Nature - environnement
À bien des égards la « transition énergétique » telle que déclinée en France est un cauchemar écologique, surtout lorsqu’elle est promue dans ses aspects les plus délétères par des individus et groupes associatifs ou politiques qui se disent écologistes.
La destruction de nos forêts naturelles avec la filière bois vient se rajouter aux dommages causés par l’industrie du vent avec ses éoliennes qui massacre les oiseaux, dénature des territoires jusqu’alors relativement peu touchés par l’emprise humaine et épargnés des laideurs de l’industrialisation.
Souvent la forêt privée fractionnée en de multiples petites propriétés comme en Auvergne était « laissée à l’abandon », c’est-à-dire à son évolution naturelle jusqu’au moment où la « transition énergétique » a jeté sur elle son dévolu, à la grande satisfaction de certains propriétaires qui pensaient que « ça ne valait rien ». Pour fixer le « méchant CO2 » ravalé au rang de « polluant » avec la théorie du changement climatique, il n’y a guère mieux qu’une forêt en évolution naturelle, mais même cela ne suffit pas pour la protéger. En vertu de la « transition énergétique » Il faut valoriser tous ces bois qui croissaient tout doucement à l’abri des tronçonneuses et des gigantesques machines qui peuvent réduire un hêtre vénérable en copeaux en un rien de temps comme on le ferait d’un cure-dent.
Avec la transition énergétique, le bois devient une « énergie renouvelable » même si les chaufferies d’énergéticiens rapaces ne se contenteront pas longtemps de prélever les « intérêts » et entameront le capital, (c’est-à-dire consommeront plus de bois que la régénération naturelle le permettrait) avec la même voracité que celle avec laquelle elles ont englouti palettes et autre résidus ligneux qui, nous avait-on dit, aurait dû leur suffire mais qui ne leur suffisent plus. Leur besoin de bois sans cesse grandissant, les industriels du bois énergie s’efforcent de mettre la forêt française (et d’autres aussi !) en coupe réglée.
Bref pour reprendre le titre d’un dossier du dernier numéro de La galipotte pour les forêts naturelles, ça sent le sapin.
Avec la transition énergétique, le bois devient une « énergie renouvelable » même si les chaufferies d’énergéticiens rapaces ne se contenteront pas longtemps de prélever les « intérêts » et entameront le capital, (c’est-à-dire consommeront plus de bois que la régénération naturelle le permettrait) avec la même voracité que celle avec laquelle elles ont englouti palettes et autre résidus ligneux qui, nous avait-on dit, aurait dû leur suffire mais qui ne leur suffisent plus. Leur besoin de bois sans cesse grandissant, les industriels du bois énergie s’efforcent de mettre la forêt française (et d’autres aussi !) en coupe réglée.
Bref pour reprendre le titre d’un dossier du dernier numéro de La galipotte pour les forêts naturelles, ça sent le sapin.
Et c’est vrai même pour les forêts auvergnates de la Chaîne des Puy qui vient pourtant d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et qui avant cela était déjà labellisée « Grand site naturel de France » au titre de la loi Paysage de 1930. Précisons bien « forêt » et « naturelle », car les plantations de douglas ont de beaux jours devant elles mais ces champs d’arbres d’une essence importée ne sont pas des forêts et ils n’ont rien de naturel.
Je sais que le charbon de terre a mauvaise presse aujourd’hui mais je voudrais rappeler que sans lui, avec le seul charbon de bois, l’industrie – les maîtres des forges – serait venue à bout des forêts depuis longtemps. Aujourd’hui il faut craindre qu’avec le bannissement de ce charbon de terre pour cause de réchauffement climatique, cela n’aura été que partie remise. Il faut que chacun le sache, la transition écologique qui promeut la filière du bois énergie s’en prend à nos forêts et est un danger mortel pour elles.
Il faut avoir vu le spectacle désolé que laisse les saccages des coupes à blanc et la laideur de l’enrésinement qui lui succède avec des dégâts plus discrets mais bien réels sur la biodiversité, les sols et l’eau. Il y a longtemps, à un salon « Marjolaine » à Paris qui passait pour la Mecque de pratiques écolos qui à l’époque faisaient sourire, je me souviens avoir entendu sans frémir un de ces ingénieurs qui peupleront par la suite bureau d’études et structures comme l’ADEME prôner un « mix » énergétique avec une composante bois issu de l’exploitation en « taillis à rotation rapide » de parcelles forestières. Je ne me rendais pas compte alors de ce que cela pouvait impliquer concrètement sur le terrain. Mais j’ai vite compris et hélas, j’ai pu voir !
Aujourd’hui avec ses ilots d’avenir, alibis des coupes rases, l’ONF veut renforcer plus encore l’artificialisation des forêts sous prétexte de les adapter au réchauffement climatique. Pour l’heure seuls les modèles concoctés par des informaticiens anticipe la disparition des hêtraies au moins en plaine et ce n’est pas le « réchauffement climatique » devenu « dérèglement climatique » puis changement climatique » (sic !) qui condamne les hêtraies, mais bien l’ONF parce que comme me l’a avoué un des forestiers de cet organisme, les hêtres ne sont pas rentables car leur bois ne vaut pas assez cher et ils sont trop lents à pousser.
Comme l’exprime bien Michel OTS dans la conclusion de son article « Requiem pour la forêt » (La Galipote, n° 135, p.43) « La filière bois est un axe moteur du capitalisme vert avec pour objectif d’optimiser l’exploitation des forêts. C’est dans un droit fil de continuité de la politique agricole, la reproduction des mêmes erreurs, investissements à court terme dans du gros matériel, destruction des milieux naturels, de haies ou de hêtraies, et disparition subséquente de la vie sauvage. Il y a de l’empressement, de la rage à détruire ce qui n’était pas menacé jusque-là, à ne laisser dormir aucune richesse. (…) Or, ces espaces (…) représentent un bien immatériel qui relève de notre patrimoine collectif, qu’il s’agisse de zones résiduelles, de friches porteuses d’une végétation spontanée ou de parcelles de forêt primaire. »
Trop de politicards qui se disent écologistes copinent avec ce capitalisme vert au lieu d’en dénoncer les effets ; bien plus ils en sont les promoteurs et aussi trop souvent les bénéficiaires.
● Précision pour les "puristes" : "Forêt naturelle" est pris ici dans un sens large qui recouvre ce qu'indique Michel OTS dans la fin de la citation : zones résiduelles, friches porteuses d'une végétation spontanée ou parcelles de forêts primaires ; en d'autres termes le "féral".
● Site de "La Galipote" : https://galipote.jimdofree.com/
Je sais que le charbon de terre a mauvaise presse aujourd’hui mais je voudrais rappeler que sans lui, avec le seul charbon de bois, l’industrie – les maîtres des forges – serait venue à bout des forêts depuis longtemps. Aujourd’hui il faut craindre qu’avec le bannissement de ce charbon de terre pour cause de réchauffement climatique, cela n’aura été que partie remise. Il faut que chacun le sache, la transition écologique qui promeut la filière du bois énergie s’en prend à nos forêts et est un danger mortel pour elles.
Il faut avoir vu le spectacle désolé que laisse les saccages des coupes à blanc et la laideur de l’enrésinement qui lui succède avec des dégâts plus discrets mais bien réels sur la biodiversité, les sols et l’eau. Il y a longtemps, à un salon « Marjolaine » à Paris qui passait pour la Mecque de pratiques écolos qui à l’époque faisaient sourire, je me souviens avoir entendu sans frémir un de ces ingénieurs qui peupleront par la suite bureau d’études et structures comme l’ADEME prôner un « mix » énergétique avec une composante bois issu de l’exploitation en « taillis à rotation rapide » de parcelles forestières. Je ne me rendais pas compte alors de ce que cela pouvait impliquer concrètement sur le terrain. Mais j’ai vite compris et hélas, j’ai pu voir !
Aujourd’hui avec ses ilots d’avenir, alibis des coupes rases, l’ONF veut renforcer plus encore l’artificialisation des forêts sous prétexte de les adapter au réchauffement climatique. Pour l’heure seuls les modèles concoctés par des informaticiens anticipe la disparition des hêtraies au moins en plaine et ce n’est pas le « réchauffement climatique » devenu « dérèglement climatique » puis changement climatique » (sic !) qui condamne les hêtraies, mais bien l’ONF parce que comme me l’a avoué un des forestiers de cet organisme, les hêtres ne sont pas rentables car leur bois ne vaut pas assez cher et ils sont trop lents à pousser.
Comme l’exprime bien Michel OTS dans la conclusion de son article « Requiem pour la forêt » (La Galipote, n° 135, p.43) « La filière bois est un axe moteur du capitalisme vert avec pour objectif d’optimiser l’exploitation des forêts. C’est dans un droit fil de continuité de la politique agricole, la reproduction des mêmes erreurs, investissements à court terme dans du gros matériel, destruction des milieux naturels, de haies ou de hêtraies, et disparition subséquente de la vie sauvage. Il y a de l’empressement, de la rage à détruire ce qui n’était pas menacé jusque-là, à ne laisser dormir aucune richesse. (…) Or, ces espaces (…) représentent un bien immatériel qui relève de notre patrimoine collectif, qu’il s’agisse de zones résiduelles, de friches porteuses d’une végétation spontanée ou de parcelles de forêt primaire. »
Trop de politicards qui se disent écologistes copinent avec ce capitalisme vert au lieu d’en dénoncer les effets ; bien plus ils en sont les promoteurs et aussi trop souvent les bénéficiaires.
● Précision pour les "puristes" : "Forêt naturelle" est pris ici dans un sens large qui recouvre ce qu'indique Michel OTS dans la fin de la citation : zones résiduelles, friches porteuses d'une végétation spontanée ou parcelles de forêts primaires ; en d'autres termes le "féral".
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Mardi 1 Juin 2021
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