Fontenay-aux-Roses
Quel spectacle affligeant que ces élus de gauche à des postes aussi stratégiques que la Région ou la mairie de Paris, Jean-Paul Huchon et Bertrand Delanoë se faisant photographier en compagnie du PDG du Groupe Bolloré à l’occasion de l’inauguration d’Autolib, un service dit public, faussement écologique et qui sera réservé, de fait, aux franciliens aisés !
Autolib, c’est cher !
Ce « nouveau service public », vu son prix, sera réservé aux gens aisés qui ne veulent pas prendre les transports en commun ; ce que tous les commentateurs, même favorables à Autolib reconnaissent. Et paradoxe, il a été promu par des élus de gauche et pas seulement à la Région où à la mairie de Paris. A Sud de Seine, il l’a été aussi par les quatre maires, qu’ils soient PS – comme Pascal Buchet, maire de Fontenay et Philippe Kaltenbach, maire de Clamart, ou PC comme Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux et Catherine Margaté, maire de Malakoff. Malgré l’opposition des écologistes isolés lors du vote à l’agglo, moins seuls car rejoints par une partie des conseillers de gauche à Fontenay-aux-Roses, Sud de Seine va débourser 600 000 € pour bénéficier de ce service. Paris déboursera 30 millions et la Région a mis 50 millions au pot, chaque ville ou agglo participante, 50 000€ par place de station autolib…
Ce « nouveau service public », vu son prix, sera réservé aux gens aisés qui ne veulent pas prendre les transports en commun ; ce que tous les commentateurs, même favorables à Autolib reconnaissent. Et paradoxe, il a été promu par des élus de gauche et pas seulement à la Région où à la mairie de Paris. A Sud de Seine, il l’a été aussi par les quatre maires, qu’ils soient PS – comme Pascal Buchet, maire de Fontenay et Philippe Kaltenbach, maire de Clamart, ou PC comme Marie-Hélène Amiable, maire de Bagneux et Catherine Margaté, maire de Malakoff. Malgré l’opposition des écologistes isolés lors du vote à l’agglo, moins seuls car rejoints par une partie des conseillers de gauche à Fontenay-aux-Roses, Sud de Seine va débourser 600 000 € pour bénéficier de ce service. Paris déboursera 30 millions et la Région a mis 50 millions au pot, chaque ville ou agglo participante, 50 000€ par place de station autolib…
Autolib, c’est nul !
Et pourtant, ce service est nul socialement puisque ceux qui ne peuvent pas se payer une voiture et son entretien seront aussi exclus d’Autolib, trop cher. Il est tout autant nul écologiquement. Qui pourrait croire que les quelques 12 000 voitures d’Autolib vont apporter une diminution significative du bruit et de la pollution atmosphérique alors que leur nombre reste insignifiant par rapport à celui du parc d’automobiles à moteur thermique qui tous les jours asphyxient et étourdissent l’Ile de France ? Le gain marginal sera compensé, et au-delà, par le transport par camions à moteur thermique des voitures Autolib électriques en surnombre dans une station à une autre qui en manquera. Sans compter que ces voitures en libre-service renforcent le modèle de la voiture individuelle comme mode de déplacement privilégié…des privilégiés, donc comme mode de transport auquel tous aspirent par mimétisme, les transports en commun étant juste bons pour le commun des mortels qu’évidemment personne ne veut être. Cette dévalorisation des TC que renforce Autolib est aussi vieille que la généralisation de la voiture individuelle. Elle a aussi, et de plus en plus, des raisons objectives qui se déclinent comme allongement des temps de parcours, cadences de passage insuffisantes, confort nul. Et pour les longs trajets, l’orient-express ne fait plus rêver. Tout l’argent dépensé, les crédits consommés pour Autolib seront autant de moins qui iront abonder les fonds nécessaires à une amélioration indispensable des TC.
Autolib, c’est une bonne opération pour le groupe Bolloré !
Le groupe Bolloré a remporté l’appel d’offre pour Autolib, notamment parce qu’il s’engage à prendre le déficit éventuel d’exploitation à sa charge jusqu’à 60 millions d’euros. Comme il n’est pas du tout assuré que ce système de location de voiture en « trace directe » calqué sur le système Vélib fonctionne, c’était pour les collectivités un avantage non négligeable. Pour autant le groupe Bolloré n’est pas devenu brusquement philanthrope. S’il tient autant à Autolib, c’est pour pouvoir réaliser une expérience grandeur nature pour ses batteries qui sont d’un type différent de celles de ses concurrents et démontrer ainsi leur fiabilité tout en se faisant une publicité énorme. Il espère prendre ainsi un avantage décisif sur ses concurrents, notamment lors des appels d’offres. Question pub, ça marche déjà, il n’y a qu’à lire l’article sur Autolib dans le magazine de Fontenay du mois de décembre. Il ne fait pas dans la dentelle. On y apprend que ces batteries sont recyclables à 100 % (sic!).
L’offre faite par Bolloré était sans aucun doute « la mieux-disante » selon le jargon des appels d’offres mais était-il pour autant nécessaire que, lors de l’inauguration, Huchon et de Delanoë, les deux élus PS – donc de gauche en principe – qui occupent des postes clé en Ile de France s’affichent à côté du PDG d’un groupe dont les valeurs ne devraient pas tout à fait être les leurs?
Des élus de gauche ?
Et pourtant, ce service est nul socialement puisque ceux qui ne peuvent pas se payer une voiture et son entretien seront aussi exclus d’Autolib, trop cher. Il est tout autant nul écologiquement. Qui pourrait croire que les quelques 12 000 voitures d’Autolib vont apporter une diminution significative du bruit et de la pollution atmosphérique alors que leur nombre reste insignifiant par rapport à celui du parc d’automobiles à moteur thermique qui tous les jours asphyxient et étourdissent l’Ile de France ? Le gain marginal sera compensé, et au-delà, par le transport par camions à moteur thermique des voitures Autolib électriques en surnombre dans une station à une autre qui en manquera. Sans compter que ces voitures en libre-service renforcent le modèle de la voiture individuelle comme mode de déplacement privilégié…des privilégiés, donc comme mode de transport auquel tous aspirent par mimétisme, les transports en commun étant juste bons pour le commun des mortels qu’évidemment personne ne veut être. Cette dévalorisation des TC que renforce Autolib est aussi vieille que la généralisation de la voiture individuelle. Elle a aussi, et de plus en plus, des raisons objectives qui se déclinent comme allongement des temps de parcours, cadences de passage insuffisantes, confort nul. Et pour les longs trajets, l’orient-express ne fait plus rêver. Tout l’argent dépensé, les crédits consommés pour Autolib seront autant de moins qui iront abonder les fonds nécessaires à une amélioration indispensable des TC.
Autolib, c’est une bonne opération pour le groupe Bolloré !
Le groupe Bolloré a remporté l’appel d’offre pour Autolib, notamment parce qu’il s’engage à prendre le déficit éventuel d’exploitation à sa charge jusqu’à 60 millions d’euros. Comme il n’est pas du tout assuré que ce système de location de voiture en « trace directe » calqué sur le système Vélib fonctionne, c’était pour les collectivités un avantage non négligeable. Pour autant le groupe Bolloré n’est pas devenu brusquement philanthrope. S’il tient autant à Autolib, c’est pour pouvoir réaliser une expérience grandeur nature pour ses batteries qui sont d’un type différent de celles de ses concurrents et démontrer ainsi leur fiabilité tout en se faisant une publicité énorme. Il espère prendre ainsi un avantage décisif sur ses concurrents, notamment lors des appels d’offres. Question pub, ça marche déjà, il n’y a qu’à lire l’article sur Autolib dans le magazine de Fontenay du mois de décembre. Il ne fait pas dans la dentelle. On y apprend que ces batteries sont recyclables à 100 % (sic!).
L’offre faite par Bolloré était sans aucun doute « la mieux-disante » selon le jargon des appels d’offres mais était-il pour autant nécessaire que, lors de l’inauguration, Huchon et de Delanoë, les deux élus PS – donc de gauche en principe – qui occupent des postes clé en Ile de France s’affichent à côté du PDG d’un groupe dont les valeurs ne devraient pas tout à fait être les leurs?
Des élus de gauche ?
Il aura fallu beaucoup d’adresse et de rapidité à Jean-Paul Huchon pour pouvoir assister à cette inauguration et figurer sur les photos souvenirs. En effet le même jour, aux même heures il y avait aussi l’inauguration, en grandes pompes, par le Président de la République lui-même, des nouvelles voitures qui vont équiper le RER A. A cette occasion Jean-Paul Huchon, qui est aussi président du Syndicat des Transports d’Ile de France, ne pouvait manquer de faire le voyage inaugural en compagnie de Nicolas Sarkozy. Il faut dire que ce jour est à marquer d’une pierre blanche car ces messieurs ne prennent le RER qu’en de telles occasions. En temps normal, ils préfèrent voyager en limousine avec chauffeur et commettre parfois des excès de vitesses lorsqu’ils prennent le volant de ces luxueuses et puissantes berlines. À la Station Châtelet, arguant peut-être d’une pressante envie, Jean-Paul s’esquive et laisse tomber Nicolas. Sarkozy terminera le voyage seul, voyage au bout duquel il prononcera un éloge appuyé du mode de déplacement en transport en commun qu’il fréquente si peu et pour lesquels il n’a rien promis, pas un seul kopek. Mais quand même, ce jour-là, gauche et droite jouaient à front inversé. L’ami du Président de la République lui faisait concurrence et ce Président de droite faisait l’éloge des transports que tout un chacun utilise tandis que le Président de gauche de la région s’en dispensait pour faire celui d’un mode de location de véhicule individuel réservé de fait aux bobos et autres friqués. L’empressement de Huchon à rejoindre Vincent Bolloré et ses voitures peut laisser songeur.
Et que dire de cette autre photographie officielle de Vincent Bolloré entouré des maires ou des élus représentant les communes ou agglomérations adhérentes au syndicat Autolib ? Delanoë a permis à l’ami de Sarkozy de peaufiner son image et celle de son groupe, eux qui tiennent à cette image au point d’attaquer systématiquement en diffamation tous les reportages ou témoignages sur leur pratique qui pourraient l’entacher.
Au premier rang, presqu’à côté du PDG qui, habillé en clair tranche sur les élus qui l’entourent, presque tous vêtus de teintes sombres– le héros et les figurants, il y a Philippe Kaltenbach(PS) tout sourire. Il n’y avait pourtant pas de quoi se réjouir ! Représentait-il Clamart ou Sud de Seine à cette inauguration que l’on aurait pu espérer plus discrète ? On y voit aussi un représentant de Malakoff, ville communiste… Et aussi un représentant de Fontenay, Gérard Mahé (PS) à gauche, le premier du troisième rang. On se demande ce qu’il avait à faire là puisque le Conseil municipal n’avait pas encore délibéré. Il a d’ailleurs bien failli se prononcer contre la convention d’occupation de la voirie avec Autolib. A cause des voix de l’UMP venant au secours du maire PS mis en difficulté par une partie de sa majorité PS, PC et écolo, cela n’a pas été le cas. Un maire qui était tellement sûr du résultat du vote que faisant l’impasse de l’avis qu’il croyait négligeable des écologistes, il avait fait publier dans le magazine de la ville un article sur Autolib plus élogieux que la plaquette publicitaire la plus élogieuse.
Toutes ces pantalonnades, ces petites manœuvres dérisoires pour faire accepter un « service » dispendieux et inutile laissent un goût amère. À force de gérer à courte vue, la gauche aurait-elle perdu tous ses principes ?
Photos, de haut en bas : H. GARAT/Mairie de Paris , Sophie Robichon/Mairie de Paris
Au premier rang, presqu’à côté du PDG qui, habillé en clair tranche sur les élus qui l’entourent, presque tous vêtus de teintes sombres– le héros et les figurants, il y a Philippe Kaltenbach(PS) tout sourire. Il n’y avait pourtant pas de quoi se réjouir ! Représentait-il Clamart ou Sud de Seine à cette inauguration que l’on aurait pu espérer plus discrète ? On y voit aussi un représentant de Malakoff, ville communiste… Et aussi un représentant de Fontenay, Gérard Mahé (PS) à gauche, le premier du troisième rang. On se demande ce qu’il avait à faire là puisque le Conseil municipal n’avait pas encore délibéré. Il a d’ailleurs bien failli se prononcer contre la convention d’occupation de la voirie avec Autolib. A cause des voix de l’UMP venant au secours du maire PS mis en difficulté par une partie de sa majorité PS, PC et écolo, cela n’a pas été le cas. Un maire qui était tellement sûr du résultat du vote que faisant l’impasse de l’avis qu’il croyait négligeable des écologistes, il avait fait publier dans le magazine de la ville un article sur Autolib plus élogieux que la plaquette publicitaire la plus élogieuse.
Toutes ces pantalonnades, ces petites manœuvres dérisoires pour faire accepter un « service » dispendieux et inutile laissent un goût amère. À force de gérer à courte vue, la gauche aurait-elle perdu tous ses principes ?
Photos, de haut en bas : H. GARAT/Mairie de Paris , Sophie Robichon/Mairie de Paris
Dimanche 11 Décembre 2011
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