus réducteur !
Je crois que c’est Maxime Messier, responsable du Groupe local EELV qui a raison. Dans un commentaire qui tranche avec « l’unionite » ambiante, il rappelle que la Gauche a gagné des élections sans qu’il y ait union et il écrit : «Si la gauche a parfois gagné des élections nationales, c’est parce qu’un parti dominait largement la gauche : le parti socialiste. A lui tout seul, ce parti approchait les 30% des voix et il était en mesure de remporter les élections. Aujourd’hui, le PS s’est effondré dans l’électorat » Mais en bon petit soldat d’EELV, Maxime Messier prétend que c’est l’écologie politique qui doit servir de nouvelle locomotive pour tirer la gauche de son marasme et donc Yannick Jadot …. qui tourne autour de 5% dans les sondages et ne fera sans doute pas mieux au soir du 1ier tour de la présidentielle ! Le réalisme n’est pas de mise, ni chez Yannick Jadot, ni chez Maxime Messier.
Jean-Luc Mélenchon n’a peut-être pas tort de ne pas vouloir discuter avec les débris à la dérive de la gauche qui se disait « gauche de gouvernement » dont d’ailleurs une bonne partie se retrouve aux côtés de Macron et continue donc de gouverner. C’est aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis qui pèsent le plus et bien que beaucoup d’anciens Verts marqués à gauche, voire étiquetés gauchistes comme Martine Billard aient rejoint les Insoumis au fil du temps, Jadot sinon EELV ne veut pas entendre parler d’une alliance avec eux et évidemment, surtout pas derrière Mélenchon bien que Yannick Jadot plafonne à 5% et que Jean-Luc Mélenchon a plus du double (et cuisine le quinoa). Mais ce dernier n’est pas atlantiste et critique vis-à-vis des traités de l’Union Européenne….
Quant à Gilles Mergy, tête de la liste battue au second tour des municipales, dans un commentaire daté du 20 décembre 2021, il estimait que Mme Taubira la candidate de son parti, le PRG qui reste un parti de notables, « pourrait un peu changer la donne si elle s’inscrit dans la dynamique d’une primaire populaire. Mme Taubira réussit à allier les valeurs traditionnelles de la gauche sociale et populaire et les attentes sociétales actuelles (comme en témoigne sa réforme du mariage pour tous) » Certes, elle a gagné la « primaire populaire » mais depuis, dans les sondages avec 2%/2,5% d’intentions de vote, elle fait à-peu-près jeu égal avec Anne Hidalgo. Pas de quoi faire rêver, y compris le PRG qui annonce le 14 février 2022 se mettre en retrait de cette candidature. Il ne tient sans doute pas à être mêlé à cette déconfiture. Avoir fait voter « le mariage pour tous » ne suffisant apparemment pas à susciter l’enthousiasme des gauches dans l’élection présidentielle ! Le PS, plus fidèle et plus courageux que le PRG, persiste et signe en continuant de soutenir Anne Hidalgo en perdition, dépassée par le communiste (quelle revanche pour ce parti !) et peut-être même par la candidate du Parti animaliste qui n’a aucune chance de se présenter faute du sésame des 500 signatures. Gageons que celle-ci tentera de vendre très cher ses voix potentielles démontrant ainsi que le lobbying n’est pas le propre des chasseurs.
Bref, Maxime Messier a raison, sans « locomotive » pas d’union et de toute façon, une union sans locomotive n’est nullement une garantie du succès. Pour filer la métaphore, on pourrait ajouter qu’une locomotive sans wagon est un inutile gaspillage d’énergie. Il reste qu’une vision correcte et partagée des rapports de force au sein de la mouvance des gauches et de l’écologisme est la première condition d’une union véritable, avant même la constitution d’un programme parce qu’elle conditionne la réussite des négociations dont sera issu ce programme. Nous sommes en sommes loin !
L’unité ne sera possible seulement lorsque dans cet éparpillement de structures plus ou moins pérennes, les rapports de force se seront stabilisés et, surtout, seront reconnus de sorte que négociations et alliances formelles ou non deviennent possibles. Réduire cela à une course pour savoir qui arrivera le premier est, là encore, réducteur et témoigne pour le moins d’une certaine cécité politique. Répétons-le, compte tenu de la situation, des divergences sur des sujet majeurs, l’union n’aurait pu être que de façade, donc purement électoraliste et peu crédible. Et la défaite aurait obscurci un peu plus l’avenir, déjà pas très brillant. Gagner ensemble, c’est déjà difficile à gérer mais couler ensemble …
Je crois que c’est Maxime Messier, responsable du Groupe local EELV qui a raison. Dans un commentaire qui tranche avec « l’unionite » ambiante, il rappelle que la Gauche a gagné des élections sans qu’il y ait union et il écrit : «Si la gauche a parfois gagné des élections nationales, c’est parce qu’un parti dominait largement la gauche : le parti socialiste. A lui tout seul, ce parti approchait les 30% des voix et il était en mesure de remporter les élections. Aujourd’hui, le PS s’est effondré dans l’électorat » Mais en bon petit soldat d’EELV, Maxime Messier prétend que c’est l’écologie politique qui doit servir de nouvelle locomotive pour tirer la gauche de son marasme et donc Yannick Jadot …. qui tourne autour de 5% dans les sondages et ne fera sans doute pas mieux au soir du 1ier tour de la présidentielle ! Le réalisme n’est pas de mise, ni chez Yannick Jadot, ni chez Maxime Messier.
Jean-Luc Mélenchon n’a peut-être pas tort de ne pas vouloir discuter avec les débris à la dérive de la gauche qui se disait « gauche de gouvernement » dont d’ailleurs une bonne partie se retrouve aux côtés de Macron et continue donc de gouverner. C’est aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis qui pèsent le plus et bien que beaucoup d’anciens Verts marqués à gauche, voire étiquetés gauchistes comme Martine Billard aient rejoint les Insoumis au fil du temps, Jadot sinon EELV ne veut pas entendre parler d’une alliance avec eux et évidemment, surtout pas derrière Mélenchon bien que Yannick Jadot plafonne à 5% et que Jean-Luc Mélenchon a plus du double (et cuisine le quinoa). Mais ce dernier n’est pas atlantiste et critique vis-à-vis des traités de l’Union Européenne….
Quant à Gilles Mergy, tête de la liste battue au second tour des municipales, dans un commentaire daté du 20 décembre 2021, il estimait que Mme Taubira la candidate de son parti, le PRG qui reste un parti de notables, « pourrait un peu changer la donne si elle s’inscrit dans la dynamique d’une primaire populaire. Mme Taubira réussit à allier les valeurs traditionnelles de la gauche sociale et populaire et les attentes sociétales actuelles (comme en témoigne sa réforme du mariage pour tous) » Certes, elle a gagné la « primaire populaire » mais depuis, dans les sondages avec 2%/2,5% d’intentions de vote, elle fait à-peu-près jeu égal avec Anne Hidalgo. Pas de quoi faire rêver, y compris le PRG qui annonce le 14 février 2022 se mettre en retrait de cette candidature. Il ne tient sans doute pas à être mêlé à cette déconfiture. Avoir fait voter « le mariage pour tous » ne suffisant apparemment pas à susciter l’enthousiasme des gauches dans l’élection présidentielle ! Le PS, plus fidèle et plus courageux que le PRG, persiste et signe en continuant de soutenir Anne Hidalgo en perdition, dépassée par le communiste (quelle revanche pour ce parti !) et peut-être même par la candidate du Parti animaliste qui n’a aucune chance de se présenter faute du sésame des 500 signatures. Gageons que celle-ci tentera de vendre très cher ses voix potentielles démontrant ainsi que le lobbying n’est pas le propre des chasseurs.
Bref, Maxime Messier a raison, sans « locomotive » pas d’union et de toute façon, une union sans locomotive n’est nullement une garantie du succès. Pour filer la métaphore, on pourrait ajouter qu’une locomotive sans wagon est un inutile gaspillage d’énergie. Il reste qu’une vision correcte et partagée des rapports de force au sein de la mouvance des gauches et de l’écologisme est la première condition d’une union véritable, avant même la constitution d’un programme parce qu’elle conditionne la réussite des négociations dont sera issu ce programme. Nous sommes en sommes loin !
L’unité ne sera possible seulement lorsque dans cet éparpillement de structures plus ou moins pérennes, les rapports de force se seront stabilisés et, surtout, seront reconnus de sorte que négociations et alliances formelles ou non deviennent possibles. Réduire cela à une course pour savoir qui arrivera le premier est, là encore, réducteur et témoigne pour le moins d’une certaine cécité politique. Répétons-le, compte tenu de la situation, des divergences sur des sujet majeurs, l’union n’aurait pu être que de façade, donc purement électoraliste et peu crédible. Et la défaite aurait obscurci un peu plus l’avenir, déjà pas très brillant. Gagner ensemble, c’est déjà difficile à gérer mais couler ensemble …
Lundi 21 Février 2022
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